Passant le seuil de la porte, la jeune fille écarquilla les yeux, baladant son regard dans le hall qui se dressait devant elle à la place des bois de Bavière, c'était impossible... Un sourire déchira le masque de neutralité qu'elle portait depuis des années, elle étouffa un léger rire alors qu'elle avançait sur le tapis rouge qui s'étendait au travers de la pièce pour mener jusqu'à cet immense escalier. C'est à l'instant où ses pieds quittèrent le marbre froid du long corridor familial pour rejoindre la douceur du tapis qu'elle remarqua qu'elle n'avait pas pris le temps d'enfiler la moindre chaussure pour succomber à cet étrange désir de sortir de chez elle.

Alicia peinait à trancher : Etait-ce un rêve ou la réalité ? Ca ne pouvait être réel, son imagination devait lui jouer un cruel tour et lui donner de faux espoirs... et pourtant. Tout semblait si vrai : La chaleur du tapis sous ses pieds, l'odeur élégante et envoûtante du vieux hall qui lui rappelait très rapidement celle de sa vieille demeure. La jeune femme poussa un très léger soupir, c'était à la fois irritant et merveilleux, c'était son plus beau rêve jusqu'à aujourd'hui et même si ce n'était qu'un rêve, elle comptait bien rester endormie le plus longtemps possible.

Son regard continua de voyager dans le hall entier, émerveillée autant par la beauté et la richesse de ce dernier que par l'existence de celui-ci, simplement. Finalement, ses yeux se posèrent sur un étrange tableau accroché au mur, il sortait du décor. C'était toujours ainsi, dans les rêves, des choses étranges sortaient soudainement du décor et c'était ça, les messages qu'envoyait l'inconscient. Elle parvenait pourtant étrangement à diriger le déroulement de son voyage nocturne. Elle arriva finalement devant le petit tableau de bois sur lequel semblait être disposés messages et photographies, elle cligna des yeux, parcourant les lignes avec un entrain certain puis laissa échapper un léger cri, entre bonheur et appréhension.

"C'est impossible... J'étais chez moi... Je... crois... Et maintenant, où suis-je ?"

Plus curieuse d'inquiète, la jeune Alicia se glissa rapidement jusqu'à la porte d'entrée, sans un bruit, sur la pointe des pieds. Elle posa sa main sur la poignet de cette dernière, marquant une pose, hésitante, à présent. Et si la porte s'ouvrait ? Si elle retournait chez elle... Elle se mordillant la lèvre inférieure, crispa ses doigts sur la poignet, retenant son souffle, finalement, elle tenta d'ouvrir la porte, en vain, bien entendu.

Elle poussa alors un long soupir de soulagement. Elle quitta la porte des yeux pour se tourner à nouveau vers le hall en lui-même, regardant chacun des tableaux avec intérêt puis les torches... Des bougies, elle sourit à cette vue, c'était exactement ainsi qu'elle imaginait son lieu de vie idéal. Eclairé à la bougie, comme un ancien château, comme un de ses mondes médiévaux qu'elle aimait tant. Elle n'avait plus qu'à espérer ne jamais se réveiller.

Le panneau disait que l'endroit n'était pas à l'abandon, qu'il y avait d'autres prisonniers, même si elle se sentait plus invitée que prisonnière de la bâtisse, bien décidée à y rester le plus longtemps possible, elle trainait les pieds sur le tapis, appréciant la douceur de ce dernier dans un autre sourire. Cet endroit avait décidément un effet plus que positif sur la jeune femme, elle n'avait pas autant souri depuis fort longtemps. Elle s'arrêta un instant, en plein milieu du hall, tournant sur elle-même pour s'imprégner de l'endroit, une main sur sa poitrine, elle pouvait sentir son coeur battre comme jamais, enfin, elle était libre de sa vraie prison, celle de la réalité.

"C'est incroyable, ça ne se peut pas... et pourtant..."

