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| Sujet: Divine Comédie [Libre] Dim 16 Mai 2010 - 14:27 | |
| « Toi qui entre ici Abandonne toute espérance »
Le vers de Dante revint à la mémoire de Gabriel quand celui-ci détourna une nouvelle fois les yeux des écriteaux disposés sur le panneau d'affichage. Voilà qui plantait le décor. Le hall de ce nouveau « chez soi » n'était pas des plus accueillants. Une grande pièce froide, exactement comme Gabriel les détestait. Certes, niveau esthétique, le commun des mortels pouvait apprécier. Mais c'était froid. Vide. Informel. Inhumain. Bref, c'était un peu trop Gabriel pour plaire à Gabriel. Pour se rassurer, le blond se mit à réciter les vers de La Divine Comédie qu'il connaissait.
« Cet état misérable est celui des méchantes âmes des humains qui vivent sans infamie et sans louange et qui ne furent que pour eux mêmes Les cieux les chassent, pour n’être moins beaux et le profond enfer ne veut pas d’eux, car les damnés en auraient plus de gloire »
Il n'aimait pas cette histoire de demeure éternelle. Quelle était cette bêtise ? Devait-il croire le misérable écriteau, qui pouvait bien avoir été laissé là par n'importe qui ? Ça n'était pas dans les règles, pas du tout... À peine avait-il lu la terrible sentence proférée par « Periple Skye » qu'il avait effectivement foncé sur la lourde porte d'entrée pour tenter de l'ouvrir. Et comme annoncé, la battante était restée muette malgré ses protestations. Sourde à ses gémissements de protestations. Alors il était enfermé ? Non, non, pas enfermé...
« Combien se prennent là haut pour de grands rois, qui seront ici comme des porcs dans l’ordure, laissant de soi un horrible mépris »
Et puis d'abord, comme était-il arrivé là ? Pourquoi le monsieur en noir l'avait-il lâché devant la porte, sa seule valise pour tout accessoire, sans autre forme de procès, et sans entrer avec lui ? Le monsieur en noir savait-il ce qu'il se passait dans cet endroit ? Savait-il que Gabriel serait accueilli par un écriteau lui souhaitant un joyeux séjour en Enfer ? Que s'était-il passé dans la voiture aux sièges en cuir, pendant que Gabriel dormait ? Où avait-il été conduit ? Rassemblant ce qui lui restait de courage, le jeune autiste s'avança dans le vaste hall, abandonnant sa valise à côté de la porte.
« Ainsi du premier cercle je descendis plus bas dans le second, qui enferme moins d'espace et d'autant plus de douleur qui tourmente à faire hurler. »
Gabriel se traîna prudemment jusqu'au vaste escalier qui occupait le milieu de la salle. Chacun de ses pas semblait faire grincer la totalité du manoir, dans un fracas à réveiller un mort. La moindre ombre, le moindre son, le moindre sifflement du vent dans les tuiles, provoquait un sursautement. Paranoïaque par nature, Gabriel appréciait encore moins d'être largué seul dans un endroit inconnu qu'un petit malin se plaisait à lui présenter comme un enfer éternel.
« Maintenant je commence à entendre les accents douloureux; maintenant je suis arrivé là où me frappent de nombreux gémissements »
Parvenu à l'escalier, le blond se laissa tomber sur la première marche, incapable de faire un pas de plus. Prostré, les bras autour de ses jambes ramenées sous son menton, il se mit à déclamer à haute et intelligible voix d'autres vers qu'il connaissait. Quelqu'un finirait bien par venir.
« Je vins dans un lieu privé de toute lumière, qui mugit comme la mer, par la tempête, lorsque la frappent des vents contraires.
L'ouragan infernal qui jamais ne se calme, entraîne les esprits dans la tourmente : il les roule, il les heurte, il les moleste.
Quand ils arrivent devant l'éboulement, ce sont des cris, des pleurs, des lamentations; ils blasphèment la puissance divine. » |
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| Sujet: Re: Divine Comédie [Libre] Mar 18 Mai 2010 - 1:02 | |
| Effectivement pour le jeune homme, quelqu'un allait bien finir par arrivé. Mais je ne crois pas qu'il aurait cru qu'une adolescente poussiéreuse et misérable allait entrer et lui tenir compagnie un moment... [ʚïɞ.ʚïɞ.ʚïɞ] Izeiha dans sa mal chance, était tombé dans le puits tout au bout du vignoble. Étrange ? Pas du tout, le puits était tellement vieux que les pierres qui le composait avait fini par céder et elle était tombé. Tout comme Alice au Pays des Merveilles, elle était tombée dans un trou sombre et noir. Bon, contrairement à Alice, sa robe n'avait pas amorti sa chute en créant un dit parachute. Non, elle s'était plutôt fracassée au sol sur les débris que la lampe avait causé en se broyant elle aussi sur le sol. Résultat, la jeune franco-italienne s'était entaillée un peu partout et avait des ecchymoses qui se dessinaient autant sur ses bras que sur ses jambes. Elle ne pouvait malheureusement pas constater les dégâts, puisqu'il faisait nuit et que le puits était plutôt profonds. Par ailleurs, elle s'était frappée la tête contre le sol et elle avait sombré dans l'inconscience un moment et s'était réveiller avec un affreux mal de tête. Probablement une légère commotion. Cependant, il était difficile d'en jugé les effets dans un trou aussi noir et surtout seul. Elle était partie à la hâte de la maison quand elle était arrivée de la soirée.
