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| 5 years later, you're the same [Pv : Al Whelan] | |
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| Sujet: 5 years later, you're the same [Pv : Al Whelan] Jeu 7 Fév 2013 - 5:36 | |
| Alice, c'est un beau nom, c'est élégant, c'est noble, c'est un venin. Pourquoi est-ce un venin ? C'est simple, ça lui rappelle qu'elle est née femme. Qu'elle est née sous la mauvaise étoile. C'est un venin qui tente de l'éloigner des mers sous prétexte qu'une femme n'est pas faite pour être marin. C'est un prétexte qui l'éloigne de sa passion, de ce qu'elle est. Alice, un bien petit mot qui signifie tant pour le pirate.
D’Alice est né une comédie, un masque, un mensonge. De ce nom tant détesté est pourtant né un sentiment qui n'aurait jamais dû exister. Des liens saugrenus qui n'ont pas leur place. Avec l'acteur est venu la comédie. Ces gens qui pense la connaître, ces gens qui disent l'apprécier ne savent pas qu'ils ont à faire à un pirate. Il ne savent pas qu'ils ont à faire au capitaine du Reaper.
Cachée derrière le masque d'Alice, L'acteur crée des liens. Tissus de mensonges, avalanche de déceptions. Ces liens créés avec Alice ne sont que les fruits de la comédie. Jouer la comédie, apprécier quelqu'un que l'on hait, détester quelqu'un que l'on aime, voilà comment Alice crée ses liens. Elle tente d'effacer les tous les liens qui la relie à Eliot.
Pourtant de l’existence d'Alice avait fait naître un lien qu'elle ne voulait pas perdre. Si elle le pouvait elle aurait joué cette comédie toute sa vie pour gardé l'amitié d'un peintre. Pas n'importe lequel, évidemment, Al. Al sans nom, Al le peintre du port de Devon. Elle en était tombée amoureuse, ou du moins quelque chose qui y ressemblait.
Cela faisait environ une semaine qu'Alice le côtoyait, ce peintre, sans jamais lui dire qu'Eliot c'est Alice et qu'Alice c'est Eliot. Il n'avait pas changé d'une miette. Pour elle cinq années avaient passées et pour lui … c'est à peine si quelques jours avaient eu le temps de s'écouler pour lui. Elle lui en voulait, mais elle savait qu'elle n'avait pas raison de lui en vouloir. En fait, elle lui en voulait au point qu'elle avait décider de ne plus lui parler, de ne jamais lui dire qu'Alice, qu'il cherche tant était sous son nez. Pourtant, un pari lancé par un homme au cheveux bleus avait chamboulé ses plans. Lorsqu'Alice lui avait avoué être une femme, du moins avant son arrivée au pensionnat, il lui avait fait mettre une robe. Quelques secondes après que la robe fut vêtue, Alice se transforma en femme. Il lui avait fallu une semaine pour s'adapter à son corps d'homme qu'elle redevenait femme. Troublée et désorientée, elle avait d'abord balbutié quelques mots inintelligibles, pour ensuite, hurler quelques phrases à Adrien qui, lui, l'avait mise au défi de porter la robe vingt-quatre heures.Orgueilleux, le pirate avait accepté le pari.
Donc, voilà ce qui expliquait pourquoi Eliot apparaissait dans les couloir en robe. Robe qui soit-disant passant était magnifique. Elle était beige avec de légère broderie de fleurs sur toute la jupe. Le corset était décoré de quelques fines dentelle blanches et de délicates broderies. De petits gents décorés de légères dentelles pour caché ses mains usée par le travail et hop ! Eliot devint Alice, de pirate à demoiselle de la noblesse.
Alice arpentait le pensionnat pieds nus (elle n'était pas pour mettre des bottes de cuir un peu trop grande dans une si élégante robe …) Elle martelait le sol avec ses talons. Son pas rapide et bruyant démontrait clairement qu'elle était dans tous ses états. Mais pourquoi avait-elle accepté ce pari ?
Oh, et puis ça avait encore de l'importance ça?
Bientôt, la demoiselle eu mal aux pieds, puis elle eut froid. Quelle belle journée ! Elle commença à chercher un pièces où s'installer. Elle ouvrait quelques portes pour les refermées. Quelques instants plus tard, elle entrait dans ce qui devait être la salon.