Et c'est les yeux quelque peu humides qu'elle commença à gravir les marches de l'élégant escalier, toujours sur la pointe de ses pieds nus, ses doigts glissant sur la rampe de l'escalier, un sourire ravi aux lèvres, rajustant ses écouteurs sur sa tête, elle sentait comme un manque étrange, une envie compulsive de lancer une chanson, ce qu'elle fit sur le champs, les premières notes eurent un étrange effet sur elle, bien qu'elle ne le remarqua même pas, elle poussa un léger soupire d'aise, grimpant les marches en silence, tel un fantôme.

La nouvelle arrivante se traina finalement jusqu'au premier étage, tourna lentement pour glisser contre la rambarde, dans des gestes fluides et lents, elle s'accouda finalement à celle-ci, le regard se baladant à nouveau à travers tout le hall, se déléctant de ce dernier. Elle aurait aimé découvrir tout ce qui se cachait derrière chacun des portes de sa nouvelle prison, mais elle n'osait pas les franchir, de peur de retomber chez elle. Alors elle resta là, à fixer le hall en écoutant sa musique, rêvassant quelques secondes, minutes ou peut-être même heures.

Cela faisait quelques jours à peine que j'avais découvert mon pouvoir, et je savais déjà le maîtriser plus ou moins. Déjà, je pouvais choisir ou non d'utiliser la guitare avec ou sans le pouvoir. Sans le pouvoir, mes vêtements restaient les même, mais l'aura bleu autour de moi apparais quand même. En revanche, je n'ai toujours pas eu l'occasion d'améliorer la puissance du pouvoir qui coulait en moi.

Chaque salle dans laquelle je passais n'étaient pas très accueillantes... Des tableaux macabres, ou bien des portraits d'hommes et de femmes qui semblaient nous observé... Brrr...
Je me hâtais de sortir de ces salles, préférant encore rejoindre le sanctuaire, qui apportait plus que du calme. Il y avait quelque chose de mystique qui m'y attirait et je ne voulais absolument pas m'en séparer lorsque j'entrais dedans retrouver calme et sérénité.

Sans m'en rendre compte, je me retrouvais dans le couloir des dortoirs des filles. Oups, je ne voulais pas déranger les femmes logeant dans ces chambres, car je suis très respectueux envers les jeunes filles. Après tout, c'est le devoir d'un homme d'être gentil avec une femme. Je ne tolère pas les personnes misogynes, ou traitant les femmes comme si c'était des... des... soumise, quoi!! Alors sur la pointe des pieds, je me suis dirigé vers le bout du couloir qui débouchait vers le Hall d'Entrée.

Je n'observais même pas les lieux, auteur du crime de m'avoir enfermé ici, loin du monde extérieur, de la nature et de mes rêves de cryptozoologie...
J'ai donc pris une chaise sans remarquer qu'une nouvelle était juste devant moi, et je me suis collé à un mur. Mon pouvoir s'est ensuite déclenché, m'entourant d'une petite aura couleur azur. Elle était douce et plaisante à regarder. Cela me réchauffait le coeur, me remplissant ainsi d'espoir. L'espoir de ne pas être condamné à vivre seulement avec des fous.

Je me suis donc lancé dans une musique calme. Mon casque diffusait cette musique sans instrumental, car je n'en voulait pas. puis j'ai commencé à chanter. J'avais également une belle voix et de la musique sans chant, c'est n'est pour moi qu'une musique incomplète. Je jouais en cherchant désespérément d'attirer des personnes sensés, qui aiment la musique, tout comme moi. Je jouais une musique d'un manga - Beck - que je regardais sur mon vieil ordinateur, quand j'était encore chez mes enfoirés de grand parents.

Je souriais, l'amour de la musique plus fort que la tristesse ou la solitude. J'aurai un jour la chance de rencontrer quelqu'un m'aidant à survivre, me laissant ainsi plus tout seul. J'en était convaincu.

