[RUDY] La faim justifie les moyens --- Nino

Il est vingt heures, et Nino n'est pas encore là. Pourtant, d'habitude, elle arrive aux alentours de dix-neuf heures trente avec un plat de pâtes, un bol de riz, un steak ou quelque chose. Et Petra commence à avoir faim. Elle reste assise dans un vieux fauteuil de velours vert avec un MP3 à fond dans les oreilles et un livre stupide sur un garçon qui vit seul sur une autre planète, avec trois baobabs qui menacent de la détruire, sa planète, dans une partie peu usitée du grenier, poussiéreuse, encombrée, avec des tuiles qui manquent sur la charpente - il fait froid l'hiver, mais ça passe l'été. Il fait chaud et lourd en ce moment ; de fait, Petra ne porte qu'une robe noire assez légère et un foulard de la même couleur autour de son cou -des mois après, il reste toujours la trace de ce qu'a fait l'autre enfoiré.
Petra envoie valser le livre de l'autre côté de la pièce et se lance dans une série d'abdominaux à la place. Elle ne sort pratiquement plus du pensionnat, elle passe ses journées assisse dans des recoins obscurs : elle finit par prendre du gras. Il faudrait vraiment qu'elle trouve une solution pour se sortir de son merdier actuel. Tuer Morgan, ouais. C'est con : elle a revu et elle n'a pas eu le cran de le faire. "Je suis Tatiana et je viens d'arriver." Elle n'aura sans doute jamais le cran de le faire. Le voir et tout lui expliquer ? Un tel acte demanderait sans doute beaucoup plus de courage que de tenter de réduire ses jours. Un gargouillement rappelle la jeune fille à son souci principal pour le moment : elle a faim, et Nino n'arrive pas.
Petra essaie d'éviter la cuisine depuis qu'elle y a fortuitement rencontré la sale teigne de borgne misanthrope. Elle évite aussi de traîner la nuit dans les pièces où il n'y a qu'une seule porte depuis qu'elle s'est retrouvée enfermée dans le Glossy Gloomy Lovyou avec Emily. En gros, elle fuit tous les endroits où est stockée la nourriture. Un ou deux repas par jour, au mieux. Il y a parfois eu des jours où elle n'a même pas osé approché ces lieux, la forçant au jeûne. A cause de cela, Petra a perdu plusieurs kilos ; chaque jour plus maigre qu'avant, jusqu'à ce qu'elle rencontre Nino. Avec ses tenues extravagantes, son air un peu paumé mais sa bonne volonté.
Nino lui amène à manger. Et Nino vient lui parler. ... Elle est bien la seule : c'est même sa principale vie sociale en ce moment. Cette fille est très étonnante, très étrange, Petra ne la comprend pas toujours vraiment, mais elle a la gentillesse de ne pas lui poser trop de questions sur elle, de ne pas chercher à connaître les drames profonds de la blondinette. C'est tellement plus agréable que d'être seule.
Nino, c'est un peu la bonne nouvelle qui vient conclure la journée, et qui parfois apparaît aussi quelques fois avant pour parler de tout et de rien. Elle arrive, avec un petit sourire, de la bouffe et un peu d'animation - une anecdote croustillante sur untel qu'elle a aperçu dans une situation bizarre, un film qu'elle a vu ; jamais rien de très ébouriffant, Nino est d'un caractère plutôt calme, loin d'être une fêtarde, mais c'est toujours de l'animation. Elle rythme le quotidien de Petra et y apporte quelque chose de neuf et doux. Parce qu'avant, quelle était la journée de Petra ? Se morfondre, se lamenter, se morfondre encore, comploter, pleurer, se lamenter, manger une feuille de salade puis retourner se cacher. Tout ça pour dire que même si Nino est en retard ce soir, c'est toujours un plaisir de la croiser, quelques minutes, quelques heures, même pour s'échanger des banalités.
Il n'empêche qu'elle est en retard. Et que Petra commence à crever la dalle, là. En plus, elle s'ennuie sec. Son bouquin est nul, elle commence à connaître par cœur toutes les chansons de son baladeur, elle a regardé tous les DVD qui lui sont tombés sous la main, elle n'a parlé à personne depuis hier soir. Il faut vraiment qu'elle trouve une solution pour se sortir de son merdier... Pensionnat de merde. Si elle pouvait sortir de là, tout serait tellement plus simple. Elle n'aurait plus à se cacher. Et elle pourrait aller à la cuisine autant de fois qu'elle voudrait.

