Annabelle sortit de son lit. Elle avait définitivement choisi de se changer et était à présent à peu pprès présentable : une tunique noire (pour changer), avec un ceinture marron et des bottes qui lui arrivaient au-dessus des genoux. Oui, je sais que vous trouvez bizarre de dormir avec ses habits et ses chaussures mais bon... Elle dort sans couverture et elle prend sa douche le soir. Quand elle oublit pas, bien sûr.
Depuis qu'elle avait rencontrer Mahaut et sa chute dans les escaliers, elle avait considérablement changé. Tout d'abord, elle avait changé de fringue. Avouez que c'est tout de même un exploit considérable ! Ensuite, elle s'était remise à manger à des heures proches (étant donné qu'elle était toujours aussi faible), elle dormait quasiement seize heures par jour etc... Mais surtout, elle avait cessé de se mutiler. Extraordinaire, non ? De plus, elle commençait à abandonner ses rituels à la con. Cela, c'était le top du top.
L'adolescente se frotta les yeux. Elle entra dans la salle de bain, se rinça le visage et se regarda dans le miroir. Son reflet la fixa, lui renvoyant l'image d'une jeune fille à la peau de cristal et aux cheveux ainsi qu'aux yeux sombres. Franchement, elle n'était pas belle. Les égratignures sur ses joues, son petit nez, le coin de ses lèvres constamment tourné vers le bas, son menton arrogant... Son front étroit... ne jouaient pas en sa faveur.
Rageuse de se trouver laide à ce point, Annabelle attrapa sa brosse à cheveux et entreprit de se les coiffer. Ce ne fut pas la partie la plus plaisante et la plus simple de la matinée mais bon... On faisait avec. Elle natta ses cheveux en une grosse tresse simple qui lui retombait sur l'épaule, se maquilla légèrement les yeux, mit ses boucles d'oreilles et replaça sa croix. Après un instant d'hésitation devant son bijou, elle finit par détourner les yeux et entrer dans sa chambre. Lune était là. Anna sursauta.
" Tu m'as fait peur, tu n'aurais pas pu être plus discrète, je croyais que j'étais seule ! "
A-t-elle déclaré en regardant par la fenêtre.

C'était une journée comme les autres. Le soleil était haut dans un ciel très clair, souvent caché derrière de nombreux nuages de cotons. Vue la position de l'astre du jour, il ne devait pas être loin de midi.
" J'ai été trop discrète, au contraire " Fit la jeune louve en se levant et en sautant sur le lit. Annabelle la fusilla du regard, mais le lycanthrope resta neutre. Elle trouvait cela frustrant, de se faire rembarrer par son Aea. Elle aurait bienvoulu la donner à quelqu'un, ce serait tellement mieux pour tout le monde...
" Pense plus bas, Annabelle, je suis sûr que toute la France t'a entendu " Ricana-t-elle.
Anna grinça des dents et lui tourna le dos. Elle détestait qu'on l'appelle par son véritable prénom, elle préférait de loin son surnom.
" Relax ma grande, je plaisante... Tu vas où, comme ça ? "
Annabelle lui avait tourné le dos. Elle la salua et lui répondit en sortant de la chambre.


" Il n'y a pas trop de soleil, je sors "

Lune grogna. La louve savait que son amie ne pouvait pas marcher. D'ailleurs, juste à ce moment, la jeune gothique trébucha contre le mur. En secouant la tête, son Aea se porta à son secours et l'aida à se relever. Anna lui lança un vague sourire.
" Essaye de me dire que tu n'auras pas besoin de mon aide " Soupira Lune en s'asseyant à ses côtés. Vaincu, Annabelle lui tira la langue et avança tant bien que mal dans le couloir.

Elle était dehors depuis moins de dix minutes lorsqu'elle arriva à la forêt en compagnie, comme d'habitude, de Lune. Le bois était sombre, peu accueillant, mais Anna, entra, la tête baissée. Le temps avait légèrement changé, les nuages étaient devenus gris. La pluie ne devrait pas tarder. Les deux filles marchèrent pendant une centaine de mètres environ avant la troisième pause d'Annabelle.


