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 Sick love.

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Sick love. _
MessageSujet: Sick love.   Sick love. Icon_minitimeSam 25 Aoû 2012 - 22:57

Sick love.

    + pv. Rahel Ambroziewicz

     I’m gonna make you bad, I’m gonna turn you out.
    I’m gonna make you scream, I’m gonna make you shout. 

    Quelques mois. On est pourtant toujours inséparables. Ou plutôt, on ne peut pas de séparer. Je sais que sa douleur est ma peur, que ma souffrance est un leurre. C'est ce qui nous enchaîne. On aurait pu se séparer, faire notre vie chacun de son côté comme des gros débiles. Mais je n'y ai même pas pensé, je n'ai pas pas une seule fois songé à rester seul et encore seul dans cet endroit. C'est la peur, presque de la phobie. Je ne suis pas si indépendant, si individuel, seulement égoïste. Rahel est silencieuse, ne parle que pour me foutre sur les nerfs. Mais c'est parce qu'on est pareil, on a besoin de se détruire mutuellement. Petit à petit, jusqu'à qu'il ne reste plus rien de l'un de nous. Ensuite, comme on a peur que l'autre soit détruit en premier, on fait ça doucement, assez vigoureusement, mais lentement. C'est vicieux, c'est mal-intentionné, ça nous permet de rester en vie. Je ne sais pas comment on peut être aussi déraisonnable. Ah, c'est vrai, je n'ai plus de raison. Je ne sais plus comment il faut être pour ne pas être un salaud. J'ai oublié les manières douces, les façons tendres. Je préfère les garder oubliés, je ne veux plus m'en rappeler. Ça suffit. Rahel n'a pas besoin ni de tendresse, ni de douceur. Rahel n'a besoin que d'amour cruel, de haine morbide, de rage inexpliquée. S'il y a bien quelque chose que je ne dois surtout pas oublier, c'est Rahel. 

    C'est étrange. Grosse conne, petite salope, chieuse née. Tout ça dans Rahel, je me demande depuis quand elle a pu être si laide. Depuis sa naissance, depuis un événement dans son enfance, depuis ma rencontre? Je ne connais rien de son passé, sa vie, son future. Mais je la tiens  par le cou, à peine serrant fort pour lui laisser un bleu. Le regard presque dans le vide, elle me regarde. Le regard regorgeant de violence, je la regarde. Elle sait que je ne peux pas la tuer, que je ne veux pas la tuer. Parce qu'elle sait que j'ai besoin de quoi me tenir éveillé. Elle me fait presque pitié. Ses provocations finissent toujours ainsi. Ça me serre le cœur mais je succombe toujours. Je perds encore, elle a encore gagné. Ma main qui plaque tout son corps contre le mur étreint son cou. Ça me fait plus mal qu'elle ne doit souffrir. Je n'y peux rien. Je me mords les lèvres, et je m'approche d'elle, lui murmure qu'elle n'est qu'une grosse conne, et je la relâche. Je me détends le poignet, et je lâche. 

      « Je te l'avais dit, j'suis qu'une baltringue. »


    Rahel le sait aussi, mais il faut que je lui répète. Sinon elle oublie, et ça, c'est ce dont j'ai le moins besoin. Un monstre, et elle doit se le rappeler tous les jours, plusieurs fois par jour même. Elle sait que j'ai besoin d'elle, même si les monstres ne dépendront jamais d'un inconnu. C'est con, d'être si mauvais, mais ça me blesse moins. En contre-partie, ça la fait mourir de mal, je crois. Je me rends compte que je suis immonde, quand je me surprends en train de penser. Elle aurait été blonde, bien foutue et encore plus conne, je crois que je l'aurais sauté. Mais elle n'est ni blonde, foutue comme une frite, ni moins conne que moi. Alors je ne peux pas sauter, ni courir, ni me l'approprier. Alors je lui dis de dégager.

      « Casse-toi. Avant que j't'en colle une. »


    J'ai peut être envie de mourir, je suis pas trop sûr. Mais je suis sûre que je ne mourrais pas avant elle, elle serait trop heureuse. Enfin, je ne sais pas trop. Ce dont je suis certain, c'est que je la déteste. De tout mon cœur, de tout mon amour propre jamais offert, de tout mon corps repoussant. Mais c'est la honte qui revient quand elle part, cette honte, se transforme en vicieux mal. 