"Grouille-toi, Nin', j'ai faim..."

marmonne la Petra.

[ Je sais, c'est trop nul, mais il est deux heures du matin è_é ]

Je ne voulais pas me faire remarquer. Quand je dîne avec quelques autres, je ne peux pas soudain quitter la table, et aller me resservir pour partir avec une assiette pleine. Non, on se poserait des question, moi ça ne me pose pas de problème qu'on me pense goinfre, mais ils risqueraient de la trouver. Elle est fragile la pauvre, elle a tellement peur de sortir, je ne veux pas lui infliger comme ça des visites inattendues, surtout qu'elle a l'air d'éviter quelqu'un.

Je ne voulais pas me faire remarquer, et aujourd'hui il y avait beaucoup de monde à la cuisine. Ils étaient tous installés comme ça, assis sur les tables, mordant dans un sandwich brouillon fait avec ce qui restait dans le frigo. Il est arrivé quelque chose, et c'est important, le pensionnat est en ébullition. Moi aussi je suis curieuse. J'écoute, je me renseigne auprès des plus sympathiques pour me tenir au courant. Et je ne vois pas le temps passer.

Je ne voulais pas me faire remarquer, alors j'ai attendu. Lentement, les gens ont quitté la cuisine, se pressant par petits groupes pour se répartir dans les pièces de pensionnat. Et moi je leur ai souhaité bonne chance. Ils m'ont proposé de venir avec eux, j'ai refusé. J'ai dit que je ferai la vaisselle. Pour les convaincre de me laisser. Ils m'ont laissée, et je fus enfin seule et en paix. J'ai regardé l’amoncellement d'assiettes et de verres troubles dans l'évier. J'ai regardé l'heure, dix-neuf heures trente. Elle m'attendait déjà sûrement. J'ai hésité. Et puis j'ai fait la vaisselle. Ça aurait paru bizarre que je dise que je le ferai, et que finalement rien ne soit propre. J'ai fait la vaisselle, je voulais me dépêcher mais je n'aime pas non plus le travail mal fait. Alors quand j'ai fini, il était déjà dix neuf heures quarante-cinq, et la pile de couvert brillait comme jamais. J'ai souri, et puis j'ai vérifié qu'il n'y avait personne aux alentours pour chercher à manger. Il n'y avait presque plus rien. Il y avait un poulet rôti ce matin, il n'en restait que la carcasse. Un peu de viande dessus, quel gaspillage. Je l'ai enrobée dans du sopalin, et j'ai cherché autre chose. Des restes de semoule, et un fond de ragoût. Je les ai mis dans des petites boites en verre, dont j'ai fermé le couvercle. Le tout dans un sac que j'avais amené exprès. Ce n'était pas fameux aujourd'hui. C'était parce qu'il y avait trop d'agitation, voilà. Je me suis lavé les mains avant de partir, et puis je suis passée au GGL. Elle aime bien les muffins, il me semble. J'en ai pris un poire cannelle, au hasard. Tout le monde aime les muffins poire cannelle, non ? J'ai remercié Toya, et je suis partie en direction du grenier.

Je ne voulais pas me faire remarquer, mais elle attends. La pauvre. Vingt heures, déjà, elle doit s'inquiéter. Je ne veux pas lui apporter d'avantage de soucis pourtant. Je presse le pas, mais je ne veux pas courir, j'ai l'impression que quand on court, qu'on montre qu'on est réellement très pressé voire en retard, la terre entière se met sur notre chemin pour nous ralentir. Je monte les escaliers un peu plus précipitamment, clac clac clac clac clac clac, font mes petits talons sur les marches. Enfin, je pousse la porte, et puis elle est là. Vingt heures cinq.

« Désolée Tatiana. », je lui souffle, un air imperturbable qui ne reflète pas ma hâte d'arriver ici. C'est embêtant d'avoir appris cacher ses émotions, j'ai tellement peur qu'on se vexe maintenant.

Je m'approche d'elle, déballant les affaires que j'ai apportées.

