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 Quand la neige éclatante trouble les esprits... [PV Yuko]

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Quand la neige éclatante trouble les esprits... [PV Yuko] _
MessageSujet: Quand la neige éclatante trouble les esprits... [PV Yuko]   Quand la neige éclatante trouble les esprits... [PV Yuko] Icon_minitimeVen 8 Jan 2010 - 12:01

[HJ : Les phrases en gras et italique sont relatives au pouvoir d’Angella, à savoir voir un futur possible en communiquant avec la Lune. Il n’est pas dit que ce futur se passera vraiment, il suffit d’une seule action pour tout changer.

Edit : d'un autre côté, vu que c'est la première fois que son pouvoir est utilisé ce serait pas mal que sa vision du futur soit la bonne (histoire qu'elle pige qu'elle puisse voir le futur), au moins sur la fin, surtout qu'elle est pas trop contraignante 8D après moi j'dis ça... j'dis rien hein...]

Angella avait finalement prit peur au moment d’aller dans la forêt. Elle se sentait très fatiguée et avait fini par se coucher à même l’escalier du hall, dormant sous le regard courroucé d’un étrange rouge-gorge. Lorsqu’elle se réveilla, il était toujours là, et il faisait à nouveau nuit. Mais avait-il vraiment déjà fait jour ? Cet endroit était aussi peut-être plongé dans une nuit perpétuelle…
Angella relu son petit journal, comme pour se persuader que les événements de la veille avaient existé. Elle regarda l’oiseau, qui avait perdu son air fâché durant la nuit. Il s’envola par la porte qui donnait sur la forêt. Angella se doutait qu’il s’agissait de son… – comment disaient-ils sur le mot du panneau ? – ah oui, alter ego astral. Mais elle n’osait pas le lui demander, vu son air méchant de la veille, étrange pour un oiseau si petit…


Elle suivit donc l’animal et se rendit compte qu’il avait neigé dehors. Personne avant elle n’avait marché sur l’épais manteau blanc qui recouvrait le sol. C’était tellement agréable d’entendre l’eau cristallisée crisser sous ses pieds ! Il était vraiment étrange que la neige soit aussi blanche, pour une froide nuit d’hiver. La nuit, même lors des pleines lunes, la neige prend habituellement une teinte bleutée, voire violette. Mais là, elle étincelait de blancheur, comme si mille soleils lui donnaient leur lumière.


Prise d’un doute, Angella stoppa sa course et leva les yeux… Elle avait du mal à le croire, mais c’était un fait : à peine cachée par la cime des arbres, la lune trônait dans le ciel, pleine, et au moins deux fois… non trois fois plus grosse que la normale… Bouche bée, elle avança le nez en l’air, ne pensant plus qu’à une seule chose, trouver un endroit assez haut pour admirer l’entière beauté de cette Lune qu’elle n’avait jamais vu de cette manière. Un rocher ? Un arbre ? On verrait bien…


Après quelques minutes à essayer de rattraper le petit oiseau, elle se trouva dans une clairière. Au sol la couche de neige était plus importante que dans la forêt, sans la protection des arbres. Et en montant sur le promontoire formé sans doute par une petite bute de terre, recouverte de couches de neige gelée, et d’une douce poudreuse fraichement tombée, elle n’avait même pas besoin de se tordre le cou et de risquer de se rompre les os pour admirer l’astre de la nuit.


Angella posa ses fesses dans la poudre gelée, entourant ses genoux de ses bras, et leva la tête, comme elle le faisait chaque nuit ou presque depuis de nombreuses années. Elle sentit à peine l’oiseau s’installer se son épaule tellement tout son corps s’engourdissait. La Lune oscillait devant ses yeux, comme un gigantesque pendule, petit à petit, sa vision devenait trouble, comme si elle changeait de lieu.

