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 Time goes by │ A. Jones

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Sale gosse
Ice Cromwell
Ice Cromwell

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• Age : 28
• Pouvoir : Dîtes donc où et quand, l'arrivée sera sûrement à côté de la plaque.
• AEA : Elle, le machin, le truc, moche, grimaçant, avec des trous noirs pour orbites, une fraise sale, des mains pareilles et un don pour vous soûler.
RP en cours : "Mais le plus souvent, il restait prostré, accompagné d'un rire stupide"| H. Hackermann
Boire ou conduire, il faut... être majeur pour commencer| L. Moisan
Se perdre pour mieux se retrouver| J. Sinclair
Sans titre| Z. Christensen & Eve Clement

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Time goes by │ A. Jones _
MessageSujet: Time goes by │ A. Jones   Time goes by │ A. Jones Icon_minitimeDim 23 Sep 2012 - 22:11

Time goes by │ A. Jones Image_12


Un bruissement dans la nuit. Peut-être les draps, peut-être les arbres.
La chambre est noire, comme les ténèbres qui engloutissent ; comme la peur qui dévore. Comme le froid traître de l’été, ce froid qui est celui de l’intérieur. Dont on ne peut se défaire.

Pendant longtemps, trop longtemps certainement, elle avait cru que la nuit chassait tout : les soucis, les questions, les sentiments et soi-même… Elle avait cru pouvoir fermer les yeux et échapper ainsi au monde ; ne plus entendre les rouages incessants des pensées, ne plus voir les chemins sinueux des raisonnements. Juste écouter le silence et contempler le vide. Juste un blanc causé par l’oubli. Etre tranquille, enfin, ce qu’elle n’avait jamais été.
Il y a sur la Terre, des gens qui se figurent qu’avoir quelques points de quotient intellectuel de plus que la moyenne, équivaudrait à être un super-héros au génie tout-puissant. Des gens qui en rêvent comme s’ils pouvaient gagner au loto. Des gens qui ne savent rien de la réalité. Etre supérieur au cerveau moyen, ça n’a absolument rien d’extraordinaire, si ce n’est qu’on n’a jamais la paix, que le moteur de la réflexion ne sait pas s’arrêter. Alors oui, elle était intelligente et elle le savait mieux que quiconque. Mais c’était plus un handicap finalement qu’autre chose. Elle était sa propre normalité. Elle était Ice, Ice qui voulait se fuir à elle-même. Ice qui voulait juste qu’on lui foute la paix – nom de Dieu !

Et la nuit au moins, ne parlait pas.

Elle avait toujours aimé la pénombre du soir, ce ciel noir de diamant qui éclairait tout ce qu’il assombrissait. Elle avait toujours aimé cette fraîcheur douce, bienveillante et muette, qui l’enveloppait dans ses multiples bras invisibles. Elle avait toujours aimé le monde endormi et les secrets qu’il rendait alors vulnérables.

Elle s’en sentait moins seule ainsi.

Une couverture, une deuxième, et une troisième. Pas assez, pas encore. Rajouter un plaid. Puis un autre. Encore un autre.
Le froid persiste ; peut-être ses orteils noirciront-ils jusqu’à finir par tomber ? Elle avait lu ça quelque part : Les doigts de pieds et de mains peuvent prendre un aspect rabougris et la couleur du charbon – ou de la réglisse, tout dépend du point de vue – en cas de froidure mortelle. De quoi faire presque aussi peur que lorsqu’on entend parler de diabète.
A travers le volet de la chambre, une lumière bleuâtre se laissait filtrer, preuve que la lune était toujours la maîtresse des lieux, que le soleil demeurait prisonnier dans un quelconque endroit, que les ténèbres resteraient là pour vous jeter dans le trouble – entre craintes et rassurement.
La sueur glissa le long de sa nuque. Trop chaud, maintenant.

