Is it you ? [Soren Mülher]

Is it you, Brother ?
Soren Mülher

C

Yoan ?

« Yoan ! Où étais-tu, grand frère ?! » S’écria-t-elle en enfouissant son visage dans la chemise du garçon, menaçant de fondre en larmes à tout instant.

Soren tourna sur lui-même, avec une mine contrite et perplexe. Il avait beau être ici depuis quelques mois déjà, il ne parvenait toujours pas à retrouver son chemin dans ces grands couloirs. Il avait au moins une excuse, ils se ressemblaient tous, ces maudits murs! Il n'y avait rien qui lui permette de les distinguer, et qu'il tourne à gauche ou qu'il tourne à droite, il obtenait le même résultat, à savoir: Lui, perdu au milieu d'un couloir à demi mangé par l'obscurité, incapable de retrouver son chemin. Le jeune homme aux cheveux blonds poussa un petit soupir, et après un dernier regard à ce qui l'entourait, reprit sa marche, d'un pas qui se voulait assuré, mais qui se faisait de plus en plus hésitant au fils des minutes. Voilà la raison pour laquelle Soren détestait se promener tout seul au pensionnat, il arrivait à se perdre à tous les coups sans quelqu'un à ses côtés, et la crise de panique, si cela durait trop longtemps, n'était jamais loin. D'ordinaire il n'était pas seul, mais dès qu'il l'était, il se retrouvait dans cette même situation. Et il détestait cela. Si au moins Mut avait été avec lui, mais non! Il avait fallu que ce Marcassin fainéant ne décide de faire une sieste sous un arbre dans le parc, juste quand il avait besoin de lui. Son AEA n'était pas plus doué que lui pour retrouver son chemin, mais comme chacun le sait, quand l'obscurité nous entoure et que l'on a aucune idée de l'endroit dans lequel on se trouve, n'importe quelle présence nous rassure et nous permet de ne pas céder à la panique. Avec lui, il aurait été un petit peu plus rassuré, au moins. Alors, alors...Regardant à sa droite et sa gauche, il ne vit que des tableaux et des portraits qui ne lui disaient absolument rien, ce qui le fit légèrement sourire. S'il n'avait jamais vu ces tableaux, au moins, ça signifiait qu'il avançait, et qu'il ne tournait pas en rond. Bon point, en cela, Soren faisait totalement confiance à sa mémoire, qui était loin d'être mauvaise, à sa plus grande joie. Le jeune Allemand savait pertinemment qu'il n'était pas courageux d'une quelconque manière que ce soit, et que face au danger, il finirait toujours par fuir. C'était plus fort que lui, il n'y pouvait rien; Pouvait-on lui reprocher de ne pas vouloir se mettre en danger? Au moins, il n'était pas stupide, il avait sa tête pour réfléchir. Tête qu'il aurait sur le moment voulu remplacer par une boussole.

Ce n'était pas ses mathématiques et ses équations qui allaient le sortir de là, c'était sûr. Mais quelle galère...

Se figeant soudain, Soren tendit l'oreille, ses yeux grands ouverts. Il lui avait semblé entendre des bruis de pas, mais peut-être avait-il rêvé. Il resta ainsi une minute ou deux, avant de secouer sa tête de gauche à droite, maudissant son manque de courage. Il n'allait pas devenir paranoïaque, avec ça, tout de même? Il était plutôt mal parti, sinon. Inconsciemment, Soren posa sa main gauche sur le mur qui se trouvait le plus près de lui, et l'en enleva la seconde d'après, la secouant pour en faire partir la poussière qui s'y était accrochée. Oh, eh bien! Une des caractéristiques de cet endroit qu'il trouvait de plus en plus étrange avec le temps. Quand certaines pièces et certains couloirs de cet étrange manoir étaient impeccables, qu'il n'y avait pas le moindre grain de poussière sur les murs ou sur le sol, d'autres étaient aux prises avec des toiles d'araignées et de la poussière qu'on pouvait parfois voir danser dans l'air, autour de nous. Le jeune homme aux cheveux blonds grimaça, tout sauf rassuré. La vie au pensionnat n'était pas désagréable, à vrai dire, il s'était fait des amis, et il lui semblait avoir trouvé en ces personnes une sorte de deuxième famille. Son père et sa mère lui manquaient horriblement, mais leur absence ne le déterminait que plus encore à trouver le fin mot de cette histoire, qui s'éternisait un peu trop à son goût. Il avait croisé des personnes qui disaient être là depuis des années maintenant, et cette pensée lui avait glacé le sang. Il ne se voyait pas rester ici durant trois ou quatre ans, c'était bien trop! N'y avait-il vraiment pas de sortie? Cette porte était-elle bloquée à jamais? Il ne voulait pas avoir cette lueur de résignation dans ses yeux, comme l'avaient certains pensionnaires bloqués ici depuis trop longtemps. Il avait une vie de l'autre côté de cette porte, une vie qui n'était certes pas la meilleure au monde, mais une vie qu'il aimait par dessus tout, avec sa famille et ses amis, qui lui manquaient tous. Une vie qu'il comptait bien retrouver, et qu'il finirait pas retrouver, c'était impossible autrement. D'un bâtiment, on peut toujours s'échapper, il y a toujours une faille. Il suffisait de la découvrir, ce qui n'était malheureusement pas chose aisée dans le cas présent.

Perdu dans ses pensées, Soren n'avait ni vu ni entendu la jeune fille s'approcher de lui. Ce n'est que lorsqu'il entendit des bruits précipités de pas qu'il releva la tête, juste à temps pour voir une petite blonde se jeter dans ses bras, les larmes aux yeux. Soren, lui, n'osa plus bouger, ses yeux grands ouverts sous le coup de la surprise. On l'agressait? Non? Cette fille venait de...Se jeter dans ses bras? L'air complètement ahuri, ses paroles lui arrachèrent une mine incrédule. Comme si la situation n'était pas assez étrange comme cela, elle venait de l'appeler 'Yoan', 'grand-frère', ? Il n'en fallut pas plus à Soren pour en conclure qu'elle le prenait pour quelqu'un d'autre. Il était fils unique, il n'avait jamais eu de sœur. A sa naissance, le médecin avait déclaré à sa mère qu'elle ne pourrait plus jamais avoir d'enfants, et c'est pour cette raison qu'il avait du se passer de la compagnie d'un petit frère ou d'une petite sœur. Surtout que, bien qu'il ne pouvait pas voir son visage, cette fille semblait avoir son âge, approximativement. Et par dessus tout, il ne s'appelait pas Yoan, justement, mais Soren. Euh...Que dire, que faire? Il était gêné d'une telle méprise, et triste de devoir dire à cette jeune fille que, son grand-frère...Ça ne pouvait pas être lui.

