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| Excusez-moi, pourrais-je m'adresser au tenancier s'il vous plaît [Libre] | |
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Invité Invité
| Sujet: Excusez-moi, pourrais-je m'adresser au tenancier s'il vous plaît [Libre] Sam 1 Oct 2011 - 23:28 | |
| Le petit animal s'était engouffré dans l'ouverture sans chercher à comprendre. Son instinct de rongeur avait pris le dessus et a présent seul comptait de trouver un abris où le rat ne pourrait le retrouver. Le sol recouvert d'un tapis de velours rouge et dépourvu de crevasse où il aurait pu se terrer hors d'atteinte de prédateurs quelconque. C'était sans issues, il lui faudrait trouver un autre moyen de fuir l'adversaire. Alors que la souris s'apprêtait à s'enterrer ultimement dans le pot d'une plante qui lui semblait l'endroit sûr le plus proche, la porte se referma sur elle-même. Lizbeth observa la porte un long moment. Le rat aurait besoin de renforts pour ouvrir et le temps qu'il en trouve, il aura déjà mis les voiles. Pour le moment, il pouvait se permettre de respirer.
- Ah!
La créature se replia sur elle-même. Son sang collait sa chemise contre sa blessure, et maintenant que l'adrénaline se diluait dans ses veine, la douleur devenait presque insoutenable. Chancelant vers l'escalier, Lizbeth se hissa sur une marche à grand peine pour mieux observer la scène qui s'offrait à lui. Ce n'était pas la première fois qu'il pénétrait dans une architecture humaine, mais jamais il n'avait eu l'occasion de réellement s'attarder au décors. Tout était si grand et démesuré. Les marches étaient en marbre gris veiné de bleu et de mauve, les rampes lui dessinait une frontière, comme s'il se trouvait dans un ravin. Du haut lustre pendu au plafond, translucide, éclairait la salle des chandelles blanches qui épanchaient doucement leurs larmes de cires sur leur délicat support. Rien à voir avec sa petite lampe à huile qui pendait à côté de sa bourse. Son regard s'arrêta sur les tableaux, tous colorée et ouvragés. Ils ressemblaient à l'image qu'ils se faisaient du paradis, dans les histoires épiques. Sur le tapis qu'il avait foulé tout à l'heure, de petites traces de sang retraçaient son chemin jusqu'aux marches.
- S'il me retrouve, c'en est fait de moi. Mieux vaut bander cette blessure.
Sur ce, il retira sa cape d'un geste nonchalant et, d'un coup de dent en arracha un morceau pour se fabriquer un bandage de fortune. Une fois la blessure pansée et la cape nouée à nouveau autour de son cou, Lizbeth trotta jusqu'à la plante la plus proche. S'il ne se trompait pas... Il enfonça sa petite patte dans la terre aux pieds de la plante et la retira aussitôt pour voir apparaître dans son empreinte un peu d'eau terreuse. Le rongeur répéta son manège jusqu'à ce qui ait récolté assez d'eau pour se désaltérer et nettoyer son pelage de ses effusions sanguines. Une fois satisfait du résultat, la souris jeta un second coup d’œil à la salle. Un jour, peut-être, les siens auront droit à ce genre de luxe. N'était-ce pas pour cette raison qu'il se battait? Un sourire se dessina sur ses minuscules babines et il mit la main à son épée. Il avait promis vengeance, jamais plus la fuite ne serait une option.
- Jamais! Déclama-t-il avec flamme en dégainant.
L'écho lui renvoya son cri et il se sentit tout de suite moins glorieux. Parler tout seul n'était pas très bien vu, même chez les animaux. Lentement, il entreprit de descendre du sommet du pot. Scarabi devait être parti à présent, il devait sortir et porter secours à ses amis. Malheureusement, le monde est bien cruel pour une petite souris, et cette porte massive s'érigeait entre lui et sa destinée. Même en atteignant la poignée, il n'y avait aucune chance qu'il puisse faire bouger cette porte et aucune fente sous la porte par laquelle il pourrait se glisser. L'idée lui vînt qu'il pourrait la ronger, mais l'espérance de vie d'une souris étant de 7 à 8 ans... il serait probablement mort avant d'avoir vu la lumière du jour.