***

Elle était dans la forêt, mais elle n’avait pas vraiment de corps. C’est comme si elle n’était qu’un œil, observant du dessus, zoomant comme elle le désirait. C’est comme si elle était devenu la Lune éternelle. Près d’elle, se trouvait ce qui avait dû attirer la Lune à cet endroit particulier de la forêt : un jeune homme, d’une pâleur à faire peur, semblant comme givré jusqu’à la pointe de ses cheveux d’un bleu surnaturel. Il avait l’air inquiet. Soudain il se mit à courir tellement vite qu’on aurait dit qu’il ne foulait pas le sol, ne laissant même pas le moindre emprunte sur la neige.


Comme si elle avait été la caméra dans un film, Angella, ou plutôt son esprit, le suivait facilement. Le garçon s’arrêta à une clairière. Celle-là même ou Angella se trouvait assise à regarder la Lune. Quelle étrange sensation de se voir soi-même sans le biais d’un miroir. De là ou elle était elle pouvait très bien apercevoir son propre visage, pris d’une stupeur, pâle comme un fantôme. Elle pouvait voir aussi le Rouge-gorge, agité comme un beau diable, et perché sur sa propre épaule. Le garçon aux cheveux bleus allait parler, elle le sentait, ou plutôt la Lune le sentait. Elle se tourna donc vers son visage lisse et pâle comme la mort, mais au moment où il allait ouvrir la bouche et enfin faire entendre sa voix. Tout se troubla.


***
Angella se réveilla en sursaut. Elle se souvenait parfaitement du rêve qu’elle venait de faire. Un prince aux cheveux d’azur qui venait la visiter, elle, enfant de la lune. Elle émit un petit rire givré. Elle se trouvait ainsi fabuleuse de pouvoir rêver les choses avec un tel réalisme… Ce garçon, était-il le fantôme de la forêt, ou simplement l’idée qu’elle s’en faisait ? En tout cas dans son rêve, il avait bel et bien l’air d’un fantôme.


Peu à peu, son souffle agité se calma. Elle respirait plus profondément, tenant son sabre fort contre sa poitrine. C’est à peu près à ce moment qu’elle se rendit compte qu’il n’y avait plus un bruit dans la forêt, si ce n’était sa respiration et celle – beaucoup plus faible – de l’oiseau. C’était comme une menace qui planait en silence. Comme la mort qui vient vous chercher dans votre lit. Comme si quelque chose d’irréel et de terrible allait se passer, et comme si tout le monde sauf vous était au courant et retenait son souffle. Même la lune se faisait moins brillante, plus petite, plus discrète…
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Gardien de la forêt
Yuko U.
Yuko U.

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Quand la neige éclatante trouble les esprits... [PV Yuko] _
MessageSujet: Re: Quand la neige éclatante trouble les esprits... [PV Yuko]   Quand la neige éclatante trouble les esprits... [PV Yuko] Icon_minitimeJeu 28 Jan 2010 - 15:24

Je me reveillai, et il était nuit.
Quelle heure était-il? Quel jour étions-nous? Depuis quand étais-tu parti? Depuis combien de temps dorment-ils? Etais-je toujours fantôme?

La forêt était recouverte de son épais manteau blanc, les boutons d'ors avaient boutonnés leurs pétales et les coquelicots coquelicaient sous les sapins. Toute la forêt s'était réfugié sous le plus grand arbre, mon arbre. La forêt avait enfilé ses habits d'hiver, le sol était blanc et les arbres avaient des allures de piliers glacés dont la silhouette pouvait faire penser a des fantômes.
La forêt était calme, aucune chasse en ce moment, les animaux semblaient calmes. Ils se réfugiaient camouflés avec leurs fourures teinds en blancs, prêt a surgir si au grand malheur un pensionnaire venait a s'égarer dans ce beau paysage blanc.

Il était nuit et c'est la lune qui nous éclairait, filtré dans un rayon bleu, le bleu de la nuit refletait les bleus que se sont fait les bleus qui voulaient pour la première fois manger leur propre viande... bleuté. Oui, je n'entendais rien, c'était calme, même le vent n'osait ne serais-ce que caresser une feuille. Je me reveillai doucement.

