Lundi matin, 7h 59.
J'allais être en retard si ça continuait comme ça. Voilà au moins vingt minutes que mon autobus était pris devant le café au coin de mon Cegep, j'aurais bien voulu marcher, mais cet imbécile de chauffeur était l'un de ceux qui respectaient les règles à la lettre, surtout celle qui dit qu'un passager ne peut débarquer qu'aux arrêts prévus dans le parcours. Je regarde mon I-pod, clique quatre fois au centre pour accéder à l'heure...8H00, merde ...8H01. Me voilà officiellement en retard.


8H27
Enfin sortie ! Mais je suis en retard pour être en retard ! (Dans ce cégep, si on est en retard de plus de 15 minutes à un cours, on ne peux plus y entrer avant la prochaine heure) Bon, je vais aller me prendre un bon café aux noisettes avec plein de sucre et de crème puis m'installer aux tables pour les 30 minutes restantes. J'ouvre la porte principale et stop net...le hall d'entrée me semble bien différent, où sont toutes les banderoles et affiches ? Et les tables où les artisans vendent leurs babioles de 10h à 14h ?

Je fais deux pas à l'intérieur, la porte se referme derrière moi. Clic. Je regarde autour de moi, ce n'est définitivement pas mon Cegep, même s'ils l'avaient re-décoré, je ne crois pas qu'ils auraient pu boucher l'escalier principal et en construire en autre de l'autre coté en seulement deux jours. Je suis pourtant certaine d'être entrée dans le même établissement que tous les matins.

Je regarde un peu autour moi, aperçois un tableau, lis rapidement ce qui y est écrit ...Vraiment sympathique. Surtout la troisième note, enfin, me voilà dans un... pensionnat magique ? Vraiment marrant, il a le sens de l'humour celui qui a inventé ça.Enfin, ce n'est pas tout, mais si je ne me dépêche pas, je vais être en retard à ma deuxième heure de cours. Je vais vers la porte, tente de l'ouvrir...sans succès. Vraiment, vraiment marrant. Que faire ? Je regarde autour de moi, prendre les escaliers ? Pas certaine, aussi bien attendre que quelqu'un arrive et m'explique où je suis. Je m'assieds par terre, en dessous du tableau et sors un roman de mon sac ; Aliss, Patrick Senécal. Alors que je lis un chapitre palpitant sur la quête métaphysique de la non-existence de l'âme en la cherchant là où elle n'est pas, je sens quelque chose de doux contre mon bras, quelque chose de doux et qui ronronnait. Mais qu'es qu'un chat vient faire ici ? C'est un petit chat tout noir, pas un chaton, mais pas encore un adulte non plus. Il me dit vaguement quelque chose, comme si je l'avais déjà vu quelque part. Enfin, les chats noirs, j'en ai vu des tas.

-Tu es perdu toi aussi ? Dis-je en flattant la tête de la petite boule de poil qui ronronnait de plus belle. Je continue mon livre en le flattant d'une manière distraite. Il avait la tête contre ma cuisse, je ne sais pas à qui appartiens ce chat, mais le moins à dire c'est qu'il est très affectueux.

Je lève la tête, personne en vu, dommage, je replonge dans mon livre.

Pourquoi faut-il toujours être rattrapé par la nostalgie, plonger sois-même dans les liens logiques et se reprendre tous les regrets en pleine tête? Qu’est-ce qui peut nous prendre de nous mettre autant de souvenir dans la tête? Oh, je n’ai pas beaucoup de très bons souvenirs, peut être à peine quelques bons moments, mais j’aime pourtant faire un pélerinage de certains moments, bien sûr qu’il m’arrive de repenser à Inaya, elle est surement morte en plus, je ressens presque de la désolation pour elle, quel tombeur je suis, de l’avoir obligé à créer des sentiments pour au final lui avouer que ce n’était pas réciproque, ça doit être dur d’entendre que quelqu’un vous aime, essayer d’en faire autant pour au final entendre «En fait, c’est que de l’amitié», comme c’est cocasse, bref, pour tout avouer, je retourne à l’entrée quelques fois, pour me souvenir de cette scène avec elle, c’est ici que tout à commencé, non?

