Cela faisait déjà plusieurs heures qu'elle marchait dans ces couloirs sans fin. Et, pour être honnête, elle en avait assez. Au départ, elle avait trouvé ça drôle, excitant, palpitant! Elle s'attendait à voir des choses étranges, après tout, on le lui avait promis. Pourtant, rien ne s'était passé. Rien. Et personne non plus. Ils dormaient ou quoi? Remarque, c'était probable, il devait être au moins minuit depuis le temps... Si encore Sigmund avait été là pour lui tenir compagnie... Seulement, il était parti en grognant qu'il "ne voulait pas participer à ses aventures, ou à ses expériences tordues". Dommage... Quel sale caractère! Toujours à critiquer ce qu'elle faisait! D'abord, elle avait voulu donner un coup de pied dans les portes pour les ouvrir brusquement et faire peur aux autres pensionnaires. Mais il avait refusé. Elle avait beau le critiquer, il était parfois de bons conseils... Parfois... Mais si elle l'écoutait, la vie serait si morne. Alors il était parti. *Tant pis pour lui, je m'amuserai toute seule*
Au bout d'une heure, elle avait regretté. Finalement, elle se décida à ouvrir une porte au hasard, histoire de voir ce qu'il y avait dedans, quand elle en eut enfin marre de traverser les même couloirs et de mouiller tous les tapis. Car il faut dire qu'elle était toujours mouillée depuis son arrivée il y a quelques heures, et qu'elle ne ressemblait strictement à rien avec ses cheveux en bataille, collés à son cou, et ses vêtements tout aussi mouillés et collés, bien que ça ne la dérange pas plus que ça. Son apparence, elle s'en moquait, et des pluies torrentielles, elle en avait vu d'autres.
Peut-être était-ce un coup de chance mais elle tomba sur la cuisine. Chance ou instinct, on ne le saura sûrement jamais, mais ça tombait à pic, elle commençait à avoir faim. Bien qu'elle ait toujours faim... C'était toujours l'heure de manger, avec elle.
La décoration de la pièce était assez... spéciale on va dire. Du moins, elle la trouvait spéciale. Ca ressemblait plus à une cave qu'à une cuisine, mais bon, elle n'allait pas chipoter. Une cuisine reste une cuisine, et de la nourriture reste de la nourriture. En y pensant, elle s'émerveilla. Elle avait rarement vu une cuisine dans sa vie et celle-ci était immense, proportionnelle à la taille de la demeure. Ou du "pensionnat interdit" comme les habitants l'appelaient. Mais elle préférait l'appeler une maison. Elle se mit alors à réfléchir un peu, pour une fois. Par déduction, grande maison veut dire beaucoup d'habitants. Beaucoup d'habitants veut dire gros besoin en nourriture. Gros besoin en nourriture et grande cuisine veut donc dire beaucoup de nourriture et renouvellement du stock régulier. Elle se demanda alors si cet endroit si "maudit" n'était pas le paradis... Peut-être était-elle morte, après tout. Mais bon, morte ou pas, ça ne l'empêcherait pas de manger. C'est pour cela qu'elle se précipita vers les tiroirs, placards, contenants à sa portée, sans oublier le frigo, et prit avec elle tout ce qu'elle pouvait porter, avant de tout poser dans un coin, de s'y assoir et d'examiner son magnifique butin: 3 paquets de biscuits, un pack de 12 yaourts, des croissants, 2 tablettes de chocolat et un bac de glace à la vanille. Elle en salivait d'avance. Armée de sa petite cuillère, elle commença à engloutir les yaourts les un après les autres. Puis, vint le tour de la glace, etc.
Un petit moment passa et il ne lui resta plus que ses biscuits et quelques croissants, qu'elle savourait en silence. C'est alors qu'elle se mit à examiner la pièce. En y repensant, ça ne pouvait pas être le paradis... Trop lugubre, trop noir, trop crasseux... La saleté ne la dérangeait pas outre mesure, mais elle détesatit être seule...
Elle soupira, en continuant à manger ses croissants, maudissant le silence. Pour couvrir le silence, elle se mit à siffloter un petit air de musique, en attendant que quelqu'un passe par là, ou qu'elle ait fini de manger...
*J'espère que quelqu'un arrivera vite...*

[c'est un peu court, mais bon, les meilleures choses sont les plus courtes ^^]

[Voilà, j'espère ne pas avoir mis trop de temps !]

