Cela faisait bien longtemps qu'on n'avait pas vu le visage de Nathanaël. Il n'avait pas beaucoup changé, en fait. Lui-même, n'avait pas revu depuis bien longtemps la femme de son coeur et sa petite copine. Key avait simplement disparu : pouf ! Où était-elle ? N'étant guère proche de grand-monde, il n'avait pas beaucoup d'amis grâce auxquels il pourrait se renseigner. Il lui semblait que Key le fuyait... Quant à Aelan, et bien, alors qu'ils sortaient toujours ensemble, un léger froid les avaient écartés, de telle sorte qu'ils ne s'étaient pas seulement tenus la main depuis deux semaines. A vrai dire, la vie au Pensionnat Interdit était monotone, pour Nathanaël. Son caractère gaillard s'était assombri, dans ce milieu où personne ne semblait se charmer de cet adolescent joyeux, affable et plein d'assurance. Oh!, certes il pouvait se montrer assez exceptionnellement narcissique et égocentrique, mais cela dérangeait-il vraiment, dans la mesure où tous étaient plus ou moins livrés à eux-même dans cette immense propriété embrumée de mystère ?

La charge de mystère que tous les prisonniers autour de lui semblaient ressentir sur leurs épaules avait décidé visiblement d'épargner Nathanaël de son poids. Aussi fut-il plus épouvanté que ne l'aurait été un autre pensionnaire quand la mésaventure ici rapportée lui tomba dessus...

Nathanaël avait décidé d'aller chercher quelque chose à manger dans le garde-manger du sous-sol, ne trouvant rien de satisfaisant à ses désirs papillaires du jour. Quand il poussa la porte de la cave, elle grinça d'une façon terrible. Cela ne l'effraya pas plus que cela, en vérité, cependant, le gémissement des gonds surannés contribua fortement à l'atmosphère lugubre dans laquelle il s'engouffra en entrant dans la pièce. Une fille de sa tranche d'âge, d'apparence délicate, déjà présente, se retourna d'un air apeuré vers lui quand il arriva. Elle lui demanda qui il était.

« Euh... bah on se connait pas... C'est Nathanaël. Je viens juste, euh... chercher des olives.

Il ne sut quoi ajouter, alors il se tût. Il mit ses mains dans les poches de son hoodie et s'approcha de la jeune fille, d'une démarche qui se voulait assurée et rassurante.

— Et toi ? Tu viens faire quoi, ici ? » Fit-il mine de s'intéresser. Brrr, quelle ambiance ! S'il pouvait simplement prendre son pot d'olives et partir d'ici sans passer pour un goujat !

Effectivement apeurée, voir meme terrorisée, Ellana sentit son coeur se calmer quand la personne se presenta.
Elle se permit meme un soupir de soulagement, bien qu'elle savait ca tres impolie.

« Euh... bah on se connait pas... C'est Nathanaël. Je viens juste, euh... chercher des olives.
— Et toi ? Tu viens faire quoi, ici ? »

Moi c'est Ellana... Repondit-elle machinalement.
Il fallait bien qu'elle dise quelque chose !
Et ce jeune homme la prendrais surement pour une pauvre gamine trouillarde si elle lui avouait qu'elle cherchait une sortie...
Tant pis !
Y a de quoi etre trouillard ici, avec toutes ses pieces lugubres, ses mysteres, etc...

Moi...
Je cherchais une sortie...
Et comme j'en ai pas trouvé, j'ai fait tout le tour de la maison, histoire de reperer les lieus...

Elle ne comprenait pas comment des gens pouvaient vivre tranquillement dans cette prison comme si de rien n'etait !
La notion de liberté pour Ellana etait capital, et le fait d'etre enfermé comme une souris de laboratoire a qui on peut jouer des tours quand on le souhaite lui deplaisait fortement.
Cependant, elle se forca a ne pas craquer devant lui et comme a son habitude, elle detailla la nouvelle personne avec curiosité, le regardant de haut en bas.
Ok, la elle faisait son maximum, mais le voir aussi calme, juste en train de chercher des olives...
Quoi que, il semblait pressé de vouloir sortir de la cave.
Ellana soupira une nouvelle fois, prit un bocal d'olive derriere elle et l'envoya a Nathanaël d'un mouvement las.
Puis elle s'adossa au mur, se laissant mollement glisser jusqu'au sol ou elle lacha un rale de desespoire.

Mais comment je vais sortir de la moi... Marmonna-t-elle.

A sa question, la réponse d'Ellana parut cruellement plus intéressante que celle qu'aurait pu donner Nathanaël. A vrai dire, il n'était pas possible de comparer sérieusement “Je suis en train de chercher des olives” et “Je suis en train de chercher la sortie”. Quand elle l'exprima, Nathanaël s'assombrit. Elle ne s'y était pas encore fait, elle, alors... Sans doute n'avait-elle pénétré dans le Pensionnat Interdit que quelques jours auparavant. Bon, et bien... chacun ne devait-il pas passer par cette épreuve ? Il sourit d'un air contraint à sa nouvelle rencontre, bien que dans l'obscurité où ils étaient plongés, cet apparat fût invisible.

