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 La désobligeance du loup. [Pv Loeva]

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Zack Fea
Zack Fea

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• Age : 34
• Pouvoir : Je ne fais l'amour qu'aux maso. Paumes et doigts ayant l'improbable qualité de découper tout. Viande ou pas.
• AEA : Un canin argenté qui ne bave pas et ne remue pas la queue. Constamment colérique et déprimé, il répond au nom de Clad.
• Petit(e) ami(e) : L'intemporalité.

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La désobligeance du loup. [Pv Loeva] _
MessageSujet: La désobligeance du loup. [Pv Loeva]   La désobligeance du loup. [Pv Loeva] Icon_minitimeLun 1 Avr 2013 - 23:53

    « Zakuro Fea. »

    Écrit en petit sur le coin à droite d'un petit carnet bleu, le prénom de son propriétaire apparaissait et disparaissait au rythme des claquements des pages ; secouées entre elles par le souffle d'un vent avide. La journée était lumineuse. Simplement lumineuse. Terriblement et bonnement lumineuse. Dans ses diffusions tentaculaires de lumière, elle avait propulsé l'univers de la claustrophobie et de la hantise des lieux en un saint observatoire sur l'étendue d'une palette de couleurs, exacerbées par la lumière en elle-même. J'étais en contemplation absolue devant les nuances de couleurs qui s'étalaient devant mes yeux.
    Assis sur une tombe, le menton dans la main, mes mèches dans le vent, j'ignorais le petit carnet bleu, qui plaqué contre le grès funéraire, hurlait comme un enfant capricieux, de la totalité de son silence et de son vide. Un carnet troqué contre un paquet de Malboro emprunté. Un sourire s'étala sur ma face, dans un déchirement du masque impassible que je m'étais imposé jusque là, et détournant mes yeux des palettes lumineuses, je posais ma main sur le minuscule feuillet, froissant des pages en appuyant ma main gantée dessus. Le vent se glissa sous mon bras, venant agiter les feuilles du carnet de manière à ce que celui-ci s'identifie à mon imagination comme un animal agité de ses derniers spasmes. J'eus un léger sourire. La journée était belle, dans l'étalement bleu des nues et de sa voûte, de ses expirations lumineuses et colorées, et du silence du lieu. J'aimais avoir eu cette idée de venir dans le cimetière, car les babillages en tout genre de mes camarades résidents avaient commencés à porter leurs fruits, et dans ma tête, un joyeux carambolage de bruits et de senteurs avaient annoncées les prémices d'une migraine monstrueuse. Mon-stru-euse.

    Allongé de manière à me servir de dossier-oreiller, Clad, le dépressif loup argenté qui me servait d'AEA bailla avec enthousiasme en secouant lentement sa carcasse imposante. Dans un roulement de muscles et de tendons, son organisme coula sous sa robe anthracite, et je posais ma main sur ses poils, en retournant mes doigts, par plaisir de voir scintiller la robe dans les écoulements de lumière du soleil. Mes gants chuintèrent contre sa peau, et un grondement las s'éleva de la gorge de l'animal, mais un sourire moqueur s'étira sur ma face. Je me détournais de lui, pour contempler le cimetière.

    Les tombes se dressaient comme des petits champignons, dans une clairière sylve. Il n'y avait rien de plus amusant que de constater que les champignons étaient personnifiés par le port et le support de noms et de plaques, qui dressaient dans ma tête un vague plan de la structure des lieux. A force de déambuler dans ces allées commémoratives, j'avais décidé de m'asseoir sur le lit du dernier repos d'un certain Mickaël Halves, ignorant tout respect du mort. Je n'étais plus au Japon, et n'avait pas le besoin ni le désir de me montrer respectueux envers des personnes dont je pouvais douter de l'existence même. Ici, nous étions dans un jeu. Un jeu lugubre, dont je doutais des règles et de l'achèvement, mais un jeu qui me plaisait, parce qu'il me faisait profiter de chaque instants de sa folie. Et qu'il n'y avait pas eu beaucoup de personnes capable de m'amuser à ce point. Voir, il n'y avait eu qu'une personne pour jouer à ce jeu avec moi, et m'y donner goût. Chess.