« Hum, excusez-moi, mais vous devez vous tromper de personne. Je...Enfin, je n'ai pas de sœur, et je ne m'appelle pas Yoan... »

Sa voix sonnait hésitante, ce ton qui le caractérisait si bien d'ordinaire. Il ne savait pas qui était cette jeune fille, mais lui, il n'était certainement pas son frère. Il était vraiment...Désolé pour elle.

[Bwaaah...Je ferais mieux la prochaine fois.~]

{ It was the time when my hopes were falling down ~ }

U

« Hum, excusez-moi, mais vous devez vous tromper de personne. Je... Enfin, je n'ai pas de sœur, et je ne m'appelle pas Yoan... »

L

Lâche-le maintenant, tu n’as pas compris ?

« Je… je suis désolée ! » S’excusa-t-elle d’une voix étranglée en jetant un coup d’œil bleu, derrière les doigts qui peinaient à essuyer ses larmes, au jeune garçon « Je t’ai… enfin je vous ai pris pour… je suis désolée, tu… vous lui ressemblez... beaucoup… »

L

Ressaisis-toi Claris, ressaisis-toi. Ce n’est pas lui. Excuse-toi correctement, voyons ! Ne pleure pas, une fille qui pleure, c’est moche.

« Excusez-moi pour… ça. Je vous ai pris pour mon frère. »

O

« Je m’appelle Claris… Claris Linden. Et je suis désolée de vous être euh… rentrée dedans. » Reprit-elle d’un air plus assuré et plus proche de son attitude habituelle. Plus joyeux, en quelque sorte.

Ah, t'en fais pas, je suis pire que toi x)
Ohmygad, je viens de remarquer à quel point c'était flash, quand je postais avec Claris oO My eyes x3 xD

Et le pire, dans ce genre de situation, c'est qu'on se sent toujours coupable, en fin de compte. Soren, en tout cas, personnellement, se sentait mal pour la jeune fille qui s'était si brusquement écartée de lui, venant de toute évidence de se rendre compte de sa méprise. Le nom qu'elle avait prononcé résonnait encore dans son esprit, alors qu'il restait bêtement planté là, tentant tant bien que mal d'évaluer la situation. Yoan...C'était bien ce que cette jeune fille avait dit, n'est-ce pas? Yoan. Son grand-frère, comme elle l'avait soupiré, avec cette intonation tellement heureuse et soulagée à la fois. Soren faisait parti de cette catégorie de personnes qui détestaient voir pleurer les autres, quel que soit le motif de leur chagrin. Et il aurait pu se répéter mille fois que ce n'était aucunement sa faute si la blonde l'avait prit pour son frère, il aurait continué de se sentir aussi coupable que maintenant. Posant son regard bleu sur la jeune fille qui essuyait maladroitement des larmes qui menaçaient de rouler le long de ses joues, le cœur du jeune homme aux cheveux blonds se serra désagréablement. Elle pleurait...Évidemment, qu'elle pleurait. Si lui aussi avait pensé avoir retrouvé un membre de sa famille dans cet endroit, et que cet espoir s'était avéré être au final faux, il pensait qu'il en aurait eut les larmes aux yeux. Il n'avait peut-être pas de grand-frère qu'il aurait aimé retrouver, mais il avait toute une famille qui lui manquait depuis trop longtemps. Sûrement était-ce le cas de cette demoiselle également, à en juger par ses larmes, et le ton étranglé que sa voix avait prit pour s'adresser à lui:

« Je… je suis désolée ! Je t’ai… enfin je vous ai pris pour… je suis désolée, tu… vous lui ressemblez... beaucoup… »

Soren se mordit légèrement la lèvre, se demandant quoi faire. Il n'osait pas approcher la fillette aux cheveux blonds, sans trop savoir pourquoi. Elle n'avait pas l'air méchante, pourtant, loin de là. Bien qu'il ne pouvait trop en juger par ses sanglots et son visage à demi-caché, il aurait mit sa main à couper qu'elle devait même avoir un très joli sourire. Mais allez rire et sourire dans une situation pareille...Ce qu'elle fit néanmoins quelques instants plus tard, réussissant à décrocher un regard étonné à Soren, qui l'observa sans mot dire. De un, parce qu'il ne s'attendait pas à ce qu'elle prenne autant sur elle et accroche un si grand sourire à ses lèvres. Il était peut-être forcé, mais elle devait avoir du courage pour le maintenir de la sorte et ne pas laisser s'échapper de ses yeux bleus de nouvelles larmes. Et ensuite, car...C'était comme s'il s'était regardé dans un miroir, en quelque sorte. Si le Destin avait décidé de lui donner des traits féminins au lieu de traits masculins, alors certainement aurait-il ressemblé à la blonde qui lui faisait face. C'était...Déstabilisant, Soren devait l'avouer.

« Excusez-moi pour… ça. Je vous ai pris pour mon frère. »

Soren cligna une ou deux fois des yeux, avant de retrouver une expression à peu près convenable, affichant sur ses propres lèvres un demi-sourire. Il s'en était douté, ça. Et le jeune Allemande s'en serait même volontiers excusé à son tour si une petite voix dans sa tête ne l'en avait pas empêché au dernier moment, lui murmurant que ses excuses n'auraient rien eut à faire là. C'était sans doute vrai, se dit-il en continuant de détailler son interlocutrice, curieux. Ses vêtements lui semblaient bien spéciaux, maintenant qu'il y pensait, et il ne faisait aucun doute sur le fait qu'elle ne devait pas venir du même endroit que lui. A ça, jamais Soren ne s'habituerait; Rencontrer des animaux parlants à chaque coin de couloir lui paraitrait à jamais moins étrange que discuter avec une personne dont il pourrait être l'arrière grand-père, le petit-fils, ou même avec une personne venant d'un autre...Monde. Il ne devait pas être le seul dans son cas, néanmoins, ou du moins l'espérait-il. On a toujours du mal à croire en une autre réalité que celle qu'on, avait vécu jusqu'ici, n'est-ce pas?