Ce salon, justement, était bien plus accueillant que tout le pensionnat. Alice jeta un coup d’œil au piano, à la cheminée et aux service à thé. C'était vraiment splendide. Les canapé semblaient bien confortables, heureusement. Sans plus de cérémonie, la demoiselle s'y installa, se roulant presque en boule pour réchauffer ses pieds que la pierre avait refroidis. |
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| Sujet: Re: 5 years later, you're the same [Pv : Al Whelan] Mar 19 Fév 2013 - 2:49 | |
| "Aussi longtemps que les vagues agitent un lac, ses eaux restent troubles." ~Jean-François Revel Mon pinceau était longtemps resté figé au-dessus de ma toile. Vert, splendide vert qui, par ta recherche, m’a fait tomber ici, en quoi puis-je bien te transformé. Les grains aurait tombé par centaines, par milliers avant que l’inspiration me vienne. Mais, de sablier je n’avais point. Tout ce que j’avais était la douce et morne solitude. Pas le moindre petit éclat d’inspiration, pas la moindre image pour me tenir compagnie. Que de troubles pensées. J’eux d’abord l’idée de peindre, un portrait pourquoi pas, puis l’image d’un model m’est venu. Eliot. Son visage revenait sans cesse dans mes pensées, qu’importent le nombre de fois que j’eux tenté de l’en effacer. Il était comme le reflet qu’on tenterait de brouiller à la surface d’un lac : sans se lasser il revenait. Mais, je ne pouvais rendre son image immortelle, je ne pouvais la figé sur ma toile. J’avais le sentiment que si je le faisais Adrien se chargerais de le détruire et cette œuvre d’art ne sera rien de plus qu’un souvenir… et une perte de matériel. Dommage, ce vert aurait si bien fait à Eliot! Alors, après un concerto de gazouillis à ma fenêtre, un autre visage s’imposa. Un doux visage qui n’était pas sans me rappeler celui de mon partenaire de chambré. Alice, fille de la mer et d’un pirate. Alors, sans hésitation, mes habiles mains reformèrent les traits de son visage si féminin et ses yeux d’un vert ravissant et son port robuste et ses longs cheveux blonds. Je n’avais jamais vraiment eu besoin d’avoir un model : tout était imprimé dans ma mémoire, chaque trait, chaque détail. Alors, pendant des heures je peignis ce visage qui devait m’en vouloir énormément. Près de deux semaines étaient passées, deux semaines que je manquais cruellement à ma promesse. Je n’étais pas là pour elle – le serais-je un jour encore? Ce lieux maudit me retenait, mais je peignais, sans arrêt, inlassablement. Arthur, bien au chaud dans sa carte et moi perdu dans les abimes de mon art. Grum… La fin commençait à me tenailler. J’ai regardé l’astre du jour… Il devait être l’heure du thé. Oui, un bon thé et quelques biscuits devraient me faire un grand bien. Lors de mes excursions j’avais remarqué un magnifique et chaleureux petit salon. Là, rien ne manquais à la réalisation d’un bon thé anglais. Peut-être Arthur me fera l’honneur de me raconter l’une de ces vieilles légendes qu’il avait le don de ressuscité comme si on y était. Oui, il racontait aussi bien que l’homme dont il avait la personnalité, un marin éloquent jusque dans son âme. Je me levai, déplaçais mon chevalet jusque dans un coin de la pièce – mon coin semblait dire un accord tacite – puis couvrit délicatement la toile d’un voile blanc. Je répugnais à montrer une œuvre incomplète. Pourvu qu’Adrien ne revienne pas ici avant moi. Je devrais peut-être me trouver un nouvel endroit pour laisser libre court à ces pulsions artistiques qui étaient miennes. Puis, mes pas me guidèrent à travers ce pensionnat qui semblait me promettre d’être mon ultime demeure. Ici, disait-on, l’âge n’a plus d’emprise sur nous. Me sentais-je différent? Non, pas encore, mais l’on m’a dit que cela viendrait un jour, irrémédiablement. Un jour où je saurais que mon corps ne murira pas d’avantage. Voilà la porte que je cherchais. Je la poussa doucement, sans toqué croyant trouver la pièce vide comme à mes quelques précédentes visites. Mais, non. Une jeune dame était présente. -Bonjour Madame, puis-je me joindre à vous et vous offrir du fait même une tasse de thé? Si vous le souhaitez bien sûr.Puis, elle se retourna et brusquement ses traits me ramenèrent à mon tableau. Ô qu’elle lui ressemblait à Alice! Je ne puis m’empêcher de m’exclamé : -Alice?! Mais que…Éclaire de lucidité : elle ne pouvait pas être Alice. Alice était plus jeune, ses cheveux plus long et moins endommagé, moins terne aussi. -Veuillez me pardonné Madame, vous ressemblez beaucoup à une bonne amie à moi et je me suis mépris. Et maintenant, les excuses. Ah, si seulement je pouvais en faire à Alice! Je la voyais partout dans ce pensionnat, sur le visage d’Eliot, sur celui de cette dame…
Dernière édition par Al Whelan le Mer 29 Mai 2013 - 1:04, édité 2 fois |
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| Sujet: Re: 5 years later, you're the same [Pv : Al Whelan] Mer 27 Fév 2013 - 1:23 | |
| «Bonjour Madame, puis-je me joindre à vous et vous offrir du fait même une tasse de thé? Si vous le souhaitez bien sûr.»
Alice tourna brusquement la tête vers l'homme qui venait d'entrer. Elle se sentit pâlir. Elle ne voulais pas lui parler, pas maintenant. Elle ne voulait qu'il la reconnaisse. Elle ne voulait pas qu'il sache que cinq années s'étaient écoulées. Elle ne répondit pas et se contenta de détourner le regard.
Ne me regarde pas … Ne me reconnais pas ...
«Alice?! Mais que…»
La femme tourna la tête, doucement. Elle tourna la tête avec un regard qui emplit de colère, d'appréhension, de peur. Elle mourait d'envie de lui dire :« Bonjour, ça fait longtemps, non ? Tu sais que cinq longues années ont passé depuis que tu as disparu ? » Mais, non, elle ne le ferait pas.
