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 La nuit, tous les chats s'ennuient [Antoine]

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Leia Sørensen
Leia Sørensen

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La nuit, tous les chats s'ennuient [Antoine] _
MessageSujet: La nuit, tous les chats s'ennuient [Antoine]   La nuit, tous les chats s'ennuient [Antoine] Icon_minitimeSam 25 Aoû 2012 - 16:17

La nuit, tous les chats s’ennuient.
Antoine de Landerolt
    Les yeux de Leia s’ouvrent sur du noir. Moment de panique.
    Réveillée en sursaut par un mauvais rêve, deux fois plus affolée qu’elle ne l’était une seconde auparavant, la jeune fille tâtonne autour de son lit à la recherche de son portable, de sa lumière salvatrice. Ses doigts rencontrent le plastique froid, effleurent l’écran, qui s’allume aussitôt, et elle peut enfin respirer.
    Ce n’est pas la première fois qu’elle se réveille en pleine nuit, mais chaque fois que l’obscurité l’entoure, Leia ne peut empêcher son cœur de s’affoler et sa gorge de se nouer ; depuis qu’elle sait, elle ne peut plus dormir sans veilleuse. Or, cela ne serait certainement pas du goût de ses camarades de chambre, et elle a beau avoir tous les défauts qu’on peut lui attribuer, Leia n’est pas pour autant irrespectueuse des désirs des autres. Faut pas pousser non plus.
    Repoussant le drap entortillé autour de ses jambes, l’adolescente pose ses pieds nus sur le parquet froid, en prenant garde à ne pas le faire craquer. Il est 3h du matin, et elle est certaine de ne pas réussir à se rendormir : outre la vitalité qui se réveille dans ses veines, elle sait qu’elle ne peut plus fermer l’œil sans les rouvrir sur une quelconque source de lumière ; et elle ne va pas laisser son portable allumé pendant des heures. Elle est donc bonne pour une journée anticipée.
    S’éclairant à l’aide de son mobile, Leia se dirige vers son armoire dans l’idée d’enfiler quelque chose de plus couvert. Non pas qu’elle pense croiser qui que ce soit de fréquentable à cette heure de la nuit, mais au cas où, elle préfère tout de même que ce soit dans une tenue présentable. Il y a de drôles d’oiseaux dans les couloirs du Pensionnat, la nuit, elle le sait depuis qu’elle a passé une semaine en sommeil décalé à cause de certains énergumènes adeptes des fêtes nocturnes. Leia n’a jamais su résister à la perspective d’une fête, et elle peut maintenant en assumer les conséquences… mais bon.
    La norvégienne ouvre donc l’armoire du plus silencieusement qu’elle peut ; et là, problème.
    Parce que si Leia a pu apprendre une chose sur le Pensionnat depuis qu’elle y est entrée, c’est qu’il n’y a rien de plus inconstant que le mobilier dont il est rempli. Donc, au lieu d’ouvrir la porte sur les vêtements colorés qui ont l’habitude d’y apparaître régulièrement, la jeune fille découvre un meuble rempli de peignoirs de bain et de robes de chambre. Super.
    Un soupir résigné lui échappe ; elle n’y peut pas grand-chose, en fait. Elle se voit mal faire la guerre à toutes les armoires du Pensionnat… surtout que ce serait sûrement elle qui aurait le dessous. Ça leur arrive, parfois, aux armoires… faire disparaître les choses, tout ça ; on va pas en faire un cirque, hein. Bon, en attendant, elle n’est pas bien avancée, Leia. Jetant un coup d’œil à sa nuisette blanche enfilée sur un short crème, la jeune fille soupire derechef. Au moins, ils sont opaques. Tendant une main résignée, la jeune fille se saisit d’une robe de chambre beige ; il ne fait pas froid mais elle préfère se balader un minimum habillée.

    Parce que oui, elle avait bel et bien l’intention de sortir de sa chambre, et ce n’était pas cette espèce de meuble capricieux qui allait l’en empêcher ; surtout que maintenant, c’était son estomac qui tentait de faire valoir ses droits ; alors petite tenue ou pas, tant pis. Si quelqu’un n’était pas content, alors il n’avait qu’à pas se promener dans les couloirs à 3h du matin. Et c’est tout.
    La jeune fille chercha un moment ses ballerines dans le noir, mais lorsqu’elle crut avoir réveillé Rachel en faisant s’écrouler une pile de livres empruntés à la bibliothèque, elle songea qu’elle irait aussi bien pieds nus. Après tout, en cette fin d’été, elle ne risquait pas d’attraper un rhume.
    Sur la pointe des pieds en priant sa légendaire maladresse de se taire un instant, Leia se dirigea vers la porte, qu’elle ouvrit le plus délicatement possible et referma avec un grincement. Lâchant doucement la poignée, toujours à la lumière de l’application « torche » de son portable, l’adolescente parcourut le couloir des dortoirs, le bruit de ses pas étouffé par l’épais tapis rouge.

    Après quelques escaliers, Leia parvint à la cuisine, dont elle ouvrit la porte avec un peu moins de précautions, vu qu’en théorie personne n’était censé dormir dans cette pièce. Déjà, manger un morceau pour calmer les protestations de son ventre. Ensuite, elle verrait. Elle ne savait pas très bien ce qu’elle allait pouvoir inventer pour passer le temps jusqu’au matin ; peut-être chercher des vêtements à se mettre sur le dos, en priorité, même si elle doutait en trouver autre part que dans les dortoirs. Ensuite, si elle ne croisait personne entretemps, elle pourrait toujours aller faire un tour à la bibliothèque… en priant fort pour que l’autre extra-terrestre antipathique n’y soit pas, qu’elle puisse bénéficier d’une relative tranquillité.
    Serrant les pans de sa robe de chambre autour de son corps, la jeune fille s’approcha du réfrigérateur, qu’elle considéra d’un œil circonspect. Quelqu’un lui avait dit qu’il n’était pas très net non plus, celui-là. Il y avait beaucoup de rumeurs de ce genre au Pensionnat, entre les armoires à disparaître et les réfrigérateurs parlants… et à vrai dire, Leia raffolait de ces histoires. Mais du coup, une fois confrontée à la réalité, elle ne savait plus bien quoi penser. Bon, tant qu’il n’essayait pas de lui dévorer la main, il ne devait pas être très méchant, ce frigo, non ? Et puis, si ça se trouve, il ne s’agissait là que de racontars sans aucun fondement. Malgré tout, avant de poser la main sur la poignée, l’adolescente ne put réprimer une certaine hésitation.
      « Gentil, hein… ? »
    Hésitation qui se révéla inutile, puisque le meuble ne broncha pas lorsqu’elle ouvrit la porte. Frissonnante, Leia examina son contenu d’un œil critique, parce qu’après tout, au beau milieu de la nuit, les envies de poulet sauce barbecue ne courent pas les rues. Elle resta un instant plantée là, devant les rangées de yaourts et de légumes congelés, jusqu’à ce que ses yeux s’arrêtent sur une barquette de fraises qui semblait s’être égarée là par hasard.
    Voilà qui tombait à point nommé, puisque Leia raffolait des fraises.
    Elle tira donc les fruits de leur place et se dirigea vers un des plans de travail qu’elle débarrassa des ustensiles de cuisine qui l’encombrait. C’est là qu’elle marqua une pause, remarquant avec étonnement la propreté des lieux. Dans ses souvenirs, il n’y avait pas d’endroit plus crasseux que la cuisine du Pensionnat – exception faite, peut-être, de ses toilettes – or, elle pouvait le voir à la lumière de la seule ampoule pendouillant lamentablement au plafond, les couverts et le plan de travail étaient à cette heure, tout comme le sol, presque impeccables. La jeune fille médita ce fait un instant, concluant finalement que l’entité mystérieuse qui faisait le ménage devait s’être dérangée il y a peu de temps, puis se jucha d’un bond sur le plan de travail pour déguster son repas nocturne à son aise.
    Ceci faisant, absorbée par le goût acidulé, elle replongea dans ses réflexions concernant la suite de son programme de la nuit.



[ I did it ! o/ Bon je me souvenais plus de ce qu'on avait convenu, si c'était Rudy ou quoi, si ça se trouve je me suis même trompée de lieu... enfin voilà quoi, tu peux me lyncher dans ce cas (8 ]
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Antoine de Landerolt
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MessageSujet: Re: La nuit, tous les chats s'ennuient [Antoine]   La nuit, tous les chats s'ennuient [Antoine] Icon_minitimeMer 29 Aoû 2012 - 1:54

Antoine réprima une exclamation surprise quand un des livres posés sur l'étagère dégringola misérablement jusqu'au sol. Il s'y écroula dans un nuage de poussière, mort de vieillesse dans la lumière argentée de la lune. Le jeune homme passa sur lui sa lampe, plus agacé de sa propre réaction que l'instabilité des vieilleries qui l'entouraient. Eh bien, à quoi s'était-il attendu en rentrant dans ce grenier ? Tout y était entassé dans un désordre sans nom, brisé et raccommodé maladroitement. Cette pièce empestait le renfermé et le moisi, et chaque souffle qu'Antoine prenait manquait de lui arracher une violente quinte de toux. Une chance que je ne sois pas allergique à tout ça, pensa-t-il en s'écartant avec une certaine précaution des étagères, sinon, quelqu'un m'aurait ramassé là mort au petit matin. A cette pensée, ses yeux bruns s'égarèrent machinalement sur la lucarne et le ciel d'encre qui semblait se jouer de lui au travers.
Il n'était pas un papillon de nuit, mais l'attente lui était devenu insupportable.

Presque deux ans passés dans cet endroit; Et quand il y pensait, il en grinçait des dents. Le jeune homme se souvenait parfaitement de son entrée, de ce qu'il avait ressenti en voyant cet escalier inconnu. Il se rappelait avec une cruelle ironie sa main appuyant sur la poignée, et le vent matinal soufflant dans ses oreilles. Si ses parents l'avaient rappelé, s'il n'avait pas oublié ce journal, s'il avait attendu ne serait-ce que quelques instants de plus avant d'entrer... Peut-être ne serait-il jamais arrivé dans ce maudit pensionnat. Il serait rentré tout simplement chez lui, monté à l'étage, et en ce moment même serait... Il ne savait pas exactement, mais même la guillotine était préférable à sa situation présente. C'était dire à quel point Antoine détestait le pensionnat et tout ce qui s'y rapportait. Ses meubles, ses murs, ses gens, tout lui était devenu avec les mois puis les années inégalablement détestable.
S'il n'avait pas été lui-même prisonnier de cet endroit, il y aurait bien mit le feu pour voir. Mais considérant qu'il risquait de partir en fumée avec les autres, il s'en abstenait. Il ne tenait pas à mourir ici, et surtout pas par sa propre maladresse.

Il lâcha un soupir, excédé. Il n'y avait rien dans ce grenier qui vaille la peine qu'il se prenne plus de bric-à-brac sur la figure. Après un dernier coup d'œil aux poupées entassées et aux grandes armoires, Antoine fit demi-tour avec l'ambition de rejoindre la sortie sans trébucher. Il trouverait bien une autre pièce à fouiller, il avait la nuit devant lui. Aujourd'hui, il ne dormait pas, il explorait.
Pour ravaler sa colère, il devait s'occuper utilement le corps et l'esprit. Au pire, il reviendrait ici s'il ne trouvait rien, balancerait à terre les armoires, et abuserait de l'expression 'la fin justifie les moyens' si quelqu'un le lui reprochait par la suite.
Crac.
Oh. Antoine baissa les yeux sur la poupée qu'il venait d'écraser. Le bras gauche désormais en miettes, le sourire peint sur ses lèvres restait malgré tout éternel. Il se baissa pour la ramasser et ôta de ses boucles brunes emmêlées un bout de papier. Il lui trouva un air hautain avec ses yeux marrons en amande: Un sourire sarcastique étira ses lèvres. Elle lui rappelait un souvenir devenu distant. Il se redressa et, doucement, vint la reposer avec ses congénères qui n'étaient pas en meilleur état. Il était dommage de laisser toutes ces choses à l'abandon, mais il n'avait pas le temps de vider un grenier qui ne mettrait assurément qu'une seule nuit à retrouver son état de base. Tant pis. Antoine sorti de la pièce sans un mot ni un regard en arrière, prenant bien garde à ne pas lâcher sa lampe torche dans le processus. Il n'aurait plus manqué qu'il se retrouve dans le noir; Ça n'aurait pas été pratique pour chercher une issue.

