[EVENT RUDY] Wanna Waltz with me? {Heather Maystood} 4/4

Clarence s'arrêta, posant son regard violet-gris sur ce qui l'entourait. Ce couloir ressemblait à tous ses autres cousins, et l'épaisse moquette rouge continuait à s'avancer devant lui, se perdant dans le lointain. Le jeune homme ne savait pas jusqu'où ce couloir-ci pouvait mener, mais n'entendant plus les cris surexcités des pensionnaires ayant ramassés une feuille ou deux, il décida de commencer là leurs recherches. Gwendoline, qui se tenait juste à côté de lui, huma l'air un instant, concentrée. Puis elle pencha sa tête blanche sur le côté, ses yeux fixés devant elle. Clarence su, à l'attitude de son amie imaginaire, qu'elle avait du entendre un bruit, mais tellement ténu qu'il ne l'avait pas alarmée. Des souris, des bruits à l'étage inférieur ou supérieur...Si un quelconque danger se présentait, de toute manière, il saurait réagir promptement. A sa ceinture, il avait accroché un de ses pistolets, et sa dague. Il ne risquait à priori donc rien, à moins qu'un événement pour le moins étrange ne le prenne de court. Il ne plaisantait pas en disant cela; Il détestait vraiment que quelque chose qu'il ne puisse expliquer survienne et le laisse coi, sans savoir quoi faire.

« Bien. On va commencer nos recherches ici. »

Gwendoline hocha doucement la tête, et se tourna vers la demoiselle qui suivait son maître. Heather Maystood, de son nom, n'était pas logée très haut dans l'estime de la Noble bête aux yeux violets. Superficielle au possible, encombrante et franchement désagréable, Gwendoline avait vite ressentie pour elle une forte antipathie, que Clarence ne semblait malheureusement pas partager. Alors quand cette rumeur de feuillets cachés s'était propagée dans le pensionnat, ils s'étaient retrouvés tous trois à la recherche d'une de ces feuilles, dans l'espoir de ne pas trouver quelque chose de trop étrange durant leurs recherches. Et honnêtement, Gwendoline aurait préféré ne pas devoir se traîner cette fille plus occupée par ses ongles que le sort des autres, mais elle n'y pouvait rien. Clarence faisait ce qu'il voulait, jamais elle ne le contredirait. Elle était là pour le protéger...Et rien d'autre.

« Tu penses qu'on aurait plus de chance en fouillant où, en premier? » demanda le jeune homme aux cheveux gris, se tournant complètement vers Heather. Il jeta un coup d'œil à sa droite, à sa gauche, et vit qu'il y avait des armures sur les côtés, et un nombre impressionnant de tableaux accrochés aux murs. Si une feuille se trouvait cachée derrière un de ces tableaux, ils risquaient de passer leur nuit à les retourner un par un. Le visage parfaitement impassible de Clarence ne trahissait pas son ennuie, cependant. Il était venu là de son plein gré, il n'allait pas non plus gémir contre une tache qu'il s'était lui-même assigné. S'il avait voulu, il aurait pu retourner lire, dans sa chambre ou la bibliothèque. Tiens...Il se demandait où avait pu passer Kélian. Peut-être avec Selenda...Ou bien quelqu'un d'autre. Tant qu'il n'était pas occupé à jeter Ambre par la fenêtre, tout lui allait.

Heather détestait ces couloirs poussiéreux et décorés avec un flagrant manque de goût : ces tableaux étaient laids, le tapis aussi, critiquait-elle en poussant la mauvaise foi dans ses derniers retranchements, sans parler du profond ridicule de ces armures médiévales. Elle reposa son regard clair sur ses ongles qui, eux au moins, étaient parfaits et colorés, tout en songeant que si ça n’avait pas été avec Clarence, elle n’aurait même pas bougé le petit doigt pour cette histoire de feuille. Et puis quoi, encore ? Déjà, elle n’était pas tout à fait sûre de vouloir partir maintenant : d’accord, son frère et une poignée d’amis lui manquaient, mais ce serait le même schéma avec les gens d’ici une fois dehors. Sans parler des comptes qu’elle avait à régler ici. Oh, s’emporta-t-elle, et puis on ne leur avait pas non plus promis la sortie sur un plateau d’argent, juste des…, des feuilles ! Une chasse au trésor, qu’est-ce qu’il ne fallait pas inventer pour tromper l’ennui, dans ce bled paumé… une piscine et du champagne auraient été aussi bien accueillis, franchement.

