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 ON ME MALTRAIIIIITE !!! [Svenou]

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ON ME MALTRAIIIIITE !!!   [Svenou] _
MessageSujet: ON ME MALTRAIIIIITE !!! [Svenou]   ON ME MALTRAIIIIITE !!!   [Svenou] Icon_minitimeDim 7 Juin 2009 - 20:18

« Aïe aïe aïe Sveeennnn !! AU S'COURS ON ME MALTRAIIIITE ! »

Ce cri de douleur, doublé d’un cri de rage, était du à une blessure atrooocement douloureuse, qui le picotait de façon aiguë et continue, due elle-même à un certain blond dont le nom avait été martelé.
Voilà où ça menait de chahuter sur les bords du lac.


« Putain j’ai l’air de m’être sca… scari… csari… ouais de m’être taillé les veines quoi !! » hacha laborieusement le pauvre petit toutou. « Spèce de blondasse !!!1 ! » Trop darky.

Assis sur le lit horripilant et blanc de l’infirmerie, il couinait à chaque fois que Sven l’effleurait pour enrouler le bandage autour de son poignet, juste pour l’embêter.

« Ouille, Sven, tu me fais maaaaal ♥ ! »

Il parlait à son meilleur ami, ici présent d’ailleurs. Depuis le bal, le temps avait filé, poursuivi sa course, pour finalement se suspendre, fin mai, dans l’infirmerie. Will, vêtu d’un débardeur blanc volé à l’athlète et d’un pantalon avec des bouts de tissus qui partaient de partout, avait les cheveux attachés en une queue de cheval haute, ce qui le faisait paraître encore plus pour un transsexuel que d’habitude. Sauf que la raison était simple : après pratiqument un an sans coiffeur, il était dur de conserver tout son sex appeal. Alors en attendant qu’un pensionnaire un tantinet doué pour couper les cheveux en une coupe emo arrive, il devait faire comme il pouvait – ce qui expliquait également la présence de la barrette bleue à fleurs qu’il était obligée de mettre, car Chiara n’avait pas voulu lui en prêter une autre, et s’était arrangée pour qu’aucune fille ne le fasse. Traîtresses.

« Bon, t’as bientôt fini ? » geignit-il, agité comme un gosse de 4 ans. « J’ai autre chose à faire moua ! Et puis d’abord, t’es trop bête, tu pouvais pas éviter de me pousser sur des caillasses nan ?! J’ai super mal maintenant et c’est TA FAUTE ! »

Il boudait – du moins, il essayait de le faire croire. Il détestait bouder ses meilleurs amis, ça le rendait malade, et puis en se conduisant comme une fillette il se fichait de Sven, qu’il n’arrêtait pas de surnommer avec des sobriquets féminins. En même temps, dur d’être masculin avec une telle chevelure.

« Bon, bon. Bouge ton cul, j’ai envie d’aller emmerder les Kyochi’s ! » fit-il, recouvrant sa voix et sa tonalité habituelles. « Ou alors on peut se faire un foot. Ou on peut se descendre un truc dans la cave. Ou alors on peut… Ouais, roh, j’me tais, pas la peine de t’énerver. »

Il regarda Sven, avant de lui coller un coup de poing dans l’épaule.

« T’es lourd, mec ! Faut s’amuser, un peu. Découvrir de nouveaux horiiizooons ! … J’crois que c’était un générique, ce truc. Quoi que. »
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ON ME MALTRAIIIIITE !!!   [Svenou] _
MessageSujet: Re: ON ME MALTRAIIIIITE !!! [Svenou]   ON ME MALTRAIIIIITE !!!   [Svenou] Icon_minitimeLun 8 Juin 2009 - 18:47

« Chochotte... C'est de ta faute, aussi, t'avais qu'a pas être deux de tens' ! »

Sven pressa le coton imbibé d'alcool contre le poignet égratigné de Wilhelm Weryk, qui était aussi insupportable qu'un gamin, incapable de comprimer sa bougeotte. En plus de bouger tout le temps, il criait dans les oreilles de son sauveur. Celui-ci, bien plus calme, avait presque l'air sage aux côtés du petit toutou qui gigotait et piaillait qu'on le maltraitait. Sven décida d'abréger ses propres souffrances et lâcha l'alcool à 90° pour attraper le bandage et l'enrouler autour du poignet meurtri du pauvre Will. Et il couinait toujours, de manière d'autant plus suggestive que c'était irritant. Sven lui fit une bourrade de l'épaule en attachant le bandage, maugréant

« Arrête ton char, tu te crois dans un porno? »

Le quasi-travesti avait des manières toujours plus exaspérantes, quand même. C'était en partie pour se moquer de lui qu'il lui avait fait un croche pied dans le parc. Il avait cru que le brun allait se rattraper, mais comble de stupidité, ce crétin s'était ramassé comme une crêpe, ou comme une Garry qui s'étale de tout son long dans les escaliers. Ils feraient la paire, ces deux là, ils étaient tous les deux un peu travelos, tous les deux un peu limités, et tous les deux aussi DOUÉS. Oui, oui, Sven et Wilhelm étaient bien amis, ne vous inquiétez pas.

Sven attacha le bandage et se frotta les mains comme pour se débarasser de l'affaire au plus vite, expedié. Il donna une petite tape sur le front de Wilhelm pour le faire taire. Sven avait assez peu changé, en quelques mois, ses cheveux avaient certes poussé, mais il avait demandé aux Kyochi de lui arranger ça, ce qu'elles s'étaient visiblement réjouies de faire en lui teignant des mèches bleues. Will s'était bien moqué de lui pendant des lustres, même maintenant que c'était parti. Et il avait eu l'air de quoi, avec ces horreurs sur la tête ?! Il en avait aussi beaucoup voulu à Chiara et Kyoko qui pouffaient en le voyant et rajoutaient à l'humiliation en en parlant partout. Raaah, ne jamais, JAMAIS faire confiance à une fille, surtout quand elles ont une meilleure copine ! Tandis que Will proposait des activités à faire, Sven nota la petite barette bleue dans les cheveux de Wilhelm, à laquelle il n'avait pas vraiment fait attention auparavant

« Pff tu peux pas plutôt virer ces trucs de tapette ? »

Il était bien placé, tiens. Lui qui passait minimum une heure devant son miroir à déceler la moindre imperfection pour la chasser de son visage, lui qui soulignait parfois ses traits de quelques pincées de maquillage piqué à Chiara, lui à la taille si gracile qu'il aurait pu se travestir sans problème, lui et sa jalousie dévorante, cuisante, doublée d'échecs plus pesants encore envers le bel androgyne qui lui volait tout éclat qu'il aurait pu avoir. Sven tira d'un coup sec sur la barette paillettée et la lança par la fenêtre, en même temps que deux ou trois cheveux de Wilhelm

« C'est pas mieux, comme ça ? » grinça-t-il, se tournant vers son ami à la mèche tombant sur son visage, lui donnant plus que tout l'air d'un emogothik. Sven Erikson, que de gentillesse et d'élégance dans vos gestes dites moi ! Le nordique se passa une main dans les cheveux, comme pour vérifier qu'il n'y avait pas ces outils du diable dans sa chevelure. Il finit enfin par répondre à Will, en prenant un air un peu moins irrité

« Qu'est ce que tu veux faire, ici ? Moi ca fait euh... Huit mois environ, toi neuf, on a fait le tour de tout interet que peut avoir ce truc, et on se fait CHIER ! »

Il se laissa tomber sur le lit d'infirmerie à côté de Will et s'accouda à son épaule, la petite taille de l'agent SNCF étant très pratique pour se reposer.

« Si tu veux, on prend des cailloux et on casse les vitres des chambres des filles avec le lance pierre de l'autre jour. »
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ON ME MALTRAIIIIITE !!!   [Svenou] _
MessageSujet: Re: ON ME MALTRAIIIIITE !!! [Svenou]   ON ME MALTRAIIIIITE !!!   [Svenou] Icon_minitimeLun 8 Juin 2009 - 19:15

« AILLEUUUHHHH CONNARD !! » hurla-t-il, le fusillant du regard.

La mèche lui retomba devant les yeux, assombrissant son regard, durcissant ses traits. Lui quia vait d’habitude la mèche sur le côté, cela lui changeait l’expression, et le vieillissait un peu, lui faisant quitter quelques peu son air d’adolescent. Il la plaça devant son œil, de façon à faire une mèche darkemo, puis pris une voix lugubre.


« Bouuuh je suis le fantôôôme !! »
fit-il, un sourire carnassier dévoilant ses dents serties d’un appareil.