    Me redressant finalement, fauchant du bout des doigts le petit carnet vide, que je fourrais dans la poche arrière de mon jean, je levais les bras au dessus de ma tête, pour dans un élancement de mes muscles, m'étirer avec plaisir. Pliant mes coudes, gardant les avant-bras posés sur mon crâne, un sourire soufflé par le vent, déposé sur mes lèvres, je regardais avec satisfaction le paysage agréable du cimetière sous la lumière. Dans un second baillement, quoiqu'opprimé, cette fois, Clad abandonna le confort de la pierre de la tombe réchauffée par le soleil, pour d'un petit trot, venir se placer à côté de moi. J'abaissais mes bras, appréciant le contact des vêtements sombres, -une chemise sombres aux manches retroussées, random choisie dans mon armoire, juxtaposée sur un sweat de la même couleur, -et sans ignorer ces gants de cuir noir à l'usualité à n'en plus finir-, sur ma peau. Il faisait bon. J'étais habillé léger, tranquille, et confortable pour moi. Sauf ces gants, qui étaient une obligation. Mais qui malgré tout, devenaient peu à peu miens. Gants que je revins glisser dans les poils gris de Clad, qui ouvrait maintenant sa gueule, toute langue dehors, dans une expression bien canine.

    Qu'allions-nous faire de notre journée ? Songeais-je, en plissant les yeux, le bleu de mes prunelles dardé sur une globalité du paysage, -la zone est du cimetière, en l'occurrence. Je n'avais pas pensé à amener autre chose que ce carnet vide de mon écriture, et dont le seul viol calligraphique consistait en mon nom et mon prénom. Secouant mes mèches brunes, dans un écho à l'attention toute particulière du vent à les ébourriffer par lui-même, je me mis à marcher dans l'allée « L ». Midi arrivait à grands pas, et s'il portait comme moi des Doc Martens, il faisait plus de ravage encore qu'on ne pouvait le croire dans le petit sentier que représentait mon horloge biologique. Dans un couinement de mon estomac, je portais la main à mon ventre, considérant qu'il faudrait peut-être retourner manger.

    Peut-être.

    Mes prunelles glissèrent sur la silhouette d'un individu qui se rapprochait du cimetière. Comme une petite tâche, imprévue dans mes plans de la journée qui s'offrait à moi, je m'immobilisais une seconde, en glissant mes doigts dans mes poches, détaillant des yeux l'individu qui se rapprochait. Et un enfant, ou une fille, car cela n'était pas particulièrement grand et musclé, s'imposait comme mon futur divertissement de la journée, puisqu'elle venait droit vers moi, remarquant ma présence ou non au milieu de ces tombes à l'occidentale, kami surfait d'une réalité japonaise. Je souriais en imaginant les « Namu amida butsu » glisser d'entre mes lèvres, pour bénir son arrivée. Amen, amen, murmurais-je. J'avançais jusqu'à elle, franchissant les derniers mètres qui me restaient, entre le monde des vivants et le mondes des morts.

    « O hayo. Je suis Zakuro. Tu viens ici pour te faire enterrer ? J'ai un nouvel arrivage tout frais de cercueil vidé : on peut voir si les dimensions te conviennent, s'tu veux. »

    Dans un geste de la main éloquent, je désignais la surface balayée de lumière du cimetière, avant de plonger mes yeux dans ses prunelles sylves. Un sourire plus calme me prit. Le vert était une jolie couleur, pour les yeux. Le vert emprisonnait les forêts et les Tengu des montagnes, celles là mêmes qui créaient cette épine dorsale au Japon. J'aimais les personnes aux yeux verts. D'un bref hochement de tête, je la saluais une seconde fois. Cette fois-ci, dans des vieux reflexes samouraï, politesse et intérêts revinrent plaquer mes dires.

    « Depuis combien de temps es-tu ici ? Et permets moi d'être curieux … Quel est ton pouvoir ? »

    J'avais accordé trop d'importance à ces détails pour les laisser passer, désormais. Depuis que je m'étais attaché à accorder de l'attention sur ces petits détails surnaturels et illogiques de l'être humain en général, retenu ici contre son grès, je m'amusais à considérer les lieux comme un gigantesque muséeum regroupant entre eux les rebuts d'une humanité qui s'amusait à se salir elle même de par sa marginalité. Je me plaisais ici, à contempler et apprécier la différence de tous. Cette différence qui les faisaient se ressembler tous entre eux. C'était magnifique. Quoique je manquais de temps pour m'entraîner au sabre, maintenant. Le surplus de temps me dépassait, dans mon rythme originel d'un horaire bien cadré.
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Alea Miller
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• AEA : Petit chat noir supposé etre mort calciné en 1692 répondant au nom de Cheshire.
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La désobligeance du loup. [Pv Loeva] _
MessageSujet: Re: La désobligeance du loup. [Pv Loeva]   La désobligeance du loup. [Pv Loeva] Icon_minitimeJeu 4 Avr 2013 - 3:58



