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| Sujet: Étrange maison Ven 16 Jan 2009 - 13:34 | |
| Dès qu'elle entendit la porte se refermer, la petite fille se rua dessus et tira la poignée de toute ses forces. Rien à faire, elle resta bel et bien fermée. Paniquée, elle chercha les interstices, sans succès. Elle était piégée dans cette grande maison où elle avait cru bon de chercher de l'aide. S'acharnant encore un peu sur la porte, elle ne parvint à rien d'autre qu'à se faire mal aux mains, sans succès. Serait-ce de la magie noire ? Sa mère lui avait souvent parlé des sorcières, ces femmes horribles qui allaient à l'encontre de ce que Dieu avait créé. Elle espérait de tout cœur ne pas avoir pénétré dans le repère de l'une d'elles. Elle ne serait pas sûre d'en sortir vivante sinon, elle avait entendu qu'elles dévoraient les enfants. Elle s'agenouilla et fit une brève prière, en espérant que le Seigneur l'entendrait et la sauverait des griffes du mal.
Elle réouvrit les yeux. Maintenant qu'elle était ici, il serait stupide de rester planter là. De plus, son estomac la rappela à l'ordre, la raison pour laquelle elle était entrée en premier lieu lui revient en mémoire. Elle se releva donc, et scruta les lieux. La pièce était grande. Vraiment très grande. Probablement plus spacieuse que sa maison. Quand elle y repensa, les larmes lui montèrent à la gorge, et elle se laissa quelques instants pour évacuer son chagrin. Elle recommença son exploration visuelle. À sa droite se trouvait un grand panneau, avec des feuilles blanches épinglées dessus. Elle les effleura du bout des doigts, la chose était plus fine que du parchemin. Elle reconnut quelques lettres, mais elle n'avait jamais jamais appris à lire plus que ça, elle ne put donc déchiffrer qu'un ou deux mots. Ces papiers lui paraissaient plus mystérieux que toute autre chose dans cette pièce. D'ailleurs il n'y avait pas grand-chose.
Quelques porte. Elle ne savait pas où elles menaient. Ne pas rester planter là, oui, mais que faire quand on ne connaissait pas les lieux ? Elle ne pouvait explorer seule, elle se sentait trop perdue ici. Et aujourd'hui plus que jamais, elle ressentait la solitude. Dans la forêt, elle savait très bien qu'elle n'était jamais toute seule. Il n'y avait pas autre âme qui vive qu'elle, ici. Elle retomba à terre, complètement désemparée.
C'est alors qu'elle ressentit une légère pression sur la main. Elle y jeta alors un coup d'œil, et y aperçut une libellule. Vertes avec de jolis reflets, l'insecte semblait la fixer avec des yeux intelligents. Étrangement, il lui rappelait un vague souvenir. Un insecte semblable, lorsqu'elle était enfant. Oui, elle se souvenait maintenant. Sa mère lui avait dit ce cesser de parler à cet animal imaginaire, sinon elle serait obligée de la considérer comme sorcière. Probablement de là que venait son traumatisme d'ailleurs, puisque ne connaissant pas le terme elle s'était immédiatement renseignée. Mais cet animal n'était pas imaginaire. Galeswinthe était bien réelle. C'était le nom qu'une de ses petites sœurs aurait dû porter si elle avait vécu. Elle caressa la tête de la libellule, qui vint se poser sur ses cheveux sales. Elles se comprenaient, savourant le bonheur de se retrouver après toutes ces années. Première fois qu'elles se rencontraient réellement, d'ailleurs.
Grâce à cet épisode, Aemiliana avait presque oublié la détresse dans laquelle cette maison l'avait plongée. Assise à même le sol, elle paraissait calme et apaisée. C'est pour cela qu'elle n'entendit pas la personne s'approcher. |
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| Sujet: Re: Étrange maison Dim 18 Jan 2009 - 10:51 | |
| Morgan n'aimait pas jouer a la bonne ame, au salvateur qui venait rassurer les pauvres esprits egares en ce lieu, il n'aimait pas se porter au secours des autres. Encore moins a ce moment. C'etait bien la derniere chose dont il avait envie : aider, secourir, se prendre pour un heros alors qu'on ne satisfait qu'une egoiste envie de bonne conscience. On se voit superieur a celui qu'on aide et cela rassure, on se croit genereux en tendant la main et l'on se dit que decidement on etait trop gentil. Ces pauvres gens se disant philanthropes n'agissaient que par pur plaisir personnel et reprochaient aux autres ne pas aimer les autres autant qu'ils le font. Si ils arretaient seulement de s'aimer eux meme plus que le reste et d'agir par pur devoir moral que par penchant naturel, peut-etre les estimerait-il plus.
