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 Hide and seek, ready or not, I'm coming ! [post unique]

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Jolly-Psychopath
Heather Maystood
Heather Maystood

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Féminin Pseudo Hors-RP : MCDM
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Hide and seek, ready or not, I'm coming ! [post unique] Empty0 / 1000 / 100Hide and seek, ready or not, I'm coming ! [post unique] Empty

• Age : 33
• Pouvoir : Donner une forme tangible aux expressions, les rendre réelles.
• AEA : Layne, une créature d'un film d'horreur. Mieux vaut ne pas trop le déranger...
• Petit(e) ami(e) : Qui est intéressé? Elle promet d'étudier votre cas mais, pfiou, elle croule trop sous les demandes pour pouvoir tout accepter!

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Hide and seek, ready or not, I'm coming ! [post unique] _
MessageSujet: Hide and seek, ready or not, I'm coming ! [post unique]   Hide and seek, ready or not, I'm coming ! [post unique] Icon_minitimeDim 15 Mai 2011 - 10:35

La poitrine d’Heather se soulevait à un rythme saccadé tandis que son regard parcourait avec étonnement la pièce autour d’elle. Ses doigts fins se crispèrent sur le manche du couteau qu’elle tenait jusqu’à s’en faire blanchir les jointures. Son esprit était embrumé, les battements erratiques de son cœur refusaient de se régulariser. De ralentir. Elle ne fit pas un pas lorsque la porte se referma derrière elle, pas un mouvement. Pas un son ne passa entre ses lèvres cependant qu’elle reprenait, bon gré mal gré, son souffle. Quelque chose n’allait pas. Indéniablement. L’inquiétude pourtant ne la gagnait pas et elle restait ainsi, immobile, scrutant les alentours, l’oreille tendue, attentive au moindre son. Instinctivement son esprit rejeta l’idée de cet endroit au beau milieu de la forêt. Trop paumée, songea-t-elle. Combien d’heures avait-elle roulé avant d’y arriver ? Elle y chassait souvent avec son père, un tel détail l’aurait marquée. Toutefois ses pensées n’étaient guère plus qu’un brouillon noir d’encre, avec des blancs de ci de là, des réflexions en rouge se montant les unes sur les autres. Des mots raturés, barrés, illisibles. La boule dans son ventre était toujours bien présente, et d’un mouvement rapide elle se tourna vers les battants clos dans son dos. La lourde porte refusa de pivoter lorsque, d’apparence très calme, elle poussa sur la poignée. Elle ne bougea pas d’un iota. Un mécanisme bloqué ? Non. Elle était entrée sans encombre. Après les ténèbres de la nuit, la clarté pourtant tamisée de la pièce lui blessait les yeux mais elle se refusait à les fermer. Pas maintenant ! Il lui restait quelque chose à faire. Trois, trois, trois, trois, trois, trois, trois, trois. Ce nombre résonnait dans son crâne, se cognait contre les parois de ses songes en y laissant une marque d’hémoglobine. Trois, trois, trois, trois, trois, trois, trois.

Ses lèvres se pincèrent alors que son regard se déporta du magistral escalier vers le sol ; aucune trace de sang, si ce n’était la flaque à ses pieds ; il gouttait de son arme, rien d’anormal. Heather essuya la lame sur l’intérieur de sa veste, et fit de même avec ses mains ensanglantées. La plus insignifiantes de ses actions était réalisée avec un calme olympien, contraste violent, antithèse de la tempête qui se jouait derrière la glace de ses yeux froids. Analyser, chercher des traces. Les brindilles de bois cassées, de l’écorce arrachée, un bruit étouffé ; ici aucun de ces précieux indicateurs n’étaient de mise et pourtant, la méthode restait rigoureusement identique. Le sol n’était pas maculé de traces rubis ; il y avait donc peu de chances que Shannon se soit trainée ici, elle en aurait laissé. Les balles dans ses jambes avaient accompli leur office, tenir debout ne devait plus être envisageable. Pas aussi longtemps. Rien non plus sur les murs à première vue. Pas de bruissement, pas de murmure. Rien que le silence, assourdissant, oiseau de mauvais augure dont elle ne pouvait qu’écouter le chant muet. L’avance qu’elle avait sur son poursuivant était loin d’être suffisante pour s’être soignée et avoir tout lavé. Elle était négligeable, à peine quelques mètres. Se retournant à nouveau brusquement, la blonde se rappela avoir laissé son fusil derrière elle : elle comptait retourner le chercher plus tard. Si quelqu’un le trouvait avant qu’elle ne revienne, elle aurait des soucis. De gros soucis.