Enfin, là n'était pas le problème. Izeiha était prise dans un puits de 5 à 7 mètres de profondeurs. Elle aurait eu beau crier, la maison était presque à 2 kilomètres de loin. Personne ne pourrait l'entendre. De plus, si elle criait, le son lui revenait directement dessus. Mais elle n'allait pas rester là... Il fallait qu'elle sorte. Par un heureux hasard, il y avait un trou... Un trou assez large pour qu'elle puisse demeurer accroupi. Elle s'y risqua... Elle n'avait rien à perdre après tout. Elle progressa lentement, mais surement dans le tunnel qui étrangement, prenait de l'expansion en diamètre et qui descendait un peu à chaque fois. Ça lui valu quelques glissades sur les fesses, puisque la terre n'était pas tout à fait stable. Néanmoins, Izei finit par déboucher sur une grande caverne ? grotte ? sous terrain ? Plutôt sinistre et étrange, particulièrement dû à l'espèce de manoir qu'il y avait. Vue de l'extérieur, cela semblait assez imposant. Épuisée, crasseuse et surtout mal en point physiquement, elle se dirigea vers les portes du manoir. À l'intérieur, il y avait de la lumière, enfin. C'est ce qui semblait y avoir.
Bref, sans faire preuve de la moindre politesse, elle poussa les portes du manoir et y pénétra. [ʚïɞ.ʚïɞ.ʚïɞ] Voilà où elle était rendue. Elle était dans le manoir, débraillé, fatigué et surtout salle, pleine de bout et de sang. Son sang pour être précis. En poussant les portes, elle tomba sur un hall richement décorée que sa mère aurait sans doute apprécier. L'adolescente fit quelques pas vers l'avant et regarda autour d'elle. Sans tout de suite voir le jeune homme assis au pied des marches. Derrière elle, la porte se referma dans un certain fracas qui fit sursauté Izeiha. Mais tellement morte de fatigue, ses jambes céda sous son poids et elle s'écroula au sol en gémissant, face première au sol. Puis sombra inconsciente à nouveau pendant quelques minutes.
Sa première constatation et réaction fût d'apprécier la fraîcheur du sol. L'adolescente roula sur le dos en grimaçant. Elle ouvrit péniblement les yeux et un tableau attira son regard. La demoiselle encore un peu perdu plissa les yeux et se redressa. Il y avait des feuilles punaisées sur le babillard-tableau. Elle se releva et se traîna péniblement vers se dernier. Le premier, qu'elle lut, était le plus long et avait été écrit par un certain Skye, Périple Skye. Qui expliquait qu'elle devait abandonné l'idée de sortir de ce lieu un jour. Trop sonné pour comprendre l'ampleur de ce qui était écrit, elle poursuivit sa lecture. Il y en avait un écrit par Kyoko Maeda qui résumait en d'autres mots et qui confirmait les dires de son prédécesseur. Le dernier message était plutôt lugubre et était nul autre qu'un avertissement. Izeiha n'associait pas totalement tous ce que signifiait ses messages. Trop étourdit par sa légère commotion, elle ne chercha pas à comprendre. Pas tout de suite en tout cas.
Titubant un peu sur ses jambes, elle fit un tour de 180 degrés pour terminer une brève observation du majestueux hall d'entré. Son regard s'attarda sur un jeune homme au pied des marches. Un peu mal à l'aise de son piètre état, elle fit quelques pas en sa direction.
- Excuse-moi, dit-elle en français. Je... Tu comprends ses messages ? Parce que... moi... Je n'y comprend pas grand chose...
Elle faisait pitié à voir. Elle bégayait, marchait comme si elle avait réellement trop bu, ce qui était loin d'être le cas. Puis étrangement, elle fit preuve de convenance et de politesse, alors qu'elle était à deux mètres de lui.
- Pardon encore, je... je m'appelle Izeiha...