Enfin, réveiller est un bien grand mot, car on ne dort pas, on se déconnecte. La mort nous a arraché nos rêves et nos chauchemar, nous ne pouvons plus que le faire éveillé, mais dormir... On se déconnecte oui, on ferme les yeux et on essaye de penser a rien en essayer de ne pas penser au fait qu'il ne faut pas penser, juste, ne plus penser. On est allongé éveillé les yeux fermé et on ne pense a rien, on simule un sommeil mais on ne dort pas. Si on est doué on peut réussi a ne plus rien entendre, ou en tout cas, de ne plus y faire attention. On veut se sentir vraiment mort dans notre fausse-mort, c'est ce qui nous approche le plus du sommeil, on s'allonge, on ferme les yeux, et on n'entend plus rien, on ne voit plus rien, on ne sent plus rien, on ne fait plus rien. On est juste enfermés. On es déconnecté jusqu'à ce qu'on se rallume. Ça n'apporte rien de faire ça, on a plus besoin de sommeil, on est plus fatigué, toujours en forme, ça sert juste a passer le temps. Les journées sont longues quad on est fantôme. On peut s'occuper de la forêt la nuit c'est sûr. On peut rencontrer des pensionnaires le jour c'est sûr. Mais ça ne couvre pas 24H. Alors on cherche a s'occuper et comme on sait pas quoi faire. On se déconnecte jusqu'à ce que quelque chose vienne nous déranger. Pour peut être trouver quelque chose a faire.

Mais cette fois, la forêt était calme, qu'est-ce qui avait interrompu ma déconnexion? La forêt était calme. Qu'elle idée avait traversé mon esprit? Qu'est-ce qui m'avait dérangé.
Je m'étais levé puis je marchai, pour faire le tour de la forêt, voir les animaux dormir ou guetter leurs gibiers. Je guettai moi aussi, pour voir s'il n'y avait pas traces de pas trahissant la présence d'un vagabond, pour le prévenir que OUI, la chasse et ouverte et OUI s'il reste il va surement mourir. Mais rien, vraiment rien, le calme absolu, plus rien. Je m'arrêtai pour essayer de capter ne serais-ce qu'un son, pôur être sur que je n'étais pas... mort? Non ça ne va pas, et je ne peux pas non plus dire que je m'arrêtai pour être sur que je n'étais pas en train de rêver. Mais par je ne sais quel raison, j'avais besoin d'entendre un son. Et d'un coup, une voix sorti de nul part vint se perdre au niveau de mes capteurs auditifs.

D'une voix calme et grave elle murmura pendant une bonne partie de la nuit la même phrase, encore et toujours la même phrase. D'un ton lent j'ai senti l'odeur de cette répétition. C'était:


-''Je voudrais partir loin d'ici.

Mais d'où sortais cette fois. Ce n'était qu'une idée qui passait, mais que j'ai suivis. Elle me menait où elle voulait, je la suivai par envie de découvrir qui c'était. Je courai presque pour me diriger vers elle. Et j'arrivai finalement a lieu voulu, a la lisièdre de la forêt, face au lac. Enfin.

Mais je ne la voyais toujours pas, j'étais arrêté par mon champ de force. Du bout des doigts je le touchai. Dès lors, la voix s'arrêta, le calme était revenu, je m'assis.
C'est la barrière qui bloquait l'idée, j'étais opréssé par cette forêt... j'en avais, marre. D'un coup, rien qu'à cette dernière pensée la voix revint, et dit d'un ton plus puissant et beaucoup plus rapide:


-''Allez, viens, on pousse, on pousse, jusqu'à ce que ça coule tout au bout de nos doigts, on poussera de toutes nos forces pour pouvoir crier que de Gravesse... ON DEPASSE!


Je posai lentement mes mains sur la paroi, elles glissèrent tout le long jusqu'à pendre dans le vide... Et d'un coup! Un éclair tombe et mes mains retournent en arrière et pousse l'invisible et l'inconnu. C'était désormais tout mon corps qui poussait le champ de force

-''Allez! C'est dans ta tête, c'est dans tes bras, poussent avec tout le poids de tes bois! Met les mains sur les miennes et broie les toi jusqu'à rien car de toute façon tu fera plus rien de tes dix doigts. Y a beaucoup plus que ce que tu vois qui pourrait arriver, mais pour ça faut que tu regardes vers là. Il te reste plus qu'à crier que ça te blesse, y a rien de plus? Ça j'y crois pas, c'est l'avenir qui se bloque derrière ça. Alors creuse de tout ton être car c'est le vide qui creuse vers toi!

