Eum....Où suis-je? (PV: Erik Leviathan)

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J'étais étendue, là, sur le sable qui était glacial. Ma tête était douloureuse, du revers de la main je me frottais doucement les yeux, me remémorant de tout ce qui venait de ce passé. Tout avait été si vite, je ne comprenais pas. Puis les images surgirent, je me levais en sursaut, regardant autour de moi, des larmes se mirent à couler, j'étais perdue. Bannie de chez moi, et j'étais dans ce monde, ou il faisait nuit. Nuit noire, moi qui avait si peur du noir, m'en voilà charmée... Je regardais autour de moi, je ne distinguais que du sable, des dunes et des dunes.

Je me levais et avançais, tant bien que mal, ne sachant où aller. J'avais peur, j'étais seule en face à face avec ma plus grande crainte, la noirceur. Puis soudain je voyais au loin, un château, illuminé, probablement par des torches, ce château ne m'aspirait pas confiance, mais c'était ma seule sortie de secoure à des kilomètres à la ronde. Ce que je trouve étrange avec ce château, c'est que je ne l'ai pas vu avant, il est si flamboyant et visible dans cette noirceur que j'aurai dû l'avoir vu avant, mais non, c'est comme s'il s'était matérialisé devant moi, juste comme ça. Était-ce un mirage? J'espère bien que non, c'est ma seule chance de ne pas mourir de froid... Sur cette pensée, mes membres se mirent à trembloter et mes dents claquaient. Je tentais de me réchauffer en plaçant mes bras autour de mon corps. Puis je m'étais mise à marcher, puis à marcher de plus en plus rapidement et enfin courir. Je ne voulais pas perdre ma chance et si ce château était apparu comme ça, alors il pouvait bien disparaitre d'un moment à un autre!

Pas facile de courir dans le sable, mes pieds s'enfonçaient de plus en plus à chaque pas que je faisais, mes chaussures n'avaient pas eu la chance de me suivre dans ma quête, j'avais été obligée de les abandonner, engloutie par le sable, je n'avais pas de temps à perdre, je n'avais pas le temps. Je courrais toujours, comme si j'avais peur de me faire dévorer par le noir, en réalité... J'avais réellement peur de me faire dévorer par le noir. Mon cœur battait la chamade, je ne voulais pas qu'il disparaisse, des larmes coulaient, ma respiration s'accentuait, je trébuchais, mais me relevait toujours à la hâte. Je voulais trouver le moyen d'avoir des secours et de rentrer chez moi.

Plus que je courais, plus que j'avais l'impression que le château s'éloignait. Était-ce une autre illusion optique? J'espère bien que non. Puis tout d'un coup, sans que je ne sache trop comment, je tombais nez à nez avec, ce dont je ne voulais pas qu'il disparaisse. Comment était-ce possible? Avait-il bougé? Je restais bouche bée, pendant quelques secondes je restais planté là. Je ne savais quoi faire, je craignais le pire. Tranquillement, ma main tremblotante se posait sur la grande porte, qui était d'une beauté sombre. La porte s'ouvrit d'elle-même, dans un grincement mélodieux, elle me donnait la merveilleuse vue du hall d'entrée, qui était dans une telle splendeur que même dans mon pays je n'avais jamais rien vu de tel qui pouvait l'égaler.

D'un pas hésitant, je m'avançais dans le hall, je regardais autour de moi, les décorations étaient si...si.... Je ne sais pas comment dire, mais c'était énormément beau. Sombre, mais beau. Je regardais plus loin et je remarquais un garçon, mon premier signe de vie, qui regardait un babillard. Je m'approchais doucement, il avait l'air si songeur, je ne voulais pas le déranger...

«Eum...Bonsoir?...»

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Encore une journée qui s'achevait. Erik avait passé la journée à errer à travers le manoir à la recherche de... Il ne savait pas lui même. Toujours est-il qu'il avait démbulé dans les couloirs, en profitant pour aller visiter les recoins encore inconnus du manoir. Mais voilà, une soudaine nostalgie l'avait envahi. Il se souvenait de sa vie d'avant. Ses amis, sa famille, ce village isolé de tout ou presque. Il avait fallu que ces nouveaux... Mais il ne voulait ps s'énerver. Pas maintenant. Pas aujourd'hui. La vie dans le manoir n'était pas si horrible, si on y pensait. Après tout il avait retrouvé Lucifer. Son cher Lucifer. Il ne sait pas vraiment comment il aurait fait sans lui.