Depuis combien de temps étais-je assise sur le tapis du hall d'entrée ? Je n'en avais aucune idée, une heure, peut-être deux. Le désespoir m'avait fait perdre la notion du temps, mais aussi toute motivation concernant le moindre mouvement ou effort à fournir. Xailéa avait fini par s'endormir à côté de moi quelques minutes plus tôt, me clouant définitivement au milieu de cette pièce. Non. Je ne pouvais décemment pas rester ici toute la nuit. Si vraiment l'endroit s'apparentais à un pensionnat, que dirais les "habitants" en me voyant dans cette position ? Peut-être me jetterais-t-on dehors ? Non, impossible. Sinon les prisonniers, puisque tel était leur vrais noms pour moi, de ce manoir en profiterait sans doute pour sortir. Le mieux était donc ne pas rester dans le coin, ou du moins, pas ici. Je soulevai doucement Xailéa dans mes bras et me relevai, toujours sans faire trop de bruit. Non pas par peur de réveiller un couple de personnes âgées chez qui je serais entrée par effraction, mais par peur de réveiller des pensionnaires qui pourrait se trouver mal lunés par un réveil en fanfare au beau milieu de la nuit.

Je fis quelques pas et me stoppai net. Par où devais-je aller ? Et si je rentrais pas inadvertance dans une chambre ? Et si j’atterrissais dans la forêt avec ...le fantôme... ?

Arrête de paniquer, il n'y a aucune raison qu'un de ces choses se produisent.

Aie. Je commençais à parler toute seule. Le silence devenait vraiment pesant dans cette grande salle vide. Me donnant du courage, j'ouvris une porte au hasard et m'engagea dans un couloir. L’adrénaline de l'inconnu se mit à envahir mon corps au fur et à mesure que j'avançais dans le pensionnat. Tellement de salles à découvrir, de recoins, et peut-être même de passages secrets ! Me comparant à une héroïne de roman fantastique, je me surprise arrêtée dans le couloir à sourir bêtement. Je me força à sortir de mes rêveries pour reprendre mon exploration lorsque j'entendis un bruit. Une sorte de grincement familier titillait mes oreilles et réveilla Xailéa.

"C'est quoi ce bruit ?, me gémit-il dans un bâillement.
-Je sais pas, on dirait que quelqu'un fouille dans des placards.
-On va voir ? Peut-être que quelqu'un pourra nous renseigner ?
-Nous renseigner sur quoi ?
-Bah, sur cet endroit ! Si la personne qui ouvre et ferme des placards vit ici, elle aura certainement des infos à nous filer !
-C'est pas idiot. Et puis quelqu'un qui peut ouvrir un meuble ne peut pas être un spectre.
-Ahah, trouillarde."

Finissant cette courte discussion avec une claque amicale, je me mis en quête de chercher l'origine des bruits. Cela ne serait sans doute pas facile, l'endroit semblait posséder plusieurs étages et beaucoup, beaucoup de portes. Pleins d'entrain à l'idée d'enfin rencontrer une âme vivante, je remarquai que je m'étais mise à courir, Xailéa trottinant à mes pieds. Ouvrir une porte, découvrir un nouveau couloir, on se serait cru dans les jeux de pistes des centres de vacances. Cela est très amusant pendant un temps, mais assez fatiguant à la longue.Tous les couloirs semblaient se ressembler et se recouper, si bien qu'une impression de tourner en rond finie par s'installer.

Je commence à avoir faim.

