|
| Auteur | Message |
---|
Invité Invité
| Sujet: Il pleut [PV Keiko] Lun 1 Sep 2008 - 21:50 | |
| Sharron courrait avec un peu de difficulté vers la grande batisse qu'elle avait appercue un peu plus tot, son gros sac a dos pesait assez lourd étant donné qu'il contenait de quoi vivre plus de 2 mois, et les sacs qu'elle portait a chaque main n'étaient pas exactement légers non plus. Les torrents de pluie avaient rendus le sol très meuble et elle sentait ses pieds s'enfoncer dans la terre a chaque pas. Elle accéléra pourtant, souhaitant éviter d'attraper un rhume. Elle se sentait un peu bete de ne pas avoir un vetement de pluie facile d'accès, évidement qu'il allait pleuvoir, elle était en Irlande. Laissant ses pensées de coté, la jeune fille prit un moment pour lever les yeux vers le manoir qui se dressait devant elle. Il était vraiment impressionnante, et était surement très beau de jour, mais la sombre couleur du ciel et la pluie lui donnaient un air de décor de film d'horreur. Elle se retourna, et se dit qu'elle pourrait contacter ses amis une fois qu'elle serait a l'abri. Elle se remit donc a avancer d'un pas décidé vers l'imposante porte d'entrée. Elle frappa a la porte plusieurs fois, sans obtenir de réponse. Décidant que si il y avait quelqu'un, celui ci ne pourrait pas lui en vouloir d'etre entrée sans demander vu le temps qu'il faisait, elle tourna la poignée et poussa la porte. Celle ci etait ouverte. Sans trop se poser de questions, Sharron entra, mais ne prit pas immédiatement le temps d'observer son entourage. Elle se retourna et regarda une dernière fois vers le ciel. Le temps n'avait pas l'air de vouloir s'arranger. Elle soupira, puis sourit en pensant a la tete que ferait le reste de sa famille quand ils apprendraient que c'était elle qui avait trouvé les champignons énergétiques en premier.
Toujours en souriant, elle ferma les yeux... ainsi que la porte.
Trempée, la jeune fille avanca encore un peu et posa ses baggages, eux aussi trempes, contre un mur, de facon a ce qu'ils ne genent pas le passage. Vu le temps qu'il lui avait fallu pour trouver ou s'abriter, la pluie avait eu amplement le temps de traverser sa veste qu'elle enleva et posa près de ses sacs. Elle secoua rapidement son chemisier qui lui collait un peu a la peau a cause de l'humidité, avant de se passer les mains dans les cheveux, eux aussi dégoulinants d'eau de pluie, et de placer les mèches qui la genaient derrière ses oreilles.
Elle prit ensuite le temps de regarder un peu ou elle se trouvait. Le hall d'entrée était sombre, un peu poussiereux, mais absolument magnifique. Elle avait un peu de mal a voir comment la pièce était meublée, l'obscurité lui rendait cette tache difficile, mais Sharron était sure que par temps un peu plus lumineux cette salle devait etre d'une beauté a couper le souffle.
Sharron commenca a avoir un peu froid et se frotta les bras pour se réchauffer un peu. ce n'était pas très efficace. Si la porte etait ouverte, c'etait qu'il devait bien avoir quelqu'un, et ce quelqu'un, a moins d'etre dote d'une épaisse fourrure, avait forcement de quoi se rechauffer. Sharron s'approcha donc du grand escalier présent au milieu de la pièce. Puis lanca d'une voix un peu tremblotante, qui indiquait bien qu'elle avait froid:
"Youhou, désolée de vous déranger, mais y'a quelqu'un?" |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Il pleut [PV Keiko] Mar 2 Sep 2008 - 12:05 | |
| Il faisait un peu froid, pour cette saison. C'etait etrange et cela genait un peu Keiko qui se mit en quete d'une source de chaleur. Cela faisait plus d'un an qu'il etait arrive la. Malgre sa memoire un peu defaillante, il avait fini par comprendre et retenir les salles et leurs proprietes, bien qu'il reste en general dans le salon ou sa chambre. Les couloirs etaient frais et il pleuvait trop dehors, pour le moment... Keiko sourit en se dirigeant vers le salon, au rez de chaussee. Cette annee, il avait apprit pas mal de choses. Il avait beau ne pas avoir les facultes des autres, il n'etait pas non plus incapable de faire quoi que ce soit. Meme si il s'etait laisse aller apres l'evenement d'angoisse, profondement marque par les visions d'horreur qui s'etaient deroulees sous ses yeux et les actes qu'il avait perpetues envers d'autres, meme si ce n'etait que des mirages. Keiko finit par arriver au salon. Il n'avait bien sur pas oublie ce qu'il s'etait passe et la culpabilite ne s'etait pas envolee. Cependant au fur et a mesure, il avait plutot utilise cette experience pour grandir un peu. Non pas que le changement fusse evident, mais c'etait un changement quand meme, pour ceux qui le connaissaient.
Voulant ouvrir la porte de l'endroit ou il trouverait sans doute une cheminee, il entendit une voix. Oh, ca venait de l'entree? Eva lui avait dit que les gens qui criaient dans l'entree c'etait en general des gens qui venaient d'arriver et qui ne savaient pas encore pour leur pouvoir. Lui savait, meme si il trouvait que son pouvoir etait assez horrifiant. Ils ne savaient meme pas pour leur Alter Ego astral... Keiko reflechit un instant, puis siffla. Il ne savait meme pas pourquoi, mais cela apellait automatiquement cette chouette qui le suivait partout. Elle viendrait dans quelques minutes, si elle ne se cognait pas contre des portes... Mh, il ne semblait pas y avoir de personnes susceptibles d'accueillir la proprietaire de cette jolie voix, alors il se decida. Ce n'etait pas la premiere personne qu'il accueillait en tout, mais la premiere personne qu'il pourrait accueillir decemment.. La premiere personne avait du etre traumatisee a vie.
S'avancant dans le hall, Keiko regarda par l'entrebaillement de la porte ce a quoi la personne pouvait ressembler. C'etait une jeune fille... Sans doute plus jeune que lui d'ailleurs. Elle avait les cheveux blonds comme Eva, mais elle semblait moins fragile, elle etait aussi moins petite, mais elle etait tout aussi tremblante. Peut-etre etait-ce a cause de l'eau qui degoulinait le long de son visage, de ses cheveux, de ses vetements. Elle semblait avoir echappe a la pluie.. C'etait donc qu'elle venait du dehors... Il tenta de se rememorer des dernieres paroles qu'elle avait dites, finalement il sourit et lui repondit, tentant de ne pas paraitre trop... "bete".
"Euh... Bonjour?"
Il rougissait un peu a cause des choses qu'il devrait lui annoncer, mais il ne savait pas dans quel ordre s'y prendre... Le garcon se tortillait les doigts, n'osant pas trop regarder son interlocutrice. Il lui demanda pour tenter de briser un eventuel silence qui s'installerait et le generait encore plus.
"Tu... Enfin vous ne genez pas.... Je me nomme Keiko... Et t.... Vous?
Bon, encore du mal avec le protocole.... Il se demandait pourquoi elle etait venue.. Sans doute pour se proteger de la pluie. Mais surtout, ressassant ce qu'il devrait lui dire, il se demandait quelle serait sa reaction quand il lui dira.... Qu'elle ne pourra plus jamais sortir d'ici. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Il pleut [PV Keiko] Mar 2 Sep 2008 - 23:58 | |
| Ne souhaitant pas passer pour une parfaite malaprise, Sharron avait décidé de refaire un tour de la piece en attendant une reaction avant d'appeller a l'aide ou de partir a la recherche d'un habitant de la maison. En entendant des bruits de pas s'approcher de la pièce dans laquelle elle se trouvait, elle attendit un peu, histoire de savoir si elle allait se faire jeter vite fait bien fait de la batisse par un vieux pépé armé d'une carabine rouillé et d'un caniche de guerre mal entrainé, ou si au contraire elle serait accueillie avec gentillesse. Les paroles et la voix de la personne venue a sa rencontre lui permirent de deviner que son destin serait plus proche de la deuxième option qu'elle avait envisagée que la première.
Sharron se retourna et avanca vers le grand escalier en haut duquel se trouvait son interlocuteur. Avant de lui répondre elle lui lanca un coup d'oeil rapide, mais observateur. Il avait l'air un peu plus agé qu'elle, mais pas énormément, mais ce qui la surprenait le plus c'était qu'il avait l'air intimidé, elle trouvait ca marrant, ca aurait plutot du etre a elle d'etre génée ou intimidée, mais le garcon qui se tenait devant elle semblait avoir endossé le role et le comportement qu'elle aurait du avoir en tant que squateuse. Toujours tremblante a cause de la pluie, Sharron passa quelques unes de ses mèches derrière ses oreilles et afficha un sourire radieux, quoique un peu mouillé. Elle redressa son dos, tout en se frottant un peu les bras puis se mit a parler d'une voix aussi peu tremblante que possible.
