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Pensionnaire Alicia von Ludvig
+ Pseudo Hors-RP : Camembert, rebaptisée Bulbizarre • Age : 34 • Pouvoir : Sensibilité extrême à la musique • AEA : Une belette blanche • Petit(e) ami(e) : Hein ? Messages : 27 Inscrit le : 29/08/2011
| Sujet: Errance [Chessy] Mer 21 Sep 2011 - 19:27 | |
| Le pensionnat regorge de couloirs, certains éclairés convenablement et maintes fois foulés chaque jour, d'autres semblent n'être qu'une partie d'un dédale infini et n'exister que pour celui qui se perd, à la luminosité vacillante, éclairés par des bougies à la flamme presque sombre, rien d'engageant en soi. C'est dans un de ces couloirs oppressants qu'un jeune homme marche aujourd'hui, ce qui l'a poussé à s'aventurer en ces lieux ? Curiosité, hasard, peut-être n'a-t-il même pas conscience de s'être perdu, peut-être ne l'est-il pas.
Le fait est qu'il marche dans ce sombre corridor décoré par des tableaux qui n'ont pu être créés que par un peintre fou ou aveugle, visages torturés par la démence et scène dont tout sens semble avoir fui les couleurs sombres de la représentation, quelques portes viennent briser cette monotonie du décor, aucune lumière ne filtre sous celles-ci et elles semblent toutes closes et leur poignet, presque poussiéreuse.
Son regard dirigé vers l'infini du couloir, il continue de marcher, à quoi bon faire demi-tour ? Il pourrait très bien ne plus rien avoir derrière lui de toute façon et encore faudrait-il qu'il sache vraiment d'où il vient ? Rebrousse-t-il chemin ou avance-t-il ? Lui-même ne peut en être sûr, soudain, il trébuche, baisse le regard pour s'apercevoir qu'un des quelques meubles décorant l'immense couloir semble avoir été déplacé et il vient de buter dedans, au moins, il est à présent sûr qu'il avance puisque tout ne se ressemble pas.
Mais c'est en relevant le visage qu'il a le droit à sa plus belle surprise, là, à quelques pas devant lui se tient à présent une sombre silhouette dont le visage semble être dévoré par les ombres mouvantes du couloir et qu'aucune des lueurs ne semblent vouloir éclairer. Il peut cependant examiner le reste de l'inconnu qui se tient devant lui : Une silhouette bien frêle cachée sous une robe d'ébène qui flotte quelques centimètres au dessus du sol et dont les manches ne laissent apparaitre aucune main si main il y a sous le tissu. L'individu se tient devant lui, silencieux comme le sont les sombres tableaux, immobile.
Certains auraient fui et peut-être même lui, habituellement, mais pas cette fois. Pour une raison que lui-même ignore sans doute, il s'avance d'un pas et le jeu des bougies change du tout au tout, illuminant le visage de la jeune femme. Visage recouvert d'un masque honorant l'animal charognard qu'est le corbeau : d'un noir absolu et se terminant dans un bec arrondi. N'ayant pour yeux que de simples feintes sans vie, la silhouette ne laisse apparaitre qu'un sourire des plus doux., créant ainsi un contraste des plus étrange sur le visage du sombre corbeau. La silhouette s'anime alors, un geste lent et calculé, elle ondule de la main et s'incline très légèrement devant le garçon, émettant par la même occasion un rire aussi doux que le sourire qui anime toujours ses lèvres. Elle semble s'amuser de cette scène, perdue au milieu de l'immensité du corridor. Soudaine, ses lèvres brisent leur sourire pour prononcer quelques mots sur un ton faible, comme un courant d'air que l'on attend pas.
"Votre visage m'est inconnu, ce n'est pas forcément chose étonnante puisque je ne connais qu'une minorité des habitants de ces lieux. Auriez-vous l'amabilité de m'offrir votre prénom ?"
Elle se redresse lentement, comme elle s'était abaissée et retrouve son sourire surnaturel. |
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| Sujet: Re: Errance [Chessy] Jeu 29 Sep 2011 - 2:19 | |
| E.R.R.A.N.C.E.S “ See that boy walking down the aisle ? He killed the bride. ” Je suis le maître du monde.
Perdu dans les couloirs de cette infinie demeure, si semblable à Daresbury, la distorsion, la déchéance, je domine l’existence pourvu de mon insoutenable légèreté. Parfait, enfin complété. Je peux tuer d’un sourire, d’un froncement de sourcils, sans fusil, sans lame. Pour la première fois depuis le début de ma vie, j’ai la réelle impression d’être Chess. Je survole la réalité.
Bien sûr, Swan perle dans un coin de mon esprit, lourd, distant et par-dessus tout inatteignable. Je m’écorche les doigts, en rêve, les étirant plus qu’il n’est humainement possible pour le saisir, le tenir, puis je me réveille. Ici. Donc, tant qu’à être coincé au pays des merveilles, autant en profiter et en découvrir un max. Mes songes persistent à me rappeler d’où je viens et cela me suffit amplement.