Il se prit une tape –aïe !- et il replaça la mèche derrière son oreille, ne souhaitant pas que ses cheveux subissent le même sort que celui du blondinet, c'est-à-dire être colorés avec des produits et couleurs louches par certaines filles en fleurs complètement hystériques. Il adressa un geste parfaitement grossier de la main à Sven, puis persifla :


« J’te signale que MOI j’me maquille pas, contrairement à… certains ! »

Il sourit, puis le perdit lorsqu’il s’assit. Il se laissa même carrément tomber, et il sentit le lit bouger sous le poids du blond. Il s’étira, avant de se faire prendre pour un accoudoir, suite à une phrase complètement dépressive de la part de Sven. Et totalement fausse.
Il lui proposa ensuite d’aller briser les fenêtres des filles avec le lance pierre, ce qui le fit glousser. Il étouffa son rire dans son foulard, puis adressa un grand sourire en coin au mur d’en face, se remémorant la crise de cris qu’ils avaient réussi à faire rien qu’en brisant la fenêtre de la chambre des Kyocheese.

« Ouais, pourquoi pas ! »

Il se tut, et son sourire se fana, tandis que ses yeux glissèrent doucement vers ses mains croisées sur ses genoux. Il releva la tête, puis regarda Sven, après quelques secondes de flottement.

« On fait un Cap ou pas Cap ? »


Il sourit à la réponse affirmative, puis piailla.

« Bon, j’commence ! »

Qu’allait-il lui faire faire qu’ils n’avaient jamais fait ? Ils avaient bouché les toilettes des filles, foutu le bordel en cuisine, fumé des trucs louches dans un coin, pris plusieurs cuites, dragué des filles plus moches que des sardines, s’étaient travestis, avaient dévalisé les chambres des filles pour tout envoyer par les fenêtres (ils s’étaient d’ailleurs fait TUER par les plus folles d’entre elles…)… Bref, ils avaient tout fait.

Son sourire se crispa, tandis qu’il jeta un regard à Sven. Il était toujours appuyé nonchalamment sur lui, comme narquois. Il le connaissait depuis pratiquement un an, maintenant, et n’avait jamais pris connaissance de son passé, comme Sven ne connaissait pas le sien. Ils vivaient dans le présent, maintenant, juste dans le présent… Ils ne pouvaient plus se projeter dans l’avenir, celui-ci étant tellement incertain qu’ils ne pouvaient pas même se dire qu’ils feraient telles ou telles choses le lendemain.
La vie est une succession d’expériences. Nouvelles, anciennes, attendues, soudaines. Honorables, cuisantes, voulues, chéries toute la vie, haïe et reniées.
Il n’empêche.


« Cap ou pas cap de m’embrasser ? »


Cherchons nous.
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ON ME MALTRAIIIIITE !!!   [Svenou] _
MessageSujet: Re: ON ME MALTRAIIIIITE !!! [Svenou]   ON ME MALTRAIIIIITE !!!   [Svenou] Icon_minitimeLun 8 Juin 2009 - 20:35

« Pff c'est parce que j'ai la peau fragile, c'est tout. Et puis t'es pas crédible, comme Sadako.»

En parlant de peau, Sven arrêta de sourire, cela lui donnerait des rides avant l'iage, et il detesterait avoir des rides, c'était assez laid, et puis sur les joues, ca donnait vaguement l'air d'un bouledogue, pff... Et puis, Fay, elle n'en avait pas, de rides. Sven se mordilla légèrement la lèvre inférieure, prenant l'expression pincée des mannequins qui défilent. Lui, plus que défiler, il se défilait. Assis près de son ami, le blondinet se passait ces mornes mois. Enfin mornes, tout était relatif, ils s'étaient bien amusés, eux deux, avec les Kyocheese aussi. C'était comme une vaste colonie de vacance... Les copains, les filles, les blagues foireuses, les expériences stupides d'adolescents attardés... Tout n'était qu'une vaste blague, mais les derniers jours de l'été que l'on maudissait toujours ne venaient pas, et l'on commençait à les désírér. Sortiraient-ils ici un jour ? Cette quesiton effleurait-il au moins le cuir chevelu de Wilhelm l'ecervelé ou toutes ces questions étaient-elles bien trop philosophiques pour lui?

Sven jeta un regard vers son ami lorsqu'il lui proposa un jeu. Il murmura

« Roh, mais on l'a déjà fait la semaine dernière... »

Même que Will avait dû sonner dans la chambre deux masculine habillé en soubrette et maquillé comme un camion volé.
Même que Sven avait dû en contrepartie faire porter des portes jaretelles à Keiko (celui-ci les avait enroulé autour de son cou, mais Sven avait gagné vu que Will avait pas précisé, AHAH ). Mais en voyant l'air suppliant que Will affichait, Sven soupira, se retenant de rire

« Toi, t'as un sale coup en tête. Allez, raboule ! »

Wilhelm couina encore et fit rire Sven. C'était un CABOT. Un chien qui sautait partout et remuait la queue, un petit toutou prévisible et un peu bête, il aurait presque eu envie de lui tapoter sur la tête mais il l'aurait tué. Il concéda le tour de départ à son ami, se demandant ce qu'il avait derrière la tête. Mais son sourire se fâna à l'annonce du gage, pour se transformer en rire

« Oh mais c'est cliché, tu crains ! »

Sven sourit, continuant de le regarder, ainsi plana un silence de quelques secondes. Un, deux, trois, quatre...

« ... ? »

Sourire

« Ah parce que t'es serieux. »

Plus de sourire. Le blond remit une mèche derrière son oreille, reprimant mal une grimace de dégoût.

« Sale gay tu crois vraiment que... » Il s'interrompit, pensif, ne souriant plus vraiment. Il refléchit une ou deux seconde de plus, regarda les alentours, comme pour s'assurer que personne ne pourrait voir. Il fronça les sourcils, toussota, tiqua, soupira, remit sa mèche derrière son oreille une nouvelle fois, regarda Will, regarda une fiole, regarda son bandage, tritura ses ongles, en mordilla un, déglutit, hésita, refusa silencieusement, hésita, soupira une seconde fois, et fit

« Je suis pas pédé hein ! Toi et tes gages, j'te jure... T'es con. »

Sven approcha lentement les lèvres de celles du garçon, se dit un instant qu'il aurait pu feinter en l'embrassant sur la joue, mais se dit qu'ils comprenaient très bien tous les deux quel était la teneur du gage. Il soupira une troisième fois, posa les lèvres sur celles de son ami. Il avait eu plusieurs petites amies et connaissait pas mal l'art du baiser, faute d'en savoir plus. Le baiser fut très conventionnel, Sven ne préférant pas faire les baisers entreprenants qu'il destinait à ses petites amies à Will, se contentant d'apposer ses lèvres contre les siennes. Sven eut un petit haut le coeur, detestant l'idée de faire ca a un homme, mais Wilhelm ressemblant plutôt à une femme, ca passait. Mais qu'il ne lise pas dans ses pensées, où son ami le tuerait... Mais c'était lui qui l'avait cherché. Au bout de deux trois secondes, le temps qu'il fallait pour que ca soit validé comme un vrai baiser, il put enfin se défaire de son gage et s'éloigna un peu de Will. Il détourna le regard, ne voulant pas savoir le regard qu'exprimait Will à ce moment, ayant un peu trop peur de ce qu'il pourrait y découvrir. Un petit teint rosé s'imprima sur ses joues. Voulant paraitre le plus distant possible le temps qu'il cherche une idée de gage, il s'était légèrement éloigné de son ami, se décalant un peu sur le lit. Sven croisa les jambes, pensif, et alors qu'il allait enfin pouvoir se venger en proposant un gage, il remarqua qu'il tenait la main de Will dans la sienne et pressait légèrement du pouce sur sa paume en reflechissant. Il retira sèchement sa main, comme si Will était responsable, et le fusilla du regard.

« Tu veux jouer à ça, hein ? »

Sven se leva et ouvrit grand les stores. Sachant très bien que la chambre de Kyoko et Chiara donnait exactement sur l'infirmerie avec un certain angle de vue, que donnait sans peine le lit de l'italienne. Il lui fit un signe de la main

« Allez assume tes penchants, viens.»

Il lui montra la chambre des jeunes filles en fleurs (qui étaient très certainement au GGL à cette heure de la journee mais sait-on jamais) et chuchota, les mots lui brûlant les lèvres

« Fais la même chose. »

Il se dégouta un peu, détestant ce genre de contacts avec un membre de la gent masculine, mais cela brisait son ennui. Il voulait savoir... peut-être jusqu'où il pouvait aller. Mais avant que Will ne fasse quoi que ce soit, Sven ouvrit la porte fenetre de l'infirmerie qui donnait sur la cour et sortit, lui esquissant une grimace. Chiche?


Dernière édition par Sven Erikson le Mar 9 Juin 2009 - 7:49, édité 1 fois
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ON ME MALTRAIIIIITE !!!   [Svenou] _
MessageSujet: Re: ON ME MALTRAIIIIITE !!! [Svenou]   ON ME MALTRAIIIIITE !!!   [Svenou] Icon_minitimeLun 8 Juin 2009 - 20:59

Un instant d’hésitation.
Will ne répondit pas aux insultes. Il serrait les lèvres, le regard dur. Il était sérieux, une fois n’était pas coutume. Il tourna ses prunelles sombres vers celles du blond, et tenta de croiser son regard, en vain. Il finit, après une attente interminable, par s’approcher de lui. Il lui redit une fois encore qu’il n’était pas gay, et le traita de tel, avant d’exécuter le gage.
Il sentait ses tempes battre.
Un souffle. Quelques secondes. Un simple baiser, deux tics un tac. Il se cacha derrière sa mèche lorsqu’il s’éloigna.
Et attendit la suite, la main de Sven posée sur la sienne, comme un contact chaleureux, qui, évanescent, se retira. Il releva la tête, puis Sven se redressa.