A nouveau dans les couloirs, le blond s'interrogea sur la probabilité de croiser une personne de sa connaissance tout en enlevant la poussière qui avait adhéré à sa veste brune. Tous les pensionnaires étaient loin de vivre le jour, quoi que cette nuit-là semblait plus tranquille que les autres. Antoine s'en félicita, il n'avait que moyennement envie de faire la rencontre d'un insomniaque, d'un vampire ou il ne savait quelle créature bizarre. Il recherchait une sortie, pas la compagnie de monstres. Sur cette pensée fort aimable, il descendit des escaliers. Puis d'autres encore, jusqu'à arriver au rez-de-chaussée. Avec un regard noir pour la porte immobile, il hésita à lui asséner un nouveau coup. Il ne le fit pas uniquement car il savait pour l'avoir déjà tenté que ça n'aurait aucun impact sur le sombre titan. Il s'en détourna dédaigneusement pour s'engager dans un des couloirs, sa lumière éclairant les tableaux accrochés aux murs, peintures parfois sombres, parfois claires, parfois incompréhensibles pour le commun des mortels. S'il fallait qu'il se perde, qu'importe: Peut-être trouverait-il son salut dans des zones encore inexplorées, ou peu fréquentées. Ça paraissait même logique dit ainsi: Mais il fallait se méfier de la logique du pensionnat, qui était la bâtisse la plus vicieuse au monde.
Le français en eu la preuve à la seconde suivante. Un courant d'air froid le frôla et s'il ne le fit que sursauter, sa lampe s'éteignit soudainement. Il eu beau ouvrir en grand ses yeux, froncer les sourcils et secouer l'objet (ah, Antoine et la technologie), la lampe ne daigna pas se rallumer. Antoine resta quelques instants debout, ne sachant que faire. Il avait certes affirmer ne pas craindre le noir, mais il se voyait mal continuer ses investigations en n'y voyant goutte. Espèce de... Il lança au plafond un regard meurtrier. Ils l'avaient fait exprès, il savait qu'ils l'avaient fait exprès.

Comme il ne pouvait rien faire d'autre qu'avancer, c'est ce qu'il fit, faute de mieux. Après une minute ou deux, il avisa une raie de lumière sous une des portes. Il était incapable de savoir sur quelle pièce elle donnait, mais il s'en fichait pour l'instant. Il avait juste besoin d'y voir quelque chose, qu'il y ait quelqu'un d'autre ou non. Il espéra juste que ce n'était ni Emrys ni Selenda. Il n'avait pas de temps à perdre en vaines disputes (bien que c'était lui qui, la plupart du temps, les déclenchait).
D'un mouvement décidé, il poussa la porte, sans chercher à masquer son arrivée d'une quelconque façon. Contente ou pas, la personne qui se trouvait là-dedans allait avoir de la compagnie.

Une jeune fille aux cheveux d'un rouge éclatant était assise sur un des plans de travail, apparemment en train de savourer un repas de nuit en... robe de chambre. Eh bien. Antoine leva un sourcil intrigué, et referma bruyamment la porte derrière lui. Au moins, ici, il y avait de la lumière. Maintenant, il allait devoir trouver un moyen de réparer son espèce de torche... Ou de trouver autre chose pour s'éclairer. Même s'il avait un doute quant au fait de trouver quoi que ce soit dans la cuisine. Quelle poisse.
Tiens, tout était propre.

« Je ne vous dérange pas ? » Finit-il par demander, plus pour combler le silence que par politesse. S'il dérangeait, ce n'était pas de son fait. Le pensionnat lui avait joué un sale tour. Maudite bâtisse.

{C'est impecc' ! Par contre, excuse mon poste. Si y'a des erreurs, c'est du à l'heure.8D}
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Leia Sørensen
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MessageSujet: Re: La nuit, tous les chats s'ennuient [Antoine]   La nuit, tous les chats s'ennuient [Antoine] Icon_minitimeJeu 30 Aoû 2012 - 23:41

    Un passage piéton. Leia avait encore rêvé de feux rouges, de camions et de crissements de pneu sur la chaussée. La fraîcheur du fruit dans sa bouche et l’importance qu’elle accordait au sucre dans sa chair ne parvenaient pas à chasser le malaise qu’elle s’efforçait de réprimer depuis son réveil. Six. Il y avait six bandes blanches entre elle et le trottoir opposé. Elle en dépassait deux avant de s’arrêter ; elle n’avait jamais la volonté d’aller plus loin que ces deux-là. Ce n’était pas la première fois qu’elle s’immobilisait là, au milieu de la chaussée, pour regarder le camion arriver, alors elle le savait bien. Il n’y aurait personne qui répondrait. Leia décapita une fraise d’un coup de dent sec et la mâchonna sans réellement en apprécier le goût, ailleurs. Elle avait beau penser à tout ce qu’elle pourrait – ou ne pourrait pas, d’ailleurs – entreprendre une fois son repas terminé, ses pensées revenaient immanquablement à ce cauchemar.
    Elle aurait pu s’y habituer, pourtant.
    La jeune fille guidait un énième fruit jusqu’à sa bouche avec un léger soupir, lorsque le bruit de la porte poussée, puis refermée avec bruit la fit sursauter. S'arrêtant net, elle tourna la tête en direction du nouvel arrivant en clignant des yeux, saisie par une entrée à laquelle elle ne s'attendait absolument pas. Elle n'avait croisé personne dans les couloirs depuis son réveil, et avait été tout du long parfaitement certaine d'être seule à se promener dans le coin. Apparemment, elle s'était trompée ; la nuit était peut-être calme, mais cela ne rebutait pas les passants éventuels.
    Le promeneur nocturne concerné était en l'occurrence un homme, que Leia estimait un peu plus vieux qu'elle d'après sa taille et ses traits. Grand et mince, il portait ses cheveux blonds longs, chose à laquelle elle n'était pas habituée dans sa ville natale, où les garçons préféraient se raser la tête que se laisser pousser les cheveux. Inhabituelle étaient aussi ses vêtements, qui semblaient à la jeune fille provenir d'un autre âge ; mais en même temps, puisque le pensionnat avait la fantaisie de piocher ses proies dans toute la frise chronologique... cela n'avait rien de bien surprenant. D'ailleurs, en parlant de vêtements...
    Leia jeta un regard teinté d'un léger ennui à sa tenue ; d'un côté elle se moquait qu'on la voie ainsi, même s'il s'agissait d'un homme, de l'autre elle n'avait pas pensé croiser quelqu'un, malgré tout. Et puis zut ; tant qu'elle était dans une tenue correcte, peu lui importait. Si on la traitait d'originale, qu'elle ait au moins le droit de se promener en robe de chambre si elle le voulait, tiens ! D'autant plus que de nuit, ce n'était pas si extraordinaire. Et puis ce n'était pas sa faute si le pensionnat aimait envoyer ses pensionnaires dans les couloirs en tenue de nuit, hein.
    La norvégienne adressa donc un signe de tête amical au nouveau venu, croquant à nouveau dans un fruit sans chercher à briser le silence ou à se lever. Le silence, avec elle, il fallait s'y habituer ; pas trop le choix.

    « Je ne vous dérange pas ? » Finit-il par demander sans bouger de devant la porte.
    Par pur réflexe, Leia entama une réponse en faisant voleter ses doigts. Dès qu'elle s'en rendit compte, elle s'arrêta, et leva un index pour lui demander de patienter. Tandis que d'une main, elle finissait sa fraise, elle tira de l'autre son portable de la poche de son short. Il faut dire que le manque de contenant supplémentaire ne lui avait guère laissé le choix, et qu'elle avait dû laisser carnet et crayon dans sa chambre. Reposant les feuilles au fond de la barquette en équilibre sur ses genoux, l'adolescente lécha rapidement son index couvert de jus et entreprit de taper une réponse sur son écran tactile.

    [ Si, un peu. Vous ne pouvez pas rester. ]
    Les sourcils froncés, Leia examina le message d'un oeil critique. La deuxième phrase ne voulait rien dire, introduite ainsi ; d'un geste vif où transparaissait l'expérience, elle l'effaça et corrigea, avant de présenter l'écran au jeune homme.

    [ Si, un peu. Mais vous pouvez rester. ]
    C'était mieux. Et quant au temps qu'elle mettait à répondre, ça aussi, il fallait s'y habituer. Dur dur, de converser avec une handicapée. Leia chassa cette pensée d'un mouvement de tête et reprit son portable entre ses deux mains pour ajouter :

    [ Vous cherchez quelque chose ? ]
    Non, la venue du jeune homme ne la dérangeait pas outre mesure. Après tout, elle commençait à s'ennuyer, à manger ses fraises toute seule dans cette cuisine triste comme un caveau ; alors quelle que soit la distraction, elle était bienvenue. Quoi que soit venu chercher le pensionnaire, par ailleurs.


Dernière édition par Leia Sørensen le Lun 10 Sep 2012 - 23:18, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: La nuit, tous les chats s'ennuient [Antoine]   La nuit, tous les chats s'ennuient [Antoine] Icon_minitimeMer 5 Sep 2012 - 21:53

Pour son pauvre esprit qui commençait à s'habituer aux situations les plus biscornues qui soient, Antoine aurait aimé un tonnerre d'applaudissement. Non pas qu'il trouvait la chose commode; C'était même plutôt le contraire. Pouvoir faire les gros yeux et être sincèrement choqué en voyant un colosse à la peau verte passer dans un couloir était quelque chose qui lui manquait sincèrement. Mais aussi sûrement que l'usure venait à bout de toutes les réticences, il ne pouvait plus que faire semblant d'en être surpris. Et franchement, n'était-ce pas un comble ? Ça signifiait simplement qu'il était ici depuis assez longtemps pour s'être adapté à la faune diverse du pensionnat. Inutile de préciser que cette pensée le mettait aisément hors de lui. Il aurait aimé trouver une sortie, n'importe laquelle, revenir chez lui et tout oublier. Oublier ces deux dernières années, les laisser pour toujours derrière lui. Le pensionnat avait eu l'avantage de lui faire comprendre quelque chose d'important, sinon de surprenant; sa vie d'avant n'était pas si ennuyeuse qu'il le pensait autrefois. Du moins, elle l'était bien moins que sa vie à présent. Comme la plupart des pensionnaires, c'était de cette réalité là dont il voulait se débarrasser, et non de l'ancienne.
La lampe de poche, calée dans sa main, le ramena doucement à la réalité. Ah oui, c'était vrai; Ce courant d'air avait eu l'audace d'éteindre sa source de lumière, et il ne pouvait décemment pas continuer ses recherches dans le noir. Jouer à cache-cache en plein jour était assez difficile comme ça pour en plus s'y adonner à l'aveuglette. Aucune chance de gagner. En conséquence, il devait soit abandonner, soit trouver une alternative.
Il en avait mal à la tête à l'avance.

Antoine ne chercha pas à savoir de quelle époque pouvait venir son interlocutrice. 'Pas de la mienne' était une réponse vague mais suffisante. S'il l'avait déjà croisé au détour d'un couloir, alors il l'avait oubliée. Difficile de se souvenir de tout le monde, il n'en avait de toute manière pas envie: il n'en voyait pas le besoin. Une fois parti de cet endroit, toutes ces figures rejoindraient l'ombre de temps, de mondes dont il était exclu. Alors puisque dans tous les cas il finirait par ne plus s'en souvenir, autant ne pas chercher à les graver dans son esprit.
La frêle jeune fille exécuta à sa question des signes qu'il ne comprit pas avec ses mains. Puis elle leva un doigt, injonction silencieuse de patience. Tiens donc. Antoine la regarda finir sa fraise et sortir son portable sans mot dire, attentif à ses mouvements. Il devina qu'elle écrivait quelque chose sur l'écran et se demanda si elle était incapable de parler.

Antoine se souvint du jeune homme muet qui partageait sa chambre. Du moins avait-il toujours pensé qu'il l'était, il ne l'avait jamais entendu prononcer un seul mot. Avec Alejandro qui était aveugle, il n'aurait plus manqué qu'un quatrième colocataire sourd et ils auraient eu la totale. Le blond n'avait rien contre les personnes handicapées, mais il devait reconnaître que ce n'était pas facile de communiquer avec quelqu'un qui n'entendait rien ou ne pouvait pas parler. Ne rien voir était autre chose: Au moins, on pouvait échanger quelques mots sans être obligé d'en passer par les signes ou les feuilles. Qu'importe.
Ce n'était pas comme si, le cas échéant, il pouvait faire quoi que ce soit pour changer la situation. Si elle était muette, elle était muette, point.

Après avoir tapé, effacé, recommencé, l'inconnue tendit le bras pour lui présenter l'appareil. Antoine s'approcha et pu lire sur l'écran ces quelques mots:

Si, un peu. Mais vous pouvez rester.

