Noeva se sentait prise au piège depuis que la porte d'entrée s'était refermée sur elle et cette dernière semblait ne pas vouloir s'ouvrir à nouveau. Elle avait même essayer de la marteler à coup de poing, bref rien à faire. Il lui fallait accepter le fait qu'elle était prise là-dedans. À moins, qu'elle soit encore coucher dans la clairière en train de faire un mauvais rêve... Elle pinça sa peau et la douleur qu'elle ressentit lui prouva qu'elle était bel et bien réveiller. Elle ragea un peu plus et la ridicule dinde rose qu'elle avait imaginé étant plus jeune gloussait à ses côtés, en effet cette dernière semblait trouver très drôle le fait que la jeune demoiselle perde patience. La patience n'était pas une vertu qu'elle avait hérité de sa mère ou de son père. En effet, la fille avait le sang chaud et avait tendance à s'irriter d'un rien et détestant par dessus tout attendre.

Noeva prit donc sur elle et entreprit de faire le tour du propriétaire de cette étrange bâtisse qui semblerait-il avalait les gens trop curieux comme elle et les tenait prisonnier jusqu'à la fin des temps, enfin si elle se fiait aux notes inscrite sur le babillard dans le hall. Elle fouilla dans sa poche et trouva son ipod. Elle mit ses écouteurs et parti une trame sonore. Elle marcha dans le hall d'un pas rapide et entreprit de passer une porte qui semblait mener dans des couloirs.

Il fallait bien commencer quelque part, mais la jeune demoiselle n'avait pas vraiment envie non plus de se perdre dans les dédales de couloirs. Elle pensait à sa soeur qui devait être à la maison en train de s'inquiéter en voyant qu'elle n'était pas de retour. Elle passa les mains dans ses cheveux et tenta de s'enlever l'image de sa soeur en train d'essayer de l'appeler et de lui crier dessus dans sa boîte vocale. Mais cette pensée lui faisait mal, lui tordait le cœur, le broyait même. Être séparé de sa soeur était la pire épreuve qui pouvait lui arriver. Vivre sans Noha, c'était comme vivre sans être complète, jamais les deux jumelles n'avaient été loin l'une de l'autre plus de quelques heures. Elles venait par deux, comme les biscuit sodas. Vous savez ces petits biscuits salées que l'on mange quand on est incapable de rien avaler d'autre que du bouillon de poulet et qui son emballés par deux? Les deux jeunes filles avaient longtemps rigoler avec ça.

Des larmes montèrent à ses yeux, elle leva la tête pour voir que personne ne se trouvait dans les parages. Sa fierté l'empêchait de pleurer devant autrui. Elle laissa couler quelques larmes avant de les essuyer rapidement. Et la trace noir qu'elle vit sur sa main ne fit que confirmer que maintenant elle devait avoir l'air d'un raton laveur.

« Merde, c'est le bouquet, ne manquait plus que ça, le maquillage qui coule!»

Sa dinde qui se dandinait toujours à ses côtés lâcha un gloussement un peu plus fort. Quoi, en plus cette dinde était sarcastique et se moquait d'elle? Nan, mais fallait pas se gêner, une dinde c'est déjà assez ridicule comme ça et cela se permettait de rire de la personne qui lui avait donné la vie?

« N'en rajoute pas Noma!»

La dinde battit de ses ailes offusquer. Noeva soupira et essaya de trouver un miroir au mur, mais à part la vitre des cadres il n'y avait pas grand chose. Elle fouilla dans ses poches, rien à part son portable éteint et son paquet de clope. Elle essaya de s'enlever le plus possible de trace noir avec ce qu'elle voyait dans le miroir, mais ses manches de veste n'était pas très efficace. Bah au moins le plus gros était partit. Regardant autour d'elle, elle se rendit compte qu'elle n'avait pas vraiment regarder où ses pas l'avaient guider, elle n'avait même pas ouvert une porte pour voir de quoi les pièces avaient l'air. Bon tant pis, de toute manière elle allait devoir repasser par là toute à l'heure, et elle allait aussi avoir besoin de trouver une place ou elle allait dormir. Après tout si c'était son destin de venir dans ce pensionnat, elle devait bien avoir une chambre prête à l'accueillir pour qu'elle puisse se reposer la nuit.
Elle changea la musique de son Ipod, elle avait envie d'écouter Linkin Park pour faire changement, elle alla donc dans sa liste de lecture pour faire jouer cette musique et en remettant la main dans sa poche elle cogna son paquet de cigarettes tout neuf. Elle ouvrit l'emballage en sortit une et la coinça entre ses lèvres et de son autre main elle chercha le briquet dans sa poche et alluma la dite cigarette. Elle ne devait certainement pas avoir le droit de fumer à l'intérieur du bâtiment, mais ils n'avaient qu'a la renvoyer avec sa soeur et elle ne fumerait pas dans ce truc immonde dans lequel elle était prise, hors de question de respecter les règlements ici, elle allait se rebeller si il le fallait.

