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| La volière se referme [!!!!1!] | |
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Invité Invité
| Sujet: La volière se referme [!!!!1!] Dim 4 Sep 2011 - 19:44 | |
| On (et seulement après avoir harcelé une dizaine de barmans) lui avait plus ou moins rapporté que, lorsqu’ils ne trainaient pas dans les pubs irlandais de Londres, l’un des type qui avait saccagé son appartement habitait là -dans cet énorme manoir ; aussi il attendait Daniel avec fébrilité, les mains plongées dans le pantalon de son costume noir (« Valentino » expliquait-il dans un haussement de sourcil prétentieux d’acteur de soap-opéra) froissé ; en outre, les manches de sa chemise étaient vaguement éclaboussées de sang, mais il n’avait pu se changer depuis l’altercation de la veille au soir ; lorsqu’il était rentré chez lui dans la matinée, son appartement/son armoire (enfin; il avait retrouvé un vieux t-shirt estampillé Metallica appartenant à sa soeur mais jugeait que cela ne comptait pas) était vide et un hématome noircissait l’une de ses pommettes. Il trouvait ça assez cool, à condition toutefois que personne n’apprenne qu’il n’avait rien pu faire contre ses agresseurs et que l’ecchymose provenait d’un tabassage en règle plutôt que d’un affrontement acharné, mais c’était en réalité plutôt douloureux (ça et les griffures qu’avaient laissées les morceaux de verres brisés sur ses avant-bras lorsqu’il était avait été balancé dedans quoiqu’il ne s’autorisait pas à l’admettre. Des griffures !)
Il avait renoncé à porter son massif manteau d’hermine avant de sortir de chez lui, après s’être rendu compte que la température nocturne avoisinait les 10 degrés et, à rester immobile dans le froid, commençait à le regretter. La veste de son complet avait elle-même était dérobée ou déchirée ou quelque chose et sa chemise blanche, vaguement retroussée aux coudes, était franchement inutile face au vent londonien. Il hésitait maintenant à rappeler Daniel (son portable, une antiquité épaisse et lourde n’avait pas été volée, contrairement à ses tablettes de chewing-gum et à son paquet de cigarette à moitié vide et c’était presque vexant), de peur que celui-ci se soit subitement désisté, mais n’eut finalement pas à le faire et, de loin, il lui adressa un mielleux sourire enthousiaste.
« Heeey. ♥» |
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| Sujet: Re: La volière se referme [!!!!1!] Dim 4 Sep 2011 - 20:12 | |
| Les rues de Londres s'allumaient de lueurs nocturnes au fur et à mesure que Daniel cherchait son chemin. Il était quasi-sûr que ce qu'il était en train de faire ne servait à rien, mis à part calmer les ardeurs de Sparrow, s'il avait pu il lui aurait lui-même racheté ses affaires, plutôt que d'en chercher le voleur. Les affaires si peu excitantes qu'on lui confiait le lassait, retrouver l'animal perdu des petites retraitées, mettre la main sur des voleurs de portables ou autre gadgets, trouver un amant, personne n'était encore assez fou pour le mettre sur la piste d'un crime passionnel triangulaire à deux sens interdit complication au feu rouge. Il arrivait au bout de cette rue, étonnamment un manoir se dressait là, il semblait très ancien, comme usé par le temps, et pourtant tout nouveau, car c'était bien la première fois que Daniel le remarquait, une structure pareille ne serait pourtant pas passé inaperçue si longtemps. Sparrow lui dans son cas n'était certainement pas transparent, si bien habillé, quel étrange style d'ailleurs, où trouvait-il le temps et l'argent d'acheter des costumes hors-de-prix? Il se sentit lui-même un peu agacé de ne pas pouvoir en faire autant, les surveillances du parc ne lui permettait même pas de se payer le veston d'un costume que portait son indicateur. Le jeune rouquin lui adressait déjà un sourire, il lui en répondit un de même de manière plus légère, l'air de dire "vivement que ça se termine".