Au cours de ses allées et venues, il se rendit compte que ses pas l'avaient mené près du hall. Il se souvenait encore de son arrivée. Dès son entrée dans le hall, il avait été confronté au surnaturel. Cette fille, avec ses cornes, accompagnée par une louve, si ses souvenirs étaient exact. Combien de jour s'étaient écoulés ? Il ne savait pas, il avait perdu la notion du temps. Plusieurs jours, probablement. Enfin, peu importe. Il pénétra dans le hall. La porte était fermée. S'avançant vers elle, il essaya de l'ouvrir. Aucun succès, bien évidemment. Cela aurait été beaucoup trop facile. Poussant un soupir, il se tourna et regarda le hall. Majestueux, luxueux. Sombre aussi. Terrifiant. Enfin ça, il ne le ressentait que maintenant.

Rien n'avait changé. Rien ne changeait réellement dans ce pensionnat. S'il y avait des morts, ce n'était que le fruits d'assassinats ou de suicide. Pas de mort naturelle. Pas de changement d'état. Rien que le présent. Ils étaient hors du temps. C'était assez troublant. Mais au fond, ils étaient hors de tout. Condamnés à perpétuité. A ses côtés, Lucifer s'agitait et tournait en rond dans les lieux. Erik se demanda pourquoi il était aussi agité. Mais au fond, il se doutait que quelque chose allait se produire. Une nouvelle arrivée peut-être ? Comme s'il avait lu dans ses pensée, Lucifer se tourna vers lui et murmura :

« Quelqu'un va venir. De l'extérieur, s'entend. »

Erik se contenta de hocher la tête. Que faire ? Il n'étais pas du enre serviale, en temps normal. Il doutait même qu'il ferait un bon guide. Mais en même temps, il n'avait rien d'autre à faire. Pas de rendez-vous, pas d'amis qui l'attendaient, rien. Il était seul. Il pouvait bien attendre son arrivée. Et puis, si cette personne ne lui plaisait pas, il pourrait toujours l'abandonner lâchement ici et partir. Il assumait parfaitement son égoisme. Il ne luis restait qu'à attendre l'arrivant. Ou l'arrivante, c'était peut-être une fille. Pendant ce temps, Lucifer vint s'allonger à ses pieds.

Ses yeux balayèrent encore une fois le hall et se posa sur le panneau. Ah, la première fois qu'il l'avait lu, il s'était contenté d'hausser les épaules. L'enfermement ne le dérangeait pas, à cette époque. Il y avait Lucifer. Son AEA. Et la promesse d'un pouvoir. Qu'il n'avait toujours pas découvert, mais ça, ce n'est pas grave. Il savait qu'il se manifesterait. Il s'approcha du panneau et parcourut à nouveau les feuilles épinglées. Les souvenirs lui revinrent en mémoire, tellement qu'il se perdit dans ses pensées. Il n'entendit même pas la porte s'ouvrir et se refermer, ni les pas de la nouvelle venue. Il ne revint à la réalité que quand elle lui adressa la parole :

«Eum...Bonsoir?...»

Il baissa son regard vers elle. Une jeune fille à l'allure assez surprenante le dévisageait. Mais bon, il ne s'arrêta pas sur son physique : après tout, cet endroit regorgeait de personne aux allures atypiques. Elle avait l'air assez timide à première vue. Il se demanda à quoi ressemblerait son AEA. Mais tout d'un coup, il réalisa qu'il venait de louper une possibilité de s'enfuir du pensionnat. Bah, tant pis. Peut-être qu'on trouverait un autre moyen, qui sait. Il sourit à la jeune, non pas d'un sourire franc et joyeux, mais d'un sourire plus sournois et menaçant :

« Bonsoir, jeune inconnue. Bienvenue en prison. »

Lucifer lui jeta un regard désapprobateur. Quoi ? Il fallait bien qu'il la prévienne d'une manière ou d'une autre qu'elle ne devait pas garder espoir, ici. Oh certes, il aurait pu lui réserver un accueil plus chaleureux, plus original, en lui parlant de thé ou de canard, mais sérieusement, il ne se sentait pas d'humeur. Mais peut-être que cette fille changera la donne, qui sait ? Il se décala, histoire de libérer l'accès au panneau et reprit la parole :

« Tu devrais lire le panneau d'affichage, il est très instructif. Après cela... Je suppose que je te servirai de guide à travers le manoir. Il y a des endroits où il vaut mieux ne pas trainer seule. Même accompagnée, d'ailleurs. »

Et puis, il se tut. Il aurait pu préciser qu'il répondrait à ses questions, mais il supposait que même s'il ne le lui disait pas explicitement, elle lui poserait tout de même la question.