«Veuillez me pardonné Madame, vous ressemblez beaucoup à une bonne amie à moi et je me suis mépris. »
Une bonne amie à lui … Il lui avait mentie, il l'avait trompée ! Il ne fallait pas. Il ne fallait pas qu'elle lui parle. Peut-être devait-elle lui mentir ? Peut-être devait-elle lui dire qu'elle n'était pas Alice. Peut-être devrait-elle dire qu'Alice n'existait plus ? Car, ici, au pensionnat, Alice n'existerait pas. Alice disparaîtra pour laisser l'entière place à Eliot. Cette journée était une exception.
« Al … Ça … »
Elle se mordit la langue. Pourquoi se disait-elle de mentir si c'était pour lui dire la vérité ? Elle savait qu'elle manquait cruellement logique. Mais pourquoi, oh ! Pourquoi réagissait-elle si bêtement ? Elle se maudissait. Elle maudissait son impulsivité.
Idiote ...
« Cinq ans … Ça fait cinq ans que ...»
Aucun autre mot lui vint, aucun autre mot ne se laissait articuler. Pourquoi restait-elle pantoise devant ce peintre à deux sous ? Pourquoi ? Était-ce un vengeance des cieux pour ne pas avoir cru en lui ? Lui qui était son ami … Pourtant, il lui avait menti ! Lorsqu'elle voulu le revoir, une fois la toile à son image terminée, elle n'avait pu ! Il s'était bêtement fait piégé par le pensionnat … tout comme elle.
Les années avaient effacé le visage du peintre et l'avait relégué aux reliques du passé. Pourtant en arrivant ici, lorsqu'elle eut enfin une conversation sensée avec le jeune homme, elles étaient réapparues dans sa tête, toutes ses heures passées avec Al. Elle avait tenté de l'évité. Elle ne voulait pas se faire reconnaître. Malheureusement, ses précautions n'avaient servies à rien.
Alice posa un regard sur ses jambes repliées sur le canapé. À cet instant, Elle n'avait pas l'air de la grade dame qu'elle devrait être. Elle s'assit convenablement, une légère teinte rouge aux joues. Ce n'était pas le temps de faire tomber le masque d'Alice. Et puis, si d'autres apprenaient la vérité sur l'identité d'Eliot, que se passerait-il? |
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| Sujet: Re: 5 years later, you're the same [Pv : Al Whelan] Mer 27 Mar 2013 - 2:32 | |
| « Le temps ne cicatrise pas les outrages du temps. » ~ Werner Aspenström Ces yeux, ô mon Dieu, comme il ressemblait au siens! Se vert, cette lueur... et cette colère. Non, elle lui ressemblait trop. Ces yeux dans ce visage livide étaient semblables à un reproche – peut-être l’avais-je réellement dérangé. Mais, j’avais si peur de revoir cette expression sur le visage d’Alice, de devoir soutenir un tel regard dû au manquement que j’avais fait à parole, à ma trahison. J’avais l’impression que c’était elle, là, assise devant moi. « Al … Ça … »Elle connaissait mon nom, moi je croyais ignorer son identité. À la petite voix qui venait chuchoté à mon esprit « c’est elle » je m’évertuais de répété « ça ne se peut ». Sans cesse je niais cette éventualité, cherchant sur ses traits ses différences, les dénombrant. « ce n’est pas elle, ça ne se peut ».« Cinq ans … Ça fait cinq ans que ...»Nie la vérité et elle reviendra au galop. C’était elle, c’était bien Alice. Mon Seigneur! Cinq ans! Non! Je m’effondrai dans un siège comme si l’on m’avait frappé. Pourquoi? Il n’y avait que deux misérables semaines qui s’étaient écoulées depuis mon arrivée. Les quatre premiers jours, je les avais perdus à attendre que la porte du hall s’entrouvre pour tenter d’échapper à cet endroit. Mais, on était venu me dire qu’elle ne s’ouvrait que lorsqu’il n’y avait personne d’assez près pour tenter cette expérience. D’autres avaient essayé, d’autres avaient échoué. Et de toute façon, nous n’étions pas certains de revenir dans notre monde puisque nous venions tous de divers endroits, avait-on ajouté. Si seulement je n’étais point partie en quête de ce vert océan, de cette couleur qui – m’a-t-on dit – avait l’éclat des mers du Nouveau Monde. Si seulement je n’avais eu cette folle idée de peindre The reaper en secret pour la lui remettre à son retour. Pourquoi cinq ans? Pourquoi Dieu avait-il fait ça à Alice? N’avait-elle pas déjà assez souffert pour lui? Cinq ans... Comme elle avait dû se sentir trahie, comme elle avait dû se sentir blesser. Nous nous connaissions que depuis peu, mais je savais qu’elle m’avait accordé non seulement son amitié, mais aussi sa confiance et son affection. Pour vous, gente demoiselle, je serais toujours là, toujours au rendez-vous. Je lui avais promis, j’avais failli. Pour elle, je savais que j’étais un point d’attache dans son monde nomade, mais je n’avais su être là. Cinq années s’était écoulé pour elle depuis cette maudite recherche du vert marin. Cinq années où je n’étais pas là alors que je lui avais promis. La brève envie de psalmodier quelques « je vous salue Marie » vint me titiller faiblement l’esprit, mais à quoi bon dans cet endroit vide de la présence de Dieu? Quelques prières ne me feront point revenir en arrière. Et, Alice n’aimait pas les prières. Une main sur le front, mon coude reposant sur l’une de mes cuisses, je devais avoir l’air abattu, pitoyables. Je me sentais les deux à la fois. Je craignais de prononcer ce mot que j’aurais dû dire – pardon – mais, il n’était pas utile ici, il n’était pas assez fort. Au moins, elle ne pourrait nier l’existence de cet endroit maudit, de ce pensionnat. Stupide idée que celle-là! Me soucier de ce détail à ce moment-là! C’en était presque indécent. « Aller! Dis quelque chose bon sang! »- Alice, je-je... « Demande-lui pardon pour l’amour de Dieu! » Non sans difficulté, je me relevai de cette position prostrée et vint me placer devant elle. Posant un genou à terre je lui saisis doucement les mains, les tenants dans les miennes. Puis, je lui fis mes excuses : - Alice... Il est de votre droit de m’en vouloir, de me détester même, mais laissez-moi vous demander pardon. Je n’ai point tenu cette promesse que je vous avais faite, j’ai failli à ma parole, mais j’espère que vous comprendrez que je ne pouvais point revenir.
