Mail sortait de la cave pour une raison inconnue –Mollusque n’a pas trouvé d’excuses valables. La tête baissée vers sa console, il montait les escaliers, ce qui n’était pas des plus prudents. Surtout quand une certaine Eva Shadowsong avait la fâcheuse manie de se bourrer de médicaments, ce qui entraine quelques effets secondaires indésirables comme halluciner par exemple. Ce fut donc pour cette raison qu’il vit la borgne blonde dévaler les escaliers, manquant de le renverser par la même occasion. Il arqua un sourcil, et leva les yeux de sa DS, après avoir préalablement mit pause et la suivit du regard.

C’était...Eva ? Il l’avait rencontré plusieurs fois et la jeune fille avait la fâcheuse manie de se détériorer au fur et a mesure du temps. La, il ne savait pas trop ce qu’elle faisait, et c’était donc pour cette raison qu’il fit quelques pas vers ou elle était partie, qui résonnèrent quelques temps. Puis il entendit quelque chose, un cri de douleur, quelque chose qui coule et plus grand-chose. Il semblait qu’il s’était passé quelque chose, donc. Hum, sympa mais que faisait-il, alors ? Ce n’était peut-être pas très bien d’entrer, et on ne peut pas dire que Mail était un garçon spécialement curieux, alors retourner dans sa chambre et jouer a la Game Cube –ce message est sponsorisé par Nintendo- lui paraissait plus tentant. Mais Eva avait l’air assez mal en point, ça aurait été un peu cruel de la laisser dépérir ici. Il soupira vaguement, et se dirigea vers la pièce qu’elle avait prit.

...Elle baignait dans quoi, au juste ? Du sang ? Non, c’était... du vin. Ca aurait été plus plausible encore le coup du sang, mais la...que faisait-elle, haletante, trempée dans de l’alcool ?....dis comme ça, ça aurait pu être une scène pour un film pornographique –n’oublions pas les activités louches de cette chère Eva- mais elle semblait souffrir un peu trop pour que ça soit le cas. Elle était consciente, en tout cas, et ce fut pour cette raison qu’au lieu de braver à son secours comme un brave petit Link, il resta debout, à l’encadrement de la porte comme ....un globox. Bref, il fit simplement :

« Hm... mais qu’est-ce que tu fais ? »

Mais voyons, c’est très clair pourtant, elle cherche le sommeil dans un lieu frais 8D.

Le cœur battant à tout rompre, et la tête traversée par une foule de pensées incohérentes dont même un rappel de devoir fermer ses volets, elle cru entendre les derniers bruits de pas de son existence.
Elle déglutit avec difficulté, ses paupières s'ouvrirent légèrement. Pendant trois secondes elle cru que tout s'était arrêté et allait mieux mais...une voix que son cerveau ne su analyser. Malheureusement pour Mail, la jeune fille fut plus que surprise et en se relevant cru voir de nouveau cette terrifiante bête la poursuivant. Ne voulant pas chercher plus loin dans sa vision floue de la chose.
Sa peur se lâcha d'un coup à travers ses lèvres tremblantes. Un cri horrifique lui échappa, comme si on venait de lui briser une jambe avec une masse.
Tremblante, elle n'osa ensuite plus hurler par crainte d'énerver le monstre et se contenta d'essayer de se débattre...du vide. Murmurant des paroles incompréhensibles, elle tentait de se rassurer.
Heureusement, dans son agitation sa tête heurta un autre tonneau qui ne se cassa pas cette fois-ci. Ses doigts agrippèrent la partie douloureuse de son crane, et la frottèrent avec obstination.

"Ouille!" Son autre main farfouilla à l'intérieur de sa chemise cherchant visiblement quelque chose, mais sa manière de faire était tellement ambiguë qu'on aurait pu croire qu'elle se...grattait ( pour les âmes pures :D ) .
L'unique œil encore en vie se tourna vers le haut pour rencontrer l'image d'un garçon rayé à l'air un peu débraillé.
Encore haletante et troublée elle avait du mal à digérer les informations : elle fuyait une terrible créature et elle se retrouvait face à Mail?