"Bonjour a toi aussi Keiko, moi c'est Sharron."
Elle s'arreta un instant et rit un peu avant de reprendre son discours
"T'inquiètes, c'est pas la peine de me vouvoyer, je suis plus jeune que toi, dailleurs ce serait plutot a moi de te parler avec respect... mais bon, ca me met un peu mal a l'aise quand c'est avec des gens d'age proche du mien. Merci d'etre venu, je commencais a me demander si la maison n'était pas vide, mais c'aurait été étrange puisque le porte d'entrée est ouverte.
Enfin, j'imagine que tu es le fils ou le petit-fils du propriétaire de la maison. Désolée d'etre entrée comme ca, j'ai frappée mais j'ai pas eu de réaction. Après vu la taille de ce manoir c'est pas très étonnant, tu étais surement trop loin pour m'entendre. Si je suis venue c'est parce qu'il y a une pluie pas possible dehors, j'aimerais juste m'abriter un peu le temps que le ciel s'éclaircisse. Si je peux j'irai bien me changer et me réchauffer aussi, mais ca c'est juste si je t'embete pas trop"
Elle s'avanca un peu plus vers les escaliers, toujours souriante. Le garcon avait l'air sympa, il ne risquait pas de refuser de la laisser se réchauffer, après tout elle ne demandait pas grand chose et ne comptait squatter l'immense maison qu'un bref moment. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Il pleut [PV Keiko] Mer 3 Sep 2008 - 8:44 | |
| La fille semblait en effet avoir passe un mauvais quart d'heure sous la pluie, quand on regardait de plus pres, on aurait dit que l'eau l'imbibait et ne partirait plus jamais tant elle etait mouillee. Keiko n'aimait pas l'eau, en tous cas pas celle qui tombait du ciel, elle etait froide et faisait claquer les dents, ce n'etait pas quelque chose des plus agreables. En tous cas, la jeune fille semblait bien sympathique car elle repliqua a sa rapide presentation avec le sourire et sans sembler vraiment le juger. Sharron. Se repetant le nom de la jeune fille pour ne pas qu'il s'echappe de sa memoire, technique que lui avait conseille Eva, Keiko ecouta son interlocutrice lui dire de ne pas le vouvoyer... C'etait vrai qu'elle etait plus jeune, en tous cas physiquement, mais il se dit qu'elle devait avoir plus d'intelligence que lui. Par contre, elle commit une meprise qui gena un peu e garcon. Il n'etait pas le fils des proprietaire, vu qu'il etait une personne que ceux-ci gardaient enfermes... Quel etait leur nom, deja... Les... E? Ah non, les I. Il savait bien que c'etait un nom qui etait aussi une voyelle. Il lui demanda l'hospitalite le temps que la pluie cesse. Ce n'etait pas a lui de lui accorder et de toutes facon l'hospalite qu'offraient les I depassait toute entente. Il finit par bredouiller, ne sachant pas trop quelle attitude adopter
"Bien sur, si tu as de quoi te changer... Suiv... Suis moi."
Il prit la main de Sharron et sans autre forme de jugement, l'emmena dans les couloirs. Il pourrait peut-etre mieux lui expliquer lorsqu'elle sera seche et plus dispose. Comment expliquer quelque chose d'aussi incroyable qu'un enfermement eternel, que la presence d'un animal a ses cotes ainsi qu'un pouvoir qui serait entre ses mains? Il avait appris aupres de son amie qu'a l'exterieur ce n'etait pas comme ca et que les gens qui seraient susceptible de se faire accueillir par Keiko n'aurait peut-etre pas le tact d'acepter tout ca dans les minutes qui suivaient les revelations, comme toutes personnes normales. Keiko stoppa devant une porte et se tourna enfin vers Sharron
"Change toi ici, en attendant je vais faire du feu dans cette salle-la... Rejoignez moi apres je.. J'ai quelque chose a vous dire."
Melangeant vouvoiement et tutoiement, il s'etait neanmoins engage dans le chemin risque des revelations. Le temps qu'elle se change dans la salle d'eau qu'il lui avait montree, il pourrait cogiter sur la question. Apres avoir adresse un dernier sourire timide a Sharron, il se detourna et entra dans le salon. Un instant plus tard, la chouette entra et se posa sur l'epaule de son maitre. Bien, sa presence serait utile pour expliquer a Sharron. Maintenant, le feu. On lui avait montre comment allumer le feu, c'etait un jeune homme bizarre mais qui etait tres intelligent.... Morgan, il lui semblait. Mettre des buches, d'abord... Il s'empara de buches fraichement coupees par il ne savait qui et les placa precautionneusement dans le foyer . Ensuite il prit les allumettes qu'on laissait sur la cheminee pour allumer les feu et apres quelques essais infructueux etant donne sa maladresse, il parvint a enflammer le bois qui s'embrasa entierement quelques secondes plus tard. Un soupcon de fierte pointa dans le coeur du garcon tandis qu'une chaleur agreable enveloppait la piece. Ah, c'etait si ageable... Il choisit un fauteuil pres de l'atre, oubliant presque les desagreables moments qu'il aurait a passer par la suite, n'attendant plus que la presence de Sharron. C'est alors qu'il entendit la porte pivoter autour de ses gonds, il tourna la tete pour accueillir la jeune fille d'un sourire encourageant, l'invitant a prendre place. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Il pleut [PV Keiko] Mer 3 Sep 2008 - 19:26 | |
| "Bien sur, si tu as de quoi te changer... Suiv... Suis moi."
Suite a la réponse du jeune homme, Sharron se retourna avec vivacité et courrut vers ses affaires. Elle fouilla quelques instants avant d'émerger avec des vetements propres et un peu plus chauds que ceux qu'elle portait actuellement, ainsi qu'une serviette. Elle retourna ensuite vers Keiko et fut un peu surprise quand il lui prit la main. Venant de la part de quelqu'un qui n'avait pas l'air de savoir s'il fallait la tutoyer ou la vouvoyer, un tel geste était assez comique, mais elle préfera ne pas laisser paraitre son amusement, de peur de blesser son bienfaiteur.
Elle se laissa donc tirer le long des couloirs sans rien dire, et passa une bonne partie du trajet a observer attentivement l'étrange demeure dans laquelle elle avait atterrie par hasard. Ce qui la choquait le plus était que bien que la maison soit, de toute évidence, très vieille, elle ne respectait pas du tout le style traditionnel irlandais auquel Sharron s'était attendue. Elle n'avait rien remarqué depuis l'extérieur, a cause de son empressement a échapper a la pluie, mais depuis l'intérieur cette bizzarerie lui était flagrante. Enfin, elle etait surement en train de s'inventer des histoires pour rien, tout était possible, mais il était indéniable qu'une telle architecture n'était pas a sa place dans ce pays et cette région.
Il planait un atmosphère un peu étrange dans les sombres coulouirs, quelque chose lui faisait froid dans le dos. mais c'était surement du a ses vetements trempés... absorbée par ses pensées, Sharron ne sentit pas Keiko s'arreter et manqua de lui foncer dedans.
"Change toi ici, en attendant je vais faire du feu dans cette salle-la... Rejoignez moi apres je.. J'ai quelque chose a vous dire."
Toujours un peu la tete dans les nuages, elle ne fit pas attention a la dernière phrase du jeune homme. Après l'avoir brièvement remercié et lui avoir lancé un sourire rayonnant, elle se dépecha d'entrer dans la pièce qu'il lui avait indiqué, pressée de pouvoir se changer et se réchauffer auprès d'un bon feu.
C'était une salle de bain relativement peu décorée. Sharron s'approcha d'un lavabo placé un peu a droite de la porte par laquelle elle était entrée et fit couler un peu d'eau chaude qu'elle se passa rapidement sur le visage. qu'est ce que ca faisait du bien! En relevant la tete elle put voir son reflet dans un mirroir. La pluie et le vent l'avaient sérieusement décoiffée. Sans trop s'en préoccuper, elle prit sa serviette et se frotta vigoureusement le cuir chevelu avant de déboutoner et retirer son chemisier et son jean. Elle se passa la serviette sur les bras et les jambes, histoire de ne plus etre complètement trempée mais sachant tout de meme qu'il lui faudrait un peu de chaleur pour faire totalement disparaitre l'humidité puis enfila un pantalon en toile et un T-shirt noir a manches longues. Elle sourit une fois encore, heureuse d'etre enfin au sec pour de vrai, puis secoua rapidement la tete d'un coté vers l'autre afin de se débarasser des gouttes d'eau ayant coulé jusqu'aux pointes de ses cheveux depuis son dernier séchage. Le problème avec la technique ancestrale du chien mouillé, c'était que ca mettait de l'eau partout. Le mirroir ayant été la principale victime de ce terrible point faible, Sharron passa un coup de serviette a sa surface avant d'arranger vaguement les nombreuses mèches rebelles visibles sur sa tete. Satisfaite de son apparence, la jeune fille lanca ses vetements mouillés dans sa serviette, en fit une boule et la prit dans une main.