Un mois qu’elle était là. Ou plus. Ou moins. En fait, ici, le temps n’avait plus de sens, les lieux n’avaient plus de sens, son esprit n’avait plus de sens. Un mois pareil qu’un jour, un jour pareil qu’un an, et un an pareil qu’un siècle. Les aiguilles des montres dansent la java sur un air de hip-hop tandis le manège vous emporte dans un dernier tour infini.
Dans un sourire furtif, elle regarde l’horloge sur le mur d’en face : objet paradoxal dans ses biens, lui qui rythmait une ligne continue et elle qui défiait toute logique. 3 :22 du matin. Quand l’univers entier dort, mais quand vous n’y parvenez pas.

Ca ne sert plus à rien d’essayer de trouver le sommeil. D’ailleurs, le sommeil, ça ne se trouve pas. C’est lui qui vient à vous. Tout seul.

Dans ces cas-là, il faut sortir.
Parce qu’être seule et enfermée, c’est mauvais pour le moral.

Cette fois-ci, ce sont les étoiles qui accueillent le visiteur, voyageur perdu dans le jardin des rêves. Beaucoup croient que les astres nocturnes sont l’image des âmes des êtres chers décédés qui veille sur les vivants ; en fait, ils ne sont rien de plus que d’énormes morceaux de caillou en train de mourir.
Déjà toute petite, Ice avait toujours désiré savoir, apprendre, connaître. Alors le goût de l’inconnu, elle n’en avait aucune idée. Le goût des illusions, elle n’avait jamais eu le temps de s’en faire une idée. Ici, c’était différent : c’était impossible, et pourtant, cela existait. C’était irrationnel, c’était incompréhensible. C’était d’autant plus beau.
Le chemin séparant le pensionnat du lac, elle le connaissait par cœur, en revanche. La plus longue des routes et la plus courte, la route des questions, la route des « pourquoi ? » et des « comment ? ».

Grandir, c’est quelque chose d’étrange, quelque chose qui échappe au contrôle de l’esprit. Grandir, c’est se devenir étranger, ne plus pouvoir s’identifier, avoir peur, aussi un peu. En grandissant, elle avait appris à oublier : ses ambitions, ses règles qu’elle s’était imposée, ses convictions. Quand le Persona prend trop de place, personne ne vous aide, personne ne vous le dit ; vous devez vous démerder pour vous en défaire, même sans mode d’emploi. C’est comme ça. Quand le Persona prend trop de place, battez-vous avec vos propres armes, et tant pis si vous n’en avez pas.

Elle avait perdu pied, pas suffisamment forte, pas suffisamment solide. Alors ce soir, pour une fois, elle voulait retourner aux sources. Retourner vers là d’où elle venait. Retourner, remonter le sablier, voir les grains partir en sens inverse. Elle voudrait être de nouveau une enfant, obéir à ses propres lois, faire des pieds de nez au futur ; elle voudrait se souvenir de l’insouciance, sans finir échevelée à chaque mascarade. Appuyer sur la touche ‘start again’ et recommencer la bande du film.

La forêt. Evident. Bien sûr.

Il y en une autour de la haute bâtisse. Drue, verdoyante, chaleureuse. Nostalgiable. Les arbres dont les branches noueuses s’élevaient loin dans le ciel, des fougères aux feuilles enroulées soyeusement. Oui, c’était exactement la réplique de sa forêt, celle qui l’avait bercée, celle qui l’avait consolée. Cette forêt qui avait partagé ses secrets, cette forêt qui avait été présente, jusqu’au bout, jusqu’à la fin, jusqu’à sa fin. Et jusqu’à sa renaissance. Cette forêt comme une mère, cette forêt comme une sœur.
Elle pouvait nommer chaque parcelle de terre, chaque champignon, chaque variété de lichen. Une faune et une flore plus humaine que les humains, plus aimante peut-être que Dieu. Si précieuses parce que si fragiles. Elle était comme une part des plantes et l’effet qu’avait le lieu sur ses pensées était l’apaisement aux roulements des tambours. Dadadadam. Dadadadam.

Pas besoin de détour.

Elle y était. C’était aussi simple que cela. Comme si elle ne l’avait jamais quittée, comme si rien ne s’était passé.