Cette voix stridente, gueulant d'un rythme endiablé me contrôlait totalement. Ce n'était plus seulement moi qui poussait, mais tout la forêt. Toutes les racines et branches se collaient sur la paroi et poussaient de tout leur être. Je l'avais écouté je poussais de tout mes bois.
Drôle de spectacle qui s'offrait là, une forêt me recouvrait et s'emmêlait pour pousser le rien. Toute mes forces, toute la forêt était maintenant sur cette paroi. Oserai-je dire que j'ai entendu un signe de craquement? Ce bruit me fit reculer pour me lancer de tout mon moi sur le rien.

...

Je me réveillai, et il était toujours nuit.
J'étais devant la paroi invisible, pouvant toujours apercevoir le lac. Combien de temps avais-je dormi? J'avais vraiment dormi? La forêt était redevenu normal, les animaux étaient toujours cachés et la tranquillité était revenu... Que c'était-il passé? J'avais totalement perdu connaissance, le choc avait du être trop fort et mes capacités brouillards-plasmiques-reconstructrices avaient du avoir du mal a retrouver ma tête dans une fumée opaque.

Je me relevai, je n'avais toujours aucune notion du temps, comme toujours, il était juste nuit et j'étais toujours fantôme. Mais cette fois-ci il y avait quelqu'un prêt de moi.
Regardant le lac de la forêt elle semblait absorbé par je ne sais quoi. Je m'approchai d'elle et ne me remarqua même pas, absorbé par la vision de l'eau, je me plaçai derrière.
Elle était petite, et l'on pouvait apercevoir un carnaval de chaleur par la couleur de ses cheveux, la neige pourrait-elle recouvrir sa tête sans fondre? Elle portait des habits noirs, elle contrastait dans ce pays de neige.

D'un coup elle venait de revenir parmi nous. Toujours derrière elle, elle ne me voyait pas.


-''Vous êtes nouvelle? Je ne vous ai jamais vu ici, je n'ai jamais entendu parlé de vous, et vous êtes ici au beau milieu de la nuit. Oui vous êtes nouvelle. Sachez qu'ici vous êtes chez moi, cette forêt m'appartient, ici c'est chez moi. Parce qu'ici l' infiniment grand, on déteste. Ici l'extérieur il n'est pas recommandé de trainer la nuit, surtout l'hiver. Voyez-vous, ces bosses ne sont qu'animaux qui n'attendent que vous pour se nourrir, et si jamais ils vous attrapent, vous mourrez. Restez loin d'eux durant l'hiver, l'hiver c'est une saison rude et vous semblez trop prude.
Je peux lire dans l'air qui coule de vos yeux, je peux vous connaître sans pouvoir vous reconnaître.
Méfiez-vous, ici vous n'êtes pas en vacance, la vie y sera dur et vous ne pourrez jamais en partir. Méfiez-vous.
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Quand la neige éclatante trouble les esprits... [PV Yuko] _
MessageSujet: Re: Quand la neige éclatante trouble les esprits... [PV Yuko]   Quand la neige éclatante trouble les esprits... [PV Yuko] Icon_minitimeSam 30 Jan 2010 - 10:52

Quelque chose qui vous espionne en secret, qui vous regarde alors que vous ne pouvez le voir. Cette sensation de fils d’araignée qui se déposent sur votre nuque, et vous ne pouvez que réprimer à grand peine les frissons qui vous traversent. Bien sûr c’est déjà arrivé à tout le monde, dans le bus, le métro, ou même dans la rue. Mais pas à ce point. A ce point qui vous oppresse et vous fait dire que quelque chose de grave va se passer. Comme une sensation de pouvoir sentir le futur sans vraiment le voir.

Angella serra son sabre un peu plus fort. L’oiseau posé sur son épaule s’envola soudain, pour aller se poser en haut d’un grand sapin, alors que s’élevait une voix un peu froide, un peu distante, assez posée :

- Vous êtes nouvelle ?