Oh, trop aimable, pensa-t-il alors, incapable de se débarrasser de son sarcasme. Il aurait prit l'autorisation quand bien même elle lui aurait violemment fait comprendre qu'elle désirait être seule, mais c'était tout aussi bien de savoir qu'on ne dérangeait pas trop. La rousse reprit son portable et tapa une question à laquelle Antoine aurait aimé répondre qu'il était à la recherche de filles en robe de chambre pour ses sacrifices rituels nocturnes. Malheureusement, n'étant absolument pas à la recherche de filles en robe de chambre pour des sacrifices rituels nocturnes, il ne pouvait pas dire une telle chose. Le jeune homme aux yeux bruns en fut extrêmement déçu. Il aurait aimé faire peur à cette pensionnaire -pour le plaisir de voir s'il était convaincant en dérangé arpentant les couloirs à des heures peu avouables de la nuit.

C'était toujours utile.

« Je cherchais une sortie,
répondit-il en levant la main qui tenait la lampe (paix à son âme), mais ma lumière s'est éteinte. Dans ces conditions, il m'est difficile de continuer. Je cherche une alternative. »

Et si alternative il n'y avait pas, il cesserait ses recherches, mais pour cette nuit seulement. Antoine contemplait l'idée de dormir le jour et vivre la nuit; Il était bien plus tranquille une fois la lune levée. En évitant les quelques imbéciles qui trouvaient bon de faire la fête et hurler jusqu'à des heures avancées, il pouvait être plus tranquille qu'il ne l'était en journée.
Il était dommage que son horloge interne n'apprécie pas la perspective.

« Vous ne pouvez pas parler ? » Demanda-t-il ensuite, posant sa lampe sur le plan de travail, son regard fixé sur le visage de la jeune fille dont il ignorait jusqu'au nom.

Le visage impassible, l'air peut-être froid et peu préoccupé par ce qui l'entoure. Ne t'en fais pas: Dès qu'il aura trouvé quelque chose de quoi s'amuser, il retrouvera cette expression à la fois moqueuse et condescendante qu'on lui connaît. Il est incapable d'offrir un vrai sourire.

{Leia a des envies de fraises, tiens tiens... /mur/}
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MessageSujet: Re: La nuit, tous les chats s'ennuient [Antoine]   La nuit, tous les chats s'ennuient [Antoine] Icon_minitimeLun 10 Sep 2012 - 23:17

    Un instant, comme bien souvent depuis qu’elle était “pensionnaire”, Leia s’inquiéta de la langue maternelle de celui auquel s’adressait son message. On lui avait dit que le Pensionnat traduisait automatiquement toute forme d’expression dans la langue du destinataire, et elle avait elle-même pu le vérifier lors de ses nombreuses interactions avec son entourage ; jamais elle n’avait rencontré de problème pour communiquer avec qui que ce soit, quand bien même des origines différentes étaient évidentes. La seule personne avec laquelle elle avait encore du mal à s’exprimer était Alejo, et cela ne tenait pas à un problème linguistique ; elle estimait donc le pourcentage de chances que le jeune homme face à elle ne puisse comprendre sa langue proche de zéro. Mais une faible incertitude persistait toujours, semant chaque fois le doute dans son esprit et lui inspirant une crainte fugitive. Mais non.
    En effet, d’après son expression, il comprit. Leia s’attendait presque à ce qu’il s’offense de la première phrase malgré la rapidité avec laquelle elle avait enchaîné sur un autre sujet ; après tout, son contenu n’était pas des plus aimables. Cependant ce ne fut pas le cas. Quoi que la jeune fille rousse n’ait aucune idée de ce qu’avait pu penser son interlocuteur à ces mots.
    Il se contenta en effet de répondre à sa dernière question, exhibant une lampe torche que la demoiselle lorgna avec curiosité :

    « Je cherchais une sortie, mais ma lumière s'est éteinte. Dans ces conditions, il m'est difficile de continuer. Je cherche une alternative. »
    Haussant les sourcils, son regard cuivré allant successivement du jeune homme à la lampe pour revenir sur lui, Leia songea qu’il n’avait pas l’allure de quelqu’un qui saurait se servir d’une torche électrique. Sans vouloir le vexer ; les piles électriques, ça n’existait pas au XVIème siècle, non ? Ou quelle que soit l’époque dont il s’agisse d’ailleurs ; dans ces conditions, la rousse ne trouvait pas très étonnant le constat sur l’état de la lampe. Quoi que ; sauf dans le cas d’une panne, elle n’avait jamais vu un appareil, si archaïque soit-il – il fallait bien l’avouer – s’éteindre tout seul. Ce n’était peut-être donc pas de sa faute.
    Le bruit que fit l’objet lorsque le jeune homme le posa sur le plan de travail ramena Leia à la réalité, tout comme ses mots lancés avec désinvolture.

    « Vous ne pouvez pas parler ? »
    Cruelle réalité. Cruel aussi ce désintérêt, ce regard froid et impitoyable. Leia ne voulait pas qu’on la plaigne. Elle n’aimait pas malgré tout qu’on lui mette la vérité en pleine figure ; mais qu’y pouvait-elle ? Cette vérité violente, toujours prête à s’exprimer au premier tournant sans qu’elle la voie venir, elle ne la recevait jamais sans choc. Sa gorge se noua comme si les larmes s’apprêtaient à monter ; mais son visage resta stoïque. Elle ne voulait pas qu’on la plaigne ; elle refusait qu’on croie qu’elle accordait de l’importance à ce blocage, quand bien même il la faisait hurler intérieurement de rage à chaque instant. En outre, elle était rigoureusement incapable d’afficher cette souffrance.
    Alors ses doigts glissèrent sur le clavier tactile, épris de faux-semblants.

    [ Si. ]
    Et, d’une certaine façon, cette contrevérité lui fit encore plus mal.
    Posant la barquette de fruits entre elle et le jeune homme, Leia tendit la main sans se gêner et saisit la lampe éteinte, sans qu’aucun autre sentiment ne paraisse jamais sur son visage qu’un air très à l’aise. Elle était bonne à ce jeu.
    L’adolescente fit tourner l’objet entre ses mains, cherchant un moment la commande d’ouverture du boîtier, puis finit par retirer manuellement le couvercle du compartiment à piles. Deux petits tubes jumeaux roulèrent avec bruit au côté des fraises, et Leia reprit son portable :

    [ C’est peut-être un problème de pile. Mais il y a ce genre de choses, là d’où vous venez ? Sans vouloir vous vexer. Ou être indiscrète. ]
    La jeune fille examina une pile, mais impossible de déterminer si le problème venait de là tant qu’elle n’en aurait pas de neuves sous la main. Elle jeta autour d’elle un regard circulaire : chez elle, il y avait toujours quelques piles, usagées ou non, dans les tiroirs de la cuisine. Mais elle doutait que la règle s’applique également ici.

    [ Au fait, je m’appelle Leia. ]
    Elle marqua un temps d’hésitation. Mais il était là, et il lui brûlait les doigts ; impossible de lui résister.

    [ Leia Swan. Et vous ? ]



HS ▬ Ah, tiens, oui xD Vu sous cet angle...
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MessageSujet: Re: La nuit, tous les chats s'ennuient [Antoine]   La nuit, tous les chats s'ennuient [Antoine] Icon_minitimeMer 19 Sep 2012 - 14:33

[ Si. ]

Ce simple mot amena une expression surprise sur les traits d'Antoine. Il abandonna volontairement son impassibilité pour scruter avec curiosité la jeune fille; Si ? Elle pouvait parler ? Alors pourquoi s'exprimer via son portable plutôt que par la parole ? Antoine ne voyait aucun avantage à taper un texte si on pouvait s'exprimer autrement. Ça prenait plus de temps et, de ce qu'il en avait compris, le traducteur du pensionnat ne marchait pas toujours à l'écrit. Ça ne lui était personnellement jamais arrivé, mais son interlocutrice n'était pas censé le savoir. Ses yeux bruns cherchèrent une trace de mensonge dans son visage, mais l'inconnue avait l'air naturel et aucun de ses mouvements n'était emprunt de nervosité. De plus, la question du 'pourquoi' elle aurait menti restait en suspend. On a tous nos raisons pour déformer la réalité, pensa le jeune homme en laissant la rousse s'emparer de sa lampe sans esquisser le moindre geste pour l'en empêcher, bien que certaines sont plus sombres que d'autres.
Quoi qu'il en soit, le fait l'intriguait. Il y avait décidément de bien drôles de personnes au pensionnat, et après le géant vert, le travesti et l'esprit frappeur, Antoine venait de découvrir la fille qui mangeait des fraises en petite tenue à trois heures du matin et écrivait au lieu de parler alors qu'elle prétendait ne pas être muette. C'était un peu long, malgré tout; Comment s'appelait-elle donc, cette charmante créature ?

[ C’est peut-être un problème de pile. Mais il y a ce genre de choses, là d’où vous venez ? Sans vouloir vous vexer. Ou être indiscrète. ]

Antoine observa d'un œil critique les dites piles, puis le texte, avant de relever un visage pensif vers son interlocutrice. Hmm, voyons voir... Oh, mais bien sûr que non. Ça ne voulait pas dire pour autant qu'il n'avait pas appris à s'en servir -aussi rudimentaire que puisse être sa maîtrise des 'nouvelles technologies'. Quelle idée de faire compliqué pour si peu, au final: Une simple torche aurait suffit, quitte à faire dans l'archaïque. Mais non, il fallait faire compliqué pour tout, même pour s'éclairer dans un couloir sombre. Bien qu'Antoine ne pouvait rejeter la faute de la panne sur les circuits inutiles -il ne se rappelait que trop bien la sensation de froid qui l'avait étreint dans le couloir, il aimait à les critiquer de temps à autre. Cette perspective d'un futur qu'il n'aurait jamais du ne serait-ce qu'entrapercevoir ne lui avait jamais plu.
Il se retint de dire à la fille que ce n'était probablement pas en auscultant la pile qu'elle allait trouver la solution. Contre les facéties du pensionnat, nul remède efficace sinon la patience et le courage.
Antoine s'estima à cette pensée heureux de ne pas avoir été cette nuit-là à bout de nerfs. La chance lui souriait légèrement, après tout, il fallait croire.

[ Au fait, je m’appelle Leia. ]

Ah, un prénom. Leia. Leia Swan, ajouta-t-elle même après quelques instants, lui demandant son nom dans la foulée. Antoine avait beau savoir pertinemment que tenter de deviner la nationalité des pensionnaires à partir de leur nom était pratiquement impossible et de ce fait une perte de temps, il s'y essaya tout de même. La seule réponse qu'il obtint de sa brève et silencieuse recherche fut qu'elle devait être anglophone, car Swan sonnait à ses oreilles comme un reflet de la langue parlée par delà la Manche. Il se tint néanmoins bien de le prendre comme acquis, car on était jamais à l'abri d'une erreur. Et Antoine détestait avoir tort malgré le fait qu'il l'admettait lorsqu'il le devait.

Ce que la sonorité de cette langue pouvait être laide.

« Non, mais ne vous en faites pas, j'ai appris à m'en servir avant de me lancer à l'assaut des couloirs. Et puisque cela semble vous intéresser, je m'appelle Antoine. »

Il ne jugea pas bon de décliner son identité au grand complet. Si elle lui demandait, il la donnerait, mais pas avant; Ça n'avait plus d'intérêt maintenant que même son titre ne pouvait plus rien pour lui. Ses yeux s'attardèrent une seconde sur le portable de Leia, et sa réponse revint le hanter.
Si, sans plus d'explications. N'aurait-elle pas pu avoir la décence de lui expliquer cette drôle de manie ? Si elle pouvait parler mais ne voulait qu'écrire. Car oui, cet écran lumineux commençait à obséder Antoine qui n'aimait que moyennement ne pas comprendre quelque chose.
Et cela allait sans dire, il n'aimait pas non plus qu'on se fiche de lui, ce que Leia faisait clairement à refuser de parler. La moindre des choses face à un inconnu était d'être poli; c'était le minimum à observer.

Antoine tendit la main, pour reprendre semblait-il sa lampe. Seulement, ce fut le portable qu'il subtilisa vivement des mains de la demoiselle. Distance de sécurité oblige, il recula de quelques pas, son larcin avec lui. Il n'afficha rien de plus qu'une mine sérieuse car il n'était pas conscient du mal qu'il pouvait faire. Pour une fois, ce ne serait pas de sa faute.