[La musique dont je parle, c'est celle la https://www.youtube.com/watch?v=S297bQROMSk ]

La jeune femme n'avait pas manqué de sentir arriver le jeune homme, même si elle commença par ne pas faire attention à lui, balançant toujours entre la réalité, elle peinait à faire le moindre mouvement, pensant qu'elle pourrait, par un simple geste, briser ce rêve ou cette réalité qui l'entourait et qui lui redonnait de l'espoir. Elle ressentait son regard peser sur elle, c'était plutôt une bonne chose, si elle le sentait, c'est qu'il n'était pas juste une illusion, un songe fugace. Elle laissa un fin sourire naitre sur ses lèvres naturellement figée dans une moue faite de neutralité

Finalement, la voix du jeune homme acheva les doutes de la jeune Alicia. Cela ne pouvait plus être un rêve, elle entendait sa voix, elle ne faisait pas que l'imaginer ou la ressentir, elle était bien là, caressant ses oreilles et son âme. Elle se retourna très lentement vers ce dernier, son sourire toujours dessiné sur ses lèvres, elle pencha très lentement la tête sur la gauche en plissant les yeux.

Le jeune garçon semblait être fait de chair et de sang comme elle, le tableau devait dire vrai, il était prisonnier ici avec elle. Et il devait y en avoir d'autre, diable, elle avait hâte d'explorer les lieux et puis...

Elle ouvrit légèrement la bouche, les yeux écarquillés, elle contempla le spectacle qu'elle avait devant elle : Le jeune homme chantait, sa voix était des plus mélodieuse, certes, mais ce qui surprenait le plus la jeune allemande, c'était l'aura qui entourait ce dernier. Un halo bleu azur, qui enchantait la jeune femme, elle s'avança très lentement vers le musicien, retirant son casque pour mieux encore profiter de la mélodie qu'il lui offrait.

Les yeux grands ouverts, dans un léger rire, elle vint frôler la lumière bleue du bout des doigts, presque timide et toujours sans avoir prononcé le moindre mot, pour rien au monde elle n'aurait voulu briser ce moment magique, le premier de son existence et qu'elle ne voulait être le dernier.

Finalement, elle se redressa, passa les mains derrière son dos et offrit au jeune garçon, son plus beau sourire avant de prendre la parole d'une voix douce et amusée.

"Vous avez une voix des plus mélodieuse, très cher. Elle m'est agréable à l'oreille comme vos mots le sont pour mon âme. Je suis une nouvelle arrivante dans cette bâtisse qui demeure des plus mystérieuse pour moi. J'ai des tas de questions dont il faudra que je vous bombarde sous peu mais avant cela, je vous en prie, ne vous arrêtez pas. Et, de plus, il me semble reconnaitre cette chanson, ce serait un plaisir de me joindre à vous, hochez simplement la tête et je vous accompagnerai."

Elle se contenta alors de rester devant lui, debout et souriante, n'attendant que le signal de ce charmant inconnu dont les mots touchaient Alicia au plus profond d'elle-même car si elle l'ignorait encore, elle venait d'obtenir le présent caractéristique à tout habitant des lieux : Son pouvoir.

Le doux son sortant de la guitare m'emplissait encore et encore de bonheur. J'était à la limite de l'envie de passer le restant de mes jours à improviser une suite. Si bien que je n'ai pas remarqué de suite une présence qui m'observait et s'approchais doucement. Puis je sentis une main me frôler délicatement. C'était une chaleur très agréable, et la première qui ne me semblait pas du tout hostile. J'ai lentement levé la tête et je vis une jeune femme. D'apparence fragile, elle avait les cheveux de couleur cendrée si soyeux que si la guitare ne me prenait pas les deux mains, j'aurai eu une envie irrépressible de la caresser, sans même la connaître. Elle semblait avoir une peau des plus douce et son visage, certes cerné, me subjuguais. Ses yeux étaient grand ouvert et m'observaient. Puis elle me fis un magnifique sourire qui me fis rougir.


