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| Auteur | Message |
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• Delicate Boy Emrys Sulwyn
+ Pseudo Hors-RP : Nii' / MPDT • Age : 31 • Pouvoir : Ressentir les émotions des autres. • AEA : Bilboquet. L'escargot. Le meilleur. Le plus rose. • Petit(e) ami(e) : Iwa coeur coeur love ♥ (Mais il n'oublie pas Soren.) RP en cours : – Dysphorie en Euphorie.Messages : 886 Inscrit le : 24/05/2010
| Sujet: Gravity. Mar 29 Jan 2013 - 10:00 | |
| Pixie Guts <= { Emrys et Courtney } Des gens des gens des gens – il y avait des gens, là-bas ! Tétanisé par cette vérité d'une banalité sans nom, Emrys lâcha finalement la jeune fille pour se laisser tomber au sol. Il n'avait pas assez couru pour être fatigué – pas fait assez d'effort non plus pour avoir besoin de s'allonger ; pourtant il en donnait bien l'impression, haletant et à genoux dans la terre, incapable de faire quoi que ce soit hormis hoqueter bêtement. Sa poitrine comprimée lui faisait un mal de chien, bien plus que ses jambes : maintenant plus que jamais, il aurait aimé pouvoir s'en débarrasser et la jeter dans la mousse et les feuilles mortes. Mais c'était impossible. Impossible, impossible – toujours impossible, ! Comme cette histoire, comme ce tatouage, comme... Comme ce pensionnat, et ses propriétaires, et BORDEL ! Son poing vint frapper la terre, sans motif autre que cette colère et cette peur et ce désir de vivre presque insupportable qui menaçaient de faire exploser son cœur. Il allait en mourir. En mourir. Maintenant, là, tout de suite, sans avoir eu le temps de se faire attaquer par qui que ce soit et sans avoir la moindre tâche de sang sur les doigts. Ce serait peut-être aussi bien comme ça. Quitte à partir, autant le faire sans bruits et sans dégâts ; sans faire de mal à personne. Et les larmes se glissèrent sur ses joues rougies par la course, tombèrent dans la terre brune. Encore, toujours. Pleurer sans arrêt. C'est ridicule, complètement ridicule – c'est bon pour les filles, de... Pleurer. Il essuya ses larmes pour la énième fois, souleva un genou et se redressa complètement. Puis il chercha sa camarade des yeux, récupéra la poêle qu'il avait laissé tomber dans son empressement de rejoindre l'humus. Se reprit. Plus ou moins. « Ça va ? demanda-t-il, la voix brisée par ses larmes encore récentes. On est pas trop loin d'eux, mais... »Mais je ne pense pas qu'ils vont nous suivre ; du moins l’espérait-il. Il avait peur de croiser d'autres personnes. Peur de devoir décider si oui ou non ils étaient dignes de confiance sur la simple base de son pouvoir ; peur de se tromper. Pour l'instant, il préférait se priver d'alliés potentiels plutôt que risquer sa vie bêtement. Las et à bout de nerfs, il se laissa retomber au sol, assis contre un tronc d'arbre juste assez large pour supporter son dos. « Tu crois qu'on va mourir ? »Il planta ses yeux dans ceux de la jeune fille ; occupé, si ce n'était à juger de sa sincérité, à décrypter les émotions qu'elle pouvait ressentir. |
| | | ~ Fondateurs ~ PnJ
+ Pseudo Hors-RP : / Messages : 271 Inscrit le : 13/04/2008
| Sujet: Re: Gravity. Dim 3 Fév 2013 - 10:55 | |
| En raison de son manque d'activité, Rox Sperenza est retirée de l'intrigue. Dans l'un des arbres de la forêt non loin d'Emrys et Courtney, se trouve un nid avec quelques restes de la jeune femme ainsi que de son arme (une fourchette), attaquée un peu plus tôt par un gros rapace affamé. Vous pouvez la trouver, ou pas, par n'importe quel moyen.
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| | | « but cakes tho » Courtney Lener
+ Pseudo Hors-RP : Never • Age : 30 • Pouvoir : Je suis ton pèèèèèèère... *bruits de sabres lasers* • AEA : Une colombe blanche qui ne dit quasiment rien mais arrive quand même à se prendre des casseroles dans les plumes. • Petit(e) ami(e) : Sa casserole, à qui elle confie ses peines de coeur (Aphrodite ça marche aussi). RP en cours : • Courtney stalke Ralph par là.
Messages : 149 Inscrit le : 27/11/2010
| Sujet: Re: Gravity. Ven 8 Fév 2013 - 21:41 | |
| Courtney dut s'appuyer à un arbre pour ne pas tomber quand Emrys lui lâcha la main. Sa poitrine était agitée par un souffle court et douloureux qui lui donnait à la fois envie de vomir et de tousser; elle s'écorcha contre l'écorce rugueuse à trop vouloir se raccrocher à la réalité. Sa bouteille atterrie sur le sol dans un bruit à peine perceptible, et l'Étasunienne ferma les yeux pour chasser cette nausée qui la prenait jusqu'à la gorge. Jamais elle n'avait eu aussi peur de sa vie. Aligner les foulées, slalomer entre les arbres et sentir son cœur éclater à la vue d'un autre groupe de personnes, les dépasser sans prendre le temps de les regarder parce que la peur qui nous habite s'apparente plus à de la paranoïa qu'autre chose. Elle sentait encore la main du jeune homme la tirer inlassablement en avant, la forçant à courir et courir sans s'arrêter. Ses doigts refermés autour du goulot de la bouteille en verre, prêts à asséner un coup peut-être mortel sur la tête de quiconque se serait approché d'elle. A ces pensées, le souffle que Courtney prit la fit suffoquer et elle sentit un sanglot remonter à ses yeux pour les remplir à nouveau de perles salines. Il y avait là, juste au bord de ses lèvres, des plaintes et des prières muettes qu'elle n'osait pas formuler de peur de les voir écarter d'un simple revers de la main. Emrys, non loin d'elle, essuyait ses larmes et se redressait, son arme à nouveau en mains.
La brune chercha la sienne du regard, et dut s'y prendre à deux fois pour la saisir correctement. Ses doigts tremblants refusaient de lui obéir, comme s'ils ne lui appartenaient plus. Elle bloqua les pleurs dans sa gorge. Tant pis si ça faisait mal. C'était le moment où jamais d'être forte – ou d'essayer, au moins.
« Ça va ? On est pas trop loin d'eux, mais... »
Parce qu'elle avait peur de craquer au moindre mot prononcé, Courtney se contenta de hocher misérablement la tête. Non, elle n'allait pas bien: elle avait mal au cœur, à la tête, elle avait l'impression d'avoir des centaines de points de côté. Mais puisque se laisser tomber à terre en pleurant et criant que non n'arrangerait pas les choses, elle préférait mentir. Tandis que son compagnon se laissait tomber à l'ombre d'un arbre, Courtney scrutait avec une inquiétude gauchement dissimulée la route qu'ils avaient empruntés pour fuir les autres, croisés en chemin. Ils n'allaient pas les poursuivre, hein ? Ils allaient s'éloigner, n'est-ce pas ? Les laisser tranquilles ? Courtney pouvait sentir son cœur battre comme s'il avait reçut un violent électrochoc. Elle chancela un trop bref instant pour que ce soit visible, se demanda s'ils allaient s'en sortir.
Elle n'était pas la seule.
« Tu crois qu'on va mourir ? »
Courtney croisa le regard bleu de son interlocuteur et ouvrit en grand les siens. Mourir ? La peur fondit sur elle comme un aigle descend vers sa proie, et elle se sentit secouée de tremblements irrépressibles. Mourir ? Est-ce qu'ils allaient mourir ? Comme un cri de détresse, son esprit lui cria qu'il ne voulait pas mourir. Son cœur lui hurla la même chose. Tout son corps luttait contre l'engourdissement que l'effroi tentait de lui imposer. Mais est-ce qu'elle avait le choix ? Si on lui plantait un couteau en plein cœur, aurait-elle le choix de mourir ou de rester en vie ?
Non. Elle ne l'aurait pas. Pourtant, elle ne voulait pas mourir.