« Si vous pouvez parler, alors parlez. Ce n'est pas très pratique de devoir vous lire à chaque fois. »

S'il y avait eu une obligation, Antoine n'aurait rien trouvé à y redire. Mais le 'si 'voulait bien dire que non, n'est-ce pas ? A moins qu'elle n'ait menti. Le jeune homme aux cheveux blonds n'en était toutefois pas à questionner son honnêteté, il lui laissait le bénéfice du doute. Qu'on ne dise pas de lui qu'il n'était pas bon et généreux, se railla-t-il intérieurement.
Il allait bien voir, de toute façon.
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MessageSujet: Re: La nuit, tous les chats s'ennuient [Antoine]   La nuit, tous les chats s'ennuient [Antoine] Icon_minitimeMer 26 Sep 2012 - 20:49

    Les ayant reprises en main, la norvégienne fit rebondir les petits cylindres encore chauds dans le creux de sa paume en écoutant les paroles qui résonnaient à ses oreilles sans grande attention. Avant de reposer les objets inutiles sur le plan de travail, sans pouvoir s’empêcher de remarquer que le jeune homme n’avait pas l’air très convaincu de sa capacité à l’aider. A moins qu’il ne se moque du destin de sa lampe et abandonne ses recherches pour cette nuit ? Tout était possible, après tout. Leia décida de couper court à ses investigations, puisque la personne qu’elle était censée aider paraissait tellement résignée à son sort. Après tout, ce n’était pas son problème, alors elle n’allait pas faire plus que le nécessaire pour l’aider. Elle ne s’ennuyait pas à ce point, tout de même. Brièvement, la jeune fille se demanda si ce désintérêt apparent était dû à une quelconque idée bizarre concernant l’origine de la panne. Ils étaient superstitieux, au XVème siècle, non ? Ou un truc comme ça ; si ça se trouve il pensait que c’était un fantôme qui avait éteint son appareil ; parce qu’il avait beau affirmer avoir appris à s’en servir, elle restait sceptique sur ce point. Leia se saisit à nouveau de son engin à elle ; Ça sonnait pas français, « Antoine », par hasard ?
    Et puis, le choc. Occupée à écrire le début d’un mot sur son clavier, elle n’avait pas prêté attention aux gestes du jeune homme ; ou plutôt, elle ne s’en était pas méfiée. Ça te joue toujours des tours, cette naïveté qui flirte avec le masochisme, pas vrai ?
    En tout cas, la sensation de l’objet arraché à ses mains lui fut comparable à l’extraction soudaine et violente de ce qui vibrait jadis au fond de sa gorge. Elle en perdit le souffle, médusée, alors qu’Antoine reculait de quelque pas, l’objet en main ; et ne fut pas même capable de tenter l’articulation d’un « pourquoi » atterré. La gorge qui se serre, les entrailles qui se nouent, la glace au bout de ses doigts ; un tremblement remontant de son ventre à ses yeux. Pourquoi ?

    « Si vous pouvez parler, alors parlez. Ce n'est pas très pratique de devoir vous lire à chaque fois. »
    Les lèvres entrouvertes comme sur une vaine tentative de gémissement et les yeux écarquillés de saisissement, Leia resta immobile le temps d’une seconde interminable. Il y avait une chose qui lui était plus insupportable qu’à d’autre ; certains trouvaient ce fait inadmissible et affectaient de s’en offusquer, mais au fond, en quoi cela les handicapait-il ?
    Leia ne pouvait pas admettre qu’on lui coupe la parole.
    Elle ne pouvait pas. Supporter que lorsque les autres ne rencontraient aucun problème pour continuer à s’exprimer tant qu’on ne leur mettait pas une main sur la bouche – et encore, pour certain, un solide bâillon était nécessaire, elle pouvait être réduite au silence d’un simple geste. Il suffisait qu’on lui vole son objet d’expression. Il était si aisé de lui immobiliser les mains, tant ses poignets étaient minces et ses bras faibles. Il était, finalement, ridiculement simple de la rendre impuissante, de nier son existence en la rendant incapable de se faire entendre. La faire disparaître devenait un acte si anodin.
    Comme mue par une impulsion instinctive et soudaine, Leia bondit de son perchoir ; dans sa poitrine, la peur et l’angoisse se muèrent en une froide colère.
    Que ce soit à cause de la certitude que le jeune homme n’avait pas eu l’intention de la faire taire, ou bien son apparence qui lui rappelait inconsciemment ses frères plus âgés, l’adolescente sentit l’indignation prendre le pas sur tout le reste : pour qui il se prenait, ce blondinet d’opérette, à l’empêcher de s’exprimer de cette façon ? Quand bien même son mensonge l’aurait persuadé, il n’était pas en droit de lui dérober ses affaires ainsi qu’il venait de se l’octroyer. Depuis son enfance, passée à protéger jouets et trésors de la malice de sa fratrie, Leia avait développé un sens aigu de la propriété. Ça c’est à toi, touche pas ce qui est à moi. Et par-dessus tout ! N’essaie. Pas. De. Me. Faire. Taire !
    En vérité, à ce point de sa réflexion, Leia était tout à fait disposée à mettre sa main dans la figure d’Antoine, qui selon elle ne l’aurait pas volé. Seul un fond de civilité la retint, tandis qu’elle raccourcissait drastiquement la distance entre son interlocuteur et elle. Qu’il continue à cracher son fiel comme un lama en colère, cet imbécile ! S’il se vexait pour l’unique raison qu’une jeune fille refusait de – ou du moins, ne pouvait - lui adresser la parole, il n’allait pas aller bien loin dans la vie.
    Sans aucune retenue cette fois, les deux mains de la norvégienne voletèrent avec fureur devant son visage, telles des papillons endiablés prêts à fondre sur l’agresseur.

    « Je te parle comme je veux, enfoiré ! »
    Suivi de quelques gestes d’insulte très personnels. D’un côté, heureusement qu’Antoine était incapable de comprendre littéralement ce qu’elle était en train de lui dire, car dans le cas contraire il aurait été fort à parier que l’atmosphère ne puisse plus aller qu’en se dégradant. En revanche, la véhémence de sa gestuelle et le regard déterminé qu’elle planta dans la paire de prunelles sombres que lui opposait le jeune homme n’aurait pu exprimer plus clairement sa colère. Et la main qu’elle tendit pour réclamer son bien non plus.
    Après tout, le mensonge n’en était pas un ; elle pouvait effectivement parler, même si elle ne le faisait pas dans le sens où, visiblement, Antoine l’entendait. Donc, Leia s’estimait dans son bon droit, d’autant plus qu’elle pouvait maintenant accuser cette nuance avec une mauvaise foi très caractéristique.
    Mais il n’avait qu’à se montrer correct, aussi.
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MessageSujet: Re: La nuit, tous les chats s'ennuient [Antoine]   La nuit, tous les chats s'ennuient [Antoine] Icon_minitimeSam 6 Oct 2012 - 14:33

Évidemment, la jeune fille ne resta pas longtemps déconcertée. Elle descendit bien vite de son perchoir, avec la ferme intention, pensait-il, de lui faire regretter d'avoir osé lui dérober son engin lumineux. Antoine ne s'inquiéta pas de la colère de son interlocutrice, ni de la potentielle gifle que les membres de la gente féminine aimaient tant asséner pour appuyer leur indignation. Il avait vu dans sa vie plus effrayante scène que celle d'une gamine de quinze ou seize ans vexée de s'être fait confisquer son jouet. Il la jaugea sans s'attarder, soucieux de ne pas paraître malpoli -ou pire; Elle avait la constitution d'un roseau et Antoine ne pensait pas que la maintenir en respect serait une ardue entreprise s'il devait en arriver là.
Quel regard sombre tout de même pour un simple portable; Il allait le lui rendre, elle n'avait pas à s'en faire. Au mieux, il aurait pu s'en servir pour s'éclairer dans les couloirs en remplacement de sa lampe, mais il n'en avait pas envie. Quoique si elle décidait de le frapper, il songerait certainement à revoir ses positions. On ne portait pas la main sur lui sans qu'il en fasse payer le prix d'une façon ou d'une autre. En attendant, le noble se demandait, curieux malgré lui, s'il n'y avait pas quelque histoire qu'il ignorait là-dessous. A voir la façon dont ses mains formèrent dans le vide des signes qu'il ne comprit absolument pas, Leia était bel et bien incapable de prononcer le moindre mot. Pourquoi lui avoir dit le contraire, alors ?

Le mensonge fascinait toujours Antoine. Tiens, se prit-il à penser, s'il s'était fait passer pour muet, n'aurait-il pas pu continuer de mentir à sa guise ? Cette pensée avait un goût amer. Il savait bien qu'il en aurait été incapable. Il aimait trop parler pour ça. Et puis si c'était pour être dépendant d'un vulgaire bout de papier, non merci. Il préférait encore à l'impuissance ses amies les bulles de savon.
Qu'il allait devoir faire attention à ne pas ramener dans la conversation, maintenant qu'il y songeait: Ça aurait été horriblement gênant. Il ne désirait pas voir ce que donnait le visage de Leia une fois illuminé par l'hilarité ou tout autre sentiment de cet ordre. La colère lui allait sans aucun doute mieux.

Une main se tendit dans sa direction, sûre d'elle et vindicative. Les lèvres d'Antoine dessinèrent un sourire sarcastique sur son joli visage. Il avait beau ignorer la teneur exacte du message que Leia avait voulu faire passer par ses gesticulations, il devinait qu'elle ne s'était pas exclamée toute l'affection qu'elle avait subitement pour lui; Il était loin d'être idiot. Il aurait plutôt parié sur une suite d'imprécations plus ou moins polies. Ça n'aurait rien eu détonnant, il l'avait lâchement volée, et sans le moindre état d'âme en plus. Elle avait raison de l'insulter, si c'était bien ce qu'elle avait fait.

Je suis un horrible personnage, mademoiselle. Mais il faut faire avec, je ne vais pas changer pour vous.

Il posa le portable à plat dans la main de Leia sans quitter son sourire. Heureusement qu'il n'était pas susceptible: Dans le cas contraire, il aurait de suite été noyé la source du conflit dans l'évier le plus proche. Vengeance mesquine et gratuite; Il en était pourtant un fervent adepte.
Mais...

« Ce n'est pas la peine de vous agiter ainsi. Je ne voulais pas vous voler. Je voulais voir si vous étiez capable de parler. Maintenant que c'est chose faite, et qu'il est évident que ce n'est pas le cas, il serait idiot de vous confisquer votre seul moyen de communication. »

Tout se résumait grossièrement à cette idée là. Il ne comprenait pas ses gestes, et comme elle ne pouvait élever la voix, il ne lui restait que le biais de l'écrit pour se faire comprendre. Antoine ne comptait pas la laisser là seule avec ses fraises. En fait, la perspective de s'installer là et de continuer à l'embêter lui plaisait.
Ce n'était pas comme s'il avait autre chose à faire dans l'immédiat. Rien d'autre qu'il puisse faire dans l'immédiat, il voulait dire.

Il enchaina alors le plus gentiment du monde sur quelque chose qu'il lui semblait crucial de savoir.

« D'ailleurs, je me demandais... Se promène-t-on si peu décemment habillé chez vous, ou êtes vous l'exception à la règle ? »

Antoine avait vu pire, mais il s'obstinait toujours à croire que le passage étant parfois aussi fréquent la nuit que le jour, les pensionnaires faisaient un effort pour ne pas faire naître de drôles d'idées dans l'esprit des pensionnaires les plus tordus. Lui-même n'aimait pas se promener sans son épée -qu'il avait laissé pour une fois dans sa chambre afin de faciliter ses déplacements.
Cependant, il n'était pas une jeune fille peu vêtue et savait se défendre. Il estimait pouvoir se le permettre.

Il n'avait jamais réussis à comprendre comment certains pouvaient apprécier cet endroit où le considérer comme une deuxième maison. Ou penser que ce n'était là qu'un immense terrain de jeu. Ne se rendaient-ils compte de rien ?
Antoine pensa avec ironie qu'ils finiraient par s'en rendre compte. Le temps, ainsi que les autres pensionnaires, finiraient par cesser de faire miroiter devant leurs yeux d'éphémères promesses sans la moindre consistance.