"Salut Sparrow, c'est ça dont tu me parlais?" Il s'approcha à toutes jambes près de la porte, sa main gauche venait déjà d'enfiler un gant à sa main droite, agenouillé, il ouvrit son sac et en sortit quelques outils pour violer les serrures.
"J'évite les précautions pour cette fois-, je doute quelqu'un puisse vivre là-dedans, il n'y a ni numéro ni boite aux lettres sur le parvis, à mon avis tes affaires sont juste restées là quelque part, et ont déjà été revendues."
Il haussa un sourcil perplexe, la serrure n'était pas verrouillée, aucun cliquetis protestant ne s'engageait lorsqu'il s'aventurait à l'intérieur, étrange. Daniel jeta un regard à Sparrow, d'un signe de tête il lui indiqua de venir, et saisit la poignée.
"Bon."
Comme prévu aucune résistance, la porte s'ouvrit directement dès qu'il eut à peine tourné, il la repoussa pour qu'elle s'ouvre entièrement. A l'intérieur on ne voyait rien, son bras allongé disparaissait dans les ténèbres, il fit un pas. A peine arrivé tout s'éclaira autour de lui, un hall gigantesque fit son apparition.
"Et ben, ça devient de plus en plus cossus leurs squats."
Dernière édition par Daniel Nightingale le Sam 10 Sep 2011 - 13:19, édité 1 fois |
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| Sujet: Re: La volière se referme [!!!!1!] Dim 4 Sep 2011 - 21:34 | |
| « Ouaip, exact», acquiesça-t-il en le suivant du regard.
Quelque chose de vaguement vexant pour Alfie lorsqu’il se trouvait près de Daniel : la taille de ce dernier. Il mesurait quelque chose comme dix centimètres de plus que lui, fait assez cocasse, d’autant plus que l’on les croisait assez souvent marcher ensemble. Ce soir-là cependant, il ne prit pas la peine de noter ce détail ; l’idée de récupérer ses affaires le rendait presque plus enflammé qu’à l’accoutumée, d’autant plus que Daniel avait pris son sac. Il trouvait ce sac génial, parce que rempli d’outils -ça ajoutait selon lui à leur expédition du « sérieux » et du « professionnalisme »
Quoiqu’il en fût, il semblait pourtant que cela s’annonçait relativement bien. Il tenait à retrouver ses affaires et, éventuellement, frapper en retour ; il supposait que si ce type habitait vraiment ici, théorie à laquelle Daniel ne semblait pas adhérer, ce serait sans toute sa bande d’amis massifs, et ferait donc de lui une cible plus facile. Cible très facile semblait-il, parce que la porte était déverrouillée ; et Daniel et lui purent pénétrer dans le manoir.
De par sa lourdeur (lui semblait-il alors) la porte se referma immédiatement derrière lui ; et la lui fit cligner les yeux. Devant lui Daniel lança un commentaire sarcastique mais Alfie était plutôt irrité, maintenant :
« Tu parles, ces types peuvent racheter ma rue en vendant ce lustre. » Puis en haussant les sourcils d’un air exagérément surpris ; « Oh ! C’est étrange, ça me donne une idée. »
Parler vol avec un détective était quelque chose d’assez risqué, voir stupide, mais c’était vraiment une belle pièce -décorée avec gout et avec luxe. Aussi, le fait de voir la porte ouverte et ce manoir isolé des habitations environnantes était , sinon une bénédiction pour lui, une grosse erreur pour les propriétaires. Ou un piège vicieux -il n’y avait pas d’alarmes ici pourtant ou même pas de caméras de surveillance, de ce qu’il pouvait voir.
Il ne pensait pas que ses affaires aient pu être vendues quelque part parce que manifestement, le type qui habitait ici n’avait pas besoin de l’argent que ses meubles ikeas auraient pu lui procurer ; aussi l’image de l’homme qui l’avait plaqué contre le parquet tâché de ce vieux pub irlandais à coups de poings correspondait assez mal avec les délicates sculptures situées à quelques mètres de lui.