Sa bouche s'ouvrit pour crier une franche protestation; seulement, si ses lèvres formèrent les mots, ses cordes vocales refusèrent de lui fournir le son pour les moduler. Surprise, elle porta la main à sa bouche. Qu'est-ce qui se passait ? En vain elle tenta de sortir de sa gorge la moindre parole. Qu'est-ce qui m'arrive ? La panique se lut sur ses traits; la bouteille délaissée vint de nouveau heurter l'humus. Les deux mains sur sa bouche, elle regretta immédiatement ce cri qu'elle ne pouvait plus pousser.
Emrys, je n'arrive plus à parler ! |
| | | (sauce BBQ ouais) Ralph
+ Pseudo Hors-RP : Sköll • Age : 30 • Pouvoir : Expédier ad patres. • AEA : Son paquet de clopes. Ou le chat mouillé avec des ailes, à voir. • Petit(e) ami(e) : Hans. Leurs QI se répondent. RP en cours : Turn left and then straight to the grave.Messages : 657 Inscrit le : 08/08/2010
| Sujet: Re: Gravity. Ven 15 Fév 2013 - 0:29 | |
| Et un mort de plus. <= { Ralph } Il faisait de plus en plus sombre. Le soleil en disparaissant baignait les bois d'une lueur grisâtre qui aplanissait les arbres et mettait tout le décor au même plan, rendant difficile toute progression hors des sentiers. Distinguer quelque chose à cette heure entre chien et loup devenait difficile ; chaque bruissement cachait un agresseur, chaque ombre était une victime potentielle. Le danger pouvait surgir de n'importe où. Prudence, prudence est recommandée. Et pourtant. Et pourtant, Ralph avançait sans précaution. Lame à la main, l'arme à la main, mauvais jeu de mot et danger en approche. C'en était presque ébahissant, une telle assurance alors même qu'un liquide rouge imprégnait déjà ses vêtements. Presque ridicule, cette persévérance stupide, dénuée de toute tentative d'auto-préservation, bouffie de certitudes et d'une conviction toute animale. Celle d'être au sommet de la chaîne alimentaire, en cet instant précis. Il y a le fort. Il y a le faible. Le chasseur et la proie. Le carnassier et son gibier. En cet instant, le chasseur, c'était lui. Par conséquent, il n'y avait ni crainte, ni peur dans son attitude. Pourquoi le loup se cuirasserait-il contre l'agneau ? La pensée des pensionnaires éparpillés dans les bois ne savait plus faire qu'un qu'avec l'idée d'une fourmilière dans laquelle on a donné un coup de pied. Il faisait sombre. Ralph avait la gorge serrée, et mal à la tête. Les tempes battante, le sang qui allait et refluait, alimentant les battements lunatiques de son coeur. Le moindre mouvement faisait grimper son rythme cardiaque en flèche. Tous ses sens étaient exacerbés. Ses veines avaient soif de rouge, un rouge qui supplante le bleu, un rouge qui noie le blanc et le noir, un rouge qui unifie le monde. Quelque chose de plus pour se coller les mains sur les yeux et les oreilles en même temps. Plus envie de lutter. Plus envie de s'écarteler soi-même.
Ils étaient là, tout près. Pupilles étrécies, Ralph se glissa à pas de loup entre les buissons. La respiration bloquée et le corps tendu comme un arc. Tout près, tout près. Le jeune homme s'arrêta derrière un arbre, et ses doigts s'agrippèrent à l'écorce dans un geste à moitié convulsif. Grinçant des dents en silence, le crâne enserré dans un étaux, il porta une main à ses tempes en s'efforçant de bannir toute pensée de sa tête. Trop près. T'es un vrai crétin. Dave. Shawn. Non, mais il était influençable, c'est tout. Il avait pas envie de se pourrir la vie. C'était plus simple. Plus simple. Ça va mieux maintenant, 'Ralph' ? C'était pas sa faute. Pas sa faute. Les dés ont choisi ~ |
| | | • Delicate Boy Emrys Sulwyn
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| Sujet: Re: Gravity. Sam 16 Fév 2013 - 5:28 | |
| Est-ce qu'on va mourir ? Bonne question, Emrys. Tu pourrais faire le malin, là, tout de suite, rejeter bêtement une mèche de cheveux en arrière et répondre que « évidemment, tout le monde meurt un jour » - seulement non, pas aujourd'hui. Pas maintenant. C'est drôle de courir entre les tombes, c'est émouvant de poser des fleurs sur l'une d'elle, la main serrée sur celle d'un de ses parents, d'un frère ou d'une sœur parce, quoi qu'il en soit, cet oncle ou ce grand-père était déjà vieux et puis on ne le connaissait pas si bien que ça. La tristesse envahit mais est passagère ; la douleur, également, ne s'installe jamais trop longtemps. Parce que tu t'es toujours relevé, quoi que tu en dises. Parce que tu ne t'imagines pas être... Vide, rien, absent. Mort.Le jeune homme vit bien que sa compagne d'infortune était effrayée, elle aussi. Il quitta presque immédiatement ces yeux bruns du regard, préférant lever les siens au ciel dans une prière muette. Pour la première fois depuis longtemps, il eut envie de croire en Dieu. Apaiser ses craintes, s'offrir une porte de sortie rassurante en cas d'échec – parce qu'échec il pouvait y avoir, et il le savait. Cette poêle ne le protégerait pas de tout. Ces jambes ne le porteraient pas au bout du monde, encore moins loin des dangers dont devait regorger cette forêt. Si au moins il avait eu la certitude que mourir ne signifierait pas un arrêt pur et simple de tout, il aurait pu se faire à l'idée ; seulement non. Non. Rien ne pourrait le sauver de ses angoisses, cette fois-ci. Ils allaient devoir se débrouiller seuls. Engourdi et inquiet, Emrys ne remarqua pas tout de suite que quelque chose n'allait pas. Il clôt ses paupières trop lourdes, se concentra sur la sensation familière qui enflammait ses poumons. Personne n'aurait pu prédire qu'être bon en course l'aiderait sérieusement un jour ; Elly aurait été plus que ravie de l'apprendre. Son cœur se serra à la pensée de proches qu'il ne reverrait sans doute pas, qu'il survive ou non, et ses larmes furent encore plus difficiles à réprimer que la fois précédente. Pleurer ne sert à rien, à rien du tout. Mais c'est... Tout ce que je peux faire.Submergé par une vague d'inquiétude qui ne lui appartenait clairement pas, le britannique ouvrit les yeux juste à temps pour voir la bouteille heurter le sol dans un bruit étouffé. Les deux mains sur sa bouche, la jeune fille ne disait mot ; immobile. Et quoi, quoi ? Il lui jeta un regard affolé, observa autour d'eux – voulut, en dernier recours, lui demander ce qu'elle avait bien pu voir. Aucun son ne sortit de sa bouche ; aucun. Ses lèvres formèrent les mots, la panique ne les ravala pas mais rien à faire, pas la moindre syllabe ne résonna entre eux. Dans un réflexe similaire à celui de la brune, Emrys porta sa main à sa gorge : chercha, paniqué, la raison de ce soudain mutisme. Plus de voix, plus rien – plus la moindre façon de communiquer. Pourquoi, comment ? Aucune idée, aucun intérêt. Il devait parler ! Il avait besoin de parler, de se faire entendre, de crier à l'aide, de – Ses ongles laissèrent une marque rougeâtre et irritée sur sa peau blanche quand il les fit glisser jusqu'à ses clavicules, paniqué. Mais parle, merde ! PARLE ! Doigts serrés sur le manche de son arme, il la frappa contre le sol en guise de protestation muette ; impossible, impossible. Peut-être que des toxines étaient en train de les tuer, ou bien... Un rire muet traversa ses lèvres ; il ne connaissait même pas le nom de cette fille. S'ils vivaient encore deux minutes de plus, il se jura de le lui demander. Deux minutes. Rien que deux minutes. - Hors-RP:
OH SHIT, RALPH. Et on a même pas la fourchette de Rox pour se défendre... c__c Courtney se démerde avec son monstre, elle lui met une laisse ou je sais pas quoi mais je veux pas de ça dans mon jardin.