{Désolée, mais vraiment désolée. Je trouve ce poste atroce, urh. ;___:
J'en ferai un mieux la prochaine fois.}
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MessageSujet: Re: La nuit, tous les chats s'ennuient [Antoine]   La nuit, tous les chats s'ennuient [Antoine] Icon_minitimeMar 9 Oct 2012 - 22:27

    A une époque, Leia aurait trouvé une personne gesticulant ainsi qu’elle était en train de le faire parfaitement ridicule. En prendre conscience lui donnait toujours la nausée ; est-ce que c’était ainsi que quiconque réagirait à son mode d’expression ? Par la dérision ? Quelle que soit la manière dont elle y pensait, cela n’avait rien de drôle.
    Le regard de la jeune fille ne dévia pas d’un iota alors même que son interlocuteur affichait un sourire ouvertement moqueur ; c’est ça, souris, blondinette. Rien à foutre de son sourire ; actuellement, il n’y avait qu’une seule et unique chose qui préoccupait Leia : retrouver la parole. Après cela, elle aviserait – de toute manière, cela n’allait certainement pas être très long.
    Malgré cette pensée, la rousse fut étonnée de sentir si vite le poids familier reprendre place au creux de sa main. Ce qui ne l’empêcha pas de la refermer immédiatement sur son bien sans laisser transparaître sa surprise ; cependant, elle avait eu beau se douter que le jeune homme n’avait pas désiré la priver de la parole, elle l’aurait cru plus réticent à lui rendre l’objet. Une intuition basé sur ses expressions faciales, peut-être : à cet instant, Antoine ne lui semblait pas la personne la plus généreuse au monde… et paraît-il, la première impression est toujours la bonne.
    Mais d’un autre côté, il pouvait être le pire salaud du monde – ce dont elle n’aurait pas manqué de le qualifier au regard de ce qu’il venait de lui infliger – elle s’en fichait. Après tout, chacun avait une part de méchanceté en lui ; certaines étaient juste plus honnêtes vis-à-vis d’elles-mêmes que d’autres, voilà tout. De ce point de vue, en quoi un individu hypocrite aurait-il été préférable à un autre ouvertement cruel ? Leia ne croyait pas au tout blanc ou tout noir. Mais elle ne croyait pas les hommes bons et généreux de nature.
    Même si elle ne pouvait pas sincèrement nier qu’il en existait au cœur desquels elle aurait été bien en peine de trouver la moindre trace de malignité. Elle avait connu Egil.
    Et c’était ainsi qu’elle réussirait sans difficulté à affirmer le contraire.

    « Ce n'est pas la peine de vous agiter ainsi. Je ne voulais pas vous voler. Je voulais voir si vous étiez capable de parler. Maintenant que c'est chose faite, et qu'il est évident que ce n'est pas le cas, il serait idiot de vous confisquer votre seul moyen de communication. »
    Leia posa sur le jeune homme un regard où transparaissait clairement un scepticisme agacé, qui se mua rapidement en une lueur moqueuse. Mine de rien, elle aurait bien à ces mots décidé de ne s’exprimer que par signes, si cela avait pu agacer son interlocuteur. Mais il y avait plus fort à parier qu’il mette les voiles immédiatement, ou encore qu’il lui reprenne son portable histoire de lui faire passer l’envie de se moquer de lui. La norvégienne n’était pas sotte au point de ne pas avoir senti la force dans la poigne d’Antoine, sans commune mesure avec la sienne. Elle ne voulait pas tenter le diable.
    Même si cela aurait été vraiment amusant.
    Après tout, elle avait cherché de quoi se distraire ; il fallait croire qu’elle avait trouvé. Peu importe la forme de cette distraction, par ailleurs. Et puis, fait qu’elle n’avait pas manqué de noter d’une croix rouge dans sa tête, Antoine n’avait pas directement mentionné son mensonge. Il ne l’avait ni reproché ni pointé du doigt ; il avait fait comprendre qu’il l’avait perçu, et c’était tout.
    Et ça, c’était perturbant. A vrai dire, Leia était décontenancée, et hésitait sur la conduite à tenir. Elle aurait pu claquer la porte en réponse à la grossièreté du personnage. Mais il lui semblait qu’il était plus intéressant de rester. A ses risques et périls peut-être ; mais elle avait beau être munie d’une faible force physique, elle n’était pas sans défense pour autant. Et puis pour le moment, elle ne voyait pas un dangereux psychopathe dans la personne de l’aristocrate, tout juste un individu dont les manières laissaient à désirer. Elle ne savait pas encore bien dans quelle boîte le ranger.

    « D'ailleurs, je me demandais... Se promène-t-on si peu décemment habillé chez vous, ou êtes-vous l'exception à la règle ? »
    Dans celle des pervers, peut-être. Le regard de Leia se baissa brièvement sur sa tenue, qu’elle jugeait en soi tout à fait décente pour contredire Antoine, avant de revenir sur le visage de ce dernier. Si une robe de chambre ne le satisfaisait pas, c’était lui qui pouvait aller se rhabiller. Cela ne faisait ni chaud ni froid à l’adolescente qu’on la traite d’exhibitionniste ou autre ; après tout, elle avait déjà fait pire dans sa vie. Et puis cette fois, ce n’était pas de sa faute.
    C’est cette remarque, et surtout le ton sur lequel elle avait été lancée et qui lui rappelait tant les railleries de ses frères, qui décida Leia à ne pas planter là le jeune homme. D’accord. Très bien. Si tu veux jouer on va jouer ; je ne vais pas me laisser faire, beau gosse. Accroche-toi à tes mèches blondes.

    [ Pourquoi, ça choque votre innocence ? ]
    Leia assorti son message d’un sourire sarcastique. Parce qu’il n’avait pas été sympa, elle avait préféré employer un registre un peu plus provoquant que malicieux ; ça lui apprendrait les bonnes manières. Ou, si tel n’était pas le cas, cela aurait au moins le mérite d’exercer leur rhétorique.
    Mais vraiment ; Qu’est-ce que c’est stupide, une armoire.



HS ▬ Tiens, le thème des meubles est récurrent chez moi 8D Si tu qualifies ton message de mauvais, je ne vois pas ce que je pourrais dire du mien o/ Faisons porter le chapeau aux cours.
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MessageSujet: Re: La nuit, tous les chats s'ennuient [Antoine]   La nuit, tous les chats s'ennuient [Antoine] Icon_minitimeMer 17 Oct 2012 - 14:33

Cette fille, pensa Antoine, ressemblait à certaines des sœurs d'Éric. Petite, effrontée, menteuse; les femmes n'avaient décidément rien à envier aux hommes quand il s'agissait de mettre en avant leurs pires défauts. Elles le faisaient très bien. Revoyant son meilleur ami, assis entre ses cinq sœurs, ce ne fut pas un élan de nostalgie qui prit le jeune homme mais un sentiment de pitié et d'admiration tout à la fois. Ce qu'elles avaient pu être inutilement bavardes et capricieuses à chaque invitation, les deux benjamines sans cesse reprises par leur mère patiente et pourtant excédée. Antoine avait peiné à s'imaginer devoir les supporter au quotidien. Cette pensée était parvenue à le faire frissonner d'horreur. Leia avait de ces fillettes agaçantes le regard qui vous dit que vous pouvez toujours courir pour qu'elles vous obéissent; Que même si elles hochent la tête, dès que vous aurez le dos tourné, elles décroiseront les doigts et recommenceront à vous mener la vie dure. Antoine aurait aimé qu'Éric soit ici avec lui, il aurait su comment s'y prendre avec cette jeune fille qui semblait penser que rien ne pouvait l'atteindre.
Antoine, lui, n'avait jamais eu à saisir les poignets d'une petite sœur, il ne savait pas comment faire. Il ne pouvait que la traiter comme une femme. Comme il traitait toutes les femmes – toutes celles qui n'étaient pas Marie.

Il ne les avait jamais particulièrement aimées. Ni elles ni les autres. J'ai un problème avec les autres, je leur reproche quelque chose, mais je n'ai jamais bien su quoi. Quand il les regardait, quelque chose n'allait pas dans leur visage ou leur façon d'être. Mais il n'avait jamais réussi à trouver ce qui clochait, et avait abandonné au fil du temps. De toute façon, même si un jour la réponse, pour peu qu'elle existait, lui apparaissait comme évidente, il ne pourrait sûrement rien faire pour y remédier.
Autant cesser de se torturer vainement l'esprit. Surtout qu'il y avait là une fille aux cheveux bizarrement colorés qui demandait son attention.

[ Pourquoi, ça choque votre innocence ? ]


Un éclat lui échappa involontairement. Il en fut contrarié mais ne le laissa pas paraître. L'idée lui avait paru tellement grotesque qu'elle l'avait amusé. Ciel, pensa-t-il avec cette même hilarité, qu'il aurait aimé pouvoir en être effectivement choqué. Cela aurait signifié qu'il était revenu dix ans en arrière, en sécurité dans ce chez lui dont il s'obligeait à ne pas oublier les couleurs. Non, Leia était encore assez vêtue pour ne pas qu'il lui lance un regard de travers, mais il était toujours intéressant de savoir si se promener de la sorte était une drôle de lubie de la part de votre interlocuteur ou tout simplement une coutume répandue dans son monde.
La rousse, néanmoins, ne semblait pas venir d'un obscur endroit, sinon de cette réalité deux cent ans plus vieille que la sienne dont étaient issus la plupart des pensionnaires. Bien, il était donc tombé sur un drôle d'oiseau qui, armé d'un téléphone pour écrire, dévalisait la cuisine tandis que toutes les bonnes âmes dormaient du sommeil du juste.

Elle devait vraiment n'avoir rien de mieux à faire. Comme à peu près tout le monde, cela dit; Et puis au fond, trois heures dans la nuit ou dans la journée, qu'est-ce que cela changeait ? A part les rencontres qu'on pouvait faire.
Antoine persistait à croire que l'ombre avait la faveur des esprits les plus déviants du pensionnat.

« Ne vous en faites pas pour mon innocence,
répondit-il en passant à côté de la jeune fille, je ne sais pas si vous réussiriez à choquer plus qu'un enfant de dix ans. »

Le jeune homme aux cheveux blonds avait abandonné la courtoisie lorsqu'il s'était aperçut qu'elle ne lui était désormais plus d'aucune utilité. Empêchez moi de mentir, soit. Mais ne vous attendez pas à ce que je fasse des efforts. Si c'est de l'honnêteté que vous voulez, vous allez en avoir, avec tout le mépris que je ressens pour ce qui m'entoure.

Dans sa frustration de ne plus pouvoir mystifier, il avait décidé d'emprunter le chemin inverse à celui sur lequel il marchait avant d'atterrir ici. Et c'était une réaction puérile due à la colère, mais qui s'était avérée étrangement plaisante, en fin de compte.

Il se saisit d'une des piles; Contempla l'idée de la lancer sur son interlocutrice, pour finalement se rétracter. Le but n'était pas non plus de l'agresser, surtout qu'elle ne se priverait assurément pas pour lui renvoyer autre chose sur la tête.
Leia avait l'air d'une adorable et délicate créature. Son sourire le lui prouvait.

Il avisa ensuite les fraises qu'elle avait laissées là, et reprit la parole.

« Vous ne trouviez pas le sommeil ? »


Le noble se demandait. Ici, il avait toujours plus de mal à dormir que chez lui, et pas seulement à cause du bruit que faisaient les imbéciles dans les chambres voisines. Les cauchemars, plus fréquents, lui laissaient un goût amer de sang dans la bouche.

Comme s'ils avaient été vrais, et non pas le produit de son esprit tourmenté par l'enfermement.

{Antoine est comme un meuble; Il est aussi sympa et en plus il vole aussi les vêtements.|D}
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MessageSujet: Re: La nuit, tous les chats s'ennuient [Antoine]   La nuit, tous les chats s'ennuient [Antoine] Icon_minitimeDim 21 Oct 2012 - 23:08

    Et le rire du jeune homme tira un sourire à Leia ; aussi étrange que cela puisse paraître, puisqu’il ne s’agissait de toute évidence pas d’une manifestation amicale. Mais elle s’en moquait, elle avait l’habitude et ne cherchait pas à plaire par hypocrisie ; de toute manière, ses tendances naturelles l’en auraient empêchée. Et puis, elle n’était pas la plus aimable des adolescentes non plus.
    Tant pis pour vous, cher ami.
    Enfin, n’étant pas naïve non plus, elle s’était doutée qu’il ne devait pas être prude au point de s’offusquer par une tenue qui restait malgré tout convenable. Le ton de sa voix, peut-être ; elle faisait bien plus attention aux locutions depuis qu’elle ne pouvait elle-même plus les produire. Leia suivit le blond des yeux tandis qu’il se déplaçait vers le plan de travail où elle avait été assise. Elle ne lui faisait pas confiance, c’était chose certaine. Elle ne faisait confiance qu’aux gens ostensiblement gentils, voire naïfs, ce qui n’était manifestement pas le cas d’Antoine.

    « Ne vous en faites pas pour mon innocence, je ne sais pas si vous réussiriez à choquer plus qu'un enfant de dix ans. »
    Piquée au vif, Leia aurait laissé échapper une exclamation remplie d’indignation si elle l’avait pu. L’inconvénient de ne pas pouvoir parler, oui. Foudroyant du regard les épaules très droites du jeune homme, l’adolescente répliqua d’un geste agacé sur son portable. Ou eut l’intention de répondre, tandis qu’il tripotait les deux piles inutiles qu’elle avait tirées de sa lampe.

