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 Poursuivre un chat, c'est mal m'voyez [ PV :Erwan Kaiss ]

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Poursuivre un chat, c'est mal m'voyez [ PV  :Erwan Kaiss ] _
MessageSujet: Poursuivre un chat, c'est mal m'voyez [ PV :Erwan Kaiss ]   Poursuivre un chat, c'est mal m'voyez [ PV  :Erwan Kaiss ] Icon_minitimeSam 21 Juil 2012 - 3:59

Poursuivre un chat à travers une forêt est une activité assez banale. Mais, même les choses banales peuvent entrainer des conséquences terribles.

Tristan Montesquieu passait ses vacances d'été chez ses grands-parents, dans l'une des nombreuses forêts de France. Le grand-père de l'adolescent et sa femme vécurent reclus au milieu des bois en compagnie de dizaines de chats. Ils étaient ravis d'accueillir leur petit-fils pendant les vacances.

Un jour, Tristan laissa malencontreusement échappé un chat de la demeure familial, ses grands-parents étaient absents et il n'eut pas d'autres choix que de se rendre dans les bois à la recherche de l'animal qu'il se devait de ramener sain et sauf. Il ne se souciait pas du danger de la forêt, non, il avait plus peur pour le pauvre animal domestique qui poussait des miaulements, guidant ainsi l'adolescent dans les profondeurs de la forêt. Le soleil était haut dans le ciel, ses rayons se faufilèrent entre les feuilles des arbres, créant ainsi une ambiance fantaisiste qui enchantait et rassurait Tristan dans sa recherche.

" Minou, minou, où es-tu ? Tu n'as pas le droit de t'aventurer dans la forêt, c'est dangereux ! " dit-il d'une voix douce, espérant attirer l'animal par sa simple voix, une tentative assez stupide puisque le chat connaissait l'adolescent que depuis une semaine, date à laquelle il était arrivé chez ses grands-parents. Mais, parler brisait le silence qui devenait pesant pour Tristan qui n'avait pas entendu l'animal miaulait depuis quelques minutes.

" Miaou ! " Entendit-il faiblement à sa droite.

Immédiatement, l'adolescent changea de direction, se faufilant entre les arbres et évitant leurs branches basses pour... découvrir un étrange manoir en ruine. Un bâtiment attaqué par la végétation qui étrangement, se mariait parfaitement avec le bâtiment. En effet, les dégâts provoquèrent par le temps furent bouchèrent et masquaient par la végétation, donnant l'impression que les arbres faisaient partie intégrantes du bâtiment en ruine qui, dans ce cas-là, ne l'était pas vraiment. Mais, aux yeux de Tristan c'était impossible, ce n'était qu'une coïncidence.

" Miaou ! " Un autre miaulement se fit entendre en direction du bâtiment.

Sans réfléchir, l'adolescent s'approcha du manoir en ruine. Il se trouvait face à une porte entièrement marron, de la couleur des arbres et qui, étrangement, semblait neuf. En entendant un troisième miaulement de l'animal qu'il recherchait, Tristan ouvrit la porte et entra dans le manoir. Pour y être piéger à jamais.

De l'extérieur, ce bâtiment était majestueux dans un passé lointain mais, à l'intérieur, le luxe était présent : de somptueux escaliers menèrent à l'étage, de nombreux couloirs s'enfoncèrent dans l'obscurité du bâtiment et face à lui, des objets dégageant une certaine valeur attirèrent le garçon qui s'éloignait de la porte encore entrouverte. Tristan se saisit d'un chandelier entièrement fait d'or mais, pourtant si léger, ses trois bougies étaient éteintes et longues, prêtes à être utilisées. L'adolescent remarquait que l'objet n'avait pas été tâché par la saleté ou la poussière, comme si elles ne l'avaient jamais touché... Comme le reste du manoir... Le bâtiment était entretenu par quelqu'un en conclut Tristan. C'était étrange. Cependant, il était trop tard pour s'enfuir, d'un coup sec la porte se referma dans un bruit sec faisant sursauter l'adolescent sur le moment. Tristan se précipita vers la porte, essayant de l'ouvrir mais, elle restait fermée. Et plus il forçait sur la poignée, plus la porte semblait devenir plus solide pour résister au bras de Tristan. Ce dernier n'eut pas d'autres choix que de résigner, il était enfermé. La panique commença à naître dans la tête de l'adolescent qui se parla à lui-même pour se rassurer :

" Une fenêtre... Il suffit de trouver une fenêtre et de m'enfuir. " dit-il rapidement d'une voix tremblotante

" Ce... n'est pas possible Tristan. Tu es devenu prisonnier de ce manoir " résonna une voix douce et chaleureuse derrière lui.

