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| Et s'enfoncer un peu plus dans les ténèbres...[TERMINE] | |
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| Sujet: Et s'enfoncer un peu plus dans les ténèbres...[TERMINE] Dim 9 Oct 2011 - 18:32 | |
| May se réveille le corps vidé et fatigué dans le couloir de sa résidence qu'elle a tant et tant parcouru comme un fantôme ces cinq dernières années et pourtant il n'est plus le même, rien n'est pareil. L'odeur, l'air, les couleurs, l'atmosphère, tout a changé. Peut-être est-ce sa perception qui s'est transformée, peut-être est-ce sa mémoire qui lui jouait des tours. Mais peu importe maintenant, sortir, prendre l'air, quitter cette maison, cette prison envahie par le silence et la mort.
Elle se relève difficilement, son corps crissant et se crispant sous l'effort. Elle parcourt rapidement les lieux d'un regard las et boursouflé. Il fait étrangement sombre et les murs semblent plus étroits qu'avant. Elles parcourt les murs, les tableaux représentant de vieilles dames étouffants sous des kilos de perles et de tissus, de vieux barons barbus vautrés dans d'énormes fauteuils drapés. Plus loin, une peinture de leur virginale Reine Élisabeth entourée de dorures et de tapisseries. Encore plus loin quelque portraits chrétiens sanglants et surchargés. Elle s'attarde ensuite sur les nombreuses portes de la maison qui ont toutes été scellées par ses soins mais ...pas celle au fond du couloir, entre-ouverte...
"C'est impossible, je les ai toutes vérifiées des centaines de fois!"
Elle se relève, s'accroche à une poignée de porte pour ne pas tomber. Cette poignée...cette forme, ce frisson qui la parcourt, elle la reconnaît...c'est la poignée de la chambre d’Éléonore. De sa gamine de trois ans qui n'est plus là. Avant de tomber dans ce couloir elle la cherchait éperdument depuis des heures. Mais l'enfant avait tout simplement disparu.
"C'est improbable, elle n'a que trois ans, elle ne peut pas aller bien loin...elle ne peut pas sortir seule."
May l'avait laissée dans sa chambre juste avant l'accident...elle en était persuadée mais peut-être était-ce une fausse croyance, peut-être ne se souvenait-elle pas très bien? Tout s'embrouille dans son esprit. Elle se rappelle alors le cadavre de son vieux mari dans la pièce d'en bas. Rien depuis ce jour qui la séparait d'aujourd'hui n'était arrivé, rien ni personne n'était entré ni sortit. Alors, où était l'enfant ? May pensa que toute seule et si jeune elle n'aurait pas pu survivre plus d'une semaine...tout de même, elle aurait retrouvé son corps ? Elle n'était pas morte, non, c'était inconcevable. Peut-être c'était-il finalement passé quelque chose pendant ce dernier mois ? Peut-être quelqu'un était entré et avait volé son enfant ? Peut-être c'était-elle effacée simplement, en silence, de la surface de la terre tout comme son Oncle ou encore Nora? Peut-être que...tout était possible. Après tout, elle avait oublié Éléonore pendant un mois entier. Comment et pourquoi ? Comment quelque chose d'aussi important pouvait-il s'effacer purement et simplement d'une mémoire? Non, ce n'était définitivement pas possible, elle devait être quelque part, dans la maison, à attendre, à pleurer désespérément après sa pauvre folle de maman. May fit alors une chose qu'on lui avait appris à faire chaque soir et chaque dimanche correctement mais qu'elle avait toujours fait malgré elle: prier. Mais cette fois elle ne priait pas Dieu, pas Jésus ni Marie, ni aucun saint, ni aucun ange, elle priait au nom de rien, elle priait à voix haute, accrochée bêtement à sa poignée...
"Je vous en prie...si quelqu'un m'entends, n'importe qui, venez à mon aide ! Entendez-moi! Ramenez-moi mon Éléonore, je vous en prie ! Je n'ai pas été une bonne mère, je n'ai pas été une bonne épouse ni une bonne fille ni une bonne femme mais je vous promet, oh oui, je le promet de me rattraper ! Rendez-moi mon enfant ! Je n'ai plus rien, je ne suis plus personne mais je ferai de mon mieux, tout, je lui donnerai tout !"
La porte s'ouvre brusquement toute grande, May observe un instant les ténèbres qui s'engouffrent derrière la porte et le prends comme un signe. Elle desserre sa main frêle de la poignée et avance d'un pas décidé et titubant vers l'ouverture. Elle n'hésite pas une seconde à entrer. Elle sent la lourde porte se refermer après son passage, silencieusement, mais cela ne l’inquiète pas. Elle observe longtemps le Hall dans lequel elle vient d'entrer de ses grands yeux clairs et vagues. Lorsqu'elle entends, au loin, presque imperceptible, un léger murmure, un frémissement.
"Eléonore ? Eléonore, c'est toi ? Tu m'entends ?"