    [ Venant de quelqu’un dont la virilité doit n’avoir d’égale que la longueur des cheveux… ]
    Ceci dit, elle n’en eut pas le temps, puisque Antoine reprit rapidement :

    « Vous ne trouviez pas le sommeil ? »
    Inerloquée par la question qui pouvait passer pour de la sollicitude, Leia interrompit son mouvement et lança un regard méfiant au jeune homme. Puis baissa les yeux sur son texte avec une moue agacée : autre inconvénient, il est impossible de couper la parole à quelqu’un, armée d’un simple traitement de texte. A moins de mettre le portable tout entier dans la figure de son interlocuteur, ce qu’elle ne se serait pas hasardée à faire à l’heure actuelle. La jeune femme hésita un moment, son regard cuivré passant d’Antoine à son portable, pour revenir sur le jeune homme. Puis, levant les yeux au ciel, elle effaça son message. Tant pis, elle lui renverrait la pareille une autre fois.
    Approchant les doigts du clavier à nouveau, Leia suspendit son geste ; pour la simple et bonne raison qu’elle n’avait pas réfléchi à ce qu’elle allait répondre. En un sens, la question lui semblait déplacée par rapport à la façon dont Antoine s’était comporté depuis le début. Et puis, elle ne savait pas quoi dire. Parler de feux tricolores, peut-être. Enfin, le blond ne devait même pas savoir de quoi il s’agissait ; Leia eut l’ennui de sentir sa gorge se serrer à l’évocation du cauchemar qui l’avait réveillée. Ce n’était pas la peine de faire ressurgir un fantôme de plus, surtout quand il y avait à côté d’elle un adorable personnage tout disposé à l’embêter.
    La norvégienne traça un « Ja » sur son écran. Le fixa comme si elle voulait y percer un trou. L’effaça.

    [ J’ai rêvé de passages cloutés rouges et noirs. Mais ça ne doit pas vous évoquer grand-chose, à vous. ]
    Vouvoyer était décidément quelque chose qu’elle avait du mal à appliquer. Le ton de la conversation lui avait permis de s’y faire, mais elle ressentait l’envie de rayer ce « vous » de ses messages. Elle dut en effacer un pour le corriger, avant de le montrer à Antoine. Et puis ses doigts reprirent l’objet, tracèrent des lettres à toute vitesse, avant de le tendre derechef tandis que son autre main attrapait la barquette de fruits.

    [ Une fraise ?]
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MessageSujet: Re: La nuit, tous les chats s'ennuient [Antoine]   La nuit, tous les chats s'ennuient [Antoine] Icon_minitimeMer 7 Nov 2012 - 12:51

Leia leva les yeux au ciel; Antoine sourit. Il était plus aisé d'être volubile à l'oral qu'à l'écrit, n'est-ce pas ? Il en tira une méchante satisfaction. Peut-être parce qu'elle s'était montrée agressive envers lui – les grands mots ! – ou peut-être parce qu'il trouvait amusant de la voir ainsi contrariée. Et s'il avait décidé de parler et parler, de faire un long monologue, la prenant à témoin sans pour autant lui laisser le temps de répondre ? Se serait-elle énervée, l'aurait-elle ignoré, aurait-elle quitté la pièce ? Antoine n'avait jamais tenu de conversation avec un muet, il n'avait par conséquent jamais pu vérifier ce qui pouvait les mettre hors d'eux. Ça avait beau dépendre des individus, il devait forcément y avoir des traits communs.
Par exemple, Alejandro n'aimait pas qu'il fasse semblant de ne pas être dans la chambre quand il y rentrait et lui fasse peur en élevant brusquement la voix. Il doutait qu'un seul aveugle aurait aimé se laisser prendre au piège, il y avait là de quoi les rendre paranoïaques à la longue. Mais il trouvait ça amusant. Il ne reviendrait sur ses petites habitude que si elles finissaient par donner une attaque cardiaque à son colocataire, parce que le tuer n'était tout de même pas son but.

Il n'était pas méchant à ce point.

Après une hésitation, la jeune fille s'était enfin décidée à taper une réponse. Antoine la regarda faire, curieux de savoir ce qui avait pu la faire hésiter. Il songea qu'elle trouvait peut-être sa question indiscrète ou déplacée, se demandant si elle devait l'envoyer promener. Elle aurait pu agir ainsi qu'il ne s'en serait pas offusqué de toute manière. S'il avait tourné le dos à son interlocuteur, vexé, chaque fois qu'une vilaine pique avait été lancée dans sa direction, il ne lui serait plus resté sur les bras que des ersatz de disputes ou de conversations. Ça aurait été dommage, les meilleurs moments venaient toujours après les politesses et les éclats de colère.
Sur ces pensées, l'écran lumineux lui fut de nouveaux présenté.

[ J’ai rêvé de passages cloutés rouges et noirs. Mais ça ne doit pas vous évoquer grand-chose, à vous. ]

Pas grand chose, en effet. Mais pas rien non plus. Au moins voyait-il de quoi elle parlait, quoiqu'il avait toujours pensé qu'ils étaient noirs et blancs.
Qu'est-ce que cela pouvait signifier pour elle, si elle s'en réveillait à cette heure de la nuit ? Antoine aurait pu avancer mille hypothèses, et n'en vérifier aucune. Tout ce dont il était certain, c'était que les rêves qui vous empêchaient de retrouver le sommeil n'étaient jamais agréables.
Enfin, ce n'était pas pour autant qu'il allait la plaindre. Elle ne devait pas en avoir besoin, de toute façon. Peu de gens, curieusement, aimaient la pitié.
Il reposa la pile sur la surface lisse. Pourtant, ça part d'un bon sentiment.

[ Une fraise ?]

Leia tapait vite, mine de rien, pensa Antoine en adressant à cette dernière un signe de tête négatif. La force de l'habitude, plus encore lorsque l'on ne pouvait s'exprimer qu'ainsi, il imaginait. Le jeune homme n'était pas persuadé que beaucoup de pensionnaires connaissaient la langue des signes; la pauvre, elle allait attraper une crampe aux mains si elle était bavarde. Ça aurait été intéressant à voir.
Sans mains, comment se serait-elle exprimé ?

« Non merci, fit-il pour concrétiser son geste de refus et ajouter, en accord avec quelques précédentes pensée, Je pensais qu'ils étaient noirs et blancs. Pourquoi rouges ? »

Il ne trouva pas bon de préciser quoi. Elle n'était sûrement pas idiote, elle allait deviner. De là à savoir si elle consentirait à lui répondre, Dieu seul le savait.
Et dire qu'il n'avait pas encore trouvé de solution à son problème. Comme il était hors de question qu'il dorme si tard – de peur de complètement dérégler sa pauvre horloge interne qu'il martyrisait déjà bien assez comme ça – il se posait la question suivante; En attendant qu'il fasse jour, s'il ne retrouvait pas de lumière, qu'allait-il faire ?

Pas Colin-maillard dans les couloirs avec la sortie.
Peut-être revenir dans sa chambre armé d'un seau d'eau et le renverser sur Alejandro et en accuser sa nouvelle 'amie'. Même les yeux ouverts, et avec tous les doutes du monde à son égard, il ne pourrait pas être absolument certain de qui avait voulu lâchement le noyer.
Ce n'était pas Leia qui risquait de lui dire, n'est-ce pas ?

{J'ai réussi à poster OMGWTF ouhouhou ♥♥♥}
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MessageSujet: Re: La nuit, tous les chats s'ennuient [Antoine]   La nuit, tous les chats s'ennuient [Antoine] Icon_minitimeLun 3 Déc 2012 - 1:23

    Leia haussa les épaules et se servit elle-même. Silencieuse, elle glissa le fruit entre ses lèvres et en arracha la queue, savourant sa texture et son goût acide. Acide comme les mots qu'elle aurait voulu sortir au blond, ou comme les réminiscences de son rêve. Amer, aussi, comme le goût laissé sur sa langue par la fumée qui s'échappait du moteur du poids lourd, et qui s'engouffrait dans sa gorge pour l'étouffer.

    « Je pensais qu'ils étaient noirs et blancs. Pourquoi rouges ? »
    La jeune fille étouffa une grimace. Pas parce qu'elle se souvenait de quelque chose de douloureux ; parce qu'elle sentait chez le pensionnaire un manque de toute compassion, qui rendait par conséquent sa curiosité déplacée à ses yeux. En général, on pose une question sur quelqu'un parce qu'on veut l'aider, s'enquérir de son état, ou tout simplement entretenir la conversation. Et dans ce cas on n'aborde pas les sujets sensibles. Parce qu'il y a aussi les questions qu'on pose pour soi-même, pour s'amuser aux dépends de l'autre, pour se distraire, pour se moquer ou se sentir supérieur. Leia le savait ; elle avait toujours passé son temps à ça - intentionnellement ou non, par ailleurs.
    Mais comme pour beaucoup de chose, elle détestait qu'on lui fasse ce qu'elle même n'arrêtait pas d'infliger aux autres. C'était égoïste. Vraiment égoïste.
    C'était comme ça.
    Si bien qu'elle n'avait pas l'intention de faire à Antoine le plaisir de lui répondre, pour commencer. Ça ne te regarde pas ? Mêle-toi de tes affaires ?
    La norvégienne se pencha vers son interlocuteur, une main bien ancrée au bord du plan de travail, tout près des fraises qu'elle avait abandonnées là. Elle afficha un sourire mi-figue mi-raisin. Moqueur, ou un brin mélancolique :

    [ Parce que c'était un rêve, mon cher. ]
    Mentir par omission était aussi un art. Si l'on pouvait qualifier d'art une technique aussi simple, cependant. Mais là n'était pas l'important.
    Sans reculer, Leia pianota du bout des ongles sur son piédestal, regardant effrontément son interlocuteur droit dans les yeux. Voix ou pas, cela n'avait pas d'importance : un mot, ce n'était rien de plus qu'une idée transcrite dans un code vocal. Une expression fonctionnait tout aussi bien ; il n'y avait pas besoin d'oral pour faire comprendre son point de vue. Pour se défendre, d'ailleurs, parfois mieux valait se taire.
    Ceci dit lorsqu'elle se disait cela, Leia avait plus l'impression de se mentir à elle-même qu'autre chose.
    Mais après tout, ce n'était pas le sujet. Elle était sans doute trop sur la défensive vis-à-vis de la seule distraction à laquelle elle aurait certainement droit avant le lever du jour.
    Ou alors, peut-être était-ce la réaction normale du nuisible face à un individu de son espèce dont il n'a pas encore apprécié les intentions.

    [ Vous aviez l'intention de faire quelque chose avant d'être bêtement abandonné par votre engin ? ]
    Leia pouvait comprendre qu'on cherche à s'enfuir. Fouiller les lieux de nuit lui paraissait néanmoins un tantinet excessif : elle en venait à se demander si Antoine n'était pas plus ou moins misanthrope. Après tout, de jour... non, ou pas : si elle en croyait les histoires à dormir debout que ses congénères passaient leur temps à lui raconter depuis son arrivée, ainsi que l'apparition d'une certaine souris qui n'était censée exister nulle part ailleurs que dans un coin depuis longtemps oublié de sa tête, il devait se passer pas mal de choses louches la nuit. Il ne fallait pas grand-chose pour venir à bout de son scepticisme en la matière. Qu'elle en ait une preuve physique aurait tout de même été mieux, mais on ne peut pas tout avoir. La jeune fille reprit distraitement un fruit et lécha ses doigts collants de jus.

    [ On ne dirait pas mais en fait on s'ennuie, ici. ]
    Elle le fixa un instant, puis coinça une fraise entre son index et son majeur et la balança devant son visage en souriant. Avec un semblant de malice. Vraiment, vous n'aimez pas les fraises ? D'un geste habile des doigts, elle la retourna et l'attrapa de bout des dents pour jouer distraitement avec, la joue posée sur une main et son regard sur Antoine.



Hin ~ done. A un moment je me suis rendue compte de quelle musique j'écoutais en écrivant ce post. >_o Et j'ai eu peur.
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MessageSujet: Re: La nuit, tous les chats s'ennuient [Antoine]   La nuit, tous les chats s'ennuient [Antoine] Icon_minitimeLun 10 Déc 2012 - 13:08

[ Parce que c'était un rêve, mon cher. ]

Et peut-être que dans ses rêves le rouge remplaçait le blanc ? Les yeux de Leia lui criaient plutôt que le songe qui l'avait tirée du lit ne le regardait pas. Que lui poser cette question avait presque été un crime, rendez-vous compte; quel affreux personnage il était, à s'immiscer ainsi dans la vie des inconnus ! Mais cette couleur qu'il aurait juré inhabituelle l'avait fait tiquer. Il avait demandé, la demoiselle s'était esquivée, et l'envie d'insister le titillait à présent. Si Leia ne lui avait pas répondu en premier lieu, il ne lui aurait pas posé la question, elle n'avait qu'à s'en prendre à elle-même. Antoine ne dit rien mais renvoya à la muette un regard aussi significatif: elle n'était pas la seule à savoir le faire.