Elle quitta ensuite la salle de bain puis passa dans la pièce adjacente dans laquelle Keiko était sensé se trouver. En entrant dans la pièce elle fut agréablement surprise d'etre accueillie par la lumière jaune orangée de feu, mais surtout par sa chaleur. Le jeune avait réussi a faire prendre son feu en un temps record. Souhaitant lui faire un compliment elle tourna la tete vers lui et fut surprise a nouveau, cette fois par la présence d'une chouette sur son épaule. C'était assez inhabituel comme animal de compagnie. Sans trop réfléchir elle posa ses affaires sur une chaise et s'avanca jusqu'a la cheminée. Sur le point de demander a Keiko d'ou sortait son hibou et ce qu'il faisait la elle se tourna vers lui, pointa vers la bestiole et demanda cette fois ci d'une voix nettement plus assurée puisqu'elle ne tremblait plus du tout.
"Merci beaucoup pour le feu, t'es génial d'avoir réussi a le démarrer aussi vite, mais c'est qui ca, un ami a toi?"
Aprés s'etre entendue poser la question, Sharron se sentit un peu bete, sans trop savoir pourquoi. Souriant de sa propre betise, elle fixa l'animal droit dans les yeux, toujours un peu perplexe. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Il pleut [PV Keiko] Jeu 4 Sep 2008 - 7:31 | |
| Le bois etait sec et craquait dans la cheminee. Les branches que l'on coupait ou ramassait dans la foret etaient souvent seches et fragiles, c'etait etrange mais comme cela permettait d'allumer le feu plus rapidement, cela ne genait pas outre mesure les pensionnaires, encore moins Keiko qui, lui, tant que ca brulait, ne pretait aucunement attention a l'art et la maniere de bruler du bois. Il caressa la plumage de la chouette. Elle parlait, quand l'envie lui en prenait. Au moins un mythe qu'il pouvait croire, il y avait des animaux qui parlaient. Mais cette chouette, qu'il avait baptisee Vivane en souvenir d'un reve d'enfant, ne parlait que lorsqu'elle le jugeait utile, preferant montrer par les actes, et souvent violemment, ce qu'elle voulait. Il ne comptait plus les fois ou il s'etait fait etrangler lorsqu'elle tirait sur son echarpe, les fois ou elle lui picorait le crane avec son bec pointu et recourbe pour lui faire comprendre qu'elle n'etait pas d'accord avec l'une ou l'autre de ses decisions. Son enseignement etait utile, meme si il ne s'en rendait absolument pas compte, elle lui evitait beaucoup de pieges mais tout ce qu'il en tirait, c'etait que c'etait douloureux et qu'il valait mieux lui obeir pour ne pas avoir mal des heures durant... La chouette etait d'humeur guillerette et frotta sa tete contre celle de Keiko, comme pour l'encourager a dire ce qu'il avait a dire a la gentille jeune arrivante. Il la gratifia d'un regard reconnaissant, esperant qu'elle interviendrait en cas de besoin. Il ne trouvait plus ses mots lorsqu'il se trouvait en situations semblables... Et ce moment arrivait, car elle entra.
Keiko trouva tout de suite qu'elle avait.. change. Ses cheveux etaient humides mais ne degoulinaient plus, elle s'etait changee, elle avait une bien meilleure mine qu'avant ou elle ressemblait a un petit animal perdu et abandonne. Lorsqu'elle entra, elle sembla agreablement surprise de voir qu'il avait pu allumer le feu en deux ou trois minutes. En tournant son regard vers lui, elle le remercia, ce qui le fit legerement rougir, comme presque tout compliment, peu importe de qui il vienne, surtout que genial n'etait pas l'adjectif qu'on lui pretait, en general. Elle enchaina tout de suite sur la chouette qui fixait Sharron de ses grands yeux noirs. Bon, le moment etait venu, il lui semblait... D'un air un peu triste ou timide, il lui demanda
"J'vais vous raconter ce qu'il se passe ici, mais surtout... vous dites rien, vous m'ecoutez jusqu'.. jusqu'a la fin, d'accord?"
Attendant une reponse positive, il toussota. Malgre ce qu'elle disait maintenant, apres qu'elle aie entendu ce qu'il avait a lui raconter... Il ne savait pas si son comportement serait le meme et il avait un peu peur. Bien entendu, la plupart des gens n'accordaient pas beaucoup de credit a tels remords. Emily, qui l'avait accueilli, lui avait balance a la figure tout ce qu'il y avait a savoir sans aucune retenue. Il se souvenait vaguement l'avoir bien pris... Peut-etre etait-il encore plus bete qu'il ne l'etait maintenant, il y avait progres. Keiko plongea ses yeux noirs dans le regard de Sharron, et se decida a commencer.
"Bon. Je ne suis pas lie aux proprietaires, deja... Il y a beaucoup de gens, dans cet endroit. Je crois qu'on m'a dit que ca s'apelle "pensionnat". Cet endroit est par contre un peu special..."
Crispe, Keiko serrait ses doigts sur les rebords du siege. Il ne savait pas si il avait ete aussi mal a l'aise. Sans doute que si, mais il ne s'en rapellait plus, alors. Preferant ne pas faire de pauses trop longues dans son recit de peur que Sharron intervienne et qu'il perde tous ses moyens, il continua
" C'est pas ma faute, je suis enferme , depuis plus d'un an... Presque deux, en fait... Enfin, je crois... Je ne compte pas vraiment."
Ah non, il partait completement dans un delire qui n'avait rien a voir avec le sujet! Il commencait a bafouiller et a raconter vraiment n'importe quoi. C'est alors que la chouette se decida d'intervenir, s'envolant pour atterir sur la table basse face a Keiko, s'agrippant au rebord, fixant toujours son interlocutrice de ses yeux endormis.
[Je vais prendre le relais, ca vous paraitra peut-etre plus percutant...]
La voix de la chouette ressemblait, sans aucune logique avec l'anatomie de l'animal, a celle d'une femme d'age mur, assez douce et chuchotante, mais qui imposait le silence quand elle le voulait... En l'ocurrence maintenant. Keiko avait rabattu son echarpe sur le visage, honteux, tandis que la chouette parlait.
[Il est enferme depuis deux ans ici. A son arrivee, il a recu malgre lui, comme tous les "pensionnaires", un pouvoir et une projection de son esprit sous forme animale, en l'occurence moi. Si tu ne me crois pas, comment expliques-tu que je parle? Rein n'obeis a la raison ici... Tu le decouvriras bien assez vite car toi... Comme lui... Tu es pensionnaire, et tu ne pourras plus jamais sortir d'ici. Que tu le veuille ou non.] |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Il pleut [PV Keiko] Sam 6 Sep 2008 - 0:26 | |
| la jeune fille ne comprit pas vraiment pourquoi son ami ne prit pas la peine de répondre a sa question, mais Keiko ayant l'air sérieux, Sharron croisa les bras et l'écouta d'une oreille attentive. Elle eut pas mal de difficultés a comprendre, les pensées du jeune homme manquaient de sens. Son discours lui parut très désordonné, mais elle tenta tout de meme de s'accrocher et de saisir quelques informations cohérentes, sans grande résultat. Alors qu'elle avait quasiment perdu le fil de ce qu'il tentait péniblement de lui dire, la chouette qu'elle avait cessée de fixer depuis peu passa de l'épaule de son supposé maitre a la table basse placée devant lui. Son envol surprit un peu Sharron qui recula d'un pas ou deux, mais elle fut encore bien plus surprise quand elle entendit la plumeuse créature prendre la parole.
[Je vais prendre le relais, ca vous paraitra peut-etre plus percutant...]
Trop étonnée pour prendre en compte les premières paroles de l'animal, Sharron se "réveilla" pour ses phrases suivantes
[Il est enferme depuis deux ans ici. A son arrivee, il a recu malgre lui, comme tous les "pensionnaires", un pouvoir et une projection de son esprit sous forme animale, en l'occurence moi. Si tu ne me crois pas, comment expliques-tu que je parle? Rein n'obeis a la raison ici... Tu le decouvriras bien assez vite car toi... Comme lui... Tu es pensionnaire, et tu ne pourras plus jamais sortir d'ici. Que tu le veuille ou non.]