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Cet homme était là devant moi, souriant. Non pas d'un sourire rassurant et sympathique, mais plutôt d'un sourire satisfait, moqueur et... sinistre. Oui, c'est le mot juste. Sinistre, comme ce château. D'ailleurs, peut-être était-il le maitre du domaine? J'allais justement lui poser la question lorsqu'il me dit: «Bienvenue en prison.»

Sur ces dires, mes yeux s'écarquillèrent, mon cœur ne fit qu'un tour dans ma poitrine et mon souffle en fût coupé. Par chez moi, la prison signifie une escapade vers une mort certaine. Une mort lente, pleine de solitude et d'une follerie certaine. J'espère vraiment que cette signification n'aura pas le même sens...Ici...

Pourtant... Cet endroit ne ressemble pas à une prison, enfin, si peut-être, je n'ai jamais eu l'occasion d'en visiter une auparavant. Mais cette prison ne ressemble en aucun cas à ce que je m'étais imaginé. Je croyais qu'une prison c'était sale, dégoutant, infesté de bestioles avec des cachots et de la nourriture infecte, enfin comme on les décrit dans les contes.

Puis il me suggéra de lire le babillard, afin que je puisse mieux comprendre. C'est ce que je fis. Je lisais, cette langue qui m'était familière, mais c'est comme si les mots m'étaient inconnus

«Je...Je ne comprends pas...»

Ces mots, une erreur, disaient-ils. Une erreur d'avoir poussé ces portes, car je resterais maintenant prisonnière de ce château. Impossible d'en sortir, même pas la peine d'essayer, disaient-ils. Ils parlaient de pouvoirs et de magie... Des choses qui n'existent pas.. Mais si c'est sur le babillard, peut-être que ça existe vraiment. Donc j'aurais un pouvoir? Et un Alter Ego Astral? Mais qu'est-ce que c'est que ce truc!? Les animaux parlent, maintenant? Super! Je vais avoir un ami sur qui compter! Mais où est t'il?

Puis, j'eus une pensée pour mes parents. Je ne leur parlerais plus jamais, je ne pourrai plus avoir leurs amours, leurs contacts, leurs câlins, leurs affectuosités... Tranquillement, mes yeux se remplissaient de larmes, plus que je pensais à eux, plus que je pleurais. Ils allaient me manquer...

Je pleurnichais tranquillement, devant le babillard. Oubliant totalement la présence du jeune homme et de son... Tigre? J'avais un reniflement saccadé, mes yeux étaient fermés et je voyais des images d'eux, des souvenirs profondément déchirants. Puis, j'éclatais vraiment, je me retournais vers l'individu et le prenait pas la taille, je m'enfouis mon visage dans son chandail et je pleurais.

«Je veux ma maman!»

C'est difficile pour une gamine de dix ans de comprendre qu'elle ne reverrait plus jamais ses parents et qu'elle est maintenant vouée à elle même.

[Dsl c'est un peu court...]

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Il regarda les alentours pendant que la fille lisait le panneau, lui jetant de temps à autre un regard discret, mais perçant. Elle semblait si jeune. Une dizaine d'années, pas plus. Bof, elle s'adapterait. A cet âge, ils sont encore capable d'intégrer la magie à leur monde, n'est-ce pas ? Peu importe, son destin ne l'intéressait pas vraiment. Mais, mine de rien, voir une si jeune enfant ébranlée, désorientée, le remua intérieurement. Mentalement, il tenta de se défaire de cette sensation : ici, il n'était pas vraiment bon de se faire de amis. Mais... Elle semblait fragile. En l'observant, il se rendit compte que ses mots l'avaient effrayée. En même temps, elle allait rencontrer des choses bien plus terrifiantes, ici. Il lui faisait une fleur en lui donnant le la dès maintenant. Pas vrai ?

