La porte de l'entrée s'ouvrit dans la volée, laissant passer une jeune fille tremper comme une soupe qui referma violemment cette même porte.

Voilà comme cela tout le monde sera prévenu de mon arriver. Toujours en finesse ma grande.

Mary enleva sa casquette/chapeaux en fourrure bien imbibé d'eau à cause de la pluie tombant à torrent dehors. Salopant au passage le magnifique tapis rouge se trouvant sous ces pieds.

Ouh je plains celui qui va faire le ménage.

Après l'avoir bien essorée et remis sur sa tête, elle avança au plein milieu de ce hall en tournant sur elle-même.

Oui cela fait un peu con...j'espère que personne ne me voit...

Arrivant au pied de l'immense escalier, elle laissa son regard vagabonder dans le hall. Songeant à comment elle avait bien pu arriver là ! Elle se souvient vaguement d'avoir été enlevé devant les yeux même de Arthur...Arthur...comment aller-t-il ? Essayes-t-il de la rechercher ? Oui, elle connaissait trop bien sa moitie. Arthur avait comme elle, le don de se mettre dans la merde. Volontairement ou non. Elle sentie une boule se nouer dans sa gorge... Elle avait un sale pressentiment.

Nan ma vieille ne pleure pas, ne pleure. Essaye de te souvenir de ce qu'il s'est passé après.

Pour ignorer les larmes qui voulaient sortir de ses yeux, elle regarda le lustre en cristal. Et Tenta de se souvenir. Elle avait repris connaissance en plein milieux d'une route à moitié dans le coaltar. La pluie qui avait commencé à tomber la poussé à ce réfugier dans le manoir qui se trouve proche de là où elle s'était réveillé. A cause des nuages sombres elle n'a pas put calculer avec certitude depuis combien de temps elle avait été enlevée. Une heure ? Un jour ? La panique reprit le dessus. Plus forte. Où elle était ? Loin de chez elle ? Pourquoi malgré l'ambiance presque chaleureuse elle avait un mauvais pressentiment ?
Alors que Mary réfrénée tant bien que mal la crise de panique qui pouvait la submergés à un moment ou un autre, elle entendit un gazouillement derrière elle. Mais avant même que la jeune fille se retourne, une petite boule dorée passa devant son visage.

Mais qu'est-ce que c'est que ça... Un vif d'or ? Mais non idiote, c'est qu'un moineau.

Bizarrement ce moineau se mit à tourner autour de la tête de Mary. C'était...étrange...d'habitude ce genre d'animaux fuit l'être humain. Et là ce volatile semblé lui vouait un profond attachement. Et d'ailleurs ce piaf lui disait quelque chose...

- Ily ? Murmura étonner Mary, un sourire incertain aux lèvres. Le souvenir de ce moineau qu'elle s'était inventée pour calmer ses cauchemars lui revient. Il lui ressemblait tellement !

- Mais oui c'est moi ! Cela fait longtemps ! hein ? Hein ?

Mary sursauta et retira brutalement la main qu'elle avait tendue vers l'oiseau comme si elle s'était brulée. D'accord, elle pouvait accepte qu'un oiseau n'ai pas peur des humains. Mais que cet oiseau soit un ami imaginaire inventé lors de son enfance et qu'il PARLE. Maintenant Mary en était sûre. Ce qu'elle avait dû ingérer était tout sauf légale.

Ouaouh... elle est bien forte celle-là...quoique d'habitude je voie des chimpanzés orange mais bons.

- Mais non idiote ! Tu n'es pas dans un de tes trips. Et puis la drogue c'est mal.

- Un peu de respect pour ta créatrice !

Bon maintenant qu'elle était quasi sûre qu'elle était dans un trip, elle pouvait bien répondre.

D'ailleurs je suis en train de parler réellement à quoi en ce moment ? La dernière fois, Arthur m'a dit que j'ai discuté pendant une heure à un lampadaire....

- Arrête de penser n'importe quoi et vient par ici ! Rétorqua le moineau qui se dirigea vers un panneau en bois, un panneau d'affichage sans doute.