CLAC !
Les stores furent ouverts, et Sven avait cet air fermé, cet air sombre de celui qui faisait une mauvaise blague.
Il lui jeta une seconde phrase assassine, avant de se détourner, ouvrant la porte fenêtre, sortant.

Will se redressa doucement, incertain. Il marchait, hésitant toutefois, puis sorti à son tour. Il regarda Sven. Il était plus grand que lui, plus fort, plus… plus intelligent et mature, aussi, bien qu’il ait un an de moins. Il dégluti, et s’approcha. Il jeta un regard en coin vers la chambre des filles, espérant ne voir personne derrière la vitre. Elles devaient toutes être au GGL.
Ouais, elles y étaient. Forcément. Parce que si elles n’y étaient pas, elles le verraient. Et ce serait fini de lui.
De toutes façons… si Sven finissait par le repousser… Il n’avait plus grand monde vers qui se tourner. Dans tous les cas, il perdait.
Cette perspective, sombre, le fit frissonner. Il avait plus peur de ça que de n’importe quoi d’autre : la solitude. Il en aurait pleuré de peur, s’il ne s’était pas retrouvé devant lui, dans cette situation.
Il fronçait les sourcils et se servait toujours de sa mèche comme d’un bouclier, penaud, avant de franchir les quelques pas qui les séparaient tous les deux. Il regarda vers la droite, la gauche, cherchant quelque chose, inconsciemment, pour se cacher.

Puis il l’empoigna au niveau des bras, s’appuyant sur ses poignets, se surélevant, tremblant, avant reproduire le même geste que le blond, se séparant encore plus vite que lui, reculant d’un pas.

Il posa ses mains sur sa bouche, réflexe d’incompréhension, avant de mettre encore plus d’espace entre eux.

« … »

Il releva les yeux vers le blond. Il se concentrait pour refouler ces larmes amères, de défaite, de honte, peut-être. Il n’avait pas le droit de pleurer ; boys don’t cry.
Il se répéta les paroles de cette chanson que Laura écoutait tout le temps, avant, et puis enfouit son visage dans son foulard.


« Chiche de continuer ? » murmura-t-il à travers le voile.
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ON ME MALTRAIIIIITE !!!   [Svenou] _
MessageSujet: Re: ON ME MALTRAIIIIITE !!! [Svenou]   ON ME MALTRAIIIIITE !!!   [Svenou] Icon_minitimeLun 8 Juin 2009 - 21:47

Sven regarda Will avec circonspection. Ces jeux finissaient toujours mal, et il n'aimait pas trop la direction que prenait cette journée, n'aimait pas vraiment le comportement de Wilhelm, n'aimait pas vraiment son étrangeté et ses pensées voilées. Le grand blond attendait, au milieu de la cour. Wilhelm se décida enfin à apparaître, et il le regarda comme si c'était la première fois qu'il le voyait, comme si c'était un homme dans la foule qui se détachait pour venir lui parler, lui demander l'heure, lui poser des questions sur la ville, comme si c'était la première fois. Il lui parut extrèmement etranger à lui, d'un coup, comme si leurs mois d'amitié venaient d'être balayés d'un revers de main. La première fois qu'ils s'étaient vus... C'était au bal, et Will portait un pull rose. Rose bonbon. Lui, un haut rayé, et il dansait avec la petite Mikan. C'était si loin, tout ça... En plus, la petite Mikan, il n'avait pas été si proche d'elle, en fin de compte, même si il l'appréciait beaucoup, elle et son oiseau, elle et son sourire radieux, elle et ses petites jambes ankylosées. Le seul souvenir qu'il lui restait du bal, c'était cette petite danse avec Mikan, et la bataille entre deux hommes, qu'iil avait séparé, aidé de Will. C'était loin, oui.

Wilhelm était assez mince, presque maigre. Le débardeur blanc qu'il lui avait chipé était bien trop grand pour lui, cela le faisait sourire, habituellement. Et son pantalon, dans quel état il était, son pantalon, et ses cheveux, ils volaient, ses cheveux noirs de jais qui partaient dans tous les sens avec le petit vent qui soufflaitaujourd'hui. Il ne faisait pas particulièrement beau, aujourd'hui, le temps était couvert, presque aussi couvert que le regard que Will posa sur lui. Sven frémit, n'aimant décidément pas la tournure que prenaient les évènements. Ce n'était qu'un jeu d'adolescents pourris gâtés au départ. D'adolescents qui ne savent pas quoi faire et qui tuent le temps de tous les moyens possible. Allez, un baiser volé à son meilleur ami, qu'est ce que ça pouvait être de toutes manières? Ce n'était rien sinon des broutilles, des vanités... Des vanités dont il était rempli, lui, être vain par excellence, enveloppe vide de sourires et de stupidité. Wilhelm était sans doute plus intelligent que lui, lui et ses mots, lui et ses poèmes qui racontaient la vie comme il ne pourrait certainement jamais la vivre, lui si coincé dans sa superficialité.

Sven déglutit, poussant le regard sur le côté. Il détestait cela. Il détestait Will et ses jeux stupides, qu'avait-il eu à accepter, qu'avait-il eu à continuer, il aurait plutôt du lui trouver un gage plus drôle et moins compromettant, comme aller casser le jeu préféré de Mail ou noyer l'ordinateur d'Allen. En plus, cela aurait pu être assez dangereux pour que cela soit considéré comme une juste vengeance. Wilhelm tardait, hésitait, cela rendait nerveux le nordique qui tritura ses doigts, jetant des coups d'oeils sur le côté pour vérifier si les Kyochi étaient là ou pas. Avec la chance qu'il avait, elles étaient là. POISSE ! Mais quel CON il était... Wilhelm finit enfin par arriver à sa hauteur, en se poussant bien sur la pointe des pieds. Sans savoir vraiment pourquoi, le blond attendait. Quoi? Il ne savait pas vraiment... Il aurait aimé s'enfuir. La bise fut si brêve qu'il eut peine à croire qu'il s'était passé quoi que ce soit. Sven chercha le regard du petit, qui semblait déboussolé. Eh quoi, attend, t'es pas censé être déboussolé par CA, c'est censé etre une bonne blague, faut pas fumer non plus ! Sven, de plus en plus nerveux, fit un petit pas en arrière. Il aurait voulu s'enfuir, oublier, revenir dans quelques heures avec le sourire et la certitude que tout cela était une erreur et qu'il allait vite l'oublier.


Chiche de continuer? Visiblement, Wilhelm ne semblait pas de cet avis. Sven hésita, attendit quelques secondes, regardant par terre, preferant detailler les pavés avec passion que regarder du cote de Wilhelm. Celui là... Il l'insulta, le traita de tous les noms. Tout cela était vain. n'importe quoi. Une blague. Une stupide, débile, crétine petite blague. Il ne fallait pas se faire impressionner pour si peu ! Reprenant son assurance, le teint rouge toujours imprimé sur son visage d'habitude si pâle, il releva la tête. Avant de perdre de nouveau toute confiance. Qu'est ce que c'était.... que.. ça ? Sven fit un pas, puis deux. Il prit Wilhelm par son poignet intact, et l'entraina doucement vers un angle mort, ou la vue percante des Kyocheese ne pourrait les atteindre.

« Continuer quoi ? »

Sven braqua son regard sur Wilhelm, et ricana

« Tu veux que je te viole la dans la cour, peut-être? »

Ha. Ha. Ha. Son rire sonna faux.

« ... »

Sven déglutit, mal à l'aide

« C'est ton gage? Parce que tu me connais assez pour dire que j'accepte tous tes défis au Chiche. »
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ON ME MALTRAIIIIITE !!!   [Svenou] _
MessageSujet: Re: ON ME MALTRAIIIIITE !!! [Svenou]   ON ME MALTRAIIIIITE !!!   [Svenou] Icon_minitimeMar 9 Juin 2009 - 20:34

Will se sentait acculé, dans ce recoin de la cour. Son poignet le brulait encore, tandis qu’il le tenait avec son autre main, le dos contre le mur. Il sentait le crépi frotter contre sa nuque, tandis qu’il se dissimulait toujours derrière ce maudit bout de tissus violet. Il relâcha sa main pour porter l’autre à ses cheveux, les mettant derrière ses oreilles, répétant le même geste depuis plusieurs minutes déjà. Il avait constamment la vue bouchée, et cela l’incommodait très fortement.
Il était pitoyable.

