Lalala des carottes dans les champs de blé [Claude]

Debby, ce matin là, s'était vêtue avec fort bon goût. La grande dame de huit ans avait en effet mis une superbe mini-jupe rouge avec un chemisier blanc dont les six boutons du haut étaient déboutonnés pour faire kioooul et saiksyyy comme le faisait la cro belle dame qui vivait dans sa chambre, Jessica. Et elle avait mit un soutien-gorge 95 D cro beau, rouge avec des têtes de mort blanches, pour pas faire comme ces bébés de sa classe qui mettent pas de têtes de mort pask'elles sont pas kioooul et saiksyyy. Avec ça, elle se fit des lèèèèvres toutes rouges et des yeux touts noirs, paske le maquillage c'est fait pour que ça se voit et que ça attire les garçons qui veulent leur tenir la main derrière un arbre dans la cour de récréation, alors que Mlle Nelly vous crie dessus que les cours ont recommencé depuis cinq minutes. Roh, qu'elle rabat-joie, celle-là. Pas étonnant qu'elle soit vieille fille. M'enfin, on peut pas vraiment dire "vieille fille" quand on a que vingt ans et des poussières, mais quelle vieille fille quand même ! En plus, elle n'avait même pas de cro belles chaussures à talons rouges de douze centimètres comme celles qu'avait Debby, haha, la looseuse, lol !
Par contre, les talons de douze centimètres, c'est pas très pratique pour se promener. Mais c'est pas graaaaaave, paske Debby, elle se promène pas : elle dessine des carottes sur les murs des couloiiiirs avec ses feutres roses magiiiiques !

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Claude n'était pas de l'humeur la plus joyeuse qui soit, mais rapellons que c'est comme d'habitude, et qu'il n'a jamais été joyeux dans les champs de fleurs depuis un moment. Sans compter quelques problèmes d'ordre secondaire auxquels il devait faire face. Enfin yavait une sorte de voix qui lui rapellait sans cesse une espèce de femme dégueulasse au ventre rond. Ca le gênait. Un peu. Il ne savait pas vraiment pourquoi. Et plus il y pensait, plus son enervement croissait, car tout ce qu'il voulait, c'était oublier cette stupide fille qui lui gâchait la plus merveilleuses de ses pensées. Enfin, c'était sans compter sur un divertissement qu'il n'avait jamais remarqué auparavant, et une attraction de taille, proportionnellement inversée à ses centimètres. En effet, une jeune fille en fleur tout ce qu'il y a de plus respectable dessinait des carottes sur le mur - sale gosse - et semblait n'attendre que lui - adorable. Car on ne pouvait attendre que sa venue lorsque son chemisier offrait une aussi jolie vue sur sa potrine inexistante et sa peau fraîchie par l'hiver. Voir autant de centimètres carré de peau en hiver était particulièrement rare. Ce spectacle était d'autant plus divertissant. Les yeux du jeune homme s'attardèrent sur les boucles blondes qui dégoulinaient sur ses épaules quasiment nues, et sur la lingerie vide qui pendait le long de sa cambrure.

« Bonjour jeune fille. C'est bien joli, ce que tu dessines là. »

Le pervers s'était glissé dans le dos de l'enfant, regardant bien entendu tout sauf les trucs qu'elle pouvait bien dessiner, dont il se contrefichait. Son dos était charmant, et il ne résista pas à l'innocente envie de poser sa main sur son épaule, après avoir fait courir ses doigts le long de ses omoplates graciles et frémissantes. Le seul problème, c'est que le couloir, c'est pas très discret. Heureusement, il avisa l'escalier menant à la cave. Une fois qu'il l'aura embobinée avec X ou Y raisons, ce lieu sera sûr, et parfait. Et aucune chance que sa future poupée s'engrosse inutilement d'autres tissus. Rien qu'à penser à l'ignominie qu'il avait provoquée, il se donnait envie de vomir. Mais ce n'était pas vraiment de sa faute. C'était elle qui avait tout orchestré, elle et seulement elle. Il serra un peu trop fort sa main sur la clavicule de l'enfant, et fit, avec un empressement qui ne lui allait pas, afin d'évacuer le plus possible ses mauvaises pensées.