Les tableaux recouvrant les murs délabrés, mais pourtant chics, de l’établissement m’évoquent des reflets dans des miroirs, découvrant les facettes cachées de chacun des habitants peuplant l’endroit. Game on honey, come to me. I’ll undress you for I am life. Leurs rictus douloureux complémentent adéquatement le papier peint. Je me demande lequel est mon portrait. Ha. L’art de s’amuser d’une vanne dépourvue d’humour portant sur Dorian Gray. Mes pas me guident vers les abysses, je tourne probablement en rond. Ces couloirs redondants me rappellent les rues sans fin de Daresbury dans Aliss. Je jubile, un vague sourire distrait planant sur mes lèvres. L’éclairage diffus est plutôt relaxant, un baume sur mon âme tourmentée, sur mon orgueil légèrement heurté par l’ecchymose jaunie qui garni ma pommette droite. Gracieuseté du mec qui m’a si gentiment accueilli en ces lieux, il y a deux ou trois jours. La plupart de mes blessures sont encore sensibles, j’évite de la malmenées, d’où la démarche exagérément lente qui me porte dans la pénombre. Doucement, mais surement.
Puis BAM ! Je me retrouve étalé de tout mon long, de toute ma maigreur sur le parquet poussiéreux. Déboussolé, désorienté. Gné ? Je laisse échapper un soupir de douleur tremblotant. Mon criss de genou, merde ! La douleur m’enflamme, me picote l’articulation. C’est loin de faire du bien, je me serais passé de cette chute impromptue. Qu’est-ce qui a bien pu me faire tomber au juste ?
Je me redresse, ignorant mon genou qui me hurle de rester allongé. Moins mal. Mais je m’en fou, depuis quand j’écoute les implorations de mon corps craquelé ? Pfhaha !
Jamais, bien entendu.
Le coupable, mon tortionnaire, n’est nul autre qu’une table de cerisier disposée au beau milieu du passage. Incongrue, elle se tient innocemment, sagement, dans mon chemin. Les œuvres d’art à la Charron m’avaient-elles à ce point distrait que je n’arrivais plus à porter attention à mes alentours ? Hmm. J’ai du mal à avaler ça, je suis constamment alerte, fin observateur. Le faucon prédateur qui reluque le monde de haut de sorte à tout apercevoir.
Ce manoir est fascinant ! Teehee ! Je ne me lasse de découvrir les obstacles qu’il jette en travers de ma route. Spontanément, aisément. Ces lieux n’ont absolument rien de congrue, même leur apparence glauque détonne lorsque comparée à la modernité de Montréal.
Puis après le meuble, après ma fraction de joie déjà volatilisée dans l’atmosphère, mes prunelles noires comme de l’encre se posent sur une figure informe. Sombre, sans fond. Que je n’aurais probablement jamais remarqué si elle s’était tenue immobile dans un coin. Le majestueux charognard des jours nuageux me présente un regard terne de ses yeux vitreux encore plus ombrageux que les miens. Un sourire, doux, transcendant, trahi l’humanité de la silhouette inanimée. Je la fixe sidéré. Quelqu’un de sensé aurait profité de ce calme avant la tempête pour prendre ses jambes à son cou, mais je demeure, agenouillé devant le corbeau, fasciné.
Enfin une forme de vie. Enfin, un peu d’amusement. Quelque chose de tangible qui n’apparait pas sous la forme de meuble. Serait-ce cette apparition qui aurait dressé la table sur mon chemin.
Elle rit. Oui, il s’agit une femme, plus le moindre doute là-dessus. Le tintement cristallin me rappelle la noblesse, m’évoque une cuillère ricochant contre une coupe de verre. Distingué. Aristocratique.
Elle quémande mon prénom, poliment, renforçant l’image victorienne qu’elle projette, puis se remet à sourire irréellement. Presque tranquillement, presque amusée.
Je lui rends au centuple. Moqueur, désaxé et vaguement inquiétant est mon sourire plutôt charmeur. Elle me plaît bien, jusqu’à maintenant, cette nana théâtrale.
« C’est le secret d’état le mieux gardé ! Pourquoi te le dirais-je ? »
Au fond, même si elle me donnait la meilleure des raisons, je refuserais de lui révéler mon identité. K.J.M est décédé le jour où il a passé les portes de ce pensionnat, il réside aux côtés de Swan. Quelque part avec ma conscience, avec mon humanité. Je ne peux endosser mon propre nom tel que je suis. Déformé, dénaturé.
« Tu te caches derrière un masque, c’plutôt louche, ne, Crow Lady ? Vois-tu . . . ça ne me donne pas très envie de te divulguer quoique ce soit. Même si l’est chouette ton costume. Tu me le donnes ? »
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| Sujet: Re: Errance [Chessy] Mar 4 Oct 2011 - 10:18 | |
| Ce pensionnat est vraiment incroyable. L'on ne se perd pas ici, c'est lui qui nous, qui joue avec nous et nous place sur son plateau comme de vulgaires pions, décidant des rencontres que l'on fait comme un affreux marionnettiste sans âme pour qui nous ne sommes que des jouets. Du moins, c'est ce que pensait la jeune Alicia et ce qu'elle pensa aussi lorsqu'un jeune homme vint s'écrouler là, à quelques pas d'elle alors qu'elle attendait dans cette pénombre depuis plusieurs minutes, ou peut-être était-ce plusieurs heures ? Lui aurait-on dit qu'elle se tenait là depuis des jours qu'elle n'aurait pu le contredire sans en douter un minimum.