Tristan se retourna pour faire face à son interlocuteur et ce qu'il vit le surpris, ce n'était pas un humain mais... une sorte de serpent volant blanc comme la neige avec deux petites moustaches fines, une crinière partant de sa tête jusqu'à sa queue et de deux cornes sur sa tête. Cet étrange animal fit éveiller un souvenir au plus profond de Tristan : il se voyait petit, plus jeune, sur son lit en train de parler avec ce même animal : " Harmonie, harmonie, aujourd'hui j'ai encore été le meilleur de la classe, Maman et Papa sont fiers de moi ! " disait le jeune enfant en s'adressant à l'animal. Puis il tendit ses petits bras vers l'animal mais, il le traversait. Ce n'était qu'une création de son imagination : un ami imaginaire.

Cette simple scène ramena Tristan à la réalité, ce souvenir fit en naître d'autres, Tristan se souvenait de tout. Ce n'était pas un serpent volant qu'il lui faisait face mais, un petit dragon chinois.

" Harmonie ! C'est toi ! J'en suis sûr ! Je me souviens de toi, petit je ne faisais que te parler mais, je ne pouvais pas te toucher, tu n'étais pas réel. " dit-il avec une déception dans la voix.

Étrangement, Tristan tendit son bras vers Harmonie, il souhaitait le toucher, le caresser. Un doigt effleura l'animal qui était réel, surpris, il le retira avant de tendre cette fois-ci sa main entière. Il caressait le dragon le long de son corps, ce dernier bougeait volait le long de la main de son "créateur" pour savourer les caresses.

" Tu es réel... " dit-il abasourdi de voir qu'une créature naît de son imagination était apparu dans la réalité !

" Bien sûr ! " dit le dragon avant de poursuivre : " Maintenant, nous sommes ensemble. Pour toujours... " sa dernière phrase installa une ambiance froide, rapidement, Harmonie tenta d'expliquer ses paroles : " Ce manoir n'est pas comme les autres Tristan, ce manoir est considéré par beaucoup comme une prison mais, tu en sauras plus en lisant ces affiches. Elles t'expliqueront tout. "

Tristan se précipita vers le mur que désignait Harmonie de sa queue, suivi de prêt par ce dernier. Il ne pris que quelques secondes pour lire le premier message, écarquillant les yeux de plus en plus à chaque phrase qu'il lisait. Abasourdi, surpris et choqué, il se tourna vers Harmonie :

" C'est une blague ? " dit-il en regardant le dragon.

" Non. " répondit-il simplement en faisant des ronds dans les airs. " Tout ce qui est écrit ici est vrai. "

" Donc, je suis enfermé dans un manoir qui est en fait un pensionnat. Ce manoir est en quelque sorte magiques et semble avoir inspiré certains films d'horreurs ou à huit clos mais, si quelqu'un a mis cette affiche, je ne suis pas le seul à être enfermé. " dit-il très rapidement, dévoilant sa panique qui ne cessait d'accroître.

" C'est exact. " répondit Harmonie sans cesser son petit manège.

" J'ai un pouvoir mais, lequel ? C'est toi mon Alter Ego Astral ? Et ce lieu est dangereux pour qu'on me souhaite de rester en vie ? ! "

" Je ne sais pas. Oui. Oui. " Répondit le dragon en se mettant à la hauteur de Tristan en affichant un sourire malicieux.

Ces réponses fut la goutte qui firent déborder le vase. Tristan n'arrivait plus à contrôler sa peur et son stress, se laissant noyer par eux.

" Je ne veux pas rester ici ! J'adore tout ce qui est mignon, il suffit de me voir ! Je vais me faire tuer en deux secondes dans ce manoir ! Surtout que vu le message que cette personne a laissé, tous les pensionnaires ont l'air monstrueux et armé jusqu'aux dents ! Je ne veux pas rester ici " cria-t-il à l'égard de son Alter Ego Astral.

