Ils n'étaient pas morts, et Zuriel pense que c'est un exploit.

Alex est une catastrophe. Genre, d'habitude, déjà, c'est pas glorieux, mais avec un peu d'alcool dans le sang, il est vraiment quelque chose d'autre. Sans doute qu'il aurait pu couler le Titanic à lui tout seul s'il avait été dedans. S'imaginer un remix ghetto de Titanic est tout ce qu'il lui faut pour supporter les plaintes de son ami tout le long de leur long périple. Alex était un genre de Jack moderne dans son imagination, un tout autre type de charme, essayant de pécho une Rose moderne qui ressemblait étrangement à la reine d'Angleterre dans sa jeunesse. L'image était assez amusante pour l'empêcher de, à son tour, se plaindre. Il se sent un peu pato à cause de la bière, et il n'aime pas beaucoup ça, ses réflexes déjà peu glorieux en prenant pour leur grade. Il hoche la tête gravement à chaque fois qu'Alex lui amène un autre argument sur la malfaisance naturelle des escaliers. De toute manière, il est bien d'accord sur le sujet, pas qu'il aime plus les ascenceurs non plus. Il comprend l'intérêt de la hauteur, mais il s'en passerait bien quand même. Il préfère rester fermement sur la terre ferme au lieu de dépendre d'escaliers et ascenseurs ou des pentes si abruptes qu'il a juste envie de pleurer en les voyant.
Bref, ils arrivent à destination - même si Zuriel ne savait pas vraiment que c'était leur destination, il accepte son destin bravement - et Alex arrête de le faire chier avec son petit bleu de tapette là.

Il hurle, ceci dit, le moment même où il pénètre dans la pièce et Zuriel sent plusieurs regards sur lui. C'est vrai qu'il y a du monde, mais pas besoin de le hurler, tout le monde ici sait qu'il y a du monde. Sauf si t'es vraiment aveugle et sourd et n'a aucune notion de l'espace. Il espère que personne n'est comme ça, ça doit être horrible. Il soupire lourdement et regarde Alex l'abandonner pour la bouffe aussitôt qu'il l'eut repérer. C'est beau, les potes.

Il le suit, parce que vraiment, il a rien d'autre à faire et y'a de la bouffe, alors bon. Il prend un petit four la seconde où il arrive à côté d'Alex, regard balayant la foule. Au moins, la bouffe est bonne. Il soupire de contentement, un sourire béat s'étirant sur ses lèvres. Parfait.

"Mec, c'est trop bon, j'crois j'vais avoir un orgasme."

HOP:

Putain c’était trop bon. Alex le savait déjà, mais le confirmait avec plaisir - y avait rien de mieux que de se retrouver par hasard dans une soirée à laquelle on avait pas été invité, devant un buffet rempli à craquer et personne pour vous empêcher de taper dedans. Et comme à une heure pareille, la moitié des ados de la salle étaient déjà passablement ivres – comme Alex quelques minutes plus tôt, mais ça il l’ignorait joyeusement – aucune confrontation désagréable ne risquait d’émerger.
Le paradis.

« Mec, c'est trop bon, j'crois j'vais avoir un orgasme. »

Alex s’immobilisa, la moitié d’un petit-four en pleine navigation vers sa bouche, et glissa vers son ami un regarde torve et passablement dégoûté.
Quoi, il était en train de manger là. Que Zuriel garde ses orgasmes pour lui.
Il lui fit la remarque, parce qu’il estimait que c’était important pour son insertion dans la société.

« Garde des orgasmes pour toi mec stp. »

Puis il enfourna ce qu’il avait dans la main parce que c’était pas ça qui allait l’empêcher de se bâfrer non plus.
Ni de boire. Très important, ça.
A savoir qu’une fois qu’Alex avait commencé à picoler, il se demandait rarement s’il y existait une quelconque raison pour arrêter. Et une chose en entraînant l’autre, il fallait généralement une sacrée démonstration de volonté pour lui retirer les bouteilles des mains, le descendre du toit, récupérer ses fringues et les remettre sur lui.
Volonté qu’en règle générale Dave n’avait pas. Mais Dave tout le monde savait où le trouver – sous la table, avec sa vodka. En général c’était Anthony ou Esteban qui le prenaient sous le bras pour l’empêcher de gigoter et le mettre à dessoûler dans un baquet d’eau froide.
Le bon temps.
Pris d’un soudain élan de nostalgie, Alex se tourna vers le coin boisson et tendit la main vers le jus d’orange. Il lui fallait, de notoriété publique, moins de 5 minutes pour composer une margarita, alors pas besoin de préciser qu’une vodka-orange lui prenait bien 30 secondes à tout casser.
Le latino se retourna vers son copain irlandais, lui tendit le verre remplis du liquide orange qu’il tenait à la main, trinqua et descendit un bon tiers de son propre verre.

« Allez, à la santé de Jack ! »

Et Rose et sa poitrine, surtout. Très important, ça aussi.