Il ne la remarqua pas aussitôt, qui l'aurait pu, elle était aussi noire qu'une ombre et tout aussi immobile et silencieuse. Elle avait choisi de se vêtir ainsi, comme ces êtres mystérieux qui inspirent la crainte, le respect et font fonctionner l'imagination, elle n'avait plus l'impression de vivre un rêve mais d'en être un, ainsi. Mais le jeune homme, bien que la fascination se lisait dans ses yeux au moment où il les posa sur la jeune femme, ne chercha pas à fuir ni même ne poussa le moindre cri, il resta là, devant elle, prenant un moment tout de même à réagir à sa présence, elle engagea donc la conversation, brisant ce silence impérial qui imprégnait le couloir jusqu'à là. Et elle lui demanda son nom, peut-être tout simplement parce que cette question est tout simplement la plus banale mais plus complexe qu'il n'y parait.
Et il refuse d'y répondre, tout en s'armant d'un sourire aux sentiments divers. Ce qu'elle réussit à y discerner ? Folie, perversion, peut-être ? Mais pour une raison qu'elle n'arrivait pas à saisir, elle le trouvait charmant, charmeur, aussi. Elle relève alors un bras, dans un geste lent, sa longue manche glissant lentement sur son avant-bras pour laissait apparaitre une fine et pâle main qui vient se placer devant sa bouche pour camoufler un rire doux et léger, presque éthéré, inexistant, un murmure plaisant. Les excuses du jeune homme la firent sourire davantage encore, elle étouffe un nouveau rire avant de lui répondre, penchant légèrement la tête sur la gauche pour donner une étrange impression : Une silhouette sombre et menaçante, oiseau de mauvais augures à la main fine et à la posture presque adorable.
"Qui d'entre nous porte le masque le plus épais, charmant inconnu ? Le mien est de bois mais le vôtre, de chair, est bien plus sournois, seriez-vous prêt à l'enlever, que nous puissions discuter à visage découvert ? J'en doute, puisque vous cachez jusqu'à votre nom. Mais je ne vous en veux pas, le monde a toujours été ainsi, bal silencieux où les masques se mêlent, changent, mais jamais ne s'enlèvent. Illusion éternelle."
Elle abaisse finalement son bras et sa manche vient aspirer la blancheur de sa main, la faisant disparaitre dans l'ombre, dévorant un peu de l'humanité du Seigneur de Charognards, de sa lumière.
"Alicia von Ludvig, voilà mon vrai nom. Libre à vous de me mentir et de me donner un faux mais... donnez-moi plutôt un simple surnom par lequel je pourrais vous nommer car... je risque d'être rapidement à court de petits noms à vous donner et bien que "Charmant inconnu" vous sied fort bien, nous risquons tous les deux de nous en lasser, n'est-ce pas ? Quant à moi, si mon nom vous déplait, nommez-moi simplement "Corbeau""
Un autre sourire, un autre rire, puis le silence. |
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| Sujet: Re: Errance [Chessy] Dim 16 Oct 2011 - 1:51 | |
| Une poupée grotesque aussi déroutante qu’adorable m’insulfe des paroles trop semblables à un sermon, à un jeu de pouvoir. Elle pousse ses mots en moi, souriante, me paraissant sublimement détachée de son enveloppe corporelle. Sa main iridescente flotte avec nonchalance autour de son orifice buccal, enfantine, menue. La demoiselle corbeau persiste à rire, gracieusement, telle une chanson chantée par des pierres précieuses. Beau, lyrique, doux pour l’oreille régulièrement agressée par les sifflements du métro, par les exclamations provenant de ton bourrus et secs. Son rire m’ébloui vaguement, je me tais pour mieux pouvoir l’écouter. Un si joli tintement. Hmm. Son rire est peut-être mignon, mais ses phrases lyriques sont tous autres.
Mon masque de chair ? Quel masque, quelle couverture ? Je n’ai que faire d’une couche de mensonges saupoudrée négligemment sur mon visage. Toutefois, je peux manipuler la vérité à ma guise, la tournoyer et l’étirer dans tous les sens à un point tel qu’elle en devient méconnaissable. Une ombre vacillante contre une paroi marbrée. Sans couleur, ni détails. Le seul masque visible par ma personne est celui qui cache la majorité des traits de cette jeune femme. L’effigie du troubadour des tristes jours, le regard huileux du corbeau. Je ricane. Silly, silly girl.
