Sir Lizbeth vient d'une dimension étrange grouillant de mages, d'alchimistes, de prêtres sanguinaires sacrifiant de jeunes vierges sur des autels sains, de magnifiques princesses et plus particulièrement d'animaux parlants aux origines nébuleuses. Du plus loin qu'il s'en souvienne, Lizbeth avait toujours été dans cette cage de fer suspendue au dessus du foyer de ce vieil alchimiste, Merlin de son prénom. Il se proclamait son Créateur, mais le souriceau avait vite compris qu'il n'en était rien. Sir Lizbeth a passé son enfance dans la grotte crasseuse de ce Merlin, assistant à de viles expériences sur ses semblables. Du visage de cet homme, il n'en garde que des bribes, mais il se rappellera toujours de Scarabi, le rat qui le persécutait durant ces années d'emprisonnement. C'était le bras droit de Merlin. Il avait gagné son respect en lui rapportant de nouveaux cobayes. Scarabi était sournois, rusé et même la force. La seule chance qu'avait Lizbeth contre un tel Némésis était sa vitesse et sa verve, car si la puissance et l'intelligence de Scarabi égalait la sienne, la souris avait l'imagination qu'il n'avait jamais eu. Peu à peu, le rat commença à consulter Sir Lizbeth pour qu'il lui conte diverses légendes du pays. Bien vite, le bras droit devint dépendant de son récit quotidien et commença à baisser sa garde. Il fallut deux ans, jour pour jour, à Lizbeth pour enfin convaincre Scarabi de rester dans sa cage jusqu'à ce qu'il s'endorme. Bien conscient qu'une telle chance ne se représenterait pas, Alexander avait bondi hors de la cage et claqué la porte de fer sur la queue du rat.
Le regard lancé par Scarabi lui glaça le sang. Peut-être pas autant que le cri qu'il avait poussé en se réveillant la queue broyée dans la chambranle, mais il est moins douloureux de se rappeler du regard que du cri. Le rat n'avait même pas bronché lorsqu'il avait arraché la porte de ses gonds. À peine avait-il tourné les talons que la monstrueuse patte du rat s'était abattu sur son flan le propulsant vers une chute qui aurait pu être mortelle sans une chaînette qui pendouillait sur la cheminée et les réflexes de la souris. Le rat à ses trousses, Sir Lizbeth avait fui hors de la grotte, du paysage, il ne vit que des lignes à contre courant, seul comptait la fuite.
Après plusieurs semaines d'errance dans les bois, Alexander fut recueilli par une bande de réfugiés qui, eux aussi, fuyait les braconniers humains. Une petite belette et ses deux petits, les jumeaux écureuils Tip et Top, Henri, le hérisson, Sir Timothy, le lièvre, tous devinrent sa nouvelle famille. Vivant comme des robins des bois, Lizbeth s'initia à l'art de l'escrime et du combat. Sauvant la veuve et l'orphelin des humains et autres prédateurs de ce monde.
Lors d'une mission de sauvetage organisée par la troupe, une rencontre, ô combien inattendue (<-- c'est du sarcasme pur et dur), changea la donne. En ce 15 Técendre de l'âge du Dragon, Lizbeth tomba nez à nez avec son Némésis du passé, Scarabi. Il avait dû s'arracher la queue, suite à l'incident de la porte et nourrissait depuis tout ce temps une haine sans borne pour l'auteur de ce massacre. Un a un, les amis de notre Robin des Bois furent capturés par les sbires du rat. C'est alors que le rongeur posa un geste irréfléchi et qu'il aurait préféré perdre dans les méandres de sa mémoire. Poursuivi par son rival d'antan, Lizbeth s'enfuit, laissant à leur sort ses amis, les pattes guidées par l'angoisse et la peur.
