Les fleurs comme ça, ça existe vraiment ? [pv Rachel Litwiller]

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Ce matin-là, Cain marchait sans vraiment de but. Il marchait dans le but de trouver quelque chose pour occuper sa journée. Jusqu'à présent, ses recherches étaient infructueuses. Il ne trouvait rien qui l'intéressait un tant soit peu. Les nuages s’étaient accumulés ce matin là, l’empêchant d’aller faire son activité préféré, c'est-à-dire, faire du sport.
Le jeune homme soupira. Le temps s’écoulait avec une telle lenteur ! Bientôt, Cain ne porta plus attention à la direction que prenaient ses pieds. Il ne pensait même plus à vrai dire. La seule chose qu’il savait à ce moment là c’est qu’il se rendait quelque part qui était plus intéressant que sa chambre.
Le jeune Winchester tenait sous son bras un ballon. C’était un ballon de football. Le jeune homme souris, peut-être finalement il irait tout de même à l’extérieur malgré la plus que probable pluie. Peu importe, pour l’instant, il montait des escaliers vers une destination incertaine.
Au bout de quelques minutes, Cain atterrit devant une porte. Ce n’était certainement pas une chambre, alors il pouvait entrer non ? Il poussa la porte sans discrétion et pénétra dans la pièce avec fracas. Le jeune homme repéra immédiatement les étranges fleurs qui poussaient là. La pièce ne semblait pas l’intéresser plus que les fleurs aux drôles de couleurs.
Le jeune homme se perdit dans la contemplation d’une jolie rose couleur turquoise. Elle lui rappelait de drôles de souvenirs, elle lui faisait penser aux moments où il s’amusait à dire n’importe quoi pour remonter le moral de Luna, sa meilleure amie. En fait ellle lui rappelait un instant précis, alors qu'il avait sept ans. Il avait peinturé une rose en turquoise.Il avait voulu l'agencé à un des oeil de Luna. Cain regardait les pétales de la fleur avec attention. Il souriait un peu béatement. Tout d’un coup, il repensait à chez lui. Ça lui manquait et il sentit les larmes pointer le bout de leur nez.
Le jeune Winchester détourna le regard de la fleur. Il essuya rageusement les larmes. Luna lui avait dit de ne pas faire la mauviette ! Alors il l’écoutait.
Il tourna la tête et il vit la table. Cain sourit. Il s’y installa. Une fois assis il enleva sa tuque. Mais qu’est-ce que j’ai chaud aujourd’hui ! se dit le jeune homme. Il commençait à avoir envie d’aller dehors, mais il ne pouvait pas. Il soupira. D’un geste de la main, il enleva la sueur sur son front et laissa tomber son ballon par terre.

« ― Je me demande où j’ai mis mes gants moi … »

Tap, tap, tap. Les souliers noirs de Rachel foulaient régulièrement le sol, ses pas légers et déterminés. Malgré les températures plus que clémentes, elle avait enfilé une longue robe bleue foncé et des collants ; ne pas porter de tablier ou de tissu dans ses cheveux était un acte de rébellion suffisant à son goût. Au beau milieu d'un couloir, comme prise de remords, elle retira néanmoins l’élastique accroché à son poignet et tressa ses cheveux d'une main experte.
Malgré son air décidé et sa marche rapide, la jeune fille n'avait pas la moindre idée de l'endroit où elle se rendait. Il y avait tellement de pièces, ici ; une vie, d'après elle, n'aurait pas été suffisante pour tout voir. En fille méticuleuse et prévoyante, elle avait donc pris avec elle un panier, dans lequel elle avait entassé sans vraiment y réfléchir diverses sources de protéines. Autrement dit, de la nourriture. Parce qu'elle comptait bien pique-niquer quelque part pour midi, qu'elle n'était pas sûre de retrouver son chemin et que, de toute façon, mieux vaut trop préparer que ne rien faire du tout.
Ainsi habillée, le sourire aux lèvres et son panier serré dans sa main droite, elle avait plus l'air d'une touriste que d'une pensionnaire. Elle croisa en chemin un petit groupe d'adolescentes qui lui jetèrent un regard intrigué – sûrement à cause de ses vêtements tout sauf modernes – et s'empressa d'accélérer le pas. Jusque là elle avait vécu dans une société relativement fermée, connaissait chacun de ses voisins. Se retrouver parachutée dans un endroit où vivaient des centaines d'inconnus de son âge, d'époques ou même de... réalités, différentes, était une expérience qu'elle ne souhaitait à personne.
Malgré tout, elle restait positive. Tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir ; quelque chose comme ça.
Deux volées de marches plus tard – quoi de mieux pour positiver que d'aller vers le haut ? - Rachel se retrouva face à un passage qui, sur sa droite, semblait mener à une trappe. Un grenier, certainement. Elle se faufila un peu plus loin, constata avec une moue qu'elle avait laissé de jolies tâches colorées un peu partout sur son panier, et tomba finalement sur une autre porte. Plus banale, presque... discrète. Comme cachée là, dissimulée, à l'abri des regards. Une pièce secrète, uh ? Cette pensée tira un sourire victorieux à la jeune fille, qui espéra au passage qu'elle n'allait pas interrompre la réunion d'une se-... secte ? oui, secte, en entrant dans la pièce. Elle n'avait pas envie d'entrer dans un endroit noir et effrayant. Ça l'aurait forcée à faire demi-tour et, bon, elle risquait de faire tomber son panier au passage.
Malgré tout, la curiosité fut la plus forte. Elle tourna donc la poignée, intriguée, laissant une jolie tâche verte dessus au passage. Il allait vraiment falloir qu'elle fasse attention à ça.

A peine rentrée, silencieuse et discrète, une voix résonna à ses oreilles.

« ― Je me demande où j’ai mis mes gants moi … »

Oh ? Des gants ? Sans penser à s'annoncer, Rachel regarda un peu bêtement à ses pieds pour voir si elle trouvait des gants. Les siens étaient posés sur son panier, mais ils n'iraient sûrement pas à un garçon.
… C'est stupide.
Elle secoua sa tête de gauche à droite et s'apprêta à élever la voix, mais fut prise de court par la beauté de la pièce. Les étrange et gigantesques plantes qui poussaient là attirèrent son regard, tant et si bien qu'elle remonta brièvement ses lunettes sur son nez dans une vaine tentative pour mieux voir. Jamais de sa vie n'avait-elle vu quelque chose d'aussi particulier ; rien dont elle se souvienne, en tout cas.

Se rappelant enfin de la politesse, elle fit quelques pas en avant, puis sur le côté, de sorte à pouvoir voir et être vue du jeune homme assis là. Elle l'étudia un instant avant de lui sourire, sans trop s'approcher pour autant, son panier serré dans sa main droite.

« Oh, bonjour, s'exclama-t-elle avec un signe de la tête. Je... Je dérange, peut-être ? Parce que je suis venue un peu au hasard, alors, je peux repartir si tu veux être seul ou, enfin... »

Au fur et à mesure de ses explications, la gêne put se lire sur son visage. Bon. Elle n'avait absolument aucune idée de ce qu'elle faisait ici et était persuadée de déranger, mais au moins elle avait été à peu près compréhensible. C'était déjà ça de gagné.