« Hmm... euh...
Il soupira et se retourna sans raison autre que sa gêne, en se frictionnant les cheveux de sa main droite. Sa tête alla et vint de droite à gauche, avant que ses yeux rencontrent ceux d'Ellana. Ils s'y fixèrent tandis que lui se fixait l'objectif de ne pas quitter son regard avant qu'elle le fasse en première. ...décidément, ce manoir lui avait fait perdre tous ses moyens, et aussi son ancienne grande aisance en société.
— Ellana, ah... ok. Euhh, ben... faut que...
Faut que... rien d'autre ne lui traversa l'esprit que “faut que ça lolressemblait à fuck”. Shame on him nan mais sans blague. En observant la remarquable bêtise de sa pensée, il prit l'initiative de se reprendre en main immédiatement. Cela commençait par une chouette bouffée de courage.
— Hnnnn! (inspiration), écoute ! Faut que tu comprennes un truc : on peut pas sortir ! Déclara-t-il en détachant chaque syllabe. A moins que tu sois un super génie combiné à un super héros avec un super pouvoir qui serait celle qui saura être celle... celle qui saura être celle qui sera capable de nous faire tous sortir de là ! Tu crois vraiment être cette personne ?!

Il prit conscience de la sècheresse avec laquelle il avait prononcé tous ces mots sortis tout seuls d'une traite qui s'entrechoquaient violemment. Il reçut un bocal d'olives dans ses mains ouvertes, et quand il leva à nouveau la tête après avoir constaté la présence de l'objet entre ses doigts, il vit que son interlocutrice avait glissé contre le mur jusqu'au sol. Elle lâcha un râle de désespoir et il sembla à Nathanaël qu'elle avait grogné quelque chose entre ses dents. Cette attitude lui donna du remords.

— Enfin..., commença-t-il. Il voulait se rattraper. Je veux dire, c'est... enfin bon c'est pas grave hein fais ce qu'il te plait, c'était juste pour... pour... pour te prévenir. »

Une vague d'émotion le submergea. C'était le fait qu'elle soit vautrée, comme ça, par terre, dans le froid, dans l'ombre, dans le crade de la cave, ça lui donnait un air tellement piteux à la fille. Qu'est-ce qu'elle avait donc ? Et puis non en fait ! C'était pas ça, elle avait eu raison de se laisser tomber. Quand l'esprit ne tenait plus, pourquoi les jambes porteraient-elles encore ? En quelques pas il la rejoignit et s'assit de la même manière. Mon dieu... quels désagréables sentiments... un mélange de lassitude, de fatigue, de détresse, de nostalgie, tout ça concentré dans une seule émotion indescriptible en un mot. S'il pouvait mourir, là, maintenant, ce ne serait pas mieux ? Plus tard il se demanda pourquoi, intérieurement, il avait formulé ce souhait.


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HJ : ça te dit qu'on rajoute quelque chose de fantastique dans ce RP ? =D J'avais envie un peu de sortir de l'ordinaire dans ce topic ;o; j'en ai parlé avec la grande admin DarkD, qui m'en a donné l'autorisation \o\ je propose que soudain, les ombres de la pièce se mettent à bouger, à danser, et deviennent très vite folles ! Cela terroriserait nos personnages qui n'oseraient pas bouger du tout de crainte de provoquer un dérèglement plus important encore dans les ombres, et ne s'autoriseraient que de parler ; ça donnerait lieu à un RP très intense en émotions et en réflexions, et qui rapprocherait énormément les personnages parce qu'ils doivent bien extérioriser les sentiments extrêmes qu'ils ressentent ;)
Alors ça te dit ?

[ HRP ] Ca marche ^^ [ HRP ]

Ellana avait suivit le dialogue de son interlocuteur avec attention.
Les mots raisonnaient encore en elle, comme si ca voulait etre sur que c'etait bien rentré dans le crane de la jeune fille.
"Tu ne peux pas sortir, tu ne peux pas sortir, tu ne peux pas sortir..."

Ouarg ! Lacha-t-elle comme pour se retenir d'exploser.

* C est impossible ! Il y a un debut et une fin a tout ! Si on peut rentrer, on peut sortir, si on peut voler, on peut donner, si on peut rever, on peut cauchemarder, etc... C'est impossible qu'on ne puisse pas sortir ! Tout ce qui est sur cette terre va par deux ! Le soleil et la lune, la nuit et le jour, l'ombre et la lumiere, la joie et la tristesse... Alors si le fait d'etre enfermée ici est mauvais, pourquoi n'y aurait-il pas un coté benefique ?! Je suis sur qu'il y a un moyen de sortir de la ! Je mourais peut etre avant de le decouvrire, mais je suis sur qu'il y en a un ! Et... *

Elle arreta net ses pensées en sentant Nathanaël s'assoir a coté d'elle.
Elle fut dabord surprise, apres tout il etait venu pour son bocal de cornichon et non pour la rassurer !
Mais... Finalement elle se dit qu'elle preferait etre avec quelqu'un que seule.
Precedement, elle etait plongé dans ses pensées, et ce qui l'entourrait lui avait été comme "invisible" pour elle, bien qu'elle ai noté chaque coin de la piece dans sa memoire.
Et maintenant... Toutes ses ombres, ses grandes caisses dont elle ne savait pas le contenu, tout se noir...

* Brrr, mais qu'est-ce que je suis venu faire ici moi ?!
Je pensais vraiment etre la premiere a trouver une sortie aussi facilement ?
Baka ! *

Elle le regarda un moment, detaillant chaque traits de son visage.
C'est ce qu'Ellana savait faire le mieu depuis qu'elle avait son pere sur le dos.
Cerner les emotions des gens...
Ca lui avait sauvé la mise une paire de fois !
Et la, ce qu'elle voyait lui ressera le coeur.
Il avait l'air depité...