Dernière édition par Al Whelan le Jeu 11 Avr 2013 - 13:25, édité 1 fois |
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| Sujet: Re: 5 years later, you're the same [Pv : Al Whelan] Sam 30 Mar 2013 - 8:49 | |
| Alice évitait de poser ses yeux sur lui. Elle ne savait pas si elle résisterait à l'envie de hurler ou de pleurer qui l'assaillait. Elle tentait de se calmer. Pourquoi se mettait-elle dans tous ses états, surtout pour lui qu'elle n'avait connu que quelques semaines tout au plus ? Mordant l'intérieur de sa joue, la noble Alice tentait vainement de réprimer sa rage, sa peine. Calme toi !
Ces deux mots, elle se les répétaient en boucle dans sa tête.
Qui est Alice ? Alice c'est moi. Alice est noble, forte, belle, élégante, délicate. Alice est parfaite ... pour une noble.
Jouer le jeu. Cela faisait si longtemps qu'Alice n'avait plus intervenue, qu'Alice n'était plus demandée. Il lui fallait toute sa volonté pour retenir les propos amers qu'aurait fait Eliot.
Alors qu'elle était perdue dans ses pensés, alors qu'elle tentait de se calmer, le peintre se laissa tomber dans un siège. Un léger bruit sourd, un bruit étouffé perça le silence qui semblait s'installer avec hargne. Surprise par ce son, Alice regarde le peintre. Il semblait tellement pitoyable. Dans un premier temps, elle voulu se moquer de lui, à la façon d'Eliot. Puis, dans un second, elle avait envie de le serrer dans ses bras et de lui dire qu'elle ne lui en voulait pas. Elle avait envie de tisser un nouveau mensonge pour qu'il redevienne le peintre dont elle se souvenait qu'il redevienne le peintre dont elle était tombée amoureuse cinq ans auparavant. Elle voulait lui dire que tout allait bien. Mensonge. La noble dame qui avait difficilement contenu son envie de hurler faisait face à un autre dilemme. Devait-elle tenter de lui mentir ? Au vu de sa dernière tentative, non, l'idée semblait plutôt mauvaise ... « Alice, je-je ... »
Cet air sur son visage, ces mots prononcés avec tristesse ou désespoir peut-être, la chamboulaient. Que faire que dire ? Oh si seulement, elle avait tenu sa langue, si seulement. Pourquoi n'y était-elle pas parvenue ? Pourquoi avait-elle, tout simplement, accepté le pari que lui avait lancé Adrien, sachant les risques ? L'orgueil, voilà son pêcher. Aujourd'hui, plus que jamais, Alice regrettait de n'être qu'orgueil. Pourquoi se sentait-elle si mal de le voir ainsi ? Était-elle devenue trop sensible subitement ? Non, impossible, après n'était-elle pas Eliot, le capitaine pirate le plus craint de son ère ?
Alice, dû lutter contre elle-même pour ne pas prendre le peintre dans ses bras et lui mentir. Elle ne voulait pas voir cet air pitoyable, cela lui faisait mal. Elle culpabilisait de n'avoir su tenir sa langue. Elle tenta d'ouvrir la bouche pour lui dire de se taire. Elle savait ce qu'il dira, mais elle ne voulait pas l'entendre. Si par mégarde elle l'entendait, Alice craignait de perdre la maîtrise, déjà faible, d'elle-même. Elle craignait que le masque d'Alice ne tombe. Elle craignait de lui montrer sa vraie nature.
Il posa un genou à terre devant elle. Non, il ne fallait pas ! Alice détourna la tête. Elle ne voulait ni le voir, ni l'entendre. Il lui pris le mains. Elle tenta, sans volonté, de dégager ses doigts d'entre les mains du peintre.