- Mais j'y pense, s'exclama-t-il, une si belle demeure doit bien être habitée! Si j'explique la raison de ma présence au propriétaire, peut-être saura-t-il m'aider. De gens de ma condition, on en voit rarement qui souhaite se carapater! Dans le pire des cas, je mords, je couine, je m’éclipse et tôt où tard je saurai m'en aller sans rixe.
C'est alors qu'une pensée lui traversa l'esprit. Qui donc avait ouvert cette porte? Personne n'était là à son arrivée et le vent n'aurait pu faire bouger un tel monument sans l'emporter avec lui! Pourtant, depuis qu'il était là, Lizbeth n'avait croiser âme qui vive. Quel étrange endroit... |
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| Sujet: Re: Excusez-moi, pourrais-je m'adresser au tenancier s'il vous plaît [Libre] Lun 3 Oct 2011 - 0:01 | |
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Excusez-moi, pourrais-je m'adresser au tenancier s'il vous plaît [Libre] Mar 4 Oct 2011 - 0:13 | |
| Le rongeur s'apprêtait à abandonner lorsque des bruits de pas attirèrent sont attention en direction des escaliers. Une créature immense s'approchait de lui en zigzaguant. Était-ce une technique pour le déconcerter? Les oreilles de Lizbeth s'écrasèrent sur sa petite tête. Une humaine! Bien sûr il fallait s'y attendre, après tout il était chez les humains, mais... tout pouvait aller si mal. Il avait rarement croisé des humains, généralement ils préféraient laisser les sales besognes aux chats ou aux chiens, parfois. Il observa ses longues pattes se tordre pour avancer et se sentit lui-même l'envie de reculer; bien entendu, il ne le fit pas. Devenir l'égal des hommes, ça commence dans la tête. Le rongeur déglutit et se dressa sur ses 11 cm. Lizbeth n'avait jamais vu d'humain comme il se doit, mais il connaissait beaucoup d'histoire à leur sujet. Il s'agissait d'une femelle. Guss assurait qu'elles étaient les pires, car elles avaient une peur bleue des souris, mais il racontait souvent des bêtises. Il ne lui restait plus qu'à espérer que ce soit à nouveau le cas. La main sur la garde, la souris s'approcha de la créatu... femelle et exécuta une révérence. Peu importe son aversion, il n'était pas chez lui et la politesse était de mise. Il observa son visage. Long, glabre, clair avec des pupilles plus grosses que des billes! Il déglutit à nouveau. Dans les poèmes humains, on traitait de peau blanche comme des perles, de yeux comme une chaude nuit d'été... Pourtant en regardant cette humaine, elle lui semblait écumeuse et sombre. Était-ce ce genre de beauté qui inspirait les galanteries aux poètes?
- Gente Dame, laissez-moi me présenter, Sir Lizbeth du boisée d'à côté. Mon discours pourrait vous surprendre, mais sachez que ma présence ici n'est pas de mon fait. Aussi, j'aimerais vous demander... si par hasard... la maîtresse de ces lieux... vous seriez?
Devant le regard vide de son interlocutrice, Lizbeth fut tenter de la croire catatonique. On eut dit qu'elle le voyait sans le voir, ce qui n'était en rien pour aider la souris à se sentir confortable. Peut-être s'était-il mal exprimé? Peut-être était-elle de ces Dames qui viennent de pays étrangers? Peut-être venait-elle d'Élode. Ce pays lointain. Elle en avait l'étoffe, avec ces longs cheveux épars et son allure énigmatique. L'explication vaudrait pour son étrange tunique? Était-ce des pantalons qui pendaient à ses pieds. Il n'y a que cette hypothèse qui puisse l'expliquer.
- Putain de trip, laissa-t-elle tomber après plusieurs minutes de silence où chacun se dévisageait.
Ah! elle était étrangère, tout s'éclairait. Quel dialecte inusité... Signifiait-il la paix ou l'ouverture des hostilité? Il ne serait pas chose aisée de lui demander d'ouvrir la porte. Elle devait être une domestique ou une esclave. C'était une pratique fréquente d'après la bande des bois. Quelle aventure! Dommage qu'elle touche à sa fin. Peut-être aurait-il pu échanger avec cette femme. Une condition partagée rallie les êtres et les âmes. Mais une chose à la fois ne dit-on pas.