    Un mal de crâne me prend violemment en sodomie. Je viens à peine de finir ma connerie sur Rahel, et merde, je suis ridicule. Je tombe, je grogne, laisse ma canne rouler par terre. Ça fait du bruit, je n'aime pas ce son ; du bois rond sur un plancher. Je me tiens la tête, j'ai l'impression que mon crâne va se briser. Il est peut être déjà brisé. Je hurle, reviens, reviens. J'ai mal. Je me couche par terre et me recroqueville sur moi. Putain de douleur, c'est la drogue, je crois. C'est Rahel qui se matérialise, sinon. Cette douleur m'arrache des larmes, je n'ai plus assez de fierté devant Rahel pour les retenir. Elle est la seule à pouvoir m'aspirer autant d'égo. J'ai mal, alors je serre les dents et pousse des couinements dégoûtants. J'ai besoin qu'elle vienne, j'ai besoin qu'elle parte loin. 

      « Casse-toi. »


    C'est instinctif, quand elle revient. Ma voix se brise elle aussi, on dirait un malade, putain. 

     Dirty, twisted, crazy, nasty, gag me, fuckin sick love.
    Filthy, sexy, freaky, get me chemically sick love. 








Hrp;; total impro c'est court dzl.
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Sick love. _
MessageSujet: Re: Sick love.   Sick love. Icon_minitimeDim 26 Aoû 2012 - 0:03

Je voudrais que tu crèves, que tu t’étouffes dans ton sang. Je voudrais que tu m’entraines derrière toi, que je sois la seule silhouette qui se dessine sur l’étoile écarlate. Je voudrais que tout explose, que tu t’inclines, enfin, pour que je puisse savourer ma victoire aux accents de vengeance glacée. Mais tu ne veux pas, pas vrai ? Alors je suis obligée de chercher, de creuser.

Et ce que je trouve, à chaque fois, me retourne le cœur.

Elle ne sait pas, ne sait plus. C’est comme une ritournelle, c’est comme ça depuis toujours. Il y a toujours, quelque part, ses mots, sont venin, qui l’énervent, qui lui vrillent le cerveau et il s’énerve, se montre violent, devient ce monstre qu’elle se languit d’apercevoir à chaque nouveau jour qui passe. Elle s’en réjouit, victorieuse, boit sa haine à même ses mots, se nourrit de sa peine à même ses gestes. Elle a l’impression d’être un rapace, un parasite qui cherche sa nourriture et il ne lui manquerait plus que les crocs acérés pour arracher les lambeaux de sa peau, les fragments de son cœur, les reliques de ses os.

Tu voudrais que tout ce qui fait sa peine t’appartienne. Tu voudrais qu’il devienne, tout entier, un râle de souffrance. Tu ne te dis pas, pas encore, que s’il devient tout ça, alors il t’appartiendra entièrement parce que c’est encore plus bizarre, encore plus malsain et vous n’êtes pas en reste, pas vrai, Rahel ? Tu te réjouis de chacune de ses peines, tu cherches ses larmes, ses failles, désespérément et il te brise en même temps qu’il frappe, il t’arrache plus de souffrance qu’il n’en reçoit, parfois et ce n’est jamais égal. C’est injuste, injuste mais l’équilibre se garde et c’est ce qui compte parce que sinon, vous en auriez fini, depuis bien longtemps.

« Tu ne craqueras jamais ? Tu ne céderas pas un jour à l’envie de vraiment en finir ? »

Tu sais ? Tu sais ? Juste m’éclater, vraiment, contre un mur, me frapper jusqu’à ce que tu te sentes soulagé, me détruire, entièrement, physiquement, jusqu’à ce qu’il ne reste plus que des glaçons sur le sol. Mais t’es trop faible, Ethel, tu le sais, tu me le dis et moi je ris.

Ses insultes fusent, toujours et ses mots crus et ses ordres. Elle ne leur prête jamais attention parce qu’elle fait surtout attention à ses gestes, à toute sa physionomie. Parfois elle a envie de lui dire merde, sors de ma tête et laisse-moi crever seule parce qu’avec toi, j’y arriverais pas mais elle n’est pas non plus assez forte pour le faire. C’est pour ça qu’elle continue à être à ses côtés. C’est peut-être aussi pour ça qu’il reste au sien. Ils sont seuls, désespérément. Il n’y a personne d’autre et le gouffre est trop grand, s’intensifie et il suffirait qu’ils sautent, pieds joints. Mais le problème, le réel problème, c’est qu’il faut bien que l’un des deux prenne son élan.