Mary emboîta le pas décidant de voir jusque où ce trip va la mener. Oui c'était bien un panneau d'affichage. Avant même que le piaf eu donné l'ordre, elle commença à lire les divers feuillets couvrant le panneau...
Et ce qu'elle lit ne lui plut moyennement, pas du tout même. Nouvelle et éternelle demeure. Magique. Magie. Prisonnier. Prison. Prison. Prison. Prison. Ces mots tourner à toute vitesse dans sa tête.

Ce n'est pas vrai... ce n'est pas possible...c'est un cauchemar...

Abandonner tout ce que vous avez laissé derrière vous...

Ce n'est pas vrai...Arthur...

Mary sentie la terreur reprenne le pas sur son esprit rationnel. Elle se précipita vers la porte et tenta de l'ouvrir avec toutes ses forces.

- Allez ouvre toi ! Ouvre-toi saloperie de porte !

- Mary...murmura doucement Ily en se posant sur son épaule.

- OUVRE-TOI SALOPERIE !

- Mary...

- Ouvre toi... je t'en supplie...

La jeune fille sent des larmes commencer à couler sur ces joues. Et la douleur de ses doigts lui montrer que c'était tout sauf un trip. Tout sauf un trip.
Cherchant un peu de réconfort elle sera contre elle Ily. Et elle resta quelque minute comme cela, histoire de se calmer. Une fois ses larmes tarie et son coeur revenue à un battement normal, Mary ce releva dans un mouvement fatiguait et ce dirigea à nouveaux vers le panneau.

Car dans un territoire inconnu toutes infos est bonnes à prendre.

« Don't even try, you're wa- »

La voix du jeune homme mourut, et il enleva ses écouteurs d'un geste incertain. Un cri? Ses yeux clairs se posèrent autour de lui, comme si les tableaux dispersés dans le couloir allaient répondre à sa question – et ce ne fut pas le cas, heureusement. Il admettait que des choses bizarres puissent se passer ici, mais parler à des peintures n'était pas dans ses projets. Il resta quelques secondes là, immobile, incertain. Peut-être qu'il avait rêvé. Peut-être aussi que c'était deux imbéciles qui s'amusaient à se courir après ; après tout, le Pensionnat était rarement plongé dans le silence, même en pleine nuit. Ses épaules se haussèrent, il remit son écouteur à sa place. Pas de quoi s'en faire.

« ...SALOPERIE ! »

Wow. Okay. L'anglais rangea définitivement son lecteur dans la poche de son jean, et accéléra le pas. S'il s'agissait uniquement de deux gamins en train de se battre pour une raison stupide, il les séparerait et retournerait à ses occupations. Et si c'était quelqu'un qui avait besoin d'aide, au moins ne se sentirait-il pas coupable. D'accord, il ne pourrait rien faire pour aider quelqu'un qui se serait coincé sur le lustre – comment quelqu'un pourrait se coincer là-haut, d'ailleurs? – mais il pouvait s'agir d'une chute, ou... Un soupir passa la barrière de ses lèvres. Devenir moins sensible serait une bonne idée, s'il voulait survivre. Ou ne pas passer sa vie à régler les problèmes des autres. Il songea un instant à Bilboquet, introuvable depuis quelques temps, et poussa un nouveau soupir. Aucun de ses amis n'avait vu le petit escargot ces derniers jours, et cette absence commençait à l'inquiéter. Ses sarcasmes et moqueries constantes avaient beau être insupportables, il s'y était habitué plus qu'il ne l'aurait pensé.
Le bruit de ses pas se répercutaient entre les murs à mesure qu'il avançait vers le Hall, brisant le silence pesant qui régnait autour de lui. Avec ses converses, son jean, son T-Shirt et sa veste noire, il devait avoir l'allure typique du lycéen qui va en cours. Sauf qu'ici, pas de lycée, pas de chaises trop raides ni de tableau noir. Juste un endroit paumé, rempli de jeunes aussi paumés. Bienvenue au Pensionnat Interdit.