Elle inspira un grand coup, décidée pourtant à trouver avec Clarence un de ces feuillets : ne serait-ce que pour narguer les autres ! Et Ambre, surtout, cette pimbêche myope, qui avec un peu de chance se faisait sur le moment même jeter par Kélian depuis le troisième. La jeune femme avait une âme parfois enfantine, et avait pris toute cette affaire comme un défi qu’on lui lançait : dès lors, elle n’avait plus le choix, elle devait gagner. Et haut-la-main. Elle avait « pour l’occasion » –quel jour n’en était pas une, avec elle ? – revêtu une tenue jugée par ses soins « de circonstances » et qui était pourtant loin de s’en approcher : un short en jean, un débardeur tirant sur le rose et des chaussures à peine rehaussées de six centimètres. Maystood croisa les bras, embrassant d’un coup d’œil circulaire le long corridor qui semblait courir à l’infini. Bien ! S’ils devaient commencer par-là, grand bien leur en fasse ! La tâche ne lui faisait pas peur. Ça ne la dérangeait pas, persuadée au fond qu’elle pourrait aller n’importe où et trouver un de ces trésors de papier en moins de deux. Son compagnon de recherche se tourna vers elle, avant de lui demander par où, selon elle, ils devraient commencer. De toute évidence, on attendait d’elle un certain sérieux dans la recherche : les pauvres bougres ne savaient pas à qui ils avaient à faire ! Gamine, elle avait enchaîné les victoires en course d’orientation et chasse au trésor. Les autres, qu’elle considérait stupidement comme leurs adversaires, n’avaient aucune chance face à elle. Les pauvres, le combat était si inégal…

« Je sais pas, commença-t-elle en avisant une commode où siégeait une sorte de cadre, sur lequel elle ne s’attarda pas. Ça ou autre chose… Sérieusement, tu crois qu’il aurait planqué ses trucs dans des coins plutôt… Normaux, ou symboliques ? »

Brève pause, bref regard à Gwendoline –allez, il était temps de lui pardonner, le poil frisé ne lui allait pas si mal ! – avant de reprendre :

« Ou complètement improbables, hein. On sait jamais. Eh, tu sais quoi ? Je préfère que tu sois mon preux chevalier, mais sans armure, lâcha-t-elle en donnant un petit coup de pied dans ledit objet. C’est pas très sexy, quand même… »

Dernière édition par Clarence le Lun 19 Sep 2011 - 1:31, édité 4 fois

« Je sais pas. Ça ou autre chose… Sérieusement, tu crois qu’il aurait planqué ses trucs dans des coins plutôt… Normaux, ou symboliques ? »

Clarence regarda Heather un instant, avant de se détourner légèrement et poser ses yeux sur un tableau, juste à sa droite. En suivant une certaine logique, il serait parvenu à la conclusion que les feuilles devaient être cachées derrière les tableaux, ou dans tiroirs des commodes, bref, dans des endroits relativement faciles d'accès, auxquels tout le monde aurait pensé en premier lieu. Personnellement, c'était ce qu'il aurait fait, s'il avait voulu qu'on les trouve par la suite. Après, si le but était de faire tourner en bourrique les pensionnaires et les faire chercher le plus longtemps possible, elles pouvaient tout aussi bien être cachées dans des endroits franchement incongrus. Même si, songea-t-il en parcourant une nouvelle fois les lieux des yeux, le jeune homme ne voyait pas de cachettes vraiment étranges par ici. A part dans les armures, peut-être, et encore...Il espérait tout de même ne pas avoir à arracher la tapisserie pour les trouver. Certes, il n'était pas l'homme le plus galant ni charmant que la terre ait porté, mais il se souciait tout de même de ne pas abîmer les affaires des autres, et ce même si 'les autres' en question l'avait fait prisonnier dans un pensionnat magique.

Et puis ça n'aurait pas été très poli envers les autres pensionnaires, qui plus est.

« Ou complètement improbables, hein. On sait jamais. Eh, tu sais quoi ? Je préfère que tu sois mon preux chevalier, mais sans armure. C’est pas très sexy, quand même… »

Preux chevalier. Clarence haussa très légèrement les épaules à cette remarque, visiblement peu concerné par la chose. Il n'avait vu des chevaliers que dans quelques livres qu'il avait lu ici, et se demandait si ces gens montés à cheval mériteraient encore d'être appelés chevaliers sans leur armure. Il lui avait semblé que toute cette ferraille était pour beaucoup dans les légendes qui les décrivaient comme de forts et beaux combattants...Mais, se dit-il en jetant un regard ennuyé à l'armure non loin d'Heather, il était en effet hors de question qu'il enfile ça, bien que dans les faits, ça devait être plutôt utile. Et plutôt lourd, aussi...

« Je n'ai pas besoin d'armure, fit-il simplement, et je ne suis pas un chevalier. Mais ça devait leur être utile. Et puis, Ils ne cherchaient pas à être...Sexy. »

Se décidant enfin à quitter des yeux l'armure, il se tourna vers la commode la plus proche de lui. Il était d'avis pour commencer par les endroits les plus évidents, histoire de voir s'ils pouvaient les rayer ou non de la liste de leurs possibles cachettes. Les tiroirs de ce meuble lui semblèrent être les candidats idéals, aussi s'approcha-t-il de la commode sans plus de cérémonie. Il posa son regard sur Heather, un instant.