Je, fit-il en se désignant exagérément, me demandais si vous, il la désigna de la même façon, pouviez ouvrir, il mima l'action avec énergie, ce huis clos, il désigna l'immense porte, ne vous en déplaise, termina-t-il en s'inclinant humblement.
Une autre fois, peut-être, aurait-il le temps de s'asseoir avec cette femme. De lui apprendre la langue commune, tranquillement et, qui sait, échanger de leurs malheurs et développer une amitié. La justice était aveugle à l'espèce après tout. Une autre fois, oui, il la délivrerait et l'emmènerait loin de ces misères. Il lui apprendrait les us et coutumes! L'art de conter, de captiver les foules. Ah, s'il n'était pas qu'une souris, peut-être pourrait-il même la défendre. Mais que racontait-il là! En de temps si sombre, il ne fallait pas s'affaiblir. La volonté et l'honneur, voilà ce dont il avait besoin. Avec cette épée (il mit la main sur sa garde) et ce corps minuscule, il prouverait au monde que l'esprit l'emporte sur la matière.
- Vous venez de loin, j'imagine, ajouta-t-il, bien conscient qu'elle ne le comprendrait pas. Comme ce doit être ...différent dans votre pays d'origine. (il la lorgna de haut en bas.) Ne vous inquiètez pas, je vous ramènerai dans ce pays lointain, sur mon honneur, ou dans le meilleur des cas un cheval.
Il s'inclina une seconde fois et espéra que sa prochaine réaction ne soit pas : a) De s'évanouir. b) D'aller chercher un balais. c) D'appeler les chiens. d) Toutes ces réponses. |
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| Sujet: Re: Excusez-moi, pourrais-je m'adresser au tenancier s'il vous plaît [Libre] Mar 4 Oct 2011 - 3:44 | |
| « And I don't know where I've been, And I don't know what I'm into, And I don't know what I've done to me. » The Pretty Reckless - Miss Nothing
Tout avait bien commencé pourtant. Cette fête dans Central Park promettait de durer toute la nuit, et malgré l'arrivée de la police sans invitation et sa petite visite habituelle en cellule, Elena aurait pu gentiment tituber jusqu'à chez elle et retrouver son lit. Aux alentours de dix-huit heures, elle se serait levée, aurait commandé un bon repas avant de se préparer à détruire sa sant- pardon, à s'amuser. C'était la routine. Ce genre de routine qu'elle connaissait par coeur, qu'on lui reprochait, mais qu'elle prenait plaisir à poursuivre. Pour elle ou pour les autres ? C'était à méditer. Et ces temps, Elena ne prenait plus vraiment la peine de s'interroger sur le pourquoi du comment. Tout d'abord parce qu'elle n'était pas sûre de vouloir savoir, puis, parce qu'il était franchement délicat de réfléchir dans l'état de quasi-inconscience dans lequel elle se mettait volontairement. Une souris qui parle dans un manoir gigantesque, est-ce que c'était son incohérente punition pour.. A peu près tout ce qu'elle avait fait ces dernières années ? Quoi qu'il en soit, une chose est sûre, réelle ou pas, une souris était bien entrain de lui parler dans un langage tout à fait moyennâgeux, et devant son manque de réaction se mis à mimer sa demande tout en usant de mots plus simples. « Ce rongeur te prend pour une conne. », se dit-elle ironiquement.
