La bonne blague. [libre]

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La porte se referma doucement derrière Majken. Cela faisait un an qu'elle voyageait. Un an. Elle en avait vu des hôtels miteux, des hôtels crasseux, des hôtels qui n'inspiraient pas du tout confiance. Celui-là ne payait pas de mine de l'extérieur, mais c'était toujours mieux que rien. L'important était d'avoir un toit pour la nuit, le reste elle s'en fichait. Toujours voir le bon côté des choses, c'était sa politique.

Ce soir là, la jeune femme était particulièrement fatiguée. Elle avait passé toute la journée à crapahuter et elle ne voulait qu'une chose : un lit. En arrivant dans le hall d'entrée pourtant, surprise. Ah, ça, cet hôtel cachait bien son jeu ! Cette pièce était tout simplement sublime. Majken commença à sentir l'excitation monter en elle. Elle ne savait pas où elle était tombée mais boudiou, c'que ça avait l'air bien ! Elle avança au centre de la pièce et contempla l'environnement dans lequel elle se trouvait, tournant sur elle-même. Des étoiles dans les yeux.

Mais attendez. Elle avait beau regarder encore et encore, elle ne voyait pas la réception. Elle s'était peut-être trompé d'entrée après tout. Ah ! Un tableau accroché au mur. Des feuilles punaisées. Peut-être le début d'une explication. Majken s'avança. Lut. Eclata de rire. C'était une blague, hein ? En tout cas, elle était bonne ! Comme si elle était prise au piège dans cette demeure... N'importe quoi. En tout cas, ça n'avait pas l'air d'être un hôtel. Bon. Tant pis. Au moins elle aura été victime d'une bonne plaisanterie.

Enfin c'était drôle cinq minutes mais quand la porte lui résista, Majken ne trouva plus cela vraiment amusant.

"Allez quoi, ouvrez-moi !"

La demoiselle insista un peu mais se rendit compte bien vite que cela ne servait à rien. Elle retourna devant le tableau et lut de nouveau les feuilles accrochées dessus. Elles lui annonçaient qu'elle était enfermée dans ce "pensionnat", qu'elle allait découvrir qu'elle avait un pouvoir magique et rencontrer un ami oublié. Bon. Il y avait aussi une photo d'un groupe de filles qui paraissaient bien s'amuser, et un mot d'un soi-disant fantôme. Un fantôme qui écrirait un mot ? Comment ferait-il pour attraper un stylo ? C'était invraisemblable. Majken se concentra sur la photo ; ça devait être ces filles qui étaient à l'origine de la blague mais en attendant, elle était toujours coincée là.

Voir le bon côté des choses, voir le bon côté des choses... Des bruits de gouttes tombant sur le toit de la bâtisse ainsi que sur les fenêtres se firent entendre. Le bon côté de la chose : elle était abritée de la pluie. Parfait !

Qu’existe-il de plus merveilleux que le chant d’un oiseau pour vous distraire de votre tâche ? Sa signification, évidemment. Oui. Jamais Mei’, merveilleuse hirondelle qu’elle est, ne viendrait me déranger pour une quelconque futilité. En l’occurrence, son retour n’annonce qu’une chose. Un pensionnaire vient d’arriver ! Joie. Et le hasard voulu que ce soit maintenant, à l’instant même où je termine d’écrire mon journal – en excluant le fait que cela fait deux heures que j’attends ça et que j’ai réécris ce dernier passage en trois langues pour passer le temps. Bien, ne faisons pas attendre notre victime trop longtemps ; elle pourrait s’échapper. Ahah.

Alors, à en juger par son cri désespéré, elle vient de comprendre sa situation. Elle. Une fille, d’ailleurs. Bon. Où est-elle ? Ah, ici, non loin du tableau. Parfait, elle semble l’avoir lu ! Moins d’explications à fournir, du coup. Mais elle n’y croit pas. Ça se voit, ça s’entend. En fait, cela tombe sous le sens. C’est sans doute une de ces moldus. Comment, par Merlin, font-ils pour nier si facilement la douce sorcellerie ? On devrait les plaindre d’être si ignorants. Enfin, vous, plaignez-les. Moi, je sais m’arranger à merveille de ce trait.