    L’idée de porter une robe noire me parut soudain bien sotte : le soleil trop puissant à mon goût piquetait mon dos dénudé, ma gorge mise à nue au-delà d’un bustier carré et mes jambes à peine protégées d'une mince couche de nylon crème dont, qui plus est, les jarretières de dentelle héritaient de plus en plus mes cuisses alors que je marchais sur le tortueux sentier boisé . Le tissu noir était, quant à lui, gorgé de soleil, brulant contre la peau qu’il couvrait, il était juste assez poreux pour coller contre mon épiderme en cette chaude journée de printemps. Ma frange tenait impeccablement, maintenue par une toute petite tresse-épis tel bandeau formé d’une infime mèche tirée de ma tignasse - qui, elle, antithétiquement, me semblait s’emmêler de pas en pas - s’élongeait bien plus que sur la seule surface de mon crane et pendait nonchalamment le long de mon flan, mélangé à ma crinière d’ébène.

    L’ombre de la forêt apaisait la brulure de l’astre maudit, la fraicheur de son ombre calmait l’irrépressible envie de me racler la peau de ces ongles fraichement limés et vernis aux soins de ma tendre colocataire, mais les paillettes solaires qui s’échappaient en filets d’entre les feuilles avaient toujours le démérite d’agresser mes yeux sensibilisés par mon peu de sommeil et les quelques coups de rhum pris en la compagnie d’un blond pirate trop connu de la gante féminine du château.

    Ce matin je m’étais levée tôt. Pas parce mon sommeil devenait normal, pas parce que mon petit ami m’aurait éveillée d’un bisou dans l’oreille, pas parce que j’avais quelque chose à faire ; je m’étais couchée vers six heures du matin. Il y a d’abord eut Mahaut qui s’eut levée vers 9h, puis Cheshire le chat qui s’est mis à me mordre les orteils, puis Shlagvu qui s’est mis à mordre l’une des pattes de mon lit pour me signifier que, manifestement, personne ne l’avait nourri et qu’il était à quelques minutes d’aller se trouver lui-même de la nourriture. Je m’étais donc levée vers 10h pour aller lui chercher une ration importante de viande crue de crainte qu’il ne mange quelqu’un que je pourrais connaitre. Vous vous souvenez, enfant, du monstre qui hantait le dessous de votre lit et vos rêves du même coup? Imaginez le maintenant à son coté plutôt qu’en dessous, gros, hirsute et en train de mastiquer, de savourer bruyamment de la viande saignante en vous regardant avec de grands yeux doux, ronronnant contre votre jambe. Ça vous donne envie de retourner vous coucher ? Ainsi, je ne suis pas retournée dormir. Je suis allée dans la douche pour essayer de laver la fatigue que mes quatre pauvres heures de sommeil n’avaient pu magiquement effacer. L’eau trop chaude, puis trop froide, puis encore trop chaude et le parfum étouffant du shampoing à la vanille que j’aimais habituellement tant m’aidèrent certes à être plus éveillée, mais pas à être d’un meilleur état. Puis ce fut l’éternel classique, le drame de ma vie, l’enfer de mes matins : Mahaut qui veut tester une nouvelle coiffure. Sur moi. Évidemment. Parce qu’elle n’a rien de mieux à faire dans cette magique demeure et parce que j’ai de longs et dociles cheveux, parfaits pour essayer n’importe quoi, ou quelque chose comme ça. Or trois tentatives de faire une décente en torsade plus tard, j’avais une simple natte sur la tête. Et du noir et du rose sur les yeux. Et une robe, jolie, certes, mais peu adapté pour aller dans les bois, ce que, fatiguée, je n’ai compris qu’une fois que j’eus posé un pied serti d’une magnifique bottine, dans la gadoue de gazon, de terre et d’eau que l’arrivée du printemps avait copieusement mélangée. Ce n’est pas ce qui m’empêcha de continuer mon chemin vers le sanctuaire de mon art, l’espace sacré, vide, banal aux yeux des pauvres mortels qui peuplaient le manoir, mais spécial pour moi seule. Je n’allais pas bien, depuis quelque temps. Mon cycle magique régulier avait été brisé, la dernière nuit où j’y étais allée, je n’étais arrivée à rien ; pas une étincelle de rêve, pas la moindre trace d’une mélopée lointaine. Rien. Ça avait été une pénible nuit de printemps où j’étais restée, presque nue, les genoux dans la neige humide, forçant ma voix à fredonner l’hymne mystique que sans magie je ne pouvais vraisemblablement pas chantonner correctement. Je m’y étais rendue religieusement tout l’hiver, laissant parfois des chandelles ou la cire en laquelle elles se seraient transformées, ou même, parfois, des vêtements en étant trop pressée de rentrer et me réchauffer pour m’en occuper. Maintenant que le printemps s’intaillait, qu’il y avait peu de neige, que la température était supportable et qu’il faisait jour, un ménage était de mise. Malheureusement, le sentier que j’empruntais habituellement était particulièrement boueux ; peu désireuse de gâcher définitivement mes bottines et mes bas de soie, j’eus préféré prendre un autre chemin plus sec, tentative désespérée de rester décente, mais malgré le détour de 20 minutes, le petit sentier que j’aurais dû emprunter pour finalement me rendre à destination était encore pire que celui pour lequel je l’avais échangé. Merde, quoi. Je fis dont un autre détour, mais dont cette fois je ne connaissais pas l’itinéraire, je gardais simplement ma direction en tête en essayant de trouver un sentier qui pourrait s’y rendre…En vain ; je finis par déboucher sur le cimetière, fait presque drôle : c’est, à bien y repenser – je crois – le même chemin que j’avais pris la première fois que je m’étais égarée jusque-là, presque deux ans plus tôt, la soirée où j’ai croisé Volke.