Elle cherche d'où pouvait provenir le bruit...elle avance de quelques pas dans le Hall, chaque gestes étant un effort, chaque millimètres de prit étant une prise de risque. Son regard tombe sur le tableau d'affichage. Elle l'observe, elle le déchiffre, elle ne bronche pas, ne tremble pas. Elle ne comprends pas tout et n'a pas le temps d'intégrer les informations car un nouveau crissement se fait entendre. D'une petite voix implorante et paniquée, elle brise le silence oppressant.
"Eléonore ?" |
| | | • Obedient Soldier Aphrodite Areïl
+ Pseudo Hors-RP : Nii' / MPDT • Age : 32 • Pouvoir : Elle peut te bouffer le bras, bro. • AEA : Rhylaa toute douce. • Petit(e) ami(e) : Son coeur est mort en même temps que Hans. #aphrans RP en cours : – When I can dreamMessages : 137 Inscrit le : 02/12/2010
| Sujet: Re: Et s'enfoncer un peu plus dans les ténèbres...[TERMINE] Sam 15 Oct 2011 - 4:54 | |
| Ah. Il pleut.
Aphrodite resta un instant à regarder la fenêtre, sur laquelle commençaient à s'écraser de grosses gouttes de pluie. Vu le temps qu'il faisait, ça ne devrait pas s'éterniser : avec un peu de chance, l'averse durerait quelques minutes avant de ne cesser totalement. Ses yeux ocres scrutèrent attentivement le ciel, comme en quête d'une réponse. Sa chambre, vide, était bien silencieuse ; en se concentrant un peu, peut-être même aurait-elle pu entendre ce qu'ils faisaient dans celle d'à côté. Mais écouter aux portes n'intéressait pas la jeune fille, alors elle se contenta de regarder la pluie tomber par la fenêtre. C'était apaisant, dans un sens. Ses chaussures claquèrent contre le plancher quand elle se retourna, et elle sortit de la chambre sans un bruit. Elle avait déjà frappé à la porte de Courtney quelques minutes plus tôt, mais personne n'avait daigné lui répondre. Soit elle était de sortie, soit elle dormait. Dans un cas comme dans l'autre, elle n'avait pas envie de la déranger ; et puis elle pouvait très bien s'occuper sans elle. Parler avec quelqu'un d'autre, lire, s'entrainer, s'extasier une fois encore sur la beauté des lieux... Contrairement à beaucoup de pensionnaires, Aphrodite n'avait aucun mal à trouver de quoi occuper ses journées. Le temps passait si vite, ici! Elle aurait pu rester une heure à regarder la pluie tomber sans se lasser de ce spectacle. Quand on a vécu dans un endroit sec et saturé de poussière, voir des gouttes d'eau tomber d'un ciel d'encre, c'est tout simplement féérique. Ne serait-ce que voir le ciel, c'était merveilleux.
Ses bottes se posaient doucement sur le sol à mesure qu'elle avançait dans le couloir, pensive. Elle avait bien changé, depuis qu'elle avait poussé la porte du Hall pour la première fois. Le soldat maigre et hébété qui était entré ce jour-là n'avait plus grand chose à voir avec la jeune fille qu'elle était aujourd'hui. Elle avait pris un peu de poids, et quoi que ça ne se voyait pas vraiment, elle était heureuse de pouvoir laisser ses jambes nues sans qu'on s'inquiète pour elle. Ses cheveux, dont elle ne s'était jamais préoccupée auparavant, étaient démêlés et flottaient librement dans son dos. Une large robe-pull grise, des leggings noirs. Des bottes brunes. Ce n'était pas extraordinaire, elle ne serait jamais mannequin et n'aurait jamais un physique de rêve. Mais qu'elle se lève en se demandant quelle tenue elle allait pouvoir mettre, ça la faisait sourire des heures durant. Tout plutôt que se demander si elle allait oui ou non mourir avant la nuit.
Ses pas la menèrent finalement en haut de l'escalier qui menait à l'entrée. Descendre, pas descendre...? Au rez de chaussée, il y avait le salon et le GGL. D'un autre côté, la bibliothèque était au premier. Jugeant qu'elle aurait sans doute plus de chances de trouver de quoi s'occuper en bas, elle commença à descendre les marches. Elles grincèrent légèrement sous son poids plume mais ,trop habituée à ces bruits, elle n'y prêta pas attention. Ça allait bientôt faire un an, mine de rien, qu'elle était coincée là. C'était tellement court. Et dire qu'elle avait longtemps penser ne jamais voir le jour de ses vingt ans.
La rouquine s'arrêta assez brusquement quand elle vit une jeune femme, dans le Hall. De là où elle était, sans doute ne pouvait-elle pas la voir ; toujours est-il qu'elle la voyait, elle. Plantée devant le panneau, l'air... perdue. Une nouvelle arrivante, peut-être? Ça n'aurait rien d'étonnant. Il n'y avait guère que les nouveaux pensionnaires pour errer dans l'entrée ou même lire le panneau d'affichage. Le lire une fois suffisait amplement, pour la majeure partie d'entre eux. Aphrodite posa prudemment ses pieds sur le palier, non sans arracher un petit bruit désagréable à la marche qu'elle venait de quitter. Bruit que, cette fois, elle entendit clairement. Et l'inconnue aussi, visiblement.