Il déglutit à la question de Sven, avant de se cramponner, désespérément presque, à ses bras, le serrant fort, fort, l’étouffant presque, s’empêchant de pleurer. Il ne servait plus à rien de pleurer, plus maintenant.
Il conserva cette étreinte plusieurs secondes, profitant de l’effet de surprise. Il n’allait plus jamais être vu par Sven de la même façon, et s’il continuait à s’exposer, ce ne serait pas uniquement aux yeux du suédois qu’il serait différent mais aux yeux de tous. Et ça, jamais.
Il le relâcha.


« M’en fous. Laisse tomber. »


Il se dégagea de Sven, avant de raser le mur et d’entrer dans l’infirmerie. Fit quelques pas, avant de se figer, puis de se laisser tomber du côté gauche du lit, opposé à la porte à droite. Il s’assit, la tête appuyée sur le bras, espérant que Sven ne le trouverait pas, et qu’il penserait qu’il était sorti.
Il ne pleurait pas, boys don’t cry.
Il se recroquevilla.

Il ne se passerait rien. Ils resteraient les meilleurs amis qu’ils étaient, et dans quelques minutes, il lui proposera d’aller emmerder les Kyocheese ou alors d’aller lancer des pierres sur leurs vitres. Dans un cas comme dans l’autre, c’était marrant. Ils étaient amis.
Amis…
Peut-être qu’il n’en avait plus envie, et que c’était pour ça qu’il avait fait ça. OU alors il était vraiment le pire masochiste de toute l’histoire, ce qui était possible aussi.

Blablablablablabla ou comment totalement foirer sa rep \o/
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ON ME MALTRAIIIIITE !!!   [Svenou] _
MessageSujet: Re: ON ME MALTRAIIIIITE !!! [Svenou]   ON ME MALTRAIIIIITE !!!   [Svenou] Icon_minitimeMar 9 Juin 2009 - 22:10

Sven n'aimait pas cette situation.
Pas du tout.
Du tout.
Du tout.
Il se le répéta une bonne quinzaine de fois dans la tête. Il pourrait se mettre à rire, lui faire une bourrade comme il avait l'habitude de faire et lui proposer une autre activité plus enrichissante que ces jeux de gamins. Mais l'air sérieux de Will n'était décidément pas là pour arranger les choses. Eh, quoi ? Il était totalement illogique, ce mec. Eh, quoi? Il ne l'aimait pas, quand même? Enfin, ne l'aimait pas, ne l'aimait pas pour de vrai, quand même? C'était des potes, ils se connaissaient depuis quelques mois à peine et bon dieu, ils étaient des hommes, c'était donc totalement impossible ! L'esprit etriqué de Sven peinait à saisir l'évident. Là où un homme vaguement normal aurait soit offusqué, dégouté, et l'aurait planté là, soit jeté dans ses bras en disant qu'il comprenait totalement ou une autre phrase dégoulinante de guimauve, soit aurait dit qu'il ne partageait en rien ce qu'il ressentait et qu'ils resteraient amis, Sven restait figé, à regarder Will comme on regardait une expérience sur sujet vivant. Une expression de crispation coagulée sur le visage, les joues safranées sur un teint livide, il observait avec détachement la situation pour en tirer des conclusions qu'il savait hors de portée. En fait, il ne comprenait pas grand chose. Il en était resté à se demander : Eh, on joue, là ? Comme un enfant idiot ne comprend pas le bisou que lui fait sa jolie camarade et part jouer au foot sans lui jeter un regard, Sven subit plus qu'il ne participa à l'etreinte que lui imposa son ami. Il tremblait. Le mécanisme dans la tête de Sven commença enfin à s'enclencher, il était temps, mais il ne fit pas assez de chemin pour retenir à temps son ami qui s'enfuit après l'avoir gratifié d'une phrase particulièrement méchante pour le pauvre blond qui venait à peine de commencer à comprendre. Il hurla, abandonnant toute discrétion, sa voix claquant dans la cour deserte.


« Comment ça, LAISSE TOMBER ? »

Oups, il avait peut-être crié trop fort. Un regard anonyme se braqua sur lui d'une fenêtre tout aussi anonyme. Il lui répondit par une oeillade meurtrière, et n'aperçut plus de visage. Les sourcils froncés, ridant légèrement son petit minois, il regarda aux alentours. Bon, ou il était passé, ce con, encore? Sven fit un pas sur le côté, un pas derrière, le vent lui ébouriffa les cheveux. Sven s'immobilisa, le regard dans le vide, se remémorant ce qu'il avait fait, pourquoi il l'avait fait, ce qu'il s'était passé après. Il recolla les morceaux du puzzle, jeta un regard vers le parc, s'avança pour voir si il n'apercevait pas l'ombre fugace de son ami. Alors son ami de toujours était une pédale? Enfin de toujours, c'était à discuter, cela ne faisait quand même que sept mois qu'ils se connaissaient, environ 6 qu'ils se supportaient et 5 3/4 qu'ils étaient amis. Mais Sven a une mémoire de poisson rouge. Ou plutôt, il savait oublier ce qui devait être oublié. Marie, Pablo, ceux qui l'avaient trahis ou detesté, il avait oublié son vide intersidéral de vie affective. C'était Will, son ami, c'était Chichi et Kyoko les filles à embêter gentiment, c'était Garry la victime, c'était Mikan avec qui il avait dansé. Il allait pas foutre en l'air tout cet ordre, quand même si ? Par quoi ? Des foutus désirs de lopette ! Un foutu homosexuel qui venait foutre le bordel ! Sven laissa échapper un rugissement de rage en frappant contre le mur du bâtiment.

« Foutu pédé de MEEEEERDE »

Sven se défoula un bon moment sur le mur, se faisant mal aux mains qui devinrent aussi rouges que son visage auparavant, laissant échapper des exclamations furieuses, ce qui avait le don d'être paaarticulièrement discret. Lorsque les poings de Sven commencèrent à s'ecorcher, son reflexe fut de s'arrêter, ne fut-ce que pour ne pas les abîmer (chacun ses priorités). Le jeune homme s'appuya sur le mur, tremblant, presque les larmes aux yeux.

« Will tu peux pas me faire ça... » gémit-il, sa voix geignarde dérapant un peu. Il aurait du s'en douter, en fait, il aurait dû le savoir et prendre ses distances, dès le début... Maintenant, chacun des souvenirs qui lui revenait en tête le rendait malade. Un haut le coeur de dégoût aurait pu le faire vomir, mais il ravala toute sa déception en même temps que les larmes qui ne s'écoulèrent pas. Il n'était pas une tapette, lui. Il fallait remarquer une chose. Sven, comme la plupart des gens, n'était fondamentalement pas contre l'homosexualité, il pouvait même dire être pour la tolérence, pour l'acceptation des couples gays et lesbiens.. Mais dès que ça touchait à lui, alors là, non, stop, ça n'allait plus. Etre pris pour cible par l'une de ces personnes le dérangeait. D'autant plus si c'était un ami, ou pire, son seul ami. Sven crispa ses mains contre sa poitrine, mal à l'aise, tremblant. Qu'allait-il faire, maintenant? Il allait l'éviter, très certainement... Il allait l'éviter, ne plus lui parler, lui faire comprendre que ce genre de chose n'avait pas été quelque chse à faire. Il allait lui crier de partir, inciter les Kyochi à ne plus le fréquenter, il pourrait lancer des rumeurs, et puis, et puis... Stop. A quoi pensait-il? Fonctionnait-il à présent comme tous ceux qu'il décriait? Comme Marie? Il était un monstre envers Will. Le regard de Sven s'adoucit, sa haine se changea en amertume, et ressentir un profond mal à l'aise.

« ... »

Sven tapa dans un caillou du pied, l'envoyant contre la paroi de l'immeuble. Il rebondit, tomba, richocha, s'immobilisa. Le nordique appuya la tête contre le mur sombre et soupira longuement. Et si il ne le rejetait pas, qu'est ce qu'il devrait faire?

« ... »

Sven se détacha de l'immeuble.
Il fallait peut-être une après-midi de reflexion sur la conduite qu'il allait adopter à présent... Les pas du parisien résonnèrent dans la cour, il croisa un couple qui partaient vers le parc, l'air heureux. Ici, en tous cas, il ne serait très certainement pas en couple. Ici ou ailleurs, les filles étaient toutes les mêmes. Amies, ca allait, mais une fois trop proches elles ne faisaient que du mal. Le garçon tapa dans un caillou. Puis dans un autre. Le bruit qu'il fit sonna faux à ses oreilles, comme un bijou en toc que l'on tapote du doigt. Il s'approcha de l'objet et le prit entre ses doigts. Barette bleue à fleurs.

« ... »

Ce n'était pas plus tard, c'était maintenant, qu'il fallait agir.

Plus tard, ce serait trop tard, quelque chose serait brisé.

Fuir, ou agir?

Agir, ou fuir?