Harmonie, lassé de voir Tristan paniquait pour un rien, du moins à ses yeux, le fouetta de sa queue pour le ramener à la raison et le regarda dans les yeux et dit d'une voix rugissante, tel les dragons à l'âge adulte :

" Tu ne peux pas partir. Les pensionnaires ne sont pas des monstres. Ton physique, même s'il était fort, ne t'aiderait pas, c'est ton mental qui te sauvera. Ton pouvoir te permettra certainement de te défendre. Maintenant, habitue toi à ma présence, à des phénomènes inexplicables et aux nombreux caractères des pensionnaires. D'ailleurs, lis le deuxième message, il dit vrai. Mais ne lit pas le troisième, qui dit aussi la vérité " dit-il calmement, reprenant sa douce voix inoffensive petit à petit.

Tristan écouta le petit dragon, encore surpris par sa voix et les renseignements découverts sur cet étrange pensionnat. En lisant le deuxième message, l'adolescent se sentit rassurer : des gens qui semblaient sympathiques étaient aussi enfermés dans ce manoir aux mille secrets. Malheureusement, il n'arrêta pas sa lecture au troisième message et appris qu'un fantôme existait dans la forêt proche du manoir et qu'il s'en prendrait à quiconque ose s'attaquer à ses habitants, sûrement à ses animaux... Mais... le pour Tristan fut d'apprendre l'existence d'un fantôme.

" Un fantôme... Un FANTOME ? ! Je ne resterai pas ici une seconde de plus ! " dit-il en se ruant vers la porte qu'il tira de toutes ses forces. " Ouvre toi ! Ouvre toi ! " hurla-t-il à l'égard de l'objet inanimé qui ne bougeait pas d'un pouce.

" Ca ne sert à rien Tristan. Tu es enfermé ici. Habitues toi à vivre ici " dit Harmonie derrière lui.

Ecoutant son Alter Ego Astral, Tristan contrôla sa panique et commença à réfléchir à son passé, à ce qu'il avait abandonné derrière la porte du manoir. A ses yeux : Rien d'important. Sauf peut-être le petit chat qu'il ne semblait pas être dans ce manoir mais, quelque part dans la forêt. Il détestait ses amis qu'il n'avait pas choisis, ses parents le traitaient comme un trophée à exposer dans tous les lieux où se rendaient Tristan et non comme leur fils. Et ses grands parents, ils les voyaient trop rarement. Pour l'instant, son passé ne lui manquait pas, le plus terrible pour l'adolescent était de ne pas être libre de ses mouvements, enfermés dans ce manoir où le danger de mort semblait toujours présent. L'adolescent pensait que la moindre erreur lui coûterait la vie. Mais, étrangement, les mystères de ce manoir, la présence de l'Alter Ego Astral, l'étrange pouvoir qui allait apparaître chez Tristan lui permettrait de vivre une aventure dont il avait rêvé durant son enfance, comme les héros des livres de roman fantaisistes qu'il avait lu. Un rêve d'enfant devenu réalité. Comme l'ami imaginaire. Reprenant son calme, il s'adressa à Harmonie :

" Je crois que tu as raison, je suis enfermé ici. Si je fais attention à ce que je fais, je ne devrai pas mourir et cet endroit semble... "amusant" par ses mystères et les dangers qu'il réunit le long de ses couloirs. J'ai hâte de découvrir mon nouveau pouvoir et les autres pensionnaires ! " dit-il d'une étrange voix réunissant malice, joie et enthousiasme, s'étonnant lui-même par ces mots puisqu'il découvrait une nouvelle facette de sa personnalité qui venait de naître dans ce pensionnat..

" Voilà, garde le bon côté des choses. Mais il n'est pas si facile de connaître la mort ici, soit seulement prudent et tout devrait bien se passer. " dit Harmonie en affichant un petit sourire et en tournoyant dans les cieux. " Cependant, attention ! La curiosité est un vilain défaut et méfie toi de tout. "

Tristan écouta une nouvelle fois son Alter Ego Astral qui était devenu son guide dans cet étrange manoir, cependant, quelque chose lui manquait, où sont donc les pensionnaires ?

" Harmonie... Où sont les autres pensionnaires ? " Dit-il en fixant un par un les couloirs et les escaliers menant à l'étage.

