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| L'entrée au pensionnat. [ Fini ] | |
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Invité Invité
| Sujet: L'entrée au pensionnat. [ Fini ] Ven 21 Déc 2012 - 11:00 | |
| Peter poussa la porte qui, en dépit de sa taille imposante, ne lui opposa aucune résistance. Le jeune garçon commença par passer la tête par l’ouverture et jeter un regard furtif à la pièce. Il se ravisa après une seconde, regardant vers l’arrière. Il distinguait à peine la silhouette de ses camarades dans le contre jour. Finalement, gonflé d’hardiesse, il entra.
L’enfant fit quelques pas. Le claquement sourd de la lourde porte lui fit rentrer machinalement la tête dans les épaules. Peter mit les mains dans les poches, comme si cette attitude le protégeai d’un quelconque maléfice. Il commença à scruter autour de lui. La pièce lui sembla belle, quoi qu’il ne fût pas habitué au charme désuet d’une pareille architecture. Son organisation, avec le vaste escalier central et l’imposant lustre de cristal lui évoquait vaguement une carte postale. Une que sa mère avait reçue et qui, depuis, attendait punaisée au mur de la cuisine qu’on la relise. On y voyait la salle de réception d’un vieux bateau à vapeur. Il y avait des tapis et des tapisseries, des tableaux, des plantes. Pas un endroit ne semblait épargné par la surcharge de décoration. Comme un monde empli de mystères, qui venait de s’ouvrir devant lui, Peter se voyait déjà entré au pays des merveilles. Mais aussi loin que pouvait aller sa curiosité d’enfant, il demeurait un invité ici -du moins le pensait il-. Ce bref instant de confusion passé, il repensa à sa quête. Il était venu pour trouver un téléphone, afin de demander à ses parents de venir le chercher lui et ses amis. Bien sur, il savait qu’il se ferait gronder pour s’être aventuré en forêt, mais il le fallait. On comptait sur lui et il s’imaginait suffisamment empli de courage et de sagesse pour accepter la punition.
Peter leva le nez bien haut. Depuis qu’il était entré, quelques minutes seulement, il n’avait entendu aucun bruit. Peut être n’y avait il personne ? Peut être ferait il mieux de lire directement le panneau d’affichage ? Non, un tel panneau ne présente aucun intérêt pour un enfant : c’est le genre de truc réservé aux adultes. Il serra la figurine Aragorn qu’il avait dans la poche et rompit le silence de sa voix fluette. -Euh… Y’a quelqu’un ? Pas de réponse, une moue renfrognée se dessina sur le visage de Peter. Il retenta. -Sivouplait ! Euh… J’aurais b’soin d’téléphoner… Le garçon oscilla d’une jambe à l’autre. Il promenait ses yeux alentour, se sentant de plus en plus étranger dans cet endroit. Finalement, ne voulant pas laisser plus de temps s’écouler, il fit volte face et se dirigea vers la porte. Ses petites mains saisirent la poignée et il tenta d’ouvrir. Impossible, les gonds demeuraient figés, la porte ne tressaillait pas. Toutefois, Peter accusa sa propre force plutôt qu’autre chose. -Flute, elle est bloquée… Grommela t’il. Cela l’obligeait à rester et affronter son malaise. Il décida donc d’avancer un peu, après avoir appelé une dernière fois, aussi fort que possible.