"Eléonore ?"
Le cœur d'Aphrodite se serra en entendant la voix implorante de la jeune femme. Elle n'était peut-être pas Éléonore, mais ce n'était pas une raison pour rester cacher comme une voleuse. Elle n'avait, après tout, rien à se reprocher. Elle se décida donc à descendre les marches qui la séparaient du tapis rouge paresseusement étendu sur le sol, à présent bien en vue de l'inconnue. Mais, sans trop savoir pourquoi – par réflexe, par habitude ou même par respect – elle s'arrêta à quelques mètres d'elle, indécise.
« Hm... Je ne suis pas Éléonore, désolée. Vous... venez d'arriver? »
Elle aurait aimé lui demander qui était cette Éléonore, mais craint que ça ne soit trop indiscret. La politesse et les règles de langage, après dix ans passés à l'armée, étaient encore pour elle des notions étrangères et bien complexes. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Et s'enfoncer un peu plus dans les ténèbres...[TERMINE] Sam 15 Oct 2011 - 12:40 | |
| May leva le nez en direction de l'escalier d'où provenait le crissement et recula vivement de quelques pas en apercevant la jeune fille qui venait d’apparaître devant elle. Elle observa ce petit bout de femme avec inquiétude. Bien qu'elle semble pacifique et bienveillante, son étrange tenue et ses bottes foncées qui ressemblent vaguement à des chaussures d'hommes l'affole quelque peu. Elle s'attarde sur son épaisse chevelure flamboyante et son regard vitreux. Pourquoi cette fille venait-elle d’apparaître dans la pièce de derrière son couloir ? Pourquoi n'avait-elle jamais vu cette pièce auparavant ? Son mari la lui avait elle cachée ?
Les notes sur le panneau d'affichage commencent à prendre sens tout à coup, comme une bombe à retardement. Elle ne sait pas encore expliquer le pourquoi du comment mais une chose est certaine, elle est loin d'être chez elle. Une pulsion de fuite la gagne mais elle ne bouge pas. Ses pieds et ses jambes tremblent d'envies de courir vers la porte et de rentrer chez elle mais sa tête lui hurle de rester là. Pourquoi rentrer après tout ? Pour y trouver quoi ? Une maison vide , un cadavre, une prison ? Car c'est bien ce qu'elle risquait si quelqu'un découvrait le chaos dans lequel elle avait plongé depuis un mois. Est-ce que quelqu'un lui manquerait là bas ? Est ce que quelqu'un la pleurerait ? Parents, certainement pas. Amis, elle n'en avait plus. La société, la bourgeoisie l'avait depuis longtemps cassée et reléguée au rôle de moins-que rien. Elle n'était plus personne, ni « la femme de », ni « la mère de », ni « la fille de », sans argents, sans influences, non rien, rien ne la retenait. Mise à part peut-être Éléonore...mais les notes certifiaient que sortir était impossible. Elle devait donc être ici, le signe était clair.
Elle reprit ses esprits et tenta de garder une certaine contenance devant la jeune fille. Peut-être pouvait-elle l'aider et répondre à ses nombreuses questions. Peut-être pas. Elle avait appris à ne faire confiance à personne mais elle était la seule personne vivante qu'elle voyait depuis des semaines. Et elle ne semblait vraiment pas dangereuse.
« Hm... Je ne suis pas Éléonore, désolée. Vous... venez d'arriver? »
Non, elle le voyait bien qu'elle n'était pas Éléonore et ne semblait pas la connaître non plus. Cette fille ne pouvait finalement pas l'aider mais son calme la rassurait. Cela faisait longtemps que quelqu'un ne s'était pas adressé à elle avec autant de douceur.
Je...oui...je ...
En entendant le son de sa propre voix, elle s'arrêta brusquement de parler et se rendit compte à quel point elle était déstabilisée. Au travers la mine interrogatrice de la jeune fille, elle se rendit compte à quel point elle semblait vulnérable. Il n'était pas question que la jeune fille voit son trouble et provoque sa pitié. D'un mouvement vif et élégant, elle se redressa, toussota légèrement en remettant une mèche de cheveux derrière son oreille.
Missis May Ellenton. Je viens à l'instant d'arriver. A qui ai-je l'honneur ?