« Dans l’illusion ne réside que l’incompréhension des gens aveuglés par la lumière . . . T’connais la Caverne de Platon ? Les prisonniers plongés dans les ténèbres ne voient que les ombres leurs étant présentées. Rien d’autre. Il croit dur comme fer à la tangibilité des ombres, pourtant ces dernière n’sont pas réelles . . . ».
Je m’égare. Pourtant, j’ai une ample certitude en la véracité de mes termes. Comment peut-elle affirmer que je m’expose à elle, vêtu d’un somptueux masque humain, aux traits précis, aux couleurs décadentes, j’aurais du m’accaparé d’une paire de lentille violettes, alors qu’elle ne connait rien d’autre de moi que ce qu’elle peut observer à l’instant ?
Son pouvoir ? Son instinct ? Des facteurs sommaires qui ne demeurent que d’utiles outils jusqu’à preuve du contraire. Qu’ils aient tort ou non, ces artifices se verront tout de même bernés par mon instabilité, par ma légèreté intangible. Elle qui, pareille à une chimère, se fond dans les ombres de couloirs, instaurant de contraignantes émotions à l’intérieur des pathétiques errants, ne vaut pas mieux que quiconque. Malgré son doux rire et ses mouvements félins, ses mots me prouvent qu’elle reste une aveugle, une estropiée. Comme tous les autres.
M’enfin.
« C’que je veux dire c’est que . . . une illusion peut-être contourner si on se donne la peine de la réfuter. Les gens, mes précieux humains, ne se donnent simplement pas la peine . . . Quoique, ce n’est pas pour me déplaire ! Teehee ~ ! »
Je m’approche d’elle, envahissant sa bulle ombrageuse, piétinant son espace personnel de sorte à ce que mon nez effleure le bec du sombre volatile empaillé. Je souris, point contrarié, presque intrigué par cette inconnue, cette Alicia qui jette vaillamment ses cartes sur la table. Cartes et table métaphorique, me dois-je de préciser. Le meuble de cerisier ayant brusqué ma rencontre avec cette dame bien particulière gît toujours à moins d’un mètre de moi. Du duo incongru que je dessine, ainsi positionné près d’Alicia, de Crow. Se sent-elle submergée par ma proximité, ressent-elle un certain degré d’inconfort ?
Approchant davantage mon corps, souriant, toujours ce même étirement de lèvre dégradant, inquiétant, mais sulfureux. Je susurre, un chuchotement, un murmure, aux syllabes espacées avec précaution, avec amusement.
« Si tu veux un nom, un surnom, une maigre lettre, pouvant servir à m’identifier, pourquoi ne pas jouer un peu avec moi, histoire d’les gagner ? Ne, Sweet Crow ? Ça te dit une partie d'action et vérité ? »
Dernière édition par Chess le Lun 5 Déc 2011 - 15:31, édité 1 fois |
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| Sujet: Re: Errance [Chessy] Jeu 17 Nov 2011 - 15:52 | |
| Quel étrange personnage...
Est-ce qu'il se montre sincère ou n'est-ce là qu'une vulgaire tenue d'apparat destinée à cacher sa véritable personne sous des tonnes et des tonnes de méandres mensongers ? Ou peut-être est-ce ainsi qu'il s'imagine être et se contente-t-il de jouer le rôle qu'il s'est inventé et qui a fini par se fondre tel un visage... Quelle que soit la réponse, quelque chose se dégage de ce jeune homme, une mystérieuse aura qui fascine et en même temps fait naitre une sensation des plus désagréables, sensation que la jeune Alicia découvre avec une appréhension certaine lorsque le jeune homme dévore une partie de l'espace qui les séparait entrant ainsi dans ce qu'on peut percevoir comme de l'intimité, cette zone qui nous appartient où que l'on soit et dont l'accès ne se donne pas si facilement... habituellement, du moins...
Mais avant ce si soudain rapprochement, il répond. Parait-il agacé ? Ou bien est-ce de l'incompréhension ? La jeune Alicia est bien incapable de poser des mots sur le comportement et les mimiques de cet inconnu. Incapable de le sonder, elle se contente de l'écouter, ne perdant pas une miette des mots qu'il prononce et qu'elle peut identifier, eux.
"Oh, on peut sans doute briser la plupart des illusions qui nous entourent, chasser ces ombres qui prétendent être l'unique réalité mais au fond... on est bien impuissant face à elles car il nous est impossible de douter de tout. Car, très cher, imaginez vous un instant dans cette caverne, brisant vos liens ombreux et vous glissant hors de cette prison, que verriez-vous, hein ? Est-ce la réalité ou bien... encore de nouvelles ombres ? Ainsi votre vie, vous la passerez à douter de tout, même de la réalité. Mais je pense que ce sentier est bien trop long et il mène dans de nombreuses directions différentes, peut-être vaudrait-il mieux nous en éloigner, n'est-ce pas ?"