Elle fuma tranquillement en observant les lieux, ouvrant de temps à autres une porte, laissant tomber la cendre de sa cigarette sur le parquet. Quand elle l'eut finit elle l'écrasa sur un tapis et la laissa là comme si de rien était. La dinde la suivait en jetant des regards réprobateur à la cigarette et à la cendre qui parsemait maintenant le plancher.

« Noeva ce n'est pas bien ce que tu fais!»

La jeune demoiselle au cheveux roses haussa les épaules et les sourcils.

« Et bien tu saura Noma que je m'en fiche complètement!»

Elle avait dit cela en criant, pas parce que la musique dans ses oreilles était forte car elle avait quand même entendu l'irritante voix de sa dinde rose, mais parce qu'elle en voulait au monde entier. Elle prit son poing et l'enfonça contre le mur. Un craquement se fit entendre et pas très agréable.

«Aouch, maudit sois-tu pensionnat ou personne qui m'as enfermé ici. Sachez que je vous déteste royalement!» Hurla-t-elle et en se tournant vers la dinde rose qui avait ouvert le bec sans doute pour lui dire un truc du genre: «ça te sert à rien de crier comme une perdue, la situation ne changeras pas!» Elle lui dit d'un ton menaçant: « Je ne veux plus rien entendre quoi que ce soit qui sort de ton bec aujourd'hui me suis-je bien fais comprendre? Parce que sinon je te cloue le bec et pas qu'au sens figuré compris? »

La dinde répondit: « D'accord je me tais!»

Noeva grogna un « merci!» Quel tableau devait-elle faire seule dans ce couloir avec sa dinde, elle espérait simplement que personne ne se trouvait dans les parages, et même si c'était le cas elle ne l'entendrait probablement pas à cause de sa musique...

[hrpg: J'espère que ça te conviens s'il y a quoi que ce soit envoie un mp!]

Aiyana s'approchait doucement, ne voulant pas surprendre la jeune fille situé à l'autre bout de la piste. Elle jeta un coup d'oeil furtif derrière elle afin de s'assurer qu'il n'y avait pas d'autre personne dans les environs et s'agrippait aux rampes de l'escalier en avançant. Cependant, lorsqu'elle se retourna, elle ne vit plus rien. La pénombre avait recouvert les lieux et ni ce fichu loup ni cette petite blonde n'avaient émis de questions ou de signes d'inquiétude. Etaient-ils encore présents au moins ?

La demoiselle racla alors sa gorge et prit son courage à deux mains. Après tout, elle n'allait pas attendre ici dans le noir que quelqu'un ne veuille bien lui venir en aide et puis, son but premier, à l'instant même, c'était surtout de trouver un quelconque interrupteur ou chandelier pouvant apporter un peu de lumière. Ses pas étaient alors les seuls bruits qu'elle pouvait entendre, ceux-ci faisant grincer le plancher de bois et l'angoissant amèrement puisqu'ils lui faisaient penser à ces vieilles bâtisses qui s'écroulent sous la moindre pression. Elle s'interrogea alors sur ses feuilles volantes qui parsemaient le tableau et mourrait d'envie de découvrir les notes qui y étaient inscrites. La tâche serait bien difficile dans le noir ! Elle ressemblait alors à un félin, guéttant le moindre son, la moindre brise et s'aventurait timidement dans les dédales du pensionnat.

Effleurant les murs de ses mains, elle parvint à toucher une lourde poignée et tenta d'ouvrir la porte. Après quelques minutes à se battre inutilement contre cette dernière, celle-ci s'ouvrit d'elle-même. Comme c'était étrange ! Fallait-il donc que ses habitants éprouvent un certain découragement, un agacement ou un désespoir pour que portes, lumières, tableaux ou autres objets ne se révèlent ? Quand la blondinette passa sa tête dans l'ouverture, elle remarqua qu'il s'agissait d'un couloir, des chandeliers étaient collés aux murs et tamisaient l'endroit d'une couleur non pas rougeâtre comme d'accoutumée mais verdâtre qui laissait toujours un aspect lugubre et mystérieux à l'endroit. Ses sens étaient tous en éveil et elle se surprenait à déceler la moindre petite goutte de pluie qui s'abattait sur les vitres. Regardant au dehors de l'une d'entre elles, elle sursauta en voyant deux yeux bleus. Son coeur battait la chamade comme jamais cela ne s'était produit auparavant et le choc fut si grand qu'elle se cogna au mur de derrière.

