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 Une porte qui se referme pour ne plus jamais se rouvrir [SOLO]

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Pensionnaire
Chrissy
Chrissy

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Féminin Pseudo Hors-RP : Phantomaël
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Une porte qui se referme  pour ne plus jamais se rouvrir [SOLO] Empty0 / 1000 / 100Une porte qui se referme  pour ne plus jamais se rouvrir [SOLO] Empty

• Age : 27
• Pouvoir : Hallucinations violentes
• AEA : Une petite souris noire appelée Gally
• Petit(e) ami(e) : Tu veux des cacahuètes ?

RP en cours : Tu aimes les pelotes de laine ?

Messages : 43
Inscrit le : 17/05/2014

Une porte qui se referme  pour ne plus jamais se rouvrir [SOLO] _
MessageSujet: Une porte qui se referme pour ne plus jamais se rouvrir [SOLO]   Une porte qui se referme  pour ne plus jamais se rouvrir [SOLO] Icon_minitimeDim 18 Mai 2014 - 14:30

- J'espère ne plus jamais te revoir.

J’acquiesce, ne sachant trop ce que je pourrais répondre sinon. Si elle n'avait pas été là, je ne sais pas ce que je serais devenue. Depuis que j'ai perdu l'usage de mon oeil, je me sens vulnérable, j'ai peur et le maître ne cesse de me tourmenter. C'est elle qui me soigne et me rassure lorsque je suis au plus mal, quand je pense que je l'ai tant haïe de m'avoir pris ma place... J'ai trouvé à ce point absurde qu'elle veuille s'en aller qu'il me paraît particulièrement ironique d'être celle qui s'en va alors qu'elle reste sagement à la maison, trop effrayée à l'idée de ce qu'il pourrait lui faire s'il devait la retrouver. J'ai peur aussi, je veux que les choses changent et pour ça il est nécessaire de partir, mais il me faudra probablement vivre cachée comme l'était Loïs, l'autre hybride. Je n'ai pas le choix, je ne veux plus vivre dans la servitude et dans la peur, je ne veux plus être victime de sa cruauté et de son injuste supériorité. De nous deux, c'est moi la créature évoluée, moi qui suis pourvue d'une agilité exacerbée, d'une acuité visuelle étonnante dans la pénombre, moi qui ne craint que peu des maladies qui pourraient le terrasser en quelques temps. Loïs, moi et tous les autres hybrides, nous aurions dû être considérés comme des princes, nous sommes l'avenir et j'espère de tout coeur qu'ils finiront par le comprendre. En attendant, mes mains tremblantes ouvrent la fenêtre de ma chambre, ça me semble tellement facile que j'ai presque envie d'en rire.

La fenêtre ouverte, j'adresse un dernier regard à Loïs, un dernier sourire, puis je me hisse sur l'appuie de fenêtre, passant une jambe et puis l'autre jusqu'à laisser souplement mes pieds chaussés de mes éternelles bottines de cuir noires dont les lanières sont attachées par des boucles argentées qui jurent quelque peu avec la robe que je porte, une longue robe noire qui ne couvre pas mes épaules, ceinturée par un imposant ruban blanc. La brise printanière de ce début de soirée me caresse le visage comme le souffle d'une vie nouvelle qui se présente à moi. Le coeur gonflé d'espoir, je commence à marcher sans savoir où je me rend, sachant juste que chaque pas me rapproche d'une vie différente où je n'aurai plus à être une esclave naïvement bienheureuse. Je ne sais trop combien de temps passe, quelques minutes, quelques heures, le ciel s'obscurcit peu à peu et je sens le froid qui commence à engourdir peu à peu ma peau. Bientôt, une fine pluie vient écraser ses gouttes étincelantes sur moi, me laissant dans un premier temps extatique. C'est peut-être étrange, mais l'odeur de la pluie, le son de chacune de ces gouttes qui percute le sol semble avoir quelque chose de symbolique, comme si chacune d'elle me rappelait les années d'enfermement qui les ont précédées. Hélas, l'excitation laisse bientôt place à une fatidique réalité, peu à peu mes cheveux se détrempent, ma peau déjà froide devient peu à peu glacée au point que le bout de mes doigts s'engourdi.