    La silhouette caricaturale d’un énergumène tout de noir vêtu apparut soudain au loin, il fit, la fraction d’un instant, battre ma poitrine, jusqu’à ce que je réalise qu’il était un inconnu, et donc que je ne le connaissais pas, qu’il n’était pas Lui et donc qu’il ne m’importait pas. Je continuai donc ma route sur le sentier de petites roches avec en tête mon retour au manoir, résignée à devoir attendre que le sol soit moins mou - ou mes bottines moins hautes - avant de pouvoir rejoindre mon sanctuaire, obstinée à ignorer le jeune homme alors même qu’il s’approchait vers moi, espérant qu’il me laisse passer mon chemin sans encombre.

    Non. Évidemment que non. Sa voix théâtrale fusa alors qu’il s’approchait encore plus. Les bras s’envolant dans un mouvement presque shakespearien, me donnèrent l’hallucination d’ailes noires s’ouvrant dramatiquement. Pendant un instant, alors que son corps était encadré de soleil, que ses traits déjà sensiblement jolis s’illuminèrent du halo solaire, que son mouvement et ses mots s’inscriraient dans mon esprit, je crus d'abord avoir à faire à l’une des entités, mais rapidement il se désenchanta, redevenant un simple mortel. Je me résignai à lui accorder un regard volontaire, cherchant ses yeux, les découvrant déjà plongé dans les miens. « Hrrr. Quelque chose de suffisamment cool pour faire mal, et depuis assez longtemps pour savoir où me cacher de sorte à ne pas subir le courroux de ma victime ? » Dis-je doucereusement. « Attends, non, c’est moche…Disons plutôt…"Quelque chose de suffisamment bien pour ne craindre aucun danger, et depuis suffisamment longtemps pour avoir apprivoisé le monstre qui vit sous mon lit ?" C’est déjà mieux, ouais. Et franchement plus précis. Ou pas. Choisis, mec. Les deux se valent. J’peux passer ou tu veux mon signe zodiaque ? » Si je m’attendais à un interrogatoire… Il commence à y avoir trop de gens de cette baraque. Quand on ne peut même plus gâcher ses plus belles bottines en paix ! Pffffffff…



Dernière édition par Alea Miller le Ven 26 Avr 2013 - 3:31, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: La désobligeance du loup. [Pv Loeva]   La désobligeance du loup. [Pv Loeva] Icon_minitimeVen 26 Avr 2013 - 3:07

    Dans son univers de noir, la fille voletait dans des éclats d'ébènes, inappropriée décadence à cet instant de lumière et de chaleur. Le soleil ricochait contre une peau trop pâle, une peau qui devenait plus blanche qu'elle ne l'était déjà. Une peau, qui sous les apparats de sombres qu'elle avait revêtue, se déchirait sur sa silhouette, comme une pâte à modeler que l'on écrase sur une silhouette en brin d'acier. Une pauvre coïncidence qui, peut-être, m'aurait fait frémir. Peut-être. Et puis je me rendis compte que comme elle, j'avais habillé mon corps d'effets de jais. Alors, dans ma tête, il y eut un gigantesque sourire.

    « Hrrr. Quelque chose de suffisamment cool pour faire mal, et depuis assez longtemps pour savoir où me cacher de sorte à ne pas subir le courroux de ma victime ? »

    Le temps d'un silence. Le temps que je souris devant ces yeux verts, rendus fièvreux par leur propre délire.