« Je vais commencer par là, alors. Fais ce que tu veux, de ton côté, mais ne t'éloignes pas. »

Si elle se perdait, il n'avait guère envie de passer deux longues heures à la retrouver. Ça aurait été plutôt contrariant, de son humble avis. Gwendoline, quant à elle, restait bien droite sur ses pattes, près de son créateur. On ne savait jamais ce qu'il pouvait y avoir dans cet endroit, la chienne au pelage blanc ne faisait aucunement confiance en la pseudo tranquillité du couloir. Elle ne faisait pas non plus confiance à Heather: Elle doutait fortement du fait qu'elle fasse du mal à Clarence -elle ne l'aurait pas pu, de toute manière, vu sa frêle silhouette- , mais elle se souvenait encore de la désagréable vue du fer à friser. Plus jamais ça, s'était-elle promit alors. Plus jamais. Le bruit d'un tiroir que l'on ouvre se fit alors entendre, et Gwendoline se retourna vers Clarence, avec un dernier regard pour la jeune fille aux yeux bleus. Des monstres, il y en avaient partout, ici.

► Clarence vérifie les tiroirs des commodes.

Clarence claqua vivement le tiroir, aussi vite qu'il le pu. Malheureusement, les deux ou trois secondes d'étonnement dues au fait d'avoir vu une main sortir du tiroir avaient été fatales, et la chose avait réussi à le mordre. A la main. Il se demanda vaguement comment une main avait pu le mordre, mais voyant sa main enfler rapidement, il fronça les sourcils, geste rare chez lui. Gwendoline, elle, avait aboyé dès que la main était sortie du tiroir de la commode, l'air clairement mécontente. Elle semblait prête à se jeter sur le meuble en question, mais Clarence lui fit signe de rester tranquille. La chienne obéit, à contre coeur. Jetant un dernier regard à sa pauvre main, il se tourna vers Heather, son visage de nouveau le reflet d'une parfaite impassibilité.

« Je pense qu'il faudrait éviter d'ouvrir les tiroirs, à présent. Il marqua une courte pause, l'air toujours aussi peu concerné, avant d'ajouter, sur le même ton, faisant référence à sa main; Ca ne va pas être pratique pour chercher. »

**Pseudo Hors-RP :** / **Messages :** 271 **Inscrit le :** 13/04/2008

Clarence vérifie les tiroirs des commodes, et trouve :

« Une main vivante essaye d'attraper Clarence, mais ne parvient qu'à mordre sa main, qui triple de volume aussitôt. »

[ACTION 1/4]

A la vérité, lorsque Clarence avait ouvert le tiroir, Heather était en pleine réflexion sur ses précédentes paroles : oui, bon, ils pouvaient ne pas chercher à être sexy mais rester potables, tout de même ! Avec ces trous de partout, vraiment, on ne pouvait pas dire qu’une armure les protégeait de tous les coups et, quitte à mourir, autant le faire avec classe ! D’autres lui auraient préféré le terme « honneur » ou encore « dignité », mais ce n’était pas tout à fait l’idée qu’elle voulait retranscrire. Même si au fond, c’était un peu pareil. Si on me laissait le choix, songea-t-elle alors, je voudrais mourir habillée en rose, peut-être ; ou en bleu. Mais pas en blanc ou en armure ! Résultat, elle se tenait toujours prête : quoiqu’elle n’en eût pas besoin. Pas elle, oh que non. Personne.

Enfin, s’il jugeait ne pas en avoir besoin, grand bien lui en fasse : elle partageait son avis. Comme ça au moins, elle pouvait le voir ; quitte à regarder un beau mec, autant ne pas avoir à l’imaginer sous un tas de ferraille, quelle ineptie… Les bras croisés, ses yeux parfaitement maquillés se posant tour à tour sur les tableaux, les commodes, elle aurait pu vous laisser aller à penser que cette recherche ne l’intéressait pas. Ça n’aurait pas été vrai, même si elle ne vous aurait sans doute pas démenti –pour la forme, afficher une profonde désinvolture faisait mauvais genre, ça lui allait bien, pensait-elle. Aussi, occupée à tourner et retourner tant de problèmes, elle ne prêta pas plus d’attention que ça à son petit-ami lorsqu’il avait ouvert un tiroir –eh bien, ce n’était pas vraiment son petit-ami mais, après tout, ça lui plaisait beaucoup de se dire ça et ça ne risquait pas de faire de mal à qui que ce fut ; d’autant que ce n’était pas la première fois qu’elle disait ce genre de choses, histoire de taquiner cette grosse vache blonde, qui d’ailleurs n’était pas plus sa « petite-amie » qu’elle, ou qu’un éléphant de mer, ce qu’il aurait sérieusement fallu, au goût d’Heather, que cette peste com…

Claquement sec du tiroir. Elle se retourne, aboiement du chien. Un éclair beige près de la main du jeune homme. Le cœur de Maystood manqua un battement, tandis qu’elle esquissait au même instant un pas en arrière, prise au dépourvu. Son sang battait la cadence à ses oreilles, celle, effrénée, d’une femme qui s’est fait une belle frayeur ; la jambe droite plus en arrière, la blonde posa ses yeux sur le visage de Clarence : rien d’anormal, rien qui n’indiquât qu’elle n’eût pas rêvé. Impavide, une vraie pierre. Son regard trop clair descendit sur sa main et ce fut, à peu près, à ce moment-là que le cri retenu plus tôt passa entre ses lèvres brillantes de gloss : aigu, à vous en percer les tympans, elle qui pourtant n’avait d’ordinaire pas une voix très haut-placée.