" Le...un monstre...je comprends p...pas là...là y'avait ...elle la...la..." Marmottant le regard fixe, le corps parcouru de spasmes et sa main qui visiblement ne trouvait pas ce qu'elle voulait ( je tiens à préciser qu'elle cherche des médicaments ) . Le rythme de sa voix se faisant de plus en plus saccadé elle ne tarda pas à perdre les pédales, sa fouille se transforma en une lacération et ses murmures en gémissements affolés. Ne tenant pas debout...mais non plus en place elle se secouait comme si son corps était soudain possédé par une quelconque entité maléfique ( ce qui n'est pas le cas...) .

Elle se mit à hurler comme su on l’égorgeait quand elle l’aperçut. Il faisait si peur que ça ? Hum, pas très flatteur, il avait peut-être des cernes mais a ce point, hein...enfin, en tout cas, il semblait s’être trompé ; non, elle n’était pas exactement « consciente » ou alors elle avait rapidement changé de personnalité en ces quelques jours pour passer de la timide a... La fille atteinte de psychose paranoïaque de service. Il ne bougeait pas, et la laissa s’agiter toute seule, l’observant avec étonnement ne sachant pas trop quoi faire, et regrettant surement d’être passé dans le coin. Et merde...ça arrivait qu’à lui ce genre de brouille, décidément.

« Un monstre ? Hm, C’est vide... »

Oui il parlait bien du pensionnat et non pas du cerveau d’Eva même-si celui-ci avait l’air un peu confus. Et donc, ça aurait pu paraitre presque normal qu’elle commence à se tortiller et a se lacérer la peau. On aurait dit Mello qui entrait dans une colère noire –sans les insultes et les objets balancés n’ importe où –sa première Game Boy Color pouvait tout à fait témoigner. Enfin non en fait, elle ne pouvait plus témoigner justement.
Il décida de s’approcher un peu, même si ce n’était pas très raisonnable vu la réaction sympathique qu’elle avait rien qu’en l’apercevant, il ne tenait pas a ce qu’elle tombe dans le coma parce qu’il était a quelques centimètres d’elle mais il n’avait pas trop le choix et on était plus a ça près.

« ...Y’a un problème ? »

(Selon vos choix, vous pouvez remplacez « problème » par ; monstre / canari qui saigne du nez / fourmi qui vient de bouffer ma DS / un gâteau périmé). Bon, bref, ces paroles étaient dignes d’un Superman en herbes s’adressant à une jolie fille qui venait de se faire prendre en otage par un superméchant. Le problème était que le ton n’était pas fier et assuré mais plutôt désintéressé et légèrement las, que Mail n’avait pas la carrure de Superman et Eva celle d’une jolie fille (je lolilol, elle est jolie Eva) qu’Eva ne s’était pas fait capturé par Lex Luthor.

Il lui affirmait que c'était apparemment vide et qu'aucun vilain monstre qui fait peur qui est pas gentil se trouvait dans les parages pour lui roxer sa face ( c'était la phrase bien lourde après nioutaik, pardon je reprends mon cerveau sur la table de chevet...). Malheureusement la jeune atteinte des nerfs qu'elle était ne voulu pas traiter correctement cette information et continua donc son activité meurtrière vis à vis de sa santé mentale.
Quelque chose clochait dans sa façon de dévisager le geek, elle le regardait comme si il avait s'agit d'une trilobite géante. En réalité elle voyait tout autre qu'un insecte ignoble, mais percevait une image floue sombre et visiblement pas fortement sympathique du pauvre Mail. C'était simple : elle tremblait de peur devant lui.