Et tu sais que les couteaux dans le dos sont de valeur sure, efficaces. Autant montrer un visage grimaçant. Autant dire merde à la raison parce que de toute façon, vous êtes déjà condamnés et tout ça est la vaste blague de vos esprits dissolus. Au lieu des murs blancs, des camisoles, il y a un pensionnat, des animaux de compagnie, des épouvantails à frapper pour se défouler et un autre qui refuse de céder.

« Je vois pas l’intérêt de rester quand tu es dans cet état. »

Elle se détourne, marche mais s’arrête. Elle se convainc de ne pas se retourner parce que Rahel ne se retourne jamais, jamais, jamais, elle laisse tout le monde derrière elle. C’est pour ça qu’elle a fermé la porte, aussi.

J’ai aucune envie de revenir sur mes pas, aucune envie de regarder ta souffrance. Je n’aime pas quand elle est causée par autre chose que moi. Je la trouve avilissante, laide et quand j’en suis à l’origine, c’est différent. Ça reste toujours immonde, d’une horreur à faire pâlir un mort mais au moins, ça m’appartient et je sais que tu le mérites. Mais tes larmes me rebutent, le spectacle que tu m’offres involontairement me donne envie de hurler de rage. J’ai l’habitude d’avoir mal, j’ai l’habitude que tu me lacères, de toutes les façons possibles. Mais c’est ce contrôle perdu et c’est toi, toujours, toujours, toujours et ça refuse de disparaître.

« Parce que tu n’as pas besoin d’aide ? Tu ressembles à une loque. Qu’est-ce que tu as fait, encore ? »

Tu te baisses, quitte à te prendre un coup, quitte à ce qu’il te repousse parce que de toute manière, tu t’en fous. C’est pour toi que tu fais ça. Tu n’as aucune envie que ton jouet préféré se casse alors s’il te fait du mal, c’est qu’il n’est pas en si mauvais état. C’est bien huilé dans ta tête, Rahel, comme ça, tu es toujours gagnante mais ça ne t’empêche pas de te dire qu’il y a un vrai problème.

Elle pose sa main sur son front, la retire, vite, vite, ça brûle et elle l’observe, reste à terre aussi, histoire qu’il se sente moins seul à avoir l’air misérable.

« Je suis pas infirmière, hein. Mais il n’y a que moi. Il n’y a toujours eu que moi, depuis ici alors débrouille-toi avec ça et dis-moi quoi faire. Ou si tu es content à te tortiller comme ça, laisse-moi regarder, ça me fait du bien. »

Ça m’inquiète un peu mais tu n’en sauras rien, pas vrai ? Tu peux souffrir un peu, ça me va, c’est même mieux, tant que tu ne te disloques pas. J’ai besoin de toi, pour le moment, même un peu après et peut-être que j’ai eu besoin de toi avant. Mais ça n’a pas d’importance.

Pour le moment, il y a juste la douleur qui court, rampe, l’entoure.

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Sick love. _
MessageSujet: Re: Sick love.   Sick love. Icon_minitimeDim 26 Aoû 2012 - 5:50

     Live fast and fuck harder.
    Die here in my arms. 

    J'ai toujours eu envie de te détruire. Dès que je t'ai vu, tu avais l'air d'avoir envie de crever. C'est pour ça que tu es venue vers moi, c'est pour cette raison que j'ai été choisi, non? Tu faisais une tête qui exprimait le vide. Tu n'avais l'air de rien, et je suis pareil. On se ressemble, il ne nous restait rien, c'est pour ça qu'on a fini par se retrouver. J'avais peut être l'air capable de te déchirer morceaux par morceaux. Je l'étais, le jour où l'on s'est rencontré. Maintenant, je n'ai plus le courage de le faire. Si je le fais, que m'arrivera t-il? J'ai peur de savoir ce que je pourrais devenir dans ce manoir si tu n'avais pas été là. Sois là sale catin, bordel. De toute façon, je n'ai jamais eu besoin de son aide. 