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| | | « but cakes tho » Courtney Lener
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Messages : 149 Inscrit le : 27/11/2010
| Sujet: Re: Gravity. Mer 20 Fév 2013 - 8:40 | |
| Courtney devait faire tous les efforts du mondes pour ne pas paniquer; si elle avait pu, elle aurait laissé passer en force un cri aigu et effrayé, et tant pis pour cette discrétion qui leur était si nécessaire dans le jeu. Les mains sur sa bouche, sur sa gorge, à la recherche vaine et désespérée d'un son à palper pour minimiser l'horreur de la situation, elle vit Emrys lutter contre un mutisme semblable au sien. Les larmes bravement refoulées quelques minutes plus tôt roulèrent sur ses joues, pitoyables témoins de sa souffrance et de sa peur. Elle voulait vivre, mince ! La mort n'allait bien qu'aux corps anonymes qui reposaient en poussière dans le cimetière; pas à elle, pas à ses proches. Sa proximité certaine la faisait trembler comme une poupée découpée dans une feuille qu'on aurait offerte aux vents. Même ses os s'entrechoquaient, balade mortuaire de mauvais goût. Dans l'espoir de ne plus en entendre le son, elle essaya de crier, une nouvelle fois, et le miracle tant espéré se matérialisa sous la forme d'une longue plainte angoissée.
Les yeux chocolat de Courtney s'ouvrirent en grand. Surprise par son propre cri, elle le laissa mourir et s'appuya contre l'arbre, sonnée et perturbée. Elle avait mal à la tête, mal aux nerfs, mal à la vie. Elle avait envie de rentrer. De rentrer au pensionnat, de retrouver son lit et même le monstre qui hantait sa chambre. Aphrodite, Ralph, Wang... Tout pourvu que le quotidien reprenne le dessus.
Elle se mit à rire, épuisée et glacée jusqu'au sang.
« Je comprends pas. C'était quoi ? On ne pouvait plus parler... »
La jeune fille renifla, et se redressa sans oser pour autant lâcher l'arbre. Ce support rugueux semblait la maintenir à la vie et à la raison, elle n'avait pas la force de le laisser s'échapper pour l'instant. Elle avisa sa bouteille échouée à terre, et en détourna le regard, contre toute bonne forme logique. Elle ne voulait pas la reprendre maintenant, elle voulait qu'on lui laisse juste un instant pour se remettre d'aplomb. Après ça, elle le jurait, elle ferait de son mieux pour s'en sortir. Juste quelques petites minutes, rien que ça. Je vous en prie.
« Où est-ce qu'on va aller après ? Demanda soudain Courtney à Emrys, le regard perdu dans le vide, on peut pas rester là, on est pas à l'abri. »
On est à l'abri nulle part, songea-t-elle, amère, passant une main hésitante sur ses joues humides. La sécurité de son petit confort lui manquait cruellement. Elle aurait tout donné pour pouvoir s'y laisser aller rien qu'une dernière fois.
{Pas de problème. B| *sors la laisse*}
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| | | (sauce BBQ ouais) Ralph
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| Sujet: Re: Gravity. Ven 22 Fév 2013 - 0:21 | |
| Les ongles de Ralph crissaient sur la rugosité de l'écorce et ses dents s'attaquaient la chair de ses lèvres. Dans sa tête, l'instinct se disputait à la raison ; eh non, elle n'était pas encore vaincue, cette garce. Il l'aurait bien massacrée sans tarder, pourtant. Il pensait l'avoir laissée gisante entre quelques stèles fissurées, là-bas, au loin. Elle essayait de lui couper l'oxygène, de noyer son coeur et de le faire s'écrouler, histoire de faire place nette. Enfermer l'animal récalcitrant dans la cage de son propre corps est parfois la solution la plus intelligente ; elle était fourbe, cette saleté. Lui ne demandait juste qu'on le laisse en paix. Qu'on le laisse jouer les chiens malades si ça pouvait lui faire plaisir. Parce que ce n'était pas comme s'il avait un quelconque code de conduite à respecter, lâché comme un loup dans la bergerie de cet endroit de fous. Où le plus fou de tous, c'était peut-être lui. Il l'avait su pourtant. Tu le savais, hein, Ralph, Ralph, Ralph ? Ça rigole bien dans ta tête, maintenant, où on avait cru pouvoir se tenir tranquille comme un chiot apeuré. T'as pas de muselière, crétin. La froide logique revint s'imposer à l'amnésique, contraste parfait avec sa fureur précédente. Sa tête alternait calcul méthodique et folie meurtrière avec une régularité de métronome, et impossible de s'en défaire. En fait il ne voulait pas s'en défaire. Deux. Ils étaient deux, sûrement deux filles. En tout cas pas bien menaçantes. Ralph jeta un regard bigarré derrière son abri : non, garçon et fille. Tous deux trop occupé à discuter pour faire attention à ce qui se passait autour. Une bouteille vide. Une poêle. Comme s'ils allaient pouvoir se défendre avec ça. Et puis soudain, tous deux semblèrent paniquer. La fille qui lui tournait le dos lâcha son arme pour porter les mains à sa gorges et l'autre fit de même. Alors que le jeune homme se demandait avec un vague intérêt ce qui signifiait ce cinéma, une brutale sensation d'oppression s'enroula autour de ses cordes vocales : il faillit tousser par réflexe, s'en empêcha et manqua s'étouffer à son tour. Pour une raison totalement inconnue, s'il avait essayé de prononcer le moindre mot à cet instant, il le sentait dans la sécheresse de sa gorge, pas le moindre son n'en serait sorti. Ralph fut sur le point de paniquer lorsqu'il s'aperçut que la sensation ne passait pas : incapable de formuler un raisonnement correct sur le coup, il se débattit un moment contre sa gorge anesthésiée à l'abri du large tronc, avant qu'un germe d'intelligence ne parvienne à se frayer un chemin dans son esprit affolé. La réaction des autres. C'était ça ; quelle qu'en soit la cause. Il n'allait pas mourir, non. Ce n'était pas grand-chose, ou ça allait passer ou... Quoi qu'il en soit il y avait des trucs plus important qu'une voix qui se barre. Les battements de son coeur ralentirent progressivement une fois cette affirmation formulée. Bien qu'une once d'inquiétude subsiste, la soif qui lui faisait bouillir le sang en permanence reprit rapidement le dessus. Le répit n'avait été que bref. La contre-attaque allait être rapide. Il ne fallut à Ralph qu'un instant, la crainte retombée, pour s'apercevoir que les jeunes gens commençaient à se remettre de leurs émotions. Et puis l'un des deux parla ; la fille qui lui tournait le dos. Ralph ne compris pas le sens de ses mots, tout comme le timbre de sa voix atteignit à peine le champ de ses perception. Le monde se brouilla de nouveau aux extrémité de son champ de vision. Ce fut une pulsion irrépressible qui le lança en avant, au mépris de toute prudence. Mauvais plan. Réfléchis, réfléchis. Hm. Ça, par contre, c'est bien. Le jeune homme attrapa la fille par-derrière, serrant ses poignets fragiles dans sa main droite tout en appuyant la lame de la machette de l'autre, sur sa gorge claire et offerte. Un simple geste et c'est la fontaine vermeille ; ne fais pas ça, écoute, ils sont deux. Sers-toi de ta tête, Ralph. Sers-t'en, pour une fois. Les yeux brillants d'un éclat presque maladif, à mis-chemin entre le délire et la réalité, le jeune homme posa un regard carnassier sur l'autre adolescent. C'est alors qu'il se rendit compte que le verrou de ses cordes vocales s'était débloqué.
« Bouge pas. » Sa voix était rauque, les mots butaient contre ses dents comme s'il devait faire un effort pour les articuler. Animal, va. « Lâche ton truc ou elle est finie. » Un sourire effleura ses lèvres ; dans son poignet sur la gorge de l'adolescente se répercutaient les battements de son coeur. Qui affole cette envie de tout lacérer en morceaux. Attends un peu ; sois prudent, juste un peu. Évite de refaire les mêmes erreurs, ça te coûtera peut-être plus qu'une chemise et un morceau de chair. D'accord, d'accord... |
| | | • Delicate Boy Emrys Sulwyn
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| Sujet: Re: Gravity. Dim 3 Mar 2013 - 6:48 | |
| Une plainte déchira l’atmosphère. Le son emplit les oreilles bourdonnantes d'Emrys, se répercutant entre les parois de son crâne et de ses tympans avec force : mais 'était un bruit, un cri – et vraiment, il n'en demandait pas plus pour l'instant. Toussant douloureusement pour chasser la sécheresse qui avait déchiré sa gorge, il tenta d'émettre un son : faillit fondre en larme en entendant le timbre de sa propre voix. Pas de toxines, pas de maladie, pas de... Rien. Rien du tout. Ils allaient bien. Ils étaient en vie. Pour l'instant, ils n’avaient plus rien à craindre. Bercé par ce rêve illusoire de sécurité et de certitudes, le britannique se laissa de nouveau aller contre le tronc d'arbre contre lequel il était assis. Sa trachée était zébrée de marques rouges ; son poignet droit, tatoué et trop visible sur sa peau claire, griffé jusqu'au sang par endroits. Il ne sentait plus ses jambes, les larmes menaçaient de rouler sur ses joues déjà rougies à tout moment et le manche de la poêle avait laissé une trace verticale sur la paume de sa main à force d'être serrée : mais tout ça, il n'en avait plus rien à faire. Iil pouvait parler. Parler, parler, parler. Peut-être qu'il les aurait, ses deux minutes. Peut-être qu'il s'en sortirait. Cette victoire, aussi infime soit-elle, emplit ses poumons d'air rance et empoisonné.