« Je m’appelle Claris… Claris Linden. Et je suis désolée de vous être euh… rentrée dedans. »

Claris Linden? Aussi stupide que cela pouvait paraître, ce nom fit sourire un peu plus Soren, qui se senti immédiatement plus à l'aise. Ce nom lui rappelait une belle avenue de Berlin, qui malheureusement avait subie elle aussi les dommages de la guerre. Se répétant le nom de la demoiselle dans sa tête, il se félicita qu'il ne fut pas compliqué à prononcer, au contraire de certains autres, pour lesquels il peinait à trouver la bonne prononciation. Forcément, lui qui n'avait jamais rencontré d'Anglais ou de Roumains avant...Même s'il les entendait parler Allemand, leurs noms n'en restaient pas moins relativement étranges à ses yeux. Mais Claris Linden, c'était bien. Voyant que la dénommée Claris avait prit un ton plus assuré pour s'exprimer, et s'était redressée, l'air d'aller mieux, il décida de ne pas faire tâche en arborant une mine désolée au possible ou morose. Tout allait bien, tout allait bien!

Ou du moins, tout semblait aller bien. Soren se doutait bien que Claris devait encore être peinée d'avoir cru retrouver son frère.

« Mon nom est Soren Mülher, fit-il sans se départir de son sourire, n'osant toutefois pas se rapprocher de la blonde, qui s'était légèrement reculée en s'excusant, Vous n'avez pas à vous excuser, vous savez, ce n'est pas grave. Enfin, je l'espère. »

Il disait cela pour elle, évidemment, lui n'était pas tombé, n'avait pas été blessé d'une quelconque façon, tout allait bien. Hésitant un instant, il finit par ajouter, regardant Claris dans les yeux, ne désirant guère passer pour un malpoli en s'adressant au vide ou aux murs qui les entouraient:

« Vous cherchiez...Quelqu'un, peut-être? »

[Tsss. Le lycée me mange toute mon inspiration!xD]

{ ... }

H

« Mon nom est Soren Mülher, » Se présenta le pensionnaire d’un ton agréable. « Vous n'avez pas à vous excuser, vous savez, ce n'est pas grave. Enfin, je l'espère. »

C

C’est bien, petite fille.

« Non, non, tout va bien. Merci beaucoup. »

A

« Vous cherchiez...Quelqu'un, peut-être ? » La voix de l’Allemand tira la blondinette de ses pensées.
« Eh bien... à l’instant pas vraiment non, mais vu que je suis à la recherche de mon frère jumeau depuis que je suis arrivée ici… Quand je t’… vous ai vu j’ai fait la confusion. Tu… enfin, vous ne l’auriez pas vu par hasard ? Il est… »

C

« … enfin, il te ressemble… vous ressemble beaucoup beaucoup beaucoup. »

L

« Euh… je pourrais vous tutoyer ? » Demanda-t-elle d’un air implorant.

I

[Argh uu Moi c'est mon temps que ça bouffe ~]

Ça aurait pu être amusant d'avoir une soeur jumelle ou un frère jumeau, pensa Soren en continuant de sourire à Claris. Ou même d'avoir un frère ou une soeur tout court, mais n'était-ce pas quelque chose de merveilleux que de naitre tous deux au même moment, à peu de choses près? On disait beaucoup de mal des jumeaux dans le temps, et le jeune homme aux cheveux blonds avouait ne pas comprendre pourquoi. Il avait par le passé connu deux sœurs jumelles, très gentilles et se ressemblant trait pour trait, comme si elles avaient été la parfaite réflexion de l'autre dans un miroir. Troublant, mais les entendre rire ensemble avait rendu Soren quelque peu jaloux, lui qui avait toujours été fils unique, sans espoir un jour d'avoir une petite soeur ou un petit frère. Cela l'avait rendu triste dans un sens, oui, mais hors de question d'en parler à sa mère pour autant. Il savait bien que ce n'était aucunement sa faute si elle ne pouvait plus avoir d'enfants, et peut-être en souffrait-elle aussi énormément. En parler n'allait pas non plus miraculeusement lui faire tomber un petit frère dans les bras. Et puis, pensa Soren non sans ironie, il était tellement peu dégourdi qu'il n'aurait pas réussi à s'en occuper correctement. Quel fiasco ça aurait été! L'Allemand aux yeux bleus était persuadé qu'il n'aurait pas été un très bon modèle. C'était pour ça qu'un jumeau, avec qui l'on grandit et sur lequel l'on peut s'appuyer en cas de problème, était à ses yeux une perspective charmante.

Bien que le perdre aurait aussi signifié deux fois plus de douleur. N'était-ce pas comme perdre la moitié de son cœur? Soren ne parvenait pas à se visualiser précisément ce que cela pouvait faire qu'enterrer une partie de soi. Il pensait, confusément, que c'était un peu comme assister à son propre enterrement. Cette absence, par la suite, était-elle seulement supportable? Il ne savait pas. Soren n'avait jamais eu de frère ni de soeur, encore moins un jumeau, il ne pouvait que tenter de se représenter la douleur-En vain, il le savait bien. Mais ça avait été plus fort que lui lorsque Claris, reprenant la parole, lui avait dit qu'elle était à la recherche de son frère jumeau depuis qu'elle était arrivée au pensionnat. Yoan, c'était ça? Elle l'avait perdue, alors...Depuis combien de temps le recherchait-elle? Était-elle entrée ici avec lui? En ce cas, pourquoi avait-il disparu? Tant de questions se pressaient dans l'esprit de Soren, qui furent soudainement et brutalement balayées par le sourire crispé de Claris, qui semblait de toute évidence se retenir de rire...Ou de pleurer. Entre les deux, le jeune homme hésitait.

Tant qu'à faire, il préférait encore qu'elle se retienne d'éclater de rire; Si tant est qu'il n'était pas du à la tristesse et la frustration d'avoir pensé retrouver son frère, ce fameux éclat de rire.

« … enfin, il te ressemble… vous ressemble beaucoup beaucoup beaucoup. »

Alors, son frère jumeau lui ressemblait? Ceci paru tout à fait logique aux yeux de Soren, dans la mesure où la blondinette lui ressemblait également. Se posant pour réfléchir avec une mine soucieuse qui tentait malgré tout de rester souriante, il n'eut pas besoin de beaucoup de temps pour en conclure que jamais il n'avait vu passer le dit Yoann. S'il avait un jour croisé quelqu'un lui ressemblant autant, il s'en serait souvenu! Les histoires de Doppelgangers, sans l'effrayer à lui en faire faire des cauchemars et redouter tous les garçons de son âge aux cheveux blonds et aux yeux bleus, ne lui plaisaient guère pour autant. Uh...S'il lui ressemblait à ce point, peut-être une personne de son entourage l'avait-elle vu et l'avait prit pour lui?

Soren se promit d'étudier la question plus en détail lorsque l'expression de Claris se mua en une mine gênée et contrariée. Soren pencha sa tête sur le côté, intrigué. Hm?