Avez-vous déjà remarqué que la faim, la soif, la peur... fait revenir vos instincts naturels ? Moi non, jusqu'à cet instant. La gargouillement de mon estomac réveilla en moins un besoin profond et intense de manger. De même, Xailéa semblait partager la même envie que moi au vue de la couleur brune pâle qu'avait prises ses rayures. Après avoir échangé un regard, nous partîmes en courant, animé d'une force nouvelle.

Manger. Manger. Manger.

Une porte. Un couloir. Un tournant. Un escalier. Un autre. Un couloir. Une porte. Une porte. Je n'avais aucune idée de où je me dirigeais mais j'y allais à grands pas. Étrangement, je semblais aussi me rapprocher des grincements. J'ouvris une porte à la volée et fini par atterrir dans ce qui semblait être une cuisine. Une cuisine...très mal rangée. Tous les placards étaient ouverts et semblaient étrangement vides. Je sursautai en remarquant une jeune fille assise dans un coin de la pièce, à moitié cachée dans les boites et les aliments empilés sur le sol. Elle semblait ne pas avoir remarqué ma présence vu qu'elle contemplait son butin d'un air satisfait. Xailéa me donna un coup de pattes, sûrement pour engager la conversation.

"Excusez moi ? Vous..., j'hésitais à engager directement sur le sujet voulu de peur de la faire fuir, vous voulez bien partager ?"

Elle se retourna dans ma direction, certainement surprise de ne pas m'avoir entendue venir et de me voir au beau milieu de la pièce. Un silence gênée s'installa.

[Non non, pas du tout, je suis même surprise de ta rapidité ^^]

Alizée, en ayant assez de patienter, n'avait cessé de s'empiffrer, et de s'empiffrer, encore et toujours. Néanmoins, la vue toute cette nourritureà elle toute seule, du moins pour le moment, la remplissait d'un étrange sentiment de satisfaction et de pleinitude. Tant et si bien qu'elle avait vidé, au bout du compte, la quasi-totalité des placards. Mais ça ne voulait pas dire qu'elle était rassasié, loin de là. Chaque nouvelle expédition dans les placards et chaque nouveau butin récolté était un enchantement, un émerveillement, pour les yeux comme pour les papilles. Elle avait toutefois un regret, un seul: elle était seule. Toute seule. Tellement seule... Et depuis si longtemps... Ca lui paraissait une éternité, et ça lui couperait presque l'appétit... presque... Non, il ne fallait pas déprimer pour si peu! Elle avait un toit sur sa tête, de la nourriture à volonté et...

"Excusez moi ? Vous... Vous voulez bien partager ?"

Elle sursauta et se retourna vers la personne qui lui avait adressé la parole. C'était une fille, qui semblait plus grande qu'elle apparement, mais tout aussi perdue. Ben oui, sinon elle n'aurait pas demandé à partager, elle se serait directement servie. Pourquoi ne l'avait-elle pas entendu arriver? Peut-être qu'elle était trop plongée dans ses pensées... Mais c'était une aubaine, enfin quelqu'un avec qui parler, après tout ce temps! après un petit silence, elle fronça les sourcils, regarda la nouvelle venue d'un regard sévère et déclara un peu séchement:

"Et le s'il-vous-plaît alors? Vous ne croyez quand même pas que je vais partager avec une personne aussi impolie!"

Elle la fixa un moment ainsi avant d'éclater de rire. Visiblement, sa petite farce avait marché. Et elle la trouvait tellement drôle qu'elle en avait les larmes aux yeux. Elle s'essuya les yeux avec ses mains, se calma un peu, et dit gentiment, un grand sourire aux lèvres:

"Avoue que je t'ai bien eu! Bien sûr, sers-toi! Fais comme chez toi! de toute manière, je ne vais pas t'en empêcher, je n'ai pas demandé la permission, moi, pour fouiller les placards."

Elle libéra un peu d'espace à côté d'elle, écartant les boites, bacs, pots et sachets en tout genre, et tapota le sol en lui souriant.

"Allez viens, assieds-toi! Tu vas pas rester debout toute la journée! Et ne m'appelle pas vous, s'il-te-plaît, j'y comprends rien, dis-moi tu... Sinon, j'ai l'impression d'être bête."