Vous l'aurez compris, Morgan Poulenc etait d'une humeur effroyable. Il ne se souvenait pas tres bien de ce qu'il s'etait passe durant le bal d'il y avait peu et cela le frustrait enormement. Si il se rapellait avoir demande un jus de citron a une jeune fille a la cappilarite rose, il ne se rapellait pas de la fin de cette effroyable soiree. Ca avait ete un fiasco. Lui qui avait voulu rendre Emily heureuse, il avait fini par la repousser au moment ou elle avait le plus besoin d'elle, il etait reste egoistement dans son coin a descendre les autres en fleche dans son esprit alors qu'elle hurlait silencieusement a l'aide... Il avait prefere la compagnie de cette fille vulgaire et pretentieuse, il avait finalement prefere pleurer et ce deversement inutile d'emotions noircissait son esprit. Il allait sans doute passer quelques jours en autarcie pour oublier tout cela, faire le point, reussir a surmonter ce qu'il avait ressenti pour redevenir le paisible Morgan, celui qui hait sans colere, qui meprise sans joie... Juste oublier les primaires emotions qui gouvernaient l'humain.
Il ne sut pas vraiment pourquoi il se dirgeait vers le hall d'entree. Il venait de prendre un chocolat chaud et le mug brulant entre les mains, il s'etait laisse guide par ses pas fatigues. Le voila dans le hall. Certains s'asseyaient dans un coin du hall et attendaient les nouveaux arrivants afin de les guider et de tenter de les rassurer. Personne ne semblait etre arrive pour elle, la, la jeune fille assise par terre, jouant avec son alter ego, Il ne l'avait jamais croisee, et il deduit qu'elle etait nouvelle, amoins que ce ne soit l'une de ces philanthropes stupides... Il n'aimait pas jouer au heros. Quitte a etre un des innombrables personnages d'un recit romanesque et irrationnel... Il n'avait qu'a etre le vieux rabat-joie, celui que personne n'aimait. Il jouerait son role jusqu'a la fin, c'est pour ca que lorsqu'il eleva la voix, il ne reussit a articuler que ces paroles
"Et a present, les humains n'ont aucune dignite. Ils s'asseoient par terre, salissent le sol de leur crasse, et il ne leur vient pas a l'esprit de s'en excuser."
Il se planta devant la jeune fille, ne voulant meme pas la toucher pour attirer son attention. Toute la haine emmagasinee ces derniers jours, il la vomissait dans ses paroles abjectes.
"Vous etes nouvelle, je suppose. Je ne vais pas m'attarder sur votre cas, je m'apelle Morgan et je ne vous demande pas vottre prenom parce que c'est la derniere chose qui m'interesse mais si vous voulez me le dire faites vous plaisir. Bon alors, vous etes enfermee dans un pensionnat dirige par des megalomaniaques croyant diriger le monde alors qu'ils n'ont pas meme le controle de nos pensees, vous avez herite pour une raison inconnue d'un pouvoir, comme tous les autres, et cet insecte qui volette autour de vous est une sorte d'ami d'enfance, quelque chose de ce genre la."
Il leva les yeux au ciel et murmura
"Pauvres betes"
Se rendant enfin compte qu'il avait peut-etre fait un peu peur a la pauvre demoiselle, qui n'avait certainement rien demander et surtout pas de se faire accoster par un misanthrope, il lui demanda, un peu moins sec
"Des questions, mademoiselle?" |
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| Sujet: Re: Étrange maison Dim 18 Jan 2009 - 18:50 | |
| Aemiliana sursauta légèrement à l'entente de la voix. Il s'agissait d'un garçon, fort malpoli puisqu'il ne s'était pas présenté. Mais passe encore. Son ton était plutôt méprisant, même elle qui n'était encore qu'une enfant pouvait le comprendre. Pourquoi fallait-il qu'on la déteste chaque fois qu'elle connaissait quelqu'un ? Ce n'était pas son genre de se poser de telles questions, mais toutes ces journées dans la forêt avaient mis ses nerfs à fleur de peau. La libellule, compréhensive, se posa sur le bout de son nez. Ceci fit sourire la petite fille à travers les perles salées qui se formaient au coin de ses yeux. Elle serra les poings et releva la tête, affichant un regard furibond, ne sachant pas que ce serait sans doute le seul qu'elle lancerait, et retomberait rapidement dans sa léthargie habituelle. La tristesse derrière la colère, ce regard aurait pu être déstabilisant si Galeswinthe n'était pas posée sur son nez, et que les larmes qui avaient coulé sur ses joues avant qu'elle ne se reprenne n'avaient pas formé des traces sur ses joues sales.