Dernière édition par Peter Hyneman le Ven 28 Déc 2012 - 17:56, édité 1 fois |
| | | Maman de Schlagvu Mahaut de Clairlac
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Rasputin (Alea Miller) Messages : 192 Inscrit le : 22/11/2008
| Sujet: Re: L'entrée au pensionnat. [ Fini ] Ven 21 Déc 2012 - 16:33 | |
| Mahaut glisse quelques pilons de poulet sous son lit à destination de Schlagvu puis elle quitte la chambre. La température s'est légèrement adoucie aujourd'hui, nulle trace de givre sur les vastes pelouses du parc, il doit faire cinq ou six degrés. La jeune femme peut donc sortir faire son footing. C'est presque une libération. L'hiver, l'étau du pensionnat se resserre, les habitants sont confinés à l'intérieur du bâtiment, agglutinés près des cheminées - le salon, les jours de blizzard, devient un haut lieu mondain. On ne peut plus boire un verre tranquillement les pieds dans l'eau du lac ni se dégourdir les jambes dans les allées boisées. Des petites choses qui semblent anecdotiques, mais qui comptent pour celui qui n'a plus de liberté. Alors l'hiver, Mahaut le déteste. En plus, partout, sur les vitres, dans les flaques d'eau, sur le sol, il y a du givre... de la glace. Un frisson court sur les bras de la demoiselle. Il fait donc assez doux pour la saison, c'est un soulagement. Elle a enfilé des vêtements de sport noirs puis elle a filé à l'extérieur pour courir. Avant sa venue ici, et même durant les premiers mois qui ont suivi son installation, Mahaut faisait énormément de sport, que ça en permanence en fait. C'était le temps où elle espérait encore trouver une porte de sortie qui lui permettrait de reprendre sa vie d'avant et ses compétitions. Elle est maintenant une résignée, comme on en croise beaucoup : en conséquence, son mode de vie et ses habitudes ont considérablement changé. Quatre ans au pensionnat et voilà comment on termine : altéré. Tant pis, autant s'adapter. Mahaut court une heure puis rentre ; le jour s'achève doucement, la température retombe et, dans la pénombre personne ne viendra si vous criez, autant se protéger. Elle essuie ses chaussures de sport sur un tapis moche puis se dirige vers le Glossy Gloomy Lovyou, il restera peut-être encore des muffins aux myrtilles à cette heure-ci. Elle passe devant la porte du hall d'entrée, entend des appels. Sang qui se glace. Merde, c'est encore un captif. On attend quelques minutes, histoire de. Peut-être un bienveillant samaritain viendra expliquer au nouveau pensionnaire la situation dans laquelle il se trouve désormais. Ou alors ce dernier tombera dans les pommes pour se réveiller sept heures plus tard. Mais non, d'autres appels se font entendre. C'est une voix fluette qui demande s'il y a quelqu'un ; une adolescente sûrement. Personne d'autre ne vient l'aider. Rah, merde, c'est horrible d'aller aider ces gens, ça rappelle... des trucs. Notre propre entrée, les fois où on s'est retrouvé confronté à des paumés paniqués qui ont réagi violemment, le passé qu'on nous a arraché. Au bout de quelques mois, la plupart des pensionnaires évitent comme la peste le hall d'entrée. Mais il y a cette voix fluette que personne ne vient aider. Mahaut avale sa salive, ouvre la porte. C'est un garçon, un très jeune. Il doit avoir... sept ans ? Six ? Si ça se trouve, il ne sait pas encore lire, il n'a pas jeté de coup d'oeil au panneau d'affichage. Un gosse... les I sont vraiment des salops. Ce sont les plus difficiles à gérer, les enfants. Ils sont clairement minoritaires, très esseulés, perdus sans repère, ni parents ni morale parfaitement intégrée ; ils cèdent facilement à des formes de violence - peu menaçants mais turbulents. Et la nuit, quand on erre dans les dortoirs, on les entend pleurer et appeler leur maman. Le cœur de la jeune femme se sert : connards de I, un gosse quoi.
"Je suis là, moi, si tu veux."
Elle s'approche, lui tend la main.