Pendant sa lecture, Lucifer se leva et partit à l'autre bout de la pièce. Il sentait sa peur apparemment... Elle ne semblait pas croire ce qu'elle lisait. Il soupira : ce serait réellement agaçant d'avoir à lui expliquer le foctionnement du pensionnat... Etant donné qu'il ne le connaissait pas réellement, lui même. Peu importe le temps passé ici, il reste toujours une part de mystère à lever. Il regarda à nouveau autour de lui : où était l'AEA de cette fillette ? Elle aurait besoin de son soutien, il le pressentait. Après tout, il serait devenu fou, s'il avait été seul, sans son cher Lucifer.

«Je...Je ne comprends pas...»

Il n'y a rien à comprendre pourtant : elle était enfermé ici, pour l'éternité. Sauf si elle se faisait tuer, mais ne parlons pas de malheur. Pas dès le début. Erik fut pris totalement au dépourvu quand elle se mit à pleurer. Que faire ? La consoler, mais comment ? Il n'était pas doué pour ce genre de chose. Il avait beau être observateur, faire preuve de compassion était trop lui demander. Sa stupeur augmenta lorsque ses sanglots s'intensifièrent. Etait-il réellement possible de pleurer autant ? Il vacilla quand la fillette se jeta sur lui et enserra sa taille de ses petits bras. Il entendit un marmonnement entre deux renifflements.

«Je veux ma maman!»

Réaction totalement normale. N'était-il pas lui-même nostalgique ? Ne venait-il pas lui-même de penser à sa famille et ses amis ? Au fond, il pouvait comprendre ce qu'elle ressentait. Elle était vraiment jeune. Mais fallait-il réellement qu'il la console ? Un regard échangé avec Lucifer lui fit comprendre que oui. Il repoussa un soupir et caressa maladroitement les cheveux de la fille. Il se baissa, rompant le frêle lien des bras autour de sa taille et se mit à sa hauteur. Il la regarda attentivement, observant ses yeux rougis et son petit corps secoué de sanglots. Au final, il l'attira vers lui et la prit dans ses bras en lui murmurant des paroles apaisantes.

« Allons, allons, calme-toi... Tout ira bien, ne t'inquiète pas... »

Hésitant légèrement, il se décida tout de même à l'interroger. Autant qu'elle sente qu'elle pouvait compter sur lui. Car mine de rien, elle avait titillé la fibre protectrice qui se cachait tout au fond de lui. Et puis, il s'ennuyait un peu. Protéger une petite fille pourrait briser la monotonie du quotidien. Il avait hâte de voir son pouvoir et son AEA. Et puis... Elle était attachante, il fallait l'avouer.

« Comment t'appelles-tu ? D'où viens-tu ? »

[T'inquiète, c'était très bien ^^. Bon, désolée, là, c'est moi qui ait fait un truc médiocre...]

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Une main hésitante caressait mes cheveux, au début j'étais surprise et peut à peut elle me calmait. Cet homme, que je ne connaissais même pas, me réconfortait déjà. Tranquillement, mes sanglots cessèrent de m'agiter. Je prenais de grandes respirations afin de contrôler mes pleurs. Mais en vain, mes nombreuses tentatives ne fonctionnaient pas. Puis je me sentis soudain écarté de lui. J'ouvrais les yeux et je remarquais qu'ils me regardaient, d'un geste de main j'essuyais mes larmes. Puis il me resserra, sa chaleur corporelle me réconfortait, la même chaleur que lorsque je me faisais réconforter par mon père. Je fermais les yeux et je me mis à rêvasser.

J'étais chez moi, dans ma chambre, elle était remplie de poupées qui venaient de différentes contrées qui étaient toutes des cadeaux des nombreux voyages de mon père. J'étais assise, dans ma chambre et je jouais tranquillement avec mes deux poupées préférées. L'une venait de la terre fertile, elle ressemblait à une indigène avec trois yeux. Tandis que l'autre était un garçon fragile et fortuné. Je m'amusais toujours avec ces deux poupées, parce qu'elles étaient nouvelles et rares. Enfin, c'est ce que je croyais.

Je jouais, dans la maisonnette qui avait pour figurant des animaux en peluche et mes autres poupées. Je jouais et je reproduisais la même histoire continuellement. Je m'amusais à servir le thé, digne d'une princesse, et à offrir des petits gâteaux.

Puis sa voix me fit sortir de mes rêves. D'où je venais? Quel était mon nom? Je levais la tête et reculais de quelques pas. Puis je regardais le sol, je me remémorais de ce qu'il venait de m'arriver, il y a peine quelques heures. À ces douloureux souvenirs, d'une voix tremblante je me mis à parler.