L'inopportun était de belle taille, pour ses yeux d'enfants. N'ayant pas été élevée dans le suivi scrupuleux de toutes les clauses du respect envers quelqu'un, son regard se posa immédiatement sur les mains à six doigts et le bandeau sur l'œil du garçon, et ne poursuivit son inspection qu'un petit moment après, alors que celui-ci avançait. Il était plutôt impressionnant, de son point de vue de petite fille. Elle approchait déjà peu les garçons de sa famille, alors un inconnu de si près, et dans de telles circonstances... Elle replia instinctivement ses bras autour d'elle, comme pour se protéger. Les cheveux du jeune homme étaient propres et clairs, contrairement aux siens, déjà noirs et assombris par la crasse.
Il reprit la parole de sa voix sèche. Elle se recroquevilla encore un peu plus sur elle-même, malgré la libellule toujours sur son nez pour tenter de la rassurer. Il lui dit sans hésiter qu'il ne s'intéressait pas à son nom. D'humeur boudeuse pour lui faire une telle peur, elle décida que c'était tant mieux, parce qu'elle n'avait pas l'intention de le lui donner. Non mais. Ce qui suivit l'intéressa plus. Elle ne comprit pas tous les mots qu'il employait, mais elle saisit l'essentiel. Elle était enfermée ici. À tout jamais. Il ne l'avait pas précisé, mais cela lui semblait probable. Elle avait malgré tout l'espoir de sortir de cet endroit un jour, elle n'était pas à l'aise en se sentant emprisonnée. Oui, mais pour aller où ? Elle n'avait nulle part où aller, nulle famille à rejoindre. Elle se résigna alors. Il parla ensuite de la libellule, et de ce qu'elle avait déjà compris. Elle sourit à l'insecte posé sur son nez, n'entendant pas la remarque qu'il se chuchotait à lui-même.
Sa voix repris, avec des intonations plus naturelles, cette fois-ci. Cela la rassura un peu. Peut-être n'était-ce qu'une humeur passagère, après tout. Il lui arrivait d'être énervée aussi. Avec ses raisonnements d'enfants et la pensée que c'était ce que le Seigneur voulait, elle lui pardonna de son comportement abject. Elle pensa qu'il serait tout de même malpoli de ne pas lui répondre, et décida de s'adresser à lui de la même manière qu'elle l'aurait fait pour une personne riche. Il semblait l'être d'ailleurs, vu ses étranges vêtements et ses cheveux blonds bien soignés. Sa voix était faible, elle ne l'utilisait pas souvent.
"Messire, il serait impoli de ne point présenter... euh... me présenter. Mon nom est Aemiliana, de la famille Receswind."
Elle inclina légèrement sa tête, de manière à montrer son respect.
"Merci beaucoup de votre accordance à m'expliquer la situation. Je vous remercie."
Nouvelle courbette.
"Mais je n'ai point de questions à vous poser, vous m'avez déjà assez éclairée."
Son estomac gargouilla.
"Ou si. Pardonnez-moi de mon impolitance, où puis-je trouver quelque chose à manger ?"