Elle lui tendit un paquet de biscuits aux chocolats encore plein et ajouta:

"Comment tu t'appelles? T'es nouvelle ici toi aussi? C'est qui ce chat, ton... euh, comment ça s'appelle déjà... tu sais, ce qu'il y avait marqué sur le panneau, à l'entrée? Et c'est quoi ton pouvoir, tu le connais?"

Elle était tellement contente de, enfin, parler à un être humain, qu'elle ne cessait de parler, sans même laisser le temps à son interlocutrice de répondre. Elle n'y pouvait rien, elle était si contente de parler après tout ce temps! Elle prit tout de même le temps de reprendre son souffle en fixant l'inconnue, en attendant les réponses à toutes ces questions.

[Ah bah tant mieux, faut dire que ces temps-ci j'ai de l'inspiration à revendre donc voilà ^^ Il faut peut-être éditer le titre non ? =°]

Xailéa s'était blotti contre mon pied au sursaut de la jeune fille, les poils légèrement hérissés.

Mince je lui ai fait peur.

Ne sachant pas trop quoi dire de plus que cette phrase idiote, je restais comme un piller en plein milieu de la cuisine. Le silence commençait à devenir pesant, certainement aussi pour elle puisqu'elle finit par sortir de ses rêveries et froncer les sourcils avant de me balancer un "Et le s'il-vous-plaît alors? Vous ne croyez quand même pas que je vais partager avec une personne aussi impolie!"

Je me mordis la lèvre inférieur. Toute cette histoire me faisait oublier mes bonnes manières. Ne sachant pas trop comment me rattraper, je détournai mon regard du sien. Elle me fixait sans doute au vue des nombreux frissons qui se mirent à parcourir mon dos. Était-ce elle qui avait vidé tous les placards ? Une jeune fille pouvait-elle manger autant à elle seule ? Un éclat de rire me fit revenir à elle. De toute évidence elle était heureuse de m'avoir faite marcher, et se contrefichait de mon manque de politesse. Je laissai sortir un petit soupir de soulagement. La voir s'essuyer ses larmes de rire me fit sourire. Au moins, les gens avaient de l'humour dans le coin.

"Avoue que je t'ai bien eu! Bien sûr, sers-toi! Fais comme chez toi! de toute manière, je ne vais pas t'en empêcher, je n'ai pas demandé la permission, moi, pour fouiller les placards."

Tout en parlant elle avait glissé sur le sol, écartant ses montagnes de nourriture. La voir ainsi blottie dans un coin donnait un côté chaleureux à la pièce qui en manquait cruellement. Xailéa se releva, son tapotement sur le sol ayant réveillé ses instincts.

"Allez viens, assieds-toi! Tu vas pas rester debout toute la journée! Et ne m'appelle pas vous, s'il-te-plaît, j'y comprends rien, dis-moi tu... Sinon, j'ai l'impression d'être bête."

Je l'avais vouvoyée ? Mince, si je commençais à vouvoyer les personnes plus jeunes que moi je ne m'en sortirais jamais. Sans doute de vieux restes de respects à l'ancienne, le vouvoiement des personnes inconnues. Je sursautai en la voyant brandir fièrement son paquet de biscuits dans ma direction. Le geste m'avait fait penser à quelqu'un voulant me tirer dessus.

"Comment tu t'appelles? T'es nouvelle ici toi aussi? C'est qui ce chat, ton... euh, comment ça s'appelle déjà... tu sais, ce qu'il y avait marqué sur le panneau, à l'entrée? Et c'est quoi ton pouvoir, tu le connais?"

Le moins qu'on puisses dire, c'est qu'elle était bien bavarde ! Généralement je fuyais ce genre de personnes, mais la solitude modifie le comportement, et je trouvais réconfortant d'entendre une autre voix que la mienne ou celle de Xailéa. Je m'approchai d'elle, voyant qu'elle avait laissé sa main sur le sol et qu'elle me fixait avec ses yeux interrogateurs, pour prendre un biscuit avant de m’asseoir à ses côtés.