« Euh… je pourrais vous tutoyer ? »

Soren considéra le jeune fille qui lui faisait face un instant, avant de hocher doucement la tête. Le tutoyer? Bien entendu, qu'elle le pouvait. Le jeune homme aux cheveux dorés ne s'était jamais offusqué qu'une personne de son âge le tutoie, c'était même plutôt normale, dans la mesure où il n'était pas une grande figure politique ou quoi que ce soit d'autre du genre. Lui, vouvoyait presque automatiquement tout le monde, mais il ne trouvait rien à y redire: Il avait des réflexes d'anciens, parfois, il le savait. Ou peut-être simplement la peur irraisonnée de ne pas plaire à son interlocuteur, de lui manquer de respect. C'était stupide, il le concédait, mais on ne se refaisait pas. Une vie entière ne serait pas parvenue à lui ôter tous ses défauts, qui semblaient décidément beaucoup se complaire chez lui!

« Me tutoyer? Oh, bien sûr...Ça ne me dérange pas du tout. »

Il hésita un court instant, avant de reprendre, soucieux tout de même du sort de la jeune fille qui lui était rentrée dedans et de son frère, qu'elle semblait chercher depuis un long moment:

« Il ne me semble pas avoir un jour croisé quelqu'un me ressemblant. Mais ça ne veut rien dire, peut-être que justement, quelqu'un la vu et, le prenant pour moi, n'y aura pas prêté attention...Ça fait longtemps que tu le cherches? »

Il avait hésité avant de dire tu, mais avait finalement opté pour cette forme plus familière, espérant qu'elle ne s'en formaliserait pas. Ni de ça, ni du fait qu'il lui pose ces questions, il ne savait pas si c'était trop indiscret ou non...Peut-être aurait-il mieux fait de se taire? Mais il ne pouvait pas la planter là et s'en retourner sans rien faire...Elle avait l'air gentille. Et triste, aussi.

Mais, quand même...Si son frère était dans ce bâtiment, il ne pouvait pas ignorer qu'elle le cherchait, non? Alors pourquoi ne rejoignait-il pas sa soeur? Soren s'interdit de penser qu'il pouvait ne pas être ici ou qu'il pouvait lui être arrivé malheur entre temps. Non, non. Il n'aimait pas les histoires qui se finissaient mal, c'était...Tellement injuste.

{ So you're really nice, aren't you ? ^^ }

E

« Me tutoyer ? Oh, bien sûr...Ça ne me dérange pas du tout. »

Yaattaaa !

« Il ne me semble pas avoir un jour croisé quelqu'un me ressemblant. Mais ça ne veut rien dire, peut-être que justement, quelqu'un la vu et, le prenant pour moi, n'y aura pas prêté attention...Ça fait longtemps que tu le cherches ? »

A

« Depuis peu de temps avant que je sois entrée. A vrai dire, j’étais à sa recherche lorsque j’ai poussé la porte. »

E

« C’est gentil de t’inquiéter. » Et un sourire à la Claris, rayonnant, chaleureux, comme un éclat de soleil. Nulle tristesse dans son expression. « Ne t’en fais pas si tu ne l’as pas vu, ce n’est pas grave. S’il est là je finirai bien par le retrouver de toute façon. »

C

« Tu es vraiment gentil comme garçon, non ? »

T

Scuse moiiii TwT J'suis désolée du retard. J'ai arrêté pour taffer mon bac et j'ai dû m'en remettre après ~

Sujet: Re: Is it you ? [Soren Mülher] Dim 4 Sep 2011 - 0:44

« Depuis peu de temps avant que je sois entrée. A vrai dire, j’étais à sa recherche lorsque j’ai poussé la porte. »

Ah? Soren ne pu s'empêcher de se demander depuis combien de temps elle le cherchait à l'extérieur, mais trouva la question indiscrète, et ne se permit par conséquent pas de la poser. Ainsi, Claris avait perdu son frère dans le Pensionnat, et était actuellement à sa recherche. Était-elle certaine qu'il était ici? L'avait-elle vu pousser la porte? Si tel était le cas, alors il ne devait pas être bien loin. Le jeune Allemand ne savait pas combien de pièces et de couloirs cet endroit pouvait posséder exactement-Bien qu'il devina que le nombre devait être impressionnant-, mais si Yoan était ici, alors quelqu'un finirait forcément par le voir. Les couloirs avaient beau sembler interminables, ils avaient un bout, et ne débouchaient pas sur d'insondables ténèbres. Sans compter que les rumeurs, dans ces espaces confinés, circulaient à la vitesse de la lumière.

Claris fit un pas en arrière, l'air nullement inquiète ou triste à présent. Le grand sourire qu'elle lui adressa le rassura énormément, car Soren s'inquiétait pour elle. Si elle avait perdu son frère et ne le retrouvait pas, ça devait la chagriner. Il ne savait pas si ce sourire était un masque qu'elle s'imposait pour ne pas inquiéter les autres ou le reflet d'un espoir sincère, mais en tous les cas, Soren trouvait cela admirable. Ceux qui parvenaient à faire face à leurs malheurs sans s'en plaindre sans cesse gagnaient en général son admiration.

« C’est gentil de t’inquiéter. Ne t’en fais pas si tu ne l’as pas vu, ce n’est pas grave. S’il est là je finirai bien par le retrouver de toute façon. »

C'était un fait. Il fallait que Claris soit forte, ça pouvait prendre du temps. Mais au bout du compte, s'ils persévéraient dans leurs recherches, ils finiraient par vite le retrouver! Soren ne savait pas pourquoi il prenait autant à cœur la disparition du frère de Claris. Il ne la connaissait pas, ni elle ni Yoan, et pourtant. Pourtant. Peut-être que s'il avait été à la place de la jeune fille au sourire rayonnant, il aurait aussi voulu qu'on l'aide.

« Tu es vraiment gentil comme garçon, non ? »

Le sourire de Soren disparu à ces mots, remplacé par une expression étonnée, puis presque immédiatement après, gênée. Gentil? Ah ah...Sans doute, songea-t-il, ne sachant que répondre à cela. Le jeune homme aux cheveux blonds ne se jugeait pas particulièrement aimable, mais il avait tendance à être relativement pessimiste en général. Il était loin d'être parfait, et pouvait citer ses défauts plus aisément que ses qualités. Et quand quelqu'un moi reconnaissait ouvertement une quelconque qualité, ça le gênait d'autant plus quand il pensait ne pas la posséder. Gentil, il espérait l'être assez. Claris aussi était bien gentille: Il avait connu des personnes qui rejetaient votre aide d'un simple geste de la main, comme si vous n'étiez qu'un vulgaire insecte ne méritant pas une once de leur attention. Ou d'autres personnes qui se croyaient plus forte et montraient les dents quand on faisait mine d'apercevoir leurs larmes.