Et un silence accompagné d'un très bref haussement d'épaules à sa question. Il n'avait pas prévu que sa lampe l'abandonne aussi lâchement. Lui qui l'avait pensé fiable, il s'en serait presque senti trahi. Ses recherches avaient beau n'avoir rien de professionnel – il s'était laissé aller à penser qu'ouvrir toutes les portes du manoir n'allait pas plus l'aider à sortir que discuter avec une jeune fille dans les cuisines – ça l'avait convaincu quelques heures durant d'être fichtrement utile. Mine de rien, ça faisait du bien de temps en temps. Antoine abhorrait son inactivité forcée à un tel point qu'il devait parfois s'empêcher de se frapper la tête contre les murs. On l'aurait pris pour un fou; il n'avait pas envie qu'on pense qu'il était fragile et que son emprisonnement avait fini par le faire craquer.
Car c'était faux; il était en pleine possession de ses moyens. Et s'il ne pouvait plus claquer les portes pour se sentir utile, eh bien... Il discuterait. Voilà. C'était toujours mieux que se prendre tous les meubles du pensionnat en partant à l'aventure dans le noir le plus complet.

Un brin plus agréable aussi, quoique le silence commençait à vaguement lui peser. Antoine avait beau l'apprécier et le chercher, il n'avait pas sa place dans une conversation. Il avait l'impression de se parler à lui-même; mais comme ni lui ni Leia n'y pouvait quelque chose, il allait devoir composer avec. Pas le choix.
Leia qui de son côté s'appliquait à vider avec beaucoup de zèle la barquette de fraises. Il suivit le mouvement de ses mains, s'amusa de ce que cette attitude lui apparaissait comme légèrement indécente. Peut-être était-ce lui qui avait tendance à trouver facilement un sens licencieux aux choses, peut-être était-ce l'heure, ou la tenue de la jeune fille. Ça n'avait que peu d'importance, puisque le portable lui fit savoir qu'apparemment, on s'ennuyait ici malgré les apparences.

On s'ennuie ? La fraise se balança un instant avant de s'immobiliser entre les dents de son interlocutrice, qui le regardait toujours. Comme un écho à Leia, Antoine sourit lui aussi. C'était vrai, il n'y avait pas grand chose à faire au pensionnat à part s'agiter ou se morfondre. Plus encore à une heure aussi avancée de la nuit où la meilleure solution pour faire passer la lassitude était de se laisser glisser dans un semblant de sommeil, et ce quels que soient la nature des chimères qui venaient le hanter. Antoine dormait souvent mal, ce qui ne l'empêchait pas de se coucher tôt chaque soir – aujourd'hui était une exception.
Leia ne comptait pas aller se recoucher, n'est-ce pas ? Elle devait se dire que rester debout était plus aisé qu'affronter quelques démons intérieurs.
Finalement, il n'était plus sûr de ne pas vouloir de fraises. Le rouge du fruit qui contrastait avec le blanc de la peau pâle de son visage, c'était une belle image.

« C'est vrai, mais l'ennuie passe facilement. »

Puisque l'homme était versatile, Antoine tendit la main. Il attrapa doucement le poignet de Leia et sans perdre son sourire, se pencha vers elle comme s'il voulait l'embrasser. Baiser acidulé; il vola la moitié du fruit que Leia retenait prisonnier.
Il n'avait jamais aimé les fruits autrement que bien présentés et préparés. Mais la situation le rendait un peu plus savoureux. Antoine recula, lâcha la demoiselle, passa sur ses lèvres une langue satisfaite.
C'est innocent.

« Merci. »



{Tu veux que je donne à tes chansons bizarres une raison d'être ? 8D
Ton poste était comme une incitation à mes mauvaises idées, alors... NO REGRET.}
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MessageSujet: Re: La nuit, tous les chats s'ennuient [Antoine]   La nuit, tous les chats s'ennuient [Antoine] Icon_minitimeDim 30 Déc 2012 - 1:47

    Au fond ce n'était rien de moins qu'un jeu. Au fond, un moyen passager pour chasser les brumes de cauchemar, cette situation, cette conversation. Leia n'était pas sûr qu'Antoine aurait trouvé ce qu'il cherchait, même en fouillant le pensionnat de fond en comble toute la nuit. Elle-même aurait erré sans but pendant des heures, si la coïncidence ne l'avait pas mis sur son chemin, ainsi qu'une providentielle barquette de fraises. Délicieuses, par ailleurs.
    Beaucoup de pas chassés pour pas grand-chose, au final. Inutile de se faire des illusions. Ce n'était pas ainsi qu'il parviendrait à sortir, pas ainsi qu'elle chasserait ses cauchemars.
    Alors on joue. Peu importe avec qui, peu importe ses intentions. On étale des cartes sur le plateau et on les brûle pour s'amuser.

    « C'est vrai, mais l'ennui passe facilement. »
    Leia, elle, laissa passer le murmure, le vol spontané de cet éclair acidulé entre ses lèvres. Sucré, aussi, comme un rêve qui chasse une noirceur trop connue. Un mirage qui transforme le rouge en rose, peut-être. Ou peut-être pas. La jeune fille ravala le reste de son butin entre ses lèvres, puis les essuya dans un geste reflet de celui de son "interlocuteur". Geste qu'elle trouva quant à elle passablement indécent, sans s'en formaliser. Après tout, elle l'avait sans doute voulu. Cherché. C'était elle ou c'était lui ; mais après tout peu importe, ce n'était pas tant que cela le gagnant qui l'intéressait. Pour une fois.

    « Merci. »
    Un "de rien" aurait peut-être franchi ses lèvres. Si le conditionnel n'avait pas été de mise, peut-être. S'il ne lui avait pas pris ce qui lui appartenait, peut-être.
    Un geste vif du poignet agrippa les doigts de la norvégienne au col d'Antoine pour l'attirer derechef vers elle et s'emparer sans vergogne de ses lèvres ; sens aigu de la propriété exige compensation en cas de vol. Le rapt en question ne lui semblait pas de trop pour la fraise dont ils avaient encore le goût dans la bouche.
    Elle le retint prisonnier un instant, un bref éclat de temps pour substituer encore le goût peut-être meilleur ainsi, à celui de l'amertume laissée par le goudron sur ses lèvres. Enfin ses doigts et ses lèvres s'écartèrent du jeune homme, et son pouce pianota seul sur le clavier :

    [ De rien. C'est mal de voler vous savez ? ]
    Le sourire mi-figue mi-raison sur son visage paraissait quant à lui s'en moquer totalement. Au fond, peu importait la raison et peu importait la chute. Il suffisait de se dire que ce n'était qu'un rêve - qu'il soit mauvais ou bon, la question n'était pas là. Avec toute la mauvaise foi du monde.

    C'est toi qui as commencé.



Rho. Ça va être ma faute, aussi 8D /train/
Les fraises, c'est sacré.
Et je corrige, mademoiselle, elle ne lui a pas "offert" une fraise, il la lui a honteusement dérobée, nuance 8D
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Antoine de Landerolt
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MessageSujet: Re: La nuit, tous les chats s'ennuient [Antoine]   La nuit, tous les chats s'ennuient [Antoine] Icon_minitimeSam 5 Jan 2013 - 17:39

Il y avait des portes qui s'ouvraient sur du vide; il y avait aussi des portes qui s'ouvraient sur l'éternité qu'ils vivaient. Mais aucune ne pouvait les laisser sortir, il n'y avait pas de chemin au pensionnat qui conduisait à 'la maison' tant pleurée. On avait beau se pencher pour décrypter les panneaux qui partaient à tort et à travers dans toutes les directions possibles, pas un ne portait l'inscription désirée. Antoine n'était pas le plus sage des hommes et il n'avait que vingt ans. On apprenait pas aux enfants à croire en l'éternité, ni même au mot 'toujours', on leur enseignait la mort et que toute chose avait une fin. Que si on passe une porte, on peut forcément la passer dans le sens inverse.

Son esprit se heurtait inlassablement à cette logique qu'il n'avait pas trouvé bon de remettre en cause. Il n'y serait pas arrivé, de toute façon. Il sortirait un jour, il y avait forcément un moyen de sortir. Et s'il ne le trouvait pas aujourd'hui, s'il ne le trouvait pas demain, il le trouverait plus tard. En temps et en heure. Maintenant quoi ? Le goût de la fraise lui rappelait les moments volés au temps qui passait, anodins mais dont on se souvenait plus tard avec tendresse parce qu'ils faisaient partis de la jeunesse qu'on a perdu – et qu'on regrette. Vous savez ? Quand vous étiez jeunes et que vous pensiez que le manège ne s'arrêterait jamais de tourner. Oui, je me souviens... Un murmure éreinté par les années et la vieillesse. Ça n'avait du sens qu'avec le recul.
Antoine ne voulait pas de l'éternité, ni du manège qui tournait jusqu'à s'affaisser sur lui-même. Où iraient ces moments-là, sinon ? Il voulait regretter. Il voulait le recul. Vivre pour toujours n'avait pas de sens, on ne le lui avait pas appris comme ça.

Il voulait faire des lèvres de Leia quelque chose qui ne se perdrait pas dans la torpeur d'interminables journées. Tiens, c'était drôle, songea-t-il juste avant qu'elle ne les force sur les siennes: il venait de remarquer combien le rouge artificiel de ses cheveux rappelait ces satanés fruits. Pas si amers cette fois-ci, c'était meilleur.
Mademoiselle, vous êtes bien singulière. Et je paris que vous ne m'accorderiez même pas une danse.

[ De rien. C'est mal de voler vous savez ? ]

Elle s'était écartée comme elle s'était approchée, comme si rien n'avait d'importance. Sa demi-fraise disparue avait l'air de la chagriner autant que ce baiser volé semblait lui faire de la peine. C'est bien; ils étaient tous les deux des voleurs. On aurait pu imaginer bien pires larcins que les leurs, mais c'était parfois les plus banals qui avaient le plus de saveur.
En l'occurrence il n'arrivait pas à se débarrasser du goût de cette fraise, elle lui collait à la langue et il aurait aimé que Leia l'en débarrasse.
Mords-la, je préfère le goût du fer. Ça ramène à terre, ça empêche de trop rêver.

« C'est mal uniquement quand ça nous arrange. » Fit le jeune homme, laconique derrière un sourire qui aurait aimé en dire plus.

Elle ne cherchait peut-être rien. Tant pis pour elle. Il ne la cherchait pas avant d'entrer ici de toute façon, lui non plus. S'il n'avait pas remarqué qu'elle détestait qu'on touche à son portable, il en aurait caché l'écran. Pour qu'elle n'écrive rien et qu'il ne puisse rien lire.
Il préférait ses lèvres à ses doigts. Personne n'allait le lui reprocher, non ?

« J'aurais préféré voler autre chose, mais vous m'avez devancé. »



{Ben oui, qu'est-ce que tu crois. |D Et il lui a volé qu'une moitié de fraise d'abord. En plus, vu le sens de mon poste, elle devait être pleine de drogue. La fraise.}
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MessageSujet: Re: La nuit, tous les chats s'ennuient [Antoine]   La nuit, tous les chats s'ennuient [Antoine] Icon_minitimeSam 2 Mar 2013 - 18:32

    Voleurs était un bien grand mot pour un baiser subtilisé ; Leia aurait peut-être même plus regretté la fraise, dont l'acidité avait au moins l'avantage de lessiver à la javel l'amertume du rêve sur sa langue. C'était mignon, de jouer les adolescentes délurées, comme si elle avait un long chemin parsemé de secrets d'alcôves à son actif. Que ce soit vrai ou non, ce n'était pas à elle d'en juger ; et puis, à vrai dire, elle s'en moquait. Ça faisait longtemps qu'elle avait renoncé à jouer les petites filles sages, quand l'étau sur sa cage thoracique s'était fait trop grand.
    Qu'on l’entraîne juste quelque part en la tenant par la main. Peu importe où.

      « C'est mal uniquement quand ça nous arrange. »

    Le jeune homme avait aux lèvres un sourire que Leia aurait adoré disloquer peu à peu, histoire de voir ce qui pouvait se cacher derrière. Elle se savait encline à s'emmêler dans les fils collants d'araignées sans scrupules ; elle se savait prompte à sauter sur le muret le plus glissant possible, et si en contrebas, les pavés étaient inégaux, c'était encore mieux. Elle le méritait, de toute façon, de toute façon - alors pour un effleurement sucré du bout des lèvres, pour un petit moment, un vol de chaleur, si en contrepartie elle acceptait le retour de flamme... Leia eut une pensée pour Espen, en songeant à l'art de tourner les mots dans le bon sens. On peut obtenir ce qu'on veut et effacer ce qui s'oublie, lorsqu'on les pose face verso. C'était peut-être pour cela qu'on les lui avait ôtés. Il y avait sûrement une raison.
    Monsieur, vous qui pouvez manier les mots, voulez-vous m'accorder une danse ? Mon prince charmant n'est jamais revenu me voir.