" Allez ma grande, va te promener, promis, je ne bouge pas "

Lune renifla et se glissa parmi les broussailles.

Impossible de résister à la tentation. Le soleil s'était voilé, et j'avais besoin de sortir un peu. Je presse un peu le pas et arrive bientôt à l'extérieur. La pelouse n'est pas envahie par les mauvaises herbes, à mon grand étonnement. On peut même distinguer, des fleurs, qui apportent des touches de couleurs à un paysage qui se grise. Le meilleur endroit pour jouer aux cartes, c'est au pied d'un grand arbre. Je me dirige donc vers ce qui semble être la forêt. Je ne suis pas encore à la lisière quand j'entends un bruissement de feuilles, à ma gauche.
Je me retourne vivement et cherche la bête des yeux. C'est un chat qui sort du buisson, avec une démarche nonchalante. Je me rassainit. Tiens, il y a même des animaux ici.
"Salut" me lance le chat. Je corrige, des animaux qui parlent. Le chat, à la fourrure gris clair, prend son temps et viens jusqu'à mes pieds et me regarde, l'arrière-train posé sur le sol.
"Euuh... salut ?" je lance, peu convaincu.
"Tu permets ?" Me répond-t-il avant de faire un bond que je n'aurais cru possible pour atteindre mon épaule. Evidemment, je suis surpris et m'agite.
"Eh ! Tu me fais quoi là ?"
"Tu aimais bien, quand tu étais jeune, que je me mette sur tes épaules, Lewinn."
Je m'arrête de gigoter. Lui, il se lèche tranquillement la patte.
"Le chat qui me regardait jouer aux cartes ?"
"Jeko, pour être précis".
"Alors c'est toi, mon Alter ego astral ?"
"Ca doit être ça. Bon, tu avances ? J'ai la flemme de marcher moi-même."
C'était étrange d'avoir un chat fixé sur ses épaules. C'est les perroquets qui font ça, normalement non ? Etrange, mais pas désagréable, et je m'habitue vite à sa présence. Nous entrons donc dans la forêt touffue et un peu sombre.
"Diriges-toi un peu plus vers l'Est"
"Mais, si je ne vais pas tout droit, j'aurais du mal à retrouver mon chemin."
"Je suis là, on ne se perdra pas."
Je soupire et suis ses désirs. Je fais attention à ne pas trébucher, à la vue des nombreuses racines sinueuses qui dominent le sol. Apparemment, je ne fais pas assez attention, puisque je trébuche au moins 2 fois en quelques minutes, ce qui oblige Jeko a marcher à côté de moi. Ca fait déjà quelques longues minutes que nous marchons, et je n'ai déjà plus de mal à éviter les chutes. Je ne suis certes pas aussi gracieux que Jeko, qui a l'air de se promener tout à fait normalement, mais je me débrouille. Soudain, le chat gris se faufile entre les buissons. Je l'appelle, et comme il ne revient pas, je suis obligé de me jeter les bras repliés devant le visage dans les buissons pour passer au travers. Ouf, cet abruti de chat ne s'est pas barré. J'écarquille les yeux, il s'est assit devant une fille qui a l'air de se reposer sur une pierre.

"Ah, euuh, Salut. Je te présente Jeko, c'est mon alter ego astral." J'explique en me passant une main sur le crâne pour retirer les feuilles accrochées à mes cheveux.
"Et moi, je m'appelle Lewinn, je suis arrivé aujourd'hui dans ce pensionnat." Je l'observe un peu et remarque ses nombreuses blessures, j'ajoute donc un timide "Tu vas bien ?"