    « Attends, non, c’est moche…Disons plutôt…"Quelque chose de suffisamment bien pour ne craindre aucun danger, et depuis suffisamment longtemps pour avoir apprivoisé le monstre qui vit sous mon lit ?" C’est déjà mieux, ouais. Et franchement plus précis. Ou pas. Choisis, mec. Les deux sa valent. J’peux passer ou tu veux mon signe zodiaque ? »

    Anhw. Mes lèvres s'étirèrent, pour un non-sourire, pour un calme soudain, pour un manque d'expression, qui fit rutiler mes yeux dans la flamme bleue de mon observation. Oh, alors. Elle vantait, en gardant le silence. Elle prononçait succinctement ces paroles qui devaient avoir pour but de m'effrayer, mais qui plus encore, aiguisait ma curiosité. Mais teintés dans la même opprobre, il y avait ce désintérêt qu'elle plaçait entre elle et moi, parce qu'elle ne répondait pas à la question, et qu'en même temps, elle provoquait une sorte de nargue qui, plus qu'horripilant, restait décevant. J'aurais aimé savoir, par curiosité, et sans animosité, mais elle refermait devant moi les portes de la compréhension. Ce n'était pas très grave. Elle ne me le dirait pas, et je ne lui poserai plus la question. L'intérêt était passé, et je m'accrochais maintenant à autre chose. Comme le loup, cet animal gris et épais, qui courait dans la neige, à la recherche de sa proie : s'il trouvait plus intéressant que le lapin trop vif, il courait après le daim blessé. Ma victime, mon intérêt et ma passion, tout entièrement mêlé dans ce qu'elle venait de dire, dans ce qu'elle venait de me présenter comme une partie de jeu des plus amusantes. Pour moi. Elle n'aimerait certainement pas que je joue d'elle, que je joue avec elle. Mais je m'en fous. Elle provoquait ce souvenir à l'égard de ces petites étoiles chinoises. Elle riait dans sa solitude, sans échange, alors je m'imposais comme existant. Dans ma cognition. Que je n'existe pas pour elle ne me ferait que penser un peu plus à Kami et son refus de l'humanité. Kami avait été si loin de Chess. Je me penchais sur elle, en amenant mes doigts à la hauteur de ma bouche. Dans une caresse silencieuse, furtive, de mes doigts sur mes lèvres, de mes mèches sur mes joues. Et dans un baiser violent entre le vert de ses yeux et le bleu des miens.

    « Chut. »

    Tais-toi un peu.

    « Je ne le veux pas. Mais j'ai bien envie de te l'imposer. J'impose que tu as l'air d'avoir mon âge, j'impose, avec ton langage, que nous venons de la même époque. J'impose ... »

    J'impose, j'impose. J'impose ce jour d'orage, ce jour près de la fontaine, cette journée à des années lumière de ce loup qui rôde. Cette journée, qui a commencé réellement autour d'une fontaine, qui s'est achevée près de l'Académie. Qui a construit, fait contempler, comprendre, appréhender, puis détruit. Détruit mon être dans chacune de ses fibres, pour ensuite les soulever de ces tonnes de gravas que représentait la réalité. Pour les cimenter entre elles avec des mots et une compréhension de l'existant. Autrement. Totalement différent. Le Japon, que j'avais enfermé dans ma poitrine, pour faire résonner mon cœur les vibrations de tout cet être qui hurlait entre le chrysanthème et le sabre. Mon âme, trempée dans le métal d'un Japon féodal. Cette journée où je l'avais attrapé par le poignet, pour me relever, qu'il m'avait cassé un peu plus, mais finalement, avait été construction. Oh, cette construction déchirante, si intime, si étrange. Si dantesque. Son regard, noir et rouge. Comme l'oeil du soleil, dans la nuit noire d'un passé qui tâche.

    « Que tu es sois Coq, sois Cochon. J'estime mal l'âge des gens. Encore plus lorsqu'ils déchirent leurs visages dans des expressions méprisantes. J'impose aussi le fait que je me fous de ce que tu peux répondre, si cela a pour but de me blesser. Je n'ai pas de temps à perdre avec une dispute. C'est une belle journée, tu vois. Le soleil m'a trop manqué pour que je me noie dans la colère de tes yeux. Ils sont verts, et tu me fais penser à tellement de souvenirs... »

    Je m'en fous, je m'en fous. Qu'elle critique. Je ne parlerai plus seulement pour les autres. J'avais confiance en moi. Mais pourtant, dans des circonvolutions par milliers, les douze animaux, appelés par le grand Bouddha, allaient et venaient dans mon esprit, dans des continuum indistincts, avec des des esquisses irrégulières de ces rondades qui déchiraient la normalité. Et comme pour se souvenir de tous ces délires arrachés au Shinto, la mémoire auditive des pages du carnet qui claquaient dans le vent. Je m'écartais, d'une caresse de mes semelles sur le sol poudré par la poussière, pour aller m'asseoir sur le rebord d'une tombe, en tournant le dos à la fille. En lui tournant le dos, en embrassant du regard l'étendue silencieuse de mon territoire de jeu, de mon spectacle allumé et lumineux. Le loup fit peser son pas, et son souffle, en tournant autour de moi. Je relevais ma jambe, en abaissant mes yeux sur la fille, en déclinant l'idée d'avoir à m'en aller. Elle était ici pour une raison, moi pour une autre, mais si elle avait accepté l'échange, elle était la digne représentante de ce qui cherche à se fouiller, de ce qui mérite d'être intrigué.