« Alice... Il est de votre droit de m’en vouloir, de me détester même, mais laissez-moi vous demander pardon. Je n’ai point tenu cette promesse que je vous avais faite, j’ai failli à ma parole, mais j’espère que vous comprendrez que je ne pouvais point revenir. »
Non. NON ! TAIS-TOI ! s'il te plaît
Mitigée entre l'envie de hurler et celle d'implorer pardon. Pardon pour s'être méprise de ses intentions. Pardon pour l'avoir mis dans un tel état. Pardon pour son incapacité à lui pardonner un tord qu'il n'avait jamais voulu commettre. Elle le sentait, son masque qui s'effritait. Elle savait ses yeux humides de larmes. Elle aurait aimé maîtriser la situation. Elle aurait aimé pouvoir être plus forte.
La jeune femme posa son regard humide sur le jeune homme. N'importe qui l'aurait deviné : il n'avait plus à faire à une noble dame ou encore un pirate sanguinaire, mais plutôt un enfant. Un enfant perdu, triste et seul. Il n'était, ici, plus question de fierté ou d'orgueil, d'élégance ou de grâce. Le fier pirate, la grande dame, ils n'étaient plus rien, du moins, à cet instant.
« Je ... Je ne peux rien vous reprocher ... Ce ... Ce n'était pas ... Pas de votre plein gré que vous ... Que vous fûmes enfermé dans ... Dans cet ... Dans cet endroit des moins séant. Je ... Je ne veux pas que vous de ... Demandiez pardon. Je devrais ... Je ...J'ai ... J'ai douté de vous ... Vous qui ... Vous qui êtes mon ami ... »
Sa voix tremblait. Alice toute entière tremblait. Elle tentait de retenir ses larmes. Elle ne voulait pas pleurer. À ce moment précis, le visage du peintre lui rappelait tout ce qu'elle n'avait plus, tous ceux qui avaient disparus de sa vie. Pourquoi ces souvenirs, ces images, lui revenaient-ils alors qu'elle était à son plus misérable ? Peut-être était-ce simplement que ce peintre appartenait à son passé ? Peut-être était-ce parce qu'il était alors qu'elle avait tout ?
«J'ai ... Je n'ai ... Je n'ai plus rien ... Je ... Je n'ai plus personne ! Mon père ... Mon père est ... IL EST MORT ! Mon frère n'est plus là pour m'aider ! Le ... Le destin m'a même retirer ce que j'aime le plus ! LA MER ! »
Alice avait craqué. Elle n'arrivait plus à retenir cet envie de pleurer. Elle n'arrivait plus à retenir cette envie de serrer le peintre dans ses bras, mais ce n'était plus pour le réconforter, lui, mais bien elle. Elle qui pleurait maintenant à chaudes larmes. |
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| Sujet: Re: 5 years later, you're the same [Pv : Al Whelan] Jeu 11 Avr 2013 - 13:40 | |
| «L'enfer est tout entier dans ce mot : solitude. » ~ Victor Hugo Ses yeux me fuyaient, évitaient mon regard. Entre mes doigts, je sentais ses mains tentant de se dégager faiblement dans une tentative exempte de la volonté de se soustraire à ce contact. J'aurais dû défaire mon emprise, mais j'en étais incapable. Un contacte sans force que j'étais pourtant incapable de rompre... Ces yeux... ses yeux où miroitait l'ébauche de quelques larmes. Elle était triste, elle était en colère contre moi, par ma faute. Ô, Alice, pourras-tu un jour m'accorder ton pardon? « Je ... Je ne peux rien vous reprocher ... Ce ... Ce n'était pas ... Pas de votre plein gré que vous ... Que vous fûmes enfermé dans ... Dans cet ... Dans cet endroit des moins séant. Je ... Je ne veux pas que vous de ... Demandiez pardon. Je devrais ... Je ...J'ai ... J'ai douté de vous ... Vous qui ... Vous qui êtes mon ami ... » Sa voix tremblait sous le coup de ses émotions contradictoires. Doucement, je secouais la tête, un faible sourire triste se dessina sur mes lèvres. -Tout ceci, c'est de ma faute. Je n'ai point tenu ma promesse, il est donc normal que vous ayez douté de moi. Vous ne devez pas vous en vouloir.Elle retenait ses larmes, elle se refusait à pleurer. Gouttes d’eau aussi salées que la mer, larmes de frustrations, de tristesse et d’amertume. Je n’étais pas étranger à ce tourbillon d’émotions qui l’assaillait. Comme je m’en voulais! Si seulement je n’avais pas franchi cette porte quelques jours plus tôt, ou quelques années... Je libérai ses mains, quittant ma position agenouillée. Je vins m’assoir à ses côtés, tentant peut-être un peu maladroitement de lui offrir mon réconfort ou une épaule sur laquelle se reposer un peu. -Alice, je sais à quel point vous êtes fière, mais personne ne vous le reprochera si vous laisser libre court à vos sentiments. Et le barrage craqua, les larmes se mirent à couler formant deux petits torrents le long de ses joues. La voir pleurée me faisait mal, mais elle devait se libérer de ce surplus émotif pour ensuite être plus sereine. «J'ai ... Je n'ai ... Je n'ai plus rien ... Je ... Je n'ai plus personne ! Mon père ... Mon père est ... IL EST MORT ! Mon frère n'est plus là pour m'aider ! Le ... Le destin m'a même retiré ce que j'aime le plus ! LA MER ! » Pourquoi tant de