"Moi c'est Mahaut, et toi ?" |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: L'entrée au pensionnat. [ Fini ] Ven 21 Déc 2012 - 17:12 | |
| Finalement les appels de Peter ne furent pas vains, puisqu’une jeune femme fit bientôt son apparition dans le vaste hall. Elle n’avait pas vingt ans, mais pour le jeune garçon, son apparence suffisait à faire d’elle une adulte. Au-delà de quatorze ans, il mettait tout le monde dans le sac des « grandes personnes » et, dans sa logique, cela impliquait qu’elle aurait certainement les réponses à toutes ses questions. Il l’observa un bref instant. C’était une brune au beau visage et à la silhouette harmonieuse. S’il avait eu son âge, il l’aurait sûrement trouvée jolie. Mais du haut de ses huit ans, Peter était bien loin de ce genre de considérations. Il se contenta d’arborer un sourire poli et de se tenir bien droit, exactement comme sa mère lui avait dit de faire. Lorsqu’elle approcha la main en se présentant, Peter la serra par réflexe. -Bonjour ! Fit il immédiatement. Moi je suis Peter, madame. Peter Hyneman. Le jeune garçon esquissa un sourire, content de lui. La présentation est très importante, il faut être courtois, disait sa mère. Jusque la, Peter n’avait jamais saisit le sens du mot « courtois », mais il supposait que cela voulait dire « sympa » ou quelque chose dans ce goût la. Quoi qu’il en soit, il avait trouvé quelqu’un. Le jeune homme se hâta donc d’expliquer sa situation, se rappelant qu’il n’était pas chez lui. -Voila euh… Je voudrais pas vous déranger hein, mais mes copains et moi on s’est perdu dans la forêt et il faut vraiment que j’appelle mon papa, parce que sinon ils vont se demander où on est. Il fronça légèrement les sourcils en se pinçant la lèvre, embarrassé. Il espérait que Mahaut ne le réprime pas trop sévèrement de son imprudence. Les adultes grondent toujours les enfants. -Et donc voila, il est un peu tard déjà, je sais que c’était impudent –il voulait dire « imprudent »- de ma part, mais j’ai pas fais exprès. Enfin c’était un accident, vous voyez ? Peter passa la main derrière la tête et se gratta les cheveux machinalement. -Enfin, est ce que c’est possible de téléphoner ? Je pense que mon papa viendra nous chercher vite. Vous savez il est gardien dans la réserve. Il connaît bien les bois, il aura pas de mal à venir jusqu’ici. Enfin, si ça vous dérange pas hein. Le jeune garçon leva les yeux vers Mahaut, attendant sa réponse. Il était certain qu’elle lui viendrait en aide, dans la mesure où elle semblait gentille. Son visage clair et ses yeux en amande disaient qu’elle l’était, en tous cas.
HRP : [merci de venir me répondre! :)] |
| | | Maman de Schlagvu Mahaut de Clairlac
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Rasputin (Alea Miller) Messages : 192 Inscrit le : 22/11/2008
| Sujet: Re: L'entrée au pensionnat. [ Fini ] Ven 21 Déc 2012 - 23:47 | |
| Comme il est jeune. Toute une enfance volée, c'est monstrueux. Il n'ira plus jouer dans les bois avec ses amis. Et il n'a pas lu le panneau. Flûte. Le grand intérêt de ce panneau, c'est qu'il évite aux pensionnaires de devoir faire l'effroyable annonce eux-mêmes aux nouveaux venus, c'est un bouclier pour cacher leur couardise. Parce que, avouons-le, personne n'a envie d'annoncer à un innocent qu'il est condamné à perpétuité sans aucune raison, sans que quiconque ne sache pourquoi, forcé d'errer sans buts ni espoirs dans un espace dangereux. En plus, il est choupi ce petit, tout poli, tout gentil, il n'a pas l'air de la teigne qui fait la terreur dans la cour de récré en piquant les Bayblades de ses camarades de classe. Mahaut ne sait absolument pas comment s'y prendre pour lui révéler la nature de l'endroit où il se trouve. Le cœur qui se serre, les tripes qui s'emmêlent. C'est horrible, il est si jeune.
"Peter, hm...Comment dire... Installe-toi sur ce fauteuil, là. Tu vas en avoir besoin."
Elle pointe du doigt un siège recouvert de moelleux velours rouge. Il faut qu'il s'assoie... Ca n'aidera en rien la blessure profonde qui va se tresser en lui, mais au moins, il n'aura pas de bleus en tombant par terre. C'est une petite précaution idiote, une goutte d'eau dans une bouteille de vodka. Mais c'est déjà ça.
"Moi, c'est Mahaut. Je ne te veux aucun mal, je vais t'aider, d'accord ? Je suis une gentille pour résumer."
Elle n'est pas toujours gentille, mais elle y travaille. Et puis quand on voit les cas sociaux, les psychopathes, les tordus, les détraqués qui traînent dans les couloirs, Mahaut a l'air parfois toute gentillette. Sans parler de ceux qui n'ont même pas l'air humains et qui fichent les jetons, des pensionnaires ivres qui deviennent imprévisibles, et aussi les rumeurs que l'on se raconte la nuit... il n'y a pas de police ici, chacun doit se faire sa justice tout seul en cas de conflit. Alors oui, parfois, Mahaut est la crème de la gentillesse.
"Ton papa ne pourra pas venir te chercher. Et tu ne pourras pas l'appeler, Peter. Ici c'est.. spécial."