La porte s'ouvrit dans un léger grincement quand il la poussa, et il se retrouva à quelques mètres du tableau. Tableau devant lequel il y avait une jeune fille. Pas bien haute, trempée, visiblement pas à l'aise. D'après sa tenue, il jugea qu'elle devait venir à peu près de la même époque que lui ; et vu son allure et son visage, elle ne devait pas être beaucoup plus vieille. Sa petite taille le rassura instantanément : face à des filles plus grandes que lui - et il avait beau faire un mètre soixante-quinze, il y en avait - il se sentait toujours mal à l'aise. Là, au moins, il n'y aurait pas de problème. Il observa discrètement l'oiseau qu'elle tenait dans ses bras, et fit quelques pas dans sa direction.

« Euhm, ça va? J'ai cru entendre du bruit, alors... » Il jeta un coup d'œil à la massive porte en bois, puis reposa ses yeux clairs sur elle. « Tu vas bien, au moins? T'es blessée? T'as froid? »

Oui, vérifions d'abord qu'elle va bien. Ensuite il pourrait éventuellement se présenter de manière plus correcte.

« Euhm, ça va? J'ai cru entendre du bruit, alors... »

Mary réprima tant bien que mal un sursaut surprise. Quelle idiote elle aurait dû faire plus attention à la présence d'une autre personne qu'elle et Ily. La jeune fille se retourna pour observer le nouvel arrivant. C'était un jeune homme, de son âge à peu près, plus grand qu'elle en tout cas (mais bon pour cela c'est facile ce n'est pas avec son 1m 60 qu'elle allait dépasser grand monde). Des cheveux foncés qui fessait ressortir ses yeux claires. Il était vêtue de façon normal. Elle remarqua même des écouteurs pendouiller. Bref un ado normal. Mais cette normalité la rassurer autant qu'elle la rendait mal alaise. Les apparences sont trompeuses c'est bien connu. En temps habituel Mary avait toujours un peu de méfiance vis-à-vis des inconnus. Rien de méchant, juste par précaution. Mais maintenant qu'elle se retrouvait coincer dans une sorte de pensionnat qu'elle avait soigneusement rebaptiser par ses soins « l'asile de fou » ; sa méfiance avait atteint des sommets insoupçonné.

« Tu vas bien, au moins? T'es blessée? T'as froid? »

Mais le jeune homme devant sembler réellement inquiet. Ou alors jouer-t-il la comédie. La jeune fille ne savait plus trop où elle en était. La peur, avait fait place à une sorte de lassitude, mais aussi d'une certaine tension dû à la présence de cette inconnue. Mary se mordilla les lèvres tout en caressant nerveusement Ily. Le fait de caresser cette boule de plume la rassura un peu. Ce qui lui permit de réfléchir convenablement. Et si lui aussi était prisonniers de cet endroit ? Cela pouvait être donc autant un allié qu'un ennemi...

En tout cas vaut mieux répondre au lieu de se faire passer pour une muette.

- Non, je n'est pas froid (c'était vraie, car même si elle était trempée la température du hall l'épargner du froid). Non, je ne suis pas blessée et non je ne vais pas bien du tout, dit-elle d'un seul trait en fessant bien attention que sa voix ne se porte pas vers les aiguës.

Elle respira un grand coup et sentit son ironie habituel revenir ce qu'il la rassura un peu et la fit légèrement sourire :

- Disons que je suis nouvelle dans le coin. (elle montra d'un geste vague la porte d'entrée) et que les petites notes de prévention (geste de la tête vers le panneau) m'ont fait perdre un peu mon sang froid.

- Un peu...ricana le piaf, mais Mary lui mit sa main sur son bec.

Elle reprit d'un ton dégager comme si elle ne venait pas de se faire interrompre par un oiseau :

- Au fait je me nomme Mary Kaplan et le volatile c'est Ily. Et disons...j'aimerais comprendre un ou deux petits trucs... c'est pourquoi Ily est...apparue ? C'est quoi ce fameux pouvoir ? Et j'aimerais être sûr que c'est la réalité et pas un trip à cause d'un pétard de trop.

Elle arrêta sa diatribe en espérant ne pas avoir effrayé son interlocuteur.

Espérons en plus qu'il ne me prend pas pour une pipelette...