C'était décidément trop complexe de deviner comment notre interlocuteur allait réagir, quand on ne le connaissait pas. Heureusement que Claris était aimable!

« Eh bien, j'espère! Toi aussi, tu es très gentille. On retrouvera forcément ton frère, ce n'est pas comme si les couloirs s'étendaient à l'infini... »

Quoi qu'il commençait à en douter. Regardant soudain autour de lui, il fronça les sourcils. Ah oui, c'était vrai...Avant que Claris ne lui saute subitement dessus, il était perdu. La dure réalité revenant à la charge, il poussa un petit soupir.

« Enfin, il faudrait d'abord qu'on se retrouve nous-même. Parce qu'ici, c'est loin d'être évident. »

Jolie façon de dire que tu es perdu, pensa Soren, non sans ironie.

[Et moi donc. On devrait penser à m'abattre.ç___ç]

Sujet: Re: Is it you ? [Soren Mülher] Dim 18 Sep 2011 - 21:16

{ Qui m'aime me suive ! Oupah }

C

« Eh bien, j'espère ! Toi aussi, tu es très gentille. On retrouvera forcément ton frère, ce n'est pas comme si les couloirs s'étendaient à l'infini... »

E

« Enfin, il faudrait d'abord qu'on se retrouve nous-mêmes. Parce qu'ici, c'est loin d'être évident. »

L

« Je suis sûre que c’eeeeeest… par là ! » S’exclama l’adolescente en cessant brusquement de tourner sur elle-même pour pointer d’un index résolu une direction dont le choix était dû au pur hasard. « Allons-y ! » Continua-t-elle en s’élançant dans ce sens avec enthousiasme et une foi digne d’admiration.

[Nous sommes juste irrécupérables xD]

Sujet: Re: Is it you ? [Soren Mülher] Jeu 13 Oct 2011 - 18:41

Soren ne pensait pas avoir été un jour sérieusement perdu dans sa vie. Enfin, c'était surtout qu'il pensait qu'il n'avait jamais vraiment pu en avoir l'occasion; Sa maison à Berlin n'était certes pas petite, mais était loin d'être suffisamment grande pour pouvoir s'y perdre. A la rigueur, s'il était descendu à la cave sans lumière, peut-être n'aurait-il pas réussit immédiatement à retrouver la sortie, mais ça n'aurait été qu'une question de minutes avant qu'il ne passe le pas de la porte dans le sens inverse. Ici, en revanche, retrouver son chemin était plutôt une question d'heures que de minutes, au grand dam de Soren. Voir même de jours, on ne savait jamais. Les couloirs étaient immenses et nombreux, se croisant et se recroisant inutilement à d'aussi nombreux endroits. Même Berlin n'était pas tant un labyrinthe que ce maudit endroit! Si encore Emrys ou Mathias avaient été là...Ou même Selenda...Quoi qu'il n'était pas sûr qu'ils auraient pu s'y retrouver. Selenda pouvait se téléporter, non? Le jeune homme aux cheveux blonds se prit à se détester pour ne pas posséder un pouvoir plus utile. Peut-être que son reflet, vu qu'il était son exacte contraire, connaissait le chemin; Mais comme il semblait adepte de la méchanceté gratuite, il ne leur aurait sûrement pas dit, de toute manière.

Observant avec intérêt Claris faire la girouette, Soren se demanda si elle savait où elle se trouvait, ou tentait juste de s'y retrouver. Ce n'était pas une mince affaire, c'était clair. Il y avait trois couloirs, en plus, pour ne rien arranger. Claris venait de l'un et lui d'un autre, mais ça ne voulait pas dire que le troisième était le bon chemin. Peut-être auraient-ils du se mettre à crier pour attirer l'attention de quelqu'un? S'ils avaient été en ville ou dans un espace plus réduit, ça aurait pu marcher. Mais là...

Est-ce que ces couloirs avaient seulement une fin?

« Je suis sûre que c’eeeeeest… par là ! (Soren suivit du regard la direction qu'indiquait à présent la blondinette, peu convaincu malgré l'enthousiasme qui animait la voix de cette dernière) Allons-y ! »

Avant qu'il ait eut le temps de répliquer quoi que ce soit, Claris s'élança dans le couloir qu'elle avait désigné, avec une énergie que Soren commençait décidément à admirer. L'Allemand aux yeux bleus lui emboita vivement le pas, ne désirant pas se faire distancer. Il ajusta sa démarche à la sienne afin de pouvoir être à sa hauteur, songeant que de toute façon, ils finiraient forcément par arriver quelque part. Une fois que les couloirs et les meubles leur sembleraient familiers, ils pourraient plus aisément se repérer et retrouver leur chemin. Après...Où iraient-ils? Soren ne savait pas ce que faisaient ses amis, aujourd'hui, car il lui arrivait d'aller marcher seul, pour se détendre. La solitude avait du bon quand on était en état de l'apprécier. S'il restait absent trop longtemps, peut-être que Mathias s'inquiéterait, et irait le dire à Emrys, qui demanderait à Iwasara si elle ne l'avait pas vu, à moins qu'Iwasara et Emrys étaient ensemble en ce moment même, auquel cas ils pourraient être tenté d'aller poser la question à quelqu'un d'autre...Soren sourit à cette pensée. Si ses amis s'inquiétaient pour lui, ça voulait dire qu'ils tenaient à lui.

Il tourna alors sa tête blonde vers Claris pour lui poser une question.

« Tu es ici depuis longtemps, Claris? Parce que je n'ai pas l'impression de t'avoir déjà vu avant...Ou alors, à peine. »

Tellement à peine qu'il ne s'en souvenait pas, dans ce cas. Quoi qu'il était loin de connaître tous les pensionnaires de cet étrange manoir. Certains sortaient à des heures improbables, d'autres ne sortaient pas du tout...Il ne faisait pas non plus attention à chaque personne qui passait à côté de lui. Pour autant, la jeune fille aux grands yeux bleus ne lui disait rien. Ah...C'est vrai que ça faisait un moment qu'il était ici, lui, pour sa part. Comme le temps passait vite. Cette pensée lui serra le cœur, car il n'avait toujours pas le moindre indice qui aurait pu lui indiquer un moyen de sortir d'ici et rentrer chez lui. Assez pitoyable, comme résultat.