Une fois encore, le seigneur de la charogne se laisse aller à un doux rire qu'il vient camoufler d'une main qui, dans cette pénombre ambiante semble presque briller par sa blancheur. Mais ce doux rire ne dure pas longtemps, il est bien vite brisé par ladite approche du jeune homme qui, sans gêne, anéantit la distance rassurante qui les séparait pour créer une proximité des plus dérangeantes pour la jeune femme qui offre une grimace dans un mouvement de recul, écartant légèrement le bec d'oiseau du nez du Sans-Nom.
Ce sourire... Les yeux de la jeune femme ne peuvent s'en détacher alors qu'elle penche très légèrement la tête sur la droite comme le ferait un oiseau tentant de comprendre le monde qui l'entoure. Voilà qu'il lui propose un jeu pour tenter de gagner un peu de son identité qu'il gardait secrète jusqu'à présent. Est-ce un vulgaire piège ou cet être est-il des plus changeants ? Amusant, finalement... Le sombre corbeau retrouve alors son habituel sourire, hochant la tête en guise de réponse avant d'y ajouter quelques mots.
"Ma foi, en voilà une idée des plus charmantes mais avant cela... il faudra faire la promesse qu'aucun mensonge ne puisse venir ternir ce jeu, non point, bel inconnu ? Sinon, l'intérêt en serait tué."
Alors elle relève la main, dans un geste presque brusque et soudaine, tendant cette dernière sous le nez du jeune homme, poing fermé dont seul l'auriculaire se détache, fièrement dressé comme défiant l'homme sans nom.
"Alors faisons la promesse de ne prononcer aucun mensonge durant ce jeu, qu'en dites-vous, très ? Après quoi, je vous laisserai commencer pour que le jeu est réellement un sens."
Un autre sourire vint orné les lèvres du sombre oiseau avant qu'elle ne laisse retomber le silence, la main toujours relevée, contrastant avec les ténèbres du corridor. |
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| Sujet: Re: Errance [Chessy] Lun 28 Nov 2011 - 21:26 | |
| Sa réponse me rattrape lorsque ma proximité est gratifiée d’un geste de recul. Ses mots me percutent effroyablement. Quoi ?
Je. Je. Je.
Ne comprend-t-elle rien aux subtilités de la domination, au goût sucré, épicé de la réalité ? Si les ombres cherchent à tromper, à dominer, il suffit de les écarter d’un sourire suffisant, d’un regard condescendant. Les ombres n’existent que pour l’humanité aveugle, moi, je ne sais absolument pas comment revêtir les lunettes dégoutantes qui masquent les détails vivifiants de l’humanité. Je vois trop, je désire trop. L’impulsion domine celui qui prend trop son jeu à cœur. Samuel Gontrand gît, éternellement endormi, dans une morgue où derrière une benne à ordure de St-Jérôme. En décomposition avancée, de préférence.
Je grimace, la pensée m’indisposant l’instant d’une seconde. Le sang, le sang, qui avait un goût si différent de celui du barjo m’ayant accueilli en l’enceinte de cet endroit chaleureusement absurde. Le sang, mon rapport avec ce liquide vital est maintenant si profond, si personnel. La vie de la foule ne tient qu’à un simple fil vermeil. Les saveurs prouvent être enivrantes et personne mis à part la voix distante de mon aristocrate éploré ne me retient de passer mes humains adorées à la charcuterie.
C’est à en faire tourner la tête. C’est jouissif. Tellement déroutant. This merry-go-round will be the death of me. Mon sourire, par contre, vous détruira tous. Je suis damné. Succulemment damné. Je vais finir, thorax ouvert sur une table d’opération américaine.
Irréel.
Le majestueux volatile s’égare dans un nouveau rire, si gracieux, je la figerais pour en faire une statuette. Ainsi vêtue, elle serait l’épouvantail parfait pour tourmenter les curieux, pour faire résonner le chant de cigale de l’époque victorienne des gobelets de cristal. Ma réponse se fait plus brusque, mon sourire clignote tel une bordée de lumières de Noël. J’ai la hargne des gens qui relate la faiblesse, car je suis tout sauf faible. Je n’appartiens pas à leur petit groupe uniforme et triste. Désopilant et désenchanté. Je suis hilare et au-dessus de ses conformités banales et ennuyantes.
Je suis presque Chess.
« L’impuissance n’existe pas pour moi. Je vaux nettement mieux que ce degré de faiblesse odieux. »
Je suis ici pour m’amuser, pour découvrir cette facette transcendante du monde, pour admirer mon Daresbury personnel sous toutes ses coutures. Alors, pour l’instant, je donne raison au charognard et me plie bien bas à sa demande. Ça m’arrange. Parler d’humanité me rappelle le pensionnat au Japon, me rappelle des visages aux yeux bleus. D’abord Swan puis ensuite l’écho indistinct qu’à laisser résonner Zakuro dans ma mémoire. Un souvenir de plus en plus flou que je ne tente que trop rarement de ressaisir. Swan d’abord, Swan toujours. Quoique pour l’instant . . . Teehee !