Comment lui avouer la vérité ? Vas-y cash lui souffle une voix.
"Ici, c'est un peu comme une prison. Une prison magique, si tu veux. On est plusieurs centaines comme ça. On essaie de se serrer les coudes le plus souvent parce que... bah... on ne peut pas sortir. C'est magique ici, tu vois, mais pas magique dans le sens cool, les petites fées, les poneys magiques qui font de la barbapapa et tous. On est hors du temps et de l'espace, dans cet endroit qu'on appelle "le pensionnat". On ne sait pas trop qui le dirige, mais ce ne sont pas des personnes très sympas... Mais t'inquiètes pas, une grande partie des pensionnaires est gentille. Et puis il y a des jeunes de ton âge, tu verras." |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: L'entrée au pensionnat. [ Fini ] Sam 22 Déc 2012 - 0:37 | |
| Mahaut répondit avec une teinte d’hésitation, en lui désignant un fauteuil, vers le fond de la salle. Jusque la Peter ne les avait pas remarqué. Il n’avait que grossièrement balayé la pièce du regard, presque étourdit par tous les éléments accumulés. Il s’y dirigea néanmoins docilement et s’y installa d’un bond. Le tissus rouge était doux, du velours sans doute : il en avait déjà vu chez sa grand-mère, mais en rideaux. Il sentait un peu la poussière, tout comme la pièce en général. La poussière et la cire, voila ce que cela sentait. Ses pieds, qui ne touchaient pas terre, battaient l’air nerveusement, on pouvait lire quelque tension sur ses traits enfantins. A vrai dire, il n’avait pas idée de la situation, mais l’attitude de la jeune femme suffisait à lui faire sentir que quelque chose n’allait pas. Les enfants avaient cette faculté de ressentir les choses, sans pour autant pouvoir les verbaliser et en ce moment, Peter se trouvait empreint d’une inquiétude dont il était incapable de déterminer la source. Enfin, lorsque son regard croisa à nouveau celui de Mahaut, celle-ci rompit le silence et se lança dans quelques explications. Peter trouva naturellement son introduction étrange. Pourquoi préciser qu’elle ne lui voulait pas de mal ? Risquait il quelque chose ? Il savait avoir besoin d’aide, mais simplement pour téléphoner. Vint ensuite cette phrase qui, sans doute, resterait à jamais gravée dans sa mémoire « ton papa ne pourra pas venir te chercher ». Peter senti un intense frisson lui parcourir l’échine. Son expression se vida aussitôt et il pâlit l’espace d’une seconde. Incrédule, il écouta la suite sans bouger d’un millimètre. Alors, on lui avoua qu’il ne reverrai jamais l’extérieur, qu’il devrait rester enfermé à jamais. Nombreux étaient les jeunes qui, comme lui, s’étaient fait piéger dans ce traquenard et aucun n’en était jamais sorti. Peter était désormais l’un des leurs, il devrait accepter son sort et mener cette vie, comme les autres. Mais comment imaginer qu’un tel discours puisse atteindre un jeune enfant de huit ans ? Peter était il seulement capable de comprendre cette notion ? « Pour toujours », est ce que cela parle à un gamin ? Un lourd silence retomba, pendant lequel le garçonnet se renferma. Sa mine parue manifestement close. Il avait les yeux rivés sur ses pieds, ces derniers ayant cessés de battre l’air. L’enfant paraissait inerte, comme si les mots ne l’avaient pas atteint, ou bien l’avaient vidé de sa substance. En vérité, il était porté par une intense réflexion. Mais après un certain temps il releva les yeux vers Mahaut et questionna, d’une voix claire. -Mais… Pourquoi ? Il fronça ensuite les sourcils. Son expression avait tout du gamin contrarié se trouvant devant un problème de math impossible à résoudre. Il reprit presque immédiatement d'un ton étonnamment calme par rapport à la situation. -J’veux dire, pourquoi c’est comme ça ? Pourquoi les gens sont enfermé et peuvent pas sortir ? C’est pas juste ! Pourquoi c’est comme ça ? A huit ans, ce qui est injuste est simplement intolérable. C’est l’époque des grandes questions existentielles, à laquelle on répond, par exemple, en solution à la guerre « ils n’ont qu’à arrêter de se battre ». Tout parait plus simple, différent de la logique des adultes. Peter inclina légèrement la tête sur le coté. -Hein Mahaut, pourquoi c’est comme ça ? Dit pourquoi Mahaut. |