cruauté Dieu? Mais, tu ne me répondras pas, comme toujours. Je n’arriverais probablement jamais à comprendre tes desseins. Alors, avec douceur, je glissai mon bras autour ses épaules qui ne pouvaient être qualifié de frêle, de ces épaules qui avait porté une charge bien plus lourde que maintes et maintes femmes. Ô, Alice, j’aurais dû être là pour te soutenir. Toi pour qui j’avais ressenti une amitié si spontanée, si précieuse. Comme Arthur, notre amitié m’avait semblé si naturelle. Elle avait perdu son père... je n’avais pas été là pour l’épauler. Et maintenant, la vie lui avait cruellement retiré ce qu’il lui restait. Aussi longtemps que ses larmes voudront couler, je la laisserai pleurer contre mon épaule. Et si je dois être trempé, et bien soit, je n’en avais que faire. Tout bas, je commençai à fredonner une chanson douce, apaisante et familière. Lorsque ses larmes s’asséchèrent, je lui demandai doucement en relâchant mon emprise : -Est-ce que vous allez mieux? Je restai un instant à ses côtés avant de me lever et de me saisir du nécessaire pour faire une bonne tasse de thé. Je lui servis le liquide chaud et réconfortant dans la plus belle tasse et m’assis de nouveau à ses côtés. Je regrettais tellement de n’avoir point tenu ma promesse. Peut-être que si je n’étais jamais entré ici, elle non plus. Ainsi, elle aurait encore la mer et The Reaper. Si seulement je pouvais lui en redonner une partie. Il y a un grand lac à l’extérieur... Si je parviens à lui trouver une embarcation, peut-être pourrais-je alléger un peu sa peine? |
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| Sujet: Re: 5 years later, you're the same [Pv : Al Whelan] Sam 13 Avr 2013 - 22:37 | |
| Al était quelqu'un de très gentil, de trop gentil. Alice avait pleuré contre son épaule. Elle avait piétiné son orgueil pour pleurer sur l'épaule de ce peintre qu'elle avait rencontré tant d'années auparavant. Ses larmes ne voulaient pas cesser. Il lui fallu plusieurs longues minutes avant de se ressaisir. Elle avait passé ses bras autour du coup du peintre. Elle n'avait pas piper un mot depuis qu'elle avait parler de son père et de la mer. Elle se contentait de s'accrocher au peintre, comme à une bouée. Elle restait là sans bouger en pleurant alors que le peintre lui fredonnait une chanson qu'elle croyait avoir déjà entendu quelque part. Elle se calmait, petit-à petit dans les bras du peintre.
Puis, lorsqu'elle reprit le contrôle de ses émotions, Alice s'éloigna du jeune homme, un peu embarrassée de cette perte de contrôle et de son nouvel un allure pittoresque. Ses yeux étaient rouges et gonflés. La grande dame qu'elle était semblait tellement pitoyable. Elle essuyait ses yeux et reniflait un peu lorsque le peintre lui demanda :
«Est-ce que vous allez mieux? »
La demoiselle hocha la tête tranquillement. Elle allait un peu mieux, c'était vrai. Mais, elle avait encore envie pleurer. En plus, pleurer lui avait donner mal à la tête. Elle venait à peine de reprendre le contrôle d'elle-même. Une fois le contrôle repris il lui fallait remettre son masque d'élégante dame anglaise. Il lui fallait redevenir la calme et fière Alice. Il fallait arrêter cet instant de vérité et mentir. Encore mentir, toujours mentir. Alice ne devait pas disparaître, pas maintenant, pas alors qu'elle était face à ce peintre. Pendant un seconde, elle eu envie de briser le masque de tout arrêter. Elle avait pensé devenir Eliot pour toujours et ne plus jamais redevenir Alice. Mais ce n'était un option. En faisant cela, elle perdrait l'amitié d'Al.
Elle regarda silencieusement le peintre ce lever. Il allait faire du thé. Au court de cette préparation, la demoiselle n'avait rien dit. Elle l'avait regardé faire, sans lui signalé qu'elle n'était pas amatrice de thé, après tout, la demoiselle devait aimer le thé puisqu'elle était sensé être la parfaite dame d'une riche famille anglaise. Elle suivait des yeux chacun des gestes du peintre. La seule constatation qu'elle pu faire c'est qu'il s'était plutôt bien adapter à ce nouvel environnement peuplé de gens du futur, d'objet qu'ils n'avaient jamais pu imaginer, ainsi que de magie. Elle, elle avait bien plus de difficulté à accepter cet environnement sec privé de mer et navire. Elle était enfermée dans un univers qui ne lui correspondait pas. La mer lui manquait atrocement.
Lorsque la tasse de thé arriva devant, ce devait le thé qu'elle préférait. C'était un thé amer, un thé aux canneberges. Elle sourit tristement. Il s'en rappelait après tout ce temps. Il fallait avoué que le temps ne s'était pas écoulé aussi rapidement pour lui que pour elle. Alice regarda le peintre. Elle ne voulait pas le perdre. Il faisait parti de ce passé qu'elle avait perdu. Elle ne voulait plus tirer un trait sur ce passé. Elle ne voulait plus renoncer à une autre chose (ou personne dans ce cas-ci.)