Je dévoile de nouveau mes dents, mon sourire décadent susurre mille promesses aléatoires. Ne pas mentir ne signifie pas que détourner la vérité, que l’alterner et la remanier représente un interdit inviolable. Je tâcherai de ne pas m’égarer dans une partie de Dames trop complexe pour la vérité où les ombres que cette Alicia semble m’accuser de revêtir font office de met principal.
Discuter de profondeur prendrait des jours, voir des années. Mes théories sont si contradictoirement sensées.
Sa main se retrouve, aussi soudainement que ces mots, foutue sans ménagement sous mes yeux noirs. Quelqu’un d’autre aurait sursauté. Pas moi. Sa déclaration m’arrache un rire, un douteux mélange de psychotisme et d’innocence. Mes paupières se plissent et je pianote mes doigts fins le long de l’étendue découverte de son bras avant de remonter à sa main. Il est si rare que les gens aient une peau plus claire, plus translucide et diaphane que la mienne. Sa chair semble luire dans la pénombre. Un canevas vierge.
Cette dame est une œuvre d’art. Grotesque et mystérieuse, comme je les aime. Un puzzle à défaire avec fascination, pièce par pièce. J’accroche mon auriculaire à celui de dame et me surprend à contempler la fragilité de l’extension du corps. Il serait si aisé de le briser en deux. . .
Je réprime un nouveau ricanement perplexant, arrachant ma main de celle d’Alicia d’un mouvement aussi sec que théâtral. Je m’éloigne d’elle en sautillant, m’éprend de mimiques circulaires en tournant quelques fois sur moi-même. Je jubile d’une joie nouvelle, d’un intérêt marqué par les possibilités que m’offre ce château.
Cet endroit est sidérant. C’est presque sympa de se retrouver coincé entre quatre murs aux fondations certainement vacillante. J’ai l’impression d’être en vie.
« La vérité peut être encore plus mensongère que les faussetés elles-mêmes, y’know ? »
Puis, sans vraiment porter attention à sa réaction corporelle, je laisse mon visage se rompre en une moue pensive. Que demander, comment jouer ? Quelle serait le meilleur mouvement à poser, qu’est-ce qui enclencheraient les réactions les plus spectaculaires ? Du feu, ce serait charmant de brûler un truc.
« Enlève ce masque, ensuite nous commencerons. Le physique d’un être parle bien plus que ses paroles ne le feront jamais. »
Je m’approche, une réplique quasi-exacte de mon précédent envahissement de son intimité, puis passe ma main le long du bec, mon visage adoptant une expression indéchiffrable. Les prunelles, ses yeux, ils me diront tous ce que je veux savoir. De quelle couleur sont-ils, marrons, bleus, verts ou gris ? Peut-être même arborent-ils une magique teinte dorée.
Hehehe. C’est ce que nous allons voir, n’est-ce pas ?
« Ensuite, parle moi de ton souvenir d’enfance le plus étrange ! »
Demande bizzare, j’en conviens, mais on dit, selon la perspective psychodynamique de la psychologie, que tout traumatisme, spasme, tics et envies débutent dans les confins de la petite enfance. Pour comprendre cette jeune femme, pour arrivée à la démanteler, pour prendre part à cette valse titanesque qui me plaît tant, il me faut m’attarder sur les premières pierres qui composent sa personnalité.
Si elle croit que je vais lui donner mon nom, elle se fourre le doigt dans l’œil. |
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| Sujet: Re: Errance [Chessy] Lun 12 Déc 2011 - 4:05 | |
| Son regard, ses gestes... Il est incroyable, il ne ressemble à rien que la jeune Alicia avait croisé jusque là, il n'est pas comme eux, il n'est pas sans cette complexité qui l'attire tant. Oh, bien sûr, il est dangereux, elle peut le lire dans ses yeux, il est fou.
Est-ce la folie alors, qui l'attire tant dans ce personnage qui se tient devant elle ? Le voici songeur... Le charognard surveille attentivement l'humain qui se trouve devant lui, penchant légèrement la tête dans un geste animal, cherchant à percer dans le fond de son regard, l'objet de ses pensées, à se frayer un chemin dans le labyrinthe de ses iris, dévoiler le fond de son âme.
Inutile.
Quelle arrogance. C'est frappant, à présent, cette sensation. Il se place au dessus de tout. La jeune femme frissonne alors, abaissant son regard pour venir fixer à nouveau les lèvres de cet inconnu pour le moins inquiétant à présent. Ce sourire, cet éternel sourire à mi-chemin entre joie et folie. Il joue, c'est certain mais à quoi donc ? A cette pensée, le corbeau baisse à nouveau la tête alors que son inconnu se met à gigoter à quelques pas d'elle comme l'un de ces affreux bouffons meurtriers au sourire carnassier et à l'esprit sournois, rien de bien rassurant pour la jeune femme, seule dans ce couloir avec l'incarnation de chair de la Folie.
Elle reste ainsi placée alors que ce dernier termine ses sautillements à quelques pas d'elle puis, alors qu'il prend la parole, le corbeau redresse sa tête, elle ne prête même pas oreille aux mots de son bouffon ténébreux, bien trop occupée à se sermonner sur ce moment de faiblesse. Où avait-elle la tête ? Elle est le corbeau, héraut de la Mort. Que peut-il au fond ? Sous ce masque, sous ce manteau noir, il n'y a plus aucune fragilité si ce n'est cette enveloppe charnelle. Elle est intouchable.