Inévitablement, il y avait eu la mélancolie. Parce que retrouver le passé comme si on ne l’avait jamais laissé derrière soi, eh bien, ça fout un coup aux émotions. Et puis rationnaliser. Intégrer qu’on a droit à un répit, à un tout petit répit.
Ice au fond n’était qu’une adolescente encore. Pas tout à fait adulte, pas tout à fait gamine. Juste une adolescente avec ses peurs, ses doutes, ses douleurs. Juste une adolescente qui veut qu’on la rassure, qu’on la comprenne, qu’on ne dise pas qu’elle fait sa crise, parce que la crise, ça ne veut rien dire. Une crise, ça ne dit rien d’avant, ça ne dit rien d’après. Une crise, c’est vide et sans raison. On ne parle pas de la colère, de l’injustice ou des bouleversements. Juste un truc passager, inqualifiable et surfait. Parfois, on ne peut rien dire et l’autre doit simplement écouter.

C’est tout ce qu’on demande.
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Time goes by │ A. Jones _
MessageSujet: Re: Time goes by │ A. Jones   Time goes by │ A. Jones Icon_minitimeLun 1 Oct 2012 - 20:23

Arthur était déjà arrivé depuis quelque temps dans le pensionnat, mais il n'était que très rarement sorti de sa chambre, il avait du mal a assimiler tout se qu'il venait d'apprendre depuis son arrivée ici. De temps en temps, il prenait son carnet et dessinait, il ne voyait plus le temps passé. Passer des heures au dessins ne le dérangeais pas le moins du monde.

Cet après midi là, Arthur dessinait se qui lui passait par la tête, tout plein de petits croquis commençaient à remplir la feuille. L'après midi passé et vint ensuite la nuit. Le garçon, tellement absorbé par son occupation, en oublia de dîner. Il venait de finir de peindre une feuille quand il regarda sa montre. Elle indiquait neuf heure trente. L'adolescent voulait prendre un peu l'air, ce qui paraissait normal après avoir passé la journée enfermé dans sa chambre.
Le jeune homme sorti, une petite brise se faisait sentir mais Arthur s'était habillé avec un jean et un gilet, tenue adapté pour une petite excursion en soirée. Il ne faisait pas vraiment froid, d'autant plus que le sol restituait la chaleur accumulée pendant la journée. Ne connaissant pas l'extérieur du pensionnat, il décida d'aller en direction de la forêt.

Le bois était imposant avec ses majestueux arbres, ses buissons bien fournis, éclairés par le soleil couchant, donnant une teinte orange-rosé à tout ce qui l'entourait. On pouvait encore entendre le gazouillement des oiseaux. On entendait aussi le bruit des grillons et des cigales qui se trouvait dans les herbes ou dans les buissons de l'intérieur de la forêt. Le soleil se couchait vite, il restait un quart d'heure voir vingt minutes maximum avant que la nuit tombe mais Arthur voulait quand même s'aventurer à l'intérieur de la forêt.
Il marcha pendant une dizaine de minutes en observant la forêt minutieusement, elle ne ressemblait pas à sa forêt à lui, elle était différente, le garçon ne saurait pas expliquer pourquoi, peut être était-ce l'aura particulière que dégageait cette forêt. Le garçon arriva dans une clairière, elle était splendide, en son centre se dressait un majestueux chêne qui devait être assez âgé, vu le diamètre de son tronc. Peut être était-il centenaire, si seulement Arthur pouvait comprendre la nature, il pourrait apprendre des tas de choses, les arbres pourraient lui apprendre plein de choses pouvant dater de plusieurs siècles. Il s'assit devant le chêne et le contempla à la dernière lueur du soleil.

La nuit arrivait lentement mais sûrement, l'adolescent reparti, du moins, croyait repartir en direction du pensionnat. Il avançait avec difficulté , sa vison s'étant réduite par le manque de luminosité, l'empêchait de voir où il mettait les pieds. Le garçon se prenait les pieds dans toutes les ronces et les branches basses. Cela ralentissait donc sa progression. Tout à coup il entendit un cri lugubre, la peur commençait à prendre le dessus, ses veines se glacèrent, sa gorge devenait sèche, son estomac se noua, il était effrayé par ce qu'il venait d'entendre. Il se mit à accélérer le pas quand le bruit retenti au dessus de sa tête.
Tout à coup, un bruit d'aile se fit entendre juste au dessus de la tête d'Arthur, puis le bruit qui paraissait étrange quelques minutes auparavant, je dit bien auparavant car le bruit était en faite un ululement qui provenait du bec d'un chouette, qui semblait briller dans le ciel, soudain le garçon trébucha et tomba. Quand il se releva la chouette avait disparut. La fuite soudaine devant la chouette l'avait complètement perdu, il ne savait plus où il était ni où était le pensionnat. Il décida donc d'aller droit devant lui comme ça, au bout d'un certain temps il arriverait bien à la fin de la forêt. Il verrait ensuite comment il ferait.