« Tu vas trouver ça bizarre mais le type que je cherche est plutôt du genre à s’habiller chez Walmart. »
Malgré ce qui semblait être une contradiction douteuse dans leur/son plan, Alfie avait retrouvé le sourire et faisait maintenant le tour des lieux avec une curiosité vaguement enfantine, sans franchement s’inquiéter de voir débarquer la sécurité/le propriétaire/la police.
« Hey, il y a quelque chose écrit ici », fit-il tout de même remarquer en désignant le panneau d'affichage d'un mouvement de menton.
Dernière édition par Alfie Sparrow le Mer 7 Sep 2011 - 21:45, édité 2 fois |
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| Sujet: Re: La volière se referme [!!!!1!] Dim 4 Sep 2011 - 22:23 | |
| Étant donné la réflexion du rouquin, lui non plus ne s'attendait pas à ce genre d'accueil. Comme la plupart des enfants, il lui était arrivé d'entrer dans des maisons inconnues où les salons s'étendaient dans des mesures démesurées, mais jamais des hall. L'escalier prenait une place très importante dans son espace, planté devant eux comme l'air de les inviter à monter directement à l'étage, il n'y avait rien autour mis à part des entrées dans d'autres couloirs. Daniel ôta ses gants toujours aussi perplexe, quelque chose le faisait frissonner ici, comme des murmures imperceptibles, tout semblait si calme, pourtant quelque chose vivait ici, des légers bruits d'agitation plus loin, invisibles. Instinctivement il ré-ajusta sa chemise, comme pour se préparer à se présenter à quelqu'un, il lui apparaissait de plus en plus improbable que les malfaiteurs de Sparrow vivaient ici, sans quoi il se reconvertissait immédiatement en délinquant. Alfie Sparrow en question attira son attention, un panneau d'affichage, comme un menu à l'entrée des bars.
Daniel osa enfin faire quelques pas pour se diriger vers le dit panneau, on y avait punaisé quelques notes assez longues, il entreprit d'en lire quelques unes, les yeux plissés de désarroi.
"Tu attires même des voleurs de très mauvais goût Sparrow." Encore fallait-il qu'il puisse s'agir vraiment de voleurs, il en doutait toujours autant mais c'était dur pour lui de concevoir autre chose comme explication, pourtant il ressentait bien que ces appels à la prudence n'avait pas été écrit à la légère (mis à part assez court signé par un nom très exotique), ça sentait mauvais la triste vérité.
"Le gardien de la forêt...n'importe quoi." Il poussa un soupir attristé, non décidément ça ne pouvait être qu'une bêtise au final, après tout ça n'était pas rare qu'on invente des histoires de sorcières et mauvais génies à Londres, elle et ses ruelles lugubres. Dommage, durant un court instant il avait ressenti une pointe d'excitation à l'idée de découvrir quelque chose.
"Si ça t'intéresse tu peux venir lire tout de suite, mais tu as du te tromper d'endroit ça ne sert à rien de s'attarder, je pense que tu peux repartir."
Daniel comptait faire une visite des lieux seuls, bien que de très mauvais goût de s'aventurer chez autrui, si quelqu'un avait pu écrire des blagues si mauvaises dès l'entrée de sa maison, il devait avoir une sacrée ouverture d'esprit. Et s'il ne croisait personne c'était encore mieux, cette maison venait de pousser de nul part tout de même.