-Shannon ! Allez, pouce, tu vois, j’arrête un moment, Shannon… Allez, viens, chantonna-t-elle. Je ne te fais pas mal si tu viens me voir…

Mensonge. Habile mensonge. Elle avait proposé de l’emmener à une fête, plus tôt dans la soirée. Cette idiote la connaissait et ne s’était pas méfiée. Rien d’étonnant à cela, au vu de la description de la police. Quelqu’un de fort et grand, assurément, disaient-ils, pour maitriser ses victimes. Mais la ruse fonctionnait aussi bien, s’était-elle dite un jour. Elle avait fait croire à une panne, elles étaient sorties. Toutes les deux. Elle toute puissante. Son jouet duquel elle fait ce qu’elle veut à côté d’elle. Shannon n’était pas complètement idiote : le rapprochement, si elle lui avait demandé de la suivre dans les bois, aurait été vite fait dans sa pauvre tête ! Alors elle lui avait demandé de rester. Près de la voiture. Elle, Heather, irait chercher quelqu’un, elle avait vu ce motel pas très loin sur la route. Puisque Shannon n’avait pas son portable. Qu’elle, n’avait plus de crédit. Mais elle était revenue, l’air effrayé, plus effrayée que jamais oui. Elle s’estimait plutôt bonne actrice. Avait attrapé son jouet par le bras, n’avait pas été claire, avait tenus des propos plus que confus, prétextant un problème, feignant le danger imminent, il fallait qu’elles courent vite, il fallait qu’elles aillent se cacher. Un jeu d’enfant de la trainer au milieu de la forêt. Un jeu. Elle décidait des règles, elle décidait de tout ! Parce qu’elle était le Dieu de son monde, le Dieu de tout le monde et qu’ils ne le savaient pas ! Shannon non plus n’avait pas encore compris. Ça n’avait pas duré, du tout.

Les lèvres d’Heather s’étirèrent en un sourire tordu après un dernier appel demeuré sans réponse. Cet endroit était entretenu ou, à tout le moins, il y avait du passage. Peut-être était-ce son imagination, ou peut-être entendait-elle réellement des voix au loin. Ils avaient hébergé Shannon, ou il s’agissait d’un piège. La police ? Comme s’ils la connaissaient ! Elle ne le voulait pas alors ils ne le pouvaient pas ! Devan lui en aurait parlé, Devan aurait eu l’air suspect. Devan n’avait jamais su lui mentir. La jeune femme se mit à rire, un rire léger, un rire étrange, nerveux. Elle se fichait de cet endroit, elle devait retrouver Shannon. Elle choisissait, elle, elle, elle, elle, elle et personne d’autre ! Ce n’était pas un piège parce que ça ne se pouvait pas, parce qu’elle avait tout préparé et parce que c’était elle, elle, elle, elle, elle et personne d’autre qui prenait les décisions ! C’était entre ses mains qu’était la vie de cette fille. Pas des autres ! Si Shannon n’était pas entrée ici ? C’était improbable, la bâtisse imposante trônait au milieu de la forêt, sombre silhouette inquiétante, lugubre mais promesse, pour la pauvre petite biche aux jambes ensanglantées et trouées, de salvation. La route était trop loin pour qu’elle l’ait atteinte, et il était peu probable qu’elle ait couru n’importe où ; dans le fond, sa trajectoire aussi était décidée par Heather. Tout droit sans l’ombre d’un doute, elle était formelle. Son cœur cognait toujours à tout rompre dans sa poitrine, et l’hypothèse que la jeune fille avait trouvé refuge ici se mua bientôt en certitude. Parce qu’elle en avait cruellement besoin. Heather se retourna, et tenta d’ouvrir la porte une nouvelle fois, sans plus de précipitation, sans plus de succès. Ses lèvres se pincèrent tandis qu’elle avisait un panneau de liège près de l’entrée, sans doute bloquée pour l’empêcher de sortir. Qui que furent les propriétaires de ce bâtiment, ils ne l’aideraient de toute évidence pas, pire, ils protégeaient son jouet. Le lui avaient, outrageusement, confisqué. Ses doigts fins et couverts par endroit d’une pellicule fine, rouge et maintenant sèche coururent sur le papier blanchâtre. Ses yeux parcoururent les quelques lignes tracées d’une écriture parfaitement lisible, et le balais des lettres accéléra encore les mouvements de son cœur.