Un arbre, une plaine, nulle part ou se cacher. Il se souvient de la pluie, de la terre glissant sous ses pattes et de ses vêtements qui collaient à son pelage. À court de solution, il s'était retrouvé face à un ruisseau qui lui apparaissait comme un océan en colère se gonflant pour intimider un Lizbeth déjà terrifié. Face à un adversaire hors d'haleine, mais toujours aussi enflammé, il était fait comme ... une souris dans une trappe. Il se souvient avoir dégainé son épée et, poussé par l'énergie du désespoir, s'était lancé dans un sanglant combat, lame contre lame. Le rat était fort, mais la souris agile et les coups échangés ne faisait qu'attiser cette rage primitive dans les yeux de Scarabi. Ses souvenirs se brouillent un peu à cet instant là, mais les évènements sont clairs dans son esprit. Sans qu'il ne sache d'où il venait, un manoir se dessina dans la brume. Imposant, mais visiblement bourré de placards et de commodes discrètes où se terrer un moment. Scarabi su profiter de cette seconde d'inattention pour plaquer son adversaire au sol d'une seule patte à la gorge. Ivre de ce sentiment de victoire, le rat sorti ses griffes une à une pour savourer les couinements plaintifs de sa proie. Avec un soin particulier, le prédateur souleva la chemise tachée de boue et de sang pour dévoiler les cicatrices qu'il avait laissé sur son flan. Les souvenirs étaient flous, mais ces mots étaient clairs comme du cristal: " D'abord, on s'occupera des enfants, et j'espère que tu apprécieras le spectacle pour sa juste valeur. On te gardera en dernier. Le meilleur pour la fin." Il ne voulait pas en écouter plus. Sa patte se referma sur la garde de son épée et il en abattit le fil sur l’œil de son adversaire. Le rat se recroquevilla sur le sol, plié par la douleur. Sans attendre qu'il ne se relève, la souris s'élança vers le manoir qui, dans la brume, n'était plus qu'un aggloméra de lumières et d'ombres. Trempé, boueux et recouvert de sang et de balafres, Alexander se faufila dans la porte ouverte qui s'offrait à lui.
Lizbeth pénétra dans le manoir. La porte se referma lentement sur lui.
Et Lizbeth disparu.

D'un naturel chevaleresque, Sir Lizbeth se bat pour la justice et pour les plus faibles (même s'il s'agit généralement de lui) Malheureusement, ce sentiment de justice vient aussi avec une volonté intarissable de s'enfuir du Pensionnat afin de se venger de son rival et défendre ses amis. Il a un tendance à s'enflammer pour un rien et tient avant tout à l'honneur. L'amitié est une valeur qui lui est essentielle, aussi s'il vous tient pour ami, vous savez que vous pourrez toujours compté sur ce petit rongeur. Comme dit plus haut, il a de la verve et est habile avec les mots. C'était un charmeur de demoiselle dans son monde natal, mais il ne pratique le marivaudage que lorsque le temps lui permet. Une souris assez colorée, ma foi !
Il voit sa transformation humaine comme un déshonneur, car pour lui c'est non seulement renier sa véritable forme, mais c'est aussi porter atteinte à la race à laquelle il vole l'apparence.

Souris, il a un pelage lustré, brun aux reflets roux souvent en bataille. Contrairement aux conventions du monde animal, Lizbeth se coud des habits (le plus souvent à thème médiévaux) comme des capes, des braies, larges chemises romantiques, mais pas de chaussures. Il porte une petite, mais solide, épée à sa ceinture (environs 5 centimètres). Généralement, il se déplace uniquement sur ses pattes arrières, dans lequel cas, il mesure environs 11 cm. Il a toujours la cicatrice due à l'attaque de Scarabi.
Lorsqu'il devient humain, il mesure un bon mètre 81, les cheveux bruns comme son pelage, un regard doux et enfantin. Sans être maigrichon, sa silhouette est élancée et longiligne. Lorsqu'il devient humain, les marques de griffes sur son flan grandissent avec lui pour devenir à peu près de la taille de celles d'un ours.