Euh... Je... Je suis desolé de t'avoir baisser le moral...
Mais... J'ai un sens de la libertée tres tranché, et des questions se bousculent dans ma tete sans avoir de reponse, ce qui m'enerve beaucoup.
Qui pourrait s'amuser a enfermer des gens dans un etablissement de ce genre ?
Pourquoi ?
Est-il seul ou sont-ils plusieurs ?
Que comptent-ils faire de nous ?
Et encore bien d'autre comme ca !
Je suis vraiment perdu...
Et j'avoue que j'ai tres peur !
J ai toujours été tres bien seule, mais la je me rend compte que ca peut etre mortel de jouer la solitude, aussi bien que d'etre avec quelqu'un !
C 'est vrai quoi, qui me dit que t'es pas un des psychopathes qui a créer ce truc ?

Elle soupira en revoyant le bocal d'olive.

Et cette nourriture, elle vient bien de quelque part...
Mais pour l'apporter il faut bien sortir et entrer du manoir !
J'y comprend plus rien, ca me depasse...
Et en plus j'aime pas les olives, elles sont...

Ellana ne termina pas sa phrase.
Une ombre venait de bouger pres d'une caisse.
Son sang se glaca et elle commenca a parler d'un ton angoissée, mais qui restait posé et calme.
Elle fit son maximum pour ne pas s'affoler.

Nathanaël...
Tu m'expliques comment une ombre peut changer de place sans que le soleil ne bouge ?

C'etait une question qui en fait n'attendait pas vraiment de reponse, mais qui servait a lui faire comprendre que quelque chose clochait.
Quelque chose ou quelqu'un...

HJ : PARDON PARDON PARDON POUR LE RETARD T_T Si je te fais trop attendre n'hésite surtout pas envoie moi des MP harcèle moi plains toi dans le flood etc hein !
____________________

« Euh... Je... Je suis désolée de t'avoir baissé le moral... s'excusait Ellana avec comme des vibrations de condescendance dans la voix.
— Non, non, mais tout va bien hein, je vais bien... Répondit-il assez machinalement.

Nathanaël demeurait les commissures des lèvres tombées de chaque côté et le regard vide plongé dans les cornures et les failles qui sillonnaient le mur de briques, autour de la porte, carré de lumière aveuglante au milieu de cette plaque aux couleurs qu'il ne savait déchiffrer dans l'obscurité. Soudain, le rectangle blanc s'amincit très visiblement, à vitesse modérée, voire lente, d'une telle façon qu'il avait le temps et l'esprit de se demander s'il n'était pas en train de rêver ou comme s'il s'agissait d'une séquence issue d'un vidéo-projecteur. Et pendant qu'il hallucinait ou croyait halluciner, à observer cette porte se refermer toute seule, malgré l'absence d'une quelconque once de vent ou d'une autre force horizontale existante, Ellana continuait son dialogue qui semblait s'adresser plus à elle-même qu'à lui. Il changea vivement de point de mire, s'attacha à examiner le couvercle des cornichons.

Qu'est-ce qui pouvait donc la pousser de la sorte à ouvrir son coeur et à effiler son âme ? Etait-ce chez elle naturel de se confier si facilement à un inconnu ? Lui c'était certain, bien qu'il ait l'approche facile en temps normal, il s'en savait pertinemment incapable. Non c'était autre chose. Cette oppressante atmosphère lugubre, sans aucun doute... En émettant cette certitude, il sentait ses doigts se crisper autour du bocal, flanqué déjà par ses deux cuisses frissonantes. Et voilà qu'elle le suspecter d'être un psychopathe, lui, si suffoqué, lui qui se liquéfiait sur place !

— M-mais n'importe quoi... psychopathe, moi!, il eut un rire bref et aigu semblable à un râle. Il la laissa poursuivre.
— Et en plus j'aime pas les olives, elles sont... déclara-t-elle. Nathanaël, s'attendant à la couper mais ne pouvant retenir une réponse quasi-instinctive, entonna :
— Oh, non, moi je kiffe.

Cependant, Ellana n'avait rien ajouté, et son regard s'était figé sur une caisse à deux mètres de distance de leur place. Lui n'avait rien vu du tout, occupé à retourner anxieusement le pot d'olives entre ses genoux. Remarquant le silence pétrifiant de sa voisine, il leva les yeux lui aussi vers la petite caisse cubique. Il s'y arrêta également, incapable de faire autrement, et pour cause : la lumière passant par l'encadrement de la porte avait disparu, et paraissait désormais s'être déplacée, sans aucune raison scientifique crédible ni possible, était venue danser, apparaître, disparaître, courir sur la surface du bloc de bois creux. Qu'est-ce que c'était ... ?

Là intervint à nouveau la petite voix effrayée d'Ellana, pour compléter le véritable état de peur qui tenait les deux adolescents.
— Qu-quoi... ? Sans que le soleil bouge... ? »
Il leva craintivement ses pupilles vers l'endroit où dix minutes plus tôt il avait vu un rayon de lumière du soleil, en haut à gauche sur le même mur que la porte. ...Il n'y avait plus rien. Son souffle s'interrompit immédiatement.

« HAAA !!! OU EST LE SOLEIL ?! » Se mit-il à hurler désespérement, sans oser pour autant bouger son corps d'un pouce.

[ Tkt tkt je suis patiente xD Et désolé pour le temps aussi j'étais en vacs ^^ ]

"— Qu-quoi... ? Sans que le soleil bouge... ? »
Il leva craintivement ses pupilles vers l'endroit où dix minutes plus tôt il avait vu un rayon de lumière du soleil, en haut à gauche sur le même mur que la porte. ...Il n'y avait plus rien. Son souffle s'interrompit immédiatement.