L'espoir tue.
« Je comprends pas. C'était quoi ? On ne pouvait plus parler... »
Encore sonné, Emrys dut se contenter d'un haussement d'épaule indécis. Appuyé d'une main contre l'arbre, il se redressa maladroitement sur ses deux jambes. Ses mollets lui envoyèrent instantanément des signaux de détresse, brûlants et déchirés par l'effort trop brusque que cette course leur avait imposé, mais il n'eut pas le temps de s'y attarder. Il devait survivre. Retourner au Pensionnat, puis chez lui. Vivre. Vivre. Vivre. Parler, rire, se remettre, pleurer, aimer, n'importe quoi pourvu qu'il puisse encore mettre un pied devant l'autre. Prenez moi tout ce que vous voulez, mais pas ma vie. La liberté, l'honneur, la fierté – on s'en fout, on peut s'en passer, reconstruire, improviser. Tout sauf sa vie. C'était tout ce qu'il demandait : qu'on lui laisse une chance de vivre. Rien de plus. A la question de la jeune fille, il baissa les yeux sur la terre meuble. Elle n'avait pas tort, non ; ils devaient bouger. Ils devaient...
« Bouge pas. »
… Bouger.
« Lâche ton truc ou elle est finie. »
Ni crise de nerfs, ni larmes affolées. Rien qu'une affreuse sensation de vide. Il n'eut pas le temps de réagir, de crier ou de tenter la moindre approche ; ce fut comme si un voile avait été posé devant ses yeux au moment où il avait voulu répondre à la jeune fille pour être levé l'instant d'après sur ce type et sa machette. Il songea à s'enfuir. L'abandonner. Sans plus poser de questions, il leva les mains de chaque côté de sa tête ; écouta, tétanisé, la poêle glisser de sa main et s'écraser au sol dans un bruit étouffé.
L'apathie se glissa sous sa peau, vicieuse et sifflante. S'il y avait une seule bonne façon de réagir face à ce genre de situation, il ne la connaissait pas. Son rythme cardiaque s’accéléra, ses pupilles se rétractèrent. Il aurait tout aussi bien pu être en train de regarder un film. Ce qu'il ressentait était bien au-delà de la simple terreur.
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| | | « but cakes tho » Courtney Lener
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Messages : 149 Inscrit le : 27/11/2010
| Sujet: Re: Gravity. Mar 5 Mar 2013 - 8:45 | |
| C'était stupide de penser qu'un tronc d'arbre était une protection valable. C'était juste du bois, du putain de bois, et si elle se cachait de ce côte-ci quelqu'un pouvait très bien se cacher de l'autre; mais elle n'y avait pas pensé, Courtney. Tant que cette fausse sensation de sécurité durait, elle pouvait se leurrer autant qu'elle voulait. C'était un moyen comme un autre de refouler la peur pour qu'elle ne la dévore pas et ne lui ôte pas sa logique et sa raison. Elle n'entendit rien. Bravo, c'est bien joué. Elle ne se rendit compte que quelque chose clochait uniquement quand on séquestra ses poignets et prit sa gorge en otage. Ses yeux s'ouvrirent démesurément, fixés sur Emrys qui ne voyait rien en face d'elle. A l'aide ? La sensation de la lame sur sa gorge, prête à faire jaillir le sang à n'importe quel moment, força le cri à rester là où il était. C'était douloureux. Le vide dans ses mains ne la fit que douter plus: elle avait laissé tomber sa bouteille. Elle s'était promis de la ramasser bientôt, très bientôt. Qu'on lui laisse juste un instant pour se remettre d'aplomb. Après ça, elle... Elle quoi ? Elle ne pouvait plus rien faire maintenant ! La colère se mêla à la peur panique qui lui tordait l'estomac.
Quelle conne, mais quelle conne.
« Bouge pas. Lâche ton truc ou elle est finie. »
La poêle, Emrys, le reste de la scène se déroula dans un brouillard opaque et oppressant. La surprise, maintenant, avait remplacé la peur sur les traits de Courtney. Pourtant, elle était toujours terrifiée. Mais là tout de suite, il lui avait semblé reconnaître... Non, pas semblé reconnaître. Aurait-elle pu seulement se tromper ? Après plus de deux ans passés à le chercher tous les jours dans toutes les pièces possibles du manoir, triomphante chaque fois qu'elle croisait son regard blasé ? Non, non. Impossible. C'était lui, et ça... Ça ne changeait rien, ça changeait tout: elle ne savait plus. Tout ce qu'elle savait, c'était qu'elle n'avait pas envie de mourir. Qu'elle n'avait pas envie qu'Emrys meurt, il ne s'était même pas enfui alors qu'il aurait pu l'abandonner là. Qu'elle voulait revoir Aphrodite, et que... qu'elle voulait que...
Pitié, dis moi que tu ne m'a pas reconnue ?
« Ralph ? Le ton de sa voix était à la hauteur de ses sentiments, confuse et incrédule. Misérable. Pourquoi... ? »
Ainsi, la fameuse question était sortie. Pourquoi ? Ils étaient amis, n'est-ce pas ? Elle le revit le livre en mains à la bibliothèque le jour de son arrivée. Elle leva les yeux, tentant en vain d'apercevoir le visage à qui appartenait la voix. Ralph ne me ferait jamais de mal. On est amis, amis. A.m.i.s.
Tu en es sûre ?
