Que... qu'est-ce que c'est que ça ? [Libre]

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Lorsqu'elle entra dans la pièce, la jeune fille s'arrête de courir instantanément. Cela ne ressemblait en aucun cas à une pièce qui pouvait se trouver au château du roi. Maya s'avança, observant les grands escaliers en face d'elle. Elle en était sûre, cette pièce ne pouvait être à Versailles, c'était impossible. Ce style était beaucoup trop sobre. Elle tourna sur elle-même, mais ne voyait personne.

*Mais... où suis-je ? Je n'aurais jamais dû rentrer ici ! Si jamais Madame le découvre je vais me faire punir !*

La jeune fille courut vers la porte d'où elle était venue, tirant de toute ses forces sur la poignée. Elle ne pouvait pas rester ici ! Elle avait tellement envie de se produire devant le roi et toute la cour !
Au bout de longues minutes, elle se laissa glisser contre la porte se prenant le visage à deux mains. Pourquoi n'avait-elle pas obéis à Madame ! Pourquoi fallait-il qu'elle désobéisse toujours à tout ? En plus, maintenant, les filles devaient toute être rentrée à Saint-Cyr.
Maya releva lentement la tête. Peut-être que quelqu'un, n'importe qui se trouvant ici, pourrait l'aider ? Elle ferait bien attention de ne commettre aucun faux-pas et d'appliquer tout ce que madame lui avait enseigné.

- Excusez-moi, y-a-t-il quelqu'un ?

Elle attendit que quelqu'un veuille bien lui répondre.

Ce fut une voix féminine qui, cette fois-là, fit s'arrêter Louise au beau milieu d'une course-poursuite des plus intéressantes avec Halloween : plutôt que d'essayer de le retrouver, elle planta donc ses deux talons dans le tapis en haut de l'escalier et jeta un coup d’œil étonné à la silhouette assise près de la porte. Des nouveaux, il y en avait relativement souvent, ici – suffisamment pour que ça ne lui semble pas plus bizarre que ça, en tout cas. Sans plus se préoccuper du sort de son ami poltergeist, qui devait de toute façon se faire enguirlander par Solaine dans un coin ou un autre, la jeune fille décida donc de descendre à sa rencontre. Expliquer aux autres qu'ils étaient enfermés à tout jamais dans un endroit magique (ou un studio de télé réalité, ça restait à voir) n'était pas son point fort mais, après tout, mieux valait que ce soit elle plutôt qu'un psychopathe ou autre cannibale du genre. Il suffisait juste de relativiser.
D'un geste élégant, elle passa une main gantée sur son short blanc, puis tira sur le bord de son chemisier crème. Ses talons, ni trop hauts ni trop plats, frappèrent en un tac-tac régulier chaque marche qu'elle descendit, accompagné du bruit discret de ses bracelets s'entrechoquant les uns contre les autres.
A peine fut-elle arrivé à mi-chemin qu'elle leva un bras en l'air, comme pour s'assurer que l'autre fille la voyait bien :

« Oui, y'a moi ! Tu viens d'entrer ? »

En quelques pas habiles, elle eut rejoint la nouvelle arrivante. Aussitôt qu'elle la vit plus distinctement, Louise ramena la main qui tenait son portable contre son cœur.

« Ohhhmondieu ta robe est magnifique. »

Ça devait être dit. Elle qui était absolument accro aux costumes, quoi qu'elle leur préférait les uniformes, ne pouvait que sourire devant un tissu d'époque. Raison pour laquelle, par ailleurs, elle trouvait certains pensionnaires immensément classes. Ceci dit, comme ce n'était pas vraiment la meilleure chose à dire à quelqu'un qui venait d'être enfermé contre son gré dans un endroit glauque et bizarre, elle s'empressa d'agiter ses mains gantées devant elle.

« Enfin, tu... Je veux dire, ça va ? Tu attends là depuis longtemps ? »

Hors-RP:

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Une jeune blonde descendait les escaliers, venant à sa rencontre. Lorsqu'elle la vit, la première chose qui choqua Maya était que ses jambes se voyaient. Comment osait-elle ? Personne n'avait le droit ! On le lui avait bien dit, les femmes devaient toujours porter des robes et cacher leurs jambes. Quel était donc cet endroit où les jeunes filles se baladaient en vêtements d'hommes et montraient leur corps ? Par contre Maya devait bien accepter que la jeune fille était belle, en son genre, bien sûr. Comme pour s'assurer que la nouvelle arrivante l'avait bien vu elle agita les mains en l'air, faisant s'entrechoquer les bracelets à ses poignets.