« Tiens, il reste un peu de poulet ici, je lui fais, en raclant un peu la carcasse et laissant les morceaux de viandes sur le sopalin. Désolée de ne pas avoir trouvé mieux, il n'y a plus de viande en ce moment, mais il te faut des protéines quand même. Là, un peu de semoule, et puis il restait du ragout, mais ce ne sont que des légumes et des pommes de terre je crois. Ah ! Et je t'ai apporté un muffin. »

Je lui tends le petit gateau en souriant, comme pour me faire pardonner de la maigreur du repas d'aujourd'hui. C'est vrai que j'ai déjà fait mieux. En attendant, elle se précipite sur la nourriture comme je l'avais imaginé, et je la regarde silencieusement, cherchant quel évènement intéressant de cette journée pourrait la distraire un peu.

« Il s'est passé quelque chose, il n'y a pas longtemps. On a retrouvé une lettre d'un certain Rudy, un ancien pensionnaire... qui aurait réussi a s'évader. » finis-je rêveusement.

Je n'avait pas encore tellement l'impression d'être enfermée. Cela faisait deux semaines seulement. C'est comme un séjour de vacances, ce dont j'ai vaguement entendu parler parfois les gens du plateau télévisé. Je ne suis jamais partie en voyage pour autre chose que le travail. Alors pour l'instant, cette vie... Elle ne me gêne pas.

« Il a dispersé des pages de son journal dans le manoir... Alors il y a tout le monde qui est en train de chercher. C'est un peu comme une chasse au trésor. Je n'avais jamais pu jouer à ça quand j'étais petite, alors j'aimerais bien essayer, pas toi ? »

GOGOGO EVENT /o/

Dernière édition par Petra Traümer le Jeu 1 Sep 2011 - 17:03, édité 1 fois

Huit heures cinq, la porte s'ouvre. Petra ouvre la tête et sourit : enfin. Nino, adorable, avec son sac et ses nouvelles vient lui apporter le réconfort tant attendu. Comme un feu d'artifice, la blondinette s'allume et se jette au cou de son amie en la saluant d'un chaleureux :

"NOURRITURE !"

Puis, au fur et à mesure que Nino lui passe de la nourriture, elle l'ingurgite comme si ça vie en dépendait. Immense joie. De la nourriture, une présence amicale, un muffin du Glossy Gloomy Lovyou en plus ! Elle n'en avait pas eu depuis tant de temps. Petra en reconnaît l'odeur, poire-cannelle. Ce n'est pas l'un de ses favoris - celui aux myrtilles est divin - mais quel bonheur de voir sa couleur dorée, son aspect alléchant. En mangeant ses misérables morceaux de poulet, elle salive déjà sur son dessert. Elle le savourera, miette par miette.
Entre deux bouchées, elle remercie encore et encore Nino de venir, de lui amener de la nourriture, que c'est génial, que c'est super bon - concrètement, le ragoût est assez fade, mais c'est du ragoût : quand elle peut aller chercher elle-même à manger, Petra n'a pas le temps de s'en préparer, elle se rabat sur les boîtes de biscuit, les paquets de chips. Du ragoût, un vrai plat. Trop bieeeen.
La jeune fille écoute vaguement ce que raconte Nino, trop absorbée par sa nourriture. Elle comprend que quelque chose de très important se passe que lorsque elle entend "chercher".
Petra pose sa fourchette, relève la tête vers son amie, les yeux grands ouverts. Chercher. Les pages d'un carnet. Rédigé par quelqu'un qui a réussi à s'évader. Sortir. Liberté. Sortir, s'évader. Chercher. Oui !

"Maisc'estpasvraimaisc'esttropbientuplaisantesNinoc'estpaspossibleonpeutsortironpeutsortir!"

glapit-elle à toute vitesse en bondissant au cou de la jolie brune.

C'est trop beau pour être vrai. Un gars qui est sorti et qui nous envoie des informations, peut-être le moyen de se casser d'ici. C'est trop beau, putain ! Un brasier d'espoir s'allume dans l'esprit de Petra : si ce Rudy a trouvé un accès, elle le trouvera aussi, et elle se tirera d'ici, et tous ses problèmes, toute sa souffrance sera finie. Aux chiottes, Morgan, Emily, le pensionnat et les souvenirs remplis d'alcool. Elle retrouvera sa maison, son père, sa petite vie. Elle n'aura plus à craindre perpétuellement pour sa vie ; elle pourra de nouveau devenir Petra la joyeuse, la charmante demoiselle un peu délurée aux cheveux roses.