| | | Maman de Schlagvu Mahaut de Clairlac
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Rasputin (Alea Miller) Messages : 192 Inscrit le : 22/11/2008
| Sujet: Re: L'entrée au pensionnat. [ Fini ] Sam 22 Déc 2012 - 12:28 | |
| GANGSTA CRAVAAAATE ! Hem, bref, reprenons, mon poussin piou. Assis dans son fauteuil, le garçon se tait. Son visage s'assombrit. Il intègre l'information. Prise de conscience, choc, mise à jour et redémarrage de l'appareil probable d'ici quelques minutes. Triste enfance ; il ne retournera plus jouer avec ses amis dans les bois, son papa ne viendra jamais le chercher. Mahaut détourne son visage quelques secondes en prétextant jeter un coup d’œil à la fenêtre pour pouvoir essuyer les larmes qui perlent dans ses yeux sans que Peter ne le sache. Silence de plomb. Il finit par le rompre. Ce sont les questions habituelles. Celles que tout le monde se pose à un moment donné, les pourquoi de l'enfermement. Pourquoi tu es là, pourquoi je suis là, pourquoi toi, pourquoi moi, pourquoi pas ma sœur, pourquoi pour l'éternité, pourquoi cet endroit... En général, au bout de quelques mois, on se sert quelques verres pour les oublier et on fait sans, on se résout à ce que l'on a déjà : on est là, pas le choix, il faut s'adapter. Et lui qui continue de poser ces questions. Mahaut se mordille la lèvre inférieure pour se retenir de pleurer. Elle s'accroupit pour arriver à sa hauteur, le regarder dans les yeux. Le petit est calme, il ne doit pas avoir encore tout percuté.
"C'est... c'est compliqué Peter. On ne sait pas exactement pourquoi on est là. Mais on est là. Le pensionnat est dirigé par quatre personnes, on les appelle les I. Eux sont méchants. On les rencontre rarement, je te rassure, mais d'après ce qu'on m'a dit... t'as pas envie de les voir. Apparemment, ceux sont eux qui nous tiennent enfermés ici grâce à leurs pouvoirs magiques. Personne ne sait pourquoi ils font ça..."
Elle lui a dit tout ce qu'elle savait. Il n'y a aucune autre réponse aux pourquoi maudits.
"Certains sont ici depuis six ans, sept ans. Moi, je suis arrivée il y a quatre ans. Je ne sais pas combien on est exactement, je ne connais pas tout le monde... Il faut éviter certaines personnes qui sont un peu bizarres, mais tu trouves toujours des personnes sympas avec qui trainer. Et puis on trouve des trucs à faire, on s'occupe comme on peut."
Ah et oui, il manque un dernier gros morceau à cette histoire de pensionnat.
"Et puis tu vas peut-être gagner une sorte de pouvoir. C'est une capacité spéciale qui sort de l'ordinaire, il y en a de tous les types. J'ai vu des personnes pouvoir contrôler l'eau, d'autres lire dans tes pensées... Ca peut être un peu n'importe quoi. Il se peut aussi que vienne te voir ce que l'on a pris l'habitude de nommer Alter Ego Astral. En gros, c'est un ami imaginaire que tu avais à un moment de ta vie et qui ici devient comme... réalité." |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: L'entrée au pensionnat. [ Fini ] Sam 22 Déc 2012 - 15:29 | |
