Et bien...Je ne pouvais dire qu'une seule chose:Je m'ennuie!!...
Cela faisait bien longtemps que je ne m'étais plus promenée dans le pensionnat. A vrai dire, à ce moment, j'avais des chose à faire. Je lisais, au pire...heu...bah je lisais quoi! Or, une histoire n'est pas éternelle. Les cinquante premières fois, ça va, le livre est bien..Mais quand vous avez lu deux-cents fois les quatre même livres là, ça devient ennuyant.

Puis, lorsque que l'on a fait vingt fois le tour du pensionnat, on a plus tellement envie de le refaire...Je l'ai fait tellement de fois que je le connais par coeur. Même les yeux fermés, je pourrais vous dire le chemin à faire pour aller dans le parc, les cuisines, le salle de bal, tout en vous disant qui j'ai croisé et les objets qui étaient dans mon chemin.
En tout cas, je ne savais vraiment pas quoi faire...Que c'est ennuyeux cet endroit. Même Peter, mon panda Alter Ego Astral, n'arrive pas à m'amuser. D'autant plus que j'ai perdu ma mentalité de gamine. Je m'amuse moins. C'est dur la maturité, c'est certain ça. Je fais apparaître des bonbons, étant donné que c'est mon pouvoir, mais même ça ne m'amuse plus. Plus rien ne m'amuse. De plus, je ne sortais plus souvent, à vrai dire, ça faisait des mois que je ne sortais plus. Du coup, mon copain m'a larguer. Tu parles d'une bonne nouvelle de le voir avec une autre fille, ou encore ne plus le voir du tout!
En tout cas, depuis ce matin, j'étais dans ce petit café, au milieu du pensionnat. Jouant avec la cuillère de mon thé, je pensais. Mon dieu, que je m'embêtais...

Il est tout à fait normal qu'un roi inspecte son royaume non ? C'est exactement ce qu'Erwan Kaiss avait décidé de faire aujourd'hui. Son tout nouveau terrain de jeu le passionnait, il en était presque tombé amoureux. De temps à autres, c'est vrai que la pensée qu'il ne pourrait plus vagabonder un peu comme il le faisait avant lui avait effleurée l'esprit. Mais sans plus. Pour l'instant, c'est à peine si le jeune homme avait conscience qu'il était enfermé ici à jamais. Il avait de grands projets, du moins c'est ce qu'il pensait. Devenir le maître des lieux était sa douce utopie. Peut-être avait-il trop d'ambition ? Pourtant Erwan s'en sentait tout-à-fait capable, il avait une confiance inébranlable en lui et en ses capacités. C'est-à-dire que jusqu'à présent, rien ne lui avait encore résisté et il avait toujours obtenu tout ce qu'il voulait. De manières pas forcément très très propres c'est vrai, mais la fin justifie les moyens non ? Cette phrase était la devise du garçon. Sans scrupules, il serait prêt à détruire toute une vie si c'est pour satisfaire ses désirs. Rien n'est plus important que les désirs du roi non ? Oui, Erwan se prenait pour un roi et encore ceci n'est qu'un euphémisme. Il se prenait plutôt... Pour dieu, celui qui détient tous les pouvoirs. Il est effrayant. Ou plutôt, sa folie est effrayante. Et puissante. Ces gens-là sont les pires, rien ne peut les arrêter. Les êtres humains sont en permanence réfréner par leurs angoisses, leurs limites sont fixées par leurs peurs. Essayons donc d'arrêter quelqu'un qui n'a peur de rien, c'est impossible. Leurs démences sont destructrices. Je prie le ciel pour qu'Erwan ne vous approche jamais. Il peut vraiment être attachant, certes, mais on ne peut jamais réellement lui accorder notre confiance. Il serait capable de vous vendre au diable si une motivation assez forte l'y poussait. Si un jour vous croisez un jeune homme au regard écarlate et aux allures supérieurs, fuyez. Ce n'est pas sûre que ce soit lui, mais c'est une précaution à prendre et peut-être que celle-ci vous sauvera la vie.

L'allure fière, la démarche assurée, une expression hautaine, Erwan déambulait dans les couloirs à la manière d'un seigneur. Son chat, Naka, le suivant silencieusement. Jusqu'à présent cette boule de poiles n'avait pas encore adressé un seul mot même s'il suivait le jeune garçon partout où il allait. Il arrivait à Erwan de croiser ses "sujets". Ces-derniers le dévisageait d'abord avec mépris, puis ils baissaient leurs regards et continuaient leurs chemins sans adresser la parole au jeune roi. C'est bien, ils ont retenu la leçon. Quant à Erwan, celui-ci passait ses pupilles rouges sur chaque petits détails, rien ne devait lui échapper, il devait tout retenir. Un roi doit connaître son royaume afin de pouvoir mieux le gouverner. Ses bruits de pas résonnaient dans le silence du pensionnat qui semblait bien calme. La plupart des résidents étaient sûrement tombés dans la routine et se retrouvaient pris au piège par l'ennui. Erwan, lui, ne comptait pas s'y laisser aller, il comptait bien mettre le feu à ce pensionnat (ce n'est qu'une expression bien évidemment). Il passa devant une vitre qui le refléta un court instant, le jeune homme en profitant pour s'y admirer. Ses cheveux ébènes en batailles qui lui retombaient dans le visage, sa chemise blanche à moitié rentrée dans le pantalon et avec les trois premiers boutons d'ouverts qui laissaient entrevoir le commencement de son torse finement taillé, son pantalon noir et sa grosse ceinture qui ressortait ; le garçon arborait le style classe mais décontracté. Il avait laissé son manteau à l'abandon pour aujourd'hui, c'est qu'il faisait un peu trop chaud. Puis le jeune roi reprit son royal chemin. Il devait bien y avoir un endroit qu'il n'avait pas encore honoré de sa présence... Et il le trouva, il s'agissait d'un petit café dont il ne releva pas le nom. Cela ne lui semblait pas important pour le moment. Il y entra dignement, avec un petit sourire en coin sur ses lèvres. Et qu'on acclame le roi !

Il n'y avait que quelques personnes qui cherchaient à tuer le temps. *ils sont idiots* songea Erwan. Il serait parti sans demander son reste si son chat Naka n'était pas entré en jeu. Je ne sais pas pourquoi, mais l'animal semblait tout à coup remplit d'énergie et il fonça en direction d'une jeune fille que le garçon n'avait pas réellement remarquée. Le chaton sauta sur les genoux de la demoiselle et y prit place sans se gêner. Un soudain coup de foudre ? Erwan soupira. Quel crétin ce chat.... Excédé, il se dirigea lui aussi vers la jeune fille pour récupérer son familier.

"- Sans vouloir te vexer, je crois que ce chat m'appartient."