Donc, disions-nous, une jeune femme. Pas particulièrement attirante. Passablement banale, peut-être désirable en de propices circonstances. Jack est mieux. Passons… Damn. Elle m’a repéré. Ne la dévisageais-je pas discrètement ? Soit. Accueillons-là. Sa soif de réponse se lit dans ses yeux. Enfin, sans doute. C’est la seule chose qu’on peut attendre d’un arrivant standard. Sourire de circonstance. Mèche qui gêne ramenée soigneusement en arrière. Révérence.

« Bienvenue en Enfer. Votre séjour ici vous est gracieusement offert par la maison, pour une durée totale… d’une éternité. »

Hum. Je ne dois pas être le genre d’individu qu’on s’attend à voir en premier lieu ici. Bien que. Je reste sûrement le plus intéressant réceptionniste que nous pourrions trouver dans les parages. Certes, les autres ne tiennent pas la comparaison. Bref. Pourquoi suis-je là déjà ? Ah, oui. Des infos. Alors commençons.

« Enfin, lorsque je dis Enfer, c’est principalement dû à la cohabitation entre ces murs de quelques centaines de gosses. Nous sommes tous réunis en ces lieux selon les fantasmes d’une famille, en apparence, assez aliénée. Bien sûr, tu peux partir quand tu veux, mais la seule option actuellement disponible est la mort. Ou moi. Enfin, ça, c’est un détail. Parlons de toi. Non pas que tu m’intéresses, mais je veux savoir quel était ton univers d’origine. Son année, son calendrier, sa technologie récente. Et ton pouvoir. Bon, je doute que tu comprennes comment le déceler. Tu ne sembles pas particulièrement futée. Mais si tu sens quelque chose… d’étrange en toi, n’hésite pas à me le faire savoir. En espérant que cela n’ait aucun rapport avec ton cycle. Ohh. Et ton nom, accessoirement, c’est toujours utile.»

Sans-doute aurais-je dû me limiter à son nom, en fait.

Spoiler:

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Bon, bon, bon... Que convenait-il de faire maintenant ? Majken était là, coincée. Elle ne pouvait sortir, du moins pour le moment, et l'auteur - ou plutôt les auteurs - de cette farce ne daignaient pas se montrer pour l'instant. La première idée qui lui vint à l'esprit fut de faire le tour de la bâtisse en espérant croiser quelqu'un qui pourrait la renseigner et la faire sortir de là, mais elle se résolut finalement à attendre en pensant que si un autre individu décidait de s'arrêter ici et ouvrait la porte, alors elle pourrait s'échapper. Elle pouvait attendre longtemps, elle le savait, mais c'était la seule solution si les petits malins qui lui avaient fait cette blague ne venaient pas la libérer. Et puis depuis le temps qu'elle voyageait, elle avait appris à s'occuper autrement pour ne pas s'ennuyer. Allez. Keep cool.

La Suédoise lut le tableau encore une fois. Elle ne pouvait y croire, ce serait vraiment trop... gros. Alors elle tourna et se retourna, relut le panneau inlassablement. Deux minutes passèrent, peut-être, mais cela lui parut une éternité. Le temps semblait s'étirer, encore et encore. Comme un élastique ou une bulle de chewing-gum. Alors forcément à un moment, il craquerait.