| Peter écouta Mahaut, toujours attentif. Elle parla de ces personnes qui dirigeaient le pensionnat, de mauvaises personnes, les « méchants ». En l’entendant, il répéta après elle, « I », comme pour mieux s’en rappeler par la suite. Quand elle évoqua leurs pouvoirs magiques, le jeune garçon ouvrit des yeux ronds. C’était un peu comme le père noël à ses yeux : il ne savait pas trop quoi en penser. Ses parents avaient continués de lui faire croire en son existence, mais certains de ses copains d’école racontaient qu’il n’existait pas. En d’autres termes, il était mitigé, même si sa personnalité imaginative tendait toujours vers la foi dans les contes. En fait, il était presque content de l’apprendre : l’idée de clouer le bec à ses amis lui effleura l’esprit un instant. Mahaut continuait ses explications. Quand elle avoua que son séjour durait depuis quatre ans, Peter ne pu retenir une exclamation « quatre ans ! » dit il. C’était un monde pour lui : la moitié de son existence. Le plus intéressant vint après. Il apprit que son entrée au pensionnat lui conférait un pouvoir. La aussi, son regard se fit gourmand. - Et toi ? Et toi ? C’est quoi ton pouvoir à toi ? Comment je peux connaître le mien ? Coupa t’il, avant de placer ses mains devant sa bouche pour excuser son impolitesse. « Pardon » murmura t’il en la laissant finir. Les aveux se terminèrent sur les alter ego astraux. Un ami imaginaire ? Cela parlait très bien à Peter. -Oh, tu veux dire Cravate ? Fit il comme si cela coulait de source que Mahaut connaisse l’existence de son poney imaginaire. Il se dressa sur son siège et regarda de tous cotés. -Cravate est ici ? Génial ! La réaction de Peter était enthousiaste. En fait, il lui faudrait sans doute plusieurs jours pour vraiment comprendre son sort. Pour le moment, il était comme un enfant dans un magasin de bonbon. On lui parlait de magie et de son ami imaginaire adoré : il était content. Mais la tristesse du visage de la jeune femme ne lui avait pas échappé. Il sentait qu’elle était triste de se trouver la et voulait l’aider. Se retournant vers elle, il parla d’un ton ferme. -Tu sais, ma maman dit que les méchantes personnes deviennent méchantes parce qu’elles sont tristes ! Il leva l’index en l’air, d’un air professoral. -Elle dit aussi que c’est pas parce qu’on est triste qu’on a le droit de faire du mal aux autres. Comme Kevin Jackson qui veut me taper dans la cours de récré parce que son papa est alcoolique. Sur cette dernière phrase, on sentait que les propos étaient directement rapportés de la bouche de ses parents et interprétés maladroitement. Mais Peter était lancé dans sa démonstration. -Alors, même si les « I » sont très malheureux, ils peuvent pas empêcher les gens de s’en aller. Je vais aller les voir et leur demander de nous laisser sortir, ajouta t’il avant de conclure, je suis sur que si on leur demande gentiment, ils seront d’accord. D’ailleurs, si ils veulent pas, je leur donnerai ma figurine Aragorn pour les convaincre. Ils seront obligés de dire oui. A ces mots il sorti de sa poche le jouet en plastique. On reconnaissait les traits de l’acteur du seigneur des anneaux grossièrement peint. Les heures de jeux avaient un peu râpé ses extrémités. Elle n’en restait pas moins un objet infiniment précieux à ses yeux et qui aurait sans aucun doute autant de valeur à ceux des I. Peter leva vers Mahaut des yeux satisfaits. Il sourit.
[HRP : Street poney o/ ]
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| | | Maman de Schlagvu Mahaut de Clairlac
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Rasputin (Alea Miller) Messages : 192 Inscrit le : 22/11/2008
| Sujet: Re: L'entrée au pensionnat. [ Fini ] Dim 23 Déc 2012 - 10:41 | |
| Comme les enfants peuvent être tendres, comme les enfants peuvent être naïfs. Pauvre Peter, bientôt son innocence candide partira en fumée. Il s'enthousiasme pour des petites choses, des anecdotes dans l'océan de cauchemar du pensionnat. Au moins, il n'a pas totalement perdu sa joie de vivre. Pauvre enfant, pauvre enfant.
"Je ne connais pas encore le mien... ça viendra peut-être. Et ça viendra pour toi aussi mon petit. Et puis tu la trouveras aussi ta... cravate."