Dans un premier temps, la jeune femme ne réagit pas, elle avait du mal a enregistrer les mots de la bestiole au bec crochu et dut se répéter ses mots dans sa tete plusieurs fois avant d'en saisir le sens. "Un pouvoir", "une projection de son esprit", Sharron se serait crue dans une vieille légende d'un des nombreux pays qu'elle avait visités. Cette histoire était complètement invraisemblable, irréelle, impossible. Bien que Sharron croyait plus ou moins en un mélange de toutes les religions qu'elle avait connues, et peut etre un tout petit peu en une sorte de magie que chacun pouvait puiser en soi et en chaque chose vivante du monde, un mensonge pareil ne pouvait pas exister, ce n'était pas la peine de chercher plus loin. Un hibou qui parle non plus ce n'était pas possible. En d'autres conditions, Sharron se serait peut etre mise a rire tout simplement, puis aurait changé le sujet, croyant que tout n'était qu'une petite blague de rien du tout, il fallait etre un minimum réaliste, une telle chose n'était tout bonnement pas possible. Mais l'atmosphère étrange qui planait depuis quelle était entrée dans la grande maison... non, depuis qu'elle s'en était approchée, cette atmosphère mystérieuse, lourde, pesait sur la jeune fille et l'empéchait de garder son assurance habituelle. Son visage, sa posture, sa manière de parler, tout changea en un instant. Elle était sur la défensive, ne ressemblait plus du tout a la charmante jeune femme qu'elle était quelques minutes plus tot. Tout ceci lui faisait peur. Elle voulut confirmer que ce n'était qu'une mauvaise plaisanterie, qu'un mensonge, et se mit a déblatérer des phrases, sans trop réfléchir a ce qu'elle disait
"Tout ce que tu racontes est impossible je ne te crois pas... et puis quoi, c'est pour me faire peur que tu dis ca, tu veux que je m'en ailles... tu as du talent en tant que ventriloque en tout cas, ca c'est sur Keiko, et puis ton bestiaux est bien dompté, c'est assez incroyable, mais je trouve que la plaisanterie est poussée un peu trop loin. Des pouvoirs, une projection de l'esprit, on se croirait dans un roman fantastique... Non, je sais, tu dois faire partie du comité d'animation de la grande fete des morts qui aura lieu a Dublin a la toussaint. Je suis sure que c'est ca, tu ne fais que t'entrainer, c'est tout, rien de plus, parce que toute cette histoire de magie n'est pas possible, parce que ce serait vraiment une blague trop méchante, tu n'es pas comme ca... je suis sure que c'est impossible... c'est pas vrai, tout est faux faux"
Au cours de sa longue tirade, La jeune fille s'accroupit, se tenant les genoux dans une position foetale afin de se rassurer. Tous ces mots étaient eux aussi destinés uniquement a la rassurer, a éloigner la moindre possibilité que les paroles du hibou pourraient avoir le plus petit fragment de vérité...
Puis Sharron pensa a la seconde partie du discours de la bete, "tu ne pourras plus jamais sortir d'ici". Ses paroles résonnèrent dans la tete de la jeune fille comme dans une pièce vide. Les couleurs apparues depuis peu sur son visage grace a la douce chaleur procurée par le feu disparurent en quelques secondes, laissant place a une paleur ectoplasmique, a faire peur. Elle sentit son ventre se mettre a lui faire mal... Ce n'était pas possible. Enfermée a tout jamais, privée de ses libertés, du monde... de sa famille. Sharron se leva lentement, en se tenant le ventre, l'expression de son visage était parfaitement figée. Elle tourna lentement sa tete vers Keiko qu'elle avait cessé de regarder pour fixer le sol avec obstination quelques minutes plus tot, et parla, la voix tremblante, mais cette fois a cause de sa peur.
"C'est pas vrai hein? C'est pour rire, dis? Enfermée pour toujours, c'est un scénario de film d'horreur, un cauchemar horrible, ca peux pas etre vrai, c'est pas possible..."
Elle tourna ensuite son regard vers la porte, sans meme prendre en compte une éventuelle réaction de la part de celui auquel elle venait de s'adresser.
Puis, dans un élan proche de la folie, elle bondit, quitta l'accueillante pièce illuminée par le feu et courut a travers les couloirs aussi vite qu'elle put. Le mauvais sentiment qu'elle avait eu un peu plus tot, ce n'était pas pour rien. L'étrange atmosphère pesait sur elle, retenait ses mouvements, l'empechait de progresser vers sa libération, vers la sortie, vers la porte. Tout le manoir lui était hostile, la moindre ombre était un agresseur, le moindre bruissement était un ennemi. Terrifiée, elle ferma les yeux et se protéga le visage de ses avants bras, ne parvenant a avancer vers son but que grace a ses souvenirs de l'aller.
Arrivée enfin au grand escalier, elle manqua de se casser une jambe ou peut etre autre chose. Rouvrant les yeux, elle dévala l'escalier, sautant autant de marches que possible. La sortie, la porte etait en vue. L'espoir revenait. Elle allait partir, quitter l'immonde endroit dans lequel elle se trouvait. Elle approchait de sa libération, plus que quelques pas. Elle posa sa min sur la poignée et tourna, puis, elle poussa...
...pas de réaction...
Elle tourna a nouveau, poussa plus fort, sans succés. Laissant la terreur l'envahir, elle sénerva, elle poussa plus fort encore, se jetta contre la porte, se fractura presque les chevilles en donnant des coups de pied dans la porte, mais celle si ne bougait pas d'un millimetre. Des larmes se mirent a couler le long de ses joues tandis qu'elle poussait des gémissements de désespoir, de frayeur. Ses actes perdirent toute rationalité, elle devenait complètement stupide, ne réfléchissait plus, une seule chose comptait, sortir, c'était indispensable. Continuant de se battre, elle se mit a crier, a hurler de tous ses poumons.
"A l'aide, ne me laissez pas seule ! A l'aide, pitié laissez moi sortir, je ne peux pas , je ne veux pas ! Ce n'est pas possible, ce n'est pas vrai, noooon!"
Pendant de longues minutes elle tambourina de toutes ses forces contre le dernier obstacle qui lui barrait la route, elle n'arretait pas de crier, elle n'arretait pas de pleurer. Puis, brusquement, elle arreta de bouger. Elle courut vers son sac et en arracha son téléphone portable. Elle composa immédiatement le numéro de sa mère qu'elle connaissait, mais ne réussit pas a la joindre, elle tenta ensuite de lui envoyer un texto, mais un message d'erreur s'afficha sur son écran. De rage, elle hurla et faillit fracasser son portable contre un mur, mais ne fit que le laisser tomber sur son tas d'affaires.
Elle se retourna vers son emplacement initial et s'adossa contre la porte contre laquelle elle lutait avec tant d'ardeur quelques secondes plus tot. Sa respiration, jusque la haletante ralentit doucement. Elle laissa glisser par terre. Une fois a genoux, elle prit son visage entre ses mains et posa son front contre le sol ou elle continua simplement de pleurer sans retenue. Puis prises de spasmes, elle se tint le ventre. Ressentant une impression de nausée, elle se leva d'un bond tentant de se retenir. N'y parvenant pas et n'ayant ni la force, ni le courage de courrir jusqu'a la salle de bains, elle se précipita vers son sac et tira un petit sachet étanche d'une poche de coté. ne pouvant plus s'empécher, elle vomit.
Dégoutée, elle s'essuya la bouche contre la manche de son t-shirt. Elle grimaca a cause de l'arrière gout désagréable qu'elle sentait. Si seulement ses malheurs avaient pu se résumer a ca. Ne voulant plus trop s'approcher de la monstrueuse porte, elle se recroquevilla contre un mur, prés du reste de ses affaires. Elle était toujours pale comme un linge, elle tremblait violemment et pleurait, respirant avec difficulté. Les pensees qui traversaient son esprit etaient un inexplicable et incoherent melange de sentiments, mais c'était une immense souffrance qui dominait les autres, suivie de prés par la terreur, le désespoir, le dégout, la haine. Sharron ne comprenait plus rien, ne savait plus distinguer mensonge et vérité, fantaisie et réalité. Elle avait perdu tous ses repères, plus rien n'était clair, elle était totalement désorientée. D'une voix difficilement audible et ponctuée de reniflements, de gémissements et de pleurs, elle murmura, toujours tremblante
"C'est pas vrai, C'est rien de plus qu'un cauchemar, Je peux pas etre toute seule. Je suis perdue, Il n'y a personne. Cette histoire est complètement invraisemblable, iréelle, impossible, injuste... Elle est injuste. Cet enfermement, C'est faux, La solitude pourquoi? Pourquoi je dois subir ca? Qu'est ce que j'ai pu faire...