Sur ces mots, elle retomba dans son mutisme habituel, l'adrénaline suite aux évènements s'étant dissipée. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Étrange maison Lun 19 Jan 2009 - 8:30 | |
| La petite semblait un peu etrange. Il pensait qu'apres qu'il lui aie crache son venin au visage, elle pleurerait, ou s'enerverait aussi, ou aurait un peu peur de ce qui allait lui arriver dans ce pensionnat. Non, si elle semblait impressionnée par les intonations qu'il prenait lors de son discours, elle ne semblait pas prendre ses paroles au serieux, ou elle etait d'un calme legendaire mais venant d'uen gamine d'une douzaine d'annees, cela l'etonnerait. Elle souriait a sa libellule alors qu'il venait de la reprimander, elle regardait un peu dans le vide comem si quelque chose l'y attendait, lui tendait la main. Morgan se radoucit un peu. Il n'etait pas agreable avec cette pauvre fille, qui n'avait rien demande apres tout. Si elle avait agi comme il le pensait, qui cela aurait-il soulage? Lui, peut-etre? Il ferait des efforts... Bien entendu si il perdait tout son comportement aussi meprisant que meprisable, il perdrait avec lui totu credibilite, mais il tenterait d'etre poli faute d'etre avenant. La jeune fille murmura qu'elle s'apellait Aemiliana, ce qui etait un joli nom, quoique difficile a retenir. Il se demanda d'ou elle venait, sachant que beaucoup de nationalites etaient representees en ces lieux, des japonais, des europeens, des suedois, des americains, des francais finalement, dont il faisait partie. Il grimaca un sourire. Lorsqu'elle le remercia en s'inclinant, elle montait un peu dans son estime, fallait-il avouer. Elle faisait fi de sa propre personne au profit de la politesse et des convenances, ne se rabaissait pas a se laisser aller a ses emotions... Lorsqu'elle s'excusa de son impolitance, outre de remarquer qu'elle parlait dans une langue assez passée de mode, son sourire se fit un peu plus naturel, et s'inclinant a son tour, il repondit humblement
"Non, c'est moi qui devrais m'excuser de mon comportement impoli. Vous n'avez pas a vous excuser, cette maison est la votre comme elle est la mienne a partir du moment ou vous etes enfermee..."
La seule question qu'elle lui posa concernait la cuisine. Rien de plus naturel que de poser les questions pratiques? Morgan hocha legerement la tete et se traca un itineraire de visite qu'il pourrait lui faire avant de la lacher dans la nature. Qu'elle sache quoi faire, ou du moins, qu'elle ne foute pas le bordel, c'etait tout ce qui comptait pour lui. Le borgne finit par repondre en se detournant de la jeune fille
"Suivez moi je vais vous montrer un peu les alentours."
Il avait choisi de la vouvoyer, contrairement a d'autres qu'il s'etait tres vite permis de tutoyer, peut-etre en raison de leur nature assez ignoble. Lorsqu'il tutoyait, soit cela voulait dire qu'on ne meritait meme pas sa politesse, soit qu'on s'etait accorde un minimum de respect de sa part, comme quoi la vision du registre de langage changeait beaucoup selon les gens. La cuisine etait tout pres, et lorsqu'il ouvrit la porte il vit quelques plats deja prepares. Le jeune homme entra, l'arrivante a sa suite, et dit
"Bon, je suppose que vous savez comment marche une cuisine. Ici, certaines personnes se font a manger pour elles-seules mais d'autres preparent des plats pour ceux qui viennent apres, et il suffit de les rechauffer un peu si elles sont froides. Nous avons de la chance c'est un repas froid."
Il prit un bol et servit un peu de salade a la jeune fille, puis lui tendit. La pauvre avait l'air bien amaigrie, et elle semblait desirer ce repas comme si c'etait sa vie qu'elle desirait ramener a elle. Il posa a cote du bol une petite assiette de jambon, et alla chercher de l'eau qu'il posa egalement sur la table. Il n'avait pas tres faim, alors il se contenterait de la regarder manger. Il tira une gorgee de chocolat chaud et dit
"Allez y, ne vous embarassez pas de convenances inutiles. Chacun est l'egal de l'autre, ici, il n'y a pas d'hote et d'invite..." |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Étrange maison Lun 19 Jan 2009 - 10:27 | |
| Aemiliana fut surprise des excuses que le jeune homme prononça à son égard. C'était la première fois que l'on s'excusait envers elle. Elle n'était jamais qu'une misérable gamine de ferme, elle était bien trop insignifiante pour que quelqu'un songe à avoir son pardon. Qui pourrait se soucier d'avoir le pardon d'une enfant sale, pauvre et étrange ? Même ses parents ne lui avaient jamais demandé de les excuses, et les quelques visiteurs qui passaient voir sa famille, soit collecter les impôts ne lui accordaient jamais un regard. Le reste du temps elle était avec les animaux, qui eux n'étaient pas dotés de la parole. Alors qu'un inconnu, semblant riche de surcroit, lui demande pardon, cela tenait de la folie. De la sienne, à elle, bien sûr. Elle avait dû imaginer ces paroles. De plus, elle imaginait des choses complètement stupides. Ce garçon, mis à part le fait qu'il ne se soit -toujours- pas présenté et qu'il avait utilisé un ton peu approprié pour s'adresser à une inconnue, n'avait commit aucun crime pouvant porter le nom d'impolitesse. Elle oubliait complètement qu'elle l'avait considéré comme tel quelques minutes plus tôt, ayant retrouvé son état habituel. Mais encore plus étonnant, il lui avait semblé durant l'espace d'une seconde qu'il avait sourit. Elle ne releva pas.