Son équilibre déjà précaire en pâtit : c’est en reculant un peu plus encore que sa cheville se tordit –non, ce n’étaient pas ses talons : six centimètres ce n’était rien pour elle, véritable top-modèle, professionnelle en la matière ! – et que, dans un dernier mouvement désespéré, elle tenta de se raccrocher à la première chose qui lui passa sous la main pour se rétablir sans heurts : peine perdue, le vase qu’elle tenta d’accrocher à la volée ne fit que tomber avec elle, entrainant, dans sa chute, un deuxième. Avec ça, elle devait bien avoir un ongle de cassé… Sans se relever, elle attrapa un des vases, feignant de s’intéresser au sort qu’elle leur avait bien involontairement fait histoire de se redonner une contenance.

Vraiment, pouvait-on avoir aussi honte qu’en s’écrasant sur le sol ? Au moins, se dit-elle, elle l’avait fait avec classe. Tout ce qu’elle faisait était classe, même quand objectivement, ça ne l’était pas franchement…

► Heather Maystood fouille un vase.~

Elle releva subitement la tête, avant de successivement ouvrir grand ses yeux et les fermer : un bruit sourd.

« Mon Dieu, lâcha-t-elle d'une petite voix sans songer à se relever et maintenant ses paupières closes, Clarence, tu es horriblement mutilé ou je peux ouvrir les yeux ? Oh lala... Je..., c'est la faute de ces vases ! Et puis, c'est parce que t'as ouvert ton truc, aussi, j'ai eu peur, c'est ta faute ! »

Sa petite soeur n'aurait pas fait mieux ; avoir la défense d'une gamine ne dérangeait pas Heather. Et là, très franchement, elle n'était plus à ça près.

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Heather fouille un vase, et trouve :

« Elle fait tomber un vase qui manque de tuer Clarence. »

[ACTION 2/4]

Clarence ferma les yeux, l'espace d'un instant, cherchant à se concentrer sur la présente situation malgré le cri perçant d'Heather et sa main enflée. Ciel, il n'aurait jamais pensé qu'elle puisse monter si haut, c'en était presque désagréable. Il voulait bien croire que sa main faisait peur à voir, mais ce n'était pas une raison pour hurler à en réveiller les morts, si ? Une fois encore, l'indifférence profonde de Clarence, ou son incapacité à se mettre au même niveau que les autres lui faisait adopter un point de vue relativement spécial sur ce qu'il était en train de vivre. Sa main avait enflée, oui, et après ? Il avait déjà faillit mourir, et dans des circonstances bien plus horribles. Il avait été surprise qu'une main vivante surgisse de ce tiroir car ce n'était pas quelque chose que l'on voyait tous les jours, mais avec du recul, il trouvait ça plutôt normal étant donné l'endroit dans lequel il était emprisonné. A priori, cette 'morsure' n'allait pas mettre fin à son existence, il n'y avait par conséquent aucune raison de s'inquiéter ou de crier. Un peu de courage, se dit-il mentalement en ouvrant ses yeux fins. S'ils retrouvaient une feuille, ils pouvaient avoir une chance de découvrir comment sortir de ce pensionnat.

Enfin, songea-t-il, sceptique, si Heather voulait bien prendre tout ceci un peu plus au sérieux. Quelle idée de mettre autant de talons pour une sorte de chasse au trésor ? Plus il la regardait, plus Clarence se demandait comment elle pouvait faire pour courir montée sur de telles échasses. Une chute était à prévoir, aussi ne fut-il pas surpris lorsqu'elle tomba à la renverse, entraînant avec elle deux vases. C'était prévisible, il fallait que ça arrive un jour. Peut-être cela l'inciterait-elle à porter des chaussures à la hauteur raisonnable. Ce qui ne fut pas du tout prévisible, en revanche, c'est le vase qui vint s'écraser juste à coté de lui, qu'il était parvenu à éviter de justesse. Il entendit Gwendoline soupirer derrière lui, et fixa les débris du vase. D'où avait-il bien pu tomber?

« Mon Dieu, Clarence, tu es horriblement mutilé ou je peux ouvrir les yeux ? Oh lala... Je..., c'est la faute de ces vases ! Et puis, c'est parce que t'as ouvert ton truc, aussi, j'ai eu peur, c'est ta faute ! »

Clarence fixa Heather un moment, avant de hausser les épaules, bien que ce geste était en soi profondément inutile, son interlocutrice ayant fermé ses yeux. A part sa main enflée, non, il n'était pas horriblement mutilé, et elle pouvait le regarder sans manquer de s'évanouir d'horreur. Du moins le pensait-il. Il jeta un vague coup d'œil à Gwendoline, qui surveillait avec attention les alentours, avant de reposer ses yeux violets sur Heather. Elle pouvait rouvrir les yeux, non ?