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| | | (sauce BBQ ouais) Ralph
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| Sujet: Re: Gravity. Jeu 7 Mar 2013 - 15:19 | |
| Sa tête jouait les effarouchées, passant d’une agressivité brutale à un sourire matois. Elle faisait couler le sang à distance mais toujours, toujours, arrêtée au dernier moment par une bravade gourmande, une hésitation fatale qui laissait la proie s’en tirer. Avec quelques plumes en moins, mais saine et sauve malgré tout. C’était peut-être le fruit d’une nature indécise, ou peut-être lui-même qui n’arrivait pas complètement à lâcher prise ; et pourtant, dieu sait qu’il n’était depuis longtemps plus qu’un pantin balloté par les marées d’un désir fluctuant. Et pourtant, il avait là les mains sur la gorge blanche d’un agneau facile à occire, et aucune envie de reculer davantage. L’attente lui brûlait les doigts, négligemment enroulés autour du manche sombre. En fait, il sentait bien qu’il ne risquait rien : l’autre pensionnaire, celui avec les cheveux noirs, s’était exécutés dès qu’il avait pris conscience de la situation. Il était là, inerte, il tremblait, sans avoir eu même la présence d’esprit de prendre ses jambes à son cou. Ceci dit, s’il avait choisi de détaler comme un lapin, Ralph n’aurait pas répondu de la vie de sa copine. Un coup de machette lui aurait rapidement libéré les mains pour courir à sa suite ; ce n’était pas un taillis qui l’aurait sauvé. Ce qui faisait vibrer son cœur, c’était l’attente, l’instant mince comme un fil tendu durant lequel il pouvait choisir de mettre fin à une vie ou non. Il n’en avait pas besoin. Mais il en avait envie, oh oui, sans même savoir pourquoi. La lacération d’une innocente chair offerte par un pur esprit de cruauté animale. S’il avait jamais été humain, vois-tu, vois-tu… ses doigts serraient les poignets de la fille à lui en faire craquer les os. Respire. Attends. Juste pour voir, attends…
« Ralph ? Pourquoi... ? » Le son de sa voix fit lentement son chemin entre des crissements d’os rongés sans vergogne, et Ralph eut l’impression que tout s’immobilisait d’un coup. La forêt, le type en face, ses mains, son souffle, son cœur, tout. Elle avait des larmes dans la voix. Ses épaules tremblaient. Courtney. Putain, Ralph. Mais qu’est-ce que tu fais ? Les yeux écarquillés par la surprise, le jeune homme vacilla un instant en murmurant le nom de l’adolescente. Surprise de la situation que la vie lui envoyait ironiquement en pleine figure. Surprise, plus que tout, de ne pas l’avoir reconnue sur-le-champ. Et pourtant c’était la couleur de ses cheveux, le son de sa voix, la forme de son corps, son odeur, tout ; depuis le temps qu’elle lui courait après dans les couloirs, il connaissait sa présence par cœur. Elle était là où il ne l’attendait pas, toujours prête à venir le chercher pour les raisons les plus futiles qui soient ; il y avait même des fois où il levait les yeux en sachant que, quelques minutes plus tard, elle serait là. Et elle arrivait. Toujours. Avec sa démarche bondissant et sa voix aux accents solaires. Et là il avait l’impression qu’elle allait fondre en larmes. Et quoi qu’il fasse, c’était Courtney, Courtney dont il malmenait les poignets et sur la gorge de laquelle il amenait une mort brutale. Lâche-la bon sang. Mais elle avait la vie qui coulait sous la peau, en flux de chaleur au fond de ses veines. Du sang. Du sang sur sa gorge offerte, du sang partout. Du rouge sur sa peau blanche en contraste effarant ; c’était ça que réclamaient sa tête et sa gorge, un carnage épouvantable. Dis-le encore, tiens. ‘Ralph’. Stop, stop, stop. Le jeune homme prit une brusque inspiration, avec le sentiment d’un noyé crevant la surface de l’eau après de longues minutes passées dans l’euphorie d’une coupure d’oxygène. Il se sentait comme chiot enchaîné qui glapit, en rebelle d’un instant, avant de s’enfuir la queue entre les pattes. Il se raccrocha à ce qui passait pour hurler à ce truc dans sa tête d’aller se faire foutre. Sa main glissa, l’autre s’ouvrit pour précipiter l’adolescente, un peu plus brutalement qu’il ne l’aurait voulu, sur son camarade. Ralph recula de quelques pas et se laissa aller contre le tronc de l’arbre, avec les yeux d’une bête aux abois. Il manquait d’air. Il regrettait déjà son geste ; l’envie de filer vers l’avant le tourmentait. Il eut du mal à desserrer les dents pour grogner :
« Allez-vous-en. Pas dans le parc, non, trop dangereux. Pas la forêt non plus, y a… » Sa tête s’affolait à trouver des solutions pour son amie tout en luttant contre l’envie de lui briser la nuque une bonne fois pour toute. Les cadavres dans l’herbe tendre, les ombres du bois, les autres pensionnaires, tout ça… Est-ce qu’ils pourraient s’en sortir tous seuls ? Crispé, un rictus égaré sur le visage, Ralph loucha sur la machette qui pendait entre ses doigts. Ça marcherait pas. Rien ne fonctionnait plus à l’endroit, en ce moment. |
| | | • Delicate Boy Emrys Sulwyn
+ Pseudo Hors-RP : Nii' / MPDT • Age : 31 • Pouvoir : Ressentir les émotions des autres. • AEA : Bilboquet. L'escargot. Le meilleur. Le plus rose. • Petit(e) ami(e) : Iwa coeur coeur love ♥ (Mais il n'oublie pas Soren.) RP en cours : – Dysphorie en Euphorie.Messages : 886 Inscrit le : 24/05/2010
| Sujet: Re: Gravity. Sam 9 Mar 2013 - 3:17 | |
| Cerveau grippé, résolu aux pires des fatalités, Emrys fut incapable d'esquisser le moindre mouvement. Toutes ses pensées, ses idées et son courage s'étaient volatilisées dans l'incendie qui venait d'embraser son estomac – et il se retrouvait vide, seul, abandonné à son sort comme un enfant dont les deux mains vides cherchent désespérément celles rassurantes de parents inquiets. Trop loin, trop de monde, trop de fumée ; ses yeux le piquèrent mais impossible de pleurer. Ce type avait une arme, une vraie, ce type allait tuer cette fille dont il ne connaissait même pas le nom. Il s'imagina le sang, rouge, épais, mains levées, incapable de ne serait-ce que réaliser. Film télévisé, un meurtre raconté d'une voix indifférente à la radio, un cadavre d'animal qu'on ramassera bientôt sur une route cimentée – du distant à travers des écrans, de l'anecdotique. Une fille enlevée sur le bas-côté, une étudiante retrouvée assassinée... On est témoin, là. Tout près, le souffle coupé, à quelques pas de la scène du crime. Et pourtant, il était incapable de faire quoi que ce soit pour essayer de la sauver. Il ne cherchait même pas à établir un plan : trop terrorisé pour ça. Il attendait juste qu'on lui dise de partir, qu'on lui permette de vivre. Il courrait s'il le fallait. Ne s'interposerait pas. Ça l'en rendrait sûrement malade dans quelques minutes, quelques heures, quelques jours s'il avait la chance de vivre jusque là. Il s'en mordrait les doigts jusqu'au sang, le lâche. Le peureux. Regarde toi ; tu fais pitié, avec tes jambes tremblantes et tes yeux grand écarquillés. Bouge, agis, merde, fais quelque chose ! Non. Puisqu'il restait de marbre, le film se déroula sans lui. Tant pis pour son grand rôle, son heure de gloire : tant pis, tant pis. La fille parla – un prénom, des accents étrangers ; Ralph, personne, rien du tout. Ralph. Ces quelques lettre dansèrent devant ses yeux embués, vides de sens et de familiarité, tandis que quelque part dans son cerveau un ordre s'imprimait en lettres capitales. Le type avait l'air surpris, étonné – déstabilisé – c'était le moment où jamais, le timing parfait. Il n'avait qu'à reprendre sa poêle et les morceaux de son courage éparpillé au sol, profiter de cette faille inespérée pour retourner la situation à leur avantage. Cette fille pouvait survivre. Ils pouvaient tous survivre. Les implications de la scène ne le frappèrent pas immédiatement. Le stress avait brouillé le script. Pas à un instant il ne s'imagina qu'elle puisse connaître plus que son nom. Ce malade avait eu un sursaut d'humanité. Rien de plus. Et eux, eux, ils pouvaient encore s'enfuir.
La jeune fille fut projetée vers lui et, retrouvant un sursaut de lucidité, il rattrapa ses épaules pour s'assurer que ses jambes ne plieraient pas sous elle. Pourquoi il l'avait relâchée, pourquoi il avait reculé, pourquoi pourquoi – aucune importance, d'où on s'inquiète de ça ? On se tire, c'est tout ! Le film continue, les images défilent. Retournement de situation.
« Allez-vous-en. Pas dans le parc, non, trop dangereux. Pas la forêt non plus, y a… »
Allez-vous-en ? Emrys en resta bouche-bée. Parce qu'il les aidait, maintenant ? Ses yeux bleus, affolés, ne parvinrent pas à suivre le changement brutal de situation. Il passait de victime à fugitif ; l'espoir le reprit à la gorge.
« On peut aller près du lac, ou retourner au temple, on s'en fiche, c'est pareil, balbutia-t-il d'une voix tremblante. C'est grand, la forêt. »
Son dernier argument mourut sur ses lèvres tandis qu'il serrait le bras de la jeune fille, incapable de détacher son regard de la machette que l'autre garçon tenait encore dans sa main. Pas à un seul instant il n'imagina qu'elle puisse voir les choses autrement. On s'en va, c'est tout. |
| | | « but cakes tho » Courtney Lener
+ Pseudo Hors-RP : Never • Age : 30 • Pouvoir : Je suis ton pèèèèèèère... *bruits de sabres lasers* • AEA : Une colombe blanche qui ne dit quasiment rien mais arrive quand même à se prendre des casseroles dans les plumes. • Petit(e) ami(e) : Sa casserole, à qui elle confie ses peines de coeur (Aphrodite ça marche aussi). RP en cours : • Courtney stalke Ralph par là.
Messages : 149 Inscrit le : 27/11/2010
| Sujet: Re: Gravity. Dim 10 Mar 2013 - 20:55 | |
| Comme un soupir de soulagement qu'on aurait rendu matériel, le couteau disparu et une main la poussa en avant; Courtney faillit s'effondrer et ne dû qu'à Emrys de ne pas avoir embrassé le sol de la forêt. La pression exercée sur ses épaules la ramena à la réalité, et elle se retourna, incrédule, vers celui qui n'avait pas hésité à la prendre en otage quelques instants plus tôt. C'était bien Ralph, une machette à la main, le dos contre le tronc de l'arbre. Ralph toujours placide, jamais en colère, Ralph qui avait l'air d'aller tellement mal. Une seule pensée, bête à en pleurer, lui traversa l'esprit.