      « Parce que tu n’as pas besoin d’aide ? Tu ressembles à une loque. Qu’est-ce que tu as fait, encore ? »


    Non. Non. Je ne sais pas. Ce que j'ai fait, je n'en sais tellement rien que ma tête va exploser. Je réfléchis tellement à toutes les possibilités qui m'ont amené ce mal que je le durcis. La raison principale qui domine toutes les autres idées est la plus absurde. C'est Rahel qui m'a offert cette douleur pour compenser la sienne. Quand je pense des choses comme ça, je me demande si je n'ai pas de réels soucis qui me surmènent. Rahel me surmène, elle est aussi la cause numéro un de mon stress. Ça m'énerve de ne pas savoir ce qui m'arrive. Cette douleur est telle que je n'arrive plus du tout à penser. Un vide, un tournis éventuel, un visage clair qui devient flou. Fermons les yeux. Je culpabilise d'être aussi ridicule. J'ai beau regarder à travers mes paupières closes, je ne vois qu'un étendu sombre. Même plus de lueur qui me ferait croire que c'est de l'espoir. Même plus de visage flou quoique familier et durcissant les nerfs. Ses mots résonnent dans mon crâne, tellement vide qu'il crée de l'écho. Putain, ta gueule, je sais que je ressemble à une loque. Je l'ai toujours été. Tu ressembles à une loque, tu ressembles à une loque, tu ressembles à une loque. Ma conscience me met des gifles sous forme de phrases, avec la voix de Rahel. Et merde. Ça continue. 

      « Je suis pas infirmière, hein. Mais il n’y a que moi. Il n’y a toujours eu que moi, depuis ici alors débrouille-toi avec ça et dis-moi quoi faire. Ou si tu es content à te tortiller comme ça, laisse-moi regarder, ça me fait du bien. »
      « Casse toi. »


    Je répète. Je me répète, parce que je n'arrive plus à m'accrocher à mes pensées pour les exprimer. La seule chose que je suis capable de sortir, c'est la dernière phrase que j'ai dite. Parce que c'est la plus simple, la plus instinctif, un réflexe presque. Je l'entends d'une oreille, essaye de comprendre. Si ça échoue, ça ressort de l'autre oreille. Et comme j'ai besoin de comprendre ce qu'elle dit, je me répète ces phrases. Tant bien que mal. Et j'arrive à en deviner vaguement le sens. C'est justement parce qu'il n'y a qu'elle que je peux me permettre des choses comme ça. Avoir mal sans crever. Souffrir mais pas jusqu'à en mourir. Couver une douleur pour rien, sans raison particulière, pour le plaisir si ce n'était pas soudain. Je ne sais pas du tout quoi lui dicter, même moi je ne suis plus en mesure de me dicter ce que j'ai à dire. Je voudrais lui dire pourtant plein de choses, mais ma raison se mélange à la confusion, mes pensées se heurtent à ma douleur si aiguë. Je ne suis pas content, mais je ne suis pas non plus mécontent de pouvoir te voir jouer l'infirmière près de moi. J'essaye de ricaner, dans une position des plus ridicules et gênantes. Le visage encore entre les mains, me roulant par terre comme dans de la farine. Un vrai putain de ver. Son ton sarcastique me casse les oreilles, les couilles et les pied, dans l'ordre. J'aimerais lui dire de dégager vraiment. Mais je ne le fais pas, parce que ce n'est pas vraiment ce que je désire de tout mon cœur. 

    Grosse autiste, à te voir, je pourrais presque croire que tu t'inquiètes pour moi. Alors qu'en fait, tu ne fais que te moquer de ma situation. Ouais, tu te fous complètement de ma gueule, c'est prévisible et puis logique. Pourquoi? Parce que j'aurais fait la même chose si ça aurait toi. Mais c'est à moi que c'est arrivé, alors comme tu l'as dit lorsqu'on a atterri ici, je subis. Alors c'est marrant de me voir comme ça, pauvre pute?

      « Laisse moi crever, merde. »


    Je me redresse, dans la pénombre. Je reste assis, si je me lève, je sens que tout va basculer, que mon monde va s'éteindre comme un putain de paysage fictif. Et je serais miséreux de voir que tout a disparu autour de moi. Même elle, cette fille au visage pâle à mes côtés. Bien que j'essaye de tenir la corde qui me relie moi et mon esprit, elle glisse petit à petit de mes mains. Mon vertige me mène jusqu'à l'épaule de Rahel. Et je la tiens encore du bout des doigts. 

