Apres-midi

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Oriana doutait un peu a present. Au debut, elle songeait qu'on pourrait sortir de cet endroit maudit, juste en attendant. Les phenomenes magiques et inexpliques etant sa specialite depuis qu'elle avait son ruban autour du cou, elle esperait que celui ci avait un terme, mais au fil du temps, elle doutait. De plus en plus de gens allaient et venaient dans le batiment, celui-ci s'amenageait en consequence, rajoutant des salles, agrandissant les salons et le parc... Il ne semblait pas avoir de limites, et le paysage que l'on voyait et qui etait cfense etre l'exterieur etait toujours brumeux... Elle se demanda alors si ce n'etait pas une dimension coupee de tout lieu et de tout temps, surtout qu'elle avait croise des gens vraiment bizarres, venant d'autres mondes ou d'epoques lointaines. Le pensionnat etait un veritable patchwork de tout ce que l'on pouvait imaginer. Un herbier vivant, se disait Oriana avec ironie, enfermes dans le livre qu'etait le pensionnat. Des sujets d'etudes pour les fondateurs de l'etablissement, dont on citait parfois le nom avec mepris, crainte ou indifference, les " I ".

Oriana etait assise dans l'herbe parcourue de vagues de vent. tout etait-il artificiel, ici? Oriana se le demandait parfois et c'est lasse qu'elle venait s'asseoir ici de temps a autre pour echapper aux gens qu'elle croisait dans les couloirs, et qu'elle n'aimait que moyennement, pour dire les choses gentiment. Elle ne s'etait fait que deux amis. L'un etait le fantome qui errait dans les bois. Tant qu'a faire, autant frequenter quelqu'un qu'elle ne risquait pas de perdre. Quant a l'autre, c'etait un gamin fort sympathique, meme si il devait la trouver etrange, elle qui grandissait si vite... Elle avait grandi et vieilli pendant l'annee, elle etait morte de vieillesse pour une fois, et cela ne faisait que quelques semaines qu'elle etait redevenue petite... Elle devait avoir l'apparence d'une fille de seize ans environ, a present. Oriana s'allongea alors dans l'herbe, soupirant longuement.

Elle resta ainsi un instant avant d'avoir le courage de se relever et d'empoigner le baton qu'elle avait taille en forme d'epee un peu recourbee. Pratique pour s'entrainer. Elle ne devait pas perdre ce qu'elle avait gagne en si longtemps, toutes ses vies. La jeune fille avait garde sa petite robe courte, cela encouragerait peut-etre des pervers a s'approcher car une robe ca volait, surtout dans le vent, mais son epee les decouragerait vite. Elle ne se laissait pas approcher par ce genre de gens qu'elle jugeait mauvais, il lui fallait conquerir son coeur qui etait bien dur a atteindre, etant donne son experience de la vie et surtout ses experiences bien malheureuses en amour... Tous ses amants furent perdus au fil de ses vies et qui voudrait d'une femme qui tous les ans passe d'une petite fille de dix ans a une vieille femme de quatre vingts ans? Et encore, quand elle ne tentait pas de suicider avant.. Quelle fille morbide, autant aller voir ailleurs. Tout en pensant a cela, elle donnait de grands coups sur un arbre du parc pour faire passer cette rage et cette amertume, preferant la depenser ici plutot que sur quelqu'un.