May planta son regard dans celui de la jeune fille qu'elle voulait fier et assuré mais qui ne reflétait qu'une légère panique et un désordre intérieur. |
| | | • Obedient Soldier Aphrodite Areïl
+ Pseudo Hors-RP : Nii' / MPDT • Age : 32 • Pouvoir : Elle peut te bouffer le bras, bro. • AEA : Rhylaa toute douce. • Petit(e) ami(e) : Son coeur est mort en même temps que Hans. #aphrans RP en cours : – When I can dreamMessages : 137 Inscrit le : 02/12/2010
| Sujet: Re: Et s'enfoncer un peu plus dans les ténèbres...[TERMINE] Lun 17 Oct 2011 - 16:46 | |
| Malgré l'air perdu de la jeune femme, Aphrodite lui trouvait une certaine grâce. Elle était belle, bien habillée ; et il y avait quelque chose dans sa façon de se tenir qu'elle n'aurait pas réussi à reproduire elle-même. De la noblesse, de la prestance peut-être? Toujours est-il que, si elle venait bel et bien d'arriver, elle devait se sentir déboussolée. Elle-même n'avait ressenti qu'une vague de soulagement en constatant qu'elle était à priori à l'abri des tirs et des bombes, mais rares étaient ceux qui criaient de joie en apprenant qu'ils étaient enfermés pour l'éternité. Les quelques papiers punaisés sur le panneau d'affichages n'étaient pas tous très clairs, mais au moins l'un d'eux résumait-il correctement la situation des arrivants. Pouvoir, AEA, impossible de repartir. Le reste, les pensionnaires l'apprenaient au fil de leurs rencontres.
Avec un peu de chance, elle ne serait pas hystérique. La jeune femme n'avait pas l'air prête à hurler ou à fondre en larme, mais on ne sait jamais. Il lui était arrivé d'entendre, en passant dans le couloir du haut, des personnes littéralement se jeter sur la porte pour essayer de l'ouvrir. D'autres restaient prostrés là. Parfois, quelqu'un venait les accueillir. D'autres fois, ils devaient se débrouiller seuls. C'était la première fois qu'Aphrodite avait l'occasion d'accueillir un nouvel arrivant, et elle ne savait pas ce que les autres disaient dans ce genre de cas ; mais sûrement que faire le point serait suffisamment. La rassurer, peut-être? Elle verrait bien.
Je...oui...je …
La soldat attendit, sourcils relevés, qu'elle poursuive sa phrase. Elle semblait troublée, mais quoi de plus normal? Elle n'avait pas dû s'attendre à ça en ouvrant la porte. Peut-être avait-elle cru entrer chez elle, ou avait-elle voulu pousser la porte d'un manoir quelconque, poussée par la curiosité. Personne n'entrait ici volontairement. Si le panneau expliquant la nature des lieux avait été affiché à l'extérieur, bien peu d'entre eux seraient ici aujourd'hui. Elle, elle serait là. Mais cette jeune femme à la jolie chevelure rousse? Si sa vie était parfaite, elle aurait préféré rester là-bas plutôt que venir ici. Ceux qui acceptaient le plus vite étaient ceux qui n'avaient pas quitté un monde agréable, finalement.
L'inconnue se releva avec élégance, remit une mèche de cheveux derrière son oreille.
Missis May Ellenton. Je viens à l'instant d'arriver. A qui ai-je l'honneur ?
Missis May Ellenton? Aphrodite resta interdite quelques secondes, cherchant à dépêtrer son nom de son prénom, sans grand succès. Il lui semblait avoir entendu quelqu'un utiliser 'Missis' pour se présenter, une fois, mais sa mémoire pouvait lui jouer des tours. Était-ce son prénom, une formule de politesse quelconque...? A moins que ce ne soit May, son prénom. Ou Ellenton. En fait, elle n'en avait absolument aucune idée. Dans le doute, elle n'aurait qu'à le reprendre en entier.
Peu habituée à autant de politesse de la part de quelqu'un, elle hésita sur la réponse à donner.
« Aphrodite Areïl, répondit-elle après une seconde d'hésitation.Enchantée de faire votre connaissance...? »
Elle ne pouvait pas faire plus poli. Restait à espérer qu'elle n'avait commis aucun impair ; quand on a pas les même coutumes que son interlocuteur, c'est si facile de faire une erreur!
« Hm, si ça peut vous éviter de vous faire mal pour rien, ajouta-t-elle en désignant la porte du menton,elle ne s'ouvrira vraiment pas. Vous avez lu le panneau? » |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Et s'enfoncer un peu plus dans les ténèbres...[TERMINE] Mer 19 Oct 2011 - 14:42 | |
| May attendit quelques secondes la réponse de son interlocutrice qui semblait ne pas comprendre son langage. Peut-être n'était-elle pas habituée à échanger avec la « noblesse » ? Elle ne semblait pas venir d'un milieu aisé tout compte fait et sa tenue vestimentaire le lui prouvait. Peut-être venait-elle de ces fameuses familles des bas quartiers qu'on lui avait appris à éviter ? Mais elle ne ressemblait pas vraiment à cette classe précaire qu'elle connaissait. Son mari parlait de cette « sous-classe », les « pauvres » avec ce petit air persifleur qu'elle haïssait tant.
Lorsqu'elle avait rencontré Nora, sa première et unique amitié, elle avait pourtant rencontré quelques une de ces personnes et avait trouvé en elles quelque chose qui lui avait tant manqué toute sa vie, quelque chose qu'elle n'expliquait pas, qu'elle ne comprenait pas mais qui la touchait, la transformait, un peu. Elle ignorait que ce sentiment nouveau s'appelait « humanité ». Malheureusement cette époque fut très brève et le prix de cette découverte lui coûta beaucoup.