Qu'est-ce qui ne va pas ?
« Allez-vous-en. Pas dans le parc, non, trop dangereux. Pas la forêt non plus, y a… »
Pas dans le parc, pas dans la forêt. Les yeux de Courtney firent le tour des arbres, affolés et perdus, avant de se reposer sur Ralph; et elle sentait l'étau de la main d'Emrys sur son bras comme un cercle de chair brûlant qui la ramenait sans cesse sur terre. Elle n'avait aucun moyen de s'échapper, aucun moyen de s'évader, elle pouvait juste courir et courir en espérant que la mort ne fauchait pas les plus pressés en premier. Elle aurait aimé partir. Là tout de suite, elle avait la nausée. Qu'est-ce qu'il y avait dans la forêt ? Surtout ne pas s'évanouir, Courtney. Ne pas s'évanouir.
« On peut aller près du lac, ou retourner au temple, on s'en fiche, c'est pareil. C'est grand, la forêt. »
L'évocation du temple fit se crisper tout entière l'Étasunienne, qui revit comme dans un mauvais rêve le visage d'Heather. Les cornes de l'autre, la hache aussi, le cri et cette grande fille aux oreilles pointues. Qu'est-ce qui leur était arrivé ? Est-ce qu'elles étaient mortes ? Elle avait abandonné Heather. La culpabilité, poignard glacé, vint percer son cœur de par en part. Non, pas le temple, pas le temple. Ils pouvaient rester cachés là, ou près du lac, mais pas au temple. Tout mais pas le temple. Incapable de maîtriser le tremblement de ses membres, Courtney ne chercha plus à garder une apparence impassible. Elle était terrifiée, et ça se voyait. Tant pis.
Je ne suis pas...
« Mais Ralph ? S'exclama-t-elle soudain, les yeux grands ouverts, il va venir avec nous ? Ralph, tu ne vas pas rester là tout seul ? »
C'était trop lui demander de se mettre à la place d'Emrys ou d'analyser objectivement la situation. Elle n'y arrivait pas en temps normal, alors lâchée dans une chasse à l'homme sans queue ni tête ? C'était Ralph, mince. Comment aurait-elle pu l'abandonner à son sort quand elle tenait trop à lui ? Courtney n'était pas une lumière et parfois, elle était vraiment idiote. La logique et la raison avaient finalement dû plier bagages sans qu'elle s'en rende compte. Ça n'aurait pas été étonnant, hein ? Elle lança à peine un œil à la bouteille à terre.
Elle avait eu peur quand elle avait vu la menotte à son poignet la première fois. Ce détail avait déserté sa mémoire depuis longtemps. Le couteau sous sa gorge, ce n'était presque plus rien. Elle aimait Ralph. Et elle faisait confiance à Ralph.
Elle n'allait pas encore abandonner un ami; et cette pensée la glaça d'effroi. |
| | | (sauce BBQ ouais) Ralph
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| Sujet: Re: Gravity. Lun 11 Mar 2013 - 17:56 | |
| C'est plus dur pas vrai ? Quand les yeux qui te regardent ne sont pas des prunelles inconnues. Celles de Courtney n'étaient qu'inquiétude ; il y lisait de la peur, aussi. Ralph détourna les siennes, incapable de soutenir son regard. C'était comme si elle n'avait eu aucun doute - elle en aurait eu, des raisons, pourtant ! Mais non, elle avait ces yeux inquiets pour lui, et Ralph se détestait. Parce que lui, la seule envie qu'il avait à cet instant, c'était de serrer les doigts sur sa gorge. La conscience de sa propre incapacité à contrôler son corps fut ironiquement la chose la plus a même de le mettre en colère de ces derniers mois. Plus que ceux qui l'emmerdaient avec son passé. Plus que cet espèce de jeu sadique. La faiblesse avec laquelle il s'y soumettait le rendait malade. Et pourtant.
« Ralph, tu ne vas pas rester là tout seul ? » L'interpella la voix de la jeune fille. Son camarade n'avait pas l'air d'accord du tout, et Ralph accorda un rictus intérieur à cette constatation. Il n'avait pas tort, bien sûr. Si l'amnésique serrait le manche de son arme à en faire blanchir ses phalanges au lieu de la laisser tomber à terre, s'il gardait le dos plaqué à l'arbre comme pour s'y attacher définitivement, il devait bien y avoir une raison. La défaite de la raison face à l'instinct ; que c'était affligeant, si peu de volonté. Pas vrai, 'Ralph' ? Mais à les voir trembler comme ça, tous les deux, il avait le sentiment de les envoyer à l'abattoir. Ils n'iraient pas bien loin hein, avec lui, avec des gens comme lui dans les parages. Lui s'il mourait... L'idée ne lui avait même pas effleuré l'esprit. Et si, et si... Son poing libre se referma. Non. Non, ce n'est pas la question. Le prédateur ne meurt pas. Tue-les tous. Comme ça tu seras sûr. ... Belle mentalité. Rassurante, tout ça. Ralph releva les yeux et sourit à Courtney. Pas un rictus menaçant, pas d'exhibition de crocs. Un sourire, tout simplement. Ça faisait longtemps.
« T'en fais pas pour moi. » Grogna-t-il un peu plus rudement que prévu. « Allez vous planquer quelque part et n'en bougez plus. » |
| | | • Delicate Boy Emrys Sulwyn
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| Sujet: Re: Gravity. Mer 13 Mar 2013 - 9:17 | |
| « Mais Ralph ? Il va venir avec nous ? Ralph, tu ne vas pas rester là tout seul ? »
Emrys crut rêver ; cauchemarder, plutôt – et s'il n'asséna pas un violent coup de poêle sur la tête de la jeune fille, ce fut uniquement parce qu'il ne l'avait plus, justement, sa poêle. Il sentit tout son corps se crisper sous la pression, rejeta tant bien que mal la peur et la compassion complètement déplacée que cette fille ressentait à l'égard de ce malade. Il avait essayé de la tuer ! De la tuer, il avait voulu la tuer – il le savait, il l'avait senti. Il le sentait encore, là, sous un flot d'émotion contradictoires et contraires qu'il ne parvenait pas à identifier correctement. La peur pouvait venir de n'importe qui mais ce type, ce type était dangereux. Il le sentait. Il le sentait, merde ! Le lui dire n'aurait servi à rien ; il lâcha le bras de la belle idiote. Abasourdi, trop perdu pour pouvoir faire le tri dans ses pensées, le jeune homme se baissa d'un geste automatique. Le manche de son arme de fortune vint se caler presque naturellement au creux de sa main droite, seul rempart encore debout entre ses chances de s'en sortir et une mort brutale. Une arme restait une arme. Il ne pouvait pas la laisser là et n'avait pas intérêt à la perdre. Ce n'était pas une machette, ce n'était pas une hache ; malgré tout, c'était mieux que rien. Ça pourrait servir. Bêtement, il s'imagina devoir en planter le manche dans un œil. Main sur l'estomac, il retint de justesse un violent haut-le-cœur. La bile remonta jusque dans son œsophage, brûlante et acide ; dégoût, refus. Je pourrais jamais. Mais ce type, là, il pourrait.
Il pourrait.
« T'en fais pas pour moi. Allez vous planquer quelque part et n'en bougez plus. »
Alors le voir sourire, comme si de rien n'était, c'était juste... Trop difficile. Emrys n'aimait pas qu'on mélange tout, détestait ces foutues demi-mesures qui rendaient le monde gris, gris, gris. Il voulait du noir, du blanc et des couleurs – mais pas de gris, surtout pas. Soit ce type était un psychopathe sans cœur, soit il était humain : pas de mélange, pas de... pas de ça ! Ça rendait les choses trop difficiles, c'était insupportable. Parce que s'il avait fallu choisir entre un type normal mais inconnu, s'il avait fallu choisir entre un inconnu et ce garçon qui avait été à deux doigt de l'égorger... Cette fille aurait sûrement choisi l'autre, hein ? Son cœur se serra. C'est pas juste, vous jouez sans moi.
