• Short Burning Fuse Rachel Litwiller
+ Pseudo Hors-RP : Nii' / MPDT • Age : 29 • Pouvoir : Donner des gifles arcs-en-ciel. • AEA : Une belette qui devrait apprendre à parler à l'endroit. • Petit(e) ami(e) : Personne. Elle passe direct à la case fiancé et mari, elle. RP en cours : – Evil comes disguised
Messages : 102 Inscrit le : 20/03/2012
| Sujet: And then there was silence { Post Unique } Lun 11 Juin 2012 - 15:56 | |
| « Fannie ! Fannie ! »
Rachel tira sur la poignée, angoissée. Ouvre toi, ouvre toi, ouvre toi... Allez, ouvre toi ! Cette porte ne s'était jamais coincée de la sorte, avant. Elle n'allait quand même pas lui faire ce coup-là maintenant. Il n'y avait pas de verrou, rien ; comment aurait-elle pu se bloquer ? C'était tout simplement impossible. Il avait dû se passer quelque chose. Et Fannie, de l'autre côté, ne répondait pas. Les battements de son cœur s'accélèrent encore et encore jusqu'à ce qu'elle ne soit plus qu'inquiétude et panique. Elle était juste à deux pas derrière elle, il était inconcevable qu'elle ne l'ait pas vue entrer. C'était impossible. Impossible. Impossible, impossible. Elle l'avait vue rentrer, elle allait le faire à son tour quand la porte s'était refermée. Elle aurait dû être là, de l'autre côté, à pousser sur la porte avec son épaule. Elle aurait dû la rassurer, lui parler, lui répondre. Elle aurait dû !
Alors pourquoi ne le faisait-elle pas ? Pourquoi pourquoi pourquoi –
« Fannie, réponds s'il te plaît ! Fannie ! Fannie ! »
Plus que son propre enfermement, ce fut la disparition brutale de son amie qui faillit la faire fondre en larmes. Elle, elle pourrait toujours sortir par derrière. Elle sortirait, ce n'était pas si grave. Mais Fannie ne répondait pas et ça, ça – c'était tout bonnement insupportable. Elle tira de nouveau sur la poignée, les mains rougies par le frottement brutal qu'elle leur imposait. Allez, saleté de porte, ouvre toi ! A court d'idée et les mains engourdies, elle changea de tactique et frappa le battant avec la paume de ses mains. S'il était arrivé quelque chose à Fannie, elle ne s'en remettrait jamais. Jamais. Elle voulait voir ses yeux bleus, ses boucles blondes, elle voulait la serrer dans ses bras, s'excuser sans raison et se faire pardonner pour rien. Elle voulait juste savoir qu'elle allait bien. Qu'elle n'avait rien de cassé. Que personne n'était arrivé pour lui faire du mal. La jeune fille tenta une dernière fois de faire céder la porte avant de ne laisser ses jambes se dérober sous elle. Rien à faire. Ça ne s'ouvrirait pas.
Le silence lui brisa le cœur.
Elle resta prostrée là pendant quelques secondes, les mains douloureusement rouges et les yeux humides. Le temps de reprendre ses esprits, de se calmer. De chercher une explication. Une solution. Quelque chose, n'importe quoi. Puis elle se releva, lentement, souffla un bon coup et se retourna. Ce n'est que là qu'elle se rendit compte de la situation. Parce que cet endroit, quel qu'il soit, n'avait rien d'une église.
La jeune fille resta muette un long moment devant la beauté des lieux. Cet endroit était accueillant, rassurant ; elle eut presque l'impression que les bougies accrochées au mur tentaient tant bien que mal de la consoler. Elle retira ses lunettes pour sécher ses larmes et, après les avoir remises, fit quelques pas hésitant sur le tapis. A ce moment-là, son esprit déconnecta complètement. C'était totalement illogique. Incompréhensible. Inconcevable. Impossible. Elle était entrée dans l'église, ce n'était pas à remettre en doute. Pourtant, elle n'y était pas. Conclusion ? Cette porte l'avait menée ailleurs. Elle se tourna vers l'entrée, anxieuse, et songea une nouvelle fois à Fannie. Si elle avait été transportée... ailleurs, son amie n'allait-elle pas la chercher ? S'inquiéter en ne la trouvant pas ? Pleurer, elle aussi ? Elle le ferait, ça ne faisait aucun doute. Si elle ne la retrouvait pas, elle s'en voudrait. Elle ne comprendrait pas.
L'idée qu'elle puisse ne jamais revoir la jeune fille arracha un haut le cœur à Rachel.
Ses pas maladroits la menèrent jusqu'au panneau, qu'elle hésita à lire. Elle n'était pas sûre de vouloir savoir. Peut-être que l'ignorance vaudrait mieux qu'une vérité trop rude. Pour avoir la force de lire les quelques mots inscrits sur le panneau, elle dut se convaincre de toute ses forces que sa présence ici était dû à une volonté divine – et donc impossible à remettre en question. Que c'était sa destinée d'être ici. Qu'il n'y avait aucune autre alternative. C'est plus facile à admettre de cette façon. L'enfermement à vie. Les pouvoirs étranges. Les animaux.
Ses yeux parcoururent les lignes de textes avec appréhension, et plus elle avança, plus elle eut envie de rire. Rire aux larmes, tant c'était ridicule. Rire à en pleurer. Rire à s'en faire mal. Alors elle fit la seule chose qu'il y avait à faire dans ce genre de situation : s'en remettre au hasard, au destin, à la chance, au temps. Elle tenta de se rappeler un mot, une phrase qu'elle aurait pu dire avant d'entrer ici qui aurait conditionné son entrée dans cet endroit. C'était forcément dû à ça, forcément. Juste avant de pousser la porte, elle avait décidé de croire et de vivre heureuse. Elle avait arrêté de se recroqueviller sur elle-même. Elle s'était redressée.
D'accord. Elle devait rester debout, maintenant.
S'il y avait bel et bien d'autres personnes ici, elle en croiserait. Cette idée en tête, elle partit d'un pas résolu vers les escaliers. Je vais m'en sortir, je vais m'en sortir. Pas question d'abandonner maintenant. |
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