Papa, maman, les petits, ne me laissez pas, ne me laissez pas toute seule..." |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Il pleut [PV Keiko] Sam 6 Sep 2008 - 22:32 | |
| Keiko considera la participation de la chouette comme un veritable soulagement, mais il culpabilisa un peu de ne pas avoir pu se justifier seul, de ne rien avoir pu dire a Sharron de lui-meme. La chouette souligna que ce qu'elle dirait serait plus percutant, et on voyait deja a l'expression dessinee sur le visage de la jeune fille blonde qu'elle etait deja sous le choc de voir et d'entendre une chouette parler. Keiko voulut essayer de faire taire la chouette, pressentant que tout cela allait se finir tres mal. Il allongea le bras pour tenter de prendre l'animal par les serres mais d'un battement d'ailes nerveux, la chouette repoussa sa main et continua son recit. Le pauvre garcon se sentait de plus en plus mal a l'aise et savait que tout le monde n'etait pas comme lui. Comment avait-il reagi a ce qu'on lui avait dit deja? Emily le lui avait rapelle une fois... Il lui avait demande si elle etait fille de proprietaire, comme Sharron l'avait fait tout au debut, puis elle lui avait balance sans preavis l'effrayante verite. Elle n'avait rien raconte sur les pouvoirs ou sur l'animal, ce qui lui aurait utile pour ne pas se prendre pour un monstre horrible lorsqu'il avait decouvert la nature de son pouvoir. Enfin, Emily ne s'etait vraiment pas souciee de son bien-etre et qu'est ce qu'il lui avait repondu? Qu'est ce qu'il avait ete capable de repondre? Il avait seulement regrette de ne pas avoir pris son livre de francais... En effet il etait rentre un livre de mathematiques sous le bras, celui-ci devait etre sur sa table de nuit... On pouvait dire qu'il l'avait bien pris mais presque deux ans apres les faits, Keiko se sentait particulierement stupide d'avoir repondu cela.. Enfin comme cela avait du eviter une crise de larmes a Emily, tant mieux.
Il n'avait par contre pas la certitude que Sharron se mettrait a rire et dirait qu'elle a oublie quelque chose sur le feu ou toute autre reponse triviale et optimiste qui laisserait entendre qu'elle se fichait d'etre enfermee ici. Ou plutot, il avait plutot de plus en plus la certitude qu'elle ne reagirait pas comme cela. Keiko n'avait jamais observe de phenomenes de fureur si intenses que ce qu'il imaginait, meme durant le cauchemar, ce qui guidait les pensionnaires ne s'apparentaient guere a de la colere. La chouette y allait un peu fort en plus, elle debita comme une banalite tous les phenomenes etranges qui se produisaient dans le pensionant, du pouvoir a l'alter ego, finissant en apotheose sur l'enfermement. Ce dernier point aurait suffi et encore, il n'etait pas sur qu'elle etait prete a encaisser cela si facilement. Vu la tete qu'elle faisait lorsqu'elle ecoutait la chouette et pire, l'expression qui se traca sur son visage lorsqu'elle comprit mot a mot ce que la chouette voulait lui dire, il avait peur du resultat. Elle qui avait deja recule de deux pas se trouvait a present proche de la porte, comme voulant mettre le plus de distance entre elle et eux. Son regard etait le plus effrayant, cherchant un appui mais ne semblant en trouver aucun. Keiko chercha ce qu'il pourrait ajouter pour adoucir les propos de la chouette mais ne put que balbutier
"Euh je... Enfin... Vous..."
Elle le coupa dans son discours qui ne ressemblait de toutes manieres pas a une phrase intelligible et construite. Elle commenca a l'accuser de choses qu'il n'avait en aucun cas l'intention de commettre. Mentir, deja, et surtout lui faire peur. Non, depuis tout a l'heure il tentait de limiter les degats... Visiblement l'intervention de Viviane avait eu l'effet inverse etant donne qu'elle le prit pour un.. un quoi? Un animateur? Son discours etait incoherent et son esprit qui avait deja du mal a comprendre ce que les gens disaient, en general n'arrivait pas du tout a suivre la moindre logique dans son discours. Elle parla d'une blague mechante, de la faussete de ses propos, elle s'etait accroupie, se fletrissant comme une feuille morte, comme une fleur fanee. Elle resta en silence encore un instant et la tension qui regnait dans la salle etait tellement forte qu'il n'osait meme pas dire un mot. Elle tremblait de nouveau. C'etait du froid, encore? Il en doutait... Que faire, que faire en cette situation ? Il avait accueilli quelqu'un d'autre, une personne plutot normale, un garcon timide qui etait devenu un ami, et il n'avait pas du tout reagi de la meme facon, meme si c'etait quelqu'un d'assez impressionable et meme si l'accueil que lui avait reserve Keiko n'etait pas des plus reposants, cela ne s'etait pas passe de la meme facon, il y avait des rires, des sourires genes, un lien, si faible soit-il... Il avait reussi a capter le regard doux de la jeune femme, il avait reussi a lui parler posement, jusqu'a ce que le sujet des revelations soit entame. Il ne controlait pas la situation. Qu'aurait fait Rikka a ce moment, qu'aurait-elle fait, qu'aurait fait Emily, ou Eva? Il leva sur Sharron un regard inquiet et se leva, tendant une main vers elle comme pour l'inviter a se relever. Elle le fit seul, murmurant que ce n'etait pas possible. Keiko hesita. Que dire, que fallait-il faire, quels etaient les mots qui collaient a la situation, qui pourraient lui rendre son sourire, ou du moins attenuer la terreur qui se lisait dans ses yeux bleus?
"Mademoi..."
Encore une fois il fut coupe, d'une part a cause de sa propre gene mais aussi par la surprise que lui causa le depart precipite de Sharron. Elle s'engouffra dans le couloir tel un courant d'air qui s'echappe, une proie talonnee par les predateurs. La main de Keiko resta tendue un instant, avant qu'il ne la baisse progressivement, meduse. La chouette s'envola alors en un battement d'ailes bruyant, elle fit un tour de salle avant de passer au dessus de Keiko, lui donnant un coup de serres au passage. Il se frotta la tete, le cuir chevelu erafle, tandis que resonna entre les murs du couloir la voix de la chouette qui s'etait deja eclipsee
[ Ne reste pas plante la !]
Il etait fort rare qu'elle parle autant. Elle devait prendre ces initiatives pour guider et montrer un exemple a Keiko, mais lui ne voyait en ces interventions qu'ne catastrophe a eviter, autant die que son enseignement etait quelque peu rate. Cependant, il eut la presence d'esprit de suivre la chouette. Il n'y avait pas trente-six endroits ou elle pouvait aller. Keiko ne raisonna pas comme cela, ne faisant que suivre son animal de compagnie pour l'empecher d'aggraver encore la situation. Il faisait nettement moins chaud a l'exterieur du salon, un frisson parcourut son echine et il ressentit une atmosphere pesante, un peu effrayante, comme guide par les emotions de Sharron ou plutot par les reactions qu'elle avait eues. Lui etait la depuis presque deux ans, meme si il ne comptait plus les jours. La chouette ayant disparu au detour d'un couloir, il choisit de s'en remettre aux cris que commenca a pousser la nouvelle victime du Pensionnat pour se guider. Il finit par atteindre le grand hall et se pencha du grand escalier pour voir ou etait Sharron. Il apercut la jeune fille pres de la porte. Et de toutes manieres, meme si il ne l'avait pas vue, il l'aurait entendue tant elle hurlait. Tout le pensionnat pouvait entendre meme et il ne serait pas surpris que quelqu'un vienne, alarme par tant de boucan, a moins que tous les autres soient tellement blases par ce genre de reactions qu'ils pensent qu'il ne vaut pas la peine de s'inquieter pour si peu...
Lorsqu'il vit Sharron se pencher sur un sac qu'elle avait tire d'une poche et entendit un bruit de deglutition assez ignoble, il se ressaisit et bondit dans l'escalier, manquant une marche et manquant de tomber la tete la preiere ou de se fouler la cheville. Se reprenant avec peine, il se depecha, mais avec plus de prudence, de descendre puis d'aller aux cotes de Sharron, qui pleurait, gemissait, avait toutes les peines du monde a reprendre sa respiration.
"Made.. euh... Sharron...?"
Elle ne l'entendait plus. Recroquevillee sur elle meme, ses sanglots faisaient repenser Keiko a ce fameux soir ou replies sur eux memes, Rikka et lui-meme s'etaient rencontres.. Cet episode avait ete benefique, au total, alors qu'avec elle... Il ne savait pas. Il ne pouvait etre celui qui sauverait Sharron, qui la tirerait de ses sombres pensees, peut-etre ne pourrait-il pas epancher son chagrin... Mais il lui fallait essayer. A une dizaine de pas d'elle, il la contemplait se detruire, dire que tout n'etait que mensonge... Que pouvait-il faire en pareil cas, que pouvait-il bien faire pour l'aider? Il finit apr s'approcher discretement, comme si il avait peur de reveiller quelqu'un, de la faire sursauter et fuir. Elle devait le detester n'est ce pas? C'etait ce qu'il pensait mais il etait de son devoir de la rassurer du mieux qu'il pouvait quand meme. Arrive a cote de la jeune fille, il s'accroupit pour etre a sa hauteur, mettant une main sur son epaule pour l'avertir de sa presence, assez doucement pour ne pas l'inquieter mais assez fermement pour ne pas la laisser s'enfuir.
"Mademoiselle.. Excusez-moi..."