«Je m'appelle... Destynee... Je viens... De la planète aux trois soleils.»

Je reniflais mes souffrances, de toutes mes forces j'essayer de ne plus y pensé et tranquillement je me calmais. Je le regardais, mes yeux me brulaient tellement j'avais pleuré.

«Et..Vous, vous vous appelez comment? Monsieur?»

Je le regardais attentivement, un homme blond, très grand et mince qui a plusieurs mèches de cheveux qui lui tombent dans le visage. Un visage serein, très loin de la première idée que je m'étais fait... Puis mon regard se posa sur le gros chat qui était un peu plus loin. Je le fixais, je le fixais tellement que j'étais tombée dans la lune. C'était la première fois que je voyais ce type d'animal... C'est vrai, un gros chat avec des rayures bleues. Je croyais que par chez moi tout était possible, des oiseaux avec des dents et des cochons avec des ailes... Mais pas de ces animaux là par chez moi, ou du moins je n'en avais jamais entendue parler... J'étais fascinée.

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Au moins, Erik avait eu le bon réflexe pour calmer la jeune enfant. C'était un bon point. Que faire, à présent ? Il ne pouvait pas la laisser ici. Finalement, les pleurs et sanglots étouffés de la fillette avait eu raison de son coeur de pierre. Lui qui ne jurait que par la résolution « Je ne m'attache à personne, je tolère uniquement quelques pseudo amis », il s'était laissé aller à vouloir protéger cette petite. Peut-être que cet endroit était une sorte de seconde chance... Pour lui permettre de ressentir à nouveau des sentiments. Mais cela l'exposait à être blessé, autant physiquement qu'emotionnellement. Il se fustigea mentalement. Ce n'était pas le moment pour une profonde introspection : il devait s'occuper de cette enfant.

«Je m'appelle... Destynee... Je viens... De la planète aux trois soleils.»

Destynee... Un joli prénom. Toutefois, la suite de sa phrase le fit tiquer : la planète aux trois soleils ? Mais qu'était-ce ? D'où venait cette fille et surtout comment était-elle parvenue ici ? Il ouvrit la bouche et le referma sur-le-champ. Cela ne servirait à rien de la bombarder de questions, elle n'en savait probablement pas pus que lui. Il soupira ncore une fois. Décidement, il avait mal choisi son jour pou être mélancolique : s'il n'avait pas été nostalgique, il ne serait pas venu dans le hall et ne se serait pas retrouvé avec une enfant venant d'un monde inconnu sur les bras. Mais curieusement, il ne le regrettait pas vraiment. Elle perturbai son quotidien et impulsif comme il l'était, cela ne le gênait pas.

«Et..Vous, vous vous appelez comment? Monsieur?»

Le son de sa voix le tira de ses reflexions, encore une fois. Il réfléchissait trop, ces derniers temps. Il lui sourit et lui répondit d'une voix qu'il espérait joyeuse et chaleureuse.

« Destynee, c'est un bien joli nom. A-t-il une signification particulière ? Au fait, tu peux laisser tomber le Monsieur et le vouvoiement et m'appeler Erik. »

Il remarqua soudainement qu'elle semblait très intéressée par Lucifer. Sur un signe du jeune homme, le tigre se leva et se rapprocha d'eux, d'un pas calme et tranquille, ne voulant pas effrayer la jeune fille. Erik s'assit et caressa la fourrure de son AEA. Souriant à nouveau, il se tourna vers la jeune fille et reprit la parole :

« Destynee, je te présente Lucifer, mon AEA et tigre préféré. Bientôt, tu découvriras également ton AEA. Je m'étonne d'ailleurs qu'il ne soit pas déjà là. »

Peut-être devrait-il lui proposer autre chose ? Avait-elle faim ? Quoique, à son avis, la seule chose dont elle avait envie serait de rentrer chez elle. Il réfléchit un instant, se plongeant dans ses pensées. Quelqu'un ne lui avait pas fait part du fait qu'il existerait peut-être une solution ? ll lui semblait que c'était le cas... Mais qui ? Et surtout comment ? Un certain Rudy, peut-être. il ferma les yeux, tachant de se remémorrer avec certitude de cette prétendue solution. En soi, il n'avat pas vraiment envie de partir, car cela voudrait dire quitter Lucifer. Mais partir voudrait aussi dire retrouver sa liberté. Il pourrait recommencer à dire ce qui lui passait par la tête, s'engager dans des projets sans queue ni tête... Mais ce n'était pas vraiment d'actualité pour le moment.