Fatiguée, transie par le froid et détrempée par la pluie qui semble s'intensifier à chaque instant, je fini par arriver non loin d'une grande battisse qui semble venir d'une toute autre époque. La première chose qui me vient à l'esprit est qu'il ne peut s'agir que d'une vieille maison abandonnée, mais j'avoue ne pas y réfléchir trop longtemps, trop préoccupée par la nécessité de m'abriter quelque part pour me sécher et me reposer quelques instants. Prudente, je m'avance peu à peu vers la porte d'entrée, bien décidée à faire demi-tour au moindre danger : si on devait me ramener au maître, il est certain qu'il s'arrangerait pour que je ne sois plus en mesure de m'échapper, et je ne serais pas étonnée qu'il ne se contente pas de barreaux aux fenêtres, après tout il aurait tout aussi bien pu se contenter de m'enfermer dans ma chambre lorsque j'ai osé prendre la parole sans y être autorisée, et le cache qui recouvre mon oeil aujourd'hui est la preuve de sa tendance à faire du zèle en matière de punition. Poussant doucement la porte, je m'étonne de ne sentir aucune résistance et sent mon coeur commencer à battre la chamade. Doucement, je m'approche pour observer l'intérieur. Personne. J'hésite à avancer, de l'intérieur le batîment ne semble pas vraiment laissé à l'abandon, mais bientôt je me laisse surprendre par un bruit derrière moi, à l'extérieur. Une voix ? Un pas ? Je ne saurais le dire, je n'ai dans le coeur qu'un sentiment d'urgence qui me pousse à faire le pas qui me sépare de l'intérieur et à refermer la porte derrière moi pour me cacher.

Le claquement de la porte me saisit, je n'aurais jamais dû être aussi bruyante, je ne suis pas même sûre d'avoir vraiment entendu quelque chose derrière moi, aussi je reste dos à la porte, sans savoir si je dois avancer ou au contraire rouvrir celle-ci pour me précipiter à l'extérieur et m'enfuir loin, là où on ne pourra jamais me retrouver. Mais seul le silence semble répondre à mon inquiétude, uniquement brisé par mon coeur qui cogne brutalement contre ma poitrine. Pourquoi suis-je entrée ? Je ne devrais pas être ici, il me paraît maintenant évident que cet endroit ne peut pas être abandonné, qu'il y a forcément des humains ici, des humains qui vont me voir, qui vont me capturer et me ramener à mon maître ou à la fourrière pour que je sois à nouveau vendue. Je refuse de vivre ça à nouveau, je refuse de prendre ce risque, aussi je me retourne et saisit la poignée pour rouvrir la porte et m'en aller. Je ne sais si j'ai vraiment entendu quelque chose dehors, mais si c'est le cas il semblerait que je n'ai pas été suivie et que je peux donc m'en aller sans prendre trop de risque ou du moins... Je l'aurais pu, si la poignée ne m'avait pas résisté. A cet instant, plusieurs choses se passent. D'abord, je ne comprends pas, c'est perplexe que je pose les yeux sur la poignée et tente une deuxième tentative sans plus de réussite. Ensuite, de l'inquiétude, suivie de peu de panique, de colère. Non, je ne peux pas m'être laissée avoir, il n'est pas possible que je sois enfermée ici, pas après avoir pu m'échapper si facilement de chez mon maître !

M'acharnant contre la porte, j'ai l'impression que ma tête commence à tourner, et bientôt une douleur lancinante s'éprend de mon oeil aveugle, plus atroce encore que dans mon souvenir. Tombant à genoux contre la porte, je ne peux m'empêcher de gémir, fermant les yeux de toutes mes forces pour tenter de faire abstraction de la souffrance mais il m’apparaît que cette agonie ne fait qu'amplifier de seconde en seconde. A bout de souffle, je fini par porter ma main au niveau de mon cache, ne trouvant d'autre idée que de le retirer pour trouver ce qui peut me faire souffrir à ce point. De fait, dès l'instant où le cache est retiré j'ai l'impression de retrouver mon souffle. Haletante, je rouvre doucement les yeux mais sur une réalité improbable. Le sol du bâtiment semble avoir changé, je ne vois plus la porte devant moi, je suis sur le parquet du salon, je le reconnais à sa teinte foncée. Je ne comprend pas, comment puis-je être à nouveau chez le maître ? Je ne peux pas avoir rêvé, je suis certaine de m'être enfuie, d'être entrée dans ce bâtiment... Et pourtant, lorsque je lève les yeux, je vois le pauvre corps de Loïs allongé sur la couverture que j'ai longtemps occupée. Je sens une colère sourde éprendre mon corps, mes crocs se serrent, mes membres se crispent et c'est avec une rage sans égale que j'observe cette petite catin de Loïs. Non loin de moi, un bruit de pas, le maître sans doute, je me surprend à espérer qu'il attrape Loïs par les cheveux, qu'il lui arrache un hurlement et qu'il lui fasse subir la même chose qu'à moi. Et pourtant, ce n'est pas le maître que je vois passer à mes côtés... C'est moi.