Comme pour illustrer la seconde partie de sa phrase, la libellule voleta rapidement autour de la pièce pour revenir près de l'enfant lorsqu'elle eut fini. Alors, lui aussi vivait éternellement dans cette grande maison... Elle se demanda vaguement si encore beaucoup de personnes y vivaient. Le coin semblait très propre, bien plus propre que sa maison ne l'avait jamais été. Elle avait aussi noté la superficie de la salle, et en conclut que oui, il devait y avoir un bon nombre d'autres personnes ici. Elle espérait qu'au moins quelques uns ne la détesteraient pas. Elle était un peu rassurée quelque part. Vivre ici éternellement signifiait qu'elle ne serait plus jamais chassée. C'était un soulagement après la frayeur de l'enfermement.
Il lui demanda alors de le suivre. Il commença aussitôt à faire quelque pas. Aemiliana ne saisit pas immédiatement que c'était à elle qu'il parlait, bien qu'il n'y avait pas vraiment d'autres personnes dans la salle. Quand elle se rendit compte qu'il partait réellement, elle se mit tant bien que mal debout sur ses jambes maigres, et suivit le garçon d'un pas léger, mais un peu raide, ne sachant pas exactement ce qui l'attendait. Elle frottait ses mains l'une contre l'autre, sûrement dans le but de se rassurer, les bras serrés contre la poitrine. Elle ne put que remarquer plus cruellement le contraste entre les vêtements du jeune homme et la saleté de sa propre robe. Le rouge lui monta légèrement aux joues alors qu'elle marchait à sa suite. La libellule virevoltait avec grâce autour d'elle, ne la dérangeant pas alors que cela aurait pu être très facilement agaçant. Elle aimait bien regarder Galeswinthe voler, faire toutes ces pirouettes dans les airs d'un air insouciant. Elle continuait à marcher, oubliant peu à peu ce qui l'entourait.
Elle manqua de se cogner dans l'inconnu lorsqu'il s'arrêta brusquement, mais elle réussit à s'arrêter et à éviter le choc au dernier moment. Ils étaient arrivés en face d'une porte qu'il ouvrit avant de s'adresser de nouveau à elle. Évidemment, elle savait comment marchait une cuisine. Même si elle n'était pas très attentive, elle avait aidé sa mère à préparer le repas quelques fois, et avait retenu les notions les plus importantes. À ces mots, elle regarda les tables. En effet, il y avait des plats de nourriture disposés dessus. Mais tout semblait, différent. Pendant que le garçon faisait quelque chose avec la nourriture, elle s'attarda à observer la cuisine. Si on pouvait appeler cela comme ça. Il y avait d'étranges blocs avec des sortes de manivelles et des boutons. Elle ne comprenait pas. Où étaient les feux, les marmites... ? Était-il bien sûr de ce qu'il avançait ? Probablement, puisqu'il y avait de la nourriture sur la table. Mais tout cela était si différent... Était-elle finalement tombée dans une maison de sorcières ? Elle fit rapidement le signe de la croix pour se protéger de leurs mauvais sorts, et reporta son attention sur l'autre être humain.
Il lui tendait deux récipients, un avec de la salade, et un avec du jambon. Cela avait l'air si délicieux ! Son ventre gargouilla douloureusement, cela faisait si longtemps qu'elle n'avait pas vu de viande... Et cette salade semblait si bonne... Cela faisait une éternité que les plants de salade de sa maison avaient gelé, et ils n'étaient jamais retourner à la ville en acheter. Elle déglutit. Malgré son appétit, elle se devait de converser un minimum de bonnes manières. Elle s'assit et regarda les plats sans vraiment remarquer le verre d'eau, jusqu'à ce que le garçon lui dise de... elle ne comprit pas vraiment la phrase, en fait. Mais elle en comprit le sens. Des larmes de reconnaissances coulèrent.
"Je... je vous remercie..."