"C'est clair, Nino : on ne va pas essayer, on va les trouver, ces pages !"

Pour la première fois depuis des mois, une envie d'agir, de se bouger le cul et de faire quelque chose de concret avec ses journées prend Petra. Le regard rempli de joie, elle dit à Nino :

"Tu penses que l'on pourrait trouver des pages de ce carnet ici ?"

Où est-ce que ces feuilles pourraient être ? S'il y en a dans le grenier, elles pourraient être n'importe où... Cachées dans un tiroir, sous un meuble, derrière une cloison, à l'intérieur d'un coussin, parmi ces affreuses poupées qui fichent la frousse...
Petra fait trois fois le tour de la pièce en sautillant, puis décide de soulever les tapis.

__ Petra utilise l'action : soulever les tapis.

**Pseudo Hors-RP :** / **Messages :** 271 **Inscrit le :** 13/04/2008

Petra soulève les tapis, et trouve :

« Beaucoup, beaucoup de poussière... donc une bonne toux. »

[ACTION 1/4]

Sujet: Re: [RUDY] La faim justifie les moyens --- Nino Dim 18 Sep 2011 - 19:38

If you're lost, you can look, and you will find me
Time after time
If you fall, I will catch you, I'll be waiting
Time after time

Dengeki Daisy c tro koule.

(TT____TT)

JE TE HAIS

MAIS ELLE EST COOL CETTE MUSIQUE NON !??

Certes. Je l'écoute en boucle maintenant.

Sujet: Re: [RUDY] La faim justifie les moyens --- Nino Dim 18 Sep 2011 - 19:45

Ce serait si extraordinaire de pouvoir sortir ? Liesel ne savait pas exactement quoi en penser. Il fallait dire qu'elle venait juste d'arriver, et n'avait vécu aucune des horreurs que les I. soumettaient parfois - d'après les dires des autres - aux pensionnaires. Pour elle, ici, c'était une maison de vacances. Même si elle ne savait pas exactement ce qu'étaient des vacances. Dans tous les cas, l'absence de ses essayages de robes habituels ne la gênait pas, pas plus que celle des heures de maquillage avant de monter sur le plateau, et son visage lui paraissait plus libre et léger sans cette couche de fond de teint qu'elle devait arborer d'habitude, pour se donner un air cadavérique et éviter la transpiration sous les projecteurs. Elle s'était questionnée un peu sur ses relations avec les gens qu'elle connaissait avant, et remarqua qu'elle ne se souvenait qu'avec difficulté de leurs noms. Elle avait finalement été tellement indifférente envers toutes ces existences, qui avaient pourtant longtemps tournoyé autour d'elle comme des petits satellites soigneux et protecteurs, qu'elle en venait presque à culpabiliser de ne pas leur avoir accordé davantage d'attention. Elle avait aussi eu le temps de penser à ses parents, qu'elle n'avait pas vus depuis une éternité. Et avec beaucoup de perplexité, elle avait constaté que rien de tout ce la ne lui manquait. Devant la liberté et le temps libre que lui avait offert le manoir, elle avait soudain compris combien sa vie avait été étouffante jusqu'à maintenant.

Tatiana avait été l'une des premières personnes avec qui elle s'était liée. Par habitude, elle s'était présentée par son nom de scène, Nino, mais quelques jours après elle avait regretté de ne pas lui dire qu'elle s'appelait Liesel, en réalité. Il y avait des années qu'on ne l'avait pas appelée par ce prénom, et c'était comme si celui-ci mourrait désormais d'envie de rattraper le temps perdu, comme si chaque “Nino” l'enfonçait un peu plus dans ce rôle qui n'était plus le sien, tandis que chaque “Liesel” la tirait un bon coup en avant. Mais elle ne pouvait pas en vouloir à Tatiana. Et elle ne pouvait pas non plus se résoudre à lui avouer sa véritable identité ; elle ne savait pas trop quoi, un quelque chose qui lui disait que Tatiana n'était pas non plus tout à fait honnête, ou bien l'hombre de cet homme qu'elle voyait parfois dans son dos, comme prêt à l'engloutir. Chacune d'entre elles avaient ses secrets, alors si la blonde tenait à préserver son passé, elle supposait qu'elle devait en faire de même.