Mes yeux s'écarquillent, j'ai l'impression d'avoir retrouvé la vue de mon oeil invalide mais je suis incapable de comprendre la scène qui se déroule sous mes yeux. La petite créature à la chevelure blanche qui s'avance souplement sur le parquet, une paire de ciseaux à la main, c'est moi. Je ressens ma propre colère, mon désir de vengeance, cette envie de faire couler le sang de celle qui est la source de tous mes problèmes. Elle est la responsable, je n'aurais jamais perdu un oeil si elle n'avait pas existé, si elle n'avait pas pris ma place. Cette fois encore, en me laissant partie, elle n'a fait que me prouver qu'elle a toujours voulu se débarrasser de moi pour garder le maître pour elle seule. Immonde saloperie, mon sang bouillonne dans mes veines tandis que je suis spectatrice de mon propre corps qui ne tarde pas à attraper la gorge de l'hybride qui se réveille en sursaut et sans comprendre. Je peux voir la peur dans son regard, l'incompréhension, elle tente de se débattre, de m'empêcher de la retenir, mais elle n'en a pas la force. Un sourire se dessine sur mon visage, le mien ou celui de mon double ? Peut-être les deux. Mes doigts se serrent comme ceux de mon sosie sur la gorge cette hideuse et perfide créature, et, toujours agenouillée sur le sol, je me surprend à reproduire mes propres gestes lorsque je lève le ciseau au dessus de ma tête pour le plonger subitement dans l'oeil gauche de Loïs. Elle hurle, j'en tremble de plaisir et cette montée d'adrénaline en moi me pousse à lever à nouveau les ciseaux pour les abaisser encore et encore tandis que mon autre main maintient toujours la gorge de cette traîtresse.

Le monde s'assombrit. Mon double disparaît en emportant sa victime tordue de douleur et le visage recouvert de sang. Lorsque mes yeux se rouvre, j'ai l'impression de perdre à nouveau l'usage de mon oeil invalide. Je suis toujours agenouillée sur le sol, mes mains tremblent et je constate avec effroi qu'elles sont toujours positionnées de la même façon que dans ce cauchemar éveillé que je viens de voir. La colère est toujours là, je n'ai pourtant pas la moindre idée de ce qui me pousse à haïr à ce point Loîs en cet instant précis. L'adrénaline retombe, je sens les larmes border mes yeux, je ne comprend pas ce qu'il s'est passé. Suis-je morte ? Désincarnée ? Un démon aurait-il pris possession de mon corps sans que je ne m'en rende compte, ne faisant plus de moi qu'un pauvre fantôme perdu quelque part entre la vie et la mort ? Comment ais-je pu mourir ? Le maître m'aurait-il tuée sans que je ne m'en souvienne ? Ou était-ce une maladie qui m'aurait emmenée dans mon sommeil ? Ce bruit lorsque je suis entrée ici, était-ce un coup de feu ? Une lame qui s'enfonçait dans ma poitrine ? Non, comment aurais-je pu l'oublier ? Mes yeux se ferment et les larmes coulent, se mêlant à l'humidité de la pluie qui détrempe désormais le sol du hall où je me trouve agenouillée depuis un temps que je ne parviens pas à déterminer. Je veux partir d'ici, je veux comprendre, mais je n'ose même plus lever les yeux vers la poignée de cette porte, persuadée qu'elle ne s'ouvrira plus, quoiqu'il arrive.