Dernière édition par Daniel Nightingale le Sam 10 Sep 2011 - 13:19, édité 1 fois |
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| Sujet: Re: La volière se referme [!!!!1!] Lun 5 Sep 2011 - 19:35 | |
| Voyant que Daniel se dirigeait lui-même vers le panneau d’affichage, il avait détourné un regard intéressé vers la luxueuse décoration ; il releva cependant la tête à l’évocation du « gardien de la forêt », en souriant en dépit de ce que signifiaient pour lui les paroles du détective -son voleur n’habitait vraisemblablement pas ici et il avait peu de chance d'y retrouver ses meubles et ses costumes. Il parcouru rapidement les feuilles punaisées sur le panneau de liège ; après une minute -il avait la plupart du temps interrompu sa lecture au milieu de la feuille, assez agité- il plissa le nez dans une grimace excessivement répugné (ça le faisait plutôt rire, en réalité, parce que contrairement à l'esprit réfléchi et logique de Daniel, il ne se sentait pas obligé de chercher une explication, ou de justifier l’utilité du panneau. Il trouvait ça juste très drôle). Son attention se reporta pourtant sur les conseils offerts, qu'il accueilli en se mordant les lèvres d'un air absent.
« Ah ouais ? »
Il était assez ennuyé mais n’avait toujours pas abandonné l’idée de retrouver ses agresseurs ; en outre, Sparrow avait maintenant envie de se rendre chez le barman qui lui avait fourni une adresse erronée ; si c’était un mensonge il devait être lié à cette histoire de cambriolage ou quelque chose. L’allure de ce type et l’emplacement même de son bar étaient flous dans son esprit mais il opta tout de même pour ça -il n’avait aucune autre « piste » à suivre (c’était là un terme qu’employait Daniel et qu’Alfie affectionnait particulièrement).
« J’aurai aimé rester avec toi mais... » Il balaya son air de regret d’un haussement d’épaules distrait et reprit joyeusement : « enfin, tu sais ce que c’est. Tu m’envoie un SMS si tu vois qu’il n’y a personne ici ? Tu sais -personne susceptible d’entendre quelque chose.»
Il pensait avertir quelques connaissances de l’existence du manoir mais attendait de sortir pour ça ; d’après le coup d’œil qu’il avait jeté à son téléphone, il n’y avait aucun réseau ici. Aussi il précisa avec détachement en s’éloignant : « Il faudra juste penser à sortir, on ne capte rien. »
Hélas pour lui, sa sortie perdit en nonchalance lorsqu’il s’aperçu que la porte ne s’ouvrait pas. Il cligna des yeux sans se départir de son sourire, mais maintenant déconcerté aussi. « Uhm...Danny ? » |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: La volière se referme [!!!!1!] Sam 10 Sep 2011 - 23:40 | |
| Les phrases que lui offraient ce panneau étaient servis sur un plateau de non-sens. Quel était l'intérêt de chercher à faire croire aux pauvres âmes égarés qu'ils se trouvaient dans leur dernière demeure? La farce aurait pu être considérée comme bien pensée vu les différences de style entre les trois lettres et l'imagination dont elles faisaient preuve, cela auraient pu prouver la présence de plusieurs victimes totalement différentes et totalement victimisées. La seule explication qui lui venait était qu'on avait surement voulu faire un attraction à touristes du domaine, peut-être une vieille histoire sordide de maléfice qui aurait animé l'esprit de quelques hommes d'affaires pour la création d'un nouveau divertissement pour effrayer les ménagères du coin et amuser leurs sales rejetons piaillant entre les larges couloirs. A moins que...
Alfie interrompit Daniel dans sa réflexion. Il fit demi-tour vers lui sans dire un mot, près de la porte il étendit le bras à son tour pour tenter de pousser la porte, rien évidemment. Sceptique, il s'accroupit et entreprit de ré-déballer ses outils de "serrurier pratique" (comprendre "infiltration très mal convenue"). Aucun clic, aucun clac ne sonnèrent la libération des deux jeunes gens quand Nightingale tenta de revoir la serrure, il avait beau forcer le crochetage, parfois il semblait heurter à un mur, et quand il ressayait, il "touchait" le vide.
"Tu es CERTAIN que ce barman n'avait rien contre toi?"