Les pieds de Sven voulaient fuir. Pour une fois, son coeur voulait agir. Il resta immobile. Il fit un petit pas vers la porte du hall principal. Se mit à courir vers la porte de l'infirmerie. Cela apparaissait comme une évidence, il était passé par là. Sven faillit cependant le rater lorsqu'il passa dans la salle. Rien. Personne. Est-ce que vraiment, il était parti se réfugier dans l'une de ses cachettes dont il ne parvenait jamais à percer le secret... Finalement, le sportif remarqua la petite forme repliée dans un coin. Il n'esquissa pas le moindre sourire, mais ses sourcils s'arquèrent en une expression de soulagement. Un instant, il avait cru... Oui, il avait cru qu'il avait définitivement disparu, gommé comme une trace de crayon sur une feuille, dispersé comme des feuilles par un coup de vent.


« Will... »

Sven s'accroupit, prit délicatement le poignet de Wilhelm pour écarter ses mains de son visage. Son ami ne pleurait pas. Mais il était triste, désespérement triste. Il tremblait, encore. Les grandes mains de Sven se crispèrent autour des pauvres poignets de Wilhelm. Qu'est ce qu'il avait, avec ce regard là... Le blond déserra les doigts et prit la barette entre ses mains. Il chuchota

« Regarde la gueule que tu fais... »

Il écarta les longues mèches de cheveux du visage de son ami, les pinça de la petite barette à fleur. Ses propres mains tremblaient. Il y avait quelque chose de différent, comme un soupçon d'innocence volée, comme un zeste de quelque chose de perdu, comme une pincée de quelque chose d'inconnu. Sven pinça les lèvres, contemplant le visage fermé de Will. Il déglutit. Les mains du jeune homme s'avancèrent contre les genous recroquevillés de son ami. Par saccades, il s'avança de plus en plus, et sans crier garde, franchit brusquement le pas comme on saute un gouffre. Il etreignit son ami avec nervosité, le serrant fort contre lui, comme si chaque millimètre entre eux comptait. Il murmura, perdant tout usage de la voix

« Putain... Ne.. Ne me fais.. Plus jamais ... une peur pareille... T'es.. T'es vraiment con. »

Sven ferma les yeux, déposant une bise contre la joue de Wilhelm, une larme coulant sur sa joue.

Boys don't cry. But who cares ?

Quelque chose avait changé.

Prenons les paris.
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ON ME MALTRAIIIIITE !!!   [Svenou] _
MessageSujet: Re: ON ME MALTRAIIIIITE !!! [Svenou]   ON ME MALTRAIIIIITE !!!   [Svenou] Icon_minitimeMar 9 Juin 2009 - 23:18

« Et zut » murmura-t-il pour lui-même, tandis que Sven le remarqua.

Il aurait voulu qu’il parte, qu’il ne vienne pas. Il s’étiat fait griller, et ne voulait pas de sa pitié. Plus maintenant, plus maintenant qu’il s’était jeté à l’eau. Par des demi mots, des regards, peut-être, c’était le grand bain, il se sentait happé, noyé dans les remous qui lui faisaient boire la tasse. Il voudrait juste être ignoré, qu’il le laisse, juste cet après midi.
La compassion, ça sert à rien.

Il lui prit les mains, et il garda le regard braqué vers le sol, essayant de contrôler son rythme cardiaque. Il se sentait un peu tiré des abysses, comme s’il essayait de l’en sortir, ou comme un enfant qui refusait de respirer une fois sortit du ventre de sa mère, et qu’on le forçait à le faire. Allez, respire, bébé… Respire !

Il entendit à peine ce que Sven lui disait. Ce n’était qu’un amoncellement de syllabes qu’il ne comprenait pas, mélangées, tournées dans tous les sens. Il sentit une main lui frôlait la tempe, pour claper la barrette sur son crane, chassant la mèche de ses yeux. Il releva ceux-ci, puis contempla Sven, essayant de cacher le regard de macchabée qui le prenait peu à peu, le plombait.
Il ne voulait pas savoir ce qu’il allait lui dire.
La compassion, ça sert à rien.

Il sentit ses mains sur ses genoux et il ne bougea pas. Il se contentait d’attendre la suite. Il le sentait s’approcher, hésiter peut-être, tndis qu’il essayait de fuir son regard, en vain.
Et puis voilà.

Il se sentit exploser, tandis qu’il le serrait contre lui, tellement, tellement fort, qu’ils pouvaient entendre leurs battements entremêlés, erratiques, saccadés, vifs et brûlants. Il l’agrippa au niveau des omoplates, comme s’il avait peur qu’il ne fuie. Il ne voulait plus.
Il relâcha d’un seul coup toute la raideur de ses muscles, laissant tomber sa tête sur les épaules de Sven.


« C’est toi l’abruti, bordel de merde… »

Il lui donna un coup du plat du poing au milieu du dos de blond, ne sachant comment le nommer d’une autre façon. Ce n’était plus un ami, c’était pas son copain non plus…

Il était entre deux feux, et se cassait la gueule entre les deux chaises. Tant pis, tant pis, il avait touché le fond de tout ce qu’il s’était promis.
Mais au moins, il n’était pas tout seul, hein…

Boys… don’t… cry.

Trop tard.
Il remonta ses main au cou de Sven, avant de prendre une grande inspiration, tentant de se calmer.


« T’es vraiment une grosse enflure »
marmonna-t-il, faisant référence à toutes les insultes qu’il avait essuyées.

Il s’interdisait de prononcer ces trois mots de malheurs, de peur qu’ils se rendent tous les deux compte du point où ils en étaient. Il ne voulait pas briser cet instant, qui lui martelait le torse, qui serait peut-être le seul aussi fort.
Peut-être.


« Me laisse plus » fit-il, alors que c’était lui qui était parti le premier.

Il se recroquevilla sur lui, et lui mangea à moitié le cou, chassant les mèches blondes en soufflant dessus.

(WTF C’EST NAWAK)
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ON ME MALTRAIIIIITE !!!   [Svenou] _
MessageSujet: Re: ON ME MALTRAIIIIITE !!! [Svenou]   ON ME MALTRAIIIIITE !!!   [Svenou] Icon_minitimeMer 10 Juin 2009 - 12:40

Sven n'était pas homosexuel. Loin de ça. Et à en juger par les insultes qu'il avait crié dans sa rage folle, il aurait pu être considéré comme homophobe. Il avait été un garçon normal, dans sa demesure, dans son periple de la laideur à la beauté, dans son parcours. Il avait fait des blagues débiles, vaseuses, graveleuses, il avait fantasmé sur les formes généreuses des lycéennes, il avait soulevé des jupes, regardé dans des décolletés, cherché à effleurer de plus près l'anatomie féminine, comme par curiosité scientifique. Toute sa vie, il n'avait été que pure hétérosexualité dans son comportement, jamais poussée à son paroxysme vu qu'il était toujours puceau (chacun ses hontes), et ce même si son comportement était parfois à la limite de la féminité. Il n'aimait pas les hommes, et ne les voyait souvent que comme potentiels rivaux, plus même que comme amis. Wilhelm s'était parfois accroché à lui, aussi près, mais jamais ce n'avait été comme ça, dans son esprit. Ce n'était que de la complicité. Et puis, lorsque son ami faisait ça, c'est qu'ils étaient défoncés ou bourrés, cherchaient un support pour ne pas tomber, et oubliaient tout le lendemain, surtout Will qui ne tenait pas très bien les alcools forts. Ils étaient parfaitement sobres, aujourd'hui. Ils étaient parfaitement sobres, et le jeu était terminé, que ce soit le jeu d'enfant ou le jeu d'ami. Will s'accrocha à lui en retour, ses doigts s'enfonçant dans ses omoplates, se raccrochant à son t-shirt gris. Il y avait quelque chose de doux qu'il ne devrait pas y avoir dans une accolade virile d'amis qui se consolent l'un l'autre d'un chagrin d'amour ou d'une futilité quelconque. Il y avait trop de tendresse dans les gestes brusques de Wilhelm pour que ce soit pareil à auparavant.

Ne répondant rien aux injures proférées par Wilhlem, il laissa les mains de son ami s'égarer sur sa nuque, n'osant ouvrir les yeux, ne voulant croiser aucun regard, ne voulant voir aucune larme, ne voulant voir aucun des gestes que lui-même faisait. Il n'était pas un de " ces gens là ", il n'était pas de ceux qui allaient défiler dans les rues de Paris lors de la Gay Pride, ne faisait pas partie de cette "communauté" qu'il trouvait si à part... Et il se martelait, s'enfonçait dans l'esprit ce clou qui ne faisait que fermer sa porte, enfermer son âme. Il n'était pas gay. Insultant silencieusement les représentants de cette orientation sexuelle, Sven ne se laissait pas moins faire par l'étreinte, l'ayant même dessinée le premier. Ce n'était qu'un calin pour le consoler, il allait pleurer un bon coup et oublier, comme si on était bourré, comme si c'était le soir, et qu'on était fatigué. Hissez les voiles et sombrez dans l'océan de l'oubli ! Will lui reprocha très justement d'avoir été une "grosse enflure". Sven ne songeait pas à cela en s'époumonant dans la cour. Maintenant, si tout le pensionnat n'était pas au courant que dans l'entourage de Sven Erikson, il y avait un "foutu pédé de merde"... Il se sentit un peu honteux d'avoir crié cela, autant pour son ami que pour lui.