Une sorte de télé-réalité. Un gag télévisé, elle ne pensait pas ; trop développé, trop coûteux. Mais une émission, là…, ça n’aurait rien eu d’étonnant.

Non. Heather se mordit la lèvre inférieure, furieuse. Non. Comment auraient-ils pu prévoir que quelqu’un viendrait jusqu’ici ? L’attente aurait pu durer des mois ! Sans compter que la chasse était ouverte en cette saison, quoique ce ne fut pas un élément si déterminant ; les lois n’étaient jamais respectées à la lettre. Non, ce n’était pas ça. La vérité était…, résolument ailleurs. Levant soudainement la tête, elle scruta le plafond à la recherche d’éventuelles caméras, peine perdue. Certaines pouvaient être tout à fait indétectables, de ce qu’elle savait… Devan le lui avait dit. Quel idiot, quel idiot. Immédiatement, elle plaqua un sourire mielleux sur son visage, détonnant avec l’expression, emplie d’une colère polaire, de ses yeux. Si on la voyait, on ne se douterait de rien. Elle jouerait la petite fille égarée, et si Shannon leur avait parlé dudit tueur, eh bien…, elle le saurait très vite. Or si elle n’en avait pas eu le temps, ou que sa description n’avait pas été suffisamment précise, elle dirait être elle aussi poursuivie par ce malade. Se retournant à nouveau, elle décocha un coup de pied à la porte bloquée ; la simple idée qu’un tierce s’imagine être le Dieu de son destin la rendait malade. Elle était Dieu, pas eux ! Que s’imaginaient-ils… Que ce charabia sur un fichu panneau était crédible ? Elle leur donnerait des leçons de cinéma. Elle, la grande actrice ! La comédienne. Ses doigts dans sa poche se resserrèrent sur les dés ; elle n’oubliait pas. Et quand bien même sa douce et tendre poupée ne se serait pas trouvée ici, elle devait sortir en vitesse. Vérifier qu’elle ne s’y planquait pas, et partir. Si nécessaire, elle ferait le ménage ici aussi. Elle avança prudemment dans le hall, sur ses gardes, jetant des coups d’œil incessants autour d’elle. Cet endroit était opressant. Mais rien d’insurmontable. Quoi que ça soit, elle n’était pas stupide au point de croire tout ce qu’on lui disait, à plus forte raison ce qu’elle lisait.

Et ils verraient ce que cela faisait, de se confronter à quelqu’un sachant vraiment jouer, quelqu’un n’ayant pas besoin de souffleur, de se confronter à elle, à celle qui contrôlait tout !

A Dieu. Avait-on jamais retiré des mains d’une gamine sa poupée préférée ? Cachez-la, se dit-elle, cachez-la si ça vous amuse, enfermez-moi un moment si ça vous plait ! Je décide. Je ne me ferais jamais avoir.

Jamais.
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