« Tu ne vas pas mieux maintenant, j’imagine ? »

Mary respira de nouveaux un grand coup tout en caressant Ily.

- Pas tellement non, répondit-elle avec un sourire forcé.

Mais elle pouvait se faire un topo de la situation. « Ancien ami imaginaire ». La jeune fille regarda l’oiseau qu’elle tenait au creux qui lui rendait son regard. La présence de l’oiseau la rassurer de plus en plus et lui accorda un sourire. En réponse le moineau lui siffla quelque note claire. « Pouvoir ». Mary se demanda quel était le sien. Etait-il puissant ? Où étaient ses limites ?

...Pourvue que cela ne soit pas un pouvoir gênant par pitié !

D’ailleurs maintenant qu’elle y pense... quand son interlocuteur c’est approché...il c’est passer quelque chose qu’elle n’arriver pas à décrire...elle à sentie que ce dernier était entré dans une sorte de zone qui l’englobe...c’était une drôle de sensation...Peut-être que c’était une manifestation de son pouvoir ? Mmmmhhh pas sûr vue qu'il a dit que l'on pouvait mettre du temps à le chercher et donc Mary hocha les épaules et chassa la sensation de sa tête.

Et enfin... « Personne n’a réussit à s’en sortir ». Bon, il a dit personne n’a réussit, et pas « tu n’y arriveras pas laisse tomber ». Car s’il y avait une chose que Mary Kaplan déteste, c’est qu’on lui donne des ordres. Et être enfermer dans un pensionnat sans aucune raison valable (d’ailleurs si elle découvre un jour cette raison, elle sera absolument contre), lui donner plutôt envie de...fuir en quatrième vitesse.

C’est bien mon style de me retrouver avec des emmerdes mais là j’ai touché le pompon.

Et avec cette phrase le jeune homme avait intentionnellement ou non avait ravivé en la jeune fille l’espoir de pouvoir s’échapper un jour de ce pensionnat. Mais quelque chose lui disait que cela n’aller pas être chose simple et qu’elle pouvait tout autant perdre la vie lors de la tentative d’évasion.

Et puis, songea la jeune fille, son sourire se transforment et devenant peu engagent, si jamais j’échoue je pourrais mettre en application tout les coups tordue que mon cerveau peu inventer pour me venger de mon enfermement...y vont en baver les proprios...d’ailleurs.

La jeune fille reprit soudain un air sérieux et regarda le jeune homme droit dans les yeux. Ainsi il s’appelle Emrys...un prénom peu commun qui lui va bien faut l’avouer. D’ailleurs lui aussi doit être prisonnier de ce lieu...donc un potentiel allié ? Et quel était son pouvoir ? Et son ancien ami imaginaire ? Mais songeant que ces questions sont trop personnelles, Mary préféra lui en poser d’autre :

- Donc...cet endroit est un Poudlard version film d’horreur ? On ne doit pas s’étriper entre nous rassure moi ? Et quel est qui sont les proprios à qui on doit ce magnifique endroit ?

Je suis Dieu.

Avance, ta gueule, et obéis. Je suis ton maitre. Je suis japonais. Et toi tu as les yeux bleus. Tu ne peux que m’obéir. Ici, c’est la règle du plus fort, le tout contrôlé dans la merveilleuse machination qu’est la domination des lois, des justices. Si tu n’obéis pas… tu es mort. Et je me chargerais de venir te voir crever, au fond de ta tombe.

Chapitre un. Va te faire voir, la vie.

Je ruminais, marchant en silence, cherchant la liberté. Je ne supportais pas cet emprisonnement. Pourquoi avais-je accepté ? J’étais passé par l’entrée. Avais lu le panneau. Avais observé autour de moi. Les visages étaient multiples. Souvent jeunes. Des gosses. Très peu d’adultes. Je ne les voyais peut être pas ? Mes yeux se plissèrent.

Imagine ; tu ne vois rien. Tu es aveugle. Tu ne sens plus rien. Ce besoin de savoir qui te fait hurler, qui arrache à ton ventre un feulement qui se permet d’exploser hors de tes lèvres mais que tu tais, pas souci de pudeur. No, no, nooo… il ne faut pas encore exulter, petit ange. Il faut juste admirer leurs jolies gueules de gosses, chercher à comprendre pourquoi tu te retrouve au milieu de gamin. Fouille du regard. Cherche. Comprends.