Nulle réponse ne lui parvenu si ce n'est l'écho de sa voix. Fatiguée et peureuse de ce qu'elle pourrait rencontrer d'autre en poursuivant sa route, elle hésita longuement entre continuer son ascension ou se poser quelques instants. Finalement, Aiyana s'allongea sur le sol glacé, une main placée sous la tête, l'autre contre son torse, cherchant désespérément à trouver le sommeil. Quand enfin elle arriva à fermer les yeux, son alter ego astral se matérialisa et vint se poser tout contre elle. La jeune fille endormie esquissa alors un sourire tout comme ceux des bébés qui semblent ainsi voir des anges. Elle rêvait... de quoi ? De ses parents, bien avant qu'ils ne soient pris dans leurs affaires de business. Elle rêvait de ses jeux d'enfants et de ses passions créatrices mais aussi d'une excursion en forêt. Elle avait cinq ou six ans, peut-être sept mais pas plus. Vêtue d'une robe bleue, la petite était aussi frêle et délicate qu'Alice aux pays des merveilles et tentait de récolter des baies et des fruits des bois. Gourmande, elle allait commettre l'irréparable en croquant dans ce qu'il lui semblait être un fruit délicieux et inconnu quand soudain, un aboiement roque la fit sursauter et lâcher la graine empoissonnée. Un animal aux babines retroussées, aux dents acérés et au poil rugueux lui faisait face. Tétanisée de peur, tremblante, elle laissa tomber son panier et s'agenouilla, ses mains recouvrant son visage. L'animal sauta alors d'un bond sur la fillette ! Enfin, ça c'est plutôt l'image que la fillette anticipait. Certes, les pattes du loup étaient à présent sur ses genoux mais les déglutitions qu'elle pouvait entendre n'était pas l'aboutissement de la perte de sa chair. Il était simplement aigri et affamée et se nourrissait du maigre repas dissimulé dans le panier d'osier. Quand Aiyana osa le regarder, elle fut subjugée par ces deux perles de l'océan, ces deux portes qui s'apparentaient aux yeux du paradis...

Rakuen lêcha alors la joue de sa maîtresse, laquelle se réveilla en croyant être encore dans la fiction de son rêve. Ce loup blanc, d'ou venait-il ? Elle n'eut pas le temps de se poser des questions que Rakuen disparut de nouveau en ne lui laissant qu'un seul message :


L'animal renifla alors de la... volaille ! Il commença alors à courir puis fut freiné dans sa course lorsqu'il toucha de la patte un mégot de cigarette non éteint et qu'il émit un hurlement.

Soudain un hurlement se fit entendre, Noeva se demanda si ce n'était pas son ipod qui faisait défaut, elle était encore en train de vérifier, mais la musique allait comme il se devait. Elle l'arrêta et un hurlement se fit à nouveau entendre. La jeune femme se figea, qu'est-ce qui pouvait bien hurler comme ça? Son sang s'était glacé dans ses veines l'espace d'un instant. Elle retira lentement les écouteurs de ses oreilles et se retourna sur elle même. Ce qu'elle vit la fit crier de surprise.

Un loup blanc se tenait non loin d'elle, il semblait avoir piler sur quelque chose, en fait son mégot de cigarette. Quoi il n'était pas éteint complètement? Pourtant elle avait prit la peine de l'écraser avant de commencer à avancer. Mais une petite lueur rougeâtre lui démontra qu'elle ne l'avait peut-être pas si bien éteint que ça finalement. Sa dinde fit claquer son bec à plusieurs reprise, mais aucun son ne sortit, elle lui lâcha un regard meurtrier et en même temps Noma semblait paniquée. Non pas que le loup soit un de ses prédateurs naturel... euh en fait si, c'était ce qui traumatiser cette volaille rose. Mais même la fille au cheveux rose ne se sentait pas vraiment à l'aise dans cette situation, qu'est-ce que ce loup pouvait bien faire ici? Et c'est quoi après s'en être prit à sa dinde il allait s'en prendre à elle.

Elle se recula contre le mur et se laissa tomber lourdement au sol. Elle ne savait pas quoi faire, elle aurait pu se sauver, mais le loup aurait facilement pu partir à leur trousse et les dévorer toute crue.

« À qui appartient ce loup et qu'est-ce qu'il fait ici? Bon sang qu'il est énorme, il à été nourri au stéroïdes ou quoi?»