      « J'aurais préféré voler autre chose, mais vous m'avez devancé. »

    Ca peut s'arranger. Si sa bouche était close, ses yeux étaient assez clairs sur la question. Un léger rictus entre l'amusement et le caprice modela les lèvres de Leia, et ses prunelles étincelèrent de malice. Comme si tout n'était qu'un jeu ; ses lèvres formulaient un éventuellement incompréhensible "Alors c'est moi qui gagne." C'est toi, c'est moi. Fais quelque chose, ou quelqu'un va mourir de froid. L'adolescente se pencha un peu en avant, insensiblement, dans un délicat mouvement de balancier qui aurait à la fois pu mimer l'hésitation d'un début de valse et un vacillement au bord du vide. Très près, et la notion de "trop" surnageait vainement à la périphérie de son esprit, sauf pour quelques exceptions cruelles. Trop loin. Trop vite.
    Trop tard...
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MessageSujet: Re: La nuit, tous les chats s'ennuient [Antoine]   La nuit, tous les chats s'ennuient [Antoine] Icon_minitimeVen 8 Mar 2013 - 23:51

Elle se balançait, Leia; un coup en avant, un coup en arrière, et Antoine n'était pas certain de ce qu'elle voulait. Voulait-elle seulement quelque chose ? Il fouillait ses prunelles cuivrées à la recherche de réponses, mais ce qu'il y décelait ne lui convenait jamais tout à fait. Il y avait comme une double étincelle qui le laissait perplexe – mais depuis qu'elle s'était emparé de ses lèvres, il ne se sentait plus la force de l'abandonner là ou la laisser s'enfuir. Elle l'intéressait, dans tous les sens du terme et sous toutes les coutures, qu'ils restent là à discuter ou choisissent de laisser la réalité leur passer au dessus de la tête pour quelques délicieux instants. Son sourire laissait supposer au jeune homme qu'elle était consciente des répercussions de ses actes, qu'elle savait où ils pouvaient la mener et qu'elle l'acceptait tacitement. Il espérait qu'elle le savait et qu'elle n'avait rien contre lui prendre les lèvres une seconde fois pour lui faire oublier cette sortie qui n'existait que dans son esprit accablé par l'enfermement; et en contrepartie, il essayerait de lui faire oublier momentanément ces passages cloutés rouges et noirs.
Antoine détestait les Saintes-Nitouches. Si elle ne voulait pas de lui, elle le repoussait et lui faisait comprendre. Elle avait dépassé cette limite depuis bien longtemps déjà. Tu ne penses pas à reculer, n'est-ce pas ? Je t'ai invité à danser et tu m'as pris la main, ne la lâche pas maintenant. Je veux valser jusqu'à l'épuisement.

Quelque part, il détestait l'idée de repartir seul parce qu'il faisait froid, dehors. Même pour lui.
Surtout pour lui.

Ses yeux glissèrent le long de ses lèvres et de son cou, de tout ce qu'il pouvait apercevoir, avec la triste conclusion que ce n'était pas assez. Il voulait plus, tout ce qu'une femme pouvait offrir à un homme quand elle consentait à se donner à lui. Il le jurait, il ne laisserait aucune marque, juste cette brûlure qui persistait sur les lèvre et aux creux des reins quand on ouvrait les yeux. Rien de plus. Le sourire de Leia l'incitait à relever le défi, à ne plus se soucier du reste – il ne lui restait pas grand chose ici, de toute façon. Là-bas, c'était différent, ce n'était pas pareil. Ici, il ne pouvait même plus faire semblant. Les baisers avaient encore plus de valeur puisqu'ils étaient plus difficile à arracher.
Antoine n'avait jamais trouvé comment combler ce manque autrement qu'en ouvrant ses bras et en se lovant dans ceux des autres. C'était de l'amour, non ? D'une certaine façon. Lui, il se sentait aimé comme ça. C'était pour jouer, c'était purement physique, ce n'était pas souvent sérieux, sans attaches comme il le préférait pour ne pas souffrir; mais quand on murmurait son nom c'était comme s'il était important pour quelqu'un. Comme si.
Il ne pensait pas non plus pouvoir tomber dans sa propre toile. Pourtant, c'était évident que ça allait se jouer de lui, un jour.
Tellement évident.

Antoine n'y pensait jamais. Il n'y pensa pas non plus en posant sur les lèvres de Leia un baiser chaste qui ne demandait rien sinon qu'on lui donne l'affection qu'il recherchait. Il n'attendit pourtant pas la réponse: il recula un peu, à peine, et quelques mots s'échappèrent de sa bouche entrouverte.

« Ne me demandez pas d'arrêter. »

Il ne savait pas s'il lui aurait pardonné. C'était trop tard. Trop tard pour se raviser ou se dire que c'était une mauvaise idée.
C'en était une ?
Il était tard et ils n'avaient pas besoin de réfléchir. Il l'emmènerait où elle le voulait, mais qu'elle ne lui demande pas ça. Ses mains vinrent se saisir du nœud qui fermait la robe de chambre, tirèrent à peine dessus. Sourire. C'était pour la forme, pour l'instant
Pour l'instant.
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MessageSujet: Re: La nuit, tous les chats s'ennuient [Antoine]   La nuit, tous les chats s'ennuient [Antoine] Icon_minitimeMar 19 Mar 2013 - 21:35

    Étrange, elle en avait presque mal, d'un seul coup. Un peu comme si une vieille blessure s'était rouverte sous les lèvres de ce jeune homme, dont elle ne connaissait guère que le prénom, et un caractère à ne pas inspirer confiance à la moins avertie. Elle avait attiré les regards, jadis, Leia : sarcastiques, ceux de ses camarades ; ceux, anxieux, de ses frères, quand elle leur disait que tout allait bien. Tout va bien, non ? Il n'y a pas de raison pour justifier le contraire. Alors ce qui la poussait à se jeter dans les rares bras qu'on acceptait de lui ouvrir, de quoi pouvait-il s'agir sinon une stupide inconscience ?
    Cette époque était révolue. Et pourtant elle était toujours là, cette solitude qui serrait un coeur fragile entre ses griffes de glace ; ce que la jeune fille cherchait dans les caresses d'autres, c'était la certitude peut-être infime qu'elle méritait quelque chose comme des mots d'amour. Un peu de chaleur avant que tout se casse, et c'était tout ce qu'elle demandait. Était-ce trop ?
    Jeu ou pas, quel que soit l'intérêt, cela ne lui importait plus depuis qu'elle avait senti se creuser ce vide immense au milieu de sa poitrine, venu de nulle part et pourtant dévorant comme la lente torture d'une faim mortelle. Il fallait le combler, avec n'importe quoi, et les sourires de frères aimants n'y parvenaient pas. Il y avait bien eu, un jour, l'éclat de ces yeux verts dont le souvenir la faisait désormais suffoquer ; mais même si tout s'était terminé sur ces bandes rouges et noires, le trou dans sa poitrine n'en avait que faire. Alors pour chasser ce froid atroce, même un venin mortel, elle l'aurait accueilli comme de l'eau bénite ; les lèvres d'Antoine représentaient un peu la même chose. Peu importe ses intentions ; elle n'avait pas d'illusions auxquelles s'accrocher, de toute façon. Si en revanche, il ne cherchait lui aussi qu'une chaleur dont ces lieux étaient avares, alors elle pouvait lui donner la sienne en échange. N'importe quoi ; s'ils désiraient la même chose, elle s'en remettait à lui. Si tu acceptes de danser jusqu'à ce que la nuit s'épuise, je veux bien t'embrasser encore.

      « Ne me demandez pas d'arrêter. »

    Leia plongea un regard cuivré dans ses yeux bruns ; abandonnant son portable hors de portée pour nouer ses doigts derrière la nuque du jeune homme. De toute façon elle parlait mieux avec ses yeux qu'avec ses doigts ; ses yeux ne savaient pas dire non. Et à l'heure actuelle, son corps non plus : c'était trop tard de toute façon ; destin ou non, quoi qu'elle puisse en penser, elle avait franchi un point de non retour à la suite d'Antoine. Laisse-moi oublier ; glissant une main dans des mèches blondes trop promptes à lui rappeler des souvenirs désagréables, Leia ferma les yeux pour l'embrasser encore, l'attirant plus près de l'autre, défaisant son col. Juste une danse, pas plus que ça.

Spoiler:
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MessageSujet: Re: La nuit, tous les chats s'ennuient [Antoine]   La nuit, tous les chats s'ennuient [Antoine] Icon_minitimeSam 23 Mar 2013 - 6:48

Pas un refus dans les yeux de son interlocutrice, mais un assentiment muet qu'elle matérialisa sans tarder. Sous le frisson du plaisir, le cri de la raison n'avait aucune chance de remporter la bataille – et en plus de cinq ans, il n'y était d'ailleurs jamais parvenu. A part peut-être lors de la convalescence de Marie et des mois qui avaient suivis son décès, mais cette morne époque était loin derrière lui. Il avait laissé la moitié de ses regrets derrière la porte, ainsi qu'il se plaisait à le croire, et seule persistait une petite brûlure au cœur, celle que laissaient les Adieux douloureux incapables de franchir nos lèvres. Maintenant, c'était fait. Il était temps de tourner la page, n'est-ce pas ? Retour en arrière, dans un temps où il était encore roi de son monde et où sa vie, dissolue sous les tentures de soie, lui laissait un goût amer et indéchiffrable. Quelle régression.
Il réfléchissait moins avec quelqu'un dans ses bras et c'était tant mieux, puisque chaque fois qu'il réfléchissait, il finissait par se faire du mal. Et puis c'était agréable, si on s'en tenait là, ça n'avait jamais fait de mal à personne. Sacrifier une nuit sur mille, qu'est-ce que cela pouvait bien changer ? Personne n'avait clairement soulevé le problème, personne n'avait pris Antoine entre quatre yeux pour lui expliquer que non, c'était mal, pas la solution. Ses parents l'ignoraient tout à fait, Éric ne disait rien et se contentait d'appuyer le regard, et Marie...
Il lui semblait bien qu'elle avait toujours baissé les yeux.

Et ici, personne ne le regardait.

Puisque Leia était d'accord, il n'y avait pas le moindre soucis. Il ne connaissait que son prénom mais il lui était arrivé de connaître moins que ça. Alors qu'il ne lui rende pas son baiser et se comporte en garçon sage et raisonnable, oui, c'était trop demander. Plus besoin de faire illusion. Les douceurs que promettait le reste de la nuit derrière ses paupières closes avaient mille attraits qu'une vaine recherche ne possédait, elle, pas. Il n'avait pas pensé en entrant et en apercevant cette curieuse chevelure rouge qu'ils en arriveraient là, mais il ne comptait pas s'en plaindre. La permission donnée, ses mains finirent de défaire le nœud qui tenait fermé le vêtement importun; et s'y glissèrent avec une douceur teintée d'envie dans laquelle il retrouvait des gestes mille fois posés mais toujours aussi plaisants. Ses lèvres occupées, il caressait les forme qui s'offraient à lui à travers le mince tissu, profitant de la chaleur du corps de Leia et de ce qu'il suscitait en lui. Le remue-ménage de ses sentiments n'écarta néanmoins pas de son esprit l'ennuie de l'endroit; Antoine préférait les endroits clos dans lesquels une âme égarée ne pouvait pas les surprendre par un malheureux hasard. Il n'y avait rien de plus agaçant que de se faire interrompre à mi-chemin. Et s'il pouvait s'allonger sans en garder un souvenir affreux dans le dos, c'était encore mieux.

A deux doigts d'envoyer promener ces constatations parce que vraiment, il avait juste envie de serrer Leia contre lui, il finit par briser à contrecœur visible leur baiser. Ses mains s'attardèrent un peu, puis il pris celle de Leia dans la sienne. L'étreinte tendre cachait la concupiscence. Mais un jour peut-être...
Il recula un peu pour donner du sens à son geste. Sa voix n'était presque qu'un murmure.

« Venez. »

Qu'on s'enfuie par les coulisses; pour aller où, aucune importance, peut-être une chambre qui les accueillerait chaleureusement. N'importe, tant que ça fermait à clé. Là, ils pourraient oublier une réalité qui les rattrapait même quand ils cherchaient à la fuir. La volupté, c'était bien pour faire connaissance, aussi. C'était bien pour une valse.
Les mains sur ses yeux, et pour cette nuit, il l'empêcherait de voir ses cauchemars.

La nuit, tous les chats s'ennuient [Antoine] B28b0540921b48289c1831e14828a012_1
Suite du contenu censurée.
Cette fois c'est de moi, bwahaha.
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MessageSujet: Re: La nuit, tous les chats s'ennuient [Antoine]   La nuit, tous les chats s'ennuient [Antoine] Icon_minitime

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