« HAAA !!! OU EST LE SOLEIL ?! » Se mit-il à hurler désespérément, sans oser pour autant bouger son corps d'un pouce."

Ellana au contraire, se força a rester calme.
Elle avait l'habitude de caler ses émotions en elle quand il le fallait.
Elle posa une main apaisante sur celle de Nathanaël.

Nous effrayer ne fera qu'envenimer les choses.
Si quelqu'un ou quelque chose s'amuse a nous effrayer, ça ne lui fera que plaisir qu'on réagisse et ça ne nous aidera pas.

Elle se leva lentement et prit le bocal d'olive.

Tu permets ?
On va les sacrifier pour la bonne cause !

Elle l'ouvrit et envoya une olive derrière la caisse.
Un bruit de "crac-crac" s'éleva, comme si une bouche avait croqué l'olive et le noyau.
Elle recommença, envoyant 5,10, 15 olives, puis versa le reste a terre.
Avec un sourire mauvais, elle envoya le bocal vide dans le coin, avec force, et il explosa.
Le but était de découvrir ce qui se cachait derrière, et la curiosité d'Ellana, toujours très forte, ne faisait que la pousser dans des situations dangereuses.
Elle regretta bien vite son texte.
Une ombre de la taille d'un monstre, reflétant des dents pointues et des mains crochues, jaillis sur le mur.
Ellana fit un bond en arrière en lâchant un cris de surprise.

C'est quoi cette horreur ?!

L'horreur en question se dressa de toute sa hauteur et fonça sur Nathanaël qui, prêt des autres bocaux d'olive, avait été pris malencontreusement pour coupable.
Ellana n'eut pas vraiment le temps de réagir, l'ombre suspendait déjà Nathanaël par les pieds et le secouait comme un vulgaire sac a patate.
La jeune fille aurait éclaté de rire si cette situation n'eut été aussi dangereuse.
Quelque chose, elle devait faire quelque chose !
Mais pour le moment, elle se tenait prête a rattraper Nathanaël si la bestiole le lâchait.
Elle venait a peine de faire connaissance avec quelqu'un dans cette maison de fou, et voilà qu'elle lui attirait des ennuis...
Les gens n'avaient jamais de mauvaises raisons de laisser Ellana seule, et Nathanaël venait d'en avoir la preuve.
Pas qu'elle apporte la poisse, bien au contraire, mais sa curiosité, cette curiosité si tenace, s'accrochait a elle comme une sangsue.
Et aucun moyen de s'en débarrasser.
Quand curiosité et courage étaient mélangés, l'impossibilité devenait possible.

Alors que Nathanaël poussait du plus fort possible son dos contre le mur, comme s'il cherchait à s'incruster dans la pierre, il sentit quelque chose se poser sur ses doigts. Il poussa un glapissement suraigu, qu'il regretta par la suite car il ne s'agissait que de la main d'Ellana. Celle-ci tentait de le calmer, en position inversée de celle qui devait le protéger. Cependant, ses paroles avaient des points faibles, permettant au cerveau en rotation plus rapide que d'habitude de trouver des arguments contre ayant pour effet d'ajouter à sa peur.

« Et qui nous dit que c'est quelqu'un qui veut nous effrayer ? C'est peut-être un gentil monstrou qui a seulement faim de chair humaine !!! Il ne cherche pas à nous faire peur, IL VEUT NOUS MANGER ! Hurla-t-il avec véhémence.

Ellana ne répondit pas et se remit debout, prenant des mains du jeune homme le bocal d'olives.
— Non ! Arrête !!! Lui intima-t-il en s'accrochant à ses jambes.

Le plus étrange, et le plus humiliant pour Nathanaël, était que sa nouvelle amie semblait physiquement plus du genre qu'on protège. Du genre fluette en jupette, avec des graannnnds yeux noirs expressifs et un collier avec son prénom dessus autour du cou. Or dans l'immédiat, c'était lui qui serrait fébrilement les fins mollets blancs de cette tarée à moitié folle qui lançait des olives sur un monstre invisible.

Ce dernier, pourtant, semblait se satisfaire des olives que lui balançait Ellana.
— Je suis certain qu'il aura plus faim et qu'il va nous laisser tranquilles... Espéra-t-il à haute voix. Subitement, l'ombre grandit, arrachant un cri de surprise à l'adolescente effrontée, et sa jambe à Nathanaël.

Cette fois surtout, il ne se retint plus de crier sans vergogne ou interruption. La bête lui avait happé le pied gauche et l'avait tiré en avant, le traînant sur le sol tandis qu'il essayait vainement de s'accrocher à quelque chose sur son passage. De son pied droit, il donna des coups de pieds dans la gueule de l'énorme masse noire : sans résultat ! Il ne frappait que du vent ! Pourtant son Asics gauche avait bien disparu derrière un rideau immatériel de dents éthériques. Il prit conscience soudainement du fait qu'aucun tiraillement, aucune douleur ne l'avait pris au niveau de la cheville. Pourtant il était bel et bien tiré vers l'avant, il le sentait à la brûlure qui commençait à se faire sentir dans le bas de son dos d'où son sweat shirt avait glissé.

— Hiiiii mais c'est quoi ce truc ?!! Prostesta-t-il. Ellana !!! Aide moi !