Cela me donnait du courage. Je ne savais pas si c'était une nouvelle ou un résident ayant réussi à garder toute sa tête.


Faire de la musique avec quelqu'un...? Cela ne m'était jamais arrivé, et l'idée de faire un duo avec cette magnifique demoiselle ayant le sens des mots et de la musique m'était simplement géniale. Je me demandais si je n'était pas encore dans l'un de ces rêves lucides qui te donnent de l'espoir et qu'au final, tu te réveille connement. Mais non. Tout avais l'air si réel et mes sens me prouvaient que ce n'était pas un rêve.

Comme elle l'avait proposé, j'ai hoché doucement la tête, en la baissant ensuite légèrement, car je n'arrêtait pas de rougir et que ne me connaissant pas, elle pouvait se sentir mal. Puis j'ai soufflé un coup, relevé la tête et je lui ai souri en retour, attendant donc qu'elle m'accompagne dans la suite de la chanson.

La jeune Alicia commença par froncer les sourcils en voyant le jeune homme s'empourprer, ne comprenant pas tout à fait sa réaction mais elle se contenta de sourire légèrement plus, amusée par la timidité extrême de celui-ci. Peut-être n'avait-il pas l'habitude de croiser d'autres personnes ? Elle pencha légèrement la tête sur la gauche en dévisageant le jeune homme aux cheveux d'ébène, il n'avait pas l'air farouche, au contraire, il paraissait doux et mélancolique, peut-être était-ce là le premier point commun des deux jeunes gens.

Elle le vit alors hocher la tête, s'empressa alors de joindre ses deux mains devant elle alors qu'une expression angélique était née sur son visage pourtant d'habitude balançant entre tristesse et neutralité. Mais pourtant, le jeune inconnu avait baissé la tête, de plus en plus rouge, elle émit alors un léger gloussement, amusée par la timidité maladive dont il faisait preuve.

"Ne rougissez pas, voyons, je suis faite de chair et de sang tout comme vous, de quoi pourriez-vous avoir honte ? Votre voix est des plus belles qu'il m'est été données d'entendre et votre chant sonne vrai, transmettant vos mots dans un langage que mon âme comprend."

Elle le vit alors relever la tête dans un sourire et fit de son mieux pour lui en offrir un tout aussi éclatant, les paroles du jeune homme eurent tant d'impact dans le coeur d'Alicia qu'elle n'eut aucun mal à se souvenir de la suite à donner à la chanson, accompagnant le musicien sans aucun mal, de sa douce voix rendue mélancolique par des années de solitude, triste à souhait.

Leurs voix dansèrent ensemble pendant les quelques minutes que dura la mélodie, puis la jeune femme marqua une courte pose, les mains toujours jointes devant elle, elle ferma les yeux en poussant un soupir entre joie et tristesse. Après ce court silence, elle finit par rouvrir les yeux dans un autre sourire plus brillant et presque dénué de tristesse, cette fois.

"Je vais vous paraitre fort impolie, très cher, mais comprenez-moi, je viens d'arriver dans cet endroit des plus étrange et je crois bien que je vais devoir vous poser quelques questions sans plus attendre. Mais... j'en oublie la politesse ! Je suis Alicia von Ludvig. Disons Alicia seulement, ici."

Elle tira très légèrement la langue en s'inclinant devant le musicien, l'un de ses bras s'allongeant pour venir lui présenter sa main, les yeux brillant de malice. Allait-il encore rougir ? Elle semblait s'amuser de la timidité du pauvre ménestrel.