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La bête que je regardais intensément , avait l'air doté d'une intelligence s'avançait vers nous. Il était calme et majestueux. Son regard était serein et apaisant. Je m'agenouillais à ses côtés et posa ma main sur sa tête. Je souriais à son ronronnement. Lucifer... C'était un nom si ténébreux pour un animal si majestueux et beau. Erik me présentait à lui, je souriais et riais tranquillement, oubliant tous mes tracas.

«Coucou mon beau gros chat! Hihi...»

Je lui grattais le menton, il avait l'air d'aimer ça. Tout en minouchant Lucifer, Erik m'expliquait que le tigre était son AEA... Ça me dit quelque chose... Ah oui! Je viens de le lire, c'est Alter Ego Astral, je crois. Alors c'est à ça que ça ressemble? Bizarre.... Et si je comprends bien, je devais en avoir un moi aussi. Ce qu'Erik s'étonnait qu'il ne se soit pas déjà manifesté... Finalement peut-être que je n'en avais pas, peut-être que c'était le signe que j'étais arrivé ici par erreur, que mon destin n'était pas de rester ici. Destin, c'est ce que veut dire mon prénom.

J'allais lui dire la signification de mon nom lorsqu'un cri strident se fit entendre. Je me levais en sursaut et regardais tout en haut de l'escalier. Une masse blanche se formait et criait à nouveau, cette masse au fur et à mesure qu'elle avançait se distinguait. J'arrivais maintenant à voir que c'était un oiseau, un oiseau de proie pour être plus précise. Et il se dirigeait vers moi, à une vitesse folle.

Je poussais un cri de stupeur, lorsqu'il avait foncé droit sur moi, je m'étais penchée et j'avais fermé les yeux. Je sentais un poids sur ma tête, je levais les yeux vers le haut et aperçus l'oiseau qui me regardait avec ses grands yeux jaunes. Puis il se mit à me parler tout en me picotant la tête.

«Espèce de petite gamine, tu m'as laissé tout seul à te chercher, je me faisais du souci pour toi!»

Avec mes mains j'essayais d'écarté l'oiseau, j'essayais qu'il arrête de me faire mal avec son bec et ses sert qui s'enfonçaient dans ma tête.

«Aille! Arrête tu me fais mal!»

L'oiseau arrêtait immédiatement. Il s'envola et se posa sur la rampe non loin de là.

«Excuse-moi je ne voulais pas te faire de mal...»

Il regardait Erik

«Merci de l'avoir accompagné... Oh fait je m'appel...»

Il avait arrêté de parler aussi brusquement que lorsqu'il était arrivé, je me frottais la tête lorsqu'il me regardait d'un regard interrogateur. Il avait l'air de chercher dans le plus profond de ma tête comment il allait s'appeler.

«Bouboule! Tu vas t'appeler Bouboule!»

Il sursautait, il n'avait pas l'air d'apprécier son nom.

«Tu es sérieuse?!»

J'avais le sourire d'une gagnante, oui j'étais sérieuse.

«Eh bien oui! Si j'ai bien compris c'est toi mon Alter Ego Astral, tu es ma chose donc je peux faire ce que je veux! Oh comme j'ai hâte de te faire de petites tenues!»

Je sautais de joie, frétillante de bonheur.

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Au final, Lucifer avait été bien plus efficace que lui pour calmer la jeune fille. Pas vraiment étonnant vu qu'il avait l'avantage de ressembler à une peluche à cêliner contrairement à lui. Mais bon, l'essentiel était qu'elle ait arrêté de pleurer. Elle semblait presque heureuse. Décidément, les enfants sont capables de s'adapter à une vitesse phénoménale. Ou sinon, elle est bipolaire, c'est aussi une explication plausible. Il parait qu'en cas de stress, certains traits de caractère sont exacerbés. M'enfin, peu importe.

Lucifer ronronna, presque comme un chat. Après tout, c'était un félin qui appréciait les caresses. Il ne put s'empêcher de ressentir une pointe de jalousie. C'était son AEA, pas le sien. Et Erik était une personne extremement possessive. Il tenta de se raisonner : après tout, ce n'était qu'une enfant, elle n'allait pas lui piquer son tigre, comme ça. De toute façon, Lucifer le préférait, c'était certain. Malgré tout, il ne pouvait s'empêcher de souffrir de la complicité apparente entre les deux êtres. Toutefois, il ne laissa rien transparaitre de ses émotions, arborant un visage calme et souriant. Pas de crispations, rien. Il était doué pour cacher ses sentiments, il en avait la preuve encore aujourd'hui.