Lentement, le cou du monstre se rétrécissait qui s'était grandi pour saisir Nathanaël. Il voyait avec précision le corps immatériel se rapprocher, et en même temps, il se sentait abandonné d'espoir, il avait l'impression qu'il n'y avait plus qu'à attendre et à se faire croquer tout cru, comme dans un cauchemar où il n'y avait plus qu'une fin. Enfin, il se mit à pleurer, à suffoquer, à soupirer des “C'est fini”, des “Oh my god” et des “Papa !”. C'est à cet instant qu'il éprouva au lieu de la brûlure dans son dos une fraicheur douloureuse, qui l'interrompit dans ses discours de fin du monde de désespor. Il ouvrit ses yeux baignés de larmes, mais ce furent ses oreilles qui perçurent un grognement métallique de la part du monstre en face de lui, un grognement qui avait tout d'une expression de ... pitié.

Il lui fallut quelques poignées de secondes pour se rendre compte de l'occasion qui se présentait à lui, et pour se relever en essuyant ses joues mouillées, afin de rejoindre à toute vitesse la demoiselle qu'il avait laissée seule contre le mur.

— Je crois que... elle a eu pitié de moi... Se creva-t-il à expliquer, sans souffle. Il se donna le temps de respirer, avant de reprendre : laisse-moi faire ! En souriant d'un sourire plein d'assurance.
— Hey toi là ! Interpella-t-il en se retournant.
Un bruit qui était tout sauf rassurant fut la réponse qu'il reçut. “Euhh...” En fait, non. C'était une erreur.

[ Desolé j'fais pas autant de ligne que toi xD ]

— Hiiiii mais c'est quoi ce truc ?!! Prostesta-t-il. Ellana !!! Aide moi !
— Je crois que... elle a eu pitié de moi... Se creva-t-il à expliquer, sans souffle. Il se donna le temps de respirer, avant de reprendre : laisse-moi faire ! En souriant d'un sourire plein d'assurance.
— Hey toi là ! Interpella-t-il en se retournant.
Un bruit qui était tout sauf rassurant fut la réponse qu'il reçut. “Euhh...” En fait, non. C'était une erreur.

La jeune fille avait regardé la scène sans broncher.
Elle ne pensait pas vraiment possible qu'une ombre puisse manger quelqu'un, il devait surement y avoir un truc quelque part.
Cependant, quand Nathanaël revint vers elle, elle lui prit doucement les mains, voulant se montrer rassurante.
Elle le déplaça sur le coté, et voyant que l'ombre se retournait vers eux, elle se baissa lentement, attrapant une sorte de bar de fer.
Elle prit ensuite un autre bocal d'olive, qu'elle déboucha.
Elle cherchait un trou, des égouts, n'importe quoi, mais quelque chose pour attirer le monstre ailleurs, leur donnant le temps de sortir de cette cave.
Ellana pensait a toute vitesse.
Elle savait que le temps était compté, et déjà qu'on l'avait privé de sa liberté, elle ne voulait pas finir manger par une espèce de... truc noir ressemblant a rien...
L'idée avait germé dans sa tête en une fraction de seconde, maintenant il fallait juste que ça marche.

Nathanaël...
Apparemment notre copain raffole des olives.
Si on trouve un trou, une fenêtre, n'importe quoi, une ouverture ou lancer les olives, peut être que l'ombre essaiera de les récupérer, et donc il suivra le bocal, ce qui nous laissera quelques secondes pour sortir.
Je te laisse le choix.
Soit tu prends la bar de fer et tu fais diversion pendant que je cherche une ouverture.
Soit le contraire, c'est moi qui fait diversion pendant que tu cherches.
Comme tu veux, mais je veux la réponse dans les 5 secondes qui suivent !

Seul petit hic, c'est qu'Ellana n'avait pas pensé a la possibilité que le monstre soit aussi enfermé dans la maison.
Après tout, peut être que les pensionnaires de cette école lugubre n'était pas les seuls a être coincés.
Si elle était tombé sur la porte comme ça, au pif, peut être que les créatures qui hantaient se pensionnat étaient elle aussi des monstres des siècles et des siècles passé et qu'elles s'étaient fait prendre aussi au piège.
La conclusion étant que si cette ombre était coincée la, elle pouvait très bien ne pas pouvoir sortir elle aussi, et donc le piège échouerait.
Et si c'etait le cas...
Bàh si c'etait le cas, elle verrait bien !

Alors ?! Demanda-t-elle d'un ton pressé.

[HJ : le Pensionnat Interdit est (il me semble bien) tout entouré par le parc, à part sur la façade de la porte d'entrée... même si l'on ne connait pas vraiment la position de la cave par rapport au bâtiment, il y a plus de chances que le vasistas donne sur la propriété. En ce qui concerne les droits de déplacement du monstre, je dirais qu'il ne peut pas sortir puisqu'il a été créé dans le manoir pour le manoir '_' Donc le monstre pourra sûrement sortir je dirais, mais revenir également :D]


Et voilà. Alors qu'il avait voulu jouer le rôle du beau gosse protecteur et plein d'assurance, il avait loupé le dernier coche et s'était fait recaler derrière Ellana, mené par les mains, doucement, comme un enfant. Et il s'était laissé faire sans broncher, encore trop perplexe à cause du comportement - et de l'existence surtout - du monstre d'ombre.
Il regarda alors tranquillement son héroïne se saisir d'une barre de métal que Nathanaël avait dû renverser sur le sol en se débattant lors de ses tentatives de fuite de la gueule de la bête. A cette pensée il se rappela les larmes qui avaient mouillé ses joues. Il en effaça les dernières traces, alors que sa camarade ramassait un nouveau bocal d'olives et lui prodiguait des explications autoritaires.