« Tu peux ouvrir les yeux, je ne suis pas horriblement mutilé. Mais tu devrais faire plus attention si tu ne veux pas l'être. C'est dangereux, par ici. »

Clarence faisait confiance à ses réflexes pour ne pas trop se faire abîmer, mais il ne pensait pas qu'Heather soit aussi habile que lui, surtout avec ses hauts talons. Il fallait qu'elle fasse attention. Sur ces pensées, Clarence se baissa, et souleva la moquette, toujours à la recherche des mystérieux feuillets perdus. Peut-être n'en y avaient-ils pas ici, il n'en savait rien. Mais comme il l'avait dit, il fallait essayer, sans quoi ils n'obtiendraient jamais rien.

► Clarence soulève la moquette.

**Pseudo Hors-RP :** / **Messages :** 271 **Inscrit le :** 13/04/2008

Clarence soulève la moquette, et trouve :

« Des bouts de chewing-gum... Dégoutant. »

[ACTION 3/4]

Oh, elle avait su dès le départ que partir bille en tête mettre ce manoir vieillot sens dessus-dessous n’était pas une bonne idée ! Courir après les feuilles volantes d’un journal, ouvrir les tiroirs, retourner les tableaux, arracher la moquette…, d’accord, elle avait toujours rêvé de faire ce genre de choses. Comme tout un chacun d’ailleurs, elle doutait être la seule à jamais avoir été effleurée par cette séduisante perspective. Mais, bref, ici ce n’était peut-être pas l’endroit idéal. Des animaux revenaient de nulle part, les portes semblaient prendre un malin plaisir à ne s’ouvrir sur rien d’autre qu’un mur et vous claquer au nez ! C’était évident que ça allait mal se terminer mais, pensez-vous, les gamins bruyants qui vivaient en masse au « pensionnat » étaient dépourvus de la moindre ruine de jugeote ! Pour peu qu’on leur eût dit qu’en dévorant la moquette des couloirs en moins d’un moi, ils trouveraient un petit indice intéressant, ces abrutis finis de moutons l’auraient fait et encore, le sourire aux lèvres. Ben oui, pour « la bonne cause », et tout le tralala qui allait avec et ennuyait profondément Heather. Alors si en plus cette foutue entreprise défigurait Clarence, non, non et non, il n’en était plus question ! Pire : le vase aurait pu lui tomber dessus, lui casser quelque chose, déchirer ses vêtements, bref, un sacrilège d’une ampleur tout à fait inimaginable aurait pu faire de sa vie un enfer quotidien, un cauchemar…, eh bien, un cauchemar cauchemardesque, elle ne voyait pas autre chose. A la vérité, elle l’aurait sans doute aussi mal pris que lorsque le dernier sac Versace lui avait filé sous le nez le dernier jour des soldes : un scandale dans le magasin, ça n’avait pas manqué. Ça n’avait pas de prix, ces choses-là : eh bien, son joli minois et le beau visage de son ami, c’était pareil, ça ne s’abîmait pas. Le genre d’œuvre d’art à protéger, plus que ce laideron de Mona Lisa ou ces peintures laides accrochées le long des interminables corridors !

Heather rouvrit les yeux lorsque Clarence lui assura que tout allait bien de son côté ; après tout, c’était pas son trip, de regarder ses amis se faire mutiler par des vases comme dans la dernière des productions aussi nulles qu’elles étaient gores. Layne n’aurait pas été d’accord sans doute, lui, les films d’horreur, ça le bottait. Oh, elle aussi bien sûr ! Seulement, quoiqu’une carrière d’actrice ne lui eût pas déplu, elle n’aurait pas voulu jouer dedans. A priori. A moins de s’en sortir et d’être protégée tout du long par un apollon hyper sexy : là, c’était la prendre par les sentiments, ça ne pouvait pas rater. Toujours abominablement vexée de sa petite chute, elle se releva, chassant quelque poussière imaginaire de son short en un geste très digne. C’était la faute de Clarence, au fond, s’il n’avait pas ouvert ce fichu tiroir, elle ne serait jamais tombée ! Ils étaient où, chez la famille Addams, pour que des mains agressives sortent de nulle part comme ça ? C’était la meilleure ! La belle jeune fille croisa les bras, n’osant, malgré ses paroles hautaines et décidée, toucher à rien. C’était un boulot d’homme, de toute façon.

« Dangereux ? Dans un couloir ? Je déteste cet endroit, et je déteste ces feuilles, de toute façon, y en a pas, ici ! D’ailleurs, à part des vases tueurs et des…, je sais même pas des quoi, lâcha-t-elle avec mauvaise humeur histoire de se redonner une contenance en faisant référence à ce qui avait mordu Clarence, y a rien ! »

Elle se tourna vers le mur : jamais objet n’avait dû recevoir de regard aussi noir que celui qu’elle lança alors à à peu près tout ce qui l’entourait, vouant toutes ces babioles ridicules aux gémonies.

« Enfin si, y a des tableaux moches. T’as vu ça, un peu ? Ils sont trop moches, ce sera rendre un service à la société de s’en débarrasser. »

Joignant le geste à la parole, Maystood entreprit de retirer –si « retirer » peut être un bel euphémisme pour « arracher »– les œuvres d’art du mur. Elle ne supportait ni d’être sous-estimée, ni d’avoir l’air stupide ! Conjuguer les deux de la sorte, c’était inenvisageable ! Quitte à passer ses nerfs sur quelque chose, autant le faire sur ces croûtes.