Puis elle hésita. Devait-elle passer son chemin -parce que, objectivement, cette chose ne pouvait être qu'une hallucination particulièrement réaliste - ou commencer à parler toute seule ? Sachant que tout ceci n'était pas réel, oui, cela revenait définitivement à se parler à soi-même. « Ma pauvre fille, et ceux qui pensaient que t'avais atteint le fond.. Tu creuses encore. ». Finalement, dans les deux cas, la brunette devrait bien ouvrir la porte pour sortir, trip ou pas, n'est-ce pas ? Et c'est après un dernier regard à l'animal qu'elle avança vers l'immense porte qui avait claqué quelques minutes auparavant. Elle poussa. La porte ne bougea pas. Elle tira. La porte ne bougea pas plus. Puis, avec plus de rigueur, la grosse poignée entre ses mains, elle tira de toute ses forces avant de s'écraser contre elle. Elle ne trembla même pas alors qu'Elena venait de lâcher un « Aïe. », son épaule ayant percuté le bois épais. Quelque chose n'allait pas, une illusion n'était pas palpable, elle l'avait déjà soulevé il y a quelques minutes. Toutefois, une chose dont elle était encore plus persuadée, c'est qu'on ne pouvait pas s'écraser contre une chose que son esprit avait inventé. Encore moins s'y faire mal, n'est-ce pas ? Elena s'acharna, et commençait sérieusement à paniquer. « Petite conne qui veut faire de l'exploration en sortant de chez les flics, après avoir régurgiter son Whisky. », elle se blâmait intérieurement pour sa bêtise, ce qui était rare. Voire inexistant, ces dernières années du moins. Résignée, elle pivota et se laissa glisser sur les fesses, dos contre la porte verrouillée et étendit ses jambes devant elle.
« Mon petit, il semblerait qu'on soit coincé ici. » lâcha-t-elle finalement, moqueuse.
Son esprit fusait, mais pourtant, plus les secondes passaient, et plus elle se disait que tout ceci ne pouvait pas être le fruit de son imagination. C'était.. Trop. Pourtant, se retrouver enfermée dans un manoir en compagnie d'une souris habillée qui parle, était-ce plus probable ? Elle se décida finalement à arrêter de se poser des questions auxquelles elle n'aurait visiblement pas de réponses, et répliqua:
« Tu sais, je crois qu'un taxi serait beaucoup plus rapide que ton cheval, Mickey. », elle pouffa, réalisant qu'elle était bien train de parler à une souris, puis poursuivit « Mais vois-tu, tant qu'on n'aura pas ouvert cette porte, pas de taxi, pas de cheval. »
La demoiselle ferma les yeux un instant, respirant à fond. L'alcool, le cannabis, tout était retombé et elle se sentait plus sobre que jamais. Sobre, et pourtant terriblement folle. En rouvrant les yeux, elle parcourra la pièce énorme du regard, et elle s'arrêta sur ce qui ressemblait à un panneau d'affichage. Elle se leva précipitamment, et quelques pas lui suffirent à rejoindre le dit panneau. Frénétiquement, elle commença à lire le premier mot. La tête qu'elle faisait devait en dire long sur ce qu'elle pensait de tout ça, et elle dut le relire plusieurs fois sans avoir pourtant l'impression de réellement intégrer ce qu'il s'y disait. Elle passa aux deux mots suivants, et la première chose qui lui vint à l'esprit fut simple; « Grosse blague. ». Okay, où était la caméra cachée ? C'était un truc du style Piégez les Stars, c'est ça ? Ou ses parents avaient organisé ça pour lui donner une bonne leçon. Elle jeta un coup d'oeil à la souris et ne put s'empêcher de se demander s'il s'agissait de.. Cette chose - elle relut le mot - alter ego astral ?
« Viens voir Mickey, faut qu'on parle. Tu sais lire ?», directe, brève.
Elena n'avait strictement rien à y perdre de toute manière, alors autant voir à quel point cette pseudo souris potentiellement « alter ego astral » était réaliste, crédible et éventuellement utile. Une petite voix intérieure se foutait d'elle, lui assurait que tout ceci, elle l'avait bien mérité; « Alors héritière Kovalevsky, ta vie avec Papa et Maman ne te plaisait pas ? Tiens, que dis-tu d'une souris. ». PAF, la réalité faisait mal, surtout quand on en prenait conscience seule.
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Excusez-moi, pourrais-je m'adresser au tenancier s'il vous plaît [Libre] Lun 10 Oct 2011 - 1:21 | |
| Coincés ? Coincés ?! Ah non, impossible. Il devait y avoir erreur. Le petit cœur du rongeur s’emballait dangereusement. Avait-il quitté une cage pour plonger à pied joins dans une autre ? Pris de peur, Lizbeth sautilla jusqu’à la porte et, à sa grande honte, gratta désespérément le bois qui, stoïque à ses efforts, le nargua de toute son imposante stature.
