Les couloirs étaient un dédale infini de portes, une étendue de moquette rouge, foulée chaque jour par des dizaines de personnes, et qui semblaient pourtant comme neufs. Il aurait été ardu de pouvoir y reconnaître les différents lieux auxquels ils menaient ; aussi il semblait que des tableaux avaient été éparpillés là exprès pour faciliter le repérage, formant toutefois une merveilleuse galerie, digne d’un musée. Beaucoup de reproductions d’œuvres très connues, oui, mais aussi quelques toiles dont la provenance était plus difficile à établir. Qu’importait ? Ils semblaient de toute manière solidement accrochés aux murs lavallière, d'ailleurs doux et brodés d’or à certains endroits. On pouvait également admirer plusieurs commodes et autres meubles de bois finement ouvragés, sur lesquels étaient placés des vases fleuris ou des poèmes encadrés. A vrai dire, le lieu regorgeait de cachettes, que ce soit les grandes armures vides postées comme des soldats, les statues peut-être creuses, les tapis dissimulant le parquet… Mais il faudrait alors un soupçon de courage, et une bonne dose de chance, tant ces couloirs étaient vastes.