" Un peu partout, fouille le manoir et tu les trouveras. Mais, ça ne m'étonnerait pas que le boucan que tu as créé en ait attiré certains. " dit le dragon en soupirant et volant le long du plafond.
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Poursuivre un chat, c'est mal m'voyez [ PV  :Erwan Kaiss ] _
MessageSujet: Re: Poursuivre un chat, c'est mal m'voyez [ PV :Erwan Kaiss ]   Poursuivre un chat, c'est mal m'voyez [ PV  :Erwan Kaiss ] Icon_minitimeSam 28 Juil 2012 - 18:56

Toute bonne chose à une fin.
Même le savoir à ses limites.
Et certaines vérités doivent être ignorées.



« Lorsque j'ai ouvert les yeux sur ce monde et que je me suis rendu compte à quel point il était moche, j'ai préféré le réinventer à ma manière et penser qu'un jour ma philosophie deviendra un mode de vie. Je me considère réellement comme un inventeur ; un fou qui se croit capable de pouvoir récréer tout un univers ou de le repeindre tout en couleurs. Avec des valeurs et des principes de fonctionnement qui, à mes yeux, me semblent justes et respectables ; imposer des règles pour vivre mieux est ce que je compte faire. Me considérez-vous comme un dictateur en soif de pouvoir ? C'est peut-être ce que je suis après tout. Au fil du temps, j'ai fini par développer le complexe de Dieu et je ne lésine pas sur les mots. Je pense vraiment pouvoir le remplacer, afin d'acheminer un travail qui n'a été fait qu'à moitié.

Ma folie n'est pas perceptible à l'oeil nu, elle se laisse seulement deviner au fur et à mesure que l'on me côtoie ; pourtant elle est bien le mal qui me ronge depuis des années et qui me court à ma perte. Je ruminais mes idéo et mes envies de réussites en croyant dur comme fer que le moment de ma piètre existence allait arriver à son apogée. Que l'instant prodigue que j'attendais était enfin venu. J'étais sincèrement persuadé que je connaissais tous les secrets de ce monde et que je possédais l'arme ultime favorable à mon utopie. C'est à ce moment-là que je réalisai une chose importante, une phrase toute bête qui prenait à présent tout son sens et qui restait ancrée dans mon esprit : c'est en pensant tout savoir que l'on se rend compte que l'on ne connait rien. A votre avis, comment réagirait un mathématicien si vous lui appreniez que tous ses théorèmes et toutes ses formules algébriques n'étaient qu'impostures ? Que tout en ce qu'il croyait n'était que mensonge ? Son monde s'écroulerait instantanément. Un peu comme si vous preniez conscience d'une trahison d'un être qui vous était cher. En arrivant par hasard dans ce pensionnat, je me suis au début senti comme cela aux premiers abords ; puis j'ai pesté contre moi-même d'avoir osé vivre tant d'années en étant persuadé de pouvoir refaire ce monde alors que j'en ignorais toute une partie. Après cette première réaction capricieuse, c'est à la population de cette si merveilleuse planète Terre que j'en ai voulu et à leur sottise. Vouloir à tout prix rester enfermé entre quatre murs en étant bercé par les douces caresses du quotidien, alors qu'elle pourrait vivre... Ceci. En ce lieu où je suis censé purger ma peine pour l'éternité, je me sens capable de l'impossible. Ici, je le sens, je pourrais étancher mon envie de changement et faire de mon rêve une réalité. Ici, je pourrais laisser ma folie prendre le dessus.
Ne me jugez pas, l'espoir fait vivre et c'est la dernière chose qui meurt dans l'homme. »


(retrouvé griffonné à l'intérieur d'un livre de la bibliothèque sur la psychologie humaine)


Depuis quelques temps déjà, c'était assez courant de voir Erwan abandonner des petits messages de la sorte un peu partout dans le pensionnat. N'importe quelle surface plane et propice à l'écriture lui convenait, de ce fait, il ne laissait jamais derrière lui son stylo à bille noir qu'il gardait précieusement dans l'une de ses poches. Il lui était même déjà arrivé de graver l'un de ces mots à la pierre. Son poignard également pouvait s'avérer fort utile, pour mutiler l'écorce d'un pauvre arbre innocent, par hasard. Une soudaine envie d'expression de ses sentiments incongrus et corrompus ? Ou juste l'irrésistible besoin de laisser une trace de lui, où qu'il se rende ; pour montrer qu'il a existé. Ses messages, il ne les cachait pas. Dans un livre, sur un bout de table, sur un mur, sur un rocher... Ou même sur un petit bout de papier qu'il coinçait où bon lui semble. *qu'importe* se disait-il. Le jeune homme n'était pas pudique sur ses pensées, peut-être même qu'ainsi un jour un pensionnaire arriverait à le comprendre et à partager son idée folle de création. Car il n'y avait nuls doutes que ses messages seraient un à un découvert un jour ou l'autre. Et encore, il y avait peu de chance qu'une tierce personne identifie le mystérieux auteur à la plume si audacieuse, à moins bien sûr que quelqu'un ne le surprenne à écrire et récolte ses messages derrière lui. Le Petit Prince s'imaginait déjà la scène ; un pensionnaire égaré qui stockait ses messages et les gardait bien à l'abri. . Quelque part. Une espèce de boite à chaussure cachée sous un lit, remplit de ses mœurs ; certains de ses récits, gravés sur une table par exemple, retranscrit à la main pour en garder une trace. Si une telle personne existait, Erwan n'en serait que plus heureux. Il tenait, en quelque sorte, une sorte de journal intime ouvert à tous. C'est un concept plutôt intéressant, vous ne trouvez pas ?