Mais je ne comprenais pas. J’avais besoin d’aide. Moi, adulte, professeur, cherchais l’aide auprès d’une surpopulation d’enfants ? Pathétique. Certains avaient l’âge. Son âge. Mes yeux plongèrent sur les visages les moins ressemblants. Il me fallait des blonds, avec des yeux sombres. Je devais trouver les raisons de cet enfermement. Au fond de moi même, peut être le savais-je. Mais je refusais de l’accepter, rejetant la faute sur les capacités du Destin à me placer dans des situations infernales. Je ne pouvais pas être responsable. Je ne pouvais pas subir ce que je ne voulais pas, à long terme.

Ma main se referma sur l’épaule d’une gamine blonde. Je souris. Pauvre enfant. Maigre, petite. Laisse moi une année ton corps et je te transformerais en barbie tueuse. Mes yeux se perdirent sur le visage des deux jeunes gens. Etais-je effrayant ? A quoi ressemblais-je ? Je glissais mes doigts sur un menton dévoré par une barbe de quelques jours. Peu importait l’apparence. Qui m’avait dit cela ? Mes yeux se posèrent sur le garçon.

« Si nous ne sommes pas à Poudlard… ni ailleurs… est-ce que nous continuons d’exister ? »

Je crois que pour une des premières fois de ma vie, j’allais devoir me retenir, et ce de toutes mes forces. Sinon j’allais pleurer.
Damn-it.
Je ne voulais pas pleurer. Je crois que je me devais d'être fort. Mes doigts lâchèrent l'épaule de la jeune fille.

« On peut dire ça comme ça. Et rassures-toi, la plupart des pensionnaires sont pas violents. Tant que tu vas pas dans les endroits un peu glauques, ça devrait aller. »

Autrement dit si tu ne cherches pas les emmerdes y a des chances qu'elles te laissent tranquille. Dans un sens cela rassura Mary...mais bon chez elle l'option « aimant à problème » semble toujours allumer et elle n'a pas encore trouvé l'interrupteur. Mais quand même cela est un bon début.

Au moins je ne vais pas devoir me la jouer à la Dead or Alive.

« Les proprios, par contre... Je pense que les plus anciens doivent avoir plus d'infos que moi. On ne sait pas grand chose sur eux, vraiment. Ce serait trop facile sinon, hein? »

...Crap...

Bon elle admettait Emrys avait raison sur ce coup-là. Si l'identité des propriétaires s'afficher au grand jour quelque chose lui disait qu'on aurait plus de chance de se tirer de cet endroit. Mais ne pas connaître l'identité de ses adversaires l'agacé un peu. Et nota donc mentalement de ressortir cette question de temps en temps quand elle croisera un de ces fameux anciens.

« Mais c'est pas si terrible que ça, ici! Y'a à manger, des chambres... Et puis les autres sont sympa, en général. Si ça peut t'aider à relativiser. »

- T'inquiète, Mary à un don pour tout relativiser, répliqua Ily en évitant avec grâce la main qui allait s'abattre une nouvelle fois sur son bec.

- Nonmaistuvaslafermertoi, marmonna Mary en lançant un regard noir à l'oiseau qui voleter maintenant au tour de sa tête comme un petit satellite.

Mais pourquoi j'ai un ami imaginaire aussi grande gueule....Mmmmhhh quelque chose me dit que cela vient de mon propre caractère...

Sans qu'elle s'en rend compte les dernières paroles d'Emrys et l'intervention d'Ily avait chassé les dernières pensées sombres de sa tête. A présent elle pouvait appréhender sa situation non pas dans la bonne humeur, mais avec calme et ironie.

En tout cas jusqu'à ce qu'une main se referme implacablement sur son épaule. Mary sursauta en réussissant sans savoir à refréner le hurlement qui désirait sortir de ses lèvres. Elle tourna brusquement la tête pour voir son agresseur. Grand, costaud, pas commode. En gros si la jeune fille avait voulu lui donner un coup de poing il y aurait plus de chance que ce soit elle qui se fait mal que l'homme.