Ma jambe me porte donc comme elle peut, avec difficulté, ma canne fait le reste, je commence à m’y faire de toute façon, d’avoir une jambe paralysée, enfin, en même temps, depuis deux ou trois ans, ça crée des liens. Vous voyez, c’est ça, rien que cette foutue jambe est un putain de lien logique, alors bon, quand on est en zone creuse, c’est dur de ne pas y repenser, ce serait comme essayer d’ignorer un bourdonnement incessant, fichue jambe. Mais bon, c’est bien à cause de ça que je me dirige vers l’entrée, que je suis en train de descendre les escaliers... J’étais pas tombé dans ces escaliers? Je ne me souviens plus, je ne me souviens que de quelques passages, ce quiproquo sur le mot «Étranger», j’ai mis du temps à le comprendre d’ailleurs, m’enfin, c’est chose faite aujourd’hui.

Le problème avec ce pélerinage, c’est que lors de l’étape de l’entrée, il arrive quelques fois que le lieu soit déjà occupé, mais c’est pas comme quand je passe devant l’infirmerie ou la chambre, là les gens sont particuliers, ils sont nouveaux, ils ne connaissent pas l’endroit, et ne me connaissent pas, j’ai vraiment la tête de l’homme à qui on a envie de parler ou demander «Comment on sort?», malheureusement il y eut un problème, il faut croire que je ne suis plus capable de descendre cet escalier sans obligatoirement m’écrouler comme le veut l’acte original, enfin, je n’ai fait que me rattraper de peu avec la rambarde, de manière à croire que je bute sur une marche, mais voilà, ça ne s’arrête pas à là, une intense douleur dans la jambe droite, logique, première fois que j’y enfonçais une de mes dagues à l’intérieur, comme j’étais jeune et fougueux à l’époque! Cette douleur commune (Bien qu’un peu plus puissante) n’était pas la seule, une intense douleur au coeur m’a pris, mais pas une douleur logique, je n’ai aucune maladie au coeur, j’arrive à ressentir des sentiments et des émotions, ce qui est assez troublant et choquant d’ailleurs.

Mais le plus problématique, c’était cette fille qui me regardait, enfin, regarder, je n’en sais rien, mais elle était là, et c’était déjà assez, elle était nouvelle, je ne l’avais jamais vu, et ça se voyait dans ses yeux, elle savait pas où elle était, il fallait bien que ça m’arrive tiens, de toute façon ça m’arrive à chaque fois, je tombe toujours sur un nouveau prisonnier, je devrais avoir l’habitude maintenant, enfin bon, je me suis assis sur les dernières marches, en gardant mes distances avec la jeune fille, elle était tout de même agréable à regarder, jolie dirons-nous, mais trop jeune, quoique, cette Helen aussi est jeune et pourtant elle est surprenante dans sa manière d’agir, enfin bon, j’avais besoin de m’assoir pour retrouver mes forces, de me calmer, d’être seul, voir tous ces spectres et repartir quand cette ou ces douleurs seront partis, c’est pourquoi j’ai simplement dit:

«Lisez le panneau qu’il y a au dessus de votre tête et dégagez, allez chercher votre chambre tiens, première étage, votre nom sera écrit sur une des portes. Mais bon, surtout dégagez.»

Voyons, il ne faut pas exagérer, j’ai appris à être humain, pas pour autant que j’ai envie de changer ma manière d’être.

J'avais eu le temps de penser un peu à cette histoire de panneau entre les actes sanglants de Chair et Bone et la partouze royale de la reine rouge, enfin. Ce panneau...plutôt louche comme histoire, mais il est vrai que la porte ne s'ouvrait plus et que j'étais entrée d'une manière vraiment inexpliquée. Suis-je devenu une Alice ? Et ce chat, c'est quoi, le chat de Cheshire ?

Je me trouve sotte, c'est ridicule ! J'ai beau être fan de tout ce qui touche à la magie et au bizarre , je ne crois pas qu'il soit possible de se retrouver piégée dans un « pensionnat magique » simplement en arrivant en retard à son cours d'histoire de l'art (quoique ça expliquerait la baisse progressive du nombre d'étudiants à y venir). Trêve d'égarement, j'avais une orgie monarchique à terminer, sur ce, je m'étais replongée dans mon livre. Le chat s'était tourné sur le dos, m'exposant son ventre et ouvrait les yeux pour me toiser de son regard mécontent sitôt que je l'ignorais un peu trop. Je lève de nouveau la tête, toujours personne en vue, je fouille dans mon sac pour trouver mon I-pod, regarde l'heure : 8h 57, voilà ! Je vais être en retard pour la deuxième heure de mon cours.

Mon petit doigt me disait que j'allais aussi manquer la troisième et dernière heure...