Laisser une trace de son existence, le furtif passage d'une vie sur terre, que quelqu'un ait conscience de qui vous êtiez. Que vous étiez là. N'est-ce pas une chose dont tout le monde rêve ? Savoir que vous étiez là, juste ici, que l'on ne vous oublie pas. C'est un rêve merveilleux ; beaucoup se brûlerait les ailes pour l'atteindre. Erwan fait partie de ces gens-là, mais je crois qu'il était inutile que je vous le précise, si ? Ne lui dites pas qu'il est fou si vous ne comprenez pas ce sentiment, premièrement parce que l'on ne juge pas ce que l'on ne comprend pas et deuxièmement parce qu'il le sait déjà. Si je me permets de le clamer haut et fort, c'est parce que je le connais comme ma poche et que je suis le narrateur, sans moi, il n'est rien. Hum, quoi ? Bon très bien, d'accord, je me tais.


    « - Dis-moi Naka, tu ne t'es jamais demandé comment le monde pourrait continuer de tourner sans toi ? C'est une question que beaucoup de monde se pose, pourtant, ils en oublient que la Terre tournait bien avant qu'ils ne viennent au monde. C'est idiot non ? »


L'animal aux poiles sombres fixait son acolyte de ses grandes billes aux couleurs si divergentes, pourquoi son maître lui racontait-il un tel charabia ? Il n'y comprenait rien. Quand on y réfléchissait bien, ce chat n'était qu'une sorte d'esprit projeté qui avait soudainement pris vie. Sans qu'aucune raison scientifique et psychique n'ait pu le justifier. Rien ne peut expliquer de manière rationnelle l'existence de cet espace temps de toute façon.

Le jeune homme était paisiblement affalé sur son lit, sur le dos, les mains derrières la tête, partageant ses étranges pensées avec son animal de compagnie. Il reporta son regard écarlate sur Naka ; le chat le fixait de ses grands yeux ronds pleins de curiosité.

Soupire d'aise.

    « - A l'évidence tu ne comprends rien à ce que je raconte. Ce n'est pas important, de toute façon tu n'es que le fruit de mon imagination. Tu ne devrais même pas être là. Roh et arrêtes de me regarder comme ça. »


Un coussin vola à travers la pièce pour chasser le stupide animal. Stupide ? Que dis-je, ce chat est doté d'une intelligence égale à son maître et ne communique avec lui qu'à travers la pensée. Beaucoup penserait que cet alter égo astral serait retardé ou tout simplement stupide ou encore bon à rien. Mais ils ont tort. Cette boule de poiles réserve juste ses dires et Erwan était convaincu que s'il le voulait, Naka pourrait aisément communiquer avec les autres pensionnaires, par la pensée également. A croire que l'animal ne jugeait personne assez digne d'entendre ses paroles, il était comme le Petit Prince, au fond.
En parlant du Petit Prince, celui-ci s'était lové sur son lit à la manière d'un chat, ses cheveux ébènes étant en batailles. Son regard vaquait dans la pièce vide. Il ne savait pas quelle heure il devait être exactement, mais ses colocataires étaient aux abonnés absents. Pas plus mal en fait, de cette manière Erwan pouvait batifoler à ses divagations sordides comme bon lui semblait. Le jeune homme était complètement débraillé, en mode squatteur... Quoi que, je ne suis pas certain que pour lui et moi la définition du mot « squatteur » soit la même. Jugez par vous-mêmes : une espèce de jean noir un peu délavé sans ceinture ; de ce fait, celui-ci lui tombait beaucoup plus bas qu'à l'ordinaire -et oui, notre petit bonhomme n'est vraiment pas gros- seuls les deux os de ses hanches paraissaient le retenir faiblement. Accommodé d'une sorte de chemise bleue claire dont seuls les boutons du milieu étaient fermés. Les parcelles de peaux blanchâtres que laissaient transparaître ses vêtements lui donnaient presque un petit air de mort vivant ; comme si le garçon ne s'était pas nourri depuis maintenant quelques jours.