C'est un léger couinement qui m'amène à rouvrir les yeux, un son qui semble me revenir d'un lointain passé. Lorsque mon regard à moitié invalide se pose sur le sol au dessous de moi, je m'étonne de reconnaître une créature qui appartient à une époque que j'avais oubliée. Elle n'est pourtant pas si éloignée que ça... Cette petite souris noire pourrait être n'importe quel rongeur qui passerait par là, mais je sais que ce n'est pas vrai, je reconnais son regard vif, son poil brillant, et surtout je reconnais l'objet qu'elle a traîné avec elle et qu'elle me tend désormais comme elle le peu, tâchant de le retenir avec ses petites pattes malhabiles. Le cache noir aux gravures argentées, celui qui recouvre habituellement cet oeil qui ne brille plus d'aucune couleur et dont la transparence a quelque chose d’écœurant. Les mains tremblantes, je tend doucement les doigts vers le petit animal, effrayée à l'idée de lui faire le moindre mal. Je saisis l'objet qu'il me tend et me laisse attendrir par cette petite chose qui remue la tête comme pour m'inviter à la remettre en place. Trop apeurée pour n'être pas docile, je replace lentement le cache à sa place et observe un instant la petite souris noire. Son nom me revient en mémoire comme un secret que j'avais enfermé quelque part dans un coin de mon esprit.

- Gally, comment m'as-tu retrouvée ?

Je m'attends à une réponse ? Je n'en sais trop rien, tout ce que je sais c'est que je viens tout naturellement tendre la main devant l'animal, inquiète un instant à l'idée qu'elle ne s'échappe, et que je ne peux empêcher un sourire de se dessiner sur mon visage lorsqu'elle pose ses petites pattes sur ma main pour bientôt l'escalader et remonter tranquillement le long de mon bras, venant trôner sur mon épaule, comme elle le faisait dans mon souvenir. Que dois-je faire désormais ? Je suis toujours bien incapable de savoir si je suis morte ou vive, ou la raison pour laquelle je peux bien me trouver dans cet endroit sordide. Cherchant à retrouver mon calme, je pose un pied sur le sol pour prendre appui dessus et me relever. Mon oeil se pose sur la poignée, j'aimerais à nouveau essayer de l'ouvrir mais mon attention se laisse accaparer par la petite bête sur mon épaule qui semble vouloir détourner mon regard de la porte pour observer plutôt la pièce. De toute façon, j'ai l'impression de n'avoir pas vraiment le choix. Un instant happée par le côté vieillot de l'endroit, je me laisse bientôt distraire par ce qui semble être un panneau d'affichage sur lequel il me semble voir des notes punaisées. Peut-être touverais-je là une explication à ce qu'il m'arrive ?

Prudente, je m'avance peu à peu vers le panneau de liège sans cesser de regarder autour de moi si je n'aperçois personne. Je suis seule, seule avec ma petite Gally qui semble n'être pas dérangée par les mèches détrempées qui viennent la rejoindre sur mon épaule nue au fil de mes pas. Arrivée devant le panneau, je l'observe, espérant trouver une réponse à mes questions... Mais j'ai l'impression de n'avoir que plus de questions encore.

Citation :
Si vous lisez ces lignes déposées sur ce misérable bout de papier, c’est que vous venez de commettre une grossière erreur, certainement la plus grosse de votre vie.

Je vous souhaite la bienvenue, en tant que pensionnaire, dans votre nouvelle et éternelle demeure. Ceci n’est nullement une farce de mauvais goût, je n’ai aucunement le temps de plaisanter, ni l’envie de rire. Vous allez bientôt vous rendre compte que cet endroit maudit vous retient prisonnier. Est-ce de la magie ? La réponse à cette question est oui. Si vous ne me croyez pas, tentez d’ouvrir la porte. N’hésitez pas ! J’ai, comme vous, déjà désespérément tenté de sortir des centaines de fois... en vain.

Alors ? Convaincu(e) ? Bien…

Pour vous éviter une perte de temps colossale, je vais vous retracer les grandes lignes de votre nouvelle existence. Sachez que ce pensionnat étant magique, il va falloir vous résoudre à croire à tout, même aux faits les plus invraisemblables. Ne paniquez pas si jamais vous faites vous-même des choses inexplicables : en entrant dans ce pensionnat, vous vous verrez doté(e) d’un pouvoir qui vous sera propre. De plus, vous allez retrouver dans l’enceinte de cette prison un ami que vous aurez oublié depuis quelques temps déjà... N’ayez donc aucune crainte si un animal vient à vous parler. Cela ne sera que votre Alter Ego Astral.

Je vous souhaite de rester en vie et de toujours garder espoir.

Cordialement,
Periple Skye.

C'est une blague ?! De la magie, un Alter Ego Astral, prisonnière ?! Tout ça ne peut pas être vrai, je dois être en train de rêver.