Diantre, les bambins n'ont pas de très bonnes idées de prénoms pour amis imaginaires, de nos jours. Et c'est là qu'il se lance dans un discours sur un ton professoral appuyé. Il se veut logique, ses arguments semblent se tenir. Mais... mais ce n'est pas suffisant. Il est très mignon, mais le monde ne se résume pas à des adjectifs tels que "triste", "joyeux", "méchant" et "gentil". Un discours d'enfant puisé dans les sages paroles de ses parents. En occultant les cinquante nuances de gris entre chacun de ces concepts, il éclipse la terrifiante complexité de la situation. L'inaccessibilité des I, notre incapacité à les comprendre, les ravages du pensionnat sur le moral des habitants... Et c'est un peu de la faute de Mahaut : c'est elle qui, en premier, lui a parlé de bons et de méchants ; elle voulait lui faire comprendre les grands enjeux de la situation au plus vite, voilà tout. Le monde n'est pas aussi bipolaire... Beaucoup de pensionnaires d'ailleurs classeraient sans doute Mahaut parmi les poufiasses méchantes et méprisantes. Il n'y a pas deux camps. Il n'y en a pas trois ou quatre non plus ; il y a autant de camps qu'il y a de personnes. Alors cet enfant qui vient et annonce qu'il suffira de parler aux I, de leur demander gentiment et de leur offrir une figurine d'Aragorn pour les rendre heureux... Quand il prendra conscience de la situation, il va avoir très mal.
"Ce n'est pas aussi simple que ça, Peter..."
Mais elle n'a pas envie de briser ses rêves. Elle n'a pas envie de le voir devenir aigri et morne si tôt, si jeune, dépressif précoce. Et puis elle aussi a envie d'y croire. Il suffira de donner une figurine d'Aragorn aux I pour devenir amis avec eux.
"Mais tu dois être fatigué, viens, on va chercher ta chambre."
Elle se relève, lui fait un signe de la main avec un sourire qui se veut chaleureux puis commence à marcher vers la porte qui mène aux couloirs. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: L'entrée au pensionnat. [ Fini ] Jeu 27 Déc 2012 - 14:56 | |
| Mahaut avoua simplement à Peter ne pas encore connaître son pouvoir. Il fut un peu déçu : il aurait aimé assister à une démonstration de magie en direct. L’enfant imaginait déjà rencontrer des clones de Harry Potter dans tous les coins. Il voyait un concert de flamme et de boules lumineuses éclatant comme un million d’étincelles sur les murs, après une course folle et des personnes de haute stature dévier ces traînées colorées d’un geste de la main, avant de répliquer d’un sort habillement envoyé. Il imaginait des sorciers, des magiciens, rien d’ordinaire en somme. On se promenait sur le dos d’animaux légendaires en buvant d’étranges potions fumantes… Et peut être même que ce pensionnat était doté lui aussi, que les murs bougeaient et les meubles dansaient quand tout le monde avait le dos tourné. L’éclat des yeux de Peter se ternit légèrement. A charge de revanche, se disait il. Un jour, lui aussi découvrirait son don et il deviendrait un grand mage. Peut être, sans doute : Mahaut lui avait dit. A propos des « I » et de la perspective de les convaincre de libérer les pensionnaires, Mahaut resta très évasive. Elle se contenta d’un simple « ce n’est pas aussi simple que cela ». L’enfant fronça les sourcils. Il détestait qu’on lui réponde cela et dieux sait combien les adultes raffolaient de cette expression. Elle survient quand sont désarçonnés les parents, face à la candeur de leur progéniture et qu’ils refusent l’idée de la briser, ou simplement n’ont pas envie de tergiverser. Les enfants sont parfois épuisants avec leurs questions. Ils ne s’arrêteraient jamais, si cette expression n’existait pas. En tous cas, Peter, lui, était frustré. Il croisa les bras et se renfrogna en grognant. -Ben je le ferai, tu verras. Murmura t’il, convaincu. Mais la jeune femme était déjà passée à autre chose. D’un signe de la main, elle l’avait invité à prendre sa suite. Apparemment, il était question de chercher la chambre de Peter. Ce dernier en oublia instantanément sa contrariété et sauta du fauteuil, pour la rejoindre en courant. -C’est vrai ? J’ai une chambre ? Il était étonné : on a une chambre quand on est attendu ! A moins que ce ne soit un autre effet de la magie des lieux. Peter n’en savait rien, il attendait de voir. Lorsqu’il fut au niveau de Mahaut, il lui attrapa la main et se mit à marcher en se calant sur son allure. Tous deux se dirigèrent vers une porte donnant sur les couloirs. L’enfant tourna la tête et adressa un dernier regard circulaire au hall. Il était décidé à revenir ici et sortir, mais plus tard. Il lui fallait donc faire bien attention aux détails afin de pouvoir retourner sur ses pas le moment venu. Pour l’heure, il allait découvrir plus en profondeur les autres aspects de ce pensionnat mystérieux.
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