« Oui, y'a moi ! Tu viens d'entrer ? »

- Oui, j'essayer d'échapper aux gardes de Sa Majesté et je suis arrivée ici. J'étais pourtant certaine que c'était un salon.

La blonde continuait de marcher, se dirigeant vers Maya. Lorsqu'elle arriva devant elle, elle ramena une main sur son cœur. La jeune fille fut aussi tôt intriguée par l'objet qui y était. Qu'est-ce que cela pouvait bien être ? Mais ses pensées furent interrompues par un cri perçant.

« Ohhhmondieu ta robe est magnifique. »

Quoi ? Cette simple robe ? Magnifique ? Pour Maya qui devait la porter depuis ses 9 ans, c'était devenue une habitude de la porter et elle ne l'avait jamais considéré comme belle.

« Enfin, tu... Je veux dire, ça va ? Tu attends là depuis longtemps ? »

- Je viens seulement d'arriver, comme je vous l'ai dit juste avant.

Elle pencha la tête sur le côté, dans une expression d'incompréhension, que ses cheveux fraîchement bouclés accentuaient.

- Excusez-moi, mais qu'est-ce que cet objet ? C'est la première fois que j'en vois un

Il faut bien avouer que cette jeune fille n'était pas du tout comme celle qu'elle avait pu fréquenter à la Maison Royale de Saint-Louis. Elle différait, et énormément, même.

Les gardes deeeee... Okay. D'accord. Louise décida d'ignorer ce tout petit détail pour l'instant, bien décidée à ne pas se laisser perturber pour si peu. Elle avait croisé des personnes prétendant venir de toutes les époques, ici, et qu'ils soient de parfaits acteurs ou des personnes sincères emprisonnées par un vilain tour de magie, ça ne changeait pas grand chose au final. Autant ne pas se prendre la tête. Jouer le jeu devrait suffire, oui ? Oui. Elle n'avait qu'à tout lui expliquer comme si c'était la chose la plus normale au monde, sans se préoccuper du reste. Ça marcherait très bien. Ça avait toujours très bien marché jusque là, en tout cas.

- Je viens seulement d'arriver, comme je vous l'ai dit juste avant.

Vous ? La jolie blonde fit la moue. Elle n'était pas habituée à ce qu'on la vouvoie, encore moins si l'autre avait à peu près son âge : même venant d'un professeur, entendre quiconque s'adresser à elle trop poliment la mettait mal à l'aise. Peut-être parce qu'elle-même, au contraire, avait tendance à être un brin trop directe... Difficile à dire. Toujours est-il que ça la mettait mal à l'aise et que, si la nouvelle arrivante n'avait pas repris la parole, elle le lui aurait expressément fait savoir. Tu, c'était quand même bien plus chaleureux.

- Excusez-moi, mais qu'est-ce que cet objet ? C'est la première fois que j'en vois un.

Cet objet ? Interloquée, Louise ferma sa bouche sur une ligne droite avant de baisser les yeux vers ses mains. Cet objet... Elle ne parlait pas de son portable, si ? Ça aurait été vraiment... Bizarre, qu'elle ne connaisse pas quelque chose d'aussi simple. Ça devait au moins dater du moyen-âge, ces machins-là ! Pourtant, à priori, c'était la seule chose qui puisse convenir. L'adolescente tendit donc sa main en avant, mettant l'appareil à hauteur de vue de l'inconnue sans pour autant le lui donner. Pas question de mettre son bébé dans les mains de n'importe qui.

« Un téléphone portable ? Ça sert à, euh... Envoyer des messages, ou appeler des gens, écouter de la musique... Tout le monde en a un, je veux dire, voilà quoi. »

Enfin, comme elle avait l'air de venir d'une époque plus... Antoinesque, il était possible qu'elle ne connaisse pas la technologie. Ou fasse semblant de ne pas la connaître.
Mais quand même, mince. Ça faisait bizarre.

« Tu viens de quelle année, dis ? Enchaîna-t-elle instantanément. Vu que c'est magique, ici... »

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La jeune fille commençait enfin à comprendre qu'elle n'était plus à Versailles mais bel et bien dans une autre époque. Une autre dimension, ça, elle n'était pas encore prête à l'accepter. Elle s'autorisa enfin à sourire. Si elle était coincée là, elle n'aurait plus besoin de suivre toute les règles strictes auxquelles elle avait été soumise jusqu'à maintenant. Cela voulait aussi dire plus de messes. Ô joie ! Ô bonheur ! Pour un peu Maya sauterait au cou de la jeune fille. Pour un peu j'ai dit, elle a quand même un peu de retenue. Surtout que celle-ci devait sûrement trouver horrible d'être enfermée dans un endroit pareil.
*Messages.... ça doit sûrement êtres des sortes de missives...*
Oui, elle en était venue à cette conclusion. Par contre, elle ne savait pas du tout ce qu'était des appels, mais n'osa pas demander, déjà qu'elle semblait troubler au fait qu'elle ne savait pas ce qu'était un, téléphone avait-elle dit ? Oui, c'était cela, un téléphone portable.