Il était question de faire diversion à l'aide d'un bâton de fer tout rouillé, d'olives dont semblait se pourlécher l'immanis monstrum, et d'une sortie par laquelle celui-ci pourrait se jeter de façon assez naïve.
Simplet comme le nain, Nathanaël oublia carrément de répondre, pris à ses songes. Alors, premièrement, il ne comprenait pas quel usage il devait faire du bâton pour distraire la bête noire. Ensuite, il avait beau se retourner les mots exacts prononcés par son amie dans sa tête, il ne trouvait pas non plus où est-ce qu'elle avait mentionné l'utilisation qu'il devait avoir pour le bocal d'olives. Et pour finir, il avait déjà, dès qu'il avait pénétré dans la cave, en fait, remarqué le vasistas qui éclairait faiblement la pièce. Malheureusement, la petite fenêtre se trouvait juste aussi de leur tête, et il se demandait comment est-ce qu'Ellana avait fait pour ne pas la voir parce que lui, avait été aveuglé par la lumière qui en émanait. Le fait était donc que le plan qui consistait à attirer le monstre d'un côté, celui de la fenêtre, et à s'enfuir dans l'autre sens, paraissait plus ou moins bancal et risqué.

« Alors ?! » Le pressa-t-elle, après trente secondes de réflexion.
— Euhhh... Bah en fait euuhhh... Hésita-t-il, j'ai pas compris ce qu'il fallait faire avec le bâton. Et avec le bocal.

Un peu foiré. (elle lui avait demandé la réponse “dans les cinq secondes qui suivent” attends, c'est chaud !) Il tenta de rattraper le coup :

— Mais c'est pas grave parce que je préfère chercher la sortie, t'sais ! Déclara-t-il en riant un peu du fond de la gorge. Ouais, du genre, rh!! hnnn, hun hun, hn !... Il se décida à dévoiler sa carte en pointant du doigt le vasistas au-dessus de leurs têtes. Mais ça va être balèze nan à partir avec ça juste dessus nous ? Enfin moi je propose queee on se jette comme ça sur la droite et après on court jusqu'à la porte mais faut vraiment faire gaffe que le truc revienne pas, quoi. Hein ? » Proposa-t-il.

Au vu de la tronche que tirait mademoiselle, il s'imagina en train d'ajouter “...ou pas !” mais s'en garda bien. En voilà une expression qui manquait de grâce ! Fallait-il qu'il s'use la langue pour dire des choses si laides et prétentieuses ! Seulement, Ellana et son air de détermination digne d'un héros de pokémon pourchassant la Team Rocket lui ayant ravi son Pikachu ne lui répondaient pas assez immédiatement ce qui lui donna à penser qu'il était un bien mauvais stratège. Bon, quel est le plan B ?

Mais ça va être balèze nan à partir avec ça juste dessus nous ? Enfin moi je propose queee on se jette comme ça sur la droite et après on court jusqu'à la porte mais faut vraiment faire gaffe que le truc revienne pas, quoi. Hein ? » Proposa-t-il.

Ellana le regarda comme s'il venait d'une autre planète.
Il croyait quoi ?!
Qu'on aurait juste a lancer le bocal et qu'on pourrais prendre 3 jours pour sortir de la ?
Évidement qu'il faudrait courir !
Il était pas vif comme garçon quand même...

Et bien a vrai dire j'espérais pas aller bien loin, effectivement.
Mais cette lumière que tu vois depuis tout a l'heure, je te rappelle qu'elle peut effacer l'ombre...
Si la bestiole passe en plein dedans, elle disparaitra.
Au moins pour quelque seconde...
Et puis on a rien sans rien, si on essai pas, on pourra pas savoir !
Alors arrêtes les questions, anticipa-t-elle, et des que je lance le bocal, tu cours !

Sur ce, elle déboucha le couvercle et envoya le bocal le plus loin possible vers la lumière qui s'étendait au bout de la pièce, laissant les olives voler de tous les cotés.
La gourmandise prit rapidement effet, et l'ombre se jeta sur les petites boules vertes.

COURS !!

Elle fonça sur Nathanaël qui n'avait toujours pas bouger et lui chopa brutalement le bras l'emmenant avec elle dans sa course.
Mais pas de bol, l'ombre fut plus rapide qu'eux, et elle se matérialisa contre la porte.
Surprise, mais vive d'esprit, Ellana eut le reflex de pousser Nathanaël vers le milieu de la pièce avant de se faire choper une jambe par l'ombre et de se faire soulever comme une plume.
Et la, a Nathanaël de voir si c'était pour lui une vision d'horreur ou autre chose...
Car évidement, avec le sens de gravité, la jupe d'Ellana se retourna, dévoilant le bas de sous-vêtement de la miss.
Par contre pour elle, s'était le cadet de ses soucis...
Prise d'affolement, elle criait.
Mais attention, pas un de ces cris qui s'éteint au bout de 10 secondes.
Nàn, un long cris, plat mais très aigüe.
Cette fois, Ellana n'avait pas de plan B.
Mais Nathanaël pouvait peut être enfin jouer les héros.
Et la bête ricanait, s'amusant a secouer Ellana dans les airs, comme si ce n'était qu'une poupée...
Pourquoi n'avait pas chopé Nathanaël tout a l'heure et que maintenant il s'en prenait a Ellana ?
C'est pas juste !
De plus, si l'ombre continuait a la secouer comme ça, ses os pouvaient très bien craquer.
Ça s'annonçait mal...