Après avoir hoché la tête, l’envoûtant visage a pris un air angélique, les mains jointes ainsi que les yeux fermés. Puis elle commença à chanter. Sa voix se mariait parfaitement à la mienne, donnant un chant à l'unisson que je qualifierai de... hum... Magique. C'était tout de même ma seconde auditrice, après ce psychopathe de Jason, et je préférait largement partager ma musique avec le genre de personnes qu'est l'ange qui se trouvait devant moi. Cet duo était encore plus fantastique qu'un quelconque publique de concert.

Avant de chanter, elle m'assurait qu'elle était bien réel, profitant de l'occasion pour me faire quelques compliments... Justement, sa réalité elle même était mise en doute... J'avais du mal à croire que j'avais trouvé quelqu'un de réel et sensé. Cette pensée frémissait dans mon crâne, et si elle était bien réelle, je comptait en profiter le maximum.

On a donc continué à chanter ensemble, cherchant à apprendre plus l'un de l'autre. Une fois la chanson finie, la demoiselle resta en suspens, toujours les mains jointes et les yeux clos. Quand elle les rouvrit, un sourire rayonnant et chatoyant pris place sur sa bouche.


Alors comme ça c'était une nouvelle...? Cela devait être une question qui reviendrait souvent, cela dit je la comprenais. Alicia Von Ludvig... Une allemande fort mignonne. Mon visage pris une couleur normale, soudain moins intimidé par la beauté de la jeune femme. Puis je me mis à genoux, prenant ainsi sa main à la peau délicate et effectuant un baisemain. C'était parfois déroutant, mais cela dit, ce n'était pas désagréable pour la personne concernée. Puis je me suis relevé doucement. Tout cela aurait pu paraître comédie, si je n'était le plus sérieux et naturel du monde.


j'ai ponctué mon monologue, par une révérence. Décidément, j'était aveuglé par cette Alicia.

Rien qu'à voir son visage après ce court duo, la jeune Alicia savait que l'inconnu avait apprécié ce dernier, même si elle ressentait autre chose dans la lueur de ses yeux, une chose qu'elle n'arrivait à identifier et qui n'était pas simplement de la joie. De la tristesse ? De la crainte, peut-être ? Elle fronça les sourcils l'espace d'un instant, perturbée par ce sentiment qui lui restait voilé pour le moment.

Finalement, le jeune homme finit par retrouver sa couleur d'origine, perdant ce rose gêné qui plaisait tant à Alicia. Elle laissa apparaitre alors un autre fin sourire, amusée de le voir finalement s'habituer à sa présence. Il mit alors un genou par terre, geste qui perturba légèrement la jeune allemande, non pas qu'il paraissait déplacé ou autre. C'était juste surprenant, elle ne s'était pas attendu à ça et encore moins aux lèvres qui vinrent soudain se coller à sa main dont le galant ménestrel venait de prendre possession.

Alicia écarquilla aussitôt les yeux et garda les lèvres entrouvertes un moment, plus que surprise par l'audace de l'inconnu qui semblait avoir définitivement perdu sa timidité première. Puis, un sourire revint éclairer ses lèvres d'un certain amusant alors qu'elle relevait une main pour la placer devant sa bouche et ainsi, étouffer un rire amusé.

Le jeune homme finit par se relever, il ne souriait pas, ce qui laissait à croire que son comportement était bien respectueux et pas seulement un jeu. La jeune femme laissa son sourire s'allonger alors qu'elle penchait la tête sur la gauche pour dévisager le jeune garçon qui commençait à lui expliquer qui il était et ce qu'il avait appris de cette étrange demeure.
Elle le laissa terminer avant d'ajouter le moindre mot, buvant le moindre de ses mots. Ce n'était pas un rêve, elle était libre, d'une certaine façon seulement.

"Un... pouvoir, vous dites ? C'est... comme... de la magie ?"

Elle n'en croyait pas ses oreilles, voilà qu'en plus d'être sortie de cette ignoble réalité qui l'étouffait, elle allait découvrir un endroit fabuleux et bel et bien magique... Son sourire s'étira davantage alors que le jeune homme lui, s'incliner avec respect devant la jeune allemande.

