Neliana, c'est un peu l'histoire d'une fille normale.
Elle nait à Toulouse le 28 avril 1995, sa mère est une prof d'espagnol cool, compréhensive, qui la surveille sans l'étouffer, et son père est un comptable, beaucoup plus sévère : il veut que sa fille réussisse. Enfin, réussir. Il veut qu'elle fasse de grandes études, vous suivez ?
Dommage pour lui, les relations entre le couple se compliquent, s'enveniment entre deux méthodes d'éducation différentes. Neliana n'est encore qu'une petite fille de 7 ans, qui veut sortir et jouer, apprendre, encore et toujours. Elle est intelligente, comprend bien ses leçons, apprend même l'espagnol en dehors des cours avec sa mère et découvre très tôt deux de ses passions : la musique, et les sports dangereux.
Son père veut restreindre ses loisirs, sa mère veut la laisser faire. Et paf, le divorce.
Finalement, la famille oublie vite la plaie : Neliana ne vit plus qu'avec Aurélie, sa mère, et laisse ses passions s'exprimer, des années durant.
Passions qui la menèrent à accomplir des exploits. A se découvrir en amour avec la guitare et le chant, mais aussi à se casser plus d'un os lors de chutes mal maîtrisées. C'est la vie, et elle se démerde bien comme ça.

Un tournant dans la vie de Neliana, où tout est joli, tout est rose, c'est aux environs de ses treize ans.
Elle a de la chance, elle a un copain, il a trois ans de plus qu'elle, il s'appelle Alex. Et tout semble montrer que le petit couple s'aime, ils sont mignons ensemble. La petite rouquine et le grand brun.
Jusqu'à cet accident. Une balade en scooter, un feu orange, l'impatience des jeunes, et un 4X4.
Plusieurs jours à l'hôpital, deux cicatrices, un mort.
Alex, mort.

Un événement traumatisant pour la jeune fille, et comme si perdre son amoureux ne lui avait pas suffi, il fallait en plus que la famille du défunt la prenne comme coupable. Oui, évidemment, c'était sa faute, à cette petite conne. Une gamine qui ne travaille pas, une gamine qui a poussé leur fils jusqu'à la mort.

Quelques difficiles mois s'en suivirent. Des mois de culpabilité, des semaines et des semaines de regrets, de morosité.

Puis on finit par tourner la page.
Elle sait que ça n'est pas son genre. Son âme est pleine de couleurs, comment pouvait-elle rester là à broyer du noir ? Tout le monde le sait : sa mère, ses amis, ceux qui sont importants, en somme. Alors elle oublie, elle a encore cette cicatrice au poignet droit, et celle sur le flanc gauche. Mais elle n'y prête plus attention. Un banal accident de la route. Elle sait qu'Alex et elle, c'était pas pour la vie. Elle a relativisé, comme elle l'a toujours fait, et comme elle le fera toujours.

Ajourd'hui, Neliana a 16 ans. Elle est en classe de 1ere Littéraire dans un lycée, elle a toujours vécu à Toulouse et ne l'a quittée que rarement, à l'occasion de vacances en famille. Elle met son charisme à contribution dans le club de musique qu'elle anime, et participe à un cours facultatif de Théâtre. Évidemment elle pratique toujours ces sports qu'elle chérit, qui sont toujours aussi dangereux : Certes, elle s'habitue aux chutes, elle apprend à les éviter... Mais elle essaie aussi toujours des figures plus périlleuses ! Sinon y'a plus aucun challenge.
Elle a aussi passé les dernières années à envoyer des râteaux cinglants aux hommes, et son activité favorite, c'est foutre le bordel, le dawa, les 400 coups, faire la fête...

En parlant de fête, ce soir, elle en a une justement. La meuf qui invite est sympa. Puis elle est vachement bonne aussi. Y paraît qu'elle habite dans une sorte de manoir en bordure de la ville.
Ouais, c'est surement celui là.

Neliana, c'est ce genre de fille sociale, qui ose tout dire, et ne réfléchit pas avant de le faire. Mieux, elle ne réfléchit pas avant d'agir en général. Elle fait tout ce qui lui passe par la tête, tout aussi bête que cela puisse être. Ouais, on appelle ça être impulsif. Elle relativise tout à un point impressionnant. Alors on peut la trouver excessivement naïve, en lisant juste ça, mais derrière ces quelques impressions, elle est une personne assez étrange. Elle a des faces cachées.
L'une de ses faces cachées, c'est celle de la fille qui se soucie de tout le monde, de son entourage, en négligeant sa propre personne. Elle est parfaitement consciente des dangers, des taches sombres, de tout ce qui peut faire du mal. Seulement, lorsque ça la concerne, elle le néglige.
Un fait à connaître à son propos : c'est qu'elle est curieuse. Curieuse à un point inimaginable. Alors si quelque chose l'intrigue, il faut s'attendre à la voir enquêter en tout sens... Ou à vous suivre. Si c'est vous que ça concerne.
Attention à vos arrières, vous avez peut être une rouquine collée aux basques.

Petite silhouette gracile, maigrichonne, filiforme et agile. Voilà pas mal de qualificatifs parfaitement adaptés à la morphologie de l'énergumène que voilà. Elle est petite, très petite, elle mesure en effet un petit 1m53, et ne porte jamais de talons pour les rehausser. De quoi complexer, mais elle ne le fait pas. Elle prend ça comme un avantage. Elle est aussi plate, d'une platitude légendaire, et longiligne, ce qui lui donne un air à pouvoir se faufiler partout, et en effet elle en profite très largement. Elle est sportive, et malgré la capacité de son estomac, qui doit être apparenté au sac de Mary Poppins, elle reste toujours aussi fine et se caractérise par un poids plume d'une quarantaine de kilos.
A la voir, on aurait l'impression de la casser en deux d'une pichenette, qu'elle s'envolerait à la moindre rafale de vent, et pourtant ! Si vous saviez le nombre de chutes qu'elle a vécu ! Sa collection de béquilles et de plâtres, et pourtant elle s'en porte très bien !
Elle a une cicatrice au poignet droit, et une longue sur le flanc gauche, d'une quinzaine de centimètres de long vers le bas des côtes.

Son visage est fait d'angles érodés, arrondis, et d'un nez légèrement en trompette surmonté de deux yeux d'un vert vif quasiment jamais maquillés, et quelques tâches de rousseur apparaissent sur ses pommettes.
Ses cheveux, ils sont selon la luminosité roux, plutôt châtains ou plutôt blonds, mais on aura tendance à la cataloguer comme rouquine : c'est plus simple et plus pratique.
Ses mains sont visiblement travaillées par et pour le jeu d'instruments de musique, les ongles courts et sans vernis.

Son style vestimentaire, c'est un style qu'on pourrait qualifier d'épileptique. Elle porte beaucoup de couleurs, et a poussé le vice jusqu'à customiser certains de ses pantalons et jeans à coups de patchs cousus et de tâches de peintures, de perles colorées et de trous inopinés. Ouais, c'est de l'art. Ses t-shirts sont généralement colorés, à l'effigie de groupes de musique ou de comics, ou de bars qui la sponsorisaient dans ses œuvres musicales. Il en va de même pour les vestes et sweats. Et même pour ses bonnets !
Elle porte son éternelle paire de converses rouges, et un bracelet de force en cuir de la même couleur sur le poignet gauche, dissimulant sa cicatrice.