-Diable ! Un tel géant et je ne me nomme point David.
D’un geste théâtral, il brandit son minuscule poing vers le ciel. Qu’avait-il fait pour que le sort en soit ainsi. Si vite relâché de ses chaînes, voilà de nouvelles menottes qui referment leurs gueules sur ses poignets. Une sentence bien mérité pour un homme (ou une souris) dont l’honneur fût sali ? Il suivit la femme du regard. Elle avait parlé et sa tête avait compris. C’est donc qu’elle parlait sa langue. C’était bien possible, on lui avait déjà dit que les jargons se faisaient de plus en plus nombreux dans les régions Tnadeviennes. Il avait même entendu qu’il suffisait de sortir de la ville pour que la langue soit complètement chamboulée. Certaines régions ont même un langage tellement différent qu’on croirait une autre langue. Une étrangère dans son propre pays. Et une prisonnière dans sa propre maison ? Non, ça n’avait aucun sens. Profitant du fait que la jeune femme était assise, Lizbeth tapota sa main dans ce qui se voulait être un geste réconfortant. En tout cas la barrière de la langue semblait un obstacle insurmontable à la jeune femme. Et pour lui-même par la même occasion.
-Taksi? Miquet? Répéta-t-il abasourdi avant de décider qu'il valait mieux ne pas s'attarder à ce détail. La porte est scellée, je vous accorde le point. Par qui, la question se pose…
Lizbeth secoua la tête vigoureusement, toute cette histoire lui semblait incohérente. Folle. Avait-il sombré dans l'inconscience, rossé de coups par Scarabi? Errait-il entre la mince fissure qui séparait le monde des vivants de celui des morts? Perdu dans ses pensées funestes, la souris se fit brusquement réveiller par la jeune femme qui s'était levé pour observer un panneau auquel il n'avait pas accordé plus d'importance que cela. Trottinant, il rejoignit l'inconnue.
-Sachez pour votre gouverne que de votre Miquet je n'ai que l'apparence. Je me nomme Lizbeth. Sir Alexander Lizbeth.
Prenant sa question comme une invitation à vernir lire l'écriteau, le rongeur entama l'escalade jusqu'aux épaules de son interlocutrice. Quelle drôle de matière que les tuniques qu'elle revêtait, combien de fois ses griffes s'empêtrèrent dans les mailles, ses pattes glissèrent en quête d'un appui quelconque? Au bout de bien des peines et misères, Lizbeth atteint l'épaule de la créatu... humaine. De près elle avait l'air aussi blafarde que de loin. Elle inspirait à la souris une certaine pitié. L'envie de la protéger. Il plissa les yeux en direction de la note. Qu'est-ce que c'était que cette plaisanterie? Rester là pour toujours? Un alter ego astral? Son regard se posa sur la jeune femme. Impossible. Comment son alter ego pouvait-il être une femme aussi... Enfin, pas qu'elle soit hideuse. On la regardait, d'une certaine façon. Jolie aurait peut-être pu même lui convenir. Mais en quoi cette humaine lui était-elle semblable d'une quelconque façon. Ils arrivaient à peine à communiquer!
-J'imagine que cette situation est assez précaire. Ne vous inquiétez pas, je nous sortirai de cette impasse, sur mon honneur.
Cette créature avait peut-être un lien très grand avec cet endroit, mais elle semblait si... perdue. Elle n'avait pas l'air d'avoir sa place ici. Il l'emmènerait, peu importe où, quand et à dos de taksi, si elle le voulait. D'autant que si cette humaine était une forme de sa propre personne, il avait tout intérêt à bien s'en occuper, comme il aurait voulu qu'on s'en occupe.
-En le cas, je me vois obligé de...
