La russe vient tout juste de débarquer !

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Il fait froid. Comme d’habitude en faite mais ce froid là était beaucoup, beaucoup… plus froid… Le genre de froid qui vous perce, vous enfonce des aiguilles partout, couvert ou pas, ce froid là, qui empêche le sourire d’exister tant il durcit tout sur son passage. Et quand vient le vent, tout craque. Heureusement, Rotislava n’eut pas à subir le vent. La jeune Russe, traînait lentement des pieds, sur le sol stérile, balafrer, aussi taillader par ce terrible froid, russe, qu’elle. En plus la petiote, elle pleurait, on aurait pu dire « à chaude larme » si le froid n’était pas, mais il est là, partout. Elle pleurait, sans arrêt depuis trois jours, son nez coulait, ses yeux étaient largement cernés et ses membres engourdis. Pourtant elle continuait de marcher, sans raison, en se répétant à elle-même que ça lui faisait du bien, en essayant de ne pas penser aux récents évènements, trop tragique à son goût. Mais malgré elle, elle y pensait sans arrêt, évidemment, ils étaient ce que l’ont appelle un traumatisme, normalement, elle ne devrait jamais ce défaire de « ça ».
Ce truc qui était plus exactement la rupture avec sa famille et un meurtre, certes justifier mais cela restait un assassinat. Elle avait ôté là vie à quelqu’un puis pillé, maintenant elle portait même son manteau. La jeune fille s’arrêta brusquement de marcher et se jeta sur le côté de la route, elle vomit. Elle vomit tout ce qu’elle pouvait, tout ce qui la torturer, encore et encore. Quand elle se sentit purger, elle s’allongea sur le côté, la bouche brûlait, le goût qui s’y trouvait était acre, vraiment répugnant, mais elle se sentait un peu mieux. Rostislava resta un moment comme ça, inerte, la tête vide, le regard flou vers le ciel. Bleu, vers le ciel bleu. Tout était paralysé, mental et physique. Après un moment qui lui sembla être des heures entières, elle se releva, tout doucement. L’air tout hébété, comme un animal perdu, elle regarda autour d’elle. Il n’y avait personne. Il devait être au alentour de midi. Sa bouche la brûlait toujours, elle cracha, comme un homme.
Enfin, elle se remit sur pied, les idées un peu plus claires. Il faut continuait vers le sud, toujours vers le sud, là où il faut beau, où l’océan l’accueillerait les bras ouverts. Alors, elle se remit en route, retournant de nouvelles questions dans sa tête, jusqu’alors vide. Dans combien de temps allait-elle arriver ? A quoi ressembler l’océan ? Les gens étaient-il gentils là-bas ? Des questions bêtes. Un peu comme elle en fait. Elle qui marchait plus gaiement depuis qu’elle c’était relever. Rêvant à tout et à rien elle s’enfonça dans une petite forêt de pins, elle admira tout ce qu’elle put, les oiseaux, les silhouettes d’animaux qui filées entre les arbres, les fleurs… Le nez planté dans le ciel, elle continuait son périple. Mais tout s’arrêta brusquement quand quelque chose de froid et de solide la heurta, en fait c’était plutôt elle qui avait heurté ce portail. Rotislava baissa les yeux grimaçant, quelque chose de chaud coulait sur son ventre et le manteau était déchiré, mais cela était très peu important en comparaison à ce qui se trouvait devant elle : un château. Quelque peu étrange, il ne possédait pas de toit comme en Russie, ni de grande porte. Cette maison ne ressemblait en rien à celles qu’elle connaissait. L’image de sa maison s’insinua doucement en elle, si bien que la jeune fille fut secouée d’un long frisson. Retenant tant bien que mal ses larmes, elle poussa la porte et la franchit, tout en espérant que quelqu’un de conciliant, et aimable la laisserait dormir ici sans qu’elle n’eut à donner les dernières pièces qui lui restaient.
A peine eut-elle mit un pied sur les graviers du petit chemin que quelque chose s’agita en elle. Ce fut bref mais intense, c’était comme si un éclair l’avait traversé de part en part. Elle eu peur. Ici, ce n’était pas un bon endroit, la malheureuse le présentait, elle fit volte-face, agrippa le portail mais celui-ci de s’ouvrait pas. Elle réessaya, rien. Un troisième fois. Toujours rien. Découragée, elle donna un coup de pied rageux au portail et partit en courrant vers la drôle de maison. Dans sa course elle aperçut un petit animal, a peine plus grand qu’un souris, qui se dirigeait droit sur elle au lieu de la fuir. Surprise, la jeune Russe s’arrêta et regarda la petite chose qui fit de même. La bestiole eut le culot de l’effrayer encore plus en lui adressant clairement la parole.

- Salut, Rot’ !

Les yeux exorbités, croyant rêver, Rotislava se releva lentement, la plus calme possible. Et, se redirigea vers la grande porte en bois, qui n’était plus qu’à quelques mètres. En chemin elle entendait distinctement la petite bête trotter derrière elle. La russe très peu rassurer, respirait bruyamment, espérèrant recouvrir ses petits bruits, qui lui signifier bien qu’elle n’avait pas rêvé ou qu’elle était vraiment complètement folle.
Enfin, elle poussa la lourde porte, un grincement qui suscita, chez elle, une impression de sécurité. Rassuré elle ferma vite la porte de manière à ce que la bête ne puisse pas la suivre. Quand elle se retourna, la jeune fille découvrit avec une certaine joie un magnifique hall, quelqu’un de riche habitait là, certainement. Quelqu’un de riche qui allait pouvoir lui offrir l’hospitalité qu’elle attendait. Soulagée, elle fouina un peu en appelant.

- Excusez-moi ! Il y a quelqu’un ?

Phrase très simple mais qui faisait souvent réagir les gens. Un sourire niais et insouciant au lèvres Rotislava attendait, elle n’avait plus froid du tout, elle se sentait bien, tout simplement, bien.