"Mais... vous avez dit... pour survivre ? Dois-je en conclure que ce manoir est... dangereux ? Ou peut-être... ses habitants ?"

La jeune femme fixa l'inconnu, plissant les yeux pour sonder son regard aussi profondément que possible. Après tout, pourquoi ses gens seraient-ils différents de ceux qu'elle connaissait ? Elle aurait à se méfier ici aussi.

Après le baisemain, elle semblait scotchée, comme j'avais prédis. Cependant, elle tendis rapidement une main vers sa bouche pour réprimer un rire amusé. Au moins, elle ne pensait pas comme cette Anna qui m'avais de suite jugé comme un soumis. Elle devait très certainement me trouver galant. Je ne la connaissait pas, mais savoir qu'une personne ici ne soit pas timbré.

En me dévisageant, je lui ai expliqué le fonctionnement et ce que j'ai pu observer des lieux. Elle m'observait avec un immense sourire. Elle semblait plus que satisfaite, comme si elle avait trouvé quelque chose qu'elle avait perdu ou cherché.

"Un... pouvoir, vous dites ? C'est... comme... de la magie ?"

Elle le dit avec un sourire si sincère que j'ai de suite compris pourquoi elle avait l'air heureuse d'être ici : tout comme moi, elle devait très certainement avoir un passé assez mauvais. Un point commun dont je n'avais pas envie de parler, puisque c'était mes grands parents qui m'ont piégé ici, loin de tout contact extérieur et de civilisation "pas bizarre".

"Mais... vous avez dit... pour survivre ? Dois-je en conclure que ce manoir est... dangereux ? Ou peut-être... ses habitants ?"

Qui serait passé à côté d'une information comme celle-ci? Et qui aurait une réaction non-similaire? Je n'avais pas envie qu'elle perde la confiance qu'elle avait en moi sur le moment de notre rencontre, de peur de me retrouver tout seul encore une fois. Elle me sondait. Je lui ai répondu en ravalant ma salive, et devenant ainsi stressé de ce qu'elle pouvait penser de moi.

"Je comprend que vous... soyez sur vos gardes... arrêtez de me... fixer comme ça..."

Je tremblais légèrement, assez pour que ce soit remarquable. Tout en essayant de me calmer, j'ai continué à lui parler.

"Si je peux faire quoi que ce soit pour... vous mettre en confiance..."

Une fois calmé, j'ai soufflé un grand coup pour évacuer le stress et j'ai continué avec une voix un peu plus assurée.


J'espérait avoir été très sincère et qu'elle ne prendrait pas ma protection comme étant négatif pour elle.

Le jeune homme était quelque peu suspect à présent, aux yeux d'Alicia, s'il y avait en effet des dangers potentiels dans ce pensionnat, il valait mieux se méfier de tout. Surtout des monstres qui se masquent de gentillesse et de bienveillance, elle le savait mieux que quiconque. Elle continua donc de fixer le jeune inconnu qui perdait de son assurance et lui demandait de cesser. Elle ne put se résoudre à garder cet air dur et inquisiteur et, dans un soupir, elle baissa la tête une seconde pour revenir à son visage l'instant d'après, plus sereine et moins sévère mais pas moins méfiante. Selon elle, les apparences étaient toujours trompeuses et tout homme portait un costume qu'il n'enlevait qu'un moment opportun.

Entre temps, le jeune homme s'était mis à trembler, légèrement, mais c'était visible, sa peine ne devait pas être feinte, du moins, c'est ce qu'elle se dit sur le coup. Peut-être était-elle trop naïve après tout ? Peu importe, elle préférait souffrir que de faire souffrir involontairement. Il retrouva peu à peu son calme et cela fit sourire la jeune femme qui laissa naitre un nouveau sourire sur ses lèvres, s'il ne lui mentait pas, c'était un être plein de sentiments et adorablement incapable de les contrôler et encore moins de les cacher. Un délice pour les yeux, pensa-t-elle.