"Je m'appelle Obéline, je viens d'arriver. Ce chat se nomme Xailéa."

Je m'arrêtai pour réfléchir à sa question et profiter de son écoute pour prendre un autre biscuit. Ne me rappelant plus trop le terme utilisé, je comblai le silence par une autre réplique.

"Tu es donc nouvelle toi aussi ? Moi qui pensait enfin trouver quelqu'un pouvant répondre à mes questions ! Enfin c'est pas grave, ça fait déjà plaisir de trouver quelqu'un de vivant dans le secteur."

Je souris, voyant qu'elle semblait partager mon avis. De toute évidence elle n'avait croisé personnes d'autre que moi, et son arrivée ne devait pas remonter à longtemps, au plus tard à quelques heures. De même, sa façon de me poser des questions sans me laissant le temps d'en placer une révélait chez elle une grande envie de parler.
Alter Ego Astral.

"Pour en revenir à ta question, il me semble qu'on nomme cela un Alter Ego Astral. Je ne connais pas trop la signification du terme désolée !"

Je scrutai la cuisine, cherchant un animal qui aurait pu être le sien. Après quelques instants à regarder de tous les côtés, je revins à elle.

"Tu n'en possède pas ? Il me semblait avoir vu que l'on en possède tous un."

Elle fit une moue boudeuse, et piocha dans un sac une poignée de gâteaux. Sujet sensible ? Sans doute avaient-ils du se disputer vu la grimace qui avait pris place sur son visage. Je changeai de discussion, voyant que j'avais refroidis le peu d'ambiance que nous avions réussi à instaurer.

"Tu parlais de pouvoir ? Je ne crois pas en avoir ! Ou du moins je n'y ai pas fait attention ! Tu en possède un toi ?"

Xailéa me regarda avec son air incrédule habituel. Comme toujours il n'avait pas vraiment suivit la discussion et semblait être plus intéressé par un paquet de chips ouvert sur le sol que par notre discussion. Lui donnant un coup de genoux latérale, je le forçai à passer à des chose plus sérieuses. Ses rayures passèrent au jaune électrique, montrant son énervement.

Oh une brioche !

Sautant littéralement dessus, je laissai échapper un sourire satisfait. Toutes ces questions creusaient, et je ne voulais pas déranger la miss qui mangeait avec appétit ses gâteaux. Ne voulant pas non plus la submerger de questions sans la laisser répondre, je me concentrai moi aussi sur ce qui m'avait fait venir initialement ici, soit le contentement de mon estomac.

La nouvelle venue avait pris tout son temps pour s'asseoir et lui répondre. peut-être n'aimait-elle pas qu'on lui parle trop. Ou alors, elle réfléchissait... Quoi qu'il en soit, l'attente fut interminable pour Alizée, qui ne cessait de la fixer de son regard intrigué. Finalement, elle avait pris les biscuits et s'était assise à côté d'elle, avant de lui répondre:

"Je m'appelle Obéline, je viens d'arriver. Ce chat se nomme Xailéa."

Obéline? C'était la première fois qu'elle entendait un prénom aussi étrange... En tout cas, ce n'était sûrement pas Allemand, ça elle en était sûre. Alors comment ça se faisait qu'elle arrivait à lui parler alors qu'elle avait déjà du mal à parler sa propre langue? Et d'où elle venait? Etrange... Mais trop réfléchir lui donnait la migraine, alors autant ne pas y penser. Elle trouvait aussi dommage qu'elle vienne, elle aussi, d'arriver. Elle aurait pu lui demander en quoi cet endroit était "maudit", ou encore quels choses interessantes et dangereuses ont pouvait faire ici... ou si il y avait des monstres dans le coin... Mais d'un autre côté, au moins, elle ne s'était pas faite disputée parce qu'elle avait vidé les placards. Plus d'avantages que d'inconvénients, au final. Obéline garda un instant le silence, faisant de nouveau attendre Alizée, qui detestait les longs moments de silence, avant de reprendre:

"Tu es donc nouvelle toi aussi ? Moi qui pensait enfin trouver quelqu'un pouvant répondre à mes questions ! Enfin c'est pas grave, ça fait déjà plaisir de trouver quelqu'un de vivant dans le secteur."