En y réfléchissant de plus prêt, cet endroit était peut-être sa punition. Elle avait désobéit, laissé son mari mourir sans réagir, elle avait oublié son enfant. Ce purgatoire dont elle avait tant entendu parler...était-ce donc cela ? Pourtant rien n'était douloureux, rien ne ressemblait aux descriptions épouvantables qu'on avait pu lui en faire. Au contraire, cet endroit était plutôt majestueux, la jeune fille devant elle n'avait rien de diabolique et ne semblait pas lui vouloir faire payer quoi que ce soit. Peut-être n'était-ce pas le purgatoire mais une sorte de paradis? Elle n'avait rien fait de bon dans sa vie mais peut-être lui avait-on pardonné son inhumanité? Peut-être lui accordait-on une nouvelle chance de se racheter? Quelqu'un avait certainement entendu sa prière et sa demande serait peut-être accordée après avoir expié ses péchés. Sa fille lui serait certainement rendue une fois qu'elle aurait prouvé qu'elle était quelqu'un de bon. A cette pensée, May s'apaisa tout à coup, son regard reprit une certaine assurance et la panique qui la dévorait encore il y a quelque secondes se dissipa en un éclair. Elle en était persuadée, cet endroit était sa seule chance de changer. Encore une fois, une information cruciale s’effaça de son esprit, sans doute pour se préserver, il préféra oublier le fait qu'elle ne sortirait jamais de cet endroit...
« Aphrodite Areïl, répondit-elle après une seconde d'hésitation. Enchantée de faire votre connaissance...? »
May hocha doucement la tête et sourit avec politesse. La jeune fille n'avait définitivement pas la même éducation et la même aisance pour les politesses. Mais l'effort qu'elle y mettait et sa maladresse l'amusa beaucoup. Aphrodite...quel joli prénom, elle n'en avait jamais entendu de si .. « exotique ». Cette fille était-elle un ange ? Un gardien ? Un guide ? Ou une autre âme en perdition qui, comme elle, devait expier ses péchés ? Quels actes l'avaient conduite ici? Et quelle serait sa récompense ? May mourrait d'envie de lui demander mais l'impulsivité ne faisait pas partie de ses caractéristiques.
« Hm, si ça peut vous éviter de vous faire mal pour rien, ajouta-t-elle en désignant la porte du menton,elle ne s'ouvrira vraiment pas. Vous avez lu le panneau? »
May laissa son regard planté dans celui d'Aphrodite. Elle n'allait pas se jeter sur la porte. Elle n'en voyait pas l'utilité. Elle ne sortirait pas d'ici sans y avoir été conviée.
"Oui j'ai lu le panneau d'affichage. J'avoue ne pas tout comprendre. Quelle est cette histoire d'AEA ? Et ...(elle hésita un instant...) la magie, le pouvoir ? Est-ce de la...sorcellerie ?"
Elle fronça légèrement les sourcils et frémit en prononçant ce dernier mot. Il est monnaie courante à son époque d'enfermer et de brûler vives des femmes en place publiques soupçonnées de sorcellerie et de satanisme. Les procès et les chasses aux sorcières font régulièrement l'objet de grandes discussions dans les soirées mondaines. Ces histoires avaient toujours fascinés May qui envie secrètement ces femmes martyrs qui revendiquent une certaine forme de liberté. |
| | | • Obedient Soldier Aphrodite Areïl
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| Sujet: Re: Et s'enfoncer un peu plus dans les ténèbres...[TERMINE] Sam 22 Oct 2011 - 3:58 | |
| Missis May Ellenton hocha la tête, et Aphrodite en fut quelque peu rassurée. Cela voulait sûrement dire qu'elle n'avait pas dit d'énormité ; c'était déjà ça de pris. La jeune fille n'était pas du genre à s'inquiéter d'un rien ou à stresser sans cesse, mais n'avait pas pour autant envie de se faire détester de quelqu'un pour une aussi stupide erreur. Se faire détester des personnes avec qui elle allait certainement passer l'éternité? Mauvais calcul. Mieux valait se faire apprécier du plus grand nombre quand, comme elle, on envisageait un séjour agréable et paisible. Se faire des amis, ou tout du moins des connaissances positives, c'était primordial. Or si l'ancienne soldat n'était pas très douée en relations humaines, elle avait tout de même fait de beaux progrès depuis son arrivée. Elle pensait pouvoir entretenir une conversation sans avoir envie de sortir son arme, arrivait à rire et même parfois à faire de l'humour, et apprenait petit à petit à contenir ses colères trop violentes. C'était un véritable parcours vers la normalité, qu'elle avait entrepris. Rattraper le temps perdu. La nouvelle arrivante semblait plus calme, à présent. Ce n'était qu'une impression qu'elle avait, mais elle avait l'air plus sûre d'elle-même que quelques secondes auparavant. Peut-être avait-elle réussi à faire la part des chose? Ou bien n'était-elle pas trop inquiétée de son enfermement? C'était possible, mais assez peu probable tout de même. Parce que... Eh bien, parce que peu de personnes croyaient sur le champ ce fichu bout de papier, voilà pourquoi! Accepter sans questions ni conditions cette histoire de pouvoirs, d'AEA et surtout l'impossibilité de sortir, c'était un sacré effort. Elle-même avait mis un moment avant de vraiment y croire. Encore plus avant de s'y habituer. Chacun avait son rythme : restait à espérer que Missis May Ellenton n'était pas tout simplement en plein déni. Parce que où qu'elle pense être entrée, elle n'arriverait plus jamais à bon port.
C'était aussi difficile à expliquer qu'à accepter, finalement. Comment dire une chose pareille sans passer pour une cinglée?
"Oui j'ai lu le panneau d'affichage. J'avoue ne pas tout comprendre. Quelle est cette histoire d'AEA ? Et ...la magie, le pouvoir ? Est-ce de la...sorcellerie ?"
Aphrodite acquiesça, hésitante. Elle n'était pas bien sûre de ce qu'elle entendait par sorcellerie, mais ce devait être plus ou moins la même chose. Pour en avoir parlé avec d'autres pensionnaires, beaucoup appelaient 'magie' toute chose rendue impossible par les lois de la physique. Dans le cadre où elle avait été élevée, il n'avait jamais été question de magie ou de sorcellerie. Mais dans la mesure où ce dont étaient capables les pensionnaires défiait bel et bien les lois de la physique (et pas que, d'ailleurs) ce devait pouvoir être considéré comme de la sorcellerie. Est-ce qu'ils avaient ça en eux et avaient été emmenés ici à cause de cette particularité ou est-ce que le Pensionnat lui-même leur conférait ce pouvoir? Ça, en revanche, elle n'en avait aucune idée.
« Je pense qu'on peut dire ça comme ça, répondit-elle avec un haussement d'épaules dubitatif. Je ne pourrais pas vraiment expliquer, mais... En arrivant ici, on a un pouvoir. Ça peut être varié. Comme se rendre invisible, rétrécir les objets. Contrôler un élément. Ce genre de choses. »
Elle réfléchit un court instant, puis se rappela que la question portait aussi sur les AEA. Ça, au moins, elle pouvait l'expliquer sans trop de mal. Elle esquissa un sourire qui se voulait rassurant.
« Et les AEA, c'est des Alter Ego Astral. C'est un animal, hm, un ami imaginaire que tu as inventé quand tu étais plus jeune. Tu devrais le retrouver ici à un moment ou un autre. » |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Et s'enfoncer un peu plus dans les ténèbres...[TERMINE] Mar 25 Oct 2011 - 15:44 | |
| « Je pense qu'on peut dire ça comme ça. Je ne pourrais pas vraiment expliquer, mais... En arrivant ici, on a un pouvoir. Ça peut être varié. Comme se rendre invisible, rétrécir les objets. Contrôler un élément. Ce genre de choses. »
C'était donc cela...de la sorcellerie ! Dans quel étrange et fascinant monde était-elle entrée ! Aphrodite se voulait rassurante, elle souriait d'un sourire sincère et hésitant comme elle n'en avait rarement vu. Elle semblait paisible, presque heureuse d'être là. Elle ne semblait pas effrayée ni blasée ni meurtrie d'être coincée ici et de ne pas saisir l'entièreté des événements. Elle n'avait pas d'explications concrètes et, étrangement, cela ne déplaisait pas à May. Cette perspective de ne pas tout comprendre et d'accepter ce nouveau monde passait plus facilement que prévu. Cet inconnu éveillait en elle tout ses sens, piquait sa curiosité, soulevait des questions et un trac excitant. Ce mélange de sensation et d'émotions nouvelles qui remuait aux fonds de son ventre la ravissait.
Malgré elle, un sourire éclaircit son visage. Elle souriait car, enfin, il se passait quelque chose d'exaltant dans sa vie, d'inconnu, de mystérieux. Elle souriant car pour la première fois elle avait le sentiment d'être quelqu'un de spécial qui détient quelque chose de spécial. Elle souriait car cela faisait si longtemps qu'elle n'avait pas rencontré quelqu'un qui lui réponde comme à un être humain. Elle souriait car pour la première fois de sa vie, elle pourrait posséder et peut-être contrôler quelque chose dans son existence.
Elle était en possession d'un pouvoir. Lequel ? Qu'était elle capable de faire ? Pouvait-elle disparaître ? Contrôler le feu ? Voler ? Faire apparaître Eléonore ? Il lui tardait de le découvrir. Elle se demanda alors ce qu'Aphrodite pouvait bien détenir, elle, comme pouvoir. Elle s'apprêtait à le lui demander lorsque la jeune fille surenchérit :
« Et les AEA, c'est des Alter Ego Astral. C'est un animal, hm, un ami imaginaire que tu as inventé quand tu étais plus jeune. Tu devrais le retrouver ici à un moment ou un autre. »
Ami imaginaire ? Elle n'avait jamais eu d'ami, et très peu d'imaginaires. Des ennemis imaginaires, ça oui, certainement, des tas. Elle en avait eu des centaines dans ses longues rêveries d'enfant et d'adolescente bridée. Comme dans les fables qu'elle aimait tant à l'époque, elle s'imaginait ses proches avec des têtes ou des morceaux de corps d'animaux. Ainsi sa mère était une autruche avec un corps de limace, son père un ours sanguinaire aux crocs de loups, sa nourrice avec un corps de vieille femme et une tête de souris. Les collègues de son père étaient des pingouins, des morses ou encore des crapauds. Elle ne voyait pas beaucoup d'enfant de son âge et se les imaginait comme des anges, un corps d'enfant, avec de grandes ailes de papillons ou en grands oiseaux colorés. Beaucoup finissait dans de terribles situations, mourrait de mille façon les plus atroces et subissaient la vengeance de la jeune femme. Dans ses rêveries, May imaginait toutes les personnes qui l'empêchait de vivre, qui la contrôlait et avait une emprise sur sa vie. Elle s'inventait de grandes histoires où elle prenant plaisir à les anéantir. Elle profitait de ses pensées pour y hurler tout ce qu'elle ne pouvait pas dire dans la réalité. Elle transformait son jardin secret en véritable défouloir.
« Ah oui, et moi petite ingrate ? »
May regarda par dessus la tête de Aphrodite et aperçu, descendant de l'escalier, un petit chien grassouillet qui trottinait dans leur direction. C'était un bulldog anglais blanc et caramel qui ressemblait à un gros bébé poilu et grincheux. Il s'arrêta au milieu du Hall, observant un point devant lui en bavant abondamment. Il ne semblait plus prêter attention à May, totalement hypnotisé par un détail que lui seul semblait voir. May fut soudainement frappée de stupeur. Cette voix graveleuse et arrogante, cette mine boudeuse, ce petit regard persifleur, cette façon de bouger, de baver...c'était lui...elle s'en souvenait...
« Marcel, et oui ma poule! »
Comme si il avait lu dans ses pensées, le bulldog afficha un énorme sourire pleins de dents avant de se focaliser à nouveau sur le point de tout à l'heure avec un petit rire niais. May compris ce qu'il regardait mais préféra ne rien dire et se contenta de froncer les sourcils, l'œil exaspéré. Marcel était un chien qu'elle avait créé lorsqu'elle était gamine. Il l'accompagnait dans ses rêves d'aventures et de grandes épopées à travers de sombres et mystérieux territoires. Il était là aussi lorsqu'elle partait en croisade, à la tête d'une armée de singes soldats affronter les troupes de son terrible père ours despotique. C'était une sorte de conseiller, un fidèle compagnon qui la mettait souvent dans l'embarras mais qu'elle gardait précieusement à ses côtés pour son humour et sa soif de vivre. Marcel représentait l'oncle préféré de May. Un ancien soldat qu'elle idolâtrait pour sa force, son humour graveleux et son insolence. Il lui racontait souvent de vieux souvenirs de guerre. May raffolait de ses récits souvent sanglants, pleins de courage, de hargne, d'hommes et de femmes forts, de luttes, de persévérances, d'espoirs et de désillusions.
May regarda Aphrodite avec un regard affolé et une petite grimace qui semblait dire « oh m*rde pitié c'est pas vrai !»...
"C'est...c'est CA, mon AEA?
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| | | • Obedient Soldier Aphrodite Areïl
+ Pseudo Hors-RP : Nii' / MPDT • Age : 32 • Pouvoir : Elle peut te bouffer le bras, bro. • AEA : Rhylaa toute douce. • Petit(e) ami(e) : Son coeur est mort en même temps que Hans. #aphrans RP en cours : – When I can dreamMessages : 137 Inscrit le : 02/12/2010
| Sujet: Re: Et s'enfoncer un peu plus dans les ténèbres...[TERMINE] Sam 29 Oct 2011 - 18:56 | |
| La jeune femme n'avait pas l'air sur le point de paniquer ou de s'arracher les cheveux, et cela rassura franchement Aphrodite. Si elle prenait bien la chose – ou avec..., philosophie, au moins – c'était une bonne nouvelle. Ceux qui acceptaient leur sort étaient sans aucun doute les moins malheureux, dans ce Pensionnat. Les quelques personnes qui passaient leurs journées à sonder les murs, insulter leurs hôtes ou frapper contre la porte d'entrée, elle ne pouvait que les plaindre. Leur acharnement était presque amusant. Cette porte ne s'ouvrirait pas, peu importe la force et le nombre d'heures que l'en employait à la briser. Autant l'accepter et faire avec, reconstruire au moins un semblant de vie entre ces murs. May (en admettant que c'était son prénom) venait peut-être d'un endroit horrible, elle aussi : ce n'était pas à exclure. Peut-être pourrait-elle lui poser plus de questions plus tard, si elles s'entendaient? Pour l'instant elle l'aimait bien et pensait la réciproque valable, mais on ne construit pas un lien quelconque en quelques secondes. Même si, dans ce lieu fermé et hors du temps, tout semblait se passer avec une intensité dix fois supérieure. La moindre petite chose prenait des proportions inattendues, le moindre rire résonnait à l'infini entre ces murs de pierre. Aussi étrange cela puisse paraître et au risque de passer pour une cinglée, Aphrodite aurait pu faire l'éloge de cette bâtisse des heures durant. Elle aimait cet endroit comme sa nouvelle maison. Maison qu'elle avait quitté plus de dix ans auparavant, et dont la chaleur n'était plus qu'un vague souvenir dans sa mémoire saturée d'images pénibles.