« Le cimetière, lâcha-t-il d'une voix égale, absent. Tout le monde doit préférer la forêt. »
Pas la forêt, pas le parc ; ils venaient du temple. Ca ne laissait guère le choix. Yeux baissés, calme et immobile, il raffermit sa prise sur son arme. Si les gentils ne gagnaient pas, alors il n'avait plus envie de jouer. Plus du tout. |
| | | « but cakes tho » Courtney Lener
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| Sujet: Re: Gravity. Jeu 14 Mar 2013 - 8:49 | |
| Et elle aurait aimé l'enlacer, cette imbécile. Lui prendre la main, celle d'Emrys, et partir en courant de cet endroit hanté par les relents infects que la mort et la peur laissaient sur leur passage. On abattait des gens comme du bétail entre ces arbres, et sûrement ailleurs aussi. Où que leurs jambes les portent, le danger les guetterait pareillement; trouver une échappatoire, c'était une illusion bonne pour les angoissés qui filaient en hurlant, sans se poser de questions et sans demander leur reste. C'était bon pour Courtney, qui aurait couru sur des kilomètres s'il y avait eu au bout la promesse, même incertaine, de rentrer dans la grande bâtisse de pierre en compagnie de ses amis. De rester en vie: être heureuse, sur le coup, c'était en option. Rien que pouvoir respirer lui procurait la plus douce des euphories. On ne se rendait compte de la valeur de la vie qu'une fois au bord du gouffre, prêt à basculer à la moindre bourrasque. Le sourire de Ralph était très beau, à plus forte raison parce qu'il était rare. Même si ça ne pouvait vouloir dire qu'une seule chose, la jeune fille l'accueillit comme un cadeau, comme un soulagement momentané, un moment de flottement aussi court qu'agréable. Ses yeux se plantèrent définitivement sur le jeune homme, ignorant le reste. La forêt retenait sa respiration. Emrys l'avait lâchée.
« T'en fais pas pour moi. Allez vous planquer quelque part et n'en bougez plus. »
Courtney hocha la tête, absente, à ce conseil avisé. Se cacher, oui; des prédateurs qui rôdaient dans les buissons et entre les arbres, les assassins qu'une pauvre fille comme elle n'était certaine de voir qu'à la dernière seconde, la seconde de trop, la seconde fatale. Ses yeux chocolat accrochèrent la bouteille qui gisait à terre, ultime rempart entre elle et l'oublie éternel qu'un tierce pouvait décider de lui infliger à tout moment. Contre cette punition injuste, c'était le seul argument dont elle disposait. Elle devait la reprendre... Est-ce qu'elle pourrait frapper si elle le devait ? Est-ce que tu aurais frappé un inconnu ? Est-ce que tu aurais frappé Emrys ? Wang ? Aphrodite, Ralph ?
Pourtant, elle avait bien peur de ces ténèbres qu'elle désirait éviter à tout prix.
« Le cimetière. Tout le monde doit préférer la forêt. »
Le cimetière, avec sa connotation morbide, semblait malgré tout la solution la plus sensée, à supposer que l'un d'entre eux avait toujours la dite raison intacte. Courtney hésita sur ses jambes un instant, balançant entre l'envie de s'enfuir à toutes jambes et celle d'insister pour emmener Ralph avec eux. Elle était stupide. Si elle s'y était attardée, elle aurait su que c'était une très mauvaise idée. Pouvait-on trop lui en demander ? Au final, et parce que son cœur menaçait d'éclater sous la pression, elle esquissa quelques pas en avant pour se saisir de sa bouteille abandonnée. Le contact du verre froid la fit frémir, mais elle se redressa avec toute la fermeté dont elle pouvait faire montre en cet instant; fit face à Ralph. Dis quelque chose, fais quelque chose, mais ne scelles pas votre destin dans le silence. Ses lèvres tremblaient encore lorsqu'elle parla, et ses mots aussi. Ils butaient contre la barrière de sa peur et la tempête de ses sentiments.
« Si on part devant, si on va au cimetière... tu me promets que tu nous y rejoindras ? »
Le s'il te plaît n'avait pas été formulé, mais ses yeux le criaient aussi sûrement que si elle l'avait prononcé à voix haute. S'il te plaît, dis-nous que tu nous rejoindras. Même si c'est pour de faux, même si c'est pour faire semblant, je t'en supplie... Dis-le. |
| | | (sauce BBQ ouais) Ralph
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| Sujet: Re: Gravity. Jeu 14 Mar 2013 - 19:40 | |
| L'autre n'avait qu'une envie : détaler comme un lapin. Ralph le voyait dans ses yeux. Rencontrant d'un regard jaune les prunelles bleues du jeune garçon, il ne put s'empêcher de sourire, et ce sourire n'avait rien, finalement, d'amical. Coucou mon lapereau, je vais te bouffer. Et je vais le faire très vite. Il n'y avait que Courtney pour se laisser prendre à ces mines de bête souffrante. Oh oui ça faisait mal. La pression de ses doigts sur le plastique sombre ; le tambourinement sourd contre ses tempes qui lui criait qu'il n'y avait pas assez de rouge dans son champ de vision ; toutes ces nuisances sensuelles répercutées à l'infini par ses nerfs à vif. Rouge, blanc, rouge, blanc. Le garçon dit quelque chose que Ralph ne comprit, ou n'écouta pas. L'amnésique sentit un faisceau de douleur électrique se répandre dans ses veines, une douleur qui n'avait fondamentalement rien de physique. Le blocage qu'il avait imposé à son bras semblait le ronger comme une gangrène insidieuse. Noire. Noire d'un dégoût à double facette. Espèce de faible. Espèce de lâche. Laisse tomber cette arme - tue-les, tue-les. Prédateur raté, va. Ralph cligna des yeux et réalisa que Courtney le regardait. Vit ses lèvres formuler des mots.
« Si on part devant, si on va au cimetière... tu me promets que tu nous y rejoindras ? » Son regard glissa sur ce qu'ils tenaient tous deux à la main - des armes, ils les ont ramassées. Réagis, réplique, danger potentiel. L'ordre tourna un moment dans le vide avant de disparaître avec la brusquerie d'une bulle qui éclate. N'en subsista qu'une vague nausée au creux de son estomac, entre désir et mépris. Tu reviendras, pas vrai ? Comme si. Il ne savait même pas si, au fond, il en avait envie. Il envisageait en revanche, depuis que l'idée s'était frayée un chemin jusqu'à son cerveau, le fait de ne pas ressortir des bois indemne. Alors rentre avec eux. Alors ne rentre pas - c'est vrai, après tout le loup c'est toi. Malgré cela, il ne voulait pas opposer un refus à ces yeux suppliants. Il ne s'en sentait pas le courage. Tu es lâche, Ralph. Rendors-toi.