Et puis tiens, un garçon arriva. Elle fut tellement heureuse de voir quelqu'un qu'elle le regarda à peine, ne fit attention ni à son corps, ni à sa manière de marcher, ni à son accoutrement. Elle se concentra sur son visage et lui fit un grand sourire. Ca y est, elle était libre ! Ce jeune homme était venu l'aider. Forcément. Elle commençait presque à sautiller, les sens en éveil. Et puis pouf, tout retomba. Il le faisait exprès ou quoi ? La mauvaise blague continuait. "Bienvenue en Enfer", et tout le toutim. Majken écouta l'inconnu, sidérée. En tout cas, on pouvait dire que c'était un bon acteur, il faisait presque peur. Au fur et à mesure qu'il parlait, le sourire de la demoiselle s'effaçait un peu de son visage mais lorsque vint son tour de s'exprimer, ce fut presque comme s'il ne lui avait rien dit. Elle rit un peu. Jaune. Sourit.

"Hé, écoute, je trouve cette blague vraiment amusante. Vraiment. Mais je pense qu'elle a assez duré et je n'ai pas de temps à perdre, je dois trouver un endroit où dormir cette nuit et si j'arrive trop tard, tout sera fermé ! D'ailleurs, tu connais un hôtel pas trop cher dans le coin ?"

Se voiler la face. Toujours. Croire que cet individu arrêterait son petit manège sous prétexte qu'elle le lui avait demandé. Si ça ne marchait pas, elle lui ferait ce petit air mignon, enfantin, qu'elle utilisait pour convaincre n'importe qui qui lui refusait quelque chose. Ca fonctionnait toujours, ce garçon ne pourrait y résister. Encore un petit effort et elle serait dehors.

Je le savais, pas plus que le nom, trop pour elle. Réaction typique. Dénis de la vérité, explication peu crédible préférée, raccord autant que possible à sa propre réalité. Je m’attendais pas à tomber sur quelqu’un d’aussi doué que moi – à supposer que cela existe – mais ces nouveaux pourraient au moins faire un effort. Certes, quand on possède une logique biaisé et un manque de connaissance flagrant, cette histoire paraît peut-être quelque peu extravagante. Mais nous avons quand même devant nous un merveilleux cliché de film horrifiant, si je me souviens bien du terme moldu. Peut-être trop cliché en fait. Cela importe peu, quand j’aurais enfin pris le contrôle de ce pensionnat, on réarrangera cet accueil. Pour l’instant, la nouvelle.

En état de choc, donc. Une bonne idée. Une idée, tout court. Insister ne marchera pas. La forcer ? Hum, on évitera. Elle pourrait se révéler plus forte que moi. Sangsorium ? Cela résout tout, mais elle pourrait comprendre, ou aider à comprendre. Ce pouvoir est très bien secret. Alors… Que veut-elle déjà ? Un hôtel ? Bien, donnons-lui un hôtel. Et un réceptionniste, aussi. Je doute être la personne la plus amène à jouer un rôle si quelconque, mais soit. Au moins je peux le jouer à la perfection. Rire accommodant. Sourire bienveillant. En scène !

« Vous me voyez désolé que vous ayez eu à subir cette mauvaise farce. Il se trouve que les femmes de ménages aiment à se venger des clients, parfois. Pardonnez-les, pardonnez-moi, si vous avez été effrayée par cette annonce fantasque. Il est vrai que le décor de notre hôtel laisse perplexe sur notre réelle fonction, mais soyez bien assurée que vous êtes là au bon endroit. En guise d’excuse, permettez à l’équipe de cet établissement de vous offrir votre première nuit dans une de nos suites. »

La pauvrette. Si elle voyait les dortoirs, elle refuserait immédiatement cette offre. Quand bien même, ce n’est pas comme si elle avait désormais d’autres choix. En espérant que la manœuvre nous permette d’en apprendre plus. Alors, le plan. On l’emmène dans les chambres. Dortoir Féminin, j’connais les lieux. On évite les discussions. J’crois que les gens font ça très bien envers ma personne. On ne la lâche pas et on regarde ce qui se passe. Hum… En soit, j’fais comme à mon habitude, j’improvise. Et on prend ses affaires. Enfin, elle. J’vais pas non plus me mettre à ses services.