    « Puis-je te poser une question ? »

    Je considérais la possibilité d'une affirmation, puisque les quelques secondes qui se défilèrent ne m'apprirent pas forcément que je ne pouvais pas. Et quand bien même. J'imposerai. Je détruirai, je reconstruirai. Tout était en perpétuel mouvement, tout changeait, et tout était dans le rythme. Puis-je te poser une question ? Pas celle-là, certes, et le faire remarquer, le répéter, en riant consciencieusement m'arracherait un sourire plein de compassion. .Non. Une autre question, une question qui m'apporterait une réponse. Peut-être une information.

    « Comment t'appelles-tu ? »

    Ou comment t'appelles-t'on ? Est-ce qu'elle me répondrait ? Je tendais les doigts, pour venir effleurer les satins de sa robe. Cela ressemblait presque à un aveu, ou à un attrait. Sa robe qui, comme une tâche dans ma cognition, soulevaient les flots de mes questions. Je plissais mes yeux, en ignorant un sourire, en me concentrant sur le dédain du loup, qui scintillait dans son gris.

    « Je suis habillé en noir pour ressentir le soleil. Pourquoi est-ce que tu portes cette nuance de couleur, toi ? »

    Le noir pour ressentir le soleil. Mon univers, à des années lumières, flottait sur une remise en question de moi-même, et sur l'intérêt même de tuer ou non un homme. Sur ce sang qui avait couvert ma poitrine, sur ce sang qu'il avait tâché sur mes doigts. Sur ce blanc, qu'il avait apposé, et sur ce blanc que je contemplais. J'aimais le noir. Parce que c'était une existence qui ne se réfutait pas, par rapport à l'immatérialité.
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MessageSujet: Re: La désobligeance du loup. [Pv Loeva]   La désobligeance du loup. [Pv Loeva] Icon_minitimeSam 24 Aoû 2013 - 9:18




    Non. Non, tu ne peux pas. Mais évidemment, tu exiges, tu imposes, comme tu l’as déjà si bien dit. Quelle exubérance. Psychopathe. Mon regard reste d’abord de marbre. Je suis coq, oui, mais je n’en ai rien à faire. J’ignore partiellement son discourt, enfermée derrières mes yeux, cachée derrière un voile flou, je vois blanc, noir, gris, je ne vois que des taches éparses qui s’étirent ou implosent, des taches vaporeuses qui se muent en silhouettes dans l’entièreté du champ de cadavre, il me vient pendant un instant en tête que les pierres et les croix, bien plus que des refuges pour les endeuillés, sont l’illusion qu’ils ont de voir pousser de terres, alors que leurs yeux sont remplis de brouillard, leurs êtres aimées, donnant à leurs cœurs ses spasmes d’espoirs qui continent de les faire vivre alors qu’ils ne le voudraient plus. Je me rappelle aussi avoir trouvé par hasard, dans des coupures de journaux à la bibliothèque, l’avis de décès de mon père. Je n’aime pas les journaux, je ne les lis jamais. Seule la photo familière et le nom connu avaient attiré mon attention sur le papier bissé de mauvaises nouvelles. Pourquoi ce journal était ouvert sur la rubrique mortuaire, au-dessus de tous les autres, exactement alors que je passais près de cette pile routinière ? Par humour, sans aucun doute. Un suicide, d’après les sous-entendues et les non-dits. Cet homme devant lequel j’étais restée de marbre lorsqu’il avait été attaqué par son cœur, pis, parce que j’eus en fait été heureuse, cette fois-là, pas parce qu’il frôlait la mort, mais parce que cette crise cardiaque m’avait épargné de devoir aller à mon bal de finissant, de son état, je n’en avais pas été préoccupée du tout. Ça avait été un homme bon pour lequel je n’avais jamais vraiment ressenti d’amour malgré toute celui qu’il m’eut donné et que je regretterai davantage maintenant qu’enfermée dans un pays de fou, je commençais à m’humaniser et à comprendre la valeur qu’un père aurait dû peser dans le cœur de sa fille. Le souvenir lointain de mes premiers pas dans ce manoir et la réflexion que O, mes parents allaient peut-être s’inquiéter de ma disparition refit soudain surface, cette réflexion s’était évaporée bien vite, parce que le joli minois de l’homme dont j’allais éperdument tombée amoureuse m’était apparue, grognon il m’avait dit de partir trouver mes nouveaux quartiers, après quoi je ne me souviens pas avoir jamais donné pensé pour mes pauvres géniteurs.