Alors, il s'approche à nouveau d'elle sans que cela la gêne à présent, elle sourit même sous son masque à la demande du jeune homme. Elle ne sait pas d'où lui vient ce caprice, mais elle n'a aucune raison de lui refuser et le fixe de ses yeux d'oiseau, relevant l'une de ses mains pour venir saisir le bec de l'animal, mais avant cela, deux de ses doigts se permettent un détour et viennent lentement glisser sur la joue gauche du garçon, assez lentement pour que ce dernier puisse les empêcher de mener à bien leur mission.
"S'il n'y a que ça pour vous satisfaire, très cher..."
Elle place alors l'entièreté de sa main sur ledit masque, le charognard s'inclinant pour que, retirant son masque, ses cheveux puissent encore cacher son visage et, alors qu'il laisse retomber son bras sur le côté, masque retenu par sa main droite, il redresse le visage, dévoilant ses traits de jeune femme, aussi pâles et fragiles qu'une neige nouvelle.Mais la jeune femme garde les yeux clos un instant alors qu'un sourire se dessine sur ses lèvres, plus amusé que jamais.
"Voici le visage du corbeau."
Elle lâche finalement son masque, rouvrant les yeux par la même occasion, plantant son regard dans celui de son charmant inconnu, ses iris de cendres ne laissant pas paraitre le moindre malaise, elle le fixe comme un égal. Le masque lui, chute et vient terminer sa course au sol où il se brise comme une pièce de verre dans un fracas qui résonne puis s'éloigne, semblant courir le long de cet interminable couloir.
"Voilà qui me met mal à l'aise pour répondre, très cher. Qu'est-ce que l'étrangeté ? Je doute que nous ayons la même définition de ce mot alors, pour faire simple, je vais vous narrer mon premier choc. Car c'est ainsi que l'étrangeté peut être définie par un enfant, ce qui le choque lui apparait probablement comme étrange et donc, mon premier souvenir étrange semble être la première et seule visite d'un zoo alors que j'avais à peine atteint l'âge où l'on sait raisonner par soi-même. Des animaux prisonniers de cages et des gens, grouillant comme fourmis carnassières autour de ces carcasses vivantes. Qui pourrait prendre plaisir à cela ? A voir des êtres vivants en cages ? J'avais l'impression de visiter une prison où le seul crime commis par les détenus était d'être né ailleurs qu'au sommet de la chaine. C'est pour ainsi dire le premier événement qui m'a forgée corbeau. Du moins, charognard des infects."
Elle relève la tête dans une moue, perplexe et songeuse, comme replongée dans ce souvenir d'enfance, elle semble le revivre l'espace d'un instant avant de briser ce songe par un soupir de lassitude et de revenir à son sombre clown.
"Votre réponse a été donnée, à vous de subir la question, à présent. Qui êtes-vous ? Ou, qu'êtes-vous ? Comprenez que je ne désire pas un nom ou un pseudonyme mais l'essence qui vous compose."
Il va mentir mais répondre. Et si la vérité peut être mensongère, le mensonge, s'il veut passer pour vrai, doit toujours contenir une part, infime parfois, de vérité. A cette pensée, la jeune démasquée glousse, ramenant une main devant ses fines lèvres pour atténuer le son de ce rire. |
| | | Wonderland's Obscene Psychopath Chess
| Sujet: Re: Errance [Chessy] Jeu 23 Aoû 2012 - 19:48 | |
| And Just Who Are You Underneath It All ? Faux-semblants et ombres chinoises dessinées sur les murs. Dame corbeau se façonne tel une idylle lorsque le masque tombe pour révéler une frimousse gracieuse, aux courbes douces quoique nettement moins intrigantes que cette majestueuse tête de corbeau. On dirait une enfant, une gamine que le monde aurait jetée dans cet endroit inhospitalier pour pouvoir la regarder se faire dévorer par les nombreux prédateurs qui l’habitent. Est- ce un élan excentrique qui la pousse à se voiler dans les plumes du compagnon de la faucheuse ou est-ce son instinct de survie qui lui a dicté cette méthode ? Peu importe.