Sans doute, cependant, toutes ses blessures avaient un rapport direct avec le pensionnat, se dit-elle, devant l'enthousiasme manifeste de la recluse. C'était la seule raison pour laquelle elle tiendrait tant à s'échapper. Peut-être que cette ombre derrière elle représentait quelqu'un du pensionnat qui l'a menacée...

« C'est clair, Nino : on ne va pas essayer, on va les trouver, ces pages ! Tu penses que l'on pourrait trouver des pages de ce carnet ici ?
- Elles peuvent être dans tout le pensionnat, alors pourquoi pas... »

Docile, elle asquiesça gentiment, même si elle n'était pas sûre de vouloir s'échapper. Mais si elle pouvait se rendre utile, en permettant à Tatiana de fuir cet endroit, elle ne voulait pas rechigner à la tache... Elle l'observa passivement jeter des coups d'oeil aux environs. C'était amusant comment elle bougeait, et Liesel avait du mal à croire qu'elle était capable de se mouvoir se la sorte, quand la majorité des fois où elles se rencontraient, la blonde ne faisait que s'asseoir tranquillement dans un coin, à l'affut du moindre bruit suspect. Finalement, elle souleva le tapis, et emmena avec elle un bon brouillard de poussière. Elle sourit devant la mésavanture, mais déchanta bien vite puisque sa lentille lui fit mal : un grain devait sans doute s'y être logé. Elle résista avec difficulté à l'envie de se frotter vigoureusement les yeux, et réussit finalement à enlever sa lentille, libérant un oeil rougi par la douleur, mais la fit tomber parmi les débris du grenier.

« Ah ! Mince... Attends, j'ai perdu ma lentille ! Euh... »

Elle les avait mises par habitude, mais elle savait qu'elles avaient couté cher, et se sentait tout de même assez coupable de pouvoir les perdre aussi facilement. Se penchant sur le parquet, elle tâta le sol machinalement, cherchant en fait davantage des yeux que des doigts. Embêtée, elle saisit les poupées de porcelaine qui trainaient par terre pour les écarter de son champ de vision, quand elle retrouva enfin l'objet de ses inquiétudes.

« C'est bon je l'ai ! Je... Hm ? » fit-elle intriguée, tout en la glissant dans un petit boitier qu'elle gardait sur elle au cas où.

Et l'intervention de PNJ ? ç _ ç

**Pseudo Hors-RP :** / **Messages :** 271 **Inscrit le :** 13/04/2008

Liesel examine les poupées, et trouve :

« L'une d'entre elle se met à s'agiter sans raison et court dans leur pattes. »

[ACTION 2/4]

Sujet: Re: [RUDY] La faim justifie les moyens --- Nino Mar 20 Sep 2011 - 21:13

Ça arrache la gorge. Le nuage de poussière qui s'est soulevé lorsque Petra a levé un tapis s'est infiltré dans sa bouche et la fait tousser comme une malade. A côté, son amie cherche une lentille : c'est problématique, mais là, elle a d'autres chats à fouetter. En l’occurrence, elle tousse, tousse et tousse encore. Ce n'est pas qu'elle n'aime pas Nino, au contraire : juste qu'un certain instinct de survie récent et un certain égoïsme qu'elle a toujours eu pousse Petra à penser d'abord à son état personnel. Ça lui a d'ailleurs causé par le passé quelques mésaventures. Heureusement, au bout de quelques minutes, la douleur cesse enfin. Tous les petits grains de saleté semblent être partis de son organisme. En plus, Nino l'a retrouvé, sa lentille.
Les tapis, c'était une mauvaise idée, apparemment. Il n'y avait que des moutons gris, qui n'étaient même pas de l'espèce de ceux qui bêlent. Il faut chercher ailleurs... En fait, cela leur prendra du temps : Nino a raison, elles peuvent être partout ; le nombre de pièces du pensionnat semble infini, et il y a des centaines de lieux dans chaque salle où l'on pourrait cacher un petit bout de papier. Autant chercher une aiguille dans une botte de foin... D'accord, Petra a l'éternité devant elle, mais elle aimerait bien ne pas perdre trop de temps dans ce pensionnat... Il faut chercher encore. Encore, et sans relâche. Petra qui n'avait plus de but autre que la quête d'une bonne cachette, se trouve désormais motivée d'une force nouvelle. Elle cherchera et...
Oh ! Qu'est-ce que c'est ?