      « Cigarette. Eau. Nan, relève moi, je veux me lever. »


    Des paroles en l'air, des menaces qui ne valent rien, des ordres libres. Elle peut encore refuser de me cherche une clope, elle peut me dire d'aller chercher moi même mon verre d'eau, elle peut me laisser là dans ce couloir si elle n'a plus envie de me voir. Je sais qu'elle ne peut pas me refuser moi, tout entier. Il ne faut pas qu'elle me laisse aller me faire foutre ici. J'ai tellement peur, que je ne peux plus supporter d'être là tout seul. Ce couloir n'est rien, mais ce manoir est affreusement grand. Je ne veux pas qu'on me laisse seul, libre de tout faire. Je ne veux pas être totalement libre, ce serait comme lâcher une bête assoiffée, folle et rageuse dans un étang. Alors j'utilise Rahel pour m'enchaîner moi même. Je ne culpabilise pas, on s'utilise mutuellement, alors je n'ai pas de raison de me sentir coupable. De ne rien ressentir les rares fois où je pense à ce que je lui fais subir tous les jours. De toute façon, elle est aussi misérable que moi, c'est flagrant. 

    Mon front brûlant touche physiquement son épaule. Allez, aide moi à me relever, cette fois aussi. Sinon achève moi, pour de bon, complètement. Pas de façon hasardeuse et floue comme tu as l'habitude de faire. Tu es trop ambigüe, tu laisses planer trop de choses dans le vague, tu n'es pas assez concise. Pas assez franche, peut être. Allez quoi, aide moi.

    Ride me, bite me, cut me and infect me with your sick love. 
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Sick love. _
MessageSujet: Re: Sick love.   Sick love. Icon_minitimeJeu 30 Aoû 2012 - 2:33

Elle soupire, le sent qui s’accroche à elle. Lourd, lourd, dans tous les sens du terme et elle voudrait pouvoir arriver à le laisser derrière elle. Mais c’est impossible et il y a son poids, sur ses épaules, ses mots qui la lacèrent, qui la découpent en petits morceaux, qui la tuent à petit feu, sans qu’elle ne fasse quoi que ce soit pour arrêter leur brûlante amertume sur sa peau. A la place, elle hoche la tête, mauvaise, docile à la fois, toujours le même mélange. Parce que Rahel est une résignée de la vie, une putain de soumise qui fera tout ce qu’on lui dira, le sourire aux lèvres, avant de prendre le poignard et de l’enfoncer dans le dos sans défense.

« Faudrait savoir. Je te relève, je t’aide ? Ou je te laisse crever comme l’insecte que tu es ? »

Parce que tu ne vaux pas mieux, pas vrai ? Tu ne vaux pas mieux que moi et je crois que c’est ce qui nous réunit, vraiment, vraiment. On est lâches, jusqu’au bout, l’âme rongée par la pourriture. Et j’en viens à me demander si on ne va pas espérer pouvoir être sauvés. Ce serait un joli rêve, non ? Mais ici, on vit en plein cauchemar et si je me rattrape à toi, si tu n’as que moi sur qui compter, c’est parce qu’on est là pour payer toutes nos conneries. Et il y en a, Ethel, on en a fait sans compter.

Et tu soupires, lasse d’avance, l’aides à avancer dans la première salle que tu trouves. Une simple salle de classe, aux airs abandonnés et les fenêtres sont comme des grands yeux vers l’extérieur. Mais ça ne t’intéresse pas et tu pousses presque sa silhouette affaiblie sur un banc, pour qu’il arrête de te prendre pour une canne. Et tu ne peux pas t’en empêcher. Tu te penches vers lui, effleures son épaule d’un geste suspicieusement tendre avant de reculer.

« Il y a un lavabo. »

Sa voix est sèche et elle tourne le robinet, machinalement. L’eau s’écoule, fraiche et elle jauge la distance du regard, mal à l’aise. La souffrance qu’elle lui en lui est malsaine, malvenue. C’est comme une plaie qu’elle n’aurait jamais dû voir, à laquelle elle aurait dû être indifférente mais qui lui retourne le cœur.