Un cri. Un rugissement. À glacer le sang d'un démon au plus profond des flammes de l'enfer. D'un bloc, Lizbeth se retourna vers l'escalier. À son sommet se tenait un lion. Sa crinière renvoyait les reflets cuivrés des chandelles et candélabres, sa tête se tenait haute et fière. Cette créature qui les fixait avec gravité, il suffisait d'un regard pour savoir que s'il le voulait il pourrait, d'un seul bond, tendre ses muscles saillants et le happer tout entier dans son énorme gueule. Les muscles de la souris se braquèrent d'un seul coup, sous le coup de la peur. Encore. Il serra les dents. Ce n'était pas le moment de reculer. Il devait protéger la dame. Enfin... lui-même. Enfin, son.. alter ego. D'un geste dramatique, Lizbeth retira sa cape, la laissant tomber sur le sol, comme s'il eût s'agit d'un duel. Épée tirée, le rongeur sauta sur le sol et dressa son épée envers le symbole même de l'honneur et du courage. C'était l'idole qu'il avait toujours vénérée et aujourd'hui il levait son arme vers lui.
-Fuyez, ma Dame. Je retiendrai ce coquin le temps que vous trouviez refuge!
Le lion descendit les escaliers avec un calme déconcertent qui acheva de briser la confiance de Lizbeth. La créature s'assied devant son opposant.
-Votre émoi n'a ici point lieu d'être, mon ami, fit-il d'une voix étonnement douce et chaleureuse, c'était comme se tenir face à une divinité. Je me nomme Justice, car tel fût un jour votre souhait.
La souris déglutit et écarta les bras, dos à la jeune femme.
-.Je ne vous..
-Cet enfièvrement est inutile, vous avez ma parole. De cette femme, je n'ai nullement l'intention de me repaître, puisque telle est votre peur.
Avec une hésitation certaine, Lizbeth recula vers sa protégée.
-Ma dame, il semblerait que cet adversaire n'ait point les noires intentions qu'on pourrait lui donner. Ce symbole de la sagesse s'adresse à moi comme à un égal alors que d'un coup de patte il pourrait me rompre l'échine. Puisqu'il nous faut rester ensemble, que pensez-vous faire? |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Excusez-moi, pourrais-je m'adresser au tenancier s'il vous plaît [Libre] Dim 16 Oct 2011 - 3:51 | |
| « I don’t know what’s right and what’s real anymore, I don’t know how I’m meant to feel anymore, When do you think it will all become clear ? » Lily Allen - The Fear
Elena ne tiqua pas lorsque l'animal au caractère si chevaleresque se hissa sur son épaule. Non, elle était bien trop occupée à lire et relire les mots qui semblaient sceller son destin de jeune épave indocile de la plus cruelle des manières, un peu comme si, à force de parcourir les mêmes phrases, les mots qui les composaient finiraient par changer. Pourtant, la demoiselle restait étonnamment calme, chose qui paraissait improbable pour une excessive bruyante comme elle. La vérité, c'est qu'à travers ses lubies hautes en couleurs des dernières années, c'était l'indifférence qu'elle travaillait. Chaque fête, débauche et outrance floutaient un peu plus les frontières du monde réel, celui qui finalement, était empli de problèmes et de responsabilités qu'elle ne voulait pas prendre. Au début, l'indifférence était la plus simple, la solution de facilité qui permettait de repousser les échéances. Seulement voilà, Elena avait finit par se prendre au piège dans son propre manège. C'était connu, il était plus facile de se laisser tomber que de grimper. Quoiqu'il en soit, Sir Lizbeth extirpa la brunette de ses pensées lorsque ce dernier lui adressa quelques mots censés être rassurants.
D'accord, il n'était que peu probable qu'une souris pas plus grande que son paquet de clopes puisse constituer un allié de poids, pourtant la manière dont elle se voulait gentille et presque protectrice en était presque attendrissante. Quoi ? Elena n'inspirait peut-être pas la bonté et la gentillesse, mais ça ne faisait pas d'elle une fille dénuée de coeur. Et si l'on y prêtait vraiment attention, on aurait presque pu voir ses lèvres s'étirer en un semblant de sourire. Autant tenter de s'adapter à la situation au mieux, n'est-ce pas ? Alors qu'elle était sur le point de répliquer, elle se retrouva bouche ouverte, interrompue par un bruyant rugissement. En un réflexe, ses yeux tentèrent de localiser la source du bruit, et repérèrent rapidement un deuxième animal, cette fois beaucoup plus imposant que le rongeur qui venait de sauter devant elle dans un élan suicidaire qui se voulait courageux. Courir ? Son instinct de survie la suppliait de le faire, mais la petite écervelée qu'elle était resta immobile, toisant le félin du regard. Mais lorsque ce dernier commença à parler, elle fut aussi décontenancée que Lizbeth. « Deux animaux qui parlent Elena, ton esprit est-il si perturbé que ça ? », un peu malgré elle, la jeune femme ne pouvait pas s'empêcher de se questionner un peu plus sur sa propre santé mentale. Ben quoi, aller, un troisième, elle pourra peut-être en constituer un petit spectacle de cirque ? Si tu savais, petite. Elena suivait l'échange silencieusement, et quand la souris s'adressa finalement à elle, elle crut bon d'en savoir un peu plus sur ce lion qui venait tout juste de descendre gentiment ces putains d'escaliers.