Il marcha donc en essayant d'éviter le maximum d'obstacles même s'il ne pouvait pas tous les esquiver. Plus il avançait, plus la forêt lui semblait s'assombrir, il ne voyait vraiment plus rien, il était comme devenu aveugle. Arthur était arrivé dans une nouvelle clairière, il ne l'avait encore jamais vue. Ici, la Lune pénétrait à l'intérieur de ce lieu, on y voyait donc un peu, le jeune garçon décida de se poser quelques minutes avant de reprendre le trajet. Il se mit à réfléchir sur se qu'il venait de voir dans la forêt, s'il avait vraiment vu la chouette. Au bout d'une dizaine de minutes de pause il repartit.

Il repris sa pénible marche, à la recherche de la fin de la forêt quand il aperçut une ombre difforme au milieu des arbres, il ne savait pas se que cela pouvait être.
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Sale gosse
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• AEA : Elle, le machin, le truc, moche, grimaçant, avec des trous noirs pour orbites, une fraise sale, des mains pareilles et un don pour vous soûler.
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Time goes by │ A. Jones _
MessageSujet: Re: Time goes by │ A. Jones   Time goes by │ A. Jones Icon_minitimeMar 11 Déc 2012 - 22:59


Marche arrière, remonte, remonte encore… Stop. Repars.

La Nuit s’était rendormie, paisible créature à la respiration étouffée. Le ciel qui tourne à l’envers ; comme le film rembobiné dans la vigie du cinéma ; comme un oignon froid dans un sandwiche américain. Illogique mais pas si anormal, d’un intérêt à la banalité passionnante.

Vive le roi, j’annonce Echec et mat.

Rien n’avait bougé malgré tout. Seul le vent murmurait aux oreilles sa chanson. La chanson du passé, la chanson des amours. C’est une ode à l’espoir, une ode aux possibles. Une ode composée autrefois, dans les Temps Anciens, quand les hommes ne parlaient pas encore, quand les gorges ne se raclaient que pour chanter des hymnes à la nature. La Beauté ou la peau effleurée avaient le même nom alors, celui des frissons et de l’émotion, celui des bouleversements et des hésitations.

L’eau claire brille d’un reflet moiré, semblable à une nymphe drapée dans le firmament le plus haut, le plus enchanté, propice aux rêves et aux espoirs. Et elle aussi, elle attend. Elle attend un je-ne-sais-quoi, ne pouvant qu’observer en silence, curieuse de voir s’achever ce nouveau phénomène indescriptiblement étranger devenu familier. Parce que c’est un spectacle si beau qu’il faut l’effleurer pour y croire.

La dernière fois qu’elle avait trouvé cet endroit à l’atmosphère feutrée et papillonnante, c’était pour venir y mourir. Lasse de tout, dégoûtée d’elle-même du plus profond de son être, à la fois pour se débarrasser aisément d’un secret si lourd de sens qu’il lui était impartageable et à la fois pour expérimenter l’expérience ultime, celle de l’apothéose terrestre. Aujourd’hui, elle a fait le chemin inverse, pour y remonter, vers cette porte libératrice qui avait brisé son ennui. Pour y faire sa déclaration de vie et sa déclaration de peur.
Parce que les deux vont ensemble, et parce que ceux qui ne comprennent pas sont des aveugles assourdis par leur mutisme trop adulte, muselés par le vécu-qui-compte-toujours. Des charnières blanches qui font office de liens dont il est ardu de se dépêtrer.
L’être humain est ainsi, tant qu’il n’a pas conscience qu’il ne fait qu’exister, il ne peut se défaire de ses attaches – peu importe ses efforts.