« C'est.. je... »

Wilhelm se recroquevilla contre lui, effaçant ces paroles. Il pleurait à grosses larmes, comme un enfant perdu se raccroche à un policier ou à un inconu voulant bien l'aider. Ses lourds cheveux noirs tombaient de part et d'autre de son petit visage souillé de larmes et ses yeux brouillés semblaient chercher le néant, droit devant eux. Il fourra son visage contre le cou de Sven qui nerveux, ne comprimait pas ses tremblements presque compulsifs. Il n'était pas gay, il ne voulait pas de Ca, c'en était a vomir, il detestait ces caresses, cette etreinte, cet endroit, ce visage si près du sien, il detestait cet homme et ce qu'il respresentait, il detestait ce jour, il voulut tout rejeter en bloc, mais ses doigts ne purent que se refermer d'avantage sur le débardeur blanc trop grand pour Will que celui-ci avait enfilé.

Mais quelque chose avait changé, et la ritournelle en deux temps prenait un ton plus chaloupé. Wilhelm en était à le supplier, accroche à lui, tandis qu'il restait immobile, paralysé, dans les filets de l'erreur. C'était une autre erreur. Le garçon passa la main dans le dos de Will, comme on faisait pour faire passer les pleurs d'un enfant. La valse s'était endiablée, le jeu n'était pas terminé, il était devenu plus complexe. Quitte ou double, en quelques sorte, résumait les nouvelles règles. Le blondinet prit Will par les épaules et l'écarta un peu de lui, pour le regarder dans les yeux, ces grands yeux mordorés qui semblaient apeller la mort. Wilhelm était petit, et avait un tout petit visage tout fin entre sa chevelure épaisse qui tombait en longs fils ondulés de part et d'autre. Wilhelm était pâle, et l'unique couleur de son visage résidait en ses joues rosées comme celles d'un bambin maculées de larmes et en ses fines lèvres pincées Wilhelm était faible, mince comme un mannequin. Le blond remonta la main le long du cou de son ami, ses grandes mains faisant presque le tour de la machoire du petit garçon à peine plus jeune que lui. Il leva son pouce pour frôler les lèvres enfantines de son ami, ses doigts frémissant à chaque seconde. Il se fraya de son doigt parfaitement manucuré un chemin entre ses lèvres, lui ouvrant légèrement la bouche, effleurant les bagues de fer qui n'avaient jamais pu être resserrées depuis l'arrivée du slave dans le pensionnat coupé de tout. Il entrevit ses dents blanches en retirant son doigt, comme redoutant qu'il ne le morde.

C'était une erreur, une vaste erreur.

Sven pencha légèrement son visage, tenant le petit minois de son ami dans ses mains, comme pouvant lui tordre le cou à tout moment. Et sans autre forme de préavis, prit possession de ses lèvres une nouvelle fois, réponse à la supplication quasi muette de Wilhelm. Ce ne fut ni deux, ni trois secondes, il s'empara de son visage, ne lui laissant pas le choix. Son ami ne lui avait bien pas laissé aucun choix en lui faisant accepter son gage. Le blond émit un murmure, reprenant son souffle, recollant ses lèvres contre celles de Will. Ce baiser avait quelque chose de doux, de tendre, que n'avaient pas les autres, même amoureux. Ni intrusif, ni violent, ni entreprenant, Sven partageait simplement une etreinte ou il melait involontairement l'affection presque encore amicale et l'étincelle qui n'était pas encore flamme.

Assis sur le carrelage impersonnel de l'infirmerie, Sven laissa durer la jonction de leurs visage un petit instant encore, avant de doucement les séparer et de basculer la tête pour que ses lèvres soient à peu près au même niveau que l'oreille de Will


« ... »

Hésitation, supplication, trois mots auraient pu sortir, il ne les prononça pas. Il finit par souffler, essoufflé, le visage s'empourprant, les deux mots qui s'etranglèrent dans sa gorge, ne laissant plus qu'un susurrement passer entre ses lèvres frissonnantes.

« Jamais plus.»
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ON ME MALTRAIIIIITE !!!   [Svenou] _
MessageSujet: Re: ON ME MALTRAIIIIITE !!! [Svenou]   ON ME MALTRAIIIIITE !!!   [Svenou] Icon_minitimeMer 10 Juin 2009 - 21:12

Wilhelm n’avait jamais eut de penchants vers l’autre bord avant cet instant. En réponse à ceux de Sven, il avait eut beaucoup de petites copines, ou du moins un nombre raisonnable. Il avait toujours été un garçon comme les autres, juste un peu en retard sur sa croissance, et plutôt petit. Frêle, aussi, mais ça, c’était parce qu’il détestait faire du sport et il ne mangeait pas grand-chose ; il fallait dire que sa mère avait toujours eut la peau à fleur des os. Lui un peu moins, mais lui aussi. Il avait toujours eut ces cils qui lui donnaient une dimension étrange au regard, frangeant ses yeux aussi sombres.
Il avait toujours eut un côté féminin, c’est sur.
Il n’empêchait qu’il n’avait jamais été attiré par un garçon. Ou peut-être une fois.

Il cessa de réfléchir lorsque Sven se redressa, prenant de ses grandes mains son visage. Il frôla ses lèvres de son pouce, et Wilhelm frémit à ce contact, ne désirant plus qu’une chose ; qu’il renouvelle son gage. Il effleura ses bagues, entrouvrant ses lèvres tremblantes. Il releva ses yeux vers lui, essayant de comprendre ce qu’il faisait. Avant qu’il ne s’empare de nouveau de lui. Il s’appuya contre le mur, desserrant un peu ses bras, sans le relâcher toutefois.
Il ferma les yeux, et il était coupé du monde. Il ne sentait presque plus son cœur s’affoler, comme s’il commençait à se rendre compte que ça y était, ils n’étaient plus que tous les deux. Du moins jusqu’à ce que quelqu’un entre dans l’infirmerie, ce qui risquait d’arriver. Comme… Eva, par exemple, la petite blondinette que Will et Zach avaient secourue l’autre fois.

Il cessa de penser des idioties quand il se sépara de lui, avant de se pencher, lui marmonnant sa réponse.

Wilhelm sourit.

Il se redressa, comme il était complètement avachi, se mettait droit. Il regarda Sven, avant de se mettre à rire.


« Bah, finalement, tu l’auras fait, ton chiche, hein ! » persifla-t-il, sortant de la période d’engouement qui l’avait prise quelques secondes auparavant.

Il se sentait plus léger, plus enclin à rire – voire même enclin à rire pour rien du tout. Comme libéré d’un poids, porté peut-être depuis très longtemps sans qu’il ne s’en rende compte. Ou peut-être l’avait il étouffé pour ne pas éprouver de remords ? Il fallait dire que la première réaction de Sven avait été assez violente, voire blessante.

« … »

Il appuya sa tête contre l’épaule de Sven, évitant de le regarder.

« Pourquoi t’es venu, finalement ? » demanda-t-il. « Euh, j’suis content hein, mais bon, j’me demande ! »



De pire ne pire \o/
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ON ME MALTRAIIIIITE !!!   [Svenou] _
MessageSujet: Re: ON ME MALTRAIIIIITE !!! [Svenou]   ON ME MALTRAIIIIITE !!!   [Svenou] Icon_minitimeJeu 11 Juin 2009 - 14:57

[ SORTEZ LES VIOLONS ET LES PAQUETS DE GUIMAUVE ET DE SUCRE D'ERABLE 8D ]