« Si vous voulez bien me suivre. Prenez vos effets personnels, je vais vous montrer votre chambre. En chemin, vous pourrez m’expliquer ce qui vous amène dans notre région. Nos clients se trouvent être toujours de très intéressantes personnes. »

Plus qu’à espérer que je n’ai pas à porter ce masque de courtoisie trop longtemps.

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Il était sérieux là ? Majken ne comprenait pas. Qu'est-ce que ça voulait dire, ce soudain revirement ? Il y a deux minutes, le garçon lui disait "bienvenue en Enfer" et semblait être en accord complet avec ce que disaient les feuilles punaisées au tableau, et maintenant il la vouvoyait et prétendait être réceptionniste. Il y avait forcément un piège quelque part, c'était obligé. Réfléchissons.

D'abord, qu'est-ce qui l'avait amenée là ? Elle cherchait un hôtel et de l'extérieur, le bâtiment ressemblait à n'importe quel hôtel bon marché. Bon. Ensuite, elle s'était trouvée enfermée en ces lieux et avait lu sur le tableau qu'elle en était prisonnière pour un temps indéterminé - pour ne pas dire l'éternité -, qu'elle allait se découvrir un pouvoir magique et qu'elle retrouverait un ami oublié. Puis le jeune homme était arrivé, corroborant l'histoire avant de se rétracter sous le déni de la Suédoise. Que fallait-il croire ? La farce ou la réalité ?

Majken observa le garçon. Elle n'y avait pas fait attention avant, tellement heureuse à l'idée qu'elle allait pouvoir sortir de cette bicoque, mais on aurait dit qu'il était maquillé. Elle n'en était pas sûre mais le contour de ses yeux paraissait trop sombre pour être naturel. Et puis elle baissa les yeux et remarqua qu'un gant couvrait sa main gauche, alors que l'autre était nue. Etrange. Et encore, elle n'avait pas pu noter la présence de vernis sur les ongles du jeune homme, ne s'étant pas attardée sur tous les détails de son anatomie de façon à ne pas paraître trop insistante. Mais il y avait quelque chose qui clochait. Oh, elle ne voulait pas dire que cet inconnu était trop "original" pour être réceptionniste, après tout les fantaisistes avaient eux aussi le droit à n'importe quel travail, mais c'était bizarre. Si vraiment les femmes de ménage étaient à l'origine de cette farce, pourquoi lui s'y impliquait-il autant ?

Elle aurait dû être heureuse, pourtant. Le garçon lui avait avoué que tout ceci n'était effectivement qu'une plaisanterie et elle avait gagné une nuit gratuite. Elle aurait dû rire, être soulagée. Mais elle ne l'était pas.

Et puis elle trouva l'idée parfaite. Ce qui allait dénouer l'intrigue. Si ce n'était qu'une blague et qu'elle était effectivement dans un hôtel, comme il venait de lui avouer, il lui suffisait de décliner l'invitation et de lui dire qu'elle trouverait autre chose pour la nuit. Après tout, ça n'aurait été que justice que de perdre une cliente après lui avoir fait subir un tel affront. Mais d'un autre côté, on lui offrait une nuit ici et elle pourrait repartir le lendemain. Et il pleuvait dehors, Majken pouvait encore entendre les gouttes de pluie frapper les fenêtres. Bon, elle pouvait bien faire un effort et leur pardonner cette plaisanterie de mauvais goût... Mais tout de même, elle ne savait pas. Au fond, elle hésitait toujours. Elle aurait simplement aimé avoir la preuve qu'elle était bien dans un hôtel - banal, classique, tout ce qu'il y a de plus normal - et pas dans le remake d'un mauvais film.

"Oh, euh attendez, je viens de me rendre compte que j'ai oublié mon portefeuille dans ma voiture, pourriez-vous m'aider à ouvrir la porte, s'il-vous-plaît ? Je sais que vous m'avez proposé de m'héberger gracieusement pour cette nuit, et je vous en remercie, mais je suis un peu inquiète à l'idée de laisser mes papiers et mon argent sans protection... J'en ai juste pour deux minutes !"