Un point pour elle! Au moins, elle était d'accord sur une chose. Enfin, sur deux, puisqu'elles avaient toutes les deux eu faim au même moment aussi... Et, étonnament, elle avait bien réagi à sa petite blague, fait étrange puisque rares étaient ceux qui ne lui en voulaient pas pour ses petites farces. Mais il était vrai que, malgré qu'elle ait envie de savoir un tas de choses sur cet endroit, par exemple si il y avait une cage d'escalier et un tapis ou une luge, pouvoir enfin parler à quelqu'un lui faisait intensément plaisir. Elle sourit donc et répondit:

"C'est vrai que c'est pas la joie, tout le monde dort à cette heure-ci... Mais bon, je suis sûre que quand ils seront tous réveillés, on pourra en savoir un peu plus... A moins que ce ne soient tous des monstres assoifés de sang ou des gens antipathiques... Mais restons optimistes..."

Elle frissona à l'idée que les seuls habitants de cette maison soient des monstres hideux et sans coeur... ou qu'ils ressemblent à leur demeure, grands, vieux, mal entretenus et peu accueillants, ce qui serait tout aussi horrible et effrayant. Alors qu'elle songeait à son pire cauchemar, Obéline avait repris la parole:

"Pour en revenir à ta question, il me semble qu'on nomme cela un Alter Ego Astral. Je ne connais pas trop la signification du terme désolée !"

Voilà, c'était ça! Pas étonnant qu'elle ne s'en soit pas souvenu, déjà qu'elle se rapellait avec peine qu'il fallat dire bonjour, alors un mot pareil... Néanmoins, elle trouvait le nom chaleureux, tout le contraire du sien... Elle en revint à Obéline, qui scrutait la cuisine. Qu'est-ce qu'elle cherchait exactement? Autre chose à manger? Elle aurait bien du mal, il ne devait rester qu'un seul placard encore plein, et il ne le resterait sûrement pas loongtemps. Quand elle y pensait, elle n'avait pas autant mangé depuis... Jamais, en fait... Même les repas de charité de fin d'année n'étaient pas aussi copieux. Finalement, la raison de la recherche d'Obéline fut dévoilée:

"Tu n'en possède pas ? Il me semblait avoir vu que l'on en possède tous un."

Alizée fit une petite moue boudeuse en y pensant. Raah, ce satané Sigmund! Quel lâcheur! Cela faisait des heures qu'il était parti, et il n'était toujours pas revenu... Elle prit une poignée de gateaux, qu'elle engloutit aussi sec, avant qu'un petit sourire mi-sadique, mi-moqueur n'apparaisse sur son visage. *Je suis sûre qu'à l'heure qu'il est, il est toujours en train d'arpenter seul les couloirs comme un idiot alors que moi, non seulement j'ai trouvé la cuisine, mais en plus j'ai trouvé une copine!*
Mais elle avait beau penser cela, elle était assez triste de ne plus le sentir à ses côtés. Mais, fidèle à elle-même, elle ne se laissa pas abattre. Mais ce qu'elle n'avait pas remarqué, c'était que la porte de la cuisine était restée ouverte... Et que derrière cette même porte se cachait Sigmund qui, finalement, était revenu la surveiller sans se faire remarquer, secachant plus par orgueil qu'autre chose.

Pendant ce temps, Obéline avait repris de nouveau la parole:

"Tu parlais de pouvoir ? Je ne crois pas en avoir ! Ou du moins je n'y ai pas fait attention ! Tu en possède un toi ?"

Alizée écarquilla grand les yeux. Tiens, elle n'y avait pas songé. Peut-être avait-elle, effectivement, un pouvoir. Mais comment le savoir?