Elle essuya sa main sur sa robe et la tendit vers le jeune homme en esquissant un léger sourire qui sembla la faire souffrir le martyr. Elle n'avait pas non plus réellement constater les dégâts corporels voyant. La demoiselle en robe victorienne verte et noir avait les bras légèrement entaillés, ses mollets et ses tibias en étaient de même. Et sa peau, généralement pâle, était plus noirci de boue et de glaises que couleur lait, comme à son habitude. Mais bien qu'elle voulu faire preuve de politesse, elle tomba de nouveau au sol, sa tête la faisant horriblement souffrir. Assise désormais sur les fesses, elle constatait avec dégoût à quel point elle était dans un misérable état. Izeiha n'osa plus parler non plus et regardait timidement le garçon. Ne pensant plus à de chose précise, ses pensées voguèrent vers son petit copain, ou plutôt ex petit-copain Gabriel. À nouveau, des larmes se mirent à couler le long de ses joues. |
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| Sujet: Re: Divine Comédie [Libre] Mar 18 Mai 2010 - 12:40 | |
| Le problème de s'appeler bizarrement, est qu'on a toujours une hésitation lorsqu'on se présente à d'autres. C'était d'autant plus le cas lorsqu'on s'était octroyé, comme Arnulf, un faux nom, plus qu'un surnom. Alan, cela lui avait paru extrêmement normal et bien, sur le coup. Finalement ça ne l'était plus trop, mais c'était toujours mieux que Arnulf.
Feuilletant distraitement un magazine people, qu'il avait déniché dans la bibliothèque – mais qu'est-ce que l'exemplaire du mois en cours de Voici pouvait faire ici ? Comment était-ce donc arrivé là ? En tous cas ça ne devait pas être d'un prisonnier, parce que si Arnulf avait été celui qui l'avait ramené, il l'aurait gardé jalousement sous son oreiller, et ne l'aurait jamais prêté que moyennant un truc chouette, comme... des années d'emprisonnement ! C'était possible, ça ? Dans Pirates des Caraïbes les monstres visqueux jouaient à un jeu incompréhensible et ils pouvaient échanger des années d'esclavage. Enfin ça aurait pu faire une bête de troc, juré mec. – le jeune homme cherchait à reconquérir sa chambre, dans le dortoir, celle qu'il partageait avec... Avec qui déjà ? L'autre zozo, là, un peu inutile, avec des cheveux un peu comme ça... Bref, il s'était perdu, et essayait à la fois de comprendre comment Lorie et Garou en étaient arrivés là, et de retrouver son chemin : il n'arrivait à se concentrer sur aucune de ces deux tâches. C'est sans doute la raison pour laquelle il finit par reconnaître une salle, le hall d'entrée, en même temps qu'il tomba sur le dossier à propos des enfants d'Angelina Jolie.
En même temps, surtout, qu'il tomba sur une scène extravagante qui lui donna envie de rire – mais bon, c'était pas super sympa alors il se contenta de sourire. Il regardait depuis l'étage, à quelques mètres du haut des escaliers, en bas desquels s'était assis un vieux mec tout pourri avec des lunettes. A côté de lui se vautrait une fille, au moins aussi laide que l'autre. Il se pencha assez dangereusement par-dessus la balustrade pour les observer mieux. En fait non, ils n'étaient pas si laids qu'ils en avaient l'air. C'étaient leurs yeux... Étaient-ils frère et sœur ? Ils avaient le même regard vide, dénué d'humanité. Pourtant, la jeune fille pleurait, et pas qu'un peu. Comme il était encore mal habitué aux extraordinaireries qui avaient souvent lieu ici, Arnulf était très intrigué par ce qu'il voyait, et de toute façon il y avait de quoi : la fille parée d'une grosse robe du même genre que les films avec des gens qui chassent à courre et des meufs toutes pâles avec des choucroutes sur la tête, sauf que chez elle tout était dégueulasse du style « j'suis tombée dans la porcherie », et son copain avait l'air d'un autiste, un plouc, un tout ce que tu veux, le genre de gars trop chelou qui a pas de potes dans sa vie sauf ceux qui sont dans son délire de dinosaures et de physique-chimie, et que tout le monde se moque de lui au lycée, et qui éventuellement a voté Sarko en 2007, enfin ses parents. Les gens qui ont voté Sarkozy, c'est des cons. Enfin Ségolène c'est une truie aussi. Fallait voter blanc, j'sais pas mais bon quand rien n'est bon on ne prend rien, et on recommence tout, ils ont jamais travaillé dans une maison d'édition ou quoi ? Enfin, fallait vraiment avoir des problèmes pour faire des gosses pareils, et c'était dire parce qu'en mauvais parents il s'y connaissait – du moins il en était persuadé. Arnulf c'était vraiment le genre de personne à être persuadé de tout ce qu'il pensait.
Il roula sur lui-même le magazine qu'il tenait dans sa main avait de la lever pour leur faire un signe. “Hé ! Hé les gens, vous venez d'arriver ? Vous êtes coicés, vous savez !” Ca lui faisait drôlement plaisir de dire ça. De toute façon à lui aussi on lui avait déjà dit alors autant qu'il passe le relai, il était pas teeeellement sadique. Sauf, évidemment, lorsqu'il s'agissait de s'en prendre à deux gros intellos paumés du collège, vous voyez, ceux qui, soit s'habillent pas normalement, soit sont habillés par leurs mamans. Et qui par-dessus le marché ont toujours l'air shooté sans avoir jamais vu de morceau de shit de leur vie. |
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