"Ninoooo ! C'est quoi ce gnome qui me court après ?"

Petra ne connaît pas le véritable prénom de Nino. A vrai dire, elle n'imagine pas une seconde qu'elle n'est pas la seule ici à ne pas dévoiler son véritable prénom aux autres pensionnaires. Pour quelle raison pourrait-on ne pas donner son identité, son nom complet que l'on a reçu à la naissance ? Petra n'en voit guère au pensionnat, excepté la sienne.
Mais revenons-en au sujet essentiel. Ce gnome, c'est l'une des poupées qui a croisé la route de la lentille de Nino peu de temps avant, mais ça, Petra, perdue à ce moment là dans le nuage gris de poussière, ne le sait pas. Et, surprise devant cette apparition ambulante et rapide, son premier réflexe est de se mettre à courir à son tour. Malheureusement, elle trébuche sur quelques lattes du plancher.

__ > Soulever des lattes du plancher.

**Pseudo Hors-RP :** / **Messages :** 271 **Inscrit le :** 13/04/2008

Petra soulève les lattes du plancher, et trouve :

« Des gâteaux d'anniversaire complètement moisis... »

[ACTION 3/4]

Sujet: Re: [RUDY] La faim justifie les moyens --- Nino Mer 21 Sep 2011 - 15:41

« Je ne sais pas », répondit simplement Liesel, qui n'avait pas vraiment l'air troublée.

A vrai dire, elle était tellement habituée à se confronter à des phénomènes de la sorte, qu'elle ne se rendait même plus compte qu'elle se devait d'être un peu étonnée... Certes, pendant ses émissions, la plupart des mystères qu'elle élucidait étaient montés de toute pièce, bricolées et assemblées parfois de façon assez bancale, mais elle avait de ce fait été rôdée aux apparitions spectaculaires et fantastiques d'objets qui s'animaient ou prenaient carrément vie, comme c'était le cas à l'instant. La poupée qu'elle avait bousculée pour chercher sa lentille courrait maintenant dans les pattes de Tatiana, visiblement loin d'être enchantée par les zig-zag tortueux qu'elle effectuait entre ses jambes. Ses mouvements, rapides mais mécaniques, changeaient quelques fois abruptement de direction, et aussi était-il impossible de déterminer son itinéraire exact. Enfin, à part les gêner pour marcher, la fillette miniature en porcelaire ne semblait pas leur vouloir (beaucoup) de mal...

« Tu ne devrais pas t'en soucier, Tatiana, je pense... Elle a l'air inoffensive... Non ? »

Ces paroles n'eurent vraisemblablement pas d'effet sur la blonde paniquée, puisqu'elle s'agita davantage. La poupée continuait de s'adonner à un va-et-vient hasardeux entre leurs deux paires de jambes, spectacle que Liesel s'amusa à suivre un moment, avant de constater que Tatiana avait déplacé une latte du plancher dans sa course. Elle s'y pencha pour regarder à l'intérieur, et devant l'odeur de moisissure qui s'en dégageait, elle fut surprise d'appercevoir des espèces de gâteaux à peine entamés. Drôle de cachette pour laisser pourrir son dessert. Vaguement écoeurée, Liesel "la blasée" revint à la mission que lui avait confiée son amie : participer à la grand chasse aux trésor - techniquement, les simples pages d'un journal ne devaient pas valoir quand chose mais après tout, la liberté n'avait pas de prix... Elle jeta un coup d'oeil circulaire sur la pièce, cherchant un recoin ou une cachette propice à l'hébergement d'un précieux feuillet. Manquant d'idées, elle finit par se rabattre sur les petites étagères qui trainaient sur le côté, portants des livres lourdement recouverts de poussière.

> Liesel examine les livres.