Sujet: Re: Is it you ? [Soren Mülher] Dim 23 Oct 2011 - 23:17

{ … }

C

« Tu es ici depuis longtemps, Claris? Parce que je n'ai pas l'impression de t'avoir déjà vu avant...Ou alors, à peine. »

L

« Non, enfin, pas trop. Enfin, deux mois quoi. Mais je me suis perdue plein de fois et j’ai pas rencontré beaucoup de gens alors c’est sûrement normal. Mais je vais me rattraper à partir de maintenant ! » S’exclama-t-elle en soufflant par le nez avec détermination. « Enfin si on arrive à retrouver la civilisation, déjà. »

S

« Et toi, tu es là depuis longtemps ? Tu t’es fait des amis ? Tu es rentré tout seul ou avec des gens que tu connaissais déjà ? Ca te manque, dehors ? »

E

« Tu as une amoureuse ? » Demanda-t-elle soudain avec un sourire qui sur d’autres lèvres aurait pu être qualifié de carnassier, en se penchant vers lui.

H

Sujet: Re: Is it you ? [Soren Mülher] Mar 8 Nov 2011 - 0:33

« Non, enfin, pas trop. Enfin, deux mois quoi. Mais je me suis perdue plein de fois et j’ai pas rencontré beaucoup de gens alors c’est sûrement normal. Mais je vais me rattraper à partir de maintenant ! Enfin si on arrive à retrouver la civilisation, déjà. »

Oui, songea Soren en souriant, il était certain que s'ils ne parvenaient pas à retrouver des pièces connues telles que le salon ou la cuisine, Claris n'aurait pas l'occasion de se faire beaucoup d'amis. Rares étaient les personnes qui s'essayaient à l'orientation dans les longs couloirs du pensionnat par plaisir. S'ils croisaient quelqu'un en chemin, Soren mettrait sans hésitation sa main à couper que cette personne était aussi perdue qu'eux. Enfin, positiver était le premier pas vers la réussite, et accessoirement vers la bonne humeur, aussi s'interdit-il de penser qu'ils pourraient ne jamais revoir la décoration criarde et voyante du GGL. A continuer d'emprunter des couloirs, ils arriveraient forcément quelque part. Après, restait à savoir où. Le jeune Allemand n'avait pas particulièrement envie d'inaugurer de nouveaux couloirs ou de nouvelles pièces, il devait l'avouer.

Ainsi, cela faisait deux mois que Claris était ici. En comparaison des quelques années des plus anciens pensionnaires, ça ne faisait en effet pas trop de temps qu'elle errait au hasard des caprices de cette bâtisse enchantée. Lui-même pourtant, à son arrivée, avait été le premier à décréter que rester deux semaines, c'était presque autant que toute une vie et qu'il ne pourrait jamais s'y habituer, à cet enfermement perpétuel. Puis il s'y était fait, et au final, ce n'était pas si terrible que ça: On se faisait des amis, et le temps passait bien plus vite. Même si, malgré tous ses efforts, il ne parvenait pas à oublier que toute sa vie se trouvait derrière la porte scellée du hall d'entrée.

« Et toi, tu es là depuis longtemps ? Tu t’es fait des amis ? Tu es rentré tout seul ou avec des gens que tu connaissais déjà ? Ça te manque, dehors ? »

Soren ouvrit de grands yeux ronds, couvant Claris d'un regard étonné. Eh bien, la blondinette avait décidément un débit de parole extraordinaire! Est-ce qu'il était censé répondre à tout ça? Repensant aux premières personnes qu'il avait croisées ici, il se dit qu'il n'avait pas du être moins insistant que Claris, au final. Pas envers Mathias, qui venait juste d'entrer comme lui, mais envers Emrys par exemple, qu'il avait assommé de questions qui auraient pu, dans un autre contexte, paraitre stupides.

Chacun avait besoin de se rassurer, il imaginait, et quoi de mieux que poser des questions aux anciens pour ça? Quoi que, remarqua-t-il, Claris n'avait pas particulièrement l'air perdue ou effrayée. Ou alors, elle le masquait très bien derrière sa bonne volonté. Mieux qu'il ne le ferait jamais.

« Tu as une amoureuse ? »

Le jeune homme aux cheveux blonds sursauta en entendant la nouvelle question de Claris, et lança un regard véritablement effaré à sa compagne, avant de prendre les couleurs typiques d'une personne mortellement gênée. Une amoureuse? S'il y avait bien un sujet qu'il ne fallait pas aborder avec Soren sous peine de le gêner, c'était bien l'amour! Tout du moins, quand ça s'adressait à lui. Les histoires d'amour des autres, il les trouvaient passionnantes. Mais dès que ça le touchait d'un peu trop près, pouf, il n'y avait plus personne. Ce n'était pas de sa faute... Il était bien trop timide.

« Non, je n'ai pas du tout d'amoureuse... Non non. Même dehors je n'en avais pas, alors à l'intérieur... »

Il s'arrêta de parler, et toussota pour se redonner un semblant de contenance. Soren et les relations amoureuses, c'était... Tout sauf une histoire. Il n'y avait pas grand chose à raconter, dans les faits. Ou rien qui date de son adolescence, donc rien de sérieux.

« Mais par contre, j'ai des amis ici. Comme je suis rentré seul, j'étais un peu perdu au début, mais maintenant, ça va beaucoup mieux, même si le dehors me manque beaucoup. Hum... Pourquoi? Tu as un amoureux, peut-être? »

Voyant que le couloir allait bientôt tourner, Soren cru bon de prévenir Claris par un petit geste de la main. Oui, comme elle avait eut la bonne idée de se mettre devant lui et marcher à reculons, elle ne le verrait certainement pas arriver. La collision, pensait Soren, ne serait pas très agréable.

« Attention à toi, le couloir va bientôt bifurquer. »

Sujet: Re: Is it you ? [Soren Mülher] Dim 20 Nov 2011 - 17:38

{ Let's always laugh together
Even on the long road we walk }

S

« Non, je n'ai pas du tout d'amoureuse... Non non. Même dehors je n'en avais pas, alors à l'intérieur... »

A

« Mais par contre, j'ai des amis ici. Comme je suis rentré seul, j'étais un peu perdu au début, mais maintenant, ça va beaucoup mieux, même si le dehors me manque beaucoup. Hum... Pourquoi ? Tu as un amoureux, peut-être ? »

C

« Ah ! Euh, non… non, je voulais dire, euh… c’est bien que tu sois amou… non, que tu aies des amis, moi j’en ai pas des amis… des amoureuses… non, enfin, j’veux dire… » Balbutia-t-elle frénétiquement, manquant même trébucher sur ses propres pieds.

L

Et pourtant elle avait embrassé son propre frère.

« Non, je n’ai pas d’amoureux. » S’entendit répondre la petite fille d’un ton curieusement calme, comme à travers un fin nuage de brume.