Il aurait bien voulu l'aide de sa chouette a ce moment mais elle s'etait accrochee a un meuble avec precaution pour ne pas abimer les boiseries de la commode et les contemplait sans expression particuliere. Un regard vers elle ne fut donc d'aucune utilite sinon de le consterner encore plus dans sa solitude face a Sharron. Pincant les levres, il voulait attenuer sa tristesse, mais les derniers mots qu'elle avait prononce avant qu'il n'ose s'approcher d'elle l'avait marque. Elle avait des parents, des gens qu'elle aimait en dehors de l'endroit. Ses parents ne lui manquaient que de temps en temps mais il considerait comme curieux la maniere qu'elle avait de s'y raccrocher. Curieux, mais aussi tres triste pour la mettre dans cet etat... Etait-ce cela, l'amour? Elle semblait avoir laisse une partie de son ame avec eux, et sans elle.. Elle etait si maladive... Keiko deglutit, avant de dire avec un sourire tremblant
"Mademoiselle... Ne vous inquietez pas... C'est parce que je suis un peu.. euh... C'est parce que je ne suis pas aussi intelligent que vous que je n'ai pas reussi a sortir. Vous pourrez peut-etre trouver un moyen, n'est ce pas? Rien n'est perdu, hein? Et vous reverrez votre famille, et vous serez contente! Reprenez vous mademoiselle, vos parents n'aimeraient pas vous voir dans cet etat, ils s'inquieteraient. N'est ce pas? Mademoiselle?"
Il guettait une reponse, un regard, juste quelque chose. Il voulait juste la voir relever le regard, etre courageuse. Si elle voulait trouver une solution, comme c'etait le desir de tous les autres, meme surdoues, qui habitaient dans le pensionnat, il lui fallait relever la tete. Etre forte. Il ajouta, un peu craintif de la reaction de la jeune fille, elle qui s'etait montre d'une violence rare dans ses gestes
"Et v.. Euh.. Tu n'es pas seule... Courage mademoiselle..." |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Il pleut [PV Keiko] Mer 22 Oct 2008 - 18:11 | |
| Toujours recroquevillée sur elle meme, Sharron ne se rendit tout d'abord pas compte de la présence de Keiko. Dans sa tete, c'était compliqué; noir, blanc, le vide... mais aussi un excès de pensées sombres, incohérentes, irréfléchies, un mélange de tous les sentiments et pensées négatifs imaginables. Plus rien n'avait de sens, toute son existence s'écroulait autour d'elle, en une fraction de seconde elle avait perdue tous ses repères. Plus de lumière, plus d'espoir.
Rien
Que pouvait elle espérer d'une vie qu'elle serait obligée de passer dans un lieu qui venait de la priver de tout ce qui avait fait d'elle ce qu'elle était. Et puis quel était l'interet de continuer de toutes facons. Si son monde, son univers devait etre réduit a l'horrible manoir, alors qu'y avait il a faire. Quel était l'interet de continuer a vivre, puisque il n'y avait plus rien, plus personne...
Tandis que le nombre de questions existentielles qu'elle se posait continuait d'augmenter, elle se rendit enfin compte que Keiko était tout prés d'elle. Cette réalisation lui fit un choc, de surprise, elle eut un léger recul contre le mur auquel elle s'était adossée. Elle s'était tellement plongée en elle meme, dans la solitude et la vide le plus complet, qu'elle avait oublié la possibilité d'une intervention extérieure. Elle mit ses sombres pensées de coté un instant, ne se sentant pas capable de réfléchir a deux choses a la fois, pour essayer de se remémorer ce que le jeune homme lui avait dit. Il lui fallut bien quelques minutes, mais au final elle parvint a retrouver ses paroles.
Il avait raconté quelque chose comme quoi elle était plus intelligente que lui... la, elle ne comprit pas vraiment, mais la partie la plus interessante de son discours vint ensuite, comme lors de la violente révélation que la béstiole plumue lui avait fait plus tot, Sharron se repassa en boucle les fragments de phrases qui comptaient vraiment:
"Rien n'est perdu"
"Trouver un moyen pour sortir"
"Revoir ma famille. Reprends toi, ils ne voudraient pas me voir comme ca"
Sharron eut soudain honte d'elle meme. Elle leva ses mains, jusqu'alors cramponées autour de ses genoux et se frotta vigoureusement, presque violemment les yeux et le reste du visage afin d'essuyer ses larmes et le plus de trace possibles témoignant de sa crise. Comment avait elle put baisser les bras aussi vite, céder si facilement a la terreur, au desespoir et a toute le reste... c'etait pitoyable. Cette fois si elle n'était pas dégoutée par sa situation et sa malchance, mais par elle meme. Mais bon, ce n'était pas la peine de se remettre a pleurer pour ca, il fallait qu'elle se ressaisisse. Aprés tout, perdre espoir etait la pire chose possible a faire, car si elle se battait elle parviendrait certainement a se libérer a récupérer ce qu'elle avait perdu elle aurait de toutes facons toujours plus de chances qu'en abandonnant sans meme essayer quoi que ce soit. Le vrai vide, la véritable solitude ne deviendrait réalité que si elle l'acceptait. Il suffisait qu'elle soit forte pour qu'il y ait assez de lumiere pour continuer.
"Et v.. Euh.. Tu n'es pas seule... Courage mademoiselle..."
Il avait encore raison. s'abandonnant au doute, perdant tout espoir, elle n'avait meme pas pris en compte son existence a lui. Il avait bien dit qu'il était la depuis deux ans, qu'il était sans lien avec les propriétaires. Lui aussi était présent, et il n'était surement pas venu la par choix. De plus, il n'était certainement pas le seul, il devait y avoir d'autres personnes comme lui, comme elle.
La renaissance de l'espoir n'effaca pas totalement tous ses questionnements précédents, mais les mit au moins de coté, elle pourrait y réfléchir plus tard, une fois calmée, quand elle serait mieux habituée a cet endroit, a cette vie qu'elle espérait etre temporaire et quand elle aurait plus d'informations sur tout ce qui l'entourait.
...
Le monde qui l'entourrait, les lois régissant la maudite batisse. Alors qu'elle venait tout juste de surpasser ses questions existentielles une nouvelle vague la submergea.
Combien étaient ils dans le manoir? Ou cette maison était elle située, en Irlande ou pas? Quand sa famille et ses amis partiraient a sa recherche, pourraient ils suivre les traces qu'elle avait faites dans la boue, pourraient ils trouver le manoir, celui ci serait il toujours a sa place? Comment marchaient ces "pouvoirs et projections astrales"? N'est il pas possible de deverouiller la porte, de percer un mur, une fenetre pour sortir? Si l'on attend près des fenetres que quelqu'un vienne, on pourrait avoir de l'aide non? Est il impossible de revoir le ciel, d'aller dehors, de respirer de l'air frais et de profiter de la nature, meme au sein de la prison? Si l'on attendait près de la porte que quelqu'un d'autre entre, ne pourrions nous pas en profiter pour tous sortir? Est ce que l'on peut communiquer avec l'extérieur, par téléphone, fixe ou portable, par internet ou par lettre papier? D'ou vient la nourriture et tous les autres biens nécessaires a une vie normale? A qui appartient la maison, pourquoi ils nous font ca? Pourquoi nous? Toi, comment est tu entré, quel est ton pouvoir? A quelle vitesse avance le temps ici par rapport au monde extérieur? Est ce que je peux mourrir ici?
...
Trop de questions.
Fatiguée par toutes ses émotions et n'etant malgré tout pas toute a fait remise de sa crise, Sharron décida de 'soccuper de tout ca plus tard. Il y avait plus urgent a faire.
Aprés un long moment, elle répondit enfin a son interlocuteur. Sa voix etait douce, non, plutot affaiblie, tremblotante, on pouvait entendre avec facilité qu'elle avait beaucoup pleuré. Ses larmes avaient aussi laissé des traces sur son visage. Ses yeux étaient gonflés, rouges, tout comme le reste de son visage. Quelques trainées humides étaient encore visibles sur ses joues malgré son effort pour les dissimuler. Quelques mèches de cheveux était collées a ses tempes a cause de l'humidité et de sa transpiration. Sa respiration n'était pas tout a fait stabilisée, mais il y avait eu une nette amélioration par rapport au moment de l'arrivée de Keiko. Ses douleurs au ventre étaient totalement parties, mais elle était encore prise de tremblements a certains moments. Au total elle avait l'air de quelqu'un qui avait bien besoin d'aller se coucher et de dormir pendant une longue periode de temps... Cette perspective ne déplaisait pas du tout a Sharron qui sourit très légèrement en y songeant. Elle leva doucement ses yeux du sol pour regarder ceux de Keiko.
"Je crois bien que tu as raison. Meme si plus rien ne va, il y a toujours de l'espoir, il faut vivre, se battre, continuer quoi qu'il advienne. Je suis sure qu'ils m'attendront. Alors je n'ai plus qu'a etre plus forte et a tenir le coup. Je peux forcément y arriver.
Et as encore raison, je ne suis pas toute seule."