Génial...quand je dis que je suis un aimant à emmerde songea-t-elle en se retenant de faire la grimace.

Puis Mary analysa ce nouveau : de tout évidence cet homme était japonais, d'ailleurs elle croyait que les Japonais était dans la majorité pas très grand alors que le spécimen ici présent...eh ben la jeune fille devait se dévisser la nuque pour le dévisagé. D'ailleurs elle maudisse intérieurement encore une fois sa petite taille. Autre point à noter, Monsieur (car de toute évidence il avait passé l'adolescence depuis un moment) devait faire du sport et son petit doigt lui disait que c'était un sport de combat. Mentalement Mary apposa sur son image « A ne pas embêter » et réprima donc la flopée de juron qui remontait sa gorge et qui était peu/pas admit pour une jeune fille.

« Si nous ne sommes pas à Poudlard... ni ailleurs... est-ce que nous continuons d'exister ? » demanda le Monsieur-japonais-qui-fessait-du-sport.

Pas con comme question pensa Mary tout en poussant un petit soupir quand elle sentait la main sur son épaule relâchait son emprise.

Emrys esquissa l'ombre d'un sourire en entendant la remarque du petit oiseau et la réaction bougonne de sa maitresse. Si elle savait relativiser, alors tant mieux : elle allait en avoir besoin à partir de maintenant. C'était une course de longue haleine, le tout était de ne pas perdre le rythme. Ne pas perdre de vue leur objectif, ne pas perdre de vue la possibilité d'un jour peut-être sortir de cet endroit. Il ne s'agissait pas de passer ses journées à chercher comment sortir, mais se résigner à un enfermement à perpétuité n'était pas non plus une solution. Le tout était de trouver le juste milieu, et il espérait sincèrement que Mary trouverait le sien. Certaines personnes passaient leurs journées enfermés dans la bibliothèque en quête d'un indice, d'autres les passaient à faire la fête et à rire... Question de caractère, sans doute. Ou de vécu.
Peut-être était-ce parce qu'il avait le regard vissé sur la petite blonde, peut-être était-ce parce qu'il était pour la énième fois perdu dans ses pensées ; en tout cas, il ne vit ni n'entendit arriver qui que ce soit. Il se rendit compte de la présence de quelqu'un d'autre quand une main enserra l'épaule de la jeune fille, lui arrachant une exclamation surprise . Ses yeux clairs firent rapidement le trajet jusqu'au visage de l'inconnu, le cœur encore affolé par cette arrivée soudaine. Un homme, très grand, l'air sévère, baraqué. Cheveux bruns, yeux foncés, vingtaine passée. Et lui, avec son petit mètre soixante-quinze et son visage efféminé, se sentit complètement ridicule. Complètement. Ou aussi impressionnant qu'un chaton devant un tigre – ce qui revenait sensiblement au même. Les personnes qu'il côtoyaient avaient d'ordinaire plus ou moins son âge ; et s'il avait croisé des personnes qui lui prenaient aisément vingt centimètres, c'était tout de même peu courant. Et donc, comme toute chose peu courante, c'était impressionnant.

« Si nous ne sommes pas à Poudlard… ni ailleurs… est-ce que nous continuons d’exister ? »

La question prit l'adolescent au dépourvu. Est-ce qu'ils continuaient d'exister? Il y avait quelque chose, dans la voix de cet homme, une intonation sur laquelle il ne parvint pas à mettre de mots qui lui intima qu'il devait répondre. Allez, trouve quelque chose à dire, Emrys. Si on est ni à Poudlard ni ailleurs, est-ce qu'on continue d'exister? Est-ce qu'on existe, ou pas? C'était une question digne de ses cours de philo, et Dieu sait qu'il avait haït cette matière. Allez, réfléchis, au lieu de le dévisager comme le plus parfait des abruti.
C'est vrai qu'à bien y penser, ils n'étaient nulle part. Hors du temps, hors de l'espace ; beaucoup avaient même arrêté de vieillir. Est-ce que leurs proches se rendaient compte de leur disparition, est-ce qu'ils n'étaient pas tout simplement morts? Il n'en avait pas la moindre idée. Ils étaient pris au piège : voilà la seule certitude qu'il avait. Mais il vivait, il pensait, il souriait et s'énervait. Et ça, à ses yeux, était synonyme d'existence. Tant qu'il pouvait vouloir sortir d'ici, il existerait. Et c'était tout ce qui importait, dans le fond.