Daniel se releva, beaucoup plus effrayée qu'il y a quelques instants, une pointe d'excitation frétillait cependant dans sa cervelle, rien qu'à l'idée de se retrouver face à une absurdité totalement mystérieuse. Il n'osait pas s'emballer, pas d'emportements devant Sparrow, pas tout de suite sinon tout deviendrait assez vite insupportable.
"Bon cette porte bloquée d'accord, mais ça ne veut pas dire qu'on ne peut pas sortir par une fenêtre ou une autre porte, viens dépêchons-nous."
L'envie d'être attrapée par une blague aussi sordide ne l'enchantait guère, ses jambes le portèrent en hâte face aux premiers gigantesques rideaux qui s'offrait à lui, les étirer lui demanda un grand effort, ils étaient lourds, et en se déplaçant en grande envolée, les deux masses de tissus claquèrent dans l'air et soulevèrent une trainée de poussière dans les yeux du malheureux Daniel. Très réactif il plaça son bras en armure, déjà irrité de salir une chemise. Aveuglé il ne prit pas le temps de voir ce qui se trouvait assoupit à ses pieds, deux animaux bien vivants. Aussi incroyable puisse sembler les deux semblaient presque attendre qu'on les trouve, allongés l'un sur l'autre, le plus petit un chiot endormi sur le deuxième qui gardait l'oeil fixe sans ciller. Ils n'aboyèrent même pas malgré les événements, Daniel n'y fit même pas attention et s'exclama aussitôt à propos de ce que dissimulait les fenêtres.
"On ne voit plus Londres Sparrow, la rue...elle a...disparu?!" Complètement abasourdi et quasi-énervé de tant d'incohérences délicieuses en même temps, il se pencha plus en avant pour s'appuyer sur les vitres abritant un paysage sombre et s'étendant au loin, et trébucha par-dessus les deux pauvres chiens.
"Que?!" |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: La volière se referme [!!!!1!] Dim 11 Sep 2011 - 0:44 | |
| Il resta immobile devant la porte avant de s’écarter pour laisser s’agenouiller Daniel. Ce dernier pourtant, et malgré ses outils, ne parvint pas à crocheter la serrure (dans l’hypothèse où le problème venait de la serrure -Sparrow n’en avait aucune idée. A vrai dire, il ne s’était posé aucune question et se contentait de regarder Daniel avec curiosité).
A la question de Daniel il eut un sourire d’excuse, mais il n’aurait pu confirmer quoique ce soit. Peut-être que tous les barmans irlandais de Londres s’étaient passés le mot pour lui pourrir la vie, auquel cas ils avaient effectivement de quoi s’inquiéter ; ce qu’il ne faisait d’ailleurs absolument pas. Il n’avait lu le texte qu’en diagonale, quoique la notion d’être « enfermé ici pour l’éternité » l’avait plus ou moins marqué. Il avait pris ça pour une hyperbole pompeuse de délinquants un peu maniaque mais Daniel ne semblait pas partager son point de vue et s’afférait à fendre les rideaux.