U

là

« Aïe ! » Laissa-t-elle fuser en se frottant énergiquement l’épaule. Puis elle laissa retomber sa main et revint se ranger sagement près de Soren en fronçant les sourcils. « Je pense que dans l’autre sens c’est mieux, finalement. »

Q

« Tu vois, tu vois ! J’en étais sûre ! On est sortis ! » Elle laissa retomber ses bras sans cesser de sourire, mais une lueur de contrariété vint assombrir son expression. « Même si je ne sais pas du tout où on est, en fait. »

L'amour, ce n'était pas un sujet sur lequel Soren aimait être lancé. Pas quand ça le concernait, pas quand on lui demandait son avis. C'était stupide, non ? Pourtant, il n'y pouvait rien. Ça le faisait rougir, ça l'embarrassait, et il en balbutiait sans pouvoir se rattraper. Il n'avait pas eu de grande sœur pour lui expliquer à quel point l'amour était une chose merveilleuse, et qu'avoir des enfants et se marier (peut-être dans l'autre sens, eh) l'était tout autant, la concrétisation d'une partie de notre vie et le début d'une autre. Ni de petite sœur pour l'embêter à ce sujet avec un grand sourire taquin. Sa mère, à qui jamais il n'avait ressemblé, que ce soit physiquement ou mentalement, était une femme plus vive que romantique. Quant à son père, il était trop gêné pour aborder le sujet. Leurs élans de tendresse, bien que présents, avaient toujours été discrets. L'amour, ce n'était pas quelque chose dont Soren avait beaucoup parlé. Pas quelque chose dont il s'était, à vrai dire, beaucoup préoccupé. Si un jour il devait l'être, il le serait, et c'était tout. De plus, ces dernières années n'avaient pas été idéales pour les siens, bien trop troubles pour qu'il puisse songer à autre chose que ce lendemain dont il pouvait soudainement être privé.

Bien sûr, ici, tout était différent. Sa famille n'était pas là, ses proches non plus. La guerre avait disparue en même temps que tout ce qu'il avait connu, laissée loin là-bas, de l'autre côté de la porte qui refusait de s'ouvrir. Le pensionnat étant uniquement composé de jeunes hommes et de jeunes femmes, pas tous très matures malheureusement, le sujet risquait de revenir plus souvent sur le tapis qu'il ne le désirait. Et d'ailleurs, il allait devoir apprendre à ne pas retourner les questions qu'il n'aimait pas qu'on lui pose, car ce n'était pas très fin. Voyant Claris adopter à son tour la couleur d'une jolie tomate, il s'insulta mentalement. Il aurait peut-être mieux fait de se taire et laisser le sujet de côté, au lieu de le ramener tout seul, comme un imbécile.

« Ah ! Euh, non… non, je voulais dire, euh… c’est bien que tu sois amou… non, que tu aies des amis, moi j’en ai pas des amis… des amoureuses… non, enfin, j’veux dire… »

Oulà. Effectivement, il aurait mieux valu ne rien dire. La gêne de la blondinette était visible, autant sur son visage que dans le ton de sa voix. Soren se sentit honteux, car il savait bien comment elle devait se sentir, la pauvre, et c'était sa faute. Comme il n'était pas homme à tirer plaisir de la revanche ou de la gêne des autres, il ne trouva en aucun cas cela 'bien fait' pour Claris. Une telle pensée ne lui effleura pas même l'esprit. Seul régnait dans son esprit ce sentiment de culpabilité, pour avoir mit la fillette dans l'embarras. Il disparu cependant immédiatement, comme balayé par un glacial coup de vent, quand Claris ouvrit la bouche pour reprendre la parole.

« Non, je n’ai pas d’amoureux. »

Le regard bleu de Claris était perdu dans le vague, comme si elle ne le voyait plus. Ni lui, ni les mur qui les entouraient. Sa voix, plus grave, plus posée, ne ressemblait pas à celle rapide et enjouée avec laquelle elle enchainait les questions. Claris sembla, l'espace d'un très court instant, ne plus être Claris. Les sourcils de Soren se froncèrent, mais il n'eut pas le temps de s'inquiéter plus. Le visage de la blonde s'anima de nouveau, et l'Allemand aux cheveux dorés se demanda s'il n'avait pas rêvé. L'instant d'après, de toute manière, Claris se prenait le mur dans l'épaule, elle qui n'avait pas été assez vive pour enregistrer à temps son avertissement. Soren l'entendit pousser une petite plainte surprise, et un sourire mi-amusé, mi-désolé étira ses lèvres. Ah ça, forcément... Elle revint se placer à ses côtés, avouant que marcher à l'endroit était sans doute mieux, et Soren ne pu que doucement hocher la tête pour appuyer ses propos. Qu'elle s'assomme au prochain tournant aurait été plutôt embêtant, n'est-ce pas ? Dans ce sens, elle voyait au moins où elle allait.

Quelques minutes s'écoulèrent en silence, minutes durant lesquelles Soren mit son cerveau à plus ou moins forte contribution. Les couloirs menaient toujours quelque part, c'était un fait. Seulement, ce pensionnat était tellement étrange... Que feraient-ils si, au bout du chemin, ils ne trouvaient qu'un mur de pierre ? Les doutes de Soren furent néanmoins dissipés quand lui et son amie débouchèrent dans une pièce meublée de nombreux sofas et canapés. Ah, enfin ! Claris, tout aussi soulagée que lui, se mit à tournoyer pour exprimer sa joie. Lui, qui n'était pas aussi expressif, se contenta de pousser un petit soupir de soulagement.

« Tu vois, tu vois ! J’en étais sûre ! On est sortis ! Même si je ne sais pas du tout où on est, en fait. »

Soren regarda encore un peu autour de lui, rassuré. A partir d'une pièce, il était plus aisé de se retrouver dans le pensionnat. Ils pouvaient croiser du monde, ou que savait-il... Le blond retrouvait maintenant une certaine assurance, bien qu'ils n'avaient aucune garantie de ne pas se perdre de nouveau.

« Ce n'est pas grave, on va réussir à s'y retrouver, maintenant. J'espère. Mais... Est-ce que tu veux aller quelque part en particulier, au fait? »

Tout à coup, l'Allemand repensa à son AEA, qui devait toujours dormir sous un arbre dans le parc. Ce feignant. Il allait s'inquiéter s'il ne revenait pas. Enfin, s'il l'avait accompagné, il n'aurait pas à s'inquiéter, dans les faits. Au pire, il irait enquiquiner Emrys ou Mathias, rien de bien grave.