Du bout des doigts, elle tend la main pour toucher la surface liquide : y aurait-il le même chemin à faire, si elle plongeait à nouveau dans la vase ? Une autre barrière s’affaisserait-elle ? Pourquoi pas ? Tout était possible.

Hors de ces murs qui n’en sont pas.

Un long moment, la petite ombre blanche était demeurée accroupie. A contempler l’éternité. Par terre, dans les feuillages chauds et sous les arbres qui se courbaient pour mieux la protéger. L’amour si puissant, l’amour maternel qu’elle n’a jamais reçu. Le voici.


Une branche qui craque au loin. Des pas, de l’air froissé, plus rien.

Nul besoin d’ouvrir les yeux. Il n’y a rien de bien compliqué à comprendre. Un perdu de plus. Un perdu d’autant plus désorienté que le souffle avait dû changer. Bien sûr que non.
Le ricanement était presque imperceptible. Tant qu’on ne voit pas les épaules s’agiter, secouées d’un fou rire inaudible, alors la couverture est parfaite.
Jusqu’à faire face.

L’oxygène qui commençait à manquer est accueilli à la manière d’un enfant prodige revenant au foyer.

    « - Les étoiles sont belles ce soir. »


Qu’il l’écoute ou non n’avait pas d’importance. Elle parle pour parler, parce qu’elle veut lui parler. Elle veut parler avec ces mots de poésie, ces mots qu’on confie aux enfants, dans le secret de leur cœur.

Elle avait entendu quelque part que ce n’est pas parce qu’on prend la décision d’ignorer quelque chose qu’on en est forcément obligé de les désapprécier, bien au contraire. On pouvait bien faire semblant, cela ne signifie pas que c’en est une vérité fausse. N’est-ce pas plutôt la preuve que notre âme est toujours capable de s’émouvoir ?

L’émotion est une forme cachée de magie.
Une magie si puissante qu’elle émerveille partout sur son passage.

    « -C’est drôle non ? Un monde clos d’où on peut observer l’immensité extérieure. Même d’ici Sirius est visible. »


La poussière sur ses genoux qui s’époussette d’un simple geste de la main. C’est là encore un luxe qui se raréfie de nos jours. Un jour, on détruira la Nature même, comme on a détruit les hommes, comme on détruit la confiance. Et ce jour sera alors peut-être celui de la Fin du Monde.
Quant à eux, ils joueront les spectateurs depuis ce lieu figé embullifié.

Une passivité bienvenue, mue par un instinct sadique, bestial et primaire. Car il y aurait probablement une satisfaction devant ce spectacle mutilateur – l’extinction d’une race, son éradication génocidale.

Cette fois-ci, pas de corollaire. Juste un bataillon ensanglanté devant la fenêtre de l’Univers.

    « - Ne sois pas trop pressé de grandir, la situation des adultes est bien assez cruelle ainsi. Crois-le bien, ce que tu vois ce soir, tu ne le verras plus une fois passé. »


C’est la même chose pour toi, gamin. L’enfance, tu n’y retourneras plus.

Ses joues sont refroidies, glacées qu’elle soit sortie sans gilet.
Les roseaux murmurent des doutes, des « il n’est pas toi », des « regarde-le, c’est une politesse à respecter ». Au diable le respect, pourvu qu’on puisse se défaire du masque, des cordialités inutiles, pour qu’on en vienne directement au but.

Un enfant, c’est comme un androïde nouveau-né. Pré-formaté sans le savoir, alors qu’il y a tout à savoir. L’ignorance est parfois un bien, un bien qu’on envie chez les autres avec mélancolie, avec affaissement.

Volonté ou pas, le choix de faire face – de lui faire face.
Pour voir si c’est possible de tout déchirer, faire un nouveau dessin, un dessin nouveau, beau et neuf, pas encore tracé, ni déterminé, rien de décidé pour en faire ce qu’on veut, même si c’est bancal, tordu, différent.

Faire face pour mener les êtres et les paraîtres à terme.
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