Elle ne prit pas la peine de parler, il continua son monologue en lui expliquant ce qu'il avait déjà vécu au sein de la bâtisse, rien de très rassurant pour la jeune allemande qui commençait à se sentir assez mal à l'aise, finalement. Certes, elle était plus libre dans cette prison que dans son ancienne demeure mais croiser la route d'un psychopathe pyromane n'avait rien de très engageant. Elle leva alors les yeux au ciel... ou plutôt au plafond, portant son index droit sur ses lèvres dans une moue qui prêtait à croire qu'elle se lançait dans un de ces longs débats que l'on a avec soi-même. Elle ne pouvait faire confiance à un inconnu mais il n'avait pas l'air bien dangereux et quelqu'un qui chantait d'une voix si vraie et profonde pouvait-il être mauvais ? Non, c'était impossible.

Finalement, elle pencha la tête sur la droite dans un autre sourire, plongeant son regard au fond de celui du jeune homme, sans être dure, cette fois, juste pour lui faire comprendre qu'il avait regagné le peu de confiance qu'elle pouvait accorder pour le moment à tout être vivant, ses blessures étant encore trop profondes et récentes pour qu'elle en accorde plus à quiconque, même au meilleur des hommes.

"Preuve est faite que visages dévots et pieuses actions nous servent à enrober de sucre le Diable lui-même... Mais... il est vrai que votre chant est bien trop harmonieux. S'il est facile de porter un masque pour séduire, certaines choses ne peuvent être cachées. Et je ressens dans votre voix, bien trop de bonnes choses, tout comme le fond de votre regard, miroir de votre âme, me semble délicieux."

La jeune femme inclina alors légèrement la tête dans un rire murmuré, le comportement de l'inconnu était plus qu'à son goût. Il était charmant et semblait dévoué, si ce manoir avait des mauvais côtés, elle n'en avait vu que des bons, pour le moment. Vivre ici semblait être un plaisir sans fin.

"Eh bien... j'accepte que vous soyez mon chevalier blanc, très cher. D'ailleurs, à ce propos, me feriez-vous l'honneur de me faire entendre à nouveau votre voix aux rythmes d'une mélodie envoûtante ? Je ressens comme un vide jusqu'à plus profond de mon être depuis que les dernières notes de notre duo se sont éteintes."

Après mon monologue quelque peu désastreux concernant le peu de choses assez inquiétant pour être cités, j'espérait qu'elle ne pense pas que je suis comme eux... Cela m'enfoncerai dans ma solitude et je n'aurai plus qu'à attendre qu'une autre personne sensée fasse son apparition, même si l'idée qu'elle puisse me faire confiance me réconfortait bien plus. Quelle était cette sensation de chaleur? Pourquoi est-ce que mon coeur battait à la chamade? J'ai déjà vu des femmes, et jamais cela ne m'était arrivé. Soudainement, tout devint limpide dans ma tête : Elle me plaisait clairement. Parler d'amour était encore trop fort, car je venais à peine de la rencontrer.

"Preuve est faite que visages dévots et pieuses actions nous servent à enrober de sucre le Diable lui-même... Mais... il est vrai que votre chant est bien trop harmonieux. S'il est facile de porter un masque pour séduire, certaines choses ne peuvent être cachées. Et je ressens dans votre voix, bien trop de bonnes choses, tout comme le fond de votre regard, miroir de votre âme, me semble délicieux."

Elle parlait d'une manière si construite, que même un littéraire comme moi était incapable d'être à la hauteur de phrases aussi harmonieuses. Elle avait effectivement des doutes sur ma sincérité, mais elle a quand même perçu dans ma voix que je ne mentais pas. Incroyable! Même moi, à qui on reprochait dans mon ancienne vie d'avoir l'oreille trop fine, était incapable de cet exploit, sans faute d'avoir essayé maintes fois.