Cette fille semble étrange. Non, elle est étrange. Tout d'abord, sa main posée sur des épines. A moins que cet endroit bizarroïde renferme des épines qui ne piqueraient pas -ce qui est stupide- elle doit être maso.
Puis ces nombreux bleus et blessures. Ca confirme un peu ma théorie. Et ce ton sarcastique; bon ma question était peut être un peu conne, mais bon. Pendant que je m'interroge, Jeko continuant de se lover près de cette Anna. Elle ne doit pas être méchante puisqu'elle caresse un gentil matou ?
En tout cas, j'espère ne pas lui ressembler dans deux mois. Qu'est-ce qui a bien pu lui arriver ? Puis elle me demande si j'ai des questions. Des questions à lui poser...?

"Ben, oui, j'en ai quelques unes. Déjà, est-ce que le mot sur le panneau est vrai, je veux dire, la forêt est dangereuse ? Parce que à la base, je voulais juste venir jouer aux cartes ici.
Et puis aussi, comment tu t'es fait toutes ces blessures, sans vouloir paraître indiscret. Le pensionnat commence un peu à ma faire flipper là."
A peine ma phrase finie, Jeko se redresse brutalement et scrute les feuillages. "Jeko ?" Quelques secondes plus tard un bruissement de feuille se fait entendre. Toute mon attention se porte donc de Anna vers ce feuillage. Le même son, encore une fois, plus proche. Je prie pour que ça ne soit pas un ennemi, car de une, je ne sais pas me battre, et de deux, Anna est blessée et pas en état de se battre, ni de courir je suppose. Peut-être que Jeko est un kung-fu-cat, mais j'en doute fort.
"Tu as une idée de ce que c'est?" Je demande, sans détourner les yeux des arbres, et sans non plus faire attention à cacher ma peur.

Voilà, maintenant, le pensionnat me fait vraiment flipper.

[HRP]Et voilà, j'ai pensé que ça pourrait être un petit ennemi, qui me permettrait de découvrir un peu mon pouvoir, mais tu peux aussi choisir de dire que c'est Lune. En tout cas, je m'en vais, et je rentre Dimanche, bon RP :p[/HRP]

[HRP]Un combat facile, hein 8D[HRP]

Je ne comprends pas vraiment la phrase qu'elle me dit. Je suis trop absorbé par ce buisson, enfin, pas le buisson en lui-même, hein. Juste parce que c'est dans la direction de ce buisson que je fixe mes yeux dessus. On se comprend. Je sursaute : Jeko avait bondi et s'était accroché à mon épaule, et approche sa tête de mon oreille.
"Sors tes cartes." me chuchote-t-il. J'obéis, non pas que je me soumette à ce chat, mais plutôt que je lui fais confiance. En fait, je ne réfléchis même pas, et sors mes cartes avec un peu de difficulté. Je regarde Anna, qui, bizarrement, à les yeux fermés et les mains jointes. Elle prie ? Moi aussi, j'aimerais bien, mais je ne crois pas en Dieu. Elle ouvre les yeux sombres et désigna le buisson. Quelque chose allait-t-il en sortir ? Comment peut-elle en être sûr ? Elle lit l'avenir. Beaucoup trop de questions se bouscule, alors que je vois une bête puissante sortir tranquillement des feuillages. Un puma, menaçant. Je recule de quelques pas, très lentement.
Bon, la forêt est dangereuse. J'aimerais savoir si d'autres endroits du pensionnat le sont aussi, mais je doute d'avoir la chance de le savoir un jour. Les poils de Jeko s'hérissent.


Ton Dieu... tu peux pas me le prêter un peu ? Je crois que je vais en avoir besoin...
En tout cas, le puma continue de s'avancer, me fixant, moi et Anna, à tour de rôle.
"Balance-lui une carte. Plusieurs, même." continue Jeko.
Une carte ? Il veut que je fasse une partie avec le puma ou quoi ? Pendant que je reste là, incrédule, il m'engueule -tout en chuchotant, pour ne pas attirer l'attention de la bête qui nous fais fasse-
"Tu veux mourrir?!. Dépêche-toi, bon sang ! T'as un pouvoir, utilise-le !"
Un pouvoir, moi ? Tant pis, j'écoute ce chat encore une fois (peut-être la dernière, même ?)
Je profite du fait qu'il fixe Anna pour me bouger. A peine ai-je la main levée -qui tient un simple 10 de carreau- que le puma montre les crocs et me balance un regard plus qu'assassin. Trop tard.
Je balance ma carte de toutes mes forces, avec le "Yaahaaa !!" qui va avec. Tant pis si j'ai l'air con.