Sur ce, elle commença à engloutir la nourriture, sans s'embarrasser d'ustensiles, donc elle ne connaissait pas l'usage pour certains, de toute manière, mangeant comme si elle n'avait rien mangé depuis des jours, ce qui était le cas, en fait. Le tout fut rapidement fini, et elle se saisit du verre d'eau et put le liquide jusqu'à la dernière goutte. Cela faisait si longtemps qu'elle se s'était pas sentie aussi bien ! Un point noir attira son attention, sur la table. Elle pencha aussitôt son nez dessus, un morceau de salade collé sur la joue. Il s'agissait d'une fourmi, elle avait bougé. Pourquoi cette fourmi était-elle seule ici ? Avait-elle perdu sa colonie ? Elle devait sûrement être à la recherche de nourriture, elle était au bon endroit d'ailleurs. Elle espéra que l'insecte trouverait de quoi aider sa grande famille. Cela serait triste si elle mourrait de faim. Elle devait sûrement se sentir très seule. Qu'est-ce qu'elle était courageuse cette fourmi ! Aemiliana fut prise d'admiration pour la petite tache noire qui ne lui avait rien demandé, et ouvrit des yeux émerveillés, oubliant même qu'il y avait quelqu'un à ses côtés. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Étrange maison Mar 20 Jan 2009 - 7:34 | |
| [ Si il s'est presente au debut 'o' ]
Sa tasse a la main, le coude sur la table, Morgan regardait un peu la nouvelle venue, s'accordant une oeillade a present qu'il pouvait se montrer moins meprisant. Le misanthrope remarqua sa minceur, frolant la maigreur, ses habits sales et ecorches... Il se demanda quel etait le genre de vie qu'elle menait, avant. Etait-elle a la rue, l'une de ces clochardes qui pour vivre ne pouvaient que quemander? En general, les sans abris de Paris etaient habilles bien plus chaudement que ca, et ne devaient jamais porter de robe, c'etait fort imprudent... Il pencha legerement sur le cote. En plus de cela, elle avait l'air bien trop jeune. Si elle mendiait dans la rue, les autorites l'auraient reperee et emmenee dans un centre ou l'on pourrait retrouver ses parents ou la placer dans une famille d'accueil, quelque chose comme ca. Il se posa la question quelques secondes, tandis qu'elle fixait d'un regard avide la nourriture, peut-etre un peu trop genee pour manger. Apres qu'il lui ai fait comprendre qu'elle pouvait bien entendu toucher a ce qu'il avait mis devant elle, de grosses larmes coulerent le long de ses joues emaciees. Le jeune homme crut y voir de la tristesse, mais cela ne sembla finalement etre que de la reconnaissance. ll murmura un " De rien " dubitatif, regardant la petite comme si quelque part sur elle serait marque la cle de son mystere.
" Vous ne mangez pas a votre faim, habituellement?"
Visiblement... Non. Elle s'empara de la nourriture comme un animal en manque, et Morgan esquissa une grimace. Aucune tenue a table, malgre sa politesse... Mais il etait vrai qu'il avait oublie les couverts, et repara son erreur en ouvrant le tiroir et lui donnant fourchette et couteau. D'ou venait donc cette petite pour ne pas meme manger correctement, ou etre trop timide pour demander des couverts? De la rue, de la campagne, du futur, comme cette Alfie qu'il avait vue debarquer? Alors qu'Aemiliana regardait un coin de la table avec une admiration qu'il ne comprit pas vraiment, Morgan se rassit et apres un vague regard vers ce qui semblait captiver la jeune fille, il soupira legerement. Etait-ce la petit fourmi, serait-ce le bois, serait-ce simplement un regard dans le vague comme savent si bien le faire les reveurs. Il reprit la parole afin de lui demander
"D'ou venez vous, mademoiselle?"
Alors qu'il articulait cette question, un poignard s'enfonca en son esprit: Il venait de s'interessr a quelqu'un, quelqu'un qui mangeait comme un porc en plus. Le visage du jeune homme se ferma d'un coup, son regard devint morne et son expression neutre. Il detourna le regard de la jeune fille. Il attendait certes une reponse, mais n'avait pas l'intention de chercher plus loin dans le passe ou l'identite de la fille. Il ne fallait pas, il ne pouvait pas et surtout, il ne voulait pas. Il n'avait qu'a l'informer sur le fonctionnement et apres il s'en lavait les mains, et il la laissait a son sort. Morgan lanca un regard morne a la jeune fille qui semblait completement depaysee, peut-etre un peu mal a l'aise dans cet environnement. On pouvait mettre ca sur le compte du stress ou de l'angoisse vis a vis du fait qu'elle etait enfermee, cependant ne comprenant pas bien les reactions excessives de certains et ne souhaitant pas les comprendre, il etait mal place pour chercher a comprendre la jeune fille. Il s'en fichait. Il n'avait juste qu'a s'assurer que sa vie ne serait pas trop dure au debut. Il detestait aider, plus que tout.