Bien que ces paroles étaient principalement la pour permettre a Sharron de se persuader elle meme de ses chances et que l'espoir faisait vivre, elles etaient sincères et avaient aussi pour but de montrer a Keiko qu'il avait réussi, qu'elle allait s'accrocher.
[HJ: Bon désolé, c'est un peu de la philosophie fictive et imaginaire que je fais la, mais je voulais faire un truc vaguement interessant qui soit plus long que: finalement elle reprit espoir. En fait j'ai eu du mal a faire aussi long parce qu'il y a aucun déplacement et elle s'en fiche de son entourrage a un moment pareil, donc, pas d'interet a le decrire.
et surtout désolee d'avoir pris tant de teeeeeemps... je te ferais un long monologue d'excuses mais ca pas d'interet puisque je t'ai deja raconté ma vie. vraiment pardon, je ferais de mon mieux pour que ca se produise le moins souvent possible] |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Il pleut [PV Keiko] Dim 9 Nov 2008 - 10:20 | |
| Il avait du etre un peu brusque, ou peut-etre la chouette avait ete trop crue dans ses paroles. Non mais quoi, on ne pouvait pas s'imaginer deballer tout ca d'un seul coup a la jeune fille, lui qui souhaitait reellement faire un effort pour l'aider, pour ne pas la choquer... Ce n'etait pas entierement de sa faute, le temperament de la jeune fille en question devant egalement etre implique et toute personne normalement constituee ne pouvant pas bien prendre pareille nouvelle, surtout si les gens au dehors comptaient vraiment, surtout si on les aimait et qu'ils nous aimaient, que seule cette maudite porte se mettait entre eux et les pauvres personnes enfermees dans le manoir. Seule cette fine porte de bois qu'un homme de force moyenne aurait pu defoncer sans le sortilege qui etait jete separaient les pensionnaires du monde exterieur et empechait toute personne de s'echapper du filet des proprietaires. Des gens avaient bien entendu essaye d'attendre que quelqu'un entre sans fermer entierement la porte mais jamais, coup du destin ou des proprietaires, ils n'ont pu sortir. La porte se refermait par un coup de vent, l'arrivant la fermait de lui-meme avant que d'autres ne puissent lui dire de la garder ouverte.. Jamais ces tentatives ne s'etaient soldees par un succes, lui disait-on.
Un jour, quelqu'un trouvera, il s'etait convaincu de cela, un jour quelqu'un pourrait trouver un moyen de s'en sortir, un moyen de passer cette porte ou de s'echapper par tout autre moyen. La foret? Une barriere magique la delimitait. Les fenetres? Aussi solides que la porte. Le toit? Inaccessible et de toutes manieres il lui semblait que toute la propriete etait protegee apr une barriere invisible qui les etouffait. Un jour, peut-etre que quelqu'un gagnerait a la loterie des pouvoirs quelque chose d'utile comme percer les barrieres, annuler la surpuissante magique des proprietaires..
Oui, un jour, quelqu'un trouverait, quelqu'un les sortirait tous d'ici mais Keiko n'etant pas d'un temperament constant ni tres concentre sur un but, il ne ferait pas partie de ces gens, et la perpective de rester la toute sa vie ne le genait pas plus que cela, car maintenant, sa vie c'etait ici. Il ne se voyait absolument pas a travers Sharron qui voulait absolument sortir, revoir sa famille... Non, lui, des le debut, il avait trouve sa place. Il s'en rendait compte chaque jour mais depuis deux ans, il avait pu trouver une place dans le petit monde du pensionnat, malgre toutes les peines endurees, malgre toute la tristesse, malgre tout, c'etait sa maison, ici. Et Rikka, et Eva, et Ming Yu, et Morgan, Mikan, Helen, Fay, Yuko, Emily, toutes les personnes avec qui il avait lie connaissance, c'etait les seuls a etre restes dans son esprit, les seuls a avoir pu le faire aller de l'avant. C'etait la qu'il avait pu avancer, tant dans son handicap qu'en amitie, c'etait la qu'il avait compris le sens de la vie, de la mort, le sens de l'amitie, des rires comme des pleurs le sens de l'amour, meme si il n'etait pas partage...
Et si on sortait? Et si le Pensionnat livrait ses portes a la rage de gens qui veulent sortir a tout prix, si les proprietaires defoncaient cette maudite porte de beau bois noble a coups de couteau, de branches, de haches, d'epees que portaient certains a la ceinture, si enfin on arrivait a sortir, qu'arriverait-il? Chacun sortirait-il dans le monde qui etait le sien, ou seraient-ils tous rassembles au meme endroit. Le temps aurait-il passe ou ne se serait-il passe que quelques secondes, quelques minutes... Tant de questions auquelles il ne voulait pas tellement de reponse. Non, non, ne pas sortir, ne jamais sortir, il ne voulait pas se livrer au monde exterieur qui l'avait plus emprisonne que cet endroit, sans Rikka, comment ferait-il pour endosser le poids des jours? L'oublierait-il? L'oublierait-elle? Impossible, Impensable, non. Sa place etait ici, mais il n'avait aucun pouvoir sur la volonte des autres et pouvait comprendre que d'autres voulaient sortir... Inconsciemment, il ne souhaitait pas qu'ils reussissent a trouver un moyen de sortir. Il ne les aiderait pas, serait pret a les gener, meme. Cependant dans la situation presente, que pouvait-il faire d'autre que de la rassurer? Et ses sentiments contradictoires s'etaient tus, juste pour aider sincerement cette jeune fille a reprendre le dessus sur sa tristesse, sa colere, son desespoir. Allait-elle reussir cet exploit, juste reussir a relever la tete semblait etre un challenge impossible a relever, un defi fou qu'elle ne reussirait qu'apres d'interminables efforts.
Sharron essuya ses larmes. Cela voulait-il dire qu'elle acceptait ses paroles, qu'elle reprenait le dessus sur ce qu'elle pensait... Ses proches n'auraient pas aime la voir ainsi, et l'auraient consolee. Il n'etait pas un proche mais voulait s'y substituer, juste le temps de lui faire reprendre un semblant de sourire, une etincelle de vie, un eclat dans les yeux qui signifierait qu'elle n'abandonnerait pas de sitot, qu'elle se battrait jusqu'au bout... Pensees contradictoires, peut-etre, avec ce qu'il pensait de la sortie du pensionnat mais tous ses ideaux etaient bouscules des qu'il voyait quelqu'un pleurer, et c'etait le cas. Allez, souris, juste les levres qui s'etirent, legerement, les yeux qui oublient la tristesse, souris a l'avenir qui s'annonce si sombre et il s'illuminera peut-etre !
Le silence etait lourd sur le pensionnat, et il se demandait si il devait rajo;uter quelque chose. Consultant la chouette du regard, elle baissa legerement les yeux. Non, il avait tout dit. C'etait son combat, a present. Son combat interieur, qu'elle livrait en ce moment meme. Les yeux fatigues, le regard un peu perdu dans le decor, elle se reprenait, doucement mais surement. Puis elle leva la tete vers elle, il eut un peu de peine a voir ce visage tiré de tristesse et de fatigue, mais elle avait vaincu. Meme si le sourire n'y etait pas encore, elle avait vaincu, et Keiko gratifia la jeune fille d'un sourire encourageant. Elle tremblait encore un peu, et cela se ressentait dans la voix encore chargee des sanglots qui avaient traverse son corps peu de temps auparavant. Cependant, le contenu de ses paroles etait clair, elle se releverait. Ils arriveront, ils attendront, ces etres chers a qui elle semblait tant tenir, il etait sur qu'ils l'attendraient, s'inquieteraient beaucoup, desespererait peut-etre, mais ils l'attendraient, et si elle sortait du pensionnat ils la retrouveraient et la serrerait dans leurs bras. A moins que le temps ne passe pas pareillement... Mais apres tout, ils n'y etaient pas encore, a la sortie. Les recherches de ceux qui comme elle esperaient pouvoir se defaire de l'emprise des proprietaires etaient encore vaines... Elle n'etait pas seule ! Meme si il ne l'accompagnerait sans doute pas dans sa quete de liberte, il pourrait toujours essayer de la reconforter !
Ces paroles etaient sans doute adressees a la jeune fille elle-meme, il choisit de ne pas y repondre. Lui tendant la main, il l'aida a se relever. Devait-il continuer son explication sur les lieux, a present qu'elle avait repris espoir? Hm, oui, elle s'en tirerait mieux ainsi. On ne lui avait pas explique grand chose a son arrivee et il avait eu beaucoup de mal a s'orienter, a comprendre meme ce qu'il se passait. Apres un petit silence, il osa parler
" Hm... Il v.. te sera peut-etre utile de savoir le plus de choses possible sur l'endroit, si tu veux essayer de trouver un point faible.. Et puis pour t'assurer une vie plutot agreable en attendant le fameux jour ! "
Il lui sourit gentiment et l'invita a le suivre. Elle etait encore un peu secouee, ce pourquoi il insistait sur la possibilite qu'elle aurait un jour de sortir, meme si il ne savait pas vraiment si la magie des proprietaire etait possible a contrecarrer.