    Une question. Bien sûr que tu peux. Enfin, pourrais-je seulement t’en dissuader? Ai-je vraiment le choix? La politesse est sans aucun doute la forme la plus désagréable d’hypocrisie. Au creux de mon cerveau résonne le classique "tu viens de m’en poser une.", cette réplique toute faite dont abusent certains pseudosages et autres amateurs de sarcasme cliché, réplique bidon que j’aurais peut-être sortis à un membre négligeable de ma famille, mais que mon estime personnelle m’interdisait de sortir devant des gens un minimum intéressant.

    Il ne voulait que mon nom, au final. Il n’avait pas attendu que je lui accorde ou refuse sa question. À quoi celui sert-il donc de n’est qu’à demi poli ? Autrement, il me semble qu’il est de mise de d’abord donner son nom avant de demander celui de l’autre. Quoi qu’il en soit. Je l’observe avec un demi-sourire d’ennui tiré sur la joue gauche, soupirant avant de lui accorder une réponse. « Ça dépend des jours, ça dépend des gens ; je suis Alexia pour certain, Alea pour d’autres. Des fois je suis même une certaine Aliss. Take your pick, darlin’. » J’étais moi-même surprise d’avoir mis mon prénom de baptême dans la liste, après tout, seuls quelques rares oncles et tantes m’eurent vraiment appelée ainsi depuis que même ma famille proche avait fini par adopter, de nombreuses années plus tôt, mon deuxième identifiant. C’est peu dire, mais même le manoir m’avait, sur la porte de ma chambre, reconnue comme Alea et non comme Alexia. Fouillant dans ma mémoire, je ne soupçonne même pas qu’une seule âme au château pourrait connaitre mon véritable prénom. Pour ce qui est de son prénom à lui, je m’attendais plus ou moins à ce qu’il retourne la présentation, mais ce sans vraiment l’espérer. Il pouvait bien rester Le-charmant-monsieur-qui-harcelle-les-filles-dans-le-cimetière pour autant que ça me concerne.

    Puis voilà une nouvelle question, mais cette fois il ne m’a pas demandé d’abord s’il pouvait la poser. Mais cette question-là est plutôt intéressante. Elle est étrange. Mystérieuse. Ou bien peut-être est-elle seulement superflu, quoi qu’il en soit, elle me plongea tout de même sous une vague, petite certes, de questionnement. Parce que le noir était une partie importante de ma garde-robe, pas seulement aujourd'hui, mais depuis toujours, mais jamais je ne me suis interrogée sur le pourquoi. J’ai tout simplement toujours été attirée par le noir. Parfois, certain vêtements pâles m’eurent plu, mais jamais je n’ai été confortable rendue à les porter en publique. Dans ma garde-robe, le noir était toujours de pair avec le rouge, le violet ou encore avec le vert, généralement, il était même dominant, sinon, ces trois autres couleurs en étaient imprégnées : toujours sombres, jamais pâle. Le noir, comme le blanc, n’était toutefois, en théorie, pas tout à fait une couleur. Le noir est à la fois l’absence de couleur et toutes les couleurs en même temps. Le noir est mystérieux et sobre, mais il est voyant, il ressort ; le noir attire le regard. Le blanc aussi attire, mais parce qu’il émane et rayonne, alors que le noir, lui, absorbe. Le blanc est flou, il est voyant, mais il se fond et s’étend dans l’air, le blanc est infini et intouchable. Le noir est opaque et fixe, tangible : le noir est rationnel. « Parce que j’aime avoir le sentiment d’exister. J’ai peur de me prendre dans l’irrationnel. » Dis-je enfin après un court moment de réflexion. Ce me semblait plutôt poétique, ça aurait pu l’être d’avantage si j’avais pris plus de temps, avec plus de confort, pour examiner davantage toutes les nuances. « Donc maintenant tu me laisses faire mon chemin, ou je dois relancer le jeu des questions ? » La réflexion sur les couleurs m’avait quelque peu mise de meilleure humeur, allons savoir pourquoi.



J’ai pris milles ans à répondre, je sais, pardon. J’espère que ça te convient quand même.
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Zack Fea
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MessageSujet: Re: La désobligeance du loup. [Pv Loeva]   La désobligeance du loup. [Pv Loeva] Icon_minitimeVen 3 Jan 2014 - 7:47


    Et cette fille, je la contemple, achevant à coup d'esprit les troubles d'un doute qui pourrissait dans ma poitrine. Je la contemple, mes yeux se courbant sur un sourire qui me fit l'aimer. Elle me plu, parce qu'elle devint quelque chose d'important à mes yeux, en ces échanges satisfaisant d'une diatribe aux visées de joutes verbales. Aliss, n'est-ce pas ? Je ne l'appellerai pas comme cela ; jamais. Pas par souci de me disputer, mais parce que je ne pouvais pas catégoriser quelqu'un par sa nature. Et parce qu'un jour tu m'avais dit que tous les humains étaient des Aliss. Alors, comme je n'appelais pas un humain « Humain », je ne l’appellerai pas Aliss. Alexia ou Alea ? Ces prénoms qui glissaient dans ma cognition, m'offraient ce plaisir d'une sonorité de langue trop longtemps inconnue. Quel sorte de prénom lui choisirais-je, puisqu'elle me laissait le choix ?

    Contemplation exhaustive d'un état d'esprit, je courbais mes yeux dans un regard à l'éclat devenu moqueur pour ces souvenirs qui allaient et venaient dans mon esprit, me plongeant dans le calme d'une circonspection ironique.

    « Parce que j’aime avoir le sentiment d’exister. J’ai peur de me prendre dans l’irrationnel. »

    Se perdait-on dans l'irrationnel ? Je n'en avais jamais fait l'expérience, mais entre ses lèvres, la probabilité de cette possibilité s'élevait en des degrés sensibles, et j'effleurais de l'esprit la possibilité de devenir fou à cotoyer la Folie. Peut-être bien que c'était logique ; je ne m'en rendais pas tellement compte. Je n'avais que la sensation de ce que j'avais vécu, et mes expériences s'entassaient sur ce que j'avais appris à partir du moment où j'avais été construit. Alors, pouvais-je réellement chercher à déchanter sur ce qu'elle disait ? Non. Elle pouvait très bien avoir raison. Mes prunelles s'étrécirent sur un sourire du fond des yeux.

    « Donc maintenant tu me laisses faire mon chemin, ou je dois relancer le jeu des questions ? »
    « Alea. »

    Je choisissais cela. Pour sa facilité, sa phonétique, et le soupçon d'exotisme qu'il avait sur ma langue japonaise. Alea, trois syllabes que je choisissais pour nommer celle que j'avais rencontré sur le rebord d'une tombe, et avec qui j'avais parlé du noir. Un joli prénom pour une rencontre qui s'était construit sur une expérience que je voulais se voir qualifier l'adjectif atypique. Mes prunelles glissèrent sur sa robe renvoyant les éclats exaltés de la journée, et la myriade de question que ces spectres lumineux me faisaient me renvoyer jusqu'au plus profond de ma rétine, accrochant mon cervelet.

    « Je peux t'appeler comme cela ? »

    Une interrogation sérieuse, qui n'avait rien à engager dans ce jeu de questions qu'elle nommait du bout des lèvres. Et puis je me levais, considérant sans grande surprise la différence de taille que cela créa immédiatement, et je vins me glisser près d'elle, accompagné par l'oiseau noir. Un sourire pour ses yeux au vert trop étincelant, trop hypnotisant. Il me rappellerait peut-être, si je faisais un effort, ces yeux que je cherchais à oublier ; ces yeux d'un garçon aux cheveux blonds, et à l'odeur de tabac. Ce garçon que j'avais frappé de toutes mes forces quand il avait dit ne plus vouloir être mon ami par nécessité de me protéger. Haha. Des conneries, qu'encore aujourd'hui, je n'entendais avec cette bile amère au fond de la gorge. Je forçais un sourire, pour m'extirper du sentiment.

    « Soit. Dis, Alea ? Si nous nous en donnons la possibilité, est-ce que tu penses que nous pourrions être amis ? »

    Parce que c'est ce que j'aimerais, vraiment. Et que je n'en pouvais plus que d'être seul sur ces terrains devenus trop gris. L'important, c'était surtout qu'ils avaient le choix. Et forcément, j'espérais qu'elle prenne ma main et mon âme en me disant oui. Car je voulais avancer. Je m'engageais d'un pas sur le sentier, pour me diriger vers la sortie, mes yeux accrochés sur l'idée d'un sourire, et de sa contemplation.
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MessageSujet: Re: La désobligeance du loup. [Pv Loeva]   La désobligeance du loup. [Pv Loeva] Icon_minitime

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