Il acquiesça d'un geste décidé, baissant rapidement les yeux vers Mary pour vérifier qu'elle allait bien. On ne sait jamais, s'il lui avait broyé l'épaule ou...

« Je suis sûr que oui, répondit-il avec autant d'assurance que possible. J'ai l'impression d'exister, en tout cas. Je crois que ça doit être suffisant, non? Peut-être qu'en essayant de sortir on arrivera nulle part, mais si on essaye pas on n'arrivera à rien, c'est sûr. Non? Hm... »

Le jeune homme jeta un regard un peu perdu à la jeune fille en face de lui, puis de nouveau à l'homme qui lui faisait face. Si, non? Il n'était même pas sûr que ça voulait dire quoi que ce soit. S'exprimer était toujours compliqué. Il aurait aimé être capable, comme Ayumi, de faire passer ce qu'il voulait dire par la musique. Ça semblait tellement plus simple.

« Hm, moi c'est Emrys, ajouta-t-il en reprenant contenance. Et elle, c'est Mary. Vous êtes là depuis longtemps? »

Est-ce qu’avoir l’impression d’exister confirmait il une vérité en soit ? Avoir l’impression d’être fort était-il plus important qu’être fort ? Un sourire étira mes lèvres dans une tendre distraction de mon visage, et je reportais mon attention sur les deux jeunes. Le regard effaré du jeune homme attisa dans mes yeux un éclat plus amusé que d’habitude, et toute envie de pleurer disparue, laissant simplement dans mon cœur le serrement d’une amertume égarée. Avais-je cet air tellement effrayant ? Intéressant…
Exister, un écrivain avait dit que c’était regarder. De ce fait, celui qui ne regardait pas vivait, mais n’existait pas. Qu’est-ce que je regardais aujourd’hui ? Et qu’est-ce qui me faisait vivre, pour me pousser à vivre ? Je connaissais les réponses, et je cherchais pourtant à fermer les yeux. Peut-être un manque d’existence serait-il redevable. Peut-être ne plus exister pouvait combler le manque. Ne plus exister, ne plus vivre…. Fallait-il mourir ? Des élans suicidaires qui pousseraient à une libération en soit. J’en riais, parfois. L’acte du suicide, je l’avais toujours considéré comme une lâcheté. Se suicider… Devant mes yeux, les images d’actes seppuku s’alignèrent dans oniromancies visuelles, teignant de sang et de tripes les tableaux vierges de mon innocence. J’avais abandonné le courage pour me réfugier dans des principes moraux. Mon attitude se révélait inadmissible.

« Peut être faut-il exister, regarder, et se reconsidérer. »

Mon murmure avait glissé sur mes pensées, échappant au contrôle de mes lèvres, et je le rattrapais d’un soupir frustré. Et je disais aux enfants d’apprendre à tenir leur langue, heh ? Un vague sentiment de nostalgie teinta mes yeux, tandis que le garçon prenait l’initiative adorable de présenter.

« Hm, moi c’est Emrys. Et elle c’est Marry. Vous êtes là depuis longtemps ? »

Emrys et Marry…. Quels noms compliqués à prononcer pour ma langue nippone. Je marmonnais mentalement les ondulations de leurs noms, pour être aptes à les reformuler plus tard, puis sourit doucement, croisant mes bras sur ma poitrine, les étudiants du regard. Petits enfants. Je me demandais si l’on pouvait désirer avoir un corps aussi fragiles que le leur. C’était étrange de ne pas vouloir être une arme. Ne serait-ce que pour se défendre soit même. Un mouvement de nuque secoua mes cheveux dans une expression de déni, et je relevais mes yeux clairs sur eux.