► Heather Maystood vérifie derrière les tableaux.~

**Pseudo Hors-RP :** / **Messages :** 271 **Inscrit le :** 13/04/2008

Heather vérifie derrière les tableaux, et trouve :

« Une feuille pliée en quatre, cachée derrière une feuille vierge. »

[ACTION 4/4]

22

Le XX/YY,

J'ai mis un peu d'ordre dans ce que j'appelle mon propre jardin secret. Les fondateurs doivent être au courant de l'existence de cette salle, peut-être savent-ils même ce qu'il s'y passe, ce que j'y fais et ce que j'y étudie, peut-être m'observent-ils lire, noter dans mes carnets tous les éléments intéressants récoltés au cours de mes observations… Ils doivent se moquer de moi, qui cherche à interpréter le moindre indice qu'ils auraient pu laisser derrière eux, ce que j'ai découvert dans la véranda, via Ludivine, Christian ou Nelly... Je commence à discerner une solution à cet immense problème, mais il me faudra encore de l'entrainement, vu ce que mes effets ont parfois donné sur la salle. Salle qui reste cachée de tous, bien évidemment, et dissimulée par mes soins aux yeux du reste du monde. Mais les propriétaires continuent d'agir comme d'habitude. Soit ils m'observent et sont les meilleurs des acteurs, soit ils ne se doutent vraiment pas de mes agissements. Peut-être devrais-je cesser de les déifier… Ils sont puissants, mais à mon avis, ils restent bien trop humains pour être omniscients.

[ Après cette découverte, il est temps que les recherches se terminent pour ce topic !
Cela fini bien quand même ! ]

« Dangereux ? Dans un couloir ? Je déteste cet endroit, et je déteste ces feuilles, de toute façon, y en a pas, ici ! D’ailleurs, à part des vases tueurs et des…, je sais même pas des quoi, y a rien ! »

Clarence écoutait son amie se plaindre avec cette indifférence qui lui était propre. Rien sous la moquette, songea-t-il en se relevant, faisant passer son regard clair sur ce qui l'entourait, à la recherche du moindre détail qui aurait pu lui mettre la puce à l'oreille. Évidemment, il n'y en avait pas, pas un seul. Rien qui puisse leur indiquer qu'ici se cachait une feuille, ou que chercher ici était une perte de temps. Si tout ça continuait, ils allaient rentrer aux dortoirs abîmés, et Heather au bord de la crise de nerfs. Dans la mesure où la demoiselle occupait la même pièce que lui, il ne se fichait pas qu'elle hurle et peste contre le manoir et ses bizarreries tout le reste de la journée, il avait envie de se reposer sans écouter d'incessants gémissements. Il se tourna vers la jeune femme, qui foudroyait du regard le mur. Clarence songea vaguement qu'il n'aurait pas aimé être à sa place.

« Enfin si, y a des tableaux moches. T’as vu ça, un peu ? Ils sont trop moches, ce sera rendre un service à la société de s’en débarrasser. »

Et avec toute la délicatesse qui caractérisait Heather, elle arracha une à une les toiles du mur, victimes innocentes de sa mauvaise humeur. Clarence aurait pu rire ou se désoler d'un tel spectacle, mais il se détourna pour regarder ailleurs, soucieux de ne pas repartir les mains vides. Il voulait rentrer dans son monde, auprès de ceux qui l'attendaient, et ne comptait pas rester assis à ne rien faire en attendant que quelque chose se passe. Il avait appris, par expérience, que rester passif n'était souvent pas la bonne attitude à adopter face à un problème. Sauf rares exceptions, il en convenait. Gwendoline cherchait elle aussi, mimant son maître, tout en se gardant de ne pas trop s'approcher d'Heather. Mauvais souvenirs obligent, la chienne blanche n'avait que très moyennement envie de servir de nouveau de cobaye à la blonde pour ses engins du diable qui frisaient le poil.

Puis Heather poussa un petit cri, et Clarence se tourna immédiatement dans sa direction. Elle tenait un papier dans ses mains, l'air triomphante, et le jeune homme aux cheveux gris comprit sur le champ de quoi il s'agissait. Pour qu'elle ait l'air aussi heureuse, il ne pouvait s'agir que d'une seule chose.

« Tu as trouvé une feuille ? »Lui demanda-t-il en s'approchant d'elle pour mieux examiner la trouvaille. Gwendoline s'assit en retrait derrière lui, la tête levés vers les deux amis. Si c'était effectivement un des feuillets du carnet perdu, ils n'avaient pas cherchés pour rien. Et il ne s'était pas fait mordre la main pour rien. Où fallait-il les ramener une fois que l'on en avait trouvé une, déjà ? Ah, il ne se souvenait plus.