Sujet: Re: Is it you ? [Soren Mülher] Mer 11 Jan 2012 - 23:37

{ … }

C

« Ce n'est pas grave, on va réussir à s'y retrouver, maintenant. J'espère. Mais... Est-ce que tu veux aller quelque part en particulier, au fait ? »

E

« Je voulais, mais je ne m’en souviens plus. Mais à partir du salon, je saurai m’y retrouver de toute manière, où que je veuille aller ! Dis… »

S

« Ça t’embête si je reviens te voir après ça ? J’aimerais beaucoup me faire encore plus d’amis ici. Et quand j’aurai retrouvé mon frère, je pourrai te le présenter ! Je suis sûre qu’il te plaira, il est tellement gentil ! »

A

Sujet: Re: Is it you ? [Soren Mülher] Sam 31 Mar 2012 - 18:37

Claris poussa un petit gémissement plaintif comme toute réponse à sa question, et Soren haussa un sourcil intrigué. Oh, il n'était pas un expert dans les différentes significations des soupirs et gémissements en tout genre, mais en général, le proverbe 'cœur qui soupire n'a pas ce qu'il désire' illustrait assez bien le propos. Claris ne savait pas où se rendre précisément ? Si tel était le cas, ce n'était pas si grave, le pensionnat était bien assez grand pour trouver une salle qui convienne à la demoiselle aux cheveux blonds.

« Je voulais, mais je ne m’en souviens plus. Mais à partir du salon, je saurai m’y retrouver de toute manière, où que je veuille aller ! Dis… »

Oh. Si elle savait s'y retrouver de toute manière, alors tout allait bien. Pas comme lui, qui risquait de se perdre dès qu'il aurait mit un pied hors de cette maudite pièce. La fin de la phrase de son amie fit se concentrer Soren sur le visage de Claris, éclairé par un sourire qui semblait ne jamais la quitter. Dans ces conditions, difficile de ne pas lui renvoyer une expression semblable. Elle croisa les mains dans son dos, lui demandant la seconde d'après, d'une voix franche dans laquelle le jeune Allemand ne distinguait ni hésitation ni timidité:

« Ça t’embête si je reviens te voir après ça ? J’aimerais beaucoup me faire encore plus d’amis ici. Et quand j’aurai retrouvé mon frère, je pourrai te le présenter ! Je suis sûre qu’il te plaira, il est tellement gentil ! »

Le blond ne prit pas même la peine de réfléchir avant de hocher la tête. Qu'il refuse qu'elle revienne le voir n'était pas envisageable pour lui, après tout, Claris était aimable et vive, et discuter avec elle pouvait être gênant tant elle était un moulin à paroles, mais ça avait le mérite de le détendre et lever son esprit de ses soucis quotidiens. De plus, il ne doutait pas un instant que Yoan était aussi gentil que sa sœur. Il n'avait jamais encore croisé quelqu'un qui lui ressemble au point qu'on puisse le confondre avec cette personne... Parler à son quasi sosie devait être amusant, non ? (Non, ça veut juste dire que tu vas mourir, ah ah). Mis à part les erreurs qu'une telle ressemblance pouvait engendrer. Et encore, ce n'était pas si gênant ! Après tout, c'était grâce à une erreur de ce genre qu'il avait croisé Claris. Et il s'en estimait heureux.

« Ça ne m'embête pas du tout, finit-il par répondre, et j'espère que tu retrouveras vite ton frère. Il faudra lui dire de ne plus te faire peur comme ça. »

Sourire. Et de ne plus te quitter, aussi, songea-t-il. Ce n'était jamais drôle de perdre quelqu'un à qui l'on tenait, Soren en savait quelque chose. Peut-être était-ce même pire lorsque l'on savait cette personne proche de nous, et qu'on ne pouvait même pas la regarder, lui tenir la main. Au moins, Yoan était ici, et tant qu'il était dans ce bâtiment, le retrouver était possible. Claris lui mettrait la main dessus à un moment ou à un autre. Et pour elle, parce qu'elle était si gentille et positive même dans une telle situation, Soren espéra que ce serait bientôt. Très bientôt.

{WTF. Je n'avais pas répondu ici. Il ne devait pas y avoir que des pommes dans mes compotes, visiblement... Désolée!}

{ … }

S

« Ça ne m'embête pas du tout, et j'espère que tu retrouveras vite ton frère. » Sourit Soren. « Il faudra lui dire de ne plus te faire peur comme ça. »

E

« Oui ! Super ! Génial ! Bon, alors, on y va ? »

D

Personal End

{Bon voilà, désolée pour la fin sans originalité, mais j'avais vraiment plus d'inspi x})

Voir Claris sourire était agréable, mais la voir gesticuler l'était bien moins. Pas que Soren détestait sa vivacité, seulement, elle lui faisait peur à danser comme ça au milieu de la pièce. La couvant d'un regard amusé où pointait une lueur d'inquiétude, il tendit un bras vers elle lorsqu'elle se cogna et manqua de trébucher, avant de le ramener le long de son corps avec un soupir soulagé. Claris continuait encore et toujours de sourire, quand bien même elle avait faillit joliment tomber à la renverse. Il n'aurait plus manqué qu'elle se torde la cheville... Ça ne les aurait pas arrangés. Quelle tête aurait fait Emrys s'il l'avait vu revenir de sa promenade avec une jeune fille blessée au bras ! Même si l'idée paraissait amusante, toutefois, le jeune Allemand savait qu'il n'en aurait rien été si cela s'était vraiment passé.

Heureusement, Claris gambadait toujours avec autant d'enthousiasme: Aucune foulure ni rien de ce genre en vue.

« Oui ! Super ! Génial ! Bon, alors, on y va ? »

Soren hocha la tête, mais eu un instant de blanc quand Claris se dirigea vers le couloir qu'ils venaient de quitter. Le jeune homme lui lança un regard intrigué, alors qu'il tentait de comprendre. Elle ne voulait tout de même pas qu'ils fassent le chemin inverse, tout de même ? Maintenant qu'ils avaient trouvés une trace de civilisation, ça aurait été stupide. Tout ceci ne semblait être au final qu'une méprise de la part de la blondinette, qui passa en coup de vent devant lui pour passer par l'autre sortie. Le garçon aux yeux bleus laissa s'échapper un petit rire amusé. Se perdre n'était plus une perspective si effrayante que ça, avec Claris à ses côtés. Soren emboîta le pas à sa nouvelle amie dans le couloir, sa détermination revenue au pas de course. Il laissait derrière lui la pièce accueillante pour parcourir de nouveaux couloirs, jumeaux de tous ceux par lesquels il était passé jusqu'ici; Sauf que ceux-là, se dit-il avec une soudaine conviction, les mèneraient lui et Claris là où ils le voulaient.

End.~

{Cette fin là est très bien, je n'aurais pas fait mieux °°}

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