Soudainement, un cri strident jaillit dans l'air ténébreux du manoir. Regardant autour de lui, il apperçut un faucon gerfaut se diriger à toute allure sur la fillette. Fillette terrorrisée, soi dit en passant. Erik ne fit pas un mouvement en direction de la fille, pas arce qu'il ne voulait pas la protéger, mais bien parce qu'il se doutait que l'oiseau ne lui ferait aucun mal. A moins de se tromper lourdement, il était persuadé que l'AEA de la jeune Destynee venait de faire son apparition. L'oiseau se posa sur la tête de l'enfant et commença à lui donner des coups de bec. Il ne semblait pas vraiment très content et essayait probablement de mettre un peu de plomb dans la cervelle de l'enfant. Heureusement que Lucifer n'avait pas agi ainsi avec lui : il aurait probablement eu du mal à résister aux coups de griffes ou aux morsures.

Il retint un sourire en assistant à l'échange entre les deux êtres. Assurément, ces deux faisaient la paire et étaient plus que divertissants. Il répondit aux remerciements de l'oiseau par un simple hochement de tête. Il n'avait pas fait grand chose, juste tenté de la consoler et de la réconforter. Trois fois rien, en somme. Toutefois, il commençait à se sentir fatigué... Que n'aurait-il pas donné pour une tasse de thé au citron fumante... Le summum du plaisir aurait été de la boire assis sur un rebord de fenêtre alors que la plui tombait drue à l'extérieur. Là, ça aurait été parfait. Malheureusement, il n'y avait pas de thé. Et il ne pleuvait même pas. Bref.

«Bouboule! Tu vas t'appeler Bouboule!»

Bouboule ? Il ne pouvait pas blâmer la réaction de l'AEA. Soudain, un rire franchit les lèvres du jeune homme. Un rire inextinguible. Première fois depuis son arrivée qu'il riait ainsi. Ses éclats s'enchainèrent, dégringolant dans l'air ténu, emplissant les lieux. On aurait presque pu croire que tout était normal. Qu'ils n'étaient pas prisonniers, qu'ils n'avaient été invité là que pour quelques jours, que les animaux apprivoisés ne savaient pas parler, mais qu'un mécanisme astucieux leur permettait de s'exprimer avec des mots compréhansibles des humains. Mais bien sûr, c'était faux. Tout était réel. Il n'empêchait que s'échapper de la réalité était agréable de temps à autre.

La cause du rire ? La vision de Bouboule dans une jolie tenue de princesse. On s'amuse comme on peut.

Finalement, il se calma, reprenant son souffle doucement, mais sûrement. Mine de rien, ce fou rire lui avait fait du bien, le libérant d'un poids. Comme quoi, il était possible de s'amuser ici aussi. Le pauvre AEA de Destynee ne devait pas se dire exactement la même chose... Mais peu importait, ce n'était pas son problème. Il se demanda s'il devait réaborder les sujets duloureux. Comme sa sortie du pensionnat. Il eut envie de lui en parler, mais il se retint : il n'avait pas envie de rompre cette atmosphère joyeuse. Il avait 'impression d'être dans une bulle à l'extérieur de tout le reste. Hors du temps, hors du pensionnat. Hors du néant.

« Eh bien, nous voilà tous réunis à ce que je vois... »

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Je remarquais une voix qui m'accompagnait dans ma joie, j'arrêtais un moment et je regardais Erik, qui lui, riait toujours aux éclats. Ce qui le faisait rire, m'intriguais, mais à vrai dire je ne cherchais pas pour autant de le savoir. Je me contentais tout simplement de rire avec lui.

C'est étrange, mais c'est comme si, pour un instant, toutes mes peurs s'étaient évanouies. Pour un moment, cet endroit rayonnait. Ce château avait changé, il s'était mis à s'illuminer, l'atmosphère était accueillante. C'est ce que je ressentais pour un bref moment, je me sentais chez moi.

Nous étions tous réunis. Oui. Moi et Bouboule, mon Alter Ego Astral, nous sommes trouvés. Dans une trouvaille plutôt mouvementée, je dois l'admettre, mais je m'y sentais heureuse et en sécurité.