Il lui presenta les salles, expliquant la plupart de leurs caracteristiques. La cuisine etait reapprovisionnee mysterieusement par les "proprietaires", dont il lui dit qu'il lui parlerait apres. Certaines semaines, la nourriture qu'elle contenait etait vraiment degoutante, mais la plupart du temps ils leur assuraient des repas varies et equilibres. La plupart des pensionnaires faisaient attention a leur ligne et pratiquaient un sport comme la course a pied ou des jeux collectifs afin que cette sedentarisation ne leur pese pas. Sans oser y descendre, il lui montra la cave en disant qu'elle etait vide sauf la salle a vin, et que la lumiere y etait dure a trouver. La bibliotheque lui arracha un sourire lorsqu'ils y arriverent, il lui montra les differents rayons, de livres tres anciens comme nouveaux, des romans comme des livres d'histoire, et d'apres les pensionnaires qui s'y etaient attarde, il n'y avait rien sur cet endroit, mais vu la multitude de livres... La salle de sejour elle la connaissait deja... Il lui montra l'infirmerie en lui disant que les medicaments generiques etaient sur les etageres du bas et les plus specifiques et dangereux en haut, il n'osait pas lui meme y toucher, meme pour une simple aspirine il aurait peur de faire une betise et il avait bien raison. Sans y entrer il montra aussi la petite salle ou des pensionnaires s'amusaient a organiser un cafe gratuit avec les provisions de la cuisine, preparant de jolies patisseries et discutant avec les "clients".
Au premier etage, il oublia volontairement les chambres pour y revenir plus tard, lui montra les salles de bains et les toilettes puis les deux salles les plus etranges.
"La salle des esprits.. En y entrant, il parait qu'on peut discuter avec des morts, qu'ils soient d'ici ou non... J'ai jamais ose y rentrer, je sais pas si c'est vrai, j'ai peur des fantomes... Et ici, c'est la salle.. et.. Comment deja.. Youmé ! En y entrant, c'est comme si n etait dans un reve, d'abord, mais apres c'est comme un cauchemar... Ca aussi j'y suis pas entre souvent, je n'aime pas trop me faire peur."
Il expliquait maladroitement et avec des mots peu elabores mais c'etait bien ce qu'il se passait.. Cependant beauco;up de gens etaient tentes par le pouvoir de ces salles et y entraient, a leurs risques et perils. Au troisieme etage il lui expliqua de la meme maniere la fonction des salles magiques et lui montra le chemin d'acces a la tour sans oser y entrer, cela lui rapellant de trop mauvais souvenirs. Il montra les escaliers sombres qui menaient au grenier et a la petite veranda sur le toit en lui expliquant que c'etait un tres joli endroit mais souvent peu frequente. De la fenetre il lui montra le lac dans lequel on pouvait se baigner en ete, le parc, la foret au loin, lui disant qu'une barriere invisible les empechait de sortir et que dans la foret il y avait un temple. Il sourit et lui dit qu'il avait a peu pres fini la visite et ils redescendirent ensemble aux chambres. Il lui dit que des vetements apparaissaient dans les armoires. Au debut, ils n'etaient pas vraiment accordes aux gouts du pensionnaire mais au fur et a mesure, s'accordaient plus avec ce qu'il aimait porter. Il marcherent dans le couloir du dortoir des filles et arriverent devant une porte ou parmi les quatre noms des filles qui devaient occuper la chambre.. Il y avait deja marque Sharron Wilder. Il choisit ensuite de lui dire tout ce qu'il savait sur les proprietaires
" On les apelle les " I ", mais je ne sais pas si c'est un nom vrai. Ils nous surveillent et nous protegent, dans un certain sens.. Ils veillent a ce qu'on sorte pas et font tout pour empecher les gens de trouver une solution. Mais sinon, ils sont plutot neutres et meme les gens qui veulent sortir ils leur font rien de special et les traitent pareil que les autres. C'est eux qui nous donnent a manger, de quoi nous couvrir, le chauffage de certaines pieces et d'apres des gens, ils nous donneraient la "jeunesse eternelle", enfin on meurt bien au bout d'un temps mais on reste come si on etait jeune, avec le meme visage, enfin je ne sais pas si tu vois ce que je veux dire... On s'arrete de vieillir a peu pres a vingt ans, il parait... Enfin chais pas, je suis arrive a vingt cinq ans, alors je ne me sens pas tres concerne. Les I font quand meme un peu peur... D'apres les gens, il y aurait une femme, un enfant et un jeune homme... et peut-etre un autre. Mais on voit jamais leur visage, et moi je ne les ai jamais vu, ce n'est que ce qu'on raconte. Ils organisent parfois des...."evenements", des jeux pour se divertir, eux. le dernier, j'y ai participe, c'etait plutot macabre, ca faisait tres peur mais en fin de compte, on s'est rendu compte que... ce n'etait qu'un reve. Mais visiblement ils ne veulent pas tuer leurs pensionnaires, juste leur faire tres peur et voir comment ils reagissent. Comme une experience. Ca c'est une amie qui me l'a dit. Faut pas se laisser impressionner !"
Il avait quand meme ete tres marque par ce "jeu", et ses blessures etaient loin d'etre refermees... Les pensionnaires etaient arrives au bout de leur limites, ils avaient eu le choix entre sauver leur propre vie ou celle de leurs amis. La plupart avaient prefere se sauver, eux. Keiko conclut en entamant le sujet des pouvoirs, sur lequelil juegea s'etre tres peu explique.
"Sinon euh... Pour les pouvoirs, on les decouvre un peu par hasard, en general c'est sous le coup d'une forte emotion, ou pour certains c'est permanent, par exemple une amie son pouvoir c'est d'annuler le pouvoir des autres, ca doit etre tres utile... Beaucoup de pouvoirs sont farfelus ou dangereux, au debut on m'a dit que c'etait un pouvoir qui ressemblait au caractere, mais vu ce que j'ai..."
|
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Il pleut [PV Keiko] Dim 9 Nov 2008 - 10:20 | |
| Il se detourna et ouvrit l'un des placards du couloir pour en extraire un balai. Il se concentra, se demandant si cela marchait, ne l'ayant utilise que deux fois. Cela marcha, plus facilement qu'il ne le pensait, n'ayant eu besoin que d'y songer. Le bois du balai s'assombrit sous ses doigts, avant de se ramolllir et de se briser, completement pourri de l'interieur. Keiko regarda avec degout ce qu'il avait fait lui meme. C'etait de meme avec l'herbe, la chair, le fer. Tout pourrit, se rouille, se denature. Et pourtant, il n'etait pas si mechant, si? Mais tout de suite, le balai se reconstituait, et ce n'etait pas sa magie qui etait a l'oeuvre.
"Je ne l'utilise presque jamais, et la plupart de ceux qui ont un pouvoir dangereux non plus. Mais fais attention, certaines personnes sont un peu bizarres dans leur tete... Mais globalement, les gens sont gentils, et surtout quand ils verront que tu veux sortir comme eux et que tu es motivee !"
Il sourit, se disant que peu de gens etaient fondamentalement mechants, ici... Meme si dans la vraie vie ils se seraient hai, ici, ils s'aidaient. Keiko avisa la lumiere qui baissait legerement dans le couloir. Signe que c'etait le couvre feu... Deja? Il lui semblait qu'il n'etait pas si tard, pourtant... Keiko tourna la tete et en informa Sharron. Il lui prit les mains pour la rassurer et lui donner une nouvelle fois de la motivation
"Je.. euh.. j'espere avoir ete utile.. Mais surtout, surtout ne pleurez pas, les recherches avanceront, et eux, ils sont pas tout puissants... Bonsoir mademoiselle Sharron, courage !"
Il inclina legerement la tete et lui serra energiquement la main avant de tourner le dos. Le couvre feu, il le respectait quasiment toujours. La plupart des pensionnaires s'en contrefichaient... Ce n'etait meme pas un couvre feu mais l'adaptation de la lumiere au soir.. Premiere nuit pour elle. Calme. Courage.
[ ... O_o je m'imaginais pas faire si long... Bon, j'espere que tu as assez d'elements, eheh XD normalement ta reponse sera la derniere a moins que Sharron aie d'autres questions a poser, mais vu l'empressement du pauvre Keiko.. XD Pour la description des salles, ok c'est marque sur la page d'acceuil mais Sharron ne le sait pas, elle est prevenue, comme ca (meme si il est pas tres adroit 8D) Et je lui ai donne le maximum d'informations.. que Keiko sait, il y en a beaucoup d'autres, a elle de les glaner ~ Et quelques infos pratiques qui ne sont pas mentionnees. ] |
| | |
Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: Il pleut [PV Keiko] | |
| |
| | | |
Page 1 sur 1 | |
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |