Emrys avait failli en oublier la Saint-Valentin.
C'était dire le seuil critique de la situation.

Planté devant le miroir de la salle de bain, il s'était pourtant fait la remarque que la différence n'avait rien de violemment marquant. Le changement aurait sauté aux yeux d'Ayumi ou de Soren, mais mmh. Pas à grand monde d'autre, avait-il décrété en tapotant la ligne de sa mâchoire du bout des doigts. Il aurait fallu faire attention.
Sauf que lui ne voyait que ça. L'absence de poitrine pour venir défigurer son torse lisse et parfaitement plat lui donnait envie de se regarder à moitié nu pendant des heures. Littéralement.
Et il aurait été à deux doigts de vraiment le faire, s'il ne s'était pas brutalement rappelé qu'il avait autre chose de prévu. Sa joie n'était pas censée supplanter l'amour qu'il éprouvait pour Ayumi ; rater la Saint Valentin l'aurait mortifié — il mettait toujours un point d'honneur à ne pas oublier.

Entre la cuisine et le GGL, le jeune homme s'était vaguement fait la remarque qu'elle risquait de développer un diabète précoce s'il fêtait tout ce qui méritait selon lui d'être fêté. Mais bon, il ne pouvait pas faire le tri ; la Saint Valentin, c'était tout aussi important que Noël, le Nouvel An, leur anniversaire de rencontre, leur anniversaire de couple, son anniversaire tout court, le solstice de printemps, Pâques —

Stoppé net devant un comptoir rose bonbon couvert de cœurs en papier et de petits confettis mignons, Emrys fut pris d'un doute fondamental. Il n'allait pas rester comme ça éternellement, non ? Les pouvoirs à effet perpétuels, ici, ce n'était pas si courant que ça. Et est-ce qu'Ayumi préférait quelque chose de potentiellement très moyen mais qu'il ait fait lui-même, ou des gâteaux mignons et symétriques qui ne risquaient pas d'être brûlés et de lui faire mal aux dents ? Il pouvait aussi attraper ses pinceaux et lui peindre un cœur sur la figure, histoire de dédramatiser un peu.
Trop concentré pour son propre bien, il chassa vaguement du poignet la main qui vint appuyer sur son bras nu — il n'avait pas le temps pour ça. D'ailleurs, en fait, il n'avait le temps de rien du tout. Son joli torse plat risquait de partir d'un instant à l'autre, et il devait à tout prix le montrer à sa guitariste préférée avant que le sort ne s'inverse. Il avait enlevé sa brassière pour pouvoir respirer, tant qu'à faire, et ne tenait pas à se retrouver sans si sa poitrine décidait de revenir le tourmenter.

Ses enjambées décidées, ceci dit, n'eurent pas le temps de l'amener bien loin. La sensation de chaleur et les battements frénétiques de son cœur, qui lui avaient semblé normaux jusque là (il était entouré de gens amoureux et l'était lui-même) se précisèrent en un pincement douloureux lorsqu'il posa les yeux sur l'homme en face de lui.
Il ne se rendit compte qu'il s'était arrêté qu'en croisant son regard. Voir son expression se radoucir un peu le rassura ; ça n'avait aucun sens mais, sur le moment, ça n'aurait pas pu en avoir plus. S'il l'avait détesté, il en serait mort.
Ou presque.
Il aurait pleuré, en tout cas — testostérone ou pas.

Ses jolis yeux noirs chassèrent sans ménagement ceux d'Iwa de son esprit, et il se retrouva à lui sourire bêtement. Il ne savait jamais comment aborder les gens qui lui plaisaient à ce point. Mince, il s’appelait comment, déjà ?
La panique le fit rire encore plus bêtement qu'il ne souriait.

« Ils sont bruyants, hein ? »

Il aurait aimé le serrer contre lui, mais fit preuve d'un self-control admirable et resta à une distance à peu près respectable. Passer du temps avec lui serait déjà pas mal.
Bras croisés puis décroisés puis sur les hanches puis recroisés, il pria pour qu'il ne l'envoie pas voir ailleurs s'il y était.

Emrys tg plz :

Et puis, tant qu'à faire, il était mignon. Son rire.
Hm.

Kurogane se surprit à trop réfléchir, ce qui était rare. Mais alors qu'il regardait ailleurs, une petite voix lui soufflait que ce n'était pas très poli. Sa main, dans sa nervosité qui se faisait passer pour de la nonchalance, alla frotter sa nuque toujours entourée de son collier thématique.
Franchement, pourquoi il faisait aussi chaud dehors qu'à l'intérieur.

« Hm, oui ... »

Bougonna-t-il, un peu perdu dans ses propres pensées.
Il s'en voulut d'ailleurs quasi instantanément. Emrys ne lui avait jamais rien fait et, aujourd'hui, il semblait particulièrement doux aux yeux du samouraï. Un sentiment qui le soulageait un peu, mettait du baume sur ses douleurs musculaires à force de s'énerver. En fait, il avait l'impression d'être devenu tout mou à l'intérieur.
Kurogane ne savait vraiment pas mettre de mot là-dessus. Les idées et le brouillard se battait sous son crâne sans qu'il n'y comprenne grand chose. Mais est-ce que cela changeait vraiment de l'habitude ?

Décidant d'agir et de se faire pardonner son manque de réaction alors que son interlocuteur était le plus gentil des anges, Kurogane baissa la tête et retira sa guirlande à son cou. Doucement, sans plus réfléchir, il s'avança un peu et tendit les bras pour la poser sur la tête d'Emrys.
Il le regarda un instant, du rose lui colorant alors les joues.

« Ça te va bien ... »

Un sourire vint éclore timidement sur son visage.

Les effets cumulés de la gommette, de son propre pouvoir et de l'ambiance rose bonbon dans laquelle étaient plongés les environs faisaient virevolter le cœur d'Emrys comme un petit colibri sous amphétamines ; son cerveau peinait à suivre, s'il essayait seulement.
L'euphorie lui faisait risquer la crise cardiaque d'un moment à l'autre, mais ça ne l'inquiétait pas trop. Il était plus préoccupé à se demander si l'autre — Kuro quelque chose ? foutue mémoire — appréciait son apparence 2.0 ou si, au contraire, ne plus avoir de poitrine risquait de lui faire perdre des points auprès du nippon. C'était temporaire, de toute façon, hein ? Alors si vraiment ça ne lui allait pas, ce n'était pas trop grave. Ils reviendraient.
Pas qu'il ait envie de récupérer les deux horreurs, mais il était prêt à cohabiter bravement pour plaire à l'amour de sa vie.

Aucune exagération là-dedans.

Insensible au passage du temps et au monde extérieur, lui qui se sentait déjà flotter sur des petits nuages en barbapapa crut bien passer à un stade d'existence supérieur lorsque son prince charmant se rapprocha pour lui offrir sa guirlande pleine d'amour et de fleurs. C'était juste adorable ; en d'autres circonstances il n'aurait aimé ni le rose, ni qu'on suggère que des motifs parfaitement féminins embellissaient sa personne, mais là c'était différent. Là, c'était un compliment.
Emrys se sentit rire comme la plus virile des collégiennes.
A ce stade, il était prêt à le présenter à ses parents puis à le demander en mariage puis à acheter une maison près de la mer avec lui. En l'absence de parents, songea-t-il un peu tristement, il pourrait toujours demander l'approbation de Soren et Iwasara.
Vouloir présenter son âme-sœur à son âme-sœur ne sembla pas le perturber plus que ça.

« Merci ! Ça t'allait bien aussi, répondit-il avec le sourire le plus heureux qui soit. Je vais le garder précieusement. »

Dans un autel dédié à sa personne, très probablement.

« Tu sais quoi — ça va peut-être te paraître super bizarre, lâcha-t-il d'un coup, tout excité, l'air de trouver ça tout sauf bizarre, mais j'ai l'impression d'avoir plein de trucs à partager avec toi genre. Maintenant. Tout de suite. Je suis sûr que je voulais faire un truc, mais je sais plus quoi — ah, mais t'es occupé, peut-être ? »

Signe de pouce vers son job supposé.
En overdose de sentiments positifs, il se retint de justesse de se mettre à sautiller sur place.

Tant de bonne humeur. Tant d'énergie. Trop.
Le sourire de Kurogane se tordit en légère grimace avant de vite se reprendre. Il était ... vraiment mignon. Et ce qui l'empêchait sans doute de trop se formaliser était qu'il agissait un peu comme ... une fille ? Comment dire. Ce n'était pas important sur le moment, alors autant laisser ça de côté.
Son flot de paroles le submergea quelque peu, mais ses mots le touchèrent. Ils résonnaient en lui d'une certaine manière, mais le gênaient aussi.

« Hm, non, je n'avais rien de prévu. »

Ou peut-être que si mais, là tout de suite, le samouraï préférait rester là. Même s'il commençait à frétiller comme une puce. Ses mains s'abattirent sur ses épaules comme pour l'aider à contenir son énergie. Mais, ah. Il venait de le toucher, hein ? Sa poitrine se gonfla d'air :

« Euh, eh, hm. Ça va, calme toi ? »

Lèvres pincées, son regard prit la fuite ailleurs pour chercher ses mots ... Qu'est-ce qu'il était pas doué, hein. Cela ne dura pas bien longtemps, cependant. Kurogane se souvint de l'endroit où ils se trouvaient, et peut-être valait mieux qu'ils trouvent un endroit plus tranquille, non ? Pour ... faire ... partager des trucs, c'est ça ? Ça sonnait mieux que « faire des choses ».

« Je ... tu veux ... Viens. »

Brusque dans ses manières, pour ne pas changer, il prit Emrys par le bras (prenant garde aussi à ne pas trop le froisser tout de même) et commença à l'embarquer au bout du couloir.

Rien de prévu. Ça sonnait bien, ça. Aucune raison de s'enfuir, donc à priori aucune envie de le faire non plus — ç'aurait été le moment idéal de s'inventer une excuse bidon pour décamper vite fait bien fait, autrement. Il ne doutait pas un seul instant que le nippon soit beaucoup trop honnête pour oser lui faire ça, mais peu importe ; il l'aurait pardonné, de toute façon.
A peine capable de réaliser à quel point il avait viré hyperactif ces deux dernières minutes, Emrys fut suffisamment surpris par le contact pour s'en calmer d'un coup net. Il cligna des yeux ; les baissa ; constata que se faire taper virilement les épaules lui avait fait l'effet d'un massage express, ce qui en revanche ne l'étonna pas — comment aurait-il pu ne pas se calmer quand on le lui demandait si gentiment, c'était plutôt ça la question ; et finalement, plus amoureux que jamais, revint poser sur Kurogane un regard admiratif.
Il allait devoir arrêter d'agir comme un abruti de quinze ans. Il n'avait pas n'importe qui en face de lui et, à l'évidence, lui hurler dans les oreilles risquait de le faire fuir plus qu'autre chose.

Fort de cette nouvelle résolution, le britannique s'apprêtait à lui exprimer son amour de façon virile et mature quand la voix de son interlocuteur lui coupa la réplique.

« Viens. »

Wow.
Son cœur fit une embardée de tout les diables.
Il était prêt à le suivre jusqu'au bout du monde, dit comme ça. Dix fois. Vingt fois. Plus que ça.

Foulées calées sur les siennes, il dut se faire violence pour ne pas se remettre à piailler niaisement.

« C'est forcément un signe, lâcha-t-il au milieu de tout, peu soucieux de partager le début de son raisonnement, que je t'ai croisé le jour de la Saint Valentin. Tu crois pas ? »

Retenue, retenue. Il devait rester calme. Mature. Cool.

« T'es célibataire, tiens ? »

Subtil.

Ces RPs :

Il ne savait absolument pas ce qu'il faisait et quel sens il fallait donner à son geste. Nerveux, Kurogane lançait des regards furtifs derrière lui, au cas où des gens sortiraient du GGL, mais aussi partout ailleurs. Ici, les gens pouvaient autant apparaître au détour d'un couloir qu'au plafond ...
Même s'il se trouvait dans son dos, le samouraï restait attentif aux paroles d'Emrys.
Un signe, hein ? Non, il ne voyait pas. Il ne devait pas être la première personne qu'il avait rencontré quand même, si ? En tout cas ce n'était pas son cas à lui. Ceci dit, Kurogane qui n'était pas aussi idiot qu'il donnait parfois l'impression d'être, pouvait percevoir en quoi ça avait un côté ... romantique ? La simple pensée de ce mot le rendait de plus en plus rouge. Couleur qui le quitta cependant (heureusement ?) aussitôt la seconde question mise sur le tapis.

Aussi brusquement qu'il lui avait attrapé le bras, Kurogane s'arrêta net et sans prévenir. Ses pensées s'embrouillaient et des nœuds se formaient dans son ventre.

« Oui, mais ... Pas toi ? »

Le japonais tourna doucement la tête vers Emrys, l'air soucieux. Il l'avait presque kidnappé sans même réfléchir, mais ...

« Tu cherchais Iwasara, en fait ? »

Emrys nota la réponse à sa question avec un enthousiasme difficilement contenu, trop heureux de constater que oui, Kurogane était célibataire, pour se préoccuper immédiatement de la suite de sa phrase. D'autant que c'était étonnant, franchement ; il avait un charme fou, ce type, en plus d'une plastique de rêve, alors ça l'étonnait quand même beaucoup qu'aucune fille ne l'ait demandé en mariage avant que lui ne se mette à y penser et —
Le nom d'Ayumi vint pétrifier son sourire extatique en ligne droite.

« Iwa ? »

Répéter après lui d'un air hébété n'allait pas lui faire marquer beaucoup de point à ses yeux, sans doute, mais il n'était pas capable de grand chose d'autre là tout de suite. C'est vrai qu'il était parti préparer des trucs romantiques pour elle, à la base ; comment avait-il pu oublier quelque chose d'aussi important en cours de route ? C'était sa petite-amie, quand même. Il l'aimait.
A cette idée, il sentit ses poumons comprimer l'air à l'en rendre solide.

« Ah, non, je... »

Son regard perdu fila des jolis yeux bridés du samouraï tout droit jusqu'au sol. Il s'était tellement emporté qu'il en avait oublié Iwa. Il avait oublié Ayumi.
Ça devait bien être la première fois.
La sensation d'avoir commis un impair irréparable, à fleur de peau comme il l'était, l'aurait presque fait fondre en larmes. Seuls les papillons dans son estomac, affolés rien qu'à l'idée de devoir se séparer du garçon, réussirent à lui faire retrouver un sourire plus ou moins convainquant.

« Je la cherchais pas, conclut-il d'un geste évasif du poignet. Elle doit être occupée, de toute façon. J'ai pas besoin d'être tout le temps avec elle, ça va. On est pas mariés. »

De toute façon, là, il voulait être avec lui. Pas elle. Les battements de son cœur obscurcissaient ses pensées et Emrys, trop heureux de pouvoir profiter du flou artistique qui fichait le bordel dans sa tête, ne comptait pas se gêner pour chasser la culpabilité aussi longtemps qu'il sentirait que sa place dans le monde était à cet endroit précis.
Il faisait confiance à ses sentiments.

« Ça te dérange, que je préfère rester avec toi ? »

A cette idée, ses sourcils se froncèrent sur une moue entre la peine et la vexation.

Les lèvres de Kurogane se pincèrent alors que sa poigne s'évaporait un peu, sans pour autant lâcher.
La soudaine révélation avait quelque peu changé l'ambiance qui exaltait autour d'eux et le samouraï n'était pas encore assez idiot pour ne pas s'en rendre compte. Il y avait anguille sous roche. Il connaissait plutôt Iwasara, mieux en tout cas que son petit ami ci-présent. La gêne semblait alors légitime ... à priori. Pourtant, une petite voix au fond de lui lui soufflait de laisser couler. D'oublier un instant, roooh, c'est pas bien grave, si ? Mais si. Non ?
Errh, d'un autre côté, c'était à Emrys de décider, non ? C'était un grand garçon. Il ne savait rien de leur vie, peut-être étaient-ils fâchés ou quelque chose ? Enfin, ça expliquerait sa drôle de réaction et ses mots un peu froids. Bon ...

« Ça te dérange, que je préfère rester avec toi ? »

Le cœur de Kurogane se serra, se tordit même face à la terrible moue de Emrys. Oh non. Ne pouvant la supporter, il tourna vivement la tête et se mordit la lèvre inférieure. C'était quoi ça, sérieusement.
Fort de ses séances de méditation, il réussit cependant à se ressaisir rapidement. Il prit une profonde inspiration avant de se retourner du côté du brun et fit glisser sa main tenant son bras jusqu'à son poignet.