« S'il on commençait par demander à Sim-, hum, Monsieur le Lion pour quelle raison il nous honore de sa présence ? » sarcastique, certes, mais la brunette avait tout de même étouffé son Simba dans sa gorge. Nul besoin de tenter le mauvais sort comme ça, surtout quand il s'agissait d'une mâchoire si imposante.
Finalement, il était légitime pour elle de se demander si elle n'avait pas atterri dans une ménagerie. Une souris, un lion, suivrait peut-être le lapin blanc en retard ? D'accord, l'allusion était facile, mais Elena ne pouvait résister à la référence qui lui semblait évidente; était-t-elle une Alice trash tombée dans les méandres de l'alcool et de la drogue ? Fun. En sortant une cigarette de son paquet, elle lâcha en posant son regard sur le digne fauve:
« Justice, parce que tel fût son souhait.. », elle désigna la souris de la tête et poursuivit après avoir allumé sa cigarette, « Ca veut dire que vous vous connaissez ? »
Visiblement, la réaction paniquée de Lizbeth à la vue du lion laissait entendre que ce n'était pas le cas, pourtant.. Plus les secondes s'échappaient, plus Elena se demandait s'il y avait quelconque humain par ici. Pas que les animaux parlants ne lui convenaient pas, mais quelque chose de plus habituel ne lui ferait pas de mal. Quelque chose qui pourrait suggérer qu'elle n'a pas perdu la tête, un repère un peu plus connu. Oui, ce serait rassurant. Depuis quand la petite rebelle avait-elle besoin d'être rassurée ? « Depuis qu'elle était enfermée dans un putain de pensionnat avec Mickey et Simba. ». Ah, oui, Lizbeth, elle s'accroupit histoire d'être un peu plus à sa hauteur et lui soumit son idée:
« Il faudrait qu'on explore un peu cet endroit, parce que si le panneau d'affichage dit vrai, on est pas les premiers coincés ici. »
Est-ce que ça devait être rassurant ? Bien que pour l'instant, la brunette n'était tombée que sur de gentils animaux au vocabulaire impressionnant, qu'est-ce qui l'assurait qu'il n'y avait pas de monstrueuses bêtes assoiffées de sang dans le coin, prêtes à se taper Mickey en apéritif et Elle en plat principal ? « Pauvre petite Elena, fais-toi à l'idée, t'es devenue tellement insupportable qu'à part les animaux, personne ne te supporte. » Il n'y avait plus qu'à prier à rencontrer un singe dealer, oh oui, un bon joint.
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Excusez-moi, pourrais-je m'adresser au tenancier s'il vous plaît [Libre] Lun 24 Oct 2011 - 18:15 | |
| La souris ne quittait pas le lion des yeux. Bien sûr, ces créatures étaient très connues dans son monde comme les maîtres de la rébellion. Il s’agirait de princes déchus, selon la légende, des dauphins qui auraient perdu leurs terres lors d’une grande bataille bien lointaine dont l’issue fût bien funeste pour tous les animaux. Relégués aux rangs de simple serfs pour les chevaliers ou aux suivants chez les nobles. Certains, comme lui, avaient échoués dans des laboratoires sordides. Qu’est-ce qu’un prince viendrait faire en ces lieux. Un prince qui s’agenouille devant un sujet. Un sujet imposant et fort. Et beau. Et chevaleresque, certes. Mais un sujet, tout de même. Cet endroit ne ressemblait en rien à chez lui. Tant de choses qui sortaient de son champ de compréhension. Elena le sorti de sa torpeur en l’invitant à explorer le bâtiment plus à l’avant. Qui était-il pour refuser l’invitation d’une demoiselle? L’idée lui convenait parfaitement.