Bizarrement, la carte part vachement vite. Tellement vite que j'écarquille les yeux quand je vois le sang jaillir de la plaie que la carte lui a infligée à la jambe. Le puma rugit en regardant sa plaie. "Encore !" m'encourage Jeko. Je tire rapidement deux autres cartes du paquet, sans prendre la peine de les regarder, et les balance dans un mouvement circulaire vers la bête. Une seule carte parvient à toucher sa cible, au museau, pour être précis. Nouveau rugissement. Lorsqu'il me voit faire un nouveau mouvement pour lui lancer une troisième salve de cartes, il commence à tourner autour de moi. Il guette le meilleur moment pour m'attaquer et me tuer en un seul coup... Je le fixe et il me fixe. Si je détourne mon regard, il en profitera pour me bondir dessus... Je ne sais pas ce que fait Anna, j'espère qu'elle pourra me venir en aide, bien qu'elle n'ait pas l'air en état. Courrir ? Face à un puma, peu de chance de gagner.

Je suis tendu. Bon, qui ne le serais pas face à un puma qui a l'air d'avoir très faim ? J'ai l'impression que tous mes nerfs sont tendus (c'est peut-être le cas ?), et mes muscles travaillent alors que je suis immobile. Je n'ose pas regarder Anna qui gigote, mais je la bénit quand je vois le caillou qu'elle lance atteindre sa cible. Parfait, c'est la diversion qu'il me fallait. Sauf que maintenant, c'est Anna qui est en danger, vu que l'attention du fauve s'est retournée vers elle.
Juste au moment où je veux lancer mes cartes, Jeko intervient.
"Réfléchis, ce n'est pas avec 3 entailles de plus que tu vas le faire fuir, tu vas seulement l'énerver d'avantage. Et puis tes lancers sont trop prévisibles. Sois créatif !"
Facile à dire. Je jette un oeil à Anna, qui essaye de ramper, tant bien que mal. J'ai peu de temps. Je tend la main vers mes cartes plantées dans le sol et j'essaye de les bouger à distance. Seule une s'agite, je ne sais pas trop pourquoi les autres ne suivent pas, mais tant pis. Je parviens à la faire léviter à quelques centimètres du sol, et effectue un ample mouvement -qui attire l'attention du fauve- pour diriger la carte sur lui. Elle l'atteint à l'arrière train, il se retourne brusquement, j'en profite pour balancer les cartes que j'ai en main et je retire aussitôt d'autres cartes du paquet. Je veux les faire léviter mais elle s'écrasent pas terre. J'en tire vite une autre, car le fauve est prêt à bondir, Valet de trèfle, ma carte préférée, cette fois, elle m'obéit parfaitement quand je la fais léviter autour du museau de la bête. Ne sachant trop quoi faire, la bête suit des yeux le ♣V♣ (Valet de trèfle). Je m'amuse encore un moment puis lève la main vers le ciel, et la redescend après 2 secondes, ce qui a pour effet de faire lever la carte en l'air, puis de la faire descendre de manière fulgurante sur la tête du fauve. Par chance, c'est l'oeil qui est touché, et la bête émet un rugissement qui ressemble de près à un miaulement. Le puma se roule par terre de douleur.

Je trouve le moment opportun pour fuir, je me tourne donc vers Anna et lui lance, tout essoufflé :
"Tu peux courir ? Ou peut-être marcher ?"

Je crois comprendre un peu le fonctionnement de mon pouvoir. Je peux balancer les cartes rapidement sans même me demander lesquelles ce sont. Par contre, pour devoir les contrôler à ma guise, je dois les connaitre. Enfin, c'est ce que j'en déduis.