« Tu viens de quelle année, dis ? Vu que c'est magique, ici... »

- Je viens de l'année 1689 et vo... toi ?

Maya avait également remarqué que la jeune blonde n'aimait pas qu'elle la vouvoie. Même si cela lui paraissait bizarre, il fallait bien qu'elle s'adapte à ce nouvel environnement. Elle avait vraiment envie de se faire accepter. Elle parvint même à à s'adresser directement à la jeune fille, osant lui faire une proposition.

- Est-ce que tu aimerais que je te donne cette robe ? A vrai dire je ne l'aime pas trop et je n'ai plus aucune raison de la mettre, dorénavant. Et j'aimerais bien savoir aussi pourquoi est-ce que v... tu portes quelque chose qui dévoile les jambes, je pensais que l'on devait obligatoirement porter des robes.

Et voilà, quelque chose de plus qui va lui donner l'impression de ne pas du tout se comporter comme il faut. Il faut dire qu'elle est spontanée, un peu trop même.

« Je viens de l'année 1689 et vo... toi ? »

Louise avait beau être une élève relativement peu impliquée et studieuse, elle avait ses points forts : l'époque des jolies robes et des châteaux en faisait partie. Après un très bref effort de mémoire, elle parvint donc à replacer cette date dans son contexte. C'était vraiment loin, quand même. Si loin et si proche à la fois ; une vague de nostalgie électrique la traversa. A l'époque il n'y avait ni portables, ni ascenseurs, ni fer à lisser... Pas étonnant que la demoiselle se sente perdue. C'était ou tout autre monde.

« Oh, ben, 2013 », répondit-elle succinctement.

Ce qui leur faisait... Plusieurs centaines d'années d'écart, quoi. Sacré différence. La nouvelle arrivante ne semblait ceci dit pas trop perturbée d'entendre parler d'époques changeantes et de magie ; pas qu'elle s'en plaigne – ça lui évitait d'avoir à tout expliquer en détail, et bon sang ce que ça pouvait être compliqué – mais c'était quand même un peu... Rapide, non ? Cette fille devait être super adaptable. Ou peut-être qu'elle n'avait pas complètement compris, tout compte fait. Elle envisagea un instant de changer de tactique pour lui parler de sa thèse sur la télé-réalité, mais décida que tout bien réfléchi, parler de télévision à une fille tombée tout droit du XVIIème n'était pas la meilleure idée qu'elle puisse avoir.

« Est-ce que tu aimerais que je te donne cette robe ? A vrai dire je ne l'aime pas trop et je n'ai plus aucune raison de la mettre, dorénavant. Et j'aimerais bien savoir aussi pourquoi est-ce que v... tu portes quelque chose qui dévoile les jambes, je pensais que l'on devait obligatoirement porter des robes. »

Louise envoya valser toutes ces idées vieillottes d'un élégant mouvement du poignet. Ce n'était pas à elle qu'on risquait d'imposer des codes vestimentaires ! Elle aimait trop porter tout et n'importe quoi (de joli ou mignon, soit entendu) pour accepter de se cantonner aux longues robes et corsets toute la journée. Où était la liberté d'expression, là-dedans ?
Quand il s'agissait d'aider la veuve et l'orphelin et de gagner de jolis vêtements, la jeune fille ne pouvait décemment pas rester dans son coin.

« Ah mais si t'en veux plus, hein, moi je veux bien t'en débarrasser, s'exclama la demoiselle avec un large sourire. A mon époque, tu sais, on porte un peu ce qu'on veut quoi. Et puis ici personne te dira rien ! Tant que tu t'habilles... »

Se promener nue ou en sous-vêtements n'aurait pas été très bien vu, oui – mais le reste, pour peu de l'assumer, devait passer sans problèmes. Un endroit rempli d'adolescents aurait été étrange sans son lot d'excentriques en tous genres.

« Au fait, moi c'est Louise ! Tu veux faire le tour du bâtiment ? Ou te reposer, ou manger, ou... »

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