Je soupire puis prends le chat sur moi, joue un moment avec ses pattes, puis le laisse dormir sur mes genoux. Peut-être devrais-je essayer de trouver quelqu'un...bon, c'est décidé : je lis un dernier chapitre et j'y vais. Bon...où en étais-je ? Ah oui, la première tentative de viol sur Aliss par Mickey et Minie.

Si le panneau dit vrai et que je me vois devenir une Alice, j'espère franchement être tombée dans un pays des merveilles à la Lewis Carroll plutôt qu'à la Patrick Senécal. «Lisez le panneau qu'il y a au-dessus de votre tête et dégagez, allez chercher votre chambre tiens, premier étage, votre nom sera écrit sur une des portes. Mais bon, surtout dégagez.» Je sursaute et lève vivement la tête, quelqu'un ? Enfin ! Pensais-je, heureuse. Mais il ne semblait pas très sympathique et ma joie se dissipe un peu. Je pousse un long soupir.

-Enchantée aussi. Dis-je sur un ton jovial, mais sans sourire Dites-moi, suis-je vraiment tombée au pays des merveilles ? Demandais-je d'une voix innocente et serieuse à la fois. Un léger sourire nait sur mes lèvres, mais je le réprime rapidement. Le chat avait relevé à tête ; regard vers l'homme, regard vers moi, puis il redépose sa tête sur mes cuisses, peu intéressé par la situation. Je regarde mon livre, ramasse mon signet posé sur le plancher et le place dans ce dernier, puis le ferme pour enfin porter toute mon attention sur le jeune homme. Il était grand et assez large ( comparé à moi, du moins) et étrangement vêtu. Et il semblait exténué...C'est là que je remarque la canne. Il ne doit pas bien s'entendre avec l'escalier celui-là ! Ah ! C'est surement pour ça qu'il est aussi grognon ! Je lui accorde un petit sourire. Ma mère m'a toujours dit de sourire à ceux qui m'étaient désagréables - ou comme lui, qui me font subir leur mauvaise humeur- car généralement, ça les remet à leur place, mais s'il reste aussi désagréable par la suite, je vais sans doute aller le visiter son premier étage et trouver ladite chambre portant mon nom.

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D’ailleurs, pour cette histoire de chambres, le seul topic que j’ai trouvé pour faire une demande est verrouillé et à la corbeille. L’attribution des chambres est devenue automatique ou un nouveau topic a été mis en place dans un coin trop caché pour qu’une nouvelle paumée telle que moi ne le trouve ?

[Le topic des chambres se trouve dans la section hors-jeu dans le «Wanted» je crois, ça doit être en post-it ou annonce et se prénommer «Répartition des chambres», au pire je chercherai le lien]

Je n’avais même pas remarquer son alter-ego-astral, qu’est-il devenu du mien? Je n’en ai aucune idée, il est peut être toujours dans ma chambre avec mes trois autres colocataires, ou alors il vadrouille, en tout cas, je le vois très rarement, tant pis. Comment s’appelait-il déjà?

«Et bah, t’es dans un bien piètre état Volke.»

D’où venait cette voix? Je me retournais encore et encore, observais même le balcon, même nom, rien, pas la trace d’un chien, quelle déception, j’aurais du m’en douter, ce n’était que mon esprit qui me jouait ce souvenir, je n’avais pourtant pas décidé d’ouvrir le flacon, pourtant la nostalgie s’était déjà échapper, la première fois que je l’ai rencontré, il me manque un peu du coup, c’était un alter ego astral exemplaire, mon compagnon... mon ami. Faut vraiment que je retrouve ce satané Husky... Et son nom par la même occasion.

«Enchantée aussi... Dites moi, suis-je vraiment tombé au pays des merveilles ?»

Ah, la divine ironie, accouplée avec ce sourire, je n’aime pas sourire, et même, à travers mon masque, on ne le verrait pas, je n’ai jamais de raisons de sourire, c’est un réflex que je n’ai jamais acquis, on sourit pour un rien, pour montrer qu’on est content, moi on m’a pas appris à faire ça, personne ne souriait là où j’ai grandit, à part pour les cours de manipulation bien entendu, je sais à quoi correspond le sourire, comment on le crée et à quoi il peut servir, mais je n’accroche pas à cette logique, les autres n’ont pas besoin de savoir si je suis content ou non, ça doit être frustrant de ne pas pouvoir contrôler ses muscles faciaux et sourire tout le temps, surement ce qu’on appelle «Sourire bêtement». Je me suis encore échappé, est-ce que le pensionnat est un pays des merveilles? Je n’en sais rien, je l’ai pour ma part jamais considéré comme un paradis, ni comme un enfer, je suis plus au calme ici, il a changé ma vie, comme il l’a fait pour beaucoup, mais de là à dire que c’est une bonne chose, je n’en sais rien moi je m’y retrouve parce qu’ici j’ai finalement plus que dehors, mais c’est l’inverse pour beaucoup, cet endroit n’est pas un endroit merveilleux, j’ai finalement tendance à me plaire dans les lieux macabres.

«Ici, c’est calme, sans pour autant être ennuyeux, on a de l’occupation de temps en temps, et c’est assez divers dans le coin, au niveau des gens et des lieux. Tout ce qu’il y a écrit sur le panneau est vrai, les pouvoirs, les alter-ego, enfin, je ne me souviens plus de quoi ça parle concrètement, mais cet endroit est magique, oui, suffit de ne pas embêter les propriétaires et le reste c’est à vous de décider, vous pouvez autant vous y plaire que détester l’endroit. Ce n’est pas le pays des merveilles, c’est notre pensionnat.»

Qu’est-ce qui m’a pris de me lancer dans ce genre de tirade, enfin, tirade est un bien grand mot, je me sens surement un peu seul, surement la raison des ces spectres qui me rejouent la première scène devant mes yeux, et mon envie de revoir tout le monde, mon chien, Séraphin, mon frère également, je me laisse surprendre par le manque et la nostalgie.

Alors je suis vraiment humain, intéressant.

Je l’observais, attendant une réaction de sa part. Soudain, il semble troublé et se mit à regarder autour de lui comme s’il avait cru entrevoir ou entendre quelqu’un ou quelque chose.

-Vous cherchez quelque chose ? Dis-je un peu troublé à mon tour, serais-je tombée sur un genre de schizophrène ? Surement pas, du moins j’espère....Ma cousine l’était et elle avait essayé de tuer son petit frère d’une manière assez violente avant d’être internée puis traitée. Enfin…C’est simple, s’il commence à agir d’une manière vraiment, vraiment étrange, je décamperai au plus vite.

Il avait vraiment une tête d’enterrement...Et pourquoi diable portait-il un masque ? Le pauvre devait avoir terriblement chaud ! Mais bon, c’est son problème…Il commença son monologue, monologue que j’avais écouté avec attention. Un pensionnat ? Ce n’est pas supposée être un genre d’école ça ? Autant pour moi, tant qu’ils ont une bibliothèque bien garnie. Fou comme histoire quand même, j’ai encore quelques doutes, mais je commence de plus en plus à y croire. Enfin, je n’ai rien à perdre à laisser libre cours au temps et voir plus tard. D’après ses dires, je dois avoir un…Alter ego astral ? Bon, j’ai bien hâte de voir si c’est vrai, si un animal va débarquer et se mettre à me parler. Que cette histoire soit vraie ou pas, elle était plutôt marrante…Quoi d’autre, un pouvoir ? Sympa, j’ai toujours été fasciné par les arts occultes, j’ai presque envie que ça soit vraiment vrai pour voir quel pouvoir j’aurais…Tend que ça ne soit pas en lien avec le feu. Un long frisson désagréable me prend soudain...le feu, Brrr, vaut ne mieux pas y penser au feu...Non !hem, pantoufle! Bon voila je ne pense plus au feu…Arr! De toute façon, ce n’était surement…probablement pas réel…

-Donc il est impossible de sortir? Ah…mes pauvres parents vont se faire un sang d’encre ! Au moins, j’espère que si je reste prise ici avec d’autres, ils vont être plus intéressants que ceux de l’extérieur !
Dis-je d’un ton exagéré bien qu’a moitié convainquant, de sorte qu’il ne sache pas si je plaisantais ou si j’étais naturellement dramatique. Je me lève, dépose le chat et mon livre à côté de mon sac, le chat me regarde avec un air intrigué alors que je tente d’enlever de quelques frottements de main les poiles qu’il avait laissé sur ma salopette - skinny, noire et assez serrée avec un haut à manches croutes rayés noir et blanc…et des converses de la même couleur.-

-Ne pas déranger les propriétaires ? Faudrait déjà que je sache qui ils sont. Pause. Ce chat, il est à eux ?

Moment de silence.

-Donc c’est un genre de pensionnat des merveilles ? …Attention, ce n’est pas parce qu’un endroit est rempli de merveilles qu’il est pour autant merveilleux pour tous les gens qui y vivent. Dis-je sur un ton très convaincu et sérieux. Je m’approche de lui avec un léger sourire candide, ne m’arrête qu’à environ un mètre de lui puis le regarde dans les yeux, poses les mains sur mes hanches et demande d’un ton de voix exagérément naïf :

-Mais dites-moi, s’il est impossible de sortir, pourquoi êtes-vous dans le hall ? Il me semble qu’il n’y a rien d’autre qu’une porte et un panneau… Je suis surprise par mon audace, c’est rare que je sois aussi directe. Ça doit être la situation et la frustration refoulée contre l’imbécile de chauffeur de bus de ce matin.

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Merci, je l’ai trouvé !

C’était déjà fini alors, la suite se déroule à l’infirmerie puis après je crois que j’ai déjà oublié, chambre? Non non, infirmerie, enfin, d’abord c’est la cave après l’infirmerie, je... non. En effet, je n’en avais plus rien à faire de ce pélerinage, je ne me souvenais déjà plus de rien, mon imagination n’arrivait plus à se souvenir de la scène nous n’avions peut être que de sombres silhouettes parlant une langue que je ne comprenais plus, alors je me porte peut être vers le présent et le futur. La jeune fille ne semblait pas avoir l’envie de partir du hall, ce n’est pas si grave, je n’ai plus rien à y faire, j’irais bien embêter quelqu’un tiens, ça me purifiera un peu.

-Vous chercher quelque chose ?
-Non.

Autant rester rude, je ne vais pas me mettre à être agréable non plus, qu’est-ce que je pourrais chercher d’ailleurs? Est-ce que je cherche encore quelque chose à l’heure d’aujourd’hui? Tout vient vers moi ou ne vient pas, mais je ne vais nul part, je ne m’engage dans rien. En parlant d’aller quelque part, finalement, cette douleur est partie, je ne m’en suis même pas rendu compte à tel point je n’y pensais plus, il serait peut être temps d’y aller alors, je pris ma canne, enlevai deux trois saletés qui s’étaient accrochés dessus, j’aime bien que ma canne soit brillante, autant je me fiche que mes habits soient poussiéreux, ma canne est importante.

«Donc il est impossible de sortir? Ah…mes pauvres parents vont se faire un sang d’encre ! Au moins j’espère que si je reste prise ici avec d’autres, ils vont être plus intéressants que ceux de l’extérieur !»

Ah, l’extérieur, je ne pourrais pas converser longtemps sur ce sujet, je n’y étais qu’un tueur, pour moi tout n’étais comme... un jeu, je ne réfléchissais même pas tellement, j’avais un travail à faire et je le faisais, la part entre le bien et le mal je m’en foutais. Attention, je savais que c’était mal en soit, même si j’avoue avoir été fier de certains meurtres, mais bon. Au final, les seuls personnes que j’ai fréquenté à l’extérieur, étaient des cinglés insensibles qui tuaient sur commande (Oui, je me parlais à moi-même aussi), ou des personnes que je manipulais et que je n’écoutais pas, si on doit faire attention et réfléchir à chaque parole philosophique que nous dit une victime, on n’a pas fini, ça c’est sûr. Alors l’extérieur ne me manque pas, parce que je ne l’ai jamais connu, j’ai vécu dans mon sinistre cocon de sang et de pêché, puis je suis arrivé ici juste après l’avoir quitté, alors je n’ai jamais connu l’extérieur, il ne m’intéresse pas pour autant. La brune reprit à s’intérroger à haute voix:

-Ne pas déranger les propriétaires ? Faudrait déjà que je sache qui ils sont... Ce chat, il est à eux ?
-Non, ce chat est à vous, madame Periple Skye parle de lui vers la fin de son billet. Ne pas déranger les propriétaires commence par ne pas savoir qui ils sont.