Pendant ce temps-là Alfie le regardait avec détachement, peu enclin à l’affolement, d’autant plus que le détective était selon lui suffisamment porté à la réflexion pour deux. Plutôt, il plissa les yeux vers les formes pelucheuses apparues au pied de ce dernier -enfin : l’une d’elle en tout cas, l’autre étant un bouledogue à l’air particulièrement sinistre. Ils ne firent pas un bruit tandis que Daniel se penchait par-dessus eux, vers la fenêtre close ; Alfie allait ouvrir la bouche pour le prévenir (l’animal ne cessait de le fixer avec agacement et la dernière fois que l’on lui avait adressé un regard de la sorte, son appartement avait été vandalisé .) mais il s’agaça à propos de quelque chose et trébucha finalement sur eux. Aussi le chien le plus grand, une créature trapue, blanche et franchement laide, lui saisit le mollet avec une rapidité assez étonnante compte tenu de sa corpulence ; et c’est à ce moment-là, lorsque l’animal fut suffisamment écarté de l’ombre des rideaux, que le souvenir de son « ami imaginaire » canin effleura vaguement l’esprit de Sparrow, comme le pensionnat était supposé le provoquer. Pourtant cette pensée fut rapidement balayée, et il expliqua plutôt avec un sourire enthousiaste par-dessus les grognements sourds :
« Il faut le repousser par le cou et le secouer énergiquement» Un peu plus rêveusement il soupira : « J’en avais un lorsque j’étais enfant. » Puis, d’un air tragique il acheva : « Enfin. Façon de parler. »
La notion de l’Alter Ego Astral lui avait échappé dans sa lecture du panneau d’affichage et il prenait les deux animaux pour des chiens de gardes un peu douteux (quoique l’acharnement du chien blanc semblait particulièrement douloureux ; suffisamment pour que Sparrow ne se risque pas à abimer un peu plus son costume déjà esquinté).
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: La volière se referme [!!!!1!] Dim 11 Sep 2011 - 10:51 | |
| Normalement très affuté sur les petits détails, M. Nightingale n'avait pas pris temps de relever la présence deux énormes détails, le moins amène des deux lui fit d'ailleurs remarquer en lui sautant à la jambe. Ses crocs quoique non tous efficaces, transpercèrent d'un coup sec le tissu tout en laissant une horripilante trainée de bave sur la morsure que le chien continuait de lui affliger. Bien que peu normalement constitué, la première réaction du jeune homme fut de crier un "aie" bien sonore, et par la suite de jurer intérieurement à l'adresse de ce gros-boulet-de-Sparrow-qui-ne-levait-même-pas-le-petit-doigt. Parfois il aurait aimé lui-même passer ses costumes au broyeur, les brûler et les repasser une deuxième fois au broyeur.
"C'est dommage qu'il ne t'ait pas mordu petit et dévoré entier." Réussit-il à grincer entre ses dents en secouant sa jambe pour envoyer valdinguer la satané bête, elle lâcha prise sans doute à cause de l'infernal étourdissement qu'on lui faisait subir, comme Daniel ne pouvait se résigner à la toucher il préférait la manière un peu plus expéditive. L'animal retomba contre ses compagnons, les crocs retroussés, il aurait pu être effrayant s'il n'avait pas été si laid. Le chiot à côté de lui couina quelques légers aboiements, ils se regardèrent, complices, et regardèrent tour à tour Alfie Sparrow et Daniel Nightingale, accusateurs. Un bref souvenir revint au jeune homme, un compagnon complètement fantasque, qu'il avait pu dessiner maladroitement dans les carnets qu'il tenait enfant sur sa vie d'investigateur. Un nom voulait lui revenir mais n'arrivait pas à traverser cette barrière de nombreuses mémoires qui lui revenaient dans le plus grand flou.
"Tu...voulais avoir un chien petit?" Demanda-t-il légèrement sceptique à l'adresse de son compagnon d'infortune. Soit la blague était vraiment bien étudié par un quelconque voyeur qui les observait depuis leur enfance, seulement cela aurait pu tenir debout si les deux hommes furent frères ou profondément liés. Hors, il n'était pas sans savoir que le jeune Sparrow racontait venir d'Irlande, un mensonge pour détourner les bonnes grâces des pubs irlandais vers lui (et de se prendre une rouste par la suite par les dits Irlandais), Daniel ignorait encore s'il y avait une partie de vraie dans cette histoire, quoiqu'il en soit, tous deux n'avaient rien en commun dans leur enfance. Mis à part ces chiens.
Les deux bêtes en question aboyèrent avant de s'enfuir entre les jambes de Daniel, qui se contenta de les regarder déguerpir complètement interloqué, également légèrement gêné par la douleur de la morsure qui commençait à lui tirailler méchamment la jambe, quelques bulles de sang et de salive se mêlaient à la pilosité de sa jambe, il eut un rictus de dégoût rien qu'à l'idée d'y jeter un œil. Il restait ce problème de fenêtre, n'allait-il jamais pouvoir rentrer chez lui?