Puis je regardais autour de moi, le château n'avait pas changé. Il ne s'était pas illuminé comme mon sentiment qui était au plus profond de mon être. J'eus un moment de déception. Mon regard se posa sur Bouboule, je regardais ses prunelles sombres et perçantes. Il me regardait à son tour et d'un battement d'ailes il vint se poser sur mon bras, je regardais toujours ses yeux, il semblait sourire, il semblait vouloir me réconforter. À cette simple pensée, mon coeur, qui était empli de ténèbres, s'allégeait doucement. Je n'étais plus seule.

Puis, je regardais Lucifer, il était toujours de glace, et Erik qui avait arrêté de rire. Tous deux formaient la paire, comme moi et Bouboule. Je regardais cet homme qui m'avait accueilli à bras ouverts malgré mon apparence. Peut-être que cet endroit était vraiment, mon nouveau chez moi? Qui sait...

«Eum...Erik?»

J'hésitais pendant un moment. Puis je décidais de me lancer. Mais comment allais-je formuler ma question? Je ne voulais pas le déranger...

«Est-ce que... Eum... Est-ce qu'il n'y a que cette pièce dans ce château?»

Je n'arrivais pas à m'exprimer. Bouboule remarquais la détresse que je ressentais, il prit dont la relève.

«Ce qu'elle veut dire, c'est qu'elle aimerait que tu lui fasses visiter, mais elle est trop gênée... Ah, les enfants...» Disait-il en poussant un soupir.

À ces mots, je rougissais, c'est vrai, j'étais gênée. Je ne le connaissais pas, après tout...

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[Désolée du retard, je viens de finir mon concours. ^^']

« Eum...Erik ? Est-ce que... Eum... Est-ce qu'il n'y a que cette pièce dans ce château ? »

Le jeune homme se tourna vers elle, fronçant les sourcils. Le chateau était tellement grand qu'il n'était pas sur d'en avoir vu tous les recoins, malgré les quelques jours ou semaines passés dans ces lieux. Il se demandait pourquoi la jeune fillette lui posait une question aussi étrange... Après tout, il y avait bien des escaliers qui menaient à l'étage, dénotant de l'existence d'un autre étage et d''autre pièce. Quoique... Le manoir était tellement étrange qu'un sortilège astucieux aurait très bien pu mener les occupants à ne vivre dans dans une pièce : aucun moyen de sortie, le fait d'emprunter une porte les ferait revenir par une autre porte. Et les escaliers ne seraient que des images peintes en trompe-l'oeil. Erik sourit à cette pensée. Décidément, son imagination galopante ne s'arrêtait jamais.

« Ce qu'elle veut dire, c'est qu'elle aimerait que tu lui fasses visiter, mais elle est trop gênée... Ah, les enfants... »

La voix de Bouboule le sortit de ses rêves de labyrinthes cauchemardesques, où chaque chemin emprunté mène irrémédiablement au point de départ. Les explications de l'AEA vinrent éclairer les paroles de Destynee. Ah oui, effectivement, vu comme ça... D'un mouvement souple et gracieux, il se leva, époussetant son pantalon de la poussière qu'il avait amassé en s'asseyant à terre. Il sourit à la fillette et se mit en charge de l'informer, un peu.

« Bien sûr qu'il y a d'autres pièces, ma chère. Le manoir est immense, personne ne connait réellement sa superficie, je pense. Mais une fois que tu auras repéré les pièces principales, tu ne devrais pas avoir trop de problèmes à t'orienter. »

Erik réfléchit à la suite des événements. Par quel endroit devait-il commencer ? Le salon ? La bibliothèque ? Les dortoirs ? Hésitant quelques instants, il porta finalement son choix sur la cuisine : il se pouvait qu'elle ait faim. Et de toutes manières, il avait besoin d'un thé au citron. Il devait bien y avoir des sachets de thé et de quoi faire bouillir de l'eau dans cette baraque. Oui, la cuisine semblait un bon endroit pour commencer la visite. Et puis... Elle pourrait aussi l'aider à retruver les pages du journal de Rudy.

« Eh bien, commençons la visite par les cuisines, si tu le veux bien. Il faut bien penser à te nourrir pendant ton séjour ici. »

Il fit quelques pas en direction d'une porte plongée dans la pénombre et attendit que la jeune fille la suive pour sortir de la pièce. Il lui parlerait du journal en chemin. Rien ne pressait après tout, ils avaient l'éternité.

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