Je n’aurais même pas du répondre, c’est un manque de jugeote de ne pas comprendre directement, mais au moins j’ai l’honneur d’avoir peut être aidé quelqu’un aujourd’hui... Je me sens limite honteux. Je n’aurais sûrement pas du d’ailleurs, ça a du la pousse à me réintéroger mais directement

«Donc c’est un genre de pensionnat des merveilles ? …Attention ! Ce n’est pas parce qu’un endroit est rempli de merveilles qu’il est pour autant merveilleux pour tous les gens qui y vivent.»
Hmmm, je viens de développer ce point il y a peu, toutes ces histoires d’adaptation pour tout le monde, je n’ai pas eu envie de répondre par ailleurs, je ne vais pas tout expliquer non plus, surtout que le meilleur moyen de comprendre est de voir le pensionnat de ses yeux. Je pris ma canne et commençai à m’appuyer dessus pour me relever, je dois commencer à me faire vieux parce que j’ai limite eu l’impression de peiner pour me lever, en même temps, ce n’est pas la chose la plus simple à réaliser quand on est handicapés, mais tout cela ce sont des excuses. C’est tout de même dommage ce contre-coup de mon pouvoir, je pourrais me déplacer facilement si je souffrais pas le martyre après chaque utilisation. Dernière question avant de me lever:

-Mais dites-moi, s’il est impossible de sortir, pourquoi êtes-vous dans le hall ? Il me semble qu’il n’y a rien d’autre qu’une porte et un panneau…
Il n’y a pas qu’une porte et un panneau, il y a également mon sang imprégné dans les dalles de marbre»

Comme cela peut faire mystérieux! Je me levai par la même occasion et me dirigeai vers les couloirs du RDC. Finalement je finis par changer de sol, cramponnai la rambarde et commençai l’ascension des escaliers, je vais peut être m’arrêter à ma chambre pour voir à quoi elle ressemble, je n’en sais rien, c’est déjà la cinquième marche.

Vraiment bien ! Un Non ; C’est direct, rapide, simple, mais surtout pas très sincère, qui se met à agiter la tête dans tous les sens avec un air troublé et sans raison ? Ça n’a pas l’air d’être son cas…d’ordinaire. Il semblait plus être du genre à être pris dans ses pensées avec un air nostalgique et froid et à envoyer balader tout le monde. C’est sympa, c’est le genre de choses que je fais moi-même, surtout alors que j’étais au secondaire (lycée) et que mon ultime but était de ne parler à personne. Oui, d’ailleurs, l’air semi-absent qu’il prit pendant un instant après que j’ai mentionné le monde extérieur ne fit que renforcer mon opinion ; c’est un type timide complètement bouché des émotions et un Je-m’en-foutiste de surplus. En gros il est asocial, grognon et adore l’être : quelqu’un de plutôt sympathique pour mon avis. Par contre, lui il semble me trouver plutôt lourde…

Ce n’est pas le moment de me mettre à dos la première personne que je rencontre, je devrais peut-être calmer mon soudain acquis d’audace et me montrer moins sociable. Quoi que, là, c’est un peu tard…

-Non, ce chat est à vous, madame Periple Skye parle de lui vers la fin de son billet. Ne pas déranger les propriétaires commence par ne pas savoir qui ils sont.Mon chat ? Ne devrait-il pas parler alors ? (Regard vers le chat.) Parce qu’il ne semble pas très bavard. Lui aussi doit être timide alors…

-Ou il est peut-être muet… murmurais-je pour moi-même, quant à son commentaire sur ne pas connaitre les propriétaires pour ne pas les déranger, je la nota en mémoire, mais n’émis aucun commentaire, par contre quelque chose retentit dans mon esprit ...

- Mais la note de…Madame Periple Skye…précise que c’était un ancien ami perdu. Je n’ai jamais eu de chat moi… Dis-je à voix haute bien qu’encore pour moi-même. Étrangeté : le mec semble soudain mal à l’aise…triste, non…honteux ? Il est mal parce qu’il a été froid ou parce qu’au contraire il avait été trop…aimable( ?) en répondant à ma question. Je penche pour l’option numéro 2. Quoi que, peut-être est-il… (Il parla, du coup, j’oublie ce dont j’étais en train de penser.)

-Il n’y a pas qu’une porte et un panneau, il y a également mon sang imprégné dans les dalles de marbre. Je regarde autour de moi ; évidemment, il parlait au passé.

-Je me disais bien qu’avec cet escalier… Dis-je tous bas de sorte qu’il n’entende qu’à moitié. Il est en train de s’en aller ? Bah, si c’est pour être seule, je préfère allez la visiter cette chambre du premier étage. Je vais chercher mes choses sous le panneau, et prend mon nouveau copain monsieur-le-chat-qui-devrait-parler à la base de ma gorge et mon épaule où il se mit paisiblement à ronronner. L’homme est à peine rendu au milieu de l’escalier. Je commence aussi à la monter, une fois à côté de lui, j’hésite, devrais-je l’aider ? Il me semble être le genre d’homme trop fier pour se faire aider par une jeune femme. Je monte un peu plus haut.