Mais bien sûr... A qui allait-elle faire croire ça ? Non, elle n'avait pas de voiture et son portefeuille se trouvait bien dans son sac, mais elle espérait que le jeune homme s'y laisserait prendre. Il n'avait rien à craindre de toute façon, elle allait revenir s'il la laissait juste sortir un instant. Et puis au fond, avouons-le, si Majken avait perdu son ton joyeux et qu'elle hésitait de la sorte, c'était parce qu'elle commençait à avoir peur.

Doute-elle enfin ? Ou est-ce un test ? Elle vient de réaliser. Elle veut se rassure. Maudite porte, toujours à effrayer les nouveaux. Bien, nos choix ? L’emmener dehors, ou le lui faire croire. Le plus efficace. Encore aurait-il fallu que je sache à quoi ressemblait ce lieu. Quel ennui. Elle aurait pu au moins me faire le plaisir d’être plus crédule, que je puisse réfléchir plus longuement. Elle me regarde. Elle attend une réponse. Légère pression. Visage impassible, sourire moqueur retenu, réponse courtoise. Gagnons du temps.

« Ohh, naturellement. Il me serait pénible que vous vous fassiez plus de soucis que nécessaire… »

Avançons vers la porte. Le pas assuré, posé. On peut lui dire que cela fait partie de la farce. Une porte verrouillée que je ne peux, pour l’instant, pas ouvrir. On l’inviterait à rejoindre sa chambre, déposer ses affaires. Elle serait assurée que dans un instant, on y retournerait. Le temps que je me volatilise, qu’elle tombe des nues, comprenant la cruelle vérité. C’est lâche. C’est excellent. C’est une perte de temps. Elle ne me serait pas liée, et deviendrait inutile. Elle doit être mienne. Ah, on arrive déjà à la porte. Elle est fermée, effectivement. Composons-nous une expression surprise. Puis lasse. Plus de temps, improvisons. Encore.

« Cependant, si l’hypothèse la plus invraisemblable que représente cette blague était vraie, que feriez-vous ? Coincée pour l’éternité, sinon plus, dans ce manoir maudit ; triste vie. Vous doutez. Vous réalisez. Quelque chose ne va pas. Terrifiante réalité ou absurde facétie ? »

Sourire ambigu. Regard hautain. Rôle délaissé. Redevenons Ekzael. Cela me va mieux au teint. Recul de quelques pas. Ne pas la quitter des yeux, gravir la première marche de l’escalier. S’exhiber, fier, supérieur. Prendre le contrôle, et jouer. Oui, jouons. Elle. Qu’elle joue. Nouveau rôle pour moi. Soyons son destin, son avenir. Quelle contradiction. Mains ouvertes, bras écartés, paume vers le ciel. Voix solennelle.

« Reste calme. Sois attentive. Tu dois comprendre qu’une seule de ces alternatives est vraie. Tes instincts et ton esprit se contredisent sûrement, en cet instant. Alors, je te laisse le choix. Je te tends la main. Les deux, même, littéralement. Prends celle qui te conviendra. Ma dextre te protégera de cette illogique fiction. Je t’accompagnerai jusqu’à ta chambre, tu me raconteras ta vie, ta journée, me décriras chaque détail dont tu te souviens de ce monde derrière la porte. Et tu repartiras, demain matin, pour continuer ta banale vie. Si tu préfères ma sénestre, tu plonges dans ce tableau fou, tu restes prisonnière de ce manoir et accepte cette dérangeante fatalité. »

Quel choix que voilà. Délectable. Deux vies de doutes, d’illusions et de tromperies ; deux vies qui me sont maintenant liées. Il ne reste qu’à savoir ce qu’elle préfère sacrifier. Sa raison ou son passé ?

Spoiler:

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