[HJ : euh comment expliquer mon retard ... j'attendais le 22, parce que c'est un bon chiffre :D *baffe* pardon ç_ç Mais j'ai essayé de faire bien, j'ai voulu rendre un peu de dignité à l'humilié Nathanaël n_n Il a même été très gentil à la fin, en remettant bien la jupe d'Ellana non ? *o*]

Ah la voilà enfin qui répondait, constata-t-il en retenant un baillement, une ébauche de baillement qui devint un sourire à l'envers quand il finit par comprendre qu'Ellana le prenait pour un véritable demeuré. Bon au moins elle ne le montrait pas explicitement et il voyait qu'elle essayait même de le cacher, mais il entendait bien à son ton et à sa façon de poser ses yeux de fille sur lui avec condescendance qu'elle ne l'estimait guère. Malheureusement, le temps des disputes n'était pas encore arrivé et l'objectif imminent consistait par-dessus tout à rester en vie coûte que coûte, ce qui revenait à dire qu'il avait parfaitement le droit de jeter Ellana dans la gueule du gros monstre noir.

Non ! Non, non, non. Il s'efforça de garder pour elle des pensées positives, gentilles, malgré la vive acidité qui s'insinuait dans son coeur quand il l'entendait parler. Pas qu'il la déteste encore, tout de même, cependant, se savoir déprécié ainsi, sans même avoir le pouvoir de changer quoi que ce soit à l'idée, et même pas d'en parler puisqu'elle ne lui avait encore fait aucune reproche, n'était pas du genre à remplir Nathanaël d'une tendresse féérique. De toute façon il lui était dans un sens assez difficile d'avoir de la tendresse pour quelqu'un qui le protégeait, comme un papa-canard exaspéré par la lenteur de son vilain petit le ferait plus par obligation et à contre-coeur que par amour et sincérité.

Allons Nathanaël ! Sois un peu adulte pour une fois ! S'invectiva-t-il, en se blessant lui-même avec le “pour une fois”. Il fallait vraiment qu'il l'admette, il n'agissait toujours pas comme un homme, il n'avait toujours pas grandi, et pour la première fois, il venait à se demander si l'origine de son mal-être depuis quelques temps n'était pas là : les autres n'étaient-ils pas plus matures, autour de lui ? Il songea à tous ceux qu'il connaissait en essayant de n'en pas oublier et oui, on aurait bien dit qu'il était le moins mûr de tous ces fruits...

Allons Nathanaël ! Sois un peu adulte pour une fois ! Cours ! Arrête de t'arrêter sur des futilités, écoute-la, elle est plus sage que toi !
Ca, c'était ce qu'il ne se disait pas. Il l'aurait bien voulu s'il y avait pensé, mais sa nature et la situation ne contribuaient pas à ce qu'il aille dans ce sens. Aussi se laissa-t-il saisir le poignet, et cahoter, et traîner derrière Ellana, les pieds noueux qui se mêlaient malhabilement, alors que de bon coeur il l'aurait suivie s'il avait pu concevoir tout ce qui se passait autour de lui. Il se trouvait plus dans un flou songeur que dans cette cave décorée de pots d'olives dénoyautées. Elle était gentille, Ellana, elle le prenait pour un bête mais elle essayait de le sauver...

Un violent coup sur le torse et une sensation de fraicheur sur son bras l'extirpèrent sans ménagement de sa rêverie. Désormais, Ellana était retournée, la tête en bas, tenue de la sorte parce que l'un de ses pieds se trouvait entre les dents sans matière de la bête. Il ne remarqua pas immédiatement que la culotte de la jeune fille était découverte – mais quand il s'en aperçut il put ricaner du manque de sexy qu'offrait sa lingerie – car c'était surtout le long cri terrifiant qu'elle poussait qui était censé le réveiller. Il se décida à reprendre la situation en main, alors que son amie était en train de se faire balancer d'un côté à l'autre de la pièce comme une poupée de chiffon. Il n'avait aucune idée de comment s'y prendre, il n'avait rien compris à l'histoire du bocal d'olives qui semblait être autant appétissante à la bête qu'à un ado affamé et comédonneux, alors il n'y avait qu'une chose à faire ; la plus stupide, certes, mais également la plus instinctive, directe et, si l'on peut dire, la plus sincère ?

Il se mit à courir, courir comme il avait rarement couru, et il avait l'impression que son poids n'existait pas, que ce n'étaient pas ses jambes qui le portaient mais que son corps glissait dans l'air, dans une dépense ahurissante d'adrénaline. C'était effrayant, et ça faisait du bien en même temps. Il n'eut pas besoin non plus de réfléchir pour trouver quel était le point idéal pour bondir, car ce qui se passait faisait en sorte que tout se devinait, et que tout se devinait juste. Il se lança en l'air, et s'accrocha, en les ramenant l'une à côté de l'autre, aux deux jambes d'Ellana et même que comme ils étaient là ça faisait un joli soixante-neuf. En basculant, il essaya de donner des coups de pieds dans la masse noire : sans succès ! Il tenta les griffures, les coups de boule, les mouvements de balancier, en vain, le monstre ne les lâchait pas. Alors, dans une tentative désespérée, bien qu'il fut totalement révulsé à l'idée d'une telle initiative, il s'approcha, tremblant, avec lenteur, presque langoureusement, de ce qui aurait dû être les lèvres de la bête, et attrapa la matière entre ses dents ! Il tira vers l'arrière... et constata, euphorique, qu'il avait arraché un bout de “chair” à cette chose informe en mordant dedans ! Celle-ci se mit à hurler de sa voix inhumaine, ouvrant sa bouche béante, et laissant tomber les deux adolescents fébriles et endoloris dans un fracas de corps sur la pierre qui tapissait la cave. Dans son cri mourant, elle disparut s'étrécissant et en se déformant, jusqu'à n'être plus que l'ombre normale d'une cave éclairée par une lucarne. Et la porte s'ouvrit comme par magie.