Sa dinde n'y tenant plus se mit à courir en rond et glousser et à faire aller ses ailes, des plumes volait en tout sens dans le couloir. Comble de tout elle se mit à hurler:

« Au secours on veut me manger, au secours aidez-moiiiiiii Noeva fait quelque chose! Tu ne vois pas qu'il veut m'attaquer fais le fuirrrrrrrr ahhhhhhhhhhhhhhhh»

Ce que sa pouvait être bruyant une dinde surtout que tout le long qu'elle avait hurler des gloussement était sortit de sa gorge. Noeva essaya de trouver le comique de la situation, mais elle ne pouvait avouer à sa dinde ou son alter ego astral si vous préférez qu'elle même tremblait de peur, elle essaya de se faire rassurante, mais sa voix tremblotait.

« Il est blesser, je ne m'approcherais certainement pas de lui! De toute façon si je me fie à ce que j'ai lu ce doit être l'alter égo astral de quelqu'un et cette personne ne doit pas être très loin!»

Elle éclaircie sa gorge et s'essaya:

« Allô! Il y a quelqu'un ici? Venez voir votre loup, je ne m'approcherais certainement pas de cette bête je crois qu'elle est blessée! »

Elle avait chaud et une sueur froide coulait sur son front, elle l'essuya avec la manche de sa veste et attendit dans l'espoir d'entendre la réponse d'une personne. Mais depuis qu'elle était dans cette bâtisse personne n'avait encore répondu à ses appels. Personne n'avait répondu à ses questions elle ne s'attendaient pas à ce que son appel reçoivent une réponse.

Elle se releva le dos collé contre le mur, ses mains tremblaient, elle enleva la mèche de cheveux qui étaient tombé dans son visage. Jamais elle ne s'était retrouver dans une telle situation, elle regretta encore plus de s'être levé ce matin là et d'être allé à l'école. Sa soeur lui manquait terriblement en cet instant.

« Noha, je t'en prie aide moi tu me manque là! »

Pourquoi ne cessait t-il de la suivre depuis son entrée dans ce pensionnat ? Et pourquoi donc ce rêve lui semblait t-il si familier ? Il y avait certainement une raison rationnelle à tout ça et il fallait qu'elle en sache la cause. Combien de temps lui faudrait t-il avant de retrouver ce fameux canidé ? Et bien, certainement moins que deux secondes ! En effet, un hurlement se fit entendre tout près et bien qu'il aurait pu faire frisonner le corps tout entier d'Aiyana, au contraire, il l'attira à le rejoindre. Ainsi, reprenant maîtrise de ses membres engourdis, elle se mit à courir en direction de Rakuen et se surprit à entendre ensuite des cris de volatiles.


Un brouhaha phénoménal s'élevait dans le couloir obscur telle une ménagerie mais ce qui la fit réagir immédiatement fut surtout la phrase qui émana d'une voix féminine. Celle-ci, un peu paniquée, faisait référence à un loup. Il était donc tout proche. Vu sa prestance et sa vivacité, il devait en imposer et en jouer sur les étrangers. Elle devina alors la peur qu'il pouvait provoquer et jugea bon de répondre à cette inconnue afin de la rassurer au mieux.


Bas oui... Après tout, elle n'était pas éducatrice canin ni dresseuse de grosses bestioles à poils ! Mais s'il se montrait aussi protecteur vis à vis d'elle, c'est qu'elle avait un certain pouvoir, ou du moins, un certain charme sur lui. C'était le moment d'en user ! Une fois arrivée sur les lieux, Aiyana émit un rire nerveux. Quelle scène ! Une dinde courait partout, affolée et certaine de finir pour le dîner... Décidément, ça ne manquait pas d'action ici. Elle ne remarqua pas de suite la blessure de Rakuen et se précipita plutôt vers le volatile pour le prendre par le cou. Celui-ci essayait alors de la pincer avec son bec.


Elle reposa alors l'animal avec douceur qui partit dans l'ombre. Elle ne l'entendit plus. Quand elle observa aux alentours, elle vit tout d'abord ce magnifique loup blanc pour qui elle portait toute son attention et qui ne cessait de gémir. Ce dernier implorait son aide.


La voix féminine qui s'était manifestée un peu plus tôt se fit de nouveau entendre.


Caressant le doux pelage de son alter ego astral ignoré, elle attendit alors que son interlocutrice ne révèle son visage. Comme tout cela semblait invraisemblable. Rêvait-elle encore ? Ce pourrait-il qu'il s'agisse d'un rêve imbriqué dans un autre ? Quoiqu'il en soit, si c'était le cas, il faudrait expliquer quel est ce processus psychique qui nous envois toutes ces stimulations qui nous font sentir si vivant ! C'est ainsi qu'une jeune fille aux cheveux roses, alors qu'Aiyana était plongée dans ses réflexions, se présenta.