Près trop près, pensait-elle. Sa main avait cessé de chercher pour venir se positionner contre sa poitrine. Elle tentait de se compresser contre le mur, peut-être dans l'espoir de s'y enfoncer de se fondre aux briques et de disparaitre à la vue de ce terrible personnage.
Il reprit la parole, dans l'esprit d'Eva sa voix lui paraissait celle d'un psychopathe demandant d'un ton délicieusement mielleux "mais qu'as-tu donc mon enfant?".
Ne tenant plus à cette infâme torture ( hem ) sa main convulsée par des craintes des plus improbables, saisit dans un élan de survie une bouteille de vin se trouvant à sa portée. Puis rassemblant un minimum de force ( hem hem ) elle le lança brusquement en direction de l'illustre individu rayé dans un :

" ARRETEZ ! "

Arrêter quoi? De le poursuivre couteau à la main yeux exorbités filet de bave pendant aux lèvres violacées. Ou quelque chose dans ce genre-ci.
Après cette énorme preuve de courage elle souffla haletante en fixant avec insistance le sol comme pour qu'il se dérobe et lui permette de fuir. Hélas c'était surtout sa raison qui venait de prendre fuite ( et peut-être Mail dans quelques instants ) .

Il lui faisait si peur que ça ? Pourtant on ne peut pas dire qu'il avait l'air très menaçant, avec son air de fraichement débarqué un peu paumé. Enfin bon elle n'était pas en très grande forme, et même plus que "pas très grande forme" ; elle avait l’air d’être devenue complètement dingue.

Il ne prenait pas ça très au sérieux, jusque a ce qu'une bouteille se dirige gentiment (ou pas) vers lui, et qui s'éclata sur le sol humide. Même si Eva était faible, et semblait manquer un peu de force, cela avait suffit à l'éclabousser de vin et de verre. Les bottes aidant, ça ne lui fit pas très mal, par contre on aurait cru qu'il venait de se faire fusiller ce qui était déjà moins chouette. D’un air un peu dépité, il essorait vaguement son tee-shirt rayé noir et blanc qui ne l’était plus, virant plus vers le rouge maronnasse et noir, et fit :

"Mais, hm...qu'est-ce que j'ai fais ?"

Très bonne question. Il n’avait rien fait jusqu’ici, a part entrer – a moins que ça suffise ?- ou alors elle lui intimait l’ordre de s’arrêter, ce qu’il avait fait après s’être fait asperger de vin il y a quelques secondes.

Bon, il ne pouvait pas non plus laisser dans cet état, toute seule. Il ne savait pas trop quoi faire, il ne pouvait pas vraiment l’emmener quelque part, elle semblait un peu trop mal en point, et il était un peu feignant aussi. Il décida alors de rester ici, au cas où puisque après tout elle ne lui avait pas demandé de partir non plus, s’adossa contre le mur, et sorti une cigarette. Dans des gestes lents il l’alluma, et la porta à sa bouche. Avec un peu de chance, ça allait peut-être raviver quelques souvenirs, histoire de la calmer, bien que les souvenirs en question n’étaient pas très réconfortant non plus ; une tentative du suicide par meurtre, des yeux carbonisés...

Elle n'osa rien répondre à cette question. D'abord parce qu'elle était effrayé deuxièmement parce qu'elle l'avait à peine entendue.
Ses lèvres se resserrèrent avec force, elle ne voulait laisser échapper plus une seule plainte. De peur d'énerver ou d'exciter le monstre et ainsi mourir plus vite. Seulement le monde recommençait à tourner normalement, c'est à dire que ses pieds prirent enfin conscience qu'il touchait un sol dur et froid ( elle est en chaussettes ) . L'odeur immonde du vin sur sa chemise blanche ( désormais pas très blanche ) et le jean mal cousu encore plus moche avec ces tâches de vinasse. Ses cheveux désormais poisseux et salis par toujours le même liquide très pas propre ( je me sens influencée par Mollusque...) .
Puis surtout...surtout cette odeur-ci. Une vague réminiscence lui vint, où avait-elle déjà vécue cette même scène. Un pincement au coeur lui fit lever la tête vers l'étrange individu qui avait l'air lassé.

Choc. Pour quelque chose dont elle ne s'attendait pas là c'était fort. Pas de terrible monstre destructeur, juste une image un peu floue certes mais reconnaissable d'un geek rayé à cigarette.