« Depuis longtemps ? … Non, je ne crois pas. Je suis ici depuis presque une semaine. Je suis ici, avec vous, depuis seulement trois minutes. A vous de voir si c’est « longtemps ». »

Le temps. J’avais appris à ne pas me fier en fonction de ses rides de vieux dieu. Une tromperie, à l’égard des hommes, qui pensaient que les secondes forgeaient l’expérience. C’était le fait de se construire en fonction de sa structure, de profiter de ses effets pour et sur le corps. Le temps ne créait pas la sagesse, il aidait à la forger. Tout était une question d’expérience. Un sourire tendre étira mes lèvres et je posais mes yeux sur le visage androgyne d’Emrys. Je ne voulais pas oublier, je ne voulais rien regretter de ce que le temps saurait m’enlever. JE ne voulais rien oublier, et je savais que je n’oublierai pas ; ni ses yeux bleus, ni ses jeux de jambes, ni ses sourires. Derrière moi, le paon, Genésis étira son long cou bleu, et regarda d’un œil intrigué les deux jeunes gens. Je le pointais du doigt, ignorant son air courroucé.

« Genésis, et moi, Angeal Hyure. »

Appelez moi « Monsieur. »
Un rire sadique explosa brièvement hors de mes lèvres. Huhu.

Mary remercia d'un hochement de tête Emrys pour avoir fait les présentations. Personnellement elle doutait pouvoir faire de même, sans avoir insulté au passage l'homme qui lui semble de plus en plus louche. D'ailleurs pour ce qui est des explications... là aussi elle n'aurait pas put faire mieux. La réponse du jeune homme avait néanmoins satisfait l'inconnu au vue du discret sourire qu'il affichait.

« Peut être faut-il exister, regarder, et se reconsidérer. »

Ces paroles avaient été dite si bas que Mary crut un moment à un souffle de vent. Et cela la replongea dans ses propres souvenirs...se reconsidérer... mais en ne sachant pas qui on est à la base...Mary se mordilla les lèvres, un voile de triste couvrant ses yeux. Lors de sa crise d'adolescence, cette incertitude était l'un facteur qui l'a poussé, elle et Arthur à faire les pires bêtises. Cette passade...passer, Mary espère que ces doutes, enfermés à double tour dans un coin de sa mémoire, ne la dérangeraient plus. Mais désormais elle devrait faire face et cela lui fessait peur. Ily, se posa doucement sur l'épaule de son âme soeur, maigre tentative pour la consoler. Plonger dans ses pensées elle sursauta quand le japonais répondit à la question que Emrys lui avait posé.

« Depuis longtemps ? … Non, je ne crois pas. Je suis ici depuis presque une semaine. Je suis ici, avec vous, depuis seulement trois minutes. A vous de voir si c’est « longtemps ». »

A l'entente de cette réponse, Mary se raidit. L'énervement et la colère avait fait place à la tristesse. Ce type les narguer ! Il se croyait supérieur parce qu'il avait trois poils au menton ?

La jeune fille s'écarta de ce dernier pour se positionner juste à côté d'Emrys. Elle n'avait jamais apprécié les personnes qui se croyaient supérieur à cause de leur âge. C'est pour cela que les seules personnes adultes qu'elle avait respecté dans sa vie était ses parents et quelques professeurs qu'elle avait jugé le mérité. Elle redressa la tête, son regard rivait sur celui de l'homme.

Ce ne fut que quand ce dernier ce présenta lui et son paon que Mary remarqua l'animal. Bizarrement elle lui trouvait en petit côté précieux que son maitre n'avait pas. Son maitre... Angeal Hyure... la jeune fille pouvait enfin mettre un nom sur ce visage et cela la rassura... un peu.

Décidément je tombe toujours sur des types avec des noms pas communs ces derniers temps.

Et quand monsieur Hyure se mit à rire de manière sadique, se fut la goutte d'eau qui fit déborder le vase. Mary fit un pas en avant et demanda d'une voix brusque :

- Qu'est-ce qui vous fait rire comme cela ?

Ily émit un petit ricanement. Sa maitresse n'avait pas mis beaucoup de temps avant de s'attirer des ennuies...