Les yeux entrouverts du suédois fixait inlassablement l'infini, derrière l'épaule, quand bien même l'infini serait incarné dans un mur. Ces murs leur appartenaient, ils les avaient plantés pour s'enfermer, s'incarcérer, être libres, finalement, dans leurs secrets honteux d'adolescents perdus. Ils avaient bien poussé, ces mornes murs, ces mornes murs de Paris. Et dans le secret qu'ils enfermaient, il y avait ces hommes enlacés, presque indécemment, se foutant bien du monde extérieur. Ce devait bien être la première fois, tiens, qu'ils se foutaient du monde extérieurs, eux pauvres victimes, pauvres coupables de leur vanité intérieure, pauvre semi-personnes qui se contemplent et ne sont capables de sourire qu'à leur reflet, eux, semi-personnes à qui il manque un bout, un bout de bras, un bout de gestuelle, un bout de sourire, un bout de regard, de qualité, de défaut, d'eux, et ils se réparent en souriant comme les gens sur les photos de famille, en souriant à pleines dents ils se réparaient de mille gestes vides de sentiments ou de sentiments vide de gestes. Il manquait toujours un bout, à ces gens là, qui ne vivent que pour être réparés. Mais ils ne croyaient pas en le divin mécanicien du monde qui pourrait bien leur ajouter quelques boulons et donner un petit sens à leur vie de mécanique absurde. Il y avait les gens entiers, à côté d'eux, et ils se moquaient d'eux, trouvant incongrue leurs sourires remplis d'on ne sait quoi ou leurs sentiments toujours doublés de vérité inutile. Ils se moquaient, ne se rendant pas compte que c'était eux. Ils étaient bien des gens comme ça, non? Il leur manquait des bouts. A eux, qui semblaient si parfaits. La carrosserie était bien polie mais le mécanisme intérieur avait été omis. Il leur manquait une origine, où il leur manquait un but, il leur manquait la subtilité quand il ne leur manquait pas la force, il leur manquait la beauté lorsqu'il ne leur manquait pas l'intelligence, il leur manquait la vie quand il ne leur manquait pas la mort. Hop, à la casse, toutes ces pensées absurdes, à la casse, cette vanité insignifiante ! Leur vieillesse retire de la vie aux années là où la science rajoute des années à la vie. Et hop, on éteignait la lumière qui les avait toujours inondés sans les toucher. Ne serait-ce pas là le destin qui les attendrait, eux aussi? Ils étaient bien partis pour rejoindre cette grande file indienne qui attendait en souriant, en riant, que leur tour vienne. L'avantage, lorsque l'on est incomplet, n'est ce pas de trouver les pièces qui nous manquent ? L'avantage des semi-personnes, n'était-ce pas qu'à deux, à défaut de former un couple, ils ne faisaient plus qu'un ?

La main de Sven traça le chemin inverse à celui qu'elle avait parcouru peu avant, laissant Wilhelm plus libre de ses mouvements que lorsque son visage était enfermé entre ses longs doigts. Posons une infirmerie, des meilleurs amis qui s'ennuient, jouent à un jeu stupide, se retrouvent assis dans un coin de l'infirmerie, repliés l'un sur l'autre, s'encastrant dans le décor pour mieux s'y oublier, à s'embrasser alors que le jeu ne stipulait qu'un baiser dans le contrat. Il avait outrepassé les règles, avait-il perdu, ou bien gagné? Wilhelm mit l'accent sur ce point d'une voix faussement réprobatrice, le sourire aux lèvres, persiflant comme un vil serpent. Sven étira son sourire en une moue moqueuse et siffla en retour


« J'ai doublement gagné, moi, n'est ce pas, monsieur je-ne-fais-qu'a-moitié-mes-chiches-avant-de-m'enfuir-en-me-plantant-là ! »

Leurs stupidités frappaient toujours en plein coeur de l'autre, et leurs futilités atteignaient toujours les sens du second. Si ils étaient heureux comme ça, alors pourquoi pas ? La pluie tapait contre le carreau maintenant, comme le coeur battait contre la poitrine, comme les larmes contre les paupières, comme le bâton contre un tambour et comme le poing contre la joue. Elle tapota doucement avant de frapper violemment, et Paris était là. Leurs regards s'échappaient pour s'étreindre plus encore, ils s'évitaient pour mieux se chercher. Celui de Sven rencontra la pluie, crachat céleste s'écrasant contre la beauté purement matérielle du bâtiment, comme si là haut, le grand mécanicien crachait contre eux, contre ce qu'ils faisaient, contre l'amas de pensées se bousculant dans la tête de Sven. Le monde serait contre eux, n'était ce qu'un signe pour superstitieux ou était-ce simplement un présage des dieux de ce monde miniature? Le sceau de désapprobation s'était apposé sur leurs êtres au moment même ou quelques mots se détachèrent dans l'esprit de Sven du brouhaha général. Et au moment même ou de son esprit s'alluma quelque évidence qui mit le ciel en rogne, Wilhelm lui posa la question fatidique de son illogisme. Il ne s'était lui même pas posé la question.

« ... Je ... »

Il ne s'était pas non plus excusé pour tout ce qu'il avait dit, ou plutôt crié au monde entier. Pour ce qu'il avait prononcé. Ce qu'il avait pensé. Ce qu'il avait ruminé, fulminé, la rage aveuglant tout le reste. Sven redevint grave, son sourire s'effaçant peu à peu, alors que le ciel le condamnait, encore, et encore, et encore, pour tout ce qu'il pensait à ce moment même.

« Je pensais... » Sa propre voix le fit frémir, dans le silence de l'infirmerie, comme si une apparition fantomatique venait susurrer à son oreille le jour et l'heure de sa mort, proche, trop proche. « Je pensais te perdre. C'est pourquoi je.. J'ai dis.. et pensé... tout.. Toutes ces choses. »

Sven murmura un ramassis de syllabes incompréhensibles, essuya une larme. Les paroles le trahissaient, ses gestes aussi. Il tremblait toujours, l'empêchant d'empoigner Wilhelm comme il le voudrait. Il s'accrocha à lui comme un naufragé s'accroche péniblement à une bouée, déjà transi de froid et promis à une mort prochaine. Et dans les ruines du Titanic, Jack s'était cramponné à Rose jusqu'au dernier instant... Jusqu'à ce que lui, il sombre, jusqu'à ce qu'elle, meurtrie, survive. Mais il n'avait pas envie de sombrer, pas seul, ni envie de survivre, pas seul.

« Mais si je n'étais pas venu... » réussit-il enfin à murmurer, sa voix hoquetant « C'est si je t'avais laissé seul que... Je... Je t'aurais perdu, v-vraiment perdu. » Ses doigts s'accrochèrent au débardeur de Wilhelm. Les autres, il les avait embrassées, serrées dans ses grands bras, avec tendresse, mais avait-il jamais été proche? Aussi proche que les petites larmes coulant honteusement sur son visage cramoisi, aussi proche que Will et les battements de son coeur qu'il entendait d'ici? C'était ensemble qu'ils avaient bu, fumé, ri, dansé, couru, embarrassé, embrassé... L'un sans l'autre n'était pas un, sans l'autre.

« Wilhelm... Wilhelm, je crois que… » Entendre le nom de son ami sonner ainsi à ses oreilles lui sembla étrange. Comme si il n'était pas celui qui le prononçait, ou comme si il s'appropriait le joli prénom en le faisant rouler sur son palais, son nom étant composé d'un baiser, puis d'un sourire, puis d'une consonance étrange avec ce qu'il voulait dire depuis tout à l'heure, depuis qu'il avait commencé à pleuvoir, depuis seulement qu'il avait compris ce qui avait dicté ses actions. Wilhelm, Wilhelm Weryk, écoute moi, entend moi, je ne le dirai pas deux fois, une fois que je me serai jeté à l'eau. Et l'oreille attentive de toutes les incarnations de l'univers, solitude, bonheur ou destin, se penchèrent sur lui, alors qu'après avoir de nouveau épanché ses larmes, il prononça du bout des lèvres les mots qui scellaient son avenir

« Je t'ai...»

Sven esquissa un demi sourire, serra a moitié sa main dans celle de Wilhelm. Une semi-personne ne pouvait pas dire de tels mots en entier. La dernière syllabe, l'autre moitié du mot, l'autre moitié de lui... Il ne devait pas la dire. Il devait l'entendre.

Parce que cette semi déclaration ne prendrait tout son sens qu'une fois complétée. Qu'ils sachent une bonne fois pour toutes, si ils sont capables d'être autre chose que des mécaniques bonnes pour la casse...

Si ils étaient capables d'être un.


[ce message fait la moitie de l'ancien uOu]
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ON ME MALTRAIIIIITE !!!   [Svenou] _
MessageSujet: Re: ON ME MALTRAIIIIITE !!! [Svenou]   ON ME MALTRAIIIIITE !!!   [Svenou] Icon_minitimeDim 18 Oct 2009 - 13:55

Le monde était une vitrine.
Une vitrine où l’on s’exposait, où l’on reléguait les objets qui n’attiraient pas l’œil à l’arrière, et les bijoux parfaits et clinquants sur le devant, comme appât. Un endroit où les défauts de fabrications n’étaient pas tolérés, repoussés, repoussants. Ou l’acceptation pleine et entière n’existait pas.
Il était un objet. Une erreur de construction, une aberration, une anormalité. Quelque chose qui ne DEVRAIT pas exister. C’était impossible, rien que le fait qu’il soit là était un non-sens. Il brisait l’harmonie de tout ce qu’il touchait, il était tellement impur que rien que le fait d’effleurer un vase le brisait en mille éclats lumineux, ricochant partout, empreignant toute la pièce de leur souillure. Il était fêlé, un peu dérangé. Personne n’accepterait qu’il existe, car il était un danger. Il était sans doute déséquilibré, un homme sain d’esprit ne se conduirait pas comme ça. Il ne méritait pas qu’on y prête attention. Ou, si on le faisait, c’était pour lui jeter un regard méprisant, un rictus de dégoût, seuls cadeaux qu’il pouvait attraper. Des insultes, aussi. Il pouvait attraper les mots, les rouler comme du papier, et les mettre dans la poubelle, ou dans sa poche. Et il les oubliait.