"Je sais pas... Peut-être bien que oui, peut-être bien que non... Mais il paraît qu'on en a tous un aussi alors je suppose que oui... Le mieux, ce serait d'essayer tout un tas de trucs pour voir c'est lequel..."

Confiante en sa théorie, elle fixa, avec beaucoup de concentration, la porte du réfrigérateur. En réalité, elle tenatit de l'ouvrir par la seule force de son esprit. Cela aurait été un pouvoir plutôt pratique... Pouvoir ouvrir les portes par la force de son esprit... Mais visiblement, ça ne marchait pas, donc ça ne pouvait pas être ça. Après cette tentative peu fructueuse, elle regarda Obéline, qui semblait se régaler d'une brioche. Elle mangea quelques gateaux pour se redonner du courage avant de s'interesser à un autre pouvoir... Elle regarda un instant Xailéa, l'Alter Ego Astral d'Obéline. Peut-être qu'elle pouvait se transformer en animal? Elle se concentra de nouveau, mais n'y réussit pas non plus. Elle réfléchit de nouveau avant de demander à Obéline:

"Dis, d'après toi, c'est quoi mon pouvoir? J'arrête pas d'essayer des trucs mais ça marche pas... T'aurais une idée? Peut-être que c'est la télépathie? Qu'est-ce que je te dis là?"

Elle fixa Obéline dans les yeux, en les plissant et en se concentrant sur une pensée. *Il reste une barquette de glace au chocolat dans le congélateur.*
Hum... Visiblement, ce n'était pas ça non plus... Quelle poisse! Elle avait un pouvoir, et elle ne savait même pas ce que c'était! Comment elle pourrait s'en servir alors? Elle fit une petite moue boudeuse avant d'entamer une boite de pains aux raisins. Elle trouvait extrêmement contrariant de ne pas pouvoir se servir d'un pouvoir, qui peut être soit très utile soit très amusant. C'était... vexant.

"Quand on aura fini de dévaliser le frigo, on ira voir les autres habitants... Peut-être qu'ils pourront nous aider à découvrir nos pouvoirs..."

C'était décidé! Dès qu'elles auraient toutes les deux fini de manger, elles continueraient leur visite des lieux. Et elle demanderait qu'elle est son pouvoir. Y penser lui rendit son quasi-éternel sourire de joie et elle demanda, même si c'était plus une affirmation qu'une question:

"Tu viendras avec moi, hein?! Comme ça on demandera pour toi aussi..."

Comme cela faisait du bien de pouvoir manger une brioche ! Celle-ci était plutôt réussie, pas trop cuite sur le dessus, moelleuse à l'intérieur, elle dégageait une explosion de saveurs et de sensations en bouche. J'arborais donc un sourire satisfait en dégustant mon goûter de la nuit, attendant quelques réponses que la jeune fille. Celle-ci finit par reprendre la parole quelques instants plus tard.

"Je sais pas... Peut-être bien que oui, peut-être bien que non... Mais il paraît qu'on en a tous un aussi alors je suppose que oui... Le mieux, ce serait d'essayer tout un tas de trucs pour voir c'est lequel..."

Ce n'était pas bête, après tout comment découvrir son pouvoir autrement qu'en procédant par multiples essais ? A moins de tomber sur le sage du pensionnat, l'image d'un vieux enroulé dans une couverture, tenant un bâton spiralé et ayant les yeux fermés vint faire coucou à mon cerveau comme pour l'illustrer, je ne voyais pas vraiment comment découvrir qu'elle pouvait être mon pouvoir. Je tournai la tête et regarda la demoiselle toujours assise à mes côtés. Mince, j'avais oublié de lui demander son nom ! Ce n'était sans doute pas le moment de poser la question puisque celle-ci semblait être très concentré sur la porte du réfrigérateur...

Mais qu'est ce qu'elle fait ? Elle veut lui lancer un sort ?