"Bon, je te disais, Londres, elle a disparu, et...cet horrible chien est revenu derrière toi." En effet le petit monstre avait fait demi-tour par on ne sait quel moyen très discret, il bavait désormais amicalement à côté de ce cher rouquin, l'air plein de joie et de...dérangement mental.
"En fait côte à côte vous êtes pas si mal assortis." |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: La volière se referme [!!!!1!] Dim 11 Sep 2011 - 16:33 | |
| Daniel feula quelque chose alors qu’il se débarrassait du chien hargneusement harponné à sa jambe, mais Sparrow haussa les sourcils avec curiosité, demanda vaguement avec politesse: « Hm ? » sans d’autres commentaires. C’était un spectacle assez drôle, ou au moins jusqu’à ce que le chien se fasse refouler sur le sol, ses yeux écarquillés et fixes.
« Ouais ouais, mais Amy en a peur. » Il était d’avis que sa sœur était une rabat-joie professionnelle : « Ne me pince pas Alfie, arrête d’utiliser mon shampooing Alfie, Alfie ne me pousse pas dans les escaliers c’est dangeureux»- ils ne s’étaient jamais bien entendus. Pourtant, maintenant que le bouledogue haletant s’était déplacé à ses côtés, le pelage trempé de bave et l’expression exaltée, il commençait à la comprendre. Si il ne craignait pas une morsure (le chien était immobile et étrangement docile maintenant) la proximité entre la salive du molosse et son pantalon Valentino l’inquiétait et il fit un pas prudent sur le côté.
« Tu plaisantes ? Ce truc ressemble à Bruce Willis sous coke. »
L’expression du chien se modifia légèrement et ce qui semblait être de la perplexité, puis de l’affolement, pu se lire dans ses yeux grand ouvert. « Enfin, j’aime beaucoup Bruce Willis ! reprit-il en hochant la tête ;.. pour ce qui est de la coke... » tourné vers Daniel, il ne remarqua pas l’apaisement brusque de l’animal et embraya d’un vague mouvement de main ;
« Bref, tu me parlais de Londres ? Tu sais que j’ai des trucs à faire Danny hm ? » C’était un reproche vicieux ; leur présence ici était bel et bien de sa faute -il en avait conscience pourtant mais s’amusait beaucoup. Sitôt sa phrase achevée, toutefois, il jeta un regard désintéressé à la fenêtre et son sourire s’effaça brusquement. Cette expression sans doute trop sincère, Sparrow s’en débarrassa avec une moue boudeuse et enfantine ;
« Ce n’est... pas très drôle. »
C’était presque une interrogation. Ce qui apparaissait dehors était loin du quartier douteux dans lesquels ils s'étaient rendus quelques minutes auparavant -aussi, le nuit était tombée vraiment trop rapidement. La perplexité chez Daniel ne le rassurait absolument pas ; il se reposait sur lui et le QI du détective semblait alors vaguement inutile pour expliquer une pareille situation et Sparrow commençait à s'en préoccuper. Des relents de claustrophobie le troublèrent quoique malgré son regard désemparé il ne quittait pas sa grimace juvénile; ce ne fut que lorsqu'il se tourna vers le bouledogue, presque silencieux jusqu'alors si l’on exceptait ses souffles rauques et bruyants, que celui-ci ouvrit les babines et que de sa gorge s’échappèrent des grognements intelligible, presque des babillements si ce n’est qu’ils étaient ponctués d’aboiements ratés. Le tout formait une bouillie verbale et saccadée, et Sparrow jeta un coup d'oeil perplexe à Daniel. Le chien ne se décourageait pas, néanmoins, continuait de gazouiller en les fixant à tour de rôle, et le spectacle était assez curieux, sinon effrayant.
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