J'étais arrivée depuis quelques temps déjà. À un moment, je comptais les jours, mais après trois semaines, j'ai perdu le compte. Disons que ça faisait deux ou trois mois que j'étais arrivée au pensionnat. Je voulais en sortir, car ma famille me manquait et mon frère devait vraiment s'inquiéter là … Je me demandais s'il me cherchait. J'avais pensé lui envoyé un e-mail, mais sans succès. C'était désolant. Au moins je n'était pas seule. La plus part du temps, j'avais Anora avec moi. Je lui lisais souvent des contes et, lui, ne me trouvait pas idiote de les aimer à ce point.

Je ne parlais pas vraiment aux gens qui étaient dans le pensionnat : la plupart m'intimidaient bien trop !
Il n'était pas étonnant de croiser des tueurs, des psychopathes, des gens du passé ou du futur. Je pense que c'est cette remarquable distinction qui m'empêchait de me lier aux autres. J'avais d'une partie de ces gens. J'avais peur surtout quand j'étais seule. Je n'étais plus certaine si c'était moi qui collait Anora ou Anora qui recherchait un tant soit peu ma présence. J'avais peur de l'énerver à la longue. C'était un gentil garçon et j'avais peur qu'il ne me dise pas lorsque je l'énervais.

Cette journée-là, je cherchais Anora puisqu'il ne m'avait pas encore rejoint. J'avais donné un coup d'oeil à sa chambre, mais comme à son habitude, il n'y était pas. J'avais inspecté vainement la bibliothèque, puis le hall. Comment faisait-il pour disparaître ainsi ? Finalement, du hall, je m'étais rendu dans cette salle en passant par un chemin plutôt saugrenu.

Cette salle qui soit dis en passant avait un plafond si haut. Cette salle qui était décorée d'un immense et somptueux lustre. Cette salle qui avait de si belles baies vitrées qui donnait vue sur le parc. Cette salle qui avait tout d'une salle de bal … C'était merveilleux !

J'admirais le marbre et les décorations que comprenait cette pièce. Peu importe où je regardais, je n'en croyais pas mes yeux. Ce pensionnat m'étonnerait certainement toujours. Déjà que sans cette salle de bal, je lui trouvais des airs de château, ça ne faisait qu'en renforcée mon image de cet endroit. En plus, c'était la première fois que je voyais une vraie salle de bal. Une de ces salles semblable à celle où Cendrillon avait rencontré son prince.

J'étais tellement fascinée par cette pièce que j'en oubliais la raison qui m'y avait conduite. Il y avait deux options, soit je rêvais, soit je délirais, car c'était tout simplement impossible que je me retrouve dans un salle comme celle-ci. C'était tout simplement incroyable ! J'aurais dû noter le chemin pour m'y rendre …

Je commençai à inspecter la salle, voir si je ne trouverai pas quelque chose pour faire de la musique. Si j'en trouvais, je pourrais inviter Anora et nous pourrions danser, comme dans un bal ! Oh, oui c'est une merveilleuse idée ! Si je ne trouvais rien je me débrouillerais bien pour trouver une radio quelque part ...

Moi. Il était une fois moi, ouais. Et bien oui, aujourd'hui, c'était moi, le prince charmant, l'homme en bleu, qui était le protagoniste. Saphir,en cette journée, je me déclare ton fier ambassadeur. Bien me sentais-je ce matin en retrouvant dans les bureaux de ma chambre ces ô combien coûteux bouts de tissus que j'avais acquis avant ma départure vers ce bâtiment. Ces vêtements si chers pour lesquels j'ai déboursé un bras, comme on dit, sont de nouveau en ma possession.

Dieu seul sait comment, mais tout les biens dont j'avait fait l'acquisition précédant mon entrée étaient bien ici, cachés dans les tiroirs, armoires, coffrets et autres merveilleux contenants de magie matérialisée en ... trucs indigo. C'était tellement beau. C'était presque insensé - okay, c'était complètement insensé. Mais who cares? J'étais carrément heureux de retrouver mes nouvelles affaires, que j'allais enfiler aujourd'hui, évidement.

Personne d'autre n'est dans la chambre, et il est tôt. Je finis de m'arranger, de me regarder une Xième fois dans le miroir. Mon reflet avec mon eyeliner. Avec ma nouvelle chemise bleue à carreaux. Avec ma camisole blanche - okay, ce n'est pas bleu, ET ALORS ?! -. Mes nouveaux jeans et mes foutues chaussures de fou - j'ai quand même fait une chasse à l'homme pour ces chaussures, respectez moi pour ma patience-. Mon reflet qui montre mes ongles bleus, parce que oui, j'ai acheté du vernis. Mais surtout ....

Mon reflet qui montre ces merveilleux bijoux, que j'ai aussi chassé pendant des heures. Bonjour toi, pendentif gemmé d'aigues bleues. Je t'aime. Content de te voir, bracelet céruléen. Je t'aime. Bague azurée, mère des plus beaux bijoux, reine de la couleur indigo, en ton sein reposant le plus magnifique des saphirs. Celui-là, me criant je t'aime. Allez, épouse-moi.