Cherchant qu'elle pouvait être la raison d'un regard aussi intense sur ce pauvre frigo innocent, je me remise à la dégustation de ma savoureuse brioche. Décidément quel délice ! Après ce duel épic dont le frigidaire semblant sortir victorieux, elle tourna la tête vers moi, un peu déçue, puis repris quelques gâteaux. Xailéa, toujours assis à mes côtés, semblait avoir fini de régler son compte à sa proie, enfin, aux chips, et fixait le sol. Il releva la tête précipitamment, voyant que la fillette le regardait.

"Dis, d'après toi, c'est quoi mon pouvoir? J'arrête pas d'essayer des trucs mais ça marche pas... T'aurais une idée? Peut-être que c'est la télépathie? Qu'est-ce que je te dis là?"

Je n'eu pas vraiment le temps de chercher une réponse et encore moins d'en trouver puisque celle-ci plongea de suite ses yeux dans les miens, le plissant légèrement comme pour fournir un ultime effort de concentration. La télépathie, voilà un pouvoir qui pourrait s'avérer vraiment utile si l'une de nous deux le possédait. Me concentrant, je fis le vide dans mon esprit, prête à recevoir l'information qu'elle tentait de me transmettre. Ne recevant rien, j'essayai moi aussi la même chose, ce qui n'eu visiblement pas plus de succès.

Dommage. Ça aurait été plutôt pratique.

M’arrachant à ma déception, elle reprit à nouveau la parole.

"Quand on aura fini de dévaliser le frigo, on ira voir les autres habitants... Peut-être qu'ils pourront nous aider à découvrir nos pouvoirs..."

Ah ah ! Peut-être avait-elle aussi imaginé un ancien du genre vieux sage qui sais-tout ! Je souris à cette idée, même si il y avait sans doute peu de chance qu'elle partage la même imagination que moi. C'était aussi une bonne idée d'attendre que j'ai fini de régler son compte à cette satanée brioche, qui me semblait excessivement grosse à présent. Je la vis me faire un grand sourire avant de me poser une question qui semblait assez rhétorique.

"Tu viendras avec moi, hein?! Comme ça on demandera pour toi aussi..."

Ah ah, elle avait peur que je la laisse partir toute seule ! C'était mignon ! De toute façon, j'avais tout à gagner à partir fouiner avec elle au début, on aurait l'avantage de se perdre ensemble, ce qui serait sans doute moins effrayant et lugubre. Et puis, peut-être avait-elle le pouvoir de repousser les fantômes ? Ça pourrait s'avérer tellement pratique... Je finis par lui répondre quelques instants plus tard, chassant les petits spectres qui avait envahi mon esprit.

"Bien sûr que je vais t'accompagner ! Autant faire d'une pierre deux coups comme on dit ! Et puis on aura tout le temps de réfléchir ensemble en chemin comme ça."

Son sourire ravie et son enthousiasme me firent sourire à nouveau. Une idée de destination me sauta à la figure, je m'empressai de lui partager, de peur de l'oublier avant d'avoir fini de manger.

"On cherchera les dortoirs, étant donné que nous nous trouvons dans un pensionnat et qu'il fait encore assez nuit, il serait intelligent de s'y rendre."

C'est vrai que le temps avait déjà bien avancé, il devait sans doute être proche des six ou sept heures du matin à présent, et je commençais à être fatiguée. L'idée d'un bon lit chatouillait mon esprit comme un tentateur appliqué, ce qui me donnait de plus en plus envie d'aller me coucher. Et puis, où trouver des pensionnaires si ce n'est dans des dortoirs ? A moins d'être un vampire et de dormir dans un cercueil à la cave, si cave il y avait, l'endroit me semblait être le plus approprié pour y trouver foule. Pour moi c'était clair, la destination semblait vraiment la plus intelligente.

[Plop ! Du coup si toi aussi tu penses que c'est une bonne idée, je te laisse créer directement le sujet dans les dortoirs ? Où tu veux peut-être répondre ici et que je crée le sujet ensuite? Comme tu veux ^^ ! Je pense qu'il faudrait le laisser Libre aussi, qu'on puisse nous répondre si des gens sont intéressé~ Voilà voilà]