Une beauté froide.

En y réfléchissant plus sérieusement, c'était vrai, avec toutes ces nouvelles choses qui le passionnait, le Petit Prince en avait oublié de se nourrir. Blasphème. A présent qu'il en avait pris conscience, son ventre qui s'était fait oublier jusque là fut tiraillé par une horrible crampe qui réclamait son dû. Oui oui, c'est bon, pas besoin d'en faire davantage. Erwan se leva en un bond, un instant étourdi par la vitesse de son geste, son corps prenait sa revanche. « Laisse-moi encore crever de faim pendant plusieurs jours et tu verras ignare ! ». Une petite contorsion pour s'étirer les muscles du dos et se remettre d'aplomb, un petit gratouillage du ventre pour se motiver et calmer la bête qui grognait de plus en plus.
Une chaussure, puis l'autre ; sans oublier le petit regard en retrait.

    « - Bah alors, tu viens sac à puces. »


Ledit sac à puces était parti se réfugier dans un coin de la pièce de peur d'à nouveau subir une attaque inopportune d'un coussin volant non identifié. Erwan ne l'attendit pas, après tout ce chat faisait ce qu'il voulait.

A le voir déambuler dans les couloirs, Erwan donnait l'impression d'avoir fait le Vietnam. Mais ce n'était pas que des regards dédaigneux qu'il croisait, loin de là. Oh bien sûr, ne croyez pas qu'il n'y avait aucune œillade qui le méprisait d'oser se balader en étant habillé d'une manière aussi négligée et provocatrice. Quand je vous disais que même en mode squatteur le style du jeune homme était soigneusement étudié. Ce garçon ne pourrait-il jamais se montrer au naturel ? Je me le demande. Un léger miaulement se fit entendre dans le silence pesant des couloirs (à croire que personne n'osait faire un peu de remue-ménage). Il s'agissait de Naka, assurément ; la petite bête qui jusqu'à maintenant avait suivi Erwan docilement et tout en silence dévia soudainement de trajectoire et partit en toute hâte dans la direction du hall d'entrée. Le jeune homme leva un sourcil. Qu'est-ce qu'il lui arrivait maintenant à celui-là ? Bon tant pis, Petit Prince reprit son pèlerinage en direction des cuisines histoire de chaparder un petit truc à se mettre sous la dent. Une fois de plus, le garçon se retrouvait à chantonner un air de musique dont l'artiste était impossible à reconnaître. Cette chansonnette serait toute droite sortie de l'imagination d'Erwan que cela ne m'étonnerait pas voyez-vous.

Haha, cuisines vous voilà. Personne ? Ha si, une autre pique assiette s’appliquait à son affaire non loin d’Erwan. Celui-ci ne lui accorda qu’un seul regard et s’engagea tout guilleret dans sa quête de nourriture. Alors alors, voyons voir par ici… Un peu par là… Peut-être que par là-bas… ? Ha ! Voilà qui est parfait. Quelques morceaux de brioches très bien dissimulés s’offraient à la portée du jeune homme. C’était trop beau. Ni une ni deux, ce dernier s’en empara et adressa un signe de victoire à la jeune fille qui n’avait toujours pas trouvé son bonheur. Il la nargua quelque peu en mordant dans un morceau de brioche et s’en alla à la manière d’un sale gosse. C’est un sale gosse ! Et un abrutit qui plus est. Bon, où en étais-je ? Ha, oui voilà. Satisfait et non remboursé, Erwan regagnait ses pénates quand un appel télépathique stoppa son engouement. Naka ? *Venir au hall ? Pourquoi ? Y’a quelque chose d’intéressant … ?*
Bon, tant qu’à faire le garçon bifurqua dans sa trajectoire et se rendit vers ce fameux hall d’entrée. Il y découvrit son chat, posé sur l’escalier quelques marches plus bas, observant une scène plutôt… Comique on va dire. Le gentil petit Erwan prit place à côté de son chat, les coudes posés sur les genoux et un morceau de brioche dans la bouche. *Bin quoi ? Me regarde pas comme ça t’avais qu’à venir avec moi, idiot*. Naka le gratifia d’un coup de patte et retourna se plonger dans le charmant spectacle qui se déroulait sous leurs yeux ; Erwan se mit donc lui aussi à le détailler.