Tu es faible, Rahel, et ce qu’il éveille en toi te rebute. Il n’a pas le droit, tu n’as pas le droit et tu l’aides à avancer, encore, jusqu’à ce qu’il puisse se rafraichir. Les dents serrées, tu observes l’eau qui dégouline sur sa peau, descend dans son cou.

« Tu te laisses trop aller. C’est indigne de toi. Ou digne, va savoir. »

Mais tu ne peux pas faire mieux, pas vrai ? Il n’y a jamais que ça qu’on puisse faire. Tourner en rond, se déchirer. Se regarder tomber, se soigner à grands coups de lames édentées, d’insultes à peines voilées. Mais rien n’est efficace, vraiment et je me brise à force de vouloir que tu te casses. Tu ne plies pas et je ne me rends pas encore et ça dure, dure, indéfiniment sans que je ne puisse jamais vraiment me dire que ça prendra fin.

Je me disais que j’attendais la chute, que je patiente pour qu’elle en soit plus brutale. Mais je me rends peu à peu compte qu’à tes côtés, il sera plus difficile que prévu de me craqueler.


« Tiens le coup. Crève pas, pas maintenant. Tu comprends ? »

Elle s’assoit sur une chaise, pose ses mains sur le dossier et lui fait face, sans complaisance.

« J’ai besoin de toi, pour le moment. »

Peut-être même après mais tu n’as pas besoin de le dire, pas vrai, Rahel ? C’est votre jeu, c’est comme ça et quand ça s’arrêtera, ce sera sur vos cadavres.

« Alors arrête tes conneries. Et ne compte pas trop sur moi. Je suis incapable de pouvoir t’aider à quoi que ce soit. Tu le sais, non ? »

Ta voix est faible, faible, faible et tu es sincère, toujours, d’une franche cruauté quand tu avoues tes faiblesses. De toute façon, tu ne lui demandes rien de plus.

C’est ce que je crois. J’espère. Mais tu ne réponds jamais à mes attentes, pas vrai ?
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Sick love. _
MessageSujet: Re: Sick love.   Sick love. Icon_minitimeDim 2 Sep 2012 - 15:33



    J't'emmerde, j't'emmerde et j't'emmerde. J't'emmerde, j't'encule et j't'emmerde. 

    Une salle. Un truc fermé avec des murs. Quelque chose d'étouffant, comme si rien qu'à la vue de ces murs, j'avais besoin d'une bulle d'air. Ça sent comme les murs de ma chambre, ça m'empêche la vue, ça m'évite de vivre. Énorme filet lancé dans la mer, là où mon monde existait vraiment. Et j'essaye de me débarrasser de cette chose gênante, cette promesse de tous nous attraper, nous couper la vie, nous crever. J'y arrive pas, pourtant. Je veux rentrer chez moi, laissez moi seul. Ah, j'avais oublié, mon chez moi, c'est Rahel, maintenant. C'est sale, ça me dégoute. Elle me donne la gerbe, complètement. 

      « Faudrait savoir. Je te relève, je t’aide ? Ou je te laisse crever comme l’insecte que tu es ? »
      « In... Secte? Bah écrase ce putain d'insecte au lieu de le garder dans un pot abrutie. »


    Et je me sens comme un putain d'assisté, un attardé, un handicapé, un gros blaireau qui m'accroche. Elle me traite d'insecte, je ne savais pas qu'une insulte aussi ridicule et légère pouvait toucher juste. J'ai évité toutes ses tentatives jusque là, pourtant, mon mal de crâne me ramollit et je me sens vulnérable. Avec une fierté qui atteint une limite, le zéro de dignité. Sale trainée, chienne, catin, crasseuse, j'ai envie de la ramollir, elle aussi. Détruire, pourquoi faire? Ça me reviendrait dessus transformé en boomerang humain. Un crevard décérébré dépravé, ravale son envie de meurtre, comme d'habitude. Parce que sa fierté ne permet plus de descendre plus bas, car il faudrait creuser pour y arriver. Un insecte qu'elle garde dans un pot, en lui arrachant les ailes, pour voir s'il survit. 