-Vous savez. Monsieur-le-charmant-étranger-dont-le-sang-a-recouvert-les-dalles-du-hall, c’est très joli, mais plutôt long. Vous n’auriez pas un nom ? Pause. Sinon je peu toujours réduire ça à Monsieur-le-charmant-étranger, mais…C’est toujours pas terrible…

Si je parle toujours d’un ton jovial, j’ai arrêté de sourire comme une idiote, je le regarde comme j’ai regardé tous les gens que j’ai croisés à l’extérieur. Avec un regard à demi vide, un regarde qui ne regarde qu’à moitié, qui ne voit plus les détailles que la personne en entier. Après tout, ce n’est pas en lui que je vais trouver un ami, il semble encore moins décidé que moi à s’en trouver. Je monte les marches de dos, gardant toujours au moins deux marches entre nous.

-Sinon moi c’est Alea.

Je n’avais pas hésité ; tant qu’à recommencer sa vie, emprisonnée dans un pensionnat, aussi bien y être connu sous un nom aimé. Je n’avais jamais considéré Alexia comme mon vrai nom, même petite j’avais obtenu d’être surnommée Alea par ma famille. Et c’était aussi comme ça qu’on s’adressait à moi dans mes rêves... dans mes cauchemars…Je pris mon élan et me rendis tout en haut de l’escalier, le regardant toujours et attendant - sans trop y compter- un nom duquelle me rappeler.

J’étais plus ou moins lassé, oui, je passe de différents états assez rapidement, mais j’en avais un peu marre, la présence de la jeune fille n’était pas des plus désagréables finalement, malgré ce défaut de se parler à soi-même voix haute, mais cela aurait pu être pire dirons-nous. J’étais fatigué de tout ça et de cette fâcheuse incapacité à pouvoir marcher normalement, c’est fatiguant oui (Quelle déduction).

«Je me disais bien qu’avec cet escalier…»

Et oui, en effet, c’est bien ça le problème, les escaliers, surement le plus dur à parcourir quand son genoux est paralysé, on doit soit faire un mouvement circulaire pour monter la marche avec son baton de bois, ou alors sauter à cloche pied, au final, je crois que je fais un mixte des deux, je saute à cloche pied dans l’escalier en m’appuyant sur la rambarde et en même temps je fais des mouvements circulaires pour monter mon boulet. Enfin, mon but y était presque, j’en avais bien entendu marre de marcher, et j’avais bien peur que la jeune fille allait continuer à me suivre assez longtemps, il fallait s’évader, les chambres n’étaient pas trop loin, ça devrait aller.

«Vous savez. Monsieur-le-charmant-étranger-dont-le-sang-a-recouvert-les-dalles-du-hall, c’est très joli mais plutôt long. Vous n’auriez pas un nom ?»

Je ne laissai qu’un silence dans la pièce, je ne dis jamais mon nom, c’est toujours une fatalité, un réflex d’inventer des faux noms, à mon cher Logann Weidinger, cela fait bien longtemps que je ne t’ai pas utilisé tiens, assez drôle en effet, tu m’as fait rire plus d’une fois, mots en l’air pour une personnalité oubliée.

«Sinon je peu toujours réduire ca à Monsieur-le-charmant-étranger mais…C’est toujours pas terrible…»

Autre problème majeur, les gens parlent toujours trop, oui, je suis mal placé pour parler, la plus part des fois je me lance dans de sacrés tirades pour si peu, mais ce n’est pas vraiment le fait que les gens fassent de grandes phrases qui me gêne, c’est qu’elles me sont adressées.

«J’aime bien moi, je trouve ça sympa ce surnom»

C’est sûr, ça aurait pu être pire, et Monsieur le charmant, c’est déjà une belle description positive, enfin allons, ce n’est qu’un pseudonyme de toute manière, on ne répète pas appellation d’une personne plusieurs fois en une phrase, sauf pour appuyer l’intérêt de la phrase. Au niveau de ma marche j’étais arrivé à destination, la source de lumière du hall venait du centre du plafond, un lustre assez somptueux, ainsi, arrivé en haut des escaliers on pouvait constater une ombre qui arrivait peinement à atteindre le base de la porte qui mène aux couloirs du première étage, celui où se situe les chambres, dans ce couloir, si jamais une lumière est allumé, il est toujours simple de suivre une ombre sur les murs créés à cause des bordures sur le mur et des divers aménagements que l’on peu trouver, le chemin n’étant pas trop long en kilometrombres, le trajet ne serait pas trop épuisant jusqu’à la chambre 5, mince, mon plan est donc désormais dévoilé.