Elle en saisit un premier, épousseta la couverture mais le titre restait illisible, feuilleta l'ouvrage mais la langue dans laquelle il était écrit lui était inconnue, et elle finit par le reposer. Au hasard, elle en prit un second et l'ouvrant machinalement, une feuille pliée de façon à former un fin rectangle de papier s'échappa du trou que formait la tranche du livre. Comment ? Ça avait été aussi simple que cela ? Pourquoi personne n'était tombé dessus avant ? Les questions ne firent qu'effleurer l'esprit de Liesel, à peine une fraction de seconde, laissant place à l'excitation. La dépliant lentement, et reconnaissant l'écriture du maintenant célèbre Rudy Gavell (elle l'avait entraperçue au GGL, sur les feuillets déjà trouvés), elle se retint de sauter de joie et ne prit même pas la peine d'en lire le contenu :

« Tatiana ! Regarde ! J'ai trouvé quelque chose ! »

Lui tendant le papier avec satisfaction, elle lui découvrit ses jolies dents blanches et alignées - ce genre de détail était important pour passer à la télévision - en un grand sourire. Enfin, peut-être que Tatiana retrouverait un peu d'espoir, se dit-elle intérieurement.

**Pseudo Hors-RP :** / **Messages :** 271 **Inscrit le :** 13/04/2008

Liesel examine les livres, et trouve :

« une feuille glissée dans le trou que forme la tranche »

[ACTION 4/4]

12

Au début, je n'étais pas tellement pour ce genre de festivités, préférant étudier un peu, mais Ludivine m'a fait remarquer combien je semblais pâle ces temps-ci et combien j'avais peu parlé aux autres, tant j'étais obnubilé par les études. Elle a raison. Je prend donc une pause de deux petites semaines dans mon travail, cela me fera beaucoup de bien et je pourrai lier connaissance avec les autres pensionnaires qui ne voient certainement en moi qu'un roux taciturne qui croit plus en ses bouquins qu'aux relations humaines ! Nelly m'a dit ça l'autre jour, non mais je vous jure, elle en a des expressions...

----------------------------------

Le XX/YY,

Le bal de Noël était divertissant, je dois l'avouer, même si je ne suis pas vraiment adepte de ce genre de fêtes. Quelques pensionnaires ont fini la soirée un peu mal en point sous le coup de l'alcool, mais la plupart sont restés très corrects, et l'échange de cadeaux fut un bon moment. Il n'y a pas que des idiots, dans cet endroit… Même ceux que je n'estimais pas tellement se sont révélés d'agréable compagnie. Est-ce cela la magie de Noël ? Cela durera-t-il toute l'année ou n'était-ce qu'illusion passagère ?

En tous cas, cette soirée restera certainement gravée dans nos têtes comme un bon souvenir. De plus, cette petite valse avec ma cavalière Ludivine fut aussi un point fort, même si elle me reproche mon manque de souplesse dans mes mouvements… Je ne suis pas professionnel, loin de là, et je me suis soudain senti un peu ridicule, surtout en voyant Christian danser avec Nelly avec un naturel désarmant… Mais elle semblait s'en amuser. Je ne saurai jamais décrypter Ludivine, elle est encore bien trop énigmatique.