"Saurez vous vous faire a manger seule?" |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Étrange maison Mar 20 Jan 2009 - 18:25 | |
| [Amerde. On va dire qu'elle n'a rien entendu XD]
Elle était complètement perdue dans ses pensées quand le jeune homme l'interpella une seconde fois, elle n'avait pas entendu la première. Mais si elle l'avait entendu, la réponse aurait été non. Pendant ces dernières semaines, elle s'était uniquement nourrie de baies, en espérant qu'elle n'avait rien attrapé à cause de ce régime. Il y avait parfois d'horribles bactéries sur les plantes, et celles-ci était toxiques, parfois. C'était une chance inouïe qu'elle soit encore en vie actuellement. Mais même si elle avait réussi à survivre comme ça, ce n'était pas ce qu'on pouvait appeler des repas nourrissants, ce qui expliquait son importante perte de poids, déjà qu'elle ne pesait pas bien lourd à la bases... Ses joues s'étaient creusées, et ses os étaient devenus très visibles. On pouvait facilement compter son nombre de côtes, et sa faiblesse n'avait pas d'égales. Elle qui était une jolie petite fille il n'y a qu'un mois seulement... Elle n'avait jamais été "potelée", comme beaucoup d'enfants, vu qu'ils étaient 9 à la maison, mais au moins elle mangeait plus ou moins à sa faim. Elle se demanda ce que sa famille avait fait au bon Dieu pour mériter cela. Son père devait certainement avoir fait des choses horribles, et comme ses frères et sœurs étaient plutôt proches de lui, le Seigneur leur avait évité une existence misérable. Oui. C'était sûrement cela.
Elle leva légèrement les yeux, pour regarder son interlocuteur sans pour autant le fixer dans les yeux. D'où venait-elle ? Elle ne le savait pas. Elle n'était jamais allée à la ville, ses parents n'avaient pas vu l'intérêt de l'y emmener. Et autour de sa maison, il n'y avait que des champs et des petites fermes. C'était bien pour cela qu'elle avait été surprise de trouver cette grande maison, surtout qu'elle n'était pas allée bien loin, restant dans les lieux qu'elle connaissait. De plus, elle n'avait que douze ans. Elle aurait bien eu du mal à situer le pays où elle vivait, ne sachant même pas que des personnes parlant d'autres langues existaient dans le monde. Ne sachant même pas à quel point il était vaste, ce monde. Elle se creusa la tête durant quelques instants. La fourmi grima sur ses doigts, probablement attirée par l'odeur de la nourriture. Alors qu'elle nettoyait ses antennes sous le regard curieux de la libellule, Aemiliana prit doucement la parole.
"Navrée messire, je ne le sais point. Nous avions une ferme et des champs. Mais il n'y avait pas de maisons grandes comme celle-ci à côté. C'est curieux. Et l'intérieur ne ressemble en rien à ce que je connais."
Elle se retourna et jeta un rapide coup d'œil aux blocs étranges derrière elle, et reporta aussitôt son attention sur la fourmi qui avait décidé d'explorer son bras.
"Elle est bête. Elle est si petite... Elle ne pense même pas..."
D'une pichenette sur le petit point noir, elle la posa sur la table, où elle l'écrasa d'un geste sec sous son verre.
"... que je pourrais l'écraser. Qu'est-ce qu'elle est bête."
Elle posa son menton sur la table, le nez devant le verre et les restes de la fourmi, tout en murmurant plus pour elle-même que pour le malheureux insecte.
"Idiote... Idiote..."
L'autre reprit la parole. Se faire à manger seule ? Elle releva la tête et jeta un coup d'œil aux alentours, l'air un peu perdu.