« Ouais. » Lâcha-t-il d'une voix rauque, sans plus de délicatesse que dans ses phrases précédentes. « Tirez-vous, maintenant. » Même si c'est un mensonge. Le cimetière, y avait plus personne, ils seraient à l'abri. Pas vrai ? Faible, faible, faible. Regarde-toi trembler. Histoire de le décider pour de bon, ou peut-être pas, d'ailleurs, peut-être juste par envie, Ralph jeta un regard brillant à l'autre pensionnaire avant de lui sourire derechef. Affamé. Tirez-vous, maintenant. |
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| Sujet: Re: Gravity. Dim 17 Mar 2013 - 14:11 | |
| Les yeux d'Emrys papillonnaient, hésitant, entre les cheveux de la fille et le visage du garçon. Impossible de les quitter du regard : sa vie en dépendait. Cette idée tournait en boucle dans son crâne vide comme un disque rayé dont la sonorité oppressante précédait à coup sûr un drame ; répétitive, énervante. Et le pire, le pire dans tout ça était de se savoir incapable de faire cesser les tremblements qui agitaient ses jambes. Incapable de réfléchir, d'établir un plan. Trembler par contre, il savait faire ; aucun problème. C'est facile, trembler. Ça paralyse. Terrorise. Électrifie. Il croisa le regard de Ralph, trembla à nouveau – se maudit de ne pas être plus utile et, finalement, replongea la seconde suivante dans une apathie proche du coma. Au rythme de sa peur, c'était tout son corps qui frissonnait d'appréhension. Et puis, parfois, entre deux claquement de dents, il cessait de se mordre la langue en priant pour ne pas mourir. Ces quelques secondes de silence intérieur ressemblaient à s'y méprendre à des fractures. Crac, crac. Tes nerfs lâchent, Emrys. Et tu le sais parfaitement.Quand la fille alla chercher sa bouteille, quelques pas devant eux, il faillit bien lever le bras et l’assommer aussi sec. S'il ne se calmait pas, il finirait par frapper le vide sans s'en rendre compte : il devait maitriser sa peur. Sinon, sinon ; on sait bien comment ça finit, les sinon. Sinon ça finira mal.« Si on part devant, si on va au cimetière... tu me promets que tu nous y rejoindras ? »Un sourire nerveux se glissa sur son visage, étirant douloureusement ses lèvres sèches. Tellement injuste. Ils auraient dû rester près du temple, comme il avait prévu de le faire au début ; se cacher derrière un arbre, sous un buisson, ne plus bouger. Ils auraient dû. Vraiment. Ça aurait été plus simple, plus judicieux, plus intelligent – c'était ce qu'ils auraient dû faire, tout simplement. Plus il y pensait, plus il lui paraissait évident que partir en vadrouille dans la forêt était une mauvaise idée. Le visage d'Allen et des autres lui revint en mémoire : pourquoi ne s'était-il pas arrêté, hein ? Maintenant, il... Mais il ne mourrait pas, non. Pas maintenant, pas comme ça, pas si jeune. Non. « Tirez-vous, maintenant. » L'ordre n'aurait pas pu être plus clair ; Emrys déglutit difficilement. Il prit juste quelques secondes pour se remémorer la direction d'où ils venaient et se situer dans le parc avant de ne mettre un pied devant l'autre, la démarche raide et hésitante. Ce sourire n'avait rien d'amical, loin de là. Ce n'était rien de plus qu'une menace, une grimace – mais pas un sourire, en aucun cas. Il sentit les larmes se presser au bord de ses yeux bleus ; ne saisit pas la main de la jeune fille avant d'avancer vers le cimetière à grandes enjambées. Il ne mourrait pas. Un dernier regard au blond avant de ne lui tourner le dos, le cœur en morceaux ; je ne mourrai pas.Les gentils gagnent toujours. Les héros ne meurent pas. { Emrys et Courtney } => Verbatim |
| | | « but cakes tho » Courtney Lener
+ Pseudo Hors-RP : Never • Age : 30 • Pouvoir : Je suis ton pèèèèèèère... *bruits de sabres lasers* • AEA : Une colombe blanche qui ne dit quasiment rien mais arrive quand même à se prendre des casseroles dans les plumes. • Petit(e) ami(e) : Sa casserole, à qui elle confie ses peines de coeur (Aphrodite ça marche aussi). RP en cours : • Courtney stalke Ralph par là.
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| Sujet: Re: Gravity. Jeu 21 Mar 2013 - 8:39 | |
| « Ouais. Tirez-vous, maintenant. »
Et elle avait juste besoin de ça pour se retourner, Courtney; elle avait juste besoin qu'il le dise et la rassure vainement pour se sentir mieux. Un sourire timide et hésitant étira ses lèvres, la gratitude brillant dans ses prunelles chocolat. Un 'merci' muet et qui aurait semblé déplacé, s'il avait vibré dans l'air; remercie celui qui a faillit t'égorger, fonce, ma pauvre. Continue de l'adorer sans jamais te demander ce qui pouvait se cacher sous l'apathie et les gestes comme au ralenti. Un chasseur en état de veille, un prédateur dans le coma, qui s'était redressé dans son lit et avait arraché ses fils. Elle n'y pensait pas. Emrys avait raison, et elle avait tort. La raison battait rarement l'affection, en ce qu'elle enracinait ses mauvaises habitudes dans son palais de marbre. Il n'était toutefois plus temps de réfléchir mais de fuir: et quand Emrys mit un pied devant l'autre, quand il s'échappa à nouveau comme lorsque, près du temple, ils avaient fuit les cris et les acouphènes, elle lui emboîta le pas, la bouteille dans sa main crispée d'appréhension et de peur. Elle eut un dernier regard pour Ralph, évidemment, mais sa promesse refoula la détresse et la culpabilité qui menaçaient de déferler sur son pauvre cœur éprouvé.
Il avait promis, et Ralph n'était pas un menteur. Ce n'était pas le plus parfait des hommes, mais elle voulait croire plus que maintenant qu'il tenait ses promesses, sans plus se soucier que ce mot jeté là avait plus tenu de la lâcheté et la fuite de la réalité qu'autre chose. Il ne le pensait pas, et peut-être qu'ils ne se reverraient jamais. Pour ne pas tomber à genoux et sangloter, elle relégua tout au fond de son esprit cette pensée parasite.
Les arbres qui défilaient à nouveau, le dos d'Emrys, le bruit de ses pas sur le tapis de feuilles, tout ça accapara de nouveau son attention. Assez pour qu'elle ne songe qu'aux pierres tombales et à la protection dérisoire et terriblement rassurante à la fois qu'elles promettaient aux deux fugitifs. Cours, cours, ma pauvre. Ce n'est pas comme si tu pouvais faire autre chose, de toute façon.
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| | | (sauce BBQ ouais) Ralph
+ Pseudo Hors-RP : Sköll • Age : 30 • Pouvoir : Expédier ad patres. • AEA : Son paquet de clopes. Ou le chat mouillé avec des ailes, à voir. • Petit(e) ami(e) : Hans. Leurs QI se répondent. RP en cours : Turn left and then straight to the grave.Messages : 657 Inscrit le : 08/08/2010
| Sujet: Re: Gravity. Jeu 21 Mar 2013 - 19:38 | |
| Regarde-les s'éloigner. Regarde à quel point tu as manqué ton coup. Et il les regarde, évidemment, d'un côté le garçon, avec sa poêle nerveuse au bout du bras ; et de l'autre, elle et ses cheveux qui se balancent, couleur de châtaigne fraîche. Elle que tu as laissé partir. Tu les as laissés s'enfuir. Coupe-leur les jarrets. Ralph cligna des yeux comme quelqu'un qui s'éveille d'un mauvais rêve, avant de secouer la tête. D'une main incertaine, il se sépara du tronc qui depuis de longues minutes supportait son inanité et se remit d'aplomb. Un éclair de douleur partir brutalement de son flanc, lui arrachant un gémissement dont l'écho l'étonna lui-même. Il avait oublié cette idée toute neuve ; peut-être qu'il ne reviendrait pas. Peut-être que ce quotidien qu'il en était venu à apprécier allait partir en lambeaux en ce jour précis. Il regretta un instant de les avoir laissé partir, au lieu d'écarteler ce quotidien chaleureux de ses propres mains, en le faisant saigner jusqu'à l'agonie. L'agacement enserra les idées du jeune homme comme une liane organique avide de chair fraîche : sentimentalisme stupide. Il avait fait preuve d'une pitié hors-propos. Son corps le lui reprochait presque douloureusement désormais, alors qu'il se remémorait avoir eu les doigts sur la gorge de la jeune fille. En réalité, l'absence de considération naturelle de l'amnésique pour la vie humaine ne s'appliquait pas à sa représentation clanique de son entourage proche. Le regard de Courtney avait freiné son élan et fait sentir l'animal contre son gré que quelque part, il était encore humain. Humain, mortel, avec des peurs inextinguibles et un esprit pouvant se remplir de scrupules. Il en accusait le prix ; c'était douloureux, trop, cette sensation de courir dans le mauvais sens. Elle lui donnait une envie plus pressante encore de se jeter dans l'immoral, de satisfaire cette envie de violence sans se soucier du reste ou de sa propre santé. Bonsoir John, je suis un camé. Et j'ai un putain de mal au crâne. Et aux côtes, aussi. Si ça se trouve je vais crever. Dans un éclair de motivation inespéré, Ralph fit tourner la machette entre ses doigts avant de la rattraper avec autant de fermeté qu'avant ce... Petit incident. Il commençait à s'impatienter ; les contretemps mettaient ses nerfs à rude épreuve, et ce n'était évidemment pas son intention. Il contempla l'idée de rattraper les deux fugitifs. En le faisant avancer tout droit, vers les ombres de la forêt, ses pieds décidèrent à sa place. Ah, il savait que c'était mal. Tant pis. De toute manière, ce n'était pas comme s'il ne venait pas de proférer un énorme mensonge. Retourne te coucher, Ralph. T'es pas fait pour réfléchir. { Ralph } → Squirrel Fray. |
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