Angella fit volte-face brandissant son sabre encore emballé dans une bande de tissu. Si on lui voulait du mal elle saurait se défendre. Mais avant qu’elle n’ait pu faire quoi que ce soit d’autre, son interlocuteur continua :

- Je ne vous ai jamais vu ici, je n'ai jamais entendu parler de vous, et vous êtes ici au beau milieu de la nuit. Oui vous êtes nouvelle. Sachez qu'ici vous êtes chez moi, cette forêt m'appartient, ici c'est chez moi. Parce qu'ici l’infiniment grand, on déteste. Ici l'extérieur il n'est pas recommandé de trainer la nuit, surtout l'hiver. Voyez-vous, ces bosses ne sont qu'animaux qui n'attendent que vous pour se nourrir, et si jamais ils vous attrapent, vous mourrez. Restez loin d'eux durant l'hiver, l'hiver c'est une saison rude et vous semblez trop prude.
Je peux lire dans l'air qui coule de vos yeux, je peux vous connaître sans pouvoir vous reconnaître.
Méfiez-vous, ici vous n'êtes pas en vacances, la vie y sera dure et vous ne pourrez jamais en partir. Méfiez-vous.

Au fur et à mesure de ses paroles, le sabre d’Angella se baissait vers le sol. Elle prenait le temps de détailler le garçon qui lui parlait, enregistrant ses paroles sans vraiment y faire attention. Elle en comprenait le sens, l’idée principale, mais les mots ne restaient pas dans son esprit. Elle s’attachait beaucoup plus au physique de cette étrange personne qu’elle avait déjà vu. Sa main droite monta automatiquement à ses lèvres, peut-être pour éviter de pousser une exclamation qui aurait été déplacée. Ses cheveux étaient bleus, sa peau était pâle…

C’était – bel – et – bien –le – garçon – de – son – rêve.

Elle se répéta cette phrase mentalement plusieurs fois, pour en comprendre l’entière signification. Rêve prémonitoire ? Quoi qu’il en fut, elle ne pouvait s’empêcher de le trouver effroyablement attirant, lui, ses cheveux givrés, ses paroles désuètes et charmantes… Quelque chose d’inhabituel et de fantastique semblait se produire lorsqu’elle le regardait. Elle comprit vite qu’il n’était pas comme les autres. Il avait quelque chose dans son attitude qui faisait qu’il se savait différent. C’était le fameux gardien de la forêt. Elle avait émit l’idée de le chercher, mais c’était lui qui était venu.

Elle-même n’avait que faire de fuir devant le danger, au contraire, il l’attirait. Un besoin irrésistible d’aller plus loin, de chercher la limite… Jamais elle ne tournerait le dos pour fuir. Elle était fière et pas froussarde. Elle avait un besoin puissant d’adrénaline, et plus elle avait peur, mieux elle se sentait. Le cercle vicieux dans cette histoire était qu’elle avait de moins en moins facilement peur. N’importe qui à sa place serait parti en courant en croyant voir la forêt à travers la peau translucide du garçon. N’importe qui aurait fait demi-tour à ses paroles menaçantes. Mais elle au contraire s’approchait de plus en plus du gardien. Comme si une force la poussait à agir, à se déplacer, avec ou contre son gré.

Angella n’avait pas l’habitude de se faire marcher sur les pieds, elle s’élevait toujours au niveau de ses interlocuteur lorsqu’il était plus impressionnant que le sien à son gout. Il la vouvoyait, soit, elle ferait de même. Elle n’avait pas l’habitude de parler un bon français*, et cela faisait d’ailleurs longtemps qu’elle n’avait plus entendu cette langue qui restait sa préférée parmi les trois qu’elle parlait couramment. Mais elle relèverait ce défit qu’elle considérait comme personnel. Il était presque certain que ce garçon devait parler ainsi habituellement, mais elle n’en avait cure. Fantôme ou non, consciemment ou non, il l’avait défié, et elle ne se défilerait pas.