{Allez, terminons ceci, et terminons le bien~}

[Ui, goooo.x) ]

D’accord, ces histoires de feuilles et d’agenda éparpillé, elle y croyait plutôt moyen. Pas dans le sens où elle n’avait pas envie de chercher, ni même plus dans celui où elle sous-estimait ses capacités de chercheuse d’or. C’était même tout le contraire : si elle n’en trouvait pas, alors personne n’en trouvait et donc, il n’y en avait pas. CQFD. Autre option envisageable pour Son Ego Surdimensionné, la perspective d’une atroce machination contre sa personne. Evidemment ! On supportait mal ce qui était mieux que soi et vous le faisait savoir –pas qu’elle eût pu sembler moins belle de toute manière, se mentit-elle à s’en persuader, et ce en dépit de ce que criaient les boîtes de fond de teint, de blush et de fard vides, ce n’était pas de sa faute si elle était aussi jolie et mince. La meilleure chose qu’elle ait trouvé à faire consistait donc à arracher de vieilles croûtes du mur, juste histoire de se rendre un peu utile, juste histoire de faire quelque chose de ses mains qui ne ruine ni celles de Clarence, ni ses vêtements ni sa coiffure, juste histoire de passer ses nerfs à vifs sur un ou deux trucs moches qui auraient à tout le moins le mérite de ne pas se défendre. Et, là, comme pour la narguer, comme pour dénoncer ces pensées aussi égotiques que négatives, une feuille de papier se décrocha de derrière l’un des tableaux qu’elle venait de, délicatement bien sûr, retirer du mur.

Elle ne la vit pas immédiatement, tout à sa colère de s’agiter ainsi dans un couloir pour ce qu’elle était sûre à présent de n’être « rien du tout ». Drama-queen de talent, elle ne put garder ses yeux de s’arrondir comme des billes lorsque ses yeux se posèrent sur ce morceau de papier d’un banal à en pleurer. Ravie, et certaine que pareille découverte ravirait tout autant son magnifique petit-ami, elle agita la feuille sans même y avoir jeté de second regard ; à se demander ce qui, de prouver son utilité a-bso-lu-ment indispensable à Clarence ou de sortir de cette fosse à bouseux, importait le plus à la jeune femme qui, somme toute, ne se déplaisait pas ici et ne regrettait de chez elle que son adorable petit frère et les virées shopping-plage-casino. Et peut-être celles, à l’heure où les arbres bloquent de leurs branches noueuses un ciel déjà sombre, dans quelque forêt enténébrée, le long de quelque allée déserte où il ne fait jamais bon traîner à des heures aussi indues.

Mais ça, la petite peste superficielle construite sur des couches de maquillage ne pouvait y penser. Elle, se concentrait sur « l’absolue sexyness » de son copain. Oui, voilà qui l’intéressait follement. Avec cette feuille, il ne pourrait plus se passer d’elle, c’était évident. Si un jour elle avait pu se douter qu’un putain de journal intime aurait été un super atout-charme… Bref.

« Tu as trouvé une feuille ? »

Clair, concis, précis, en d’autres termes, absolument décevant. Pour la peine, elle eût presque envie de la lui faire manger, ou de la déchirer sous ses pauvres yeux ébahis, ou de lui dire que non, c’était une illusion et qu’elle n’avait absolument rien trouvé, hop, miracle, magie, pouf plus là. Elle ne le fit pas, mais se répéta qu’elle aurait pu. Eh ! N’avait-elle pas au moins été en droit d’espérer de sincères félicitations, des remerciements, ou un petit bisou ? Honnêtement, question rétribution et récompense pour une chute et d’inénarrables efforts, elle avait connu mieux ! Décidée à le lui faire comprendre, elle afficha une moue vexée, aux antipodes de l’expression réjouie qu’elle arborait deux secondes plus tôt. Avec Clarence, elle aurait quand même dû s’y attendre. Un vrai caillou. Aux allures de statue, et de belle statue d’accord, mais un caillou malgré tout. Elle qui n’avait jamais eu de profond respect pour l’art, excepté celui de la mode, était encore confortée dans son idée. Stupide chose.

« Sûrement, en fait. Y a des trucs et des machins écrits dessus en tout cas, lâcha-t-elle avec humeur. Donc faut croire que oui. C’est où, déjà, le resto-truc ? »

Heather se tourna, rejetant dans le même mouvement ses cheveux en arrière dans un pur geste d’étalage de mauvaise grâce nouvellement acquise. Elle aurait bien gardé la feuille pour eux mais doutait que cela fasse sens, tout seul. Il faudrait le reste, il faudrait les autres. Et ils avaient tout intérêt à la supplier de la rendre, ces pauvres bouseux aux yeux de merlans fris !