«Al … Puis-je vous demander une seule chose ? Ne m'abandonnez pas. Restez avec moi. Ne me laissez pas seule. J'ai déjà presque tout perdu, vous êtes la dernière personne qu'il me reste. Je ne veux pas vous perdre. »
Ces quelques mots à peine murmurer, démontraient bien qu'Alice n'était pas totalement remise de ses émotions. Elle tenait entre ses mains l'élégante tasse jouant un peu avec. Elle hésitait entre le boire immédiatement ou attendre un peu. |
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| Sujet: Re: 5 years later, you're the same [Pv : Al Whelan] Mer 29 Mai 2013 - 3:27 | |
| «La mémoire est toujours aux ordres du cœur» ~ Rivarol Elle hocha doucement la tête. Cela se voyait qu’elle n’était pas en grande forme, mais au moins elle allait un peu mieux. Pauvre Alice, tant de souffrance dans le cœur d’une si jeune femme. Je me levai doucement et allai lui préparer une tasse de son thé préféré : un thé aux canneberges. C’était l’un des seuls qu’elle aimait vraiment. Je lui choisis une tasse magnifique et y versa le liquide sombre, odorant et réconfortant. Un rouge velouté, foncé, empli la tasse de porcelaine précieuse. Alice ne disait rien, se contentant de m’observer. Les mots étaient inutiles à cet instant, nous n’avions besoin que de la présence l’un de l’autre et d’un temps pour digérer la nouvelle. Du moins, pour moi. Cinq ans, cinq longues années la séparaient maintenant de moi. À présent, j’étais le plus jeune, c’était un peu étrange à dire. Mille et une question et pensées me tourmentaient l’esprit et toujours revenaient ces interrogations sur la cruauté de Dieu. Mais, quel(s) péché avait-elle commis pour mériter ce traitement néronien? Avait-elle simplement mérité ce sort? La tête bourdonnant de ces interrogations, je lui tendis sa tasse de thé sur sa petite soucoupe. Un petit sourire triste se peignit sur son visage. Je me retournai, puis, fouillai un court instant dans un buffet, me procura un sucrier et un plateau en argent où des pâtisseries, anglaise de surcroit, et plusieurs biscuits avaient été déposés. Ils étaient frais, comme les fois précédentes, comme si quelqu’un s’assurait qu’il y eut toujours quelque chose de bon pour prendre un thé et une collation. Je le déposai devant Alice, prenant soin de positionner les biscuits dans sa direction : c’est ce qu’elle aimait le plus sur ce plateau. Puis, je sortis deux assiettes, une cuiller pour le sucre, deux pour le thé et deux serviettes pour nous essuyer les doigts et la bouche après notre gouter. Puis, je m’assis près d’elle. Elle jouait avec sa tasse, semblait réfléchir ou tenter de se convaincre de dire quelque chose. Alors, je pris la parole de façon bienséance : -Je vous offrirais bien un peu de sucre, mais je sais que vous n’en prenez point, mais pour ce qui est du gouter, ne vous gênez surtout pas. Jamais je ne pourrais manger tout cela à moi seul!, dis-je avant d’ajouter un peu de sucre dans ma tasse.Un moment de silence s’installa, peut-être n’avait-elle pas vraiment compris ou même entendu mes paroles. Mais, je ne serais lui en vouloir. Moi-même j’étais bouleversé et mon esprit tentai encore d’accepté – peut-être de nier aussi – ce chamboulement dans ma vie, dans ma perception. Cinq années en deux semaines, mon Dieu... «Al … Puis-je vous demander une seule chose ? Ne m'abandonnez pas. Restez avec moi. Ne me laissez pas seule. J'ai déjà presque tout perdu, vous êtes la dernière personne qu'il me reste. Je ne veux pas vous perdre. »Sa voix s’était élevée, à peine était-ce un murmure. Elle était troublée, loin d’être remise de son choc émotif. Et si j’étais peut-être d’apparence plus calme, il n’y avait pas moins d’agitation, d’émotion en moi. Ô, Alice, si seulement je pouvais te retirer toute cette peine, toute cette douleur que tu ressens. Et même si je devais les porter toutes entières je n’hésiterais pas une seconde à te les dérober. Je déposai ma cuiller, me tournai vers elle, puis, tout en déposant ma main sur son bras, je la regardai au fond de ses yeux verts où se reflétaient les tourments de son âme. Ah! Comme il était difficile à soutenir ce regard! Mais, je le devais, oui je le devais en tant que gentil homme, mais aussi en tant qu’ami. -Alice, ma chère Alice, je ne faillirai point encore à ma promesse. Ne craignez pas de me perdre, car je resterais avec vous. Vous êtes pour moi une amie précieuse, l’une des rares avec qui je partage une amitié spontanée et aussi franche. Il existe des individus qui croisent votre chemin et avec qui vous vous sentez immédiatement lier, de façon se dérogeant à la logique des choses et irrémédiablement vous ressentez une amitié, et ce, malgré le peu de temps que vous avez passé avec eux. Mais, ces personnes se comptent sur les doigts d’une main bien souvent. Pour moi, vous êtes l’une de ses rares personnes et je ne voudrais pas vous perdre.