Dantesque sourire qui ne fait que s’agrandir, mimique joviale et vaguement hystérique, j’observe enfin le véritable visage de mon interlocutrice. Une bulle d’excitation parcourt mes veines à cette découverte imprévue. Je sens encore le contact tiède de sa paume satinée contre ma joue, réceptionne de plein chef la silhouette diaphane qu’elle présente, sourire aux lèvres. Un joli sourire qui ne s’agence, à mes yeux amusés, que trop bien avec le cristal sonnant de sa voix. Puis, je vois ses yeux, deux océans cendrés qui me donne envie de lui arracher. Envie. Je n’oserai jamais détruire un si charmant spécimen. L’impression de se retrouver dans un livre, avec ce masque qui se fracasse dans une sonorité assourdissante, avec ces analogies qui germent dans tous les coins ( n’avons-nous pas abordé Platon et sa caverne ? ), croît posément. Une rencontre anodine et inespérée dans le labyrinthe changeant des couloirs du manoir. Qui l’eut cru ? Je ne m’en vois que trop satisfait. Intéressant par sa contenance, idiote dans ses paroles, la femme corbeau se dessine d’elle-même comme un jouet amusant. Je volète au-dessus de sa forme cognitive, me lèche les babines à la perspective de dédalles que mes paroles seuls engendreront. Sa voix, lame de diamant translucide, fend l’air. J’accorde un bref ricanement à l’air environnant, condescendance tirée de nulle part. Juste pour le plaisir des . . . faux-semblant. Valentine aurait apprécier cela, n’est-ce pas ? Rire. Rires. Tout ça dans ma tête. Impénétrable.
Elle répond à ma question avec un brin de perplexité, adorable, pesant l’opinion d’elle qui s’immisce dans mon esprit. Élégante, charmante, lyrique et oserais-je dire un brin naïve ? Bien sûr, bien sûr, que j’oserai. Plus tard, lorsque l’opportunité de voir sa mâchoire s’affaissée de quelques malheureux millimètres se présentera. Tout pour les plaisir réactionnels qui font de moi l’un des souverains de la légèreté de l’immatérialité. Nul n’est mieux disposé à devenir Chess, nul n’est aussi ardemment motivé, inné. Elle termine sur une note nostalgique, sur un regard flou et songeur qui la dépouille momentanément de sa grâce. Je ricane audiblement cette fois, me moquant de son engouement pour la narration de son choc.
Par contre, je me dois préciser sa vision sur un point, ne souhait pas la laisser croire des sornettes à mon sujet. L’ombre des masques n’est utile que lorsqu’on joue. Mais me prendre pour un autre que moi-même dans ce genre de partie, ne portera pas fruit. Incompréhension. Aliénation. J’attrape sa joue dans ma paume, épiderme douce, épiderme lisse. Mon sourire s’adoucit en essence demeurant tout aussi large et j’utilise cette voix mielleuse que je réserve généralement à ceux que l’envie me prend de guider. C’est toujours mieux que de mettre ses prunelles dans un bocal.
« Je percevais l’étrangeté comme une expression libre, adoptant les couleurs que son locuteur veut bien lui prêter, s’adaptant aux mœurs de celui qui l’intellige. Généralement, on classifie ce qui est étrange d’intéressant, t’sais ? Donc, je tenais à ce que tu me raconte une histoire digne d’intérêt, amusante. À mes yeux . . . très peu de choses se définissent comme étranges. »
En effet, comment définir ce terme avec exactitude lorsque votre vie humaine a été passée dans l’ombre de cette appellation. Comment apposé une signification à un concept si dissout, si ambigu ? Je préfère laisser court à l’expression variable. C’est toujours nettement plus . . . gratifiant. Je contourne la dame de verre, glisse autour d’elle, inconstant, prédateur. Vicieusement arrogant. Toujours avec cette voix plus calme, moins hilare, qui se veut doucereuse, charmeuse. Velours vocal qui souhaite tenter, qui souhaite guider l’oisillon vers mon nid.
« Ton choc t’a défini corbeau ? As-tu l’impression d’être au-dessus de la chaîne qui t’as dégoutée en endossant ce rôle, comme si tu étais la mort qui dominait la vie, comme si tu valais mieux que toutes ces créatures qui gémissent en tentant bêtement de survivre . . . Eux. Faibles. Tu e souhaites pas être faibles ? Ton discours cacherait-il des complexes d’infériorité ? Des rêves idéalistes ? »
Puis, je consens à répondre à son interrogation. À ma manière . . . croit-elle vraiment obtenir quoique ce soit de tangible de ma part, comme si j’allais m’abaisser à me révéler à une apparition humaine, comme si j’allais tuer le jeu dans l’œuf. Ma chérie, c’est toi qui décide qui je suis. Ta définition te plairas certainement davantage que la mienne et s’avérera plus . . . discernable. Au final, elle ne changera en rien ce que je suis, ce que je deviendrai. « Je suis là-bas, je suis ici. Ma forme matérielle se trouve devant toi. Évidemment. Le reste est éparpillé tout autour, valsant avec vos songes. Et qui je suis ? C’t’un peu dur de se résumer en quelques mots et je ne compte pas gaspiller ma salive sur de longues strophes. As-tu déjà entendu parler du chat de Cheshire ? »
Cela devrait suffire. Des explications apposées sur mon sourire, sur ma contenance. Mon essence reste dissimuler dans les replis du pelage d’un homonyme apprécié. Je viens souffler à l’oreille de la jeune femme, lacérant son lobe de ma respiration, brusquant, encore une fois, son cercle d’intimité.
« Et toi . . . pourquoi te trouves-tu ici ? Qu’espères-tu de ce manoir ? » |
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