Nathanaël avait la tête à quelques centimètres de la croupe d'Ellana, et pour la première fois, une telle position ne lui provoquait aucune invocation de désir. Elle était allongée de biais, sur lui, il ne savait pas si elle était consciente, mais il était certain qu'elle était vivante – de toute façon il ne lui était rien arrivé d'assez moche pour qu'elle succombe, d'après ce qu'il avait vu. Des palpitations lui traversaient le corps, son coeur battait trop fort, ses tempes semblaient sur le point d'exploser. Après avoir rabattu, par égard pour Ellana, sa jupe sur ses cuisses, il posa sa tête par-terre, et ferma les yeux. Pitié, que ça ne recommence pas. Il était de toute façon tellement soulagé, que s'il arrivait quelque chose d'autre, il en aurait une crise cardiaque.

[PS : il est toujours conscient donc le topic peut continuer mais je pense que dans deux ou trois posts ce sera fini n_n]

[ Malheureusement :( Bàh on se retrouvera bien un moment ou autre ^^ ]

Ellana se releva a toute vitesse, genée de sa position sur Nathanaël.
Elle eut un petit rire nerveux quand il lui remit sa jupe en place et laissa place a un long soupir en voyant que cette histoire etait bien fini.
Elle avait eu une de ces peur !
Elle plongea un regard doux sur Nathanaël et lui souris.

Merci de m'avoir aidé...
Et desolé pour les olives gachées !

Elle tourna la tete vers le coin d'ombre ou se tenait la pile d'olive et prit une grande inspiration.
Elle s'avanca, prit un bocal plein et se pressa de revenir pres de son nouvel ami.
Elle lui tendit le bocal avec un grand sourire puis jeta un regard vers la porte.

On sort ?
Faudrait pas qu'il revienne ou qu'un autre debarque.

Sur ce, elle sortie de la cave, presque en courant, et sentie un soulagement enorme quand elle passa la porte.
Elle imaginait deja le rectangle de bois se refermer devant elle, renvoyant des bestioles a ses trousses.
Mais non !
Elle etait sortie, c'est bon !
Pas de panique !
Elle se retourna vers Nathanaël et lui tint la porte.

Tu comptes t'installer ici ? Demanda-t-elle ironiquement.

Presque aussitôt, Ellana s'écarta de lui, se remit debout, tremblant d'une fin de peur ou de gêne. Elle le remercia en souriant et s'excusa, en plaisantant, pour les olives qu'ils avaient gâtées dans la lutte. A ce propos, elle lui tendit un noveau bocal avec amitié. Il s'en saisit, riant un peu, de la tournure que prenait le scénario : ils étaient là en train de s'échanger des politesses, des gentilles blagues et des pots d'olives, cependant que deux minutes auparavant, ils étaient suspendus dans les airs par un monstre d'ombre, sans masse et sans matière ! Elle lui proposa de sortir de cette pièce qui les baignait déjà de ces récents souvenirs terrifiants, lui rappelant que le risque existait toujours que la bête revienne et qu'il faille tout recommencer ! Certain qu'il n'en aurait pas la force, Nathanaël se précipita à la suite de son amie dans les escaliers qui menaient à l'étage du rez-de-chaussée. En arrivant à sa hauteur, tandis qu'elle lui tenait la porte avec galanterie, il fit mine de lui faire la révérence, les lèvres marquées d'un sourire narquois.
« Non, tu vois bien que je me presse ! » Expliqua-t-il en grimpant sur la première marche.

Finalement, Ellana se trouvait être une jeune fille charmante ; il s'entendait bien avec elle, désormais, très probablement grâce à l'épreuve qu'ils avaient partagée. En y repensant, Nathanaël put même se rendre compte qu'il n'envisageait aucune fin romantique – ni cochonne – avec cette amie qui lui semblait se conduire comme un garçon... alors que c'était lui qui se ratatinait en sa présence ! Elle s'était montrée si courageuse et si héroïque face à cette bête sans nom, qu'il la considérait comme un copain viril et turbulent, bien qu'en ouvrant les yeux il n'y avait pas à tergiverser sur le genre de la personne. Il n'éprouvait par ailleurs aucune gêne ou étouffement à cause de cette inversion des rôles dans cette amitié déjà improbable : ça allait de soi... Aussi passa-t-il son bras par-dessus l'épaule d'Ellana avec une véritable intention de camaraderie, tout en commençant à lui raconter une anecdote salace :

– Tiens tu sais ce que ça me rappelle ? Bon en fait ça a aucun rapport mais c'est que c'est horrible et chouette à la fois, ha ha... C'est dans ce film, là, tu l'as vu, Re-animator de Stuart Gordon ?! C'est TROP énooorme quand le docteur tient sa tête à bout de bras et la fait lécher le corps de la meuf...




(désolée pour le retard, c'est que j'avais plus internet pendant un moment... on voit par MP ce qu'il pourrait se passer dans l'avenir pour nos deux compères ? :D je vois bien une grande amitié entre eux deux ce serait mignonnn en plus nathanael a pas d'amis ici XD)