-Votre proposition est fort pertinente, peut-être y a-t-il de la foule à rallier à notre cause. La solitude n’est pas mère des réussites, mon enfant.
Oui, il se considérait plus âgé qu’elle, et techniquement avec un bon convertisseur c’était bel et bien le cas. Pourrait-on dire que c’était sa fibre paternelle qui le poussait à vouloir protéger cette jeune fille? Probablement pas. Après tout, elle restait une humaine, et lui une souris. Tranquillement, il laissa son épée pour recommencer la terrible escalade du flanc de la jeune femme. Une fois arrivé à ces épaules, il s’assied et remua les oreilles pensivement.
-Mieux vaut se dépêcher pour éviter qu’un malheur n’arrive à un pauvre innocent.
Il darda un regard suspicieux sur le lion.
-J’imagine que si Justice compte venir avec nous, sa présence nous sera bien fortuite. Mais au moindre faux pas, vous tâterez de mon glaive, cher ami.
La créature se contenta d’acquiescer lentement, sans ajouter mot. Mais tout était dit, n’est-ce pas. Jamais Lizbeth ne l’aurait avoué, mais il se sentait tout petit face à ce lion. Ce Justice. Le nom complétait bien l’impression que dégageait l’animal. C’était comme se tenir face à une promesse de jours meilleurs. Ah, mais sa garde ne se baisserait pas aussi facilement. N’allez pas croire qu’il suffit d’avoir le pelage lustré et l’air digne pour impressionner un rongeur qui en a vu bien d’autres, croyez-moi ! Hah. Ce lion, qu’il soit prince ou clochard, ne lui faisait pas peur. Non. Pas le moins du monde. Et ce n’est qu’une coïncidence si au moment où le lion prit la parole, il perdit l’équilibre et failli chuter sur le sol.
-S’il ne vous déplaît guère d’attendre un peu plus longtemps, je pense que d’autres requièrent encore votre présence ici, Milady. Votre arrivée, à tous les deux, nous a beaucoup surpris.
Le lion s’étendit sur le sol, gardant tout de même inexplicablement cette impression de hauteur et de pouvoir qu’il gardait même levé.
-Mais si tel est votre désir, je ne puis vous empêcher de le sustenter. Sachez seulement que ma présence ne vous sera accordée que lorsque l’injustice vous frappera d’un coup d’estoc en plein cœur.
Visiblement, la créature n’avait pas l’intention de les suivre. Mais après tout ne dit-on pas que la quête de la Justice n’est point une tâche qui se finisse. La réflexion le fit sourire de toutes ses dents. En parlant de dent, s’il pouvait trouver de quoi se mettre sous la sienne…
-Commençons pour chercher de quoi apaiser notre faim. Sûrement trouverons-nous, par la même occasion, des cuisiniers ou au moins, quelque âme qui vive.
Le lion s’étira avant de désigner une porte d’un mouvement de tête.
-Vous trouverez de quoi vous repaître en cuisine. Je ne puis m’exprimer sur la présence de quelque personne dans cet endroit car la patte je n’y ai jamais posée. S’il vous en est donné l’occasion, rapportez-moi de quoi me restaurer, jeune bretteur.
La souris opina. Justice lui avait demandé de le traiter d’égal à égal, et pouvoir traiter un si noble personnage avec l’intimité d’un ami lui procurait une certaine fierté. Si les autres pouvaient voir dans quelles aventures il venait d’embarquer. Probablement qu’ils le suivraient, comme il l’avait toujours fait. Ses petites griffes se refermèrent sur le médaillon à son cou. Les amis… Ne vous inquiètez pas, je trouverai un moyen de m’évader de cette nouvelle prison et vous déferez de vos liens, comme je vous l’avais promis. Mes amis… Attendez-moi. [HRP: Désolée pour la réponse courte :/] |
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| Sujet: Re: Excusez-moi, pourrais-je m'adresser au tenancier s'il vous plaît [Libre] | |
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