« Non, non. Au contraire. Je ... » Nouvelle inspiration par le nez. « D'accord, n'en parlons plus pour le moment. »

Il lui offrit un petit sourire timide et s'apprêta à reprendre sa marche.

« Hm, tu ... tu veux aller quelque part en particulier, ou ...? »

Parce qu'il était effectivement temps d'y réfléchir. Éventuellement.

Aussitôt que l'amour de sa vie lui eut répondu par la négative, la moue d'Emrys se mua en sourire ravi. Il n'avait aucune idée de ce qu'il aurait fait s'il l'avait insulté ou s'était décidé à lui fausser compagnie, honnêtement. Peut-être qu'il en serait mort. Enfin, peut-être pas à ce point, tempéra-t-il, mais pas loin ; à défaut de tomber raide mort sous le choc, il n'aurait plus eu envie de vivre, et ça revenait sensiblement au même selon lui — il n'était pas bien sûr de comment il s'était débrouillé pour trouver un sens à la vie avant de le rencontrer, alors continuer sans lui ? Impossible. Non merci.
Enfin, soit dit en passant, il commençait aussi à se demander comment il avait pu vivre avec un corps de femme pendant autant d'années.

Le retour à la norme risquait de faire mal.

« Hm, tu ... tu veux aller quelque part en particulier, ou ...? »

Son instinct et la brume dans son cerveau voulurent lui arracher une réplique niaise quelconque, histoire de se dédouaner du choix et de laisser la poigne virile de Kurogane mener la barque, mais un reste de fierté l'en empêcha. Il restait un homme, malgré tout. Il n'était pas trop sûr des préférences du samouraï concernant son genre, mais d'habitude les filles aimaient bien qu'on soit sûr de soi ; qu'on y aille carrément, qu'on sache ce qu'on veut.
N'ayant jamais été qu'avec des demoiselles (deux, très précisément)(d'ailleurs il était encore avec la deuxième), et son coup de cœur étant plus viril que trois Shang torse nu, le britannique haussa spirituellement les épaules et décida de faire comme d'habitude.

« Oui. »

... Et il devait trouver où, maintenant.
Quoi qu'affolé, il prit une inspiration calme et sexy.

« Dans. Dans le parc, répondit-il en posant sa main libre sur sa hanche, histoire de se donner une contenance. Parce qu'il. Il fait beau, et y'a des coins tranquilles, eeeet... »

A court d'idées, il lâcha un "voilà" hautement diplomate de lycéen en fin d'exposé.
Il n'avait aucune idée de s'il faisait beau ou pas, mais peu importe ! L'hiver avait quelque chose de romantique, donc la pluie et le froid aussi.
Au pire, il pouvait encore décider de se taire, hein. Il allait faire ça.

Kurogane fut légèrement surpris de la réponse d'Emrys. Enfin, qu'il décide de leur prochaine destination était bien son souhait, mais un tel "oui" catégorique lui semblait bizarre. En réaction, son sourcil se haussa un quart de seconde avant de retrouver sa position initiale.
Depuis le début, Emrys avait donné l'impression de quelqu'un qui savait ce qu'il voulait et qui était très actif sous ses mèches sombres. Rien d'étonnant alors qu'il ait déjà imaginé le reste de leur rendez-v-... sort-... promenade ? Hrm.
Aucun mot satisfaisant ne voulant étiqueter leur situation, Kurogane laissa royalement tombé et ne questionna donc aucunement la décision du parc. C'était un lieu que lui-même appréciait beaucoup pour sa tranquillité, en effet. Même s'il s'y faisait souvent dérangé malgré tout (pour pas changer), au moins pourraient-ils voir venir tout indésirable. Dans un espace clos, n'importe qui pouvait apparaître n'importe quand au détour d'un couloir ou d'une porte.

Enfin, bref.

Objectif en tête, bien que pourtant toujours mal à l'aise, Kurogane avec Emrys s'en allèrent (presque) main dans la main vers leur nouvel objectif.

[SUITE HERE]