« T’es nul, balança la peste en mal d’attention, t’aurais au moins pu me dire un truc du genre « ouah, bravo Heather, t’es la meilleure, j’aurais jamais pensé à retourner ces tableaux, moi qui suis bon qu’à me faire bouffer la main ! Je mérite pas d’être en couple avec quelqu’un comme toi, j’ai tellement de chance ! ». Nul, nul, nul. »

Elle occulta le passage où elle tombait et occasionnait, elle, cette blessure à Clarence. Evidemment, c’était pas très glorieux, autant le reléguer aux oubliettes vite fait bien fait. Tout en avançant avec assurance dans une direction qu’elle supposait être la bonne, perchée sur ses talons hauts, elle leva le bras et tendit vers l’arrière la feuille qu’elle avait ramassée, en direction de son compagnon et de son chien à la noix :

« Tu la veux ? »

Clarence n'avait jamais été le plus compréhensif des hommes, et ça ne datait pas d'hier. Aujourd'hui trop froid et blasé pour pouvoir deviner ce qu'on attendait de lui, il avait été dans sa jeunesse timide et empoté à un point difficilement imaginable. Il ne se souvenait plus exactement de la manière dont il avait agit, mais se souvenait par contre des soupirs exaspérés d'Hortense car il n'avait pas réussi à se souvenir de sa couleur préférée. Ou qu'il ne s'était pas aperçu à temps qu'il fallait qu'il lui prenne la main de son propre chef. La moue vexée d'Heather alors que quelques secondes auparavant elle affichait un air rayonnant et triomphant l'intrigua par conséquent. Qu'avait-elle ? Se surprit-il à se demander, sa figure n'exprimant pas la plus petite trace de sa curiosité passagère. Peut-être avait-elle vu quelque chose sur la page qu'elle n'aimait pas, peut-être au final pensait-elle que faire tant de bruit pour un simple bout de papier était exagéré. Clarence commençait à connaître sa colocataire imposée et savait qu'elle tenait en horreur beaucoup de choses. Tellement qu'il venait parfois à s'en demander ce qui ne lui faisait pas pousser un cri indigné. En attendant, ils avaient une feuille et ils avaient eu la chance d'en trouver une sans avoir à y passer la journée; Pour le tueur aux cheveux gris, c'était un bon score qui méritait un sourire. Lui en aurait offert un à sa compagne s'il avait pu.

« Sûrement, en fait. Y a des trucs et des machins écrits dessus en tout cas. Donc faut croire que oui. C’est où, déjà, le resto-truc ? »

Le resto-truc. C'était donc là-bas qu'il fallait ramener leur trouvaille. Clarence ne se souvenait guère plus du nom de cet endroit où il ne mettait jamais les pieds, mais pensait être en mesure d'en retrouver le chemin sans trop traîner. Heather se retourna et rejeta ses cheveux en arrière sous le regard indifférent de Clarence. Il était évident qu'elle était de mauvaise humeur, mais le jeune homme aurait au moins aimé connaître la raison de ce soudain changement de comportement. Surtout si ça devait lui retomber dessus, il n'aimait pas trop, malgré son manque de réaction, se faire traiter de tous les noms sans bonne raison. Il n'aimait pas également l'idée de raviver leur récente dispute; La calmer avait déjà été assez difficile en soi.

Il ne désirait que très moyennement devoir exécuter une telle prouesse une seconde fois.

« T’es nul, t’aurais au moins pu me dire un truc du genre « ouah, bravo Heather, t’es la meilleure, j’aurais jamais pensé à retourner ces tableaux, moi qui suis bon qu’à me faire bouffer la main ! Je mérite pas d’être en couple avec quelqu’un comme toi, j’ai tellement de chance ! ». Nul, nul, nul. »

Oh, pensa Clarence en haussant légèrement les sourcils, ce n'était que ça. Elle aurait aimé qu'il la félicite, ce qu'il n'avait malheureusement pas pensé à faire. Bien, il pouvait toujours le faire, mais pas de manière aussi grandiloquente, ce n'était pas son genre. Quand on considérait le fait que son genre était de n'ouvrir la bouche qu'en cas d'urgence, on s'estimait heureux des quelques mots que sa bouche daignait laisser sortir de temps en temps. Clarence ne pensait pas ça méchamment; Il avait parfois simplement du mal à composer avec le caractère expansif de son amie. D'ailleurs, maintenant qu'il y pensait, ils n'étaient pas en couple. Il jugea toutefois que la contredire n'était pas indiqué: Il prit entre ses mains la feuille que lui tendait la demoiselle.
Il laissa ses yeux parcourir les lignes manuscrites avant de les relever vers Heather qui avait entamé la marche. Ce dénommé Rudy parlait d'une sale cachée aux yeux de tous et des agissements des fondateurs. Les propriétaires... Ainsi, ce jeune homme avait pensé avoir trouvé une porte de sortie. Clarence se demandait comment il en avait été rendu à dissimuler ces notes un peu partout dans le manoir; N'était-ce pas un piège des dénommés fondateurs pour les faire tourner en bourrique ? Véritable découverte ou cadeau empoisonné ? Si ce Rudy avait existé, le tueur à gage aurait aimé savoir ce qui lui était arrivé. Était-il parvenu à sortir, ou bien lui était-il arrivé quelques malheurs ?

Il voulait connaître la vérité pour enfin goûter à cet air qui lui manquait depuis si longtemps.

« Je suis désolé, tu as été très douée. Bravo. » Fit-il en rangeant à l'abri la feuille. Il ne désirait pas s'étaler plus que nécessaire. Et même si le ton monocorde de sa voix pouvait laisser penser le contraire, il était sincère.

Sans Heather, ils n'auraient jamais pu retrouver cette feuille.

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