Lewinn savait quoi faire. Tant mieux, maintenant, elle n'avait qu'à fuir. Si elle pouvait encore fuir. Elle resta un moment comme envoûtée par ces cartes tournoyantes, mais elle se reprit vite. Annabelle se leva difficilement -mais se leva quand même, hein !- et recula jusqu'à un acacia. Elle regarda autour de la clairière, cherchant en vain sa louve. Puis une carte se planta dans l'oeil du puma. La jeune femme afficha toujours son visage neutre, mais se sentait légèrement dégoûtée. C'était dégoulinant de sang... Hum, appétissant.
Le garçon vint la rejoindre. Si elle savait courir ? Heu non, pas du tout. Mais oui, elle pouvait marcher. Par contre, ça ne suffira sûrment pas. La jeune fille afficha un sourire tendu et opina du chef.


" J'en serais capable, j'espère juste que les autres ne rappliqueront pas... "

Elle ne devait pas stresser, sinon elle ne risquait pas de s'en sortir. Car, comme ses jambes sont mals oxygénés à cause de sa maigreur alarmante, le sang ne passait pas aussi bien que dans ceux d'une personne normal. Si elle paniquait, elle tomberait, c'était inévitable. Mais si elle se contrôlait, elle pourrait soortir de cette fichue forêt en deux minutes. Allez, c'est partie, autant s'y mettre tout de suite.
Anna se mit donc à marcher. Elle aimait bien ce garçon, finalement, elle le trouvait sympa et le fait qu'ils s'étaient protégés mutuellement les avaient légèrement rapproché. Elle lui prit la main, puis le poussa faiblement en avant.


" Laisse-moi toute seule, je saurais me débrouiller ! "
S'eclama-t-elle en lui lançant un regard furtif."
Je ne ferais que te ralentir "

Elle se retourna calmement. Le puma continuait de se tordre de douleur. Mais ce n'était pas lui qui l'inquiétait, mais plutôt le soudain silence qui pesait sur la forêt, comme si celle-ci retenait son souffle.

[Court mais vraiment pas d'inspiration, sorry...]

[HRP] Pas de soucis pour la longeur de ton post. Après tout, mes posts ne sont pas très longs non plus, alors... x) [/HRP]

Je me fige et je sens mon sang se glacer. (Ouais, enfin, c'est une hyperbole) Les autres ? Quels autres ? D'autres fauves ? Je jette un regard à la bête hurle à la mort et détourne presque aussitôt le regard. Le puma me faisait pitié, avec sa tête ensanglantée. On ne voyait même plus son oeil -a la base d'une couleur cuivre- C'est moi qui ai fait ça. Je repense au ♣V♣ qui virevolte et j'ai encore du mal à y croire. J'étais étonné d'avoir pu mettre hors d'état de nuire une créature si puissante, mais je doutais de pouvoir faire face à plusieurs autres encore. Je reprends mes esprits en pensant au danger qui nous guette, et vois Anna qui commence à marcher. Même si elle semble plus tituber que marcher. Je m'empresse d'aller l'aider, mais elle me prend la main et me pousse vers la sortie de la forêt. La laisser seule, et puis quoi encore ? C'est grâce à elle que je suis encore en vie. Mais c'est aussi grâce à moi qu'elle est en vie. Donc on est quitte. Mais je m'en fous. Et pourtant, elle se retourne, l'air de rien. Comme si elle avait accepté de mourir pour me sauver. Car après tout, que pourrait-t-elle faire seule si de nouveaux ennemis rappliquent ? Je secoue la tête.
"Pas question de te laisser seule. Sois je reste, sois on part tout les deux. Et vu que j'ai pas tellement envie de m'éterniser ici, surtout si tu affirme que d'autres vont arriver, je propose la fuite." Tout en parlant, je prépare quelques cartes au cas où, que je glisse dans ma poche, de façon à pouvoir y accéder rapidement et aisément. Je n'attends pas qu'elle se retourne pour glisser une main dans son dos et en dessous de ses genoux pour pouvoir la porter convenablement. "Désolé, je ne vois pas d'autres solutions." Tant pis si elle proteste, moi, je ne tiens pas à crever, surtout le jour de mon arrivée. Mais ce qui m'aurait le plus gêné, c'est d'avoir sa mort sur la conscience. N'ayant jamais fais ça auparavant, je m'attendais à un poids bien plus lourd que celui qui pèse sur mes maigres bras. Je remarque avec un certain effroi la maigreur d'Anna. Mais n'ayant pas le temps de tergiverser, je demande à Jeko d'ouvrir la marche pour nous guider sur le chemin le plus rapide et surtout, le moins casse-gueule à prendre. Il bondit habilement de mon épaule et nous précède. Je commence à suivre le chat, plus inquiet que jamais. Ça me gêne de laisser cette pauvre bête -que je n'aurais pas qualifiée de 'pauvre' quelques minutes auparavant- souffrir, mais si les autres sont attirés par ses plaintes, peut-être cela nous donnera-t-il un peu plus de temps pour fuir...?