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| Sujet: Re: 5 years later, you're the same [Pv : Al Whelan] Lun 9 Déc 2013 - 17:51 | |
| Ses yeux ne quittaient pas ceux du peintre. Elle connaissait déjà sa réponse. En fait, elle connaissait l’effet qu’avaient ses paroles sur le peintre. Alice avait ce petit pincement au cœur, ce regret d’imposer à ce jeune homme la responsabilité de s’occuper d’elle. Elle se répugnait de demander une telle chose, car oui, elle lui demandait de s’occuper d’elle ! Elle qui était le capitaine du Reaper, elle qui était crainte, elle qui était rien de plus qu’un brigand.
Alice reposa son regard sur la tasse de thé et bu une petite gorgée, se brûlant la langue au passage. Elle n’arrivait plus à s’y retrouver. Elle ne savait plus ce qu’elle devait penser.
«Alice, ma chère Alice, je ne faillirai point encore à ma promesse. Ne craignez pas de me perdre, car je resterais avec vous. Vous êtes pour moi une amie précieuse, l’une des rares avec qui je partage une amitié spontanée et aussi franche. Il existe des individus qui croisent votre chemin et avec qui vous vous sentez immédiatement lier, de façon se dérogeant à la logique des choses et irrémédiablement vous ressentez une amitié, et ce, malgré le peu de temps que vous avez passé avec eux. Mais, ces personnes se comptent sur les doigts d’une main bien souvent. Pour moi, vous êtes l’une de ses rares personnes et je ne voudrais pas vous perdre.»
Elle posa la tasse et se leva. Il était trop gentil. Il était trop … Trop différent d’elle. Elle ne comprenait plus. Comment pouvait-il être si gentil ? Il savait qu’elle était une criminelle, une fille de pirates. Elle lui mentait encore et toujours. Elle n’était qu’orgueil. Comment pouvait-il accepter de rester à ses côté comme ça sans plus d’opposition ? Comment pouvait-il l’appeler amie, alors qu’elle ne cessait de trahir sa confiance ?
Elle s’était éloignée des sofas et elle continuait de marcher, faisant le tour de la pièce. Ses doigts glissèrent le long du piano lorsqu’elle passa tout prêt. Ses yeux parcouraient les nombreux services à thé et ses pensées se bousculaient.
«Al … Je … oubliez ce que je vous ai dit ! Je … Je n’ai pas … oh et puis, laissez tomber. Vous m’étonnez, vous savez ? Votre gentillesse et votre patience n’ont d’égal sur cette terre. Je vous reproche un tords qui n’en est pas un et vous, vous me demandez pardon … Quelle piètre amie fais-je !»
Elle se retourna et sourit discrètement. Elle s’appuya contre le mur. Elle ne se rappelait plus des conversations qu’elle avait l’habitude d’entretenir avec lui. De quoi parlaient-ils déjà ? De la mer ? De ses voyages ? Du Reaper ? De quoi Alice parlait-elle ? En plus, il fallait qu’elle surveille ses propos, sinon, Al devinerait qu’elle en fait Eliot, et, c’était bien un des dernières choses qu’elle désirait.
La jeune femme n’avait plus envie de s’étaler sur ses états d’âmes, sur le temps qui avait passé, sur ce sentiment qui continuait de la ronger encore un peu. Ses yeux verts étaient posés sur le peintre. Elle regardait ses cheveux plus rouges que roux, ses yeux verts, ses tâches de rousseurs, sa frêle silhouette. Il n’était pas du même monde qu’elle, elle le savait. Elle n’arrivait pas à comprendre pourquoi elle avait ressenti quelque chose pour lui. Puis, l’image de Timothée s’imposa à son esprit. Mais que Diable faisait-elle là ?
Inconsciemment, ses doigts caressaient son oreille mutilée. Inconsciemment, elle faisait ce mouvement qu’Eliot avait l’habitude de faire lorsqu’il réfléchissait. Elle semblait perdue, perdue loin du pensionnat, loin de cette prison. Comme à chaque fois qu’elle le voyait, Alice ne pouvait s’empêcher de se remémorer le passé. Elle ne pouvait oublier le Reaper, malgré qu’elle l’ait fait exploser. Elle ne pouvait oublier tous ces hommes qui, tous les jours, l’avaient épaulée, qui, tous les jours, travaillaient d’arrache pieds avec elle. Elle n’y arrivait tout simplement pas.
Puis, d’un coup, elle eut envie de fuir. Elle voulait partir loin. Loin du pensionnat, loin d’Al, loin d’Adrien, loin de toutes ses personnes qui l’effrayaient par leur étrangeté. Elle voulait partir, s’enfuir, disparaître, retrouver la mer. Cela faisait bien trop longtemps qu’elle n’avait pas navigué. Sa poitrine blessée et comprimée dans le corset la faisait souffrir. Partir.
Elle s’éloigna du mur. Un, non, deux pas, puis elle courut, martelant le sol de ses pieds nus. Elle ouvrit la porte du salon sans cessé de courir. Si elle restait plus longtemps, elle savait qu’il découvrirait son secret.
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