"Eh bien... j'accepte que vous soyez mon chevalier blanc, très cher. D'ailleurs, à ce propos, me feriez-vous l'honneur de me faire entendre à nouveau votre voix aux rythmes d'une mélodie envoûtante ? Je ressens comme un vide jusqu'à plus profond de mon être depuis que les dernières notes de notre duo se sont éteintes."

Remplis de joie, je m'empressait de prendre la guitare que je n'avais même pas dégainé faire disparaître, et je m'apprêtais à jouer un nouveau morceau. Le bleu azur à refait surface, cette fois un peu plus brillant, certainement pour refléter mon état d'âme. Puis j'improvisais des paroles sur la liberté et l'espoir, chantant sur l'air du son de l'ocarina qui sortait de mon casque.

[La musique dont je parle est celle-ci https://www.youtube.com/watch?v=LXHkG5G5qH8&feature=related Enjoy =)]

La jeune femme ressentait le stress monter dans la poitrine du jeune garçon, elle pouvait presque entendre son coeur battre cette course folle à laquelle il se livrait, elle pencha la tête, amusée par ce comportement qui ne pouvait qu'être vrai. Quel homme aurait pu mimer à tel point le comportement d'un jeune homme fragile ? Cela devait être impossible, il n'était donc pas un l'un de ses psychopathes qu'il lui avait décrit, et c'était bien mieux ainsi.

Elle pianota de deux doigts sur sa lèvre inférieure alors que le jeune homme la toisait étrangement, il semblait comme... fasciné par sa personne, c'était étrange et elle n'avait pas d'explication à poser sur ce fait mais peu importait pour le moment, la jeune Alicia avait besoin de l'entendre chanter. Etait-ce là son pouvoir ? Créer une dépendance chez qui lui prête oreille ? Voilà qui devenait inquiétant, si elle devenait accro à sa voix, elle ne pourrait plus le quitter d'une semelle, mais... il y avait pire comme drogue. L'idée la fit sourire et même émettre un très léger rire qu'elle camoufla derrière sa main droite.

La jeune allemande ne put s'empêcher de rire en voyant l'air ravi du jeune homme qui s'emparait avec empressement de son instrument, elle n'essaya même pas de camoufler ce rire : Franc et bruyant, résonnant à travers le hall d'entrée. Elle était ravie de le voir si charmant et dévoué, d'un petit geste de la main, elle l'incita à commencer à chanter pour qu'il ne puisse l'interroger sur la cause de son rire soudaine, un grand sourire aux lèvres, elle l'écouta jusqu'à ce que la dernière note ne meurt et que le silence revienne dominer le hall entier. Elle laissa le silence planer quelques instants, un doigt devant les lèvres invitant le musicien à suivre son exemple, la jeune femme ferma alors les yeux dans un long soupir qui, à peine terminé, fut remplacé par ses paroles.

"Je ne sais pas si cela fait parti de votre pouvoir mais... votre voix m'est plus que charmante, il me tarde de l'entendre à nouveau résonner mais... il ne faut pas abuser des bonnes choses, n'est-ce pas ? Ainsi, je ne sais à quoi vous occupez vos journées en ce lieu mais si le coeur vous en dit, vous pourriez me faire visiter le peu que vous connaissez du manoir. Est-ce clos, par exemple ? Y a-t-il des fenêtre, un jardin ou quelque chose qui nous permettrait de voir le ciel ?"

La jeune femme garda son sourire tout au long de son discours puis clôtura ce dernier en tendant sa main droite au jeune homme, invitation à la saisir pour lui faire visiter l'endroit, replaçant par la même occasion son casque sur ses oreilles à l'aide de sa main gauche. Elle n'ajouta que quelques mots dans un murmure à peine audible.

"Je vous suis..."