Bon, au vu de la réaction d'Anna, c'était peut-être pas la meilleure solution, mais je n'en vois pas d'autre. Alors je continue d'avancer avec peine, car je ne vois pas très bien où je mets les pieds. Elle se débat de plus en plus, elle ne fait rien pour me faciliter la tâche.
Elle veut que je la lâche ? On risque de mourir en restant ici, ça, je ne sais pas si elle s'en rend bien compte. Je reste sourd à ses protestations et veux continuer à avancer, mais un hurlement m'arrête, typique, celui du loup.
Merde, après le puma, c'est au loup de se ramener, super. Son Aea est toujours là-haut ? C'est pour ça qu'elle ne voulait pas partir ? Quel con... Alors que je médit mon comportement, Anna semble paniquer et arrive à se dégager pour se réceptionner tant bien que mal sur le sol. "Attends ! Tu n'as aucune chance !" Je n'arrive pas à retenir un juron quand je la vois s'éloigner en boitant. Je jette un oeil en arrière, nous sommes plus qu'a une vingtaine de mètre de la sortie de la forêt. Jeko choisis le meilleur moment pour me lancer un :"Tu as l'air doué avec les filles." en passant devant moi, suivant la direction d'Anna. Je le regarde d'un air qui se veut méprisant, mais il n'a pas vraiment tort.

Encore une fois, je ne laisse pas le doute s'installer, et court pour rattraper Anna, qui ma déjà distancer de quelques mètres. Je manque de trébucher, mais je me rattrape à une branche et évite la chute. Arrivé au niveau d'Anna, j'écarte une branche feuillue et calque ma vitesse sur la sienne. "Au point où j'en suis...". J'hésite à lui proposer mon épaule, de peur qu'elle ne refuse et que je me retrouve comme un con, mais je le fais quand même. "Et puis, désolé pour tout à l'heure, j'ai pas réfléchi.".

Après peu, je tombe à nouveau sur le puma qui souffre toujours. Je réfléchis au meilleur moyen de l'achever sans le faire souffrir d'avantage. Je regarde une des cartes que j'avais préparé au cas où. ♦8♦. Bien, je lève la main, ce qui a pour conséquence de vérifier ma théorie : lorsque je connais la carte, je peux la manipuler à ma guise. J'ajuste la carte à la bonne hauteur, et bientôt l'air est fendu par la carte qui part vers la gorge de l'animal. Comme j'espérais, le fauve pousse rapidement son dernier soupir. En revanche, une marre de sang se forme autour du cou de l'animal, et bizarrement, je ne détourne pas les yeux. Ce spectacle navrant ne me révulse même pas. Non pas que je n'ai aucune pitié, mais c'est mon "œuvre". J'ai tué ce puma, je n'ai fais que je me défendre, mais ça ne change rien au fait que j'ai fais s'arrêter la vie d'un être vivant. Mon premier combat et ma première victoire. Fier ? Même pas. J'espère juste à ne pas devoir faire ce genre de chose souvent ici.