"Je... Je... Je ne sais pas... Je ne sais pas à quoi servent toutes ces boîtes, partout..." |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Étrange maison Jeu 22 Jan 2009 - 7:28 | |
| Aemiliana ne tranchait pas avec le reste du paysage du pensionnat : etrange, marginale, au dela des bornes de ce que les gens, cette masse informe de moutons lobotomises, apellaient normalité. Tout ce pensaionnat etait d'une anormalite affligeante, jamais deux personnes pareilles, de fortes perosnnalites cotoyant les faibles, comme si ceux qui tiraient les ficelles voulaient regrouper tous les types de gens presents dans l'humanite. Il y avait les pires, les vicieux, les pernicieux, ceux que Morgan ne pouvait pas supporter, qui representaient tous les vices de la terre. Nao, pervers, Ritchie, drogué, Mail, no-life, Kurogane, brutalité bestiale... Il y avait des gens qu'il evitait, comme cela, le plus possible, dont trois... etaient dans sa chambre. Logeaient, dormaient, passaient du temps dans la meme salle que lui. Rien qu'y penser le repugnait, rien que songer aux objets dont il ne preferait pas connaitre l'utilite de Nao, a l'odeur de cigarette, de vomi, d'alcool qui empregnait la piece et notemment les alentours de la couche de Ritchie, aux jeux assourdissants et abrutissants du geek a rayures... Ca lui donnait la nausee. Il y avait aussi des gens un peu mieux, qui semblaient tirer vers une humanite meilleure, il y avait Emily qu'il avait appris a connaitre et qui malgre ses vices qui l'auraient rangee dans la categorie des personnes a eviter, Keiko qui malgre ou grace a sa betise etait quasiment denue des vices humains necessitant la reflexion, comme l'hypocrisie ou le mensonge... Emily, la vampire, Keiko, l'ingenu. Personne n'etait semblable a un autre, ou il y avait une raison, une facette particuliere de la personnalite qui changeait, il n'y avait pas de memes exemplaires, comme ce que l'on pouvait rencontrer dans la realite, meme les bandes de prostituees juveniles semblaient avoir plus de profondeur.
Peut-etre etait-ce pour cela qu'il s'etait deglacé, ne serait-ce qu'un peu. Trop d'emotions, trop de gens, trop... Et elle, a la table, concentree sur son insecte, et elle a qui l'enfermement ne faisait meme plus peur... Keiko lui avait raconte qu'une jeune fille qu'il avait accueillie avait vomi, de peur panique. Il etait loin de ce genre de choses, avec elle. Tres calme, elle mangeait sa nourriture avec une precipitation legerement malsaine, et repondait a ses questions avec un detachement que par contre il approuva. Une ferme, des champs... Ca pouvait etre n'importe quelle epoque qu'elle decrivait, et n'importe quel pays. Si une fille du futur qu'il avait rencontre avait ete on ne peut plus claire sur son statut, celui d'Aemiliana etait plutot vague, enveloppe du brouillard des paroles de l'enfant. Il n'insista pas plus, malgre le fait qu'il soit legerement intrigue par cette personnalite qu'il jugeait pour le moment assez interessant. Tandis qu'il lui posa la derniere question, il entrapercut l'insecte noir sur le doigt d'Aemiliana, qu'elle posa et ecrasa sous son verre. Morgan fronca legerement les sourcils, soudainement moins enthousiaste, mais prefera attendre sa reponse avant de prendre la parole, de peur qu'elle n'oublie totalement ce qu'il lui avait demande. Elle lui repondit finalement et il en conclut qu'elle devait venir d'un passe precedant la revolution industrielle, ou si loin dans le futur qu'on n'avait plus du tout besoin de ce genre de choses. Il prefera penser au passe, surtout en jugeant la salete couvrant ses pieds et sa robe rapiece. Morgan se leva et poussa un soupir de decouragement, lorsqu'il vit de combien de "boites" il devrait expliquer l'utilite. Il se retourna vers son interlocutrice, les mains sur les hanches, et designa le verre sous lequel gisaient les restes de la fourmi.
"Etre humain n'autorise pas a retirer la vie a plus petit ou plus faible que soi. Un geant voudrait s'amuser, seriez vous d'accord pour qu'il vous crase sous son enorme doigt?"
Sans chercher de reponse, n'en attendant pas vraiment, il se tourna vers les "boites"
" Ca c'est un grille pain, vous inserez une lamelle de pain ici, vous appuyez la et attendez un peu, cela prepare de bonnes tartines grillees. Ca, c'est une cafetiere..."
Il lui expliqua comment se faire un café, faire cuire quelque chose a la casserole ou a la poele, mixer, mais n'etant pas un professionelle de la cuisine, il prefera s'arreter la et demanda a la jeune fille
"Avez-vous compris ce que je vous ai enseigne jusqu'a present, avez-vous des... questions? Ah..."
Il prit les couverts d'Aemiliana et en profita pour lui expliquer comment marchait un lave-vaisselle et ou etait la poubelle, puis conclut
"Sinon, on peut continuer la "visite"."
[ Oups, desole du petit retard ToT ] |
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