    Il fallait qu'on se rencontre à ce moment là hein. Pile au moment où j'étais le plus bas, alors que je pensais que je ne pouvais pas tomber plus. Au moment où, espoir et vie n'avaient aucune signification. Ça aurait peut être changé quelque chose, si on s'était découvert un peu plus tôt. Ouais, tu m'aurais peut être aidé à surmonter mon bas fond. Non. Je t'aurais jeté comme une sale trainée, comme je l'ai fait avec tout le monde. Et bien sûr, la culpabilité n'aurait pas été plus dominant dans mes réflexions. Continuer dans ma merde, à m'en rouler dedans. Sans toi. C'est bizarre, hein. Tu restes avec moi, alors que tu as vu et vécu les pires choses à mes côtés, que tu n'as pas connu mon passé d'heureux. C'est parce que je te ressemble? Avoir tout perdu au point de ne pas avoir de remords à s'achever soi même. Tu restes à mes côtés, comme une grosse conne. Ce que même mes proches ne font pas. Ah, ils n'acceptent pas ce Ether que tu connais. Toi, tu ne vois que ça, alors tu continues à mépriser cette partie de moi. En même temps, je suis coupable, mais je ne suis pas désolé, désolé. Tu sais pourquoi? Parce que ton ciel a toujours été ce plafond, alors que mon ciel, il a aussi été bleu, un jour. Je ne sais plus combien de temps déjà. Notre malheur respectif est différent. Cette différence, c'est comme ça que je la compense.

    Il y a un lavabo, elle me prend pour un con. Je l'ai vu. Je m'y accroche, ouvre le robinet et me fout de l'eau sur la gueule. Mes nerfs chauffés à bloc et ma douleur se détendent, en un soupir. Ils n'ont attendus que ça. Je me laisse glisser sur un mur, jusqu'à que mon cul touche le sol dur. Je voudrais être dans un canapé. Et je l'écoute d'une oreille, comme d'habitude, elle ne raconte que des conneries. De la merde, ses mots semblent être chiés. Ça pue. Je ne lui réponds pas. J'ai pas dit que j'allais crever tout de suite bouffonne. J'ai besoin de toi. C'est bien ce qu'elle a dit? Je la regarde, sourcils froncé, déconcerté par la manière dont elle l'a dit. C'est plutôt amer. J'ai besoin de toi est une phrase agréable de base, une tendresse cachée dans une expression très douce. Mais la manière dont elle l'a dit me rend plus vexé que de me rendre ému par sa déclaration. C'est carrément désagréable, complètement salé. Je ne réplique pas pourtant. Je suis vulnérable, pour le moment, c'est tout. Fais pas gaffe, elle a toujours été ambigüe dans ses conneries de toute façon. Faisons comme d'habitude, ignore. 

      « Tu as besoin de moi, mais en c'qui m'concerne, tu peux aussi crever. »


    Pas réussi à ignorer, désolé salope de conscience. Je suis pas à bout, je le suis seulement presque. Réponse provocatrice, intentionnellement.

      « J'vais mieux poulette, on s'arrache. »


    Je me lève, rampe quasiment jusqu'à ma canne et je l'attrape. Je regarde Rahel. Je n'ai pas dit merci, je ne le dirais pas. Même un mot de remerciement est une trop grande perche pour toi, et tu t'y accrocherai comme un singe. Je préfère encore te coller des insultes à la gueule que des remerciements, ça te ferait trop du bien. Ce que je ne veux pas, pour le moment. Je sors de cet endroit. Dans le couloir même, je me sors une clope, ma migraine n'est pas totalement passée. 

      « Sortons. »


    De ce monde, de ce lieu, de cet enfer. Rentrons chez nous, je ne supporte plus de respirer le même air que tous ces gens venus de nul part. Je préfère encore retourner là où on était et finir d'abuser de mon corps. Je ne veux pas subir, en réalité. Moi aussi, je veux rentrer. Mais finalement, on aura beau sortir, on ne pourra sortir que dehors, avec ce même endroit en arrière plan. Pire que la taule. On reste toujours à l'intérieur de la paume de la main du monstre qui nous enferme ici. Monstres, ici, ils le sont tous, en fait. Bref, sortons.

    Bien sûr j'vous emmerde. J't'emmerde, j't'emmerde et j't'emmerde. 


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MessageSujet: Re: Sick love.   Sick love. Icon_minitimeMar 4 Sep 2012 - 0:23

Terminus.
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MessageSujet: Re: Sick love.   Sick love. Icon_minitime

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