Angella planta son sabre dans la neige avec un bruit sourd et étouffé, à la fois craquant et glacé, effet du métal enrobé de tissu dans la poudreuse. Elle fixa son interlocuteur dans les yeux. Des yeux d’un bleu profond. Elle attendit quelques instants, juste assez longtemps pour que l’effet de son coup dans la neige se fasse ressentir. Elle y avait mis tout son mépris pour les peurs futiles des autres. A qui a peur des araignées, un tel ne peut plus bouger en voyant une goutte de sang, une autre aura peur des fantômes. A ce moment même elle sentait l’adrénaline monter dans son sang, pulser à ses poignets. Ce frisson tellement agréable qui la parcourait de part en part, et qui lui faisait faire des choses improbables. Qui la poussait à aller toujours plus loin pour le retrouver, comme une drogue.

Elle approcha son visage de celui du fantôme gardien de la forêt, mais se garda bien d’essayer de le traverser. Même si elle mourrait d’envie de savoir si les fantômes étaient réellement impalpables. Et si ce soit disant fantôme en était un, ou simplement une illumination de son esprit meurtri et engourdi par le froid. Elle garderait cette montée en puissance pour plus tard. Juste le temps de lui montrer qu’elle n’avait pas peur, pas peur d’avoir mal, pas peur de mourir, qu’elle était effrontée et recherchait le danger.

- Je n’ai pas peur de cette forêt pas plus que de vous. J’aime la nature et je ne supporte pas l’enfermement, ah ça non ! Jamais vous me f’rez rentrer à l’intérieur de ce maudit bâtiment, simplement parce que des bestioles risqueraient se servir de moi comme repas.

Elle ouvrit les bras en croix, dans une vision christique adressée à tous les habitants de cette forêt, et en particulier au gardien.

- Ils ne me dévoreront pas simplement parce que je ne suis pas une proie. Je n’en ai pas l’attitude, et je ne fais pas ces erreurs de débutants qui ne font que fuir en courant un danger qu’ils n’évaluent pas à sa juste valeur. Et puis je suis sûre que la créature la plus effrayante, et par là même fascinante, dans cette forêt c’est vous.

Elle arrivait enfin à l’aboutissement de son petit monologue. A l’aboutissement de son envie primaire : toucher le fantôme, voir si elle pouvait le traverser. Elle leva sa main, doucement, lentement, toucher sa peau pâle, passer ses doigts à travers. Elle n’avait jamais vu de fantôme, n’en avait jamais touché. Qu’est ce que ça ferait comme sensation ? Ce serait froid ? Chaud ? De l’eau ? De l’air ? Ou peut-être même une sensation de verre…

Une fois de plus l’hypothèse du rêve passa devant ses yeux, et une fois de plus, elle décida que quoi qu’il en fut, elle vivrait ces instants jusqu’au bout, sans se priver. De toute façon, qu’est-ce qui l’attendait dans sa vie d’avant ? Elle pourrait tout aussi bien dormir éternellement et mourir de froid. L’expression de son visage changeait de seconde en seconde, passant de la fierté à l’interrogation. Peut-être que c’était ça la mort ? Vivre une autre vie, ailleurs, sans avoir conscience du temps qui passe, modifiant la perception de la réalité de gré de ses envies et de celle des autres morts.

Si sa réflexion lui avait semblé durer des heures il ne s’était écoulé que quelques secondes en réalité. Elle stoppa son mouvement au moment où le bout de ses doigts allait rentrer en contact avec la peau du gardien. Elle ouvrit la bouche lentement comme hésitant à poser cette question qui tournoyait dans son esprit depuis peu :

- Dites, comment sait-on qu’on est mort ?

Et sans attendre la réponse elle termina son mouvement, sentant comme une pulsion plus forte que les autres dans son cœur à l’idée que le gardien finisse par se dérober à son mouvement, disparaitre, se téléporter, fuir, l’empêcher de connaître cette sensation nouvelle. C’était probablement ce qu’il ferait, mais elle n’avait rien à perdre à le tenter…

*[HJ : j’ai cru comprendre qu’au pensionnat on entendait les autres parler sa langue maternelle]
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