    « - Qu'est-ce que... »


Petit Prince était survenu au moment de l'épisode du fantôme. Il dut se faire violence pour ne pas exploser de rire, sinon il se serait étouffé avec sa brioche. Stop, reprenons notre sérieux, ce n'était pas convenable de se moquer d'autrui. Erwan se trouvait non loin d'un drôle de personnage, ou plutôt d'un gamin. Il devait avoir quoi... 17 ans à tout casser ? Boarf, Petit Prince devrait bien s'entendre avec lui dans ce cas. En parlant du jeune homme, absorbé par les réactions du garçon se trouvant devant lui, il en oubliait de manger sa brioche ; surtout qu'un sourire effrayant s'était formé sur ses lèvres. Un sourire de fatalité. Et oui, prisonnier ici, pour toujours. Le nouvel arrivant ne tarderait pas à remarquer que le temps à tendance à s'arrêter dans ce lieu. Au bout d'un moment, même les êtres humains semblent s'arrêter de vieillir.

Nouvelle bouché de brioche. Haha, inutile de le regarder avec ce regard avide Naka.

Le fraîchement débarqué fixa un couloir, mais ne sembla pas voir les deux observateurs. Pourtant, ils n'étaient pas discret. Surtout Erwan qui ne cessait de faire des remarques intempestives à l'intention de son chat.

« - Un peu partout. Fouille le manoir et tu les trouveras. Mais, ça ne m'étonnerait pas que le boucan que tu as créé en ait attiré certains. »

    « - J'te le fais pas dire. »


Lança le jeune homme à l'aveuglette avant de descendre de son perchoir et de profiter de son déplacement pour déchirer un autre bout de brioche de ses dents. Naka, quant à lui, resta sagement à sa place, analysant le déroulement des évènements.

    « - Tu avais l'intention d'alerter tout le manoir ? Quoi que, c'était drôle de te voir t'attaquer à la porte, tu peux recommencer si tu veux ! »


Railla le Petit Prince en invitant le petit garçon à se diriger vers la porte de sa main gauche. Il se tenait fièrement du haut de son mètre 80, analysant le nouvel arrivant de ses yeux écarlates. Il n'y avait que le morceau de brioche qu'il tenait dans sa main qui entachait l'image de sa crédibilité. Pour l'instant, le visage d'Erwan ne témoignait d'aucune animosité pour le moment, juste de la curiosité envers son jeune interlocuteur. Ses yeux finirent par se reporter sur le dragon chinois qui flottait non loin du petit garçon.

    « - Tu as déjà fait connaissance avec ton aller égo astral... » commença le jeune homme pensivement «... Parfait, je vois que je n'ai rien besoin de t'expliquer ! Tant mieux ça m'ennuie. »


Sourire innocent. Quant Erwan sembla tout à coup se rappeler des formalités en cas de rencontres, mais il ne pouvait pas faire comme les autres, non, sinon c'est pas drôle hein. Franchement...

    « - Au fait, cela vaut-il vraiment la peine que je me présente ?... Bon et puis tant qu'à faire, appelle-moi Erwan »


Une boule de poiles noirs surgit de nulle part et se faufila entre les jambes du Petit Prince. Grognement de réprobation, son pantalon allait encore être plein de poiles. Erwan se secoua la tête pour dégager quelques mèches qui lui brouillaient la vue. Et bien, au moins ses cheveux étaient toujours autant en batailles que précédemment.
Le jeune homme s'agenouilla pour flatter la tête de l'animal qui restait de glace. Quelle relation ambigüe qu'avait ces deux-là.

    « - Ha oui au fait, cette boule de poiles c'est Naka. »


Pensivement, il s'apprêtait à reporter sa brioche à sa bouche, quand une vague possibilité effleura son esprit.

    « - Tu veux peut-être un bout de brioche ? »


Oui, non ? Non, oui ? Erwan lui se contentait de tendre sa si précieuse brioche vers l'inconnu mystère, toujours agenouillé près de de Naka.
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