C’était sans doute pour ça que c’était un fêlé heureux.

Il fermait les yeux, ses longs cils effleurant ses joues, la bouche close, la mâchoire serrée. Rien n’était vrai, dans tout ce qui arrivait. Un jour, il devrait s’éveiller. Il sera dans son lit, allongé parmi les draps, peut-être emmitouflé dans une couverture pour fuir la morsure froide de l’hiver, et il ouvrira ses paupières, avant de se rendre compte que son rêve est terminé. Ou son cauchemar. Mais ce n’était pas important, après tout. La vie de Wilhelm Weryk n’était qu’un long songe, depuis le début. Un songe renforcé par les illusions qui l’avaient toujours bercées, par les phrases qui ne voulaient au final rien dire qu’il écrivait. Il était encerclé de cette merveille, de ces chimères euphoriques. De ces rêves légers, qui éclataient un à un comme des bulles de savon, mais qui se renouvelaient au fur et à mesure, en même temps que l’arborescence de ses idées germait depuis la graine atrophiée de son cerveau d’anormalité.

Il tendit la main, tentant d’effleurer la réalité du bout des doigts, cette réalité qui se manifestait par le blond qui était penché sur lui. Il entra en contact avec la peau immaculée, chaude, et il passait ses bras autour de son cou, le serrant brusquement contre lui, comme s’il avait peur que cette réalité s’échappe, car elle était plus belle que ses songes. Même sa voix paraissait plus jolie, bien que chuchotée, malmenée par l’émotion. Tant pis. Brimée par l’incertitude qui la teintait toujours, malgré tout. Tant pis, tant pis. Lui, il était sur.


« Moi, je t’aime » dit-il clairement, comme s’il s’était préparé depuis longtemps à ce moment. Moment qui n’aurait jamais du exister, car Will était une pièce qu’on cachait dans des cartons, sous du plastique, dans l’arrière boutique, le plus loin possible de la vitrine où Sven, lui, était paré des plus belles couleurs, resplendissant.

Ils n’auraient jamais du en arriver là. Et pourtant, et pourtant. Ils y étaient. Pour de bon. Au point zéro de leur vie, ils ne pouvaient plus revenir en arrière, plus jamais. Maintenant, il était à lui, ils s’appartenaient, pour toujours. On ne peut renier des liens, même passés.

« T'es à moi, maintenant. Juste à moi. »
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ON ME MALTRAIIIIITE !!!   [Svenou] _
MessageSujet: Re: ON ME MALTRAIIIIITE !!! [Svenou]   ON ME MALTRAIIIIITE !!!   [Svenou] Icon_minitimeLun 19 Oct 2009 - 21:58

Lorsque les illusions se brisaient, il y avait un petit décalage. Souvent douloureux. Comme un eclat de ces mirages fiché en plein coeur. En moins d'une heure, Sven venait de s'avouer plus de choses qu'il ne s'était avoué en plus de vingt ans. Il ne s'était jamais avoué être lâche, ni d'être naïf, ou coincé. Il ne constatait que lorsqu'il avait quitté un certain état, comme il ne s'était jamais avoué été laid avant d'avoir eu du charme, cachant désormais cet honteux passé en lui crachant à la figure. Et voilà qu'en une heure, il s'était ouvert les yeux sur les derniers mois. Assez vite après leur rencontre, leurs jeux n'avaient pas été innocents, simplement amicaux, mais il s'était refusé à le voir. Assez vite, il avait compris, sans voir. Dès que ses yeux avaient refusé de s'aveugler davantage, tout avait été très vite. Trop vite, car si il s'était avoué ses penchants, il ne les avait pas avoué au reste du monde. Or, il était lâche. Voilà tout le problème de cet infime décalage, grain de sable dans la machine parfaitement huilée d'une relation qui semblait si bien commencer, malgré les heurts débutants. Car oui, comme ce point zéro lui semblait parfait, lorsque les yeux embués des larmes de stress qui refusaient de s'écouler plus longtemps, la réponse de Wilhelm détendit d'un seul coup tout ce qui s'était accumulé en plusieurs mois. N'y tenant plus, il s'abandonna à ses bras, toute pression s'envolant miraculeuseemtn de ses épaules. Il n'avait vraiment pas encore conscience de tout ce que ses gestes auraient comme signification future. Il ne pensait pas à l'avenir. C'était trop compliqué. Et après que Wilhelm aie reclamé des droits d'appartenance sur sa personne, un rire clair s'echappa de ses lèvres ourlées du beige délicat des cosmétiques italiennes.

« J'ai même pas le droit à un petit pourcentage ? T'es trop petit, même si tu m'appartiens, c'est pas équitable, espèce de nabot ! »

Et avant que le nain monté sur échasses n'essaye de le frapper, il happa ses lèvres, taisant ses répliques. Finalement, rien n'avait changé, sinon le doux sentiment de s'être débarassé de tabous, et de pouvoir laisser libre cours à quelque chose d'encore relativement inconnu. Wilhelm n'était pas comme les filles qu'il avait fréquenté. Il lui sourit, ébouriffant ses lourds cheveux noirs, avant de se lancer une bonne fois pour toutes, conforté par la confession de son ancien meilleur ami.

« Je t'aime. »

Le contrat lui allait. Wilhelm avait beau être un nabot, ce qu'il était lui allait amplement. Ils rirent. Inconscients. Encore inconscients. Et sans penser à sortir de l'infirmerie, lieu assez peu fréquenté pour qu'il ne soit pas trop dérangé, ils profitèrent un peu de cette matinée pour se dire des phrases tout aussi anodines, voire stupides qu'à l'accoutumée, mais teintée d'un tout autre ton, de tout autres regards, plutôt intimidés dans le cas du blondinet extraverti, encore peu à l'aise, ne sachant pas si sa manière d'être était la meilleure. Si il ne semblait pas trop stupide, si il n'était pas ridicule en sa présence, il passait sa main dans ses cheveux en un petit mouvement régulier, nerveux. Mais riait, soudain détendu, la seconde d'après. Finalement, rien n'avait changé. Si ce n'était les bises tendrement échangées de temps à autre, les oeillades discrètes se terminant en fou rire, chacun ne connaissant pas vraiment leur statut. Finalement, tout allait changer. Si ils s'aimaient réciproquement... Ils étaient officielement ensemble, non ?... Il n'y avait pas vraiment à le demander... Etre avec Wilhelm ne le dérangeait fondamentalement pas.

Mais un malaise s'introduisit dans son esprit etriqué et peureux. Et les autres, comment ils réagiraient ? Les Kyochis... Si Kyoko n'était fondamentalement pas contre, s'amusant à caser des personnages de manga ensemble quel que soit leur sexe, mais lorsque venait le sujet, souvent introduit justement par les délires de l'otaku, Chiara se révélait parfaitement contre. Et Fay, alors ?!?! (oui, il fait une fixation sur elle alors qu'ils ne se sont croisés que deux fois, et alors?). Et tous les autres ? Petra non plus ne devait pas être très... Et... Ah, il ne pouvait pas ! Il ne pouvait pas ! Ce serait trop lui demander ! Il s'était déjà ouvert les yeux, mais si en plus, il devait assumer ses choix, il ne se ressemblerait pas ! La gorge serrée, Sven déglutit. Soudain blafard. Il ne pouvait pas s'afficher au bras de Wilhelm comme ça. Il ne pouvait pas. Le regard perdu dans le vague, ses souvenirs de petite figurine en haut du podium, là, sous les projecteurs, l'assaillaient. Il ne pouvait pas redescendre. Pas pour un amour qu'il ne savait même pas stable, même si sincère. Il ne pouvait pas chuter, prendre des risques, se coller une image. Il ne savait que trop bien ce qu'il arrivait à ceux auxquels la désagréable étiquette de "pédé", selon les propres mots de ses camarades et de lui-même, était collée. Et le pensionnat fonctionnant en huis-clos, il n'avait aucune chance. Aucune chance de s'en sortir, et Wilhelm non plus. Ils était plutôt populaire, avaient leur petite bande, et il souhaitait que... ire ne change. Si entre Wilhelm et lui, il avait l'impression que leur amour s'imposait comme une évidence, lorsqu'on incluait les autres, cela devenait bien plus incertain. Il était des «leurs», maintenant, si il faisait le choix de continuer. Mais d'abord, il fallait demander l'avis de celui qui partagerait cette galère.

« ... Wilhelm ? »

Ils s'étaient assis sur l'un des lits, côte à côte, épaule contre épaule, et Sven triturait la main de Wilhelm, la tenant fermement entre les deux siennes. Sa poigne était néanmoins un peu plus brusque, maintenant qu'il pensait à tout cela. Il demanda, fixant le vide

« Et... Et après ? »

Il tourna le regard vers Wilhelm, perdu. Il saurait cerainement quoi faire... Il fallait qu'il trouve une solution.

« Qu'est ce qu'on va faire, en sortant d'ici ? »
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