Sujet: Re: [RUDY] La faim justifie les moyens --- Nino Mer 28 Sep 2011 - 21:00

Voilà d'où vient l'odeur étrange du grenier. Qui a eu l'idée de planquer des gâteaux ici ? Serait-ce la triste conséquence une soirée d'anniversaire surprise annulée, et les desserts auraient été oublié dans leur cachette ? Petra n'en a aucune idée. La seule chose dont elle peut être sûre, c'est le dégoût pour la vue et l'odorat que lui cause la découverte de cette planque sous le plancher. Elle remet correctement en place le plancher pour oublier ça. La poupée a arrêté de s'agiter. Une poupée animée fait peur, mais une fois qu'elle s'est fracassée contre un mur et qu'elle s'est donc immobilisée, tout va mieux. Fin du film d'horreur, les gentils ont vaincu le marionnettiste diabolique. La jeune fille ne craint donc pas de se relever.
Une fois debout, elle jette un coup d’œil à Nino, qui semble être absorbée dans le feuilletage de livres. Cette étrange créature brune semble parfois bien dans la lune : alors qu'elles étaient en train de chercher des morceaux du carnet de Rudy, elle s'est arrêtée pour bouquiner. Petra a des préoccupations plus importantes que la lecture : sortir, quoi, sortir d'ici, enfin !
Son amie n'est pas là depuis aussi longtemps, c'est sans doute normal qu'elle ne se sente pas aussi motivée que ça pour se tirer. Ah mais quel rêve, sortir, sortir ! Enfin, elle pourra revoir l'extérieur, autre chose que ce petit monde dégueulasse, cette bulle magique et malsaine. Remplie de courage, la petite blonde s'approche de l'horloge. Une page pourrait être dans ses rouages. Et là, les mots de Nino l'interpellent. Un truc, une feuille qui tombe d'un livre. Ça y est !
C'est l'extase sur le visage de Petra. Elle regarde Nino : la joie qui apparaît dans ses yeux ne peut la trahir. Une page, cachée dans ses livres sur lesquels elle n'aurait elle-même jamais parié, un pas vers la solution finale, là, dans la main tendue de Liesel. La porte de la sortie qui tient sur un petit bout de papier. C'est ahurissant, ça donne le vertige. Le cœur de Petra bat comme rarement, elle entend ses battements dans son crâne, dans sa poitrine, partout. Elle n'en peut plus, elle doit savoir ce qui est écrit dessus, elle doit connaître la solution à son calvaire ! Douce sortie, tant attendue, si inespérée. Dehors, elle n'aura plus à craindre Morgan, les I., la réputation qui lui collait à la peau. Ses vieux démons se dissiperont.
Elle arrache presque la page aux doigts de Nino. Et elle lit.
La furieuse envie de froisser ce bout de papier, de le réduire en miettes, de le brûler, la prend. Des conneries ! Il n'y a que des conneries sur un bal de Noël. Et sur des gens que Petra ne connaît pas. Qui sont ces filles, ces garçons qui sont cités ? Elle imagine quelques secondes que c'est un code secret pour atteindre la sortie, mais elle est incapable d'en imaginer une résolution. C'est trop absurde, trop ridicule. Cet homme, Rudy, aurait pris la peine de cacher son journal... où il parle de valse ? C'est un rêve qui s'effondre.
A quoi lui serait-t-il utile de savoir que Ludivine est énigmatique, que Christian et Nelly dansent bien la valse, que Rudy est bien pâle ? Elle voulait avoir des informations sur le pensionnat, sur les entrées et les sorties... Pas ça. Elle a envie de pleurer.
Par politesse, elle se retient de déchiqueter le papier et de le ranger avec les gateaux pourris, elle le rend à Nino.

"Tiens, fais-en ce que tu veux, Ni'."

Le visage fermé, elle retourne à son fauteuil vert où elle somnolait avant la venue de Nino. Il existe encore un espoir, le carnet doit être bien plus rempli que ça. Il doit y avoir des pages et des pages sur les fondateurs du pensionnat, sur la magie qui régit les allés et venus des jeunes, et donc une explication sur la façon de sortir. C'est juste... décevant. Tant d'excitation qui retombe comme un soufflé. C'est foireux.

"C'est de la merde, Nino. On apprend quoi avec ça ? Qu'il y avait des gens avant, et qu'ils faisaient déjà des bals. Mais ils y dansaient la valse. On ne va pas aller loin avec ça."

Le dos bien appuyé au fauteuil, la tête basculée en arrière, elle lâche un grand soupir. Ils faisaient déjà des bals à Noël, comme il y en avait eu dans le manoir il y a quelques années. C'était sa rencontre avec Morgan. Et avec l'alcool. Un peu le début des emmerdes pour Petra. Rudy semble avoir eu plus de chance qu'elle. Mais franchement, elle s'en moque. Elle voulait sortir.
Mais ce Rudy est sorti. Probablement comme cette Nelly, cette Ludivine dont elle n'avait jamais entendu parlé, personne n'en a jamais parlé. C'étaient des filles qui vivaient là avant tout le monde ; et qui sont sorties. Petra redresse son crâne, sourit à Nino. Il ne faut pas qu'elle perde espoir alors qu'il vient de réapparaître.

"A ton avis, il y a beaucoup de pages ?"

Petra ne va pas lâcher le morceau. Il doit bien y avoir une cohérence, un sens caché derrière ces anecdotes débiles sur un bal, il doit bien y avoir quelque chose de sérieux dans le journal de Rudy. Elle y passera ses journées et ses nuits s'il le faut, la fin justifie les moyens.

+