«Sinon moi c’est Alea.»

Ah, pour une fois je n’ai pas besoin de réclamer le nom de la personne avant d’éventuellement donner le mien. Je me retournai, ayant devancé ce peu cette Alea donc, et la regardant, mes pieds bien fixés sur l’ombre de la rampe d’escalier, je me permis de laisser un:

«Dans ce cas, vous pouvez m’appeler Monsieur-le-charmant-Volke»

Puis relevant ma canne du sol, la saisissant pour le voyage, je disparus très rapidement dans les trépas des ombres, disparition parfaite, peut être que cinq secondes plus tard j’étais déjà dans ma chambre, une douleur encore supportable, une ombre pas trop noir, ça devrait aller quand même, enchanté Alea, votre présence n’était pas si désagréable finalement.

Il me semblait soudain plus ennuyé qu’énervé envers ma présence. C’est bien triste, la première interaction humaine que j’aurai eue n’aura pas duré plus de dix minutes. Enfin, nul doute que j’allais bientôt rencontré d’autres gens, certains qui serons surement plus chaleureux et d'autres peut-être encore moins. Quoi qu’il ne fût pas vraiment désagréable et je devrais essayer de le revoir un jour ou je serai moins bavarde, car il semblait être de ceux avec qui on ne parlait pas, mais plutôt de ceux avec qui on s’assied sans dire un mot et contemples le paysage et en réfléchissant. Mais peut-être que je me trompe, enfin, c’est à découvrir ; je ne sais pas encore s’il y a beaucoup de gens piégés ici. Évidemment, j’aurai plus de chance de le revoir et d’apprendre à le connaitre un minimum si nous sommes une vingtaine plutôt que si nous sommes trois centaines.

Enfin, ce n’était pas vraiment important non plus.

J’ai bien aimé son commentaire sur le fait qu’il appréciait le long surnom que je lui avais donné ; c’est qu’il avait un minimum de sens de l’humour ! Il devait donc lui arriver d’être de meilleure humeur - surement lorsqu’il ne vient pas de descendre les escaliers -. J’étais à la dernière marche(ou à la première). Je me mise un peu de côté pour le laisser y monter aussi. J’étais contente qu’il y soit finalement arrivé, je ne sais pas ce que j’aurais fait s’il était tombé. Il avait l’air d’avoir terriblement mal. Peu importe de qui il s’agissait ; je n’aimais pas voir les gens souffrir, ça me faisait une drôle d’impression au creux de la poitrine, un espèce de malaise brulant qui me donnait toujours envie d’aider, mais que j’écoutais rarement soit par gène soit par dégout envers mes confrères humains.

Je venais de lui donner mon nom, pas celui écrit sur mon certificat de naissance, mais celui que j’avais toujours voulu et considéré comme étant le vrai et j’espérais bien qu’il en fasse autant ; pseudonyme ou vrai nom je voulais juste avoir un nom à lui étiqueter et que je n’aurais pas choisis moi-même (Comme Monsieur-le-charment-étranger).
«Dans ce cas, vous pouvez m’appeler Monsieur-le-charmant-Volke»Je souris presque. Volke alors, enfin, Monsieur-le-charmant-Volke. Le fait qu’il ais répété le « charmant » m’indiquais qu’il avait probablement réellement apprécié le semblant de compliment…Bha, c’est un homme après tout et tous les hommes aiment les compliments, aussi petits soient-ils.

-Alors passez une bonne soirée, Monsieur-le-charmant-Volke

Mais il avait déjà disparu.

Il m’avait dit que j’aurais une chambre portant mon nom au premier étage, j’irai. Mon sac sur le dos et mon chat sur l’épaule, je me mise à la recherche de ma chambre.…Ah oui! Mon chat. Je dois lui trouver un nom… Monsieur-le-chat-qui-devrait-parler n’était pas plus sympathique que Monsieur-le-charmant-étranger-dont-le-sang-a-recouvert-les-dalles-du-hall…Je suis bien tombée au pays des merveilles, donc ce chat, en toute logique, était bien mon chat de Cheshire…
Cheshire, le voila baptisé.

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Merci d’avoir répondu aussi rapidement à mon Rp d’entrée,
Au plaisir de re-faire un topic avec toi!
Loeva