Citation :
Hello les nouveaux !
Skye a déjà tout raconté ci-dessus. Vous savez donc toute l'histoire, mais... Ne vous faites pas trop de souci ! C'est sûr, au début, l'extérieur nous manque et tout, mais ça passe vite, vous verrez. En attendant, nous sommes tous là, ensembles ! 'Faut se serrer les coudes ;D
Mon nom, c'est Kyoko Maeda. J'ai joint une photo d'une de mes copines et moi, avec nos noms, histoire que vous puissiez avoir quelques visages en tête, et des personnes à qui vous adresser en cas de problème !
C'est le duo de la mort-qui-tue : moi & Chiara. On organise souvent des fêtes, des soirées, des trucs, enfin voilà quoi. N'hésitez pas à venir nous voir, on pourra vous présenter du monde !

Kyoko M. <3

Des fêtes ? Cette histoire est simplement surréaliste, au point que j'en viens à me dire qu'il serait même impossible que je l'ai rêvée. Tandis que mon oeil se pose sur la note suivante, je ne peux m'empêcher de penser à cette histoire de pouvoir. Etait-ce ça, cette vision ? Un pouvoir ? Si c'est vrai... Est-ce que ça signifie que j'ai réellement fait du mal à Loïs ? Aurais-je créé un double de moi-même qui aurait fait exactement ce que j'ai vu dans ma vision ? Cette idée me terrifie, au point que la menace que représente le mot suivant me semble bien fade à côté de cette peur qui m'éprend à l'idée d'être devenue un monstre.

Citation :
Voyageur perdu, je n'ai que faire que vous soyez enfermé ici.

J'écris ces mots pour vous apprendre ce qui se trame dans la forêt de ce pensionnat. En effet, dans ces bois, se trouve un fantôme qui est devenu gardien de ce lieu mystérieux.

Ce fantôme n'est autre que moi-même. Je laisse ici ce message pour vous prévenir que si jamais vous vous en prenez à la moindre parcelle de ma terre ou à un de ses habitants, la dernière chose à laquelle vous assisterez sera votre mort. Que les choses soient claires : vous n'avez aucun intérêt à venir en ennemi chez moi.

Je vous indique aussi qu'il est fortement déconseillé de se balader dans la forêt en période hivernale, car si le reste de l'année, je protège les randonneurs des animaux de cette forêt, lors de ces périodes, j'autorise la chasse aux hommes, les proies se faisant plus rares.

Je pense avoir été clair et je vais donc m'arrêter d'écrire ici.

Le gardien de la forêt.

Qu'est-ce qui m'a pris de rentrer ici ? Je ne sais pas si je dois croire à cette histoire, je ne sais pas si je suis effectivement prisonnière de cet endroit, ni ce qui m'attend pour après, mais je ne peux m'empêcher de me demander si ça peut être pire que ce que j'ai déjà vécu. Un couinement sur mon épaule me conforte dans cette idée, du bout de l'index je vient caresser tendrement la tête de la petite souris. Non, je ne peux pas être un monstre, ça ne pouvait être qu'un cauchemar, causé par la fatigue, par la panique, par le froid,... Si j'étais vraiment une créature ignoble, une meurtrière, cette petite bête ne resterait pas là sagement, elle sentirait le danger émaner de moi, elle aurait peur et elle fuirait, comme n'importe quel animal le ferait. En tout cas, je veux m'en persuader, et puisque je n'ai de toute façon pas le choix, semblerait-il, peut-être serait-il mieux que j'accepte l'idée d'être coincée ici et que je cherche à savoir ce qui m'attend plutôt que d'essayer de trouver comment m'échapper. D'un côté, qu'est-ce qui pourrait bien m'attendre dehors ? Le froid, la pluie, le maître qui ne pardonnerait jamais ma fuite, des humains qui voudraient me capturer, me vendre et faire de moi une esclave. Qui sait, peut-être qu'ici les gens sont différents, peut-être que je ne serai pas seulement une hybride... Peut-être que je pourrai devenir quelqu'un.

Posant le regard sur les escaliers, je ne peux m'empêcher d'avoir une dernière pensée pour Loïs. Je suppose que je n'ai aucune possibilité de savoir si elle va bien, de toute façon. Alors je commence à marcher, il va falloir que je trouve un endroit où me sécher et une tenue pour me changer. J'ai encore beaucoup de choses à apprendre, mais après tout n'était-ce pas ce que j'avais demandé ? Une nouvelle vie...
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Une porte qui se referme pour ne plus jamais se rouvrir [SOLO]

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