« Tu veux voir quelque chose de magique ? C'est encore mieux que dessiner, tu vas voir ... »

Iiiiih, elle avait un ardima... armat... un gens qui kiffe ce qu'elle dessinaaait ! Haha, elle dessinait cro bien les carottes, elle était cro douée ! Même Sandy, elle ne dessinait pas aussi bien qu'elle. En plus, Sandy, c'était nul ce qu'elle dessinait. Ce n'était même pas des carottes mais des pataaates ! Trop la honte quoi ! Des patates quoi ! Peut-être que ça lui rappelait son allure de patate, haha, lol lol. Aussi pourrie que Mlle Nelly la vieille fille de vingt ans, haha, lol lol.
L'admirateur du talentueux talent de Debby avait posé ses mains sur les momoplates de la post-adolescente. Hihi, trop classe ! Peut-être qu'il était beau, blond, âgé de quinze ans, joueur de guitare et chanteur dans un groupe de rock et qu'il ressemblait à Zac Efron, et qu'il voudrait sortir avec elle ! Kyaaaah ! Sans se retourner, pour garder du mystère sur l'époustouflante beauté de son visage, Debby lui répondit :

"T'as vuuuuu ? C'est trop beau comme du Picasso mais en beaucoup plus mieux, même si je sais pas c'est qui qui a peint Picasso. Je dessine cro bieeeeen. Plus tard, j'veux être dessineuse de vêtements coooomme Raback Omabaaaaaaa !"

Le potentiel Zac Efron rajouta encore un truc. Une histoire de truc encore plus mieux que les carottes. Plus mieux que les carottes ? Croooo bien, ça devait être cro géniaaaal ! Viiiite, il fallait qu'elle voit ça ! Et après, elle mettrait sur son Twitter qu'elle a fait un truc plus mieux que les carottes avec Zaaaac Efron et qu'elle allait se fiancer avec lui et tuer Vanessaaaa !

"DO WAAAANT"

Debby se retourna soudainement et... Gasp. Pas Zac Efron. Un vioc (genre il devait être plus agé que Mlle Nelly la vieille fille, quoi !) pas blond et qui n'était pas Zac Efron.

"Do pas want, en fait."

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Claude avait un peu l'habitude des gens qui refusaient. Mais il décida de ne pas prendre en compte l'espèce d'anglicisme idiot de la petite fille qui semblait tout aussi idiote. Disons qu'il ne l'avait pas entendu, tralala, tout était toujours très gentil au pays de Claude, et il afficha un grand sourire ravi.

« Oh, do want ? Que c'est mignon ! » grinca-t-il sous son rictus qui disait tais toi donc sale gosse et suis moi, mais que la plupart des êtres ayant moins de 12 ans interprèteront comme un sourire jovial. Il vérifia méticuleusement que personne n'avait été susceptible d'entendre leur conversation. Et Claude ayant, comme à sa grande habitude, légèrement modifié sa voix originelle pour ne pas être pincé - il faut être consciencieux - il ne semblait rien craindre, surtout qu'objectivement parlant, ses paroles n'avaient rien de particulièrement menaçantes pour l'enfant, si on oubliait la gueule de pervers que la nature lui avait attribué. Certains y trouveront du charme, d'autres s'en dégouteront, et les enfants n'y verront pas grand chose. Il passa une main sur les lèvres de la jeune fille, l'incitant comme les adultes - surtout lui - savent le faire, à se taire. Il passa une main baladeuse sous la chemisette de la blonde. Visiblement, elle aimait bien les trucs un peu à la mode, si il avait bien écouté ses babillages - certes adorables mais profondément idiots - de tout à l'heure.

« Un truc magique, comme... Des nouveaux vêtements ! Tu verras, ils tomberont tous fous de toi. »

Ceci étant dit, il la prit par la taille, et se saisit d'elle. Il n'y avait visiblement personne et si il s'y prenait bien, en 5 secondes ils étaient dans la cave, et ils pourraient se débrouiller comme ils le voudraient. Enfin, comme il le voulait, plutôt, et il ne pouvait nier que l'attrait que cette fille provoquait en Claude, qui n'avait connu que des fruits mûrs voire pourris depuis quelques mois, n'avait d'égal que sa superficialité. Bref. L'ayant prise dans ses bras, une main négligemment posée sur ses côtes - mais non je ne suis pas louche - il se dirigea vers la cave.

Et voilà, c'etait bouclé. Ou presque.