" ...........mais...monstre... Mario ouah trop bien elle a retenu un nom incroyablement important qui berce toute l'existence deMail ....." Ses yeux clignèrent un peu et elle se leva maladroitement pour lui faire un peu près face, encore légèrement tremblante elle le regarda avec la même expression que si elle venait de tuer tout une horde de lapins roses tout mignons par mégarde. Puis prenant conscience de son erreur et de ses actes elle se lança dans un monologue précipité.

" Aaaah! Désolée je suis désolée ah pardon je ...j'avais...pas vu mais enfin si ....mais euh vous voyez une ...une bête et euh du...du vin et...et je me suis euh...j'vous ai confondu enfin non pas du tout vous ressemblez pas vraiment à un monstre ignoble mais euh non...........merde" Alors là c'est la fin du monde, Eva a dit un gros mot non mais vous vous rendez compte de l'énormité de la chose?
Rouge comme une pivoine et le souffle coupé, la jeune fille tenta de faire un pas mais sa vision se brouilla et son teint redevint pâle en un instant. Son corps s'aplatit contre le mur où était adossé Mail. De grosses goutes sueurs perlaient à son front, sa respiration se faisait hésitante. Sa main s'agrippait avec insistance aux briques.

"Euh excusez-moi dit-elle en levant son visage vers lui, pou...pourriez-vous m'accompagner jusqu'à ma chambre? Je suis désolée de demander ceci alors que je viens de vous agresser mais en fait si je ne prends pas de médicaments je risquerais de tomber inanimée à vos pieds...puis euh je pourrai aussi tenter d'arranger ça, elle désigna du menton les marques d'alcool et de verres sur ses vêtements.

Elle parut enfin se rendre compte de l’endroit ou elle était, et de ce qu’elle venait de faire. Elle balbutia un peu avant de partir dans un long discours d’excuses tout en se relevant, avec l’air d’un Alien qui découvre les fast-foods. Au bout d’un certain moment, elle finit sa tirade avec un « merde » très éloquent, tenta d’avancer, mais comme si elle paraissait soudainement nauséeuse, elle se plaqua contre le mur, et se reprit rapidement pour continuer de nouveau, avec cette fois ci une question.

L’accompagner jusque à sa chambre ? Hm...Il n’avait pas d’autres choses à faire sinon, mis à part jouer a la Nintendo. Quoique, c’était déjà une bonne raison de partir...Mais ça aurait été un peu trop égoïste ; même si Eva ne s’était pas toujours comporté avec délicatesse lors de leurs rencontres, elle était sympathique –et elle ne tentait pas de le tuer ou de faire souffrir ses console... De toute façon, il était paré aux caractères les plus étranges, la Wammy’s House oblige ; du plus indifférent des glaçons jusque a une tornade blonde. Eva se classait plutôt dans la dépressive de service.
Il hocha donc la tête, et il précisa :

« Hm, ok.. »

Par contre, il semblait qu’elle allait avoir besoin d’aide si elle ne voulait pas se casser la figure, bien que ça ne l’enchantait pas –il n’avait plus de mains libres pour jouer avec sa DS. Il s’approcha, la saisit par la taille et se contenta de la porter comme si c’était un gamin, voir un bébé, ce qui, même si il n’était pas spécialement musclé, était assez simple puisqu’elle était légère. Visiblement, ça ne le gênait pas de porter une fille qu’il ne connaissait presque pas, mais il faut dire que le gêne n’était pas un sentiment que l’on retrouvait fréquemment chez lui, au contraire. On remarquait qu’il n’avait pas retiré sa cigarette ce qui intoxiquait peut-être la pauvre non-fumeuse qu’il portait.

Puis il commença à marcher en direction du dortoir des filles, lieu ou, soit dit en passant, il n’avait jamais mit les pieds. Il n’avait pas grand-chose à y faire après tout, c’était donc vite fait. Ses pas étaient normaux, voir un peu lent, et le pensionnat était désert, si bien que l'on entendait parfois le sol grincer.
Quittant enfin l’interminable couloir, il suivit du regard les portes, peu intéressé, pour finalement demander :

«... Hm, elle est où ta chambre ...? »