Ma réfléxion est interrompue par des bruissements de feuilles non loin de là. On dirait des bruits de lutte. "Tu es sûre de vouloir y aller ?", lance-je à Anna, à voix basse. Bon, je connais déjà la réponse, donc je m'avance prudemment, cartes toujours en main, vers les buissons. Mon cœur cogne contre ma poitrine.

[HRP]Désolé pour le retard, mais j'étais parti en "vacances" avec le lycée[/HRP].

Bon, je me suis pris un vent royal quand je lui ai proposé mon aide. Mais elle a fini par s'appuyer sur moi, par nécessité, surement -au vacarme toujours grandissant- mais peut-être qu'elle ne m'en veut pas tant que ça ? En revanche, elle a l'air irritée quand elle répond à ma question, et me demande si je ferais la même chose qu'elle pour Jeko. Jeko... D'un côté, c'est lui qui m'a attiré dans ce merdier, pardonnez l'expression. Mais d'un autre, c'est grâce à lui que je suis encore en vie. Et puis, j'aime les chats, ils sont solitaires, un peu comme moi. Donc je suppose que j'aurais aussi fait la même chose pour Jeko.
Nouveau bruissement. C'est Anna qui vient de passer au travers des branches. Je la suis rapidement et découvre quatre gros loups.


Ces bêtes sont au moins aussi impressionnantes que le puma. Les crocs en avant, le pelage hérissé, et les oreilles baissées, leur silhouette me fait froid dans le dos. Quatre molosses. Je m'attends à me faire déchiqueter en quelques secondes, mais quelque chose cloche. Trois loups sont tournés vers le denier. Tiens, c'est vrai que celui-ci à un pelage et une allure différente. Les autres sont d'un noir sombre et menaçant, et légèrement moins puissant, à première vue, du moins.
Non...? L' aea d'Anna ?
Je n'ai pas encore eu le temps de lever mes cartes qu'Anna à déjà balancé un bâton dans la direction des trois loups (pour faire une diversion ?). Leur attention se reporte non seulement sur le loup gris, mais aussi sur nous. On dirait qu'il va falloir que je me batte encore.
Juste comme ça, tu as un plan ? je demande à Anna. Les loups n'ont pas l'air d'humeur à me laisser parler tranquillement, alors je n'ai d'autre choix que de balancer les deux cartes qu'il me reste en main sur un des loup que me fait face. Hop, deux belles traces rougeâtres sur le flan de la bête.
Si j'ai bien compris, ton aea, c'est le loup gris ?
Comme je me souviens lesquelles (de cartes) c'était, je pense à elles et elles me reviennent en main. J'ai attiré l'attention de tout les loups sur moi. Et celui que j'ai amoché à l'air un peu furax. Je re-balance mes cartes sur ce dernier, qui les évitent et fonce dans ma direction. J'ai juste le temps de tirer une autre carte (♠D♠) et de lui balancer avant de me baisser, la peur au ventre. Ma carte l'a atteint au ventre, alors qu'il bondissait sur moi. Il s'écrase sur le sol et peine à se relever. Je tire deux autres cartes et entame à peine un mouvement qu'une patte griffue tranche mon bras. Je hurle de douleur et me recule d'un bond, en me tenant le bras qui saigne. C'est un autre loup qui est venu porter secours à son compagnon. Merde, ça fait super mal. Encore mieux, je perds l'équilibre et trébuche sur une racine avant de m'aplatir sur le sol. Bien Lewinn, maintenant, tu es une cible parfaite.

Avant de me faire bouffer, je tire d'autres cartes du paquet, malgré les protestations de mon bras blessé et les lance sur l'attaquant. Sur les cinq cartes que j'ai lancé, seulement trois on fait mouche. Mais c'est suffisant, puisque sa patte avant est blessée à deux endroits, et la troisième carte touche l'oreille. La créature s'affale et pousse des plaintes aiguës. Je me relève en m'adossant à un arbre. J'ai l'impression que mon bras va se détacher tellement j'ai mal.