Il était une fois un paysan très moche très pas glamour et trop pas féerique, qui rencontra une moche pas glamour pas féerique paysanne. Ils se marièrent, ils eurent très peu d'enfants, très moches (en fait, ils en eurent beaucoup, mais ils sont presque tous morts de la varicelle). Un jour, l'aîné des moutards survivants alla dans la forêt pour couper du bois. Or, ce même jour, une jeune et belle princesse très glamour et très féerique passa dans cette même forêt. Sauf que le garçon se planta une écharde dans le doigt, et au lieu de rencontrer la princesse, mourut du tétanos ! Le lendemain, le second des moutards survivants alla dans la forêt pour couper du bois. Or... Et mais attendez. Qu'est-ce que je raconte ? Il n'y a pas de second moutard, vu qu'il est mort entre temps en avalant de travers sa soupe. Et après, il n'y avait pas d'autres survivants. Donc ils ne vécurent pas heureux et ils n'eurent pas d'enfants, haha, lol.
Revenons maintenant à notre Debby Nuts et à ce qui allait lui arriver dans les quelques instants à venir, et qui, bien entendu, avait un lien totalement inexistant avec le conte de fées débile rédigé par l'être le plus magnifique de l'Univers qui n'a servi qu'à faire des lignes en plus.
En voyant le visage pas saiksy de Claude, elle avait déjà envie de se carapater vite fait bien fait avec ses feutres. Puis, quand il se mit à parler, ce fut pire. Il avait un regard trop bizarre, genre celui du Prince Kevin dans le dessin animé Barbie Princesse de Pigalle. Pas looool. La gamine hurla, se débattit et, ô miracle, réussit à sortir de l'étreinte terrible du fourbe et vil vioc pas beau du tout. Elle se mit à courir comme une débile, et évidemment, il fallut qu'elle se mette à le faire dans les escaliers.
Il semblerait que son papounet ne lui ai pas assez dit que c'était dangeureux de courir dans les escaliers.
Ca fit "bam" dans tout son corps, ça fit "crick" dans la colonne vertébrale, ça fait "crack" dans la nuque.
'a plus, Debby. Lol.

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Ouuups, il avait peut-être fait une petite bêtise. Claude avait laissé s'échapper ~~la putain de morveuse~~ l'adorable bambine lorsqu'elle lui foutut malencontreusement le talon en pleine figure. Il se teint le menton, ayant failli se mordre la langue, et balança une flopée d'injures à voix basse, qu'on ne retranscrira pas car c'est pas bien les insultes, et ce n'est pas pour les enfants. Il tendit un bras pour lui choper le poignet, mais la fille était déjà partie dans les escaliers, et bim bam boum, quelques craquements lugubres plus tard, la fille était allongée sur le sol de la cave, petrifiée. Morte. Ouuups. La face de Claude se mortifia, tandis qu'il se précipita, non sans faire attention, dans les escaliers, au chevet de la pauvre blondinette, pour vérifier son pouls.

«... Oh putain merde merde merde putain. »

Merci Claude pour ce concentré de conviction. Plus besoin de censurer, la seule âme innocente ici s'en était allée. Il ne se rendait pas vraiment compte, mais il avait vraiment fait une grosse connerie. Il ne se rendait pas vraiment compte que la petite fille à la nuque tordue ne se relèverait plus. Il ne voyait pas non plus l'aspect pratique, comment s'amuser avec elle si elle ne se débattait plus ? Il ne voyait plus grand chose. Pour s'eclaircir les idées, il alluma l'interrupteur. L'éteint. Un meurtre. Il ne l'avait pas vraiment tuée, mais on le prendrait certainement pour le meurtrier... Sur ce, il prit la fille dans ses bras, et remonta quatre à quatre l'escalier, pour se jeter éperdument dans les couloirs, riant parfois pour se donner une contenance et faire croire que la petite ne faisait que jouer avec lui. Si seulement elle avait préféré jouer, cette idiote ! Elle s'était suicidée, c'est tout, ce n'était vraiment pas de sa faute. Enfin... Ouais, non, c'était pas de sa faute.

« Bon, euh, toi, tu vas aller dans le lac, hein. »

Aussitôt dit, aussitôt fait. Il s'approcha du lac en catimini, et après avoir vérifié que personne n'était là, accrocha une pierre à la cheville de la gamine,e t la balança dans le lac, sans autre forme de jugement.

Et Claude s'empressa d'oublier cette malheureuse affaire.

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