Ici, en tout cas, le passé restait dans le passé. Hormis pour ce qui était des AEA, donc. Elle n'était pas très proche du sien, mais Rhylaa restait une source de réconfort malgré tout, quand bien même ses conseils constants l'exaspéraient. La petite rousse était en train de se demander où était passé son porc-épic, justement, quand une voix résonna dans son dos. Sans sursauter ni montrer le moindre signe d'inquiétude, elle se tourna à demi vers les escaliers. En descendait un drôle de chien à l'allure particulière, la bave aux lèvres. Ce dernier détail faillit l'alarmer, mais un chien qui parle, ça ne pouvait être qu'un Alter Ego. Il y avait peut-être d'autres animaux à l'extérieur, mais il ne lui semblait pas qu'ils aient le don de la parole.
Et vu l'allure assez spéciale de celui-ci, aucun doute que ce n'était pas un 'animal quelconque'. Aphrodite se tourna vers May, l'interrogeant du regard.
« Marcel, et oui ma poule! »
Ah. D'accord. Inutile de poser plus de questions ; ils se connaissaient forcément. Elle jeta un coup d'œil perplexe au sourire de l'animal, dont le prénom sonnait aussi étranger à ses oreilles que ceux de presque tous les pensionnaires. Elle n'avait eu l'occasion de voir ces animaux que dans des livres, jusqu'alors : voir les AEA des autres était toujours intéressant, amusant. Les chiens, les chats, les souris... Elle avait dû lire plusieurs livres pour retenir tous ces noms, mais ce n'était pas une perte de temps. Elle se serait trouvée idiote, à demander quelle était cette drôle de chose poilue qui venait de descendre les marches! Dans tous les cas, vu le timing et la manière dont il s'était adressé à elle, ce Marcel était sûrement l'ami de May.
Quoi que. Vu la grimace que son interlocutrice lui adressa, elle n'allait pas se jeter sur son vieil ami en lui déclamant combien il lui avait manqué.
"C'est...c'est CA, mon AEA? "
Ce ne fut ni moqueur ni même méchant, mais Aphrodite ne put retenir le petit livre qui fusa d'entre ses lèvres. C'était juste que la situation était..., eh bien, comique? Elle avait vu des personnes serrer leurs AEA contre eux, d'autres disaient ne pas les avoir vu depuis un long moment, d'autres encore les ignoraient assez superbement. Mais là, elle avait l'impression que le cadeau que le Pensionnat venait de lui faire n'était pas à son goût.
C'était amusant, oui.
« J'imagine, répondit-elle en passant son regard de l'animal à sa maitresse, le sourire aux lèvres. Si tu le connais, j'ai peur que ce soit le cas, oui. Mais il a l'air très... »
Elle resta regarder Marcel une seconde, sans perdre son sourire, puis se retourna vers la rouquine.
«... Gentil? » |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Et s'enfoncer un peu plus dans les ténèbres...[TERMINE] Mar 1 Nov 2011 - 0:46 | |
| « J'imagine. Si tu le connais, j'ai peur que ce soit le cas, oui. »
« J'ai peur aussi... » Pensa t'elle. Génial...elle était condamnée dans ce lieu magique et elle n'avait droit à rien de mieux que cet insupportable chien...bien qu'elle l'appréciait énormément étant petite, elle l'avait oublié en grandissant et cette irruption soudaine de cette apparition ramenait à elle de douloureux souvenirs. Et puis, maintenant adulte et bien élevée, tout de ce Marcel l'irritait. Et tout dans son comportement, sa façon de parler et son regard vissé sur le derrière d'Aphrodite lui prouvait qu'il s'agissait bel et bien du Marcel qu'elle avait inventée, qu'elle connaissait. Pourquoi lui...elle aurait encore préférer sa sotte nourrisse de souris ou sa limace de mère. Pourquoi Marcel?
« Mais il a l'air très... »
« Bête ? Ignare ? Hagard ? Indigne ? Mauvais ? Sale ? Dégoutant? »
«... Gentil? »
« Ah...gentil...oui...c'est une vision qui se vaut...Aphrodite se laisse duper par sa bouille de gamin mais si elle savait... »
Mais à y observer de plus prêt, le sourire et le regard amusé de la jeune fille fit conclure à May qu'elle faisait de l'ironie. Cela la détendit un peu, l'ironie, ça, c'est un humour qu'elle connaissait et qu'elle appréciait particulièrement. May avait peu rit dans sa vie. Pas parce qu'elle n'aimait pas ça, bien au contraire, mais parce que son rire l'effrayait. Sa voix l'effrayait. La perte de contrôle d'un fou rire et toutes les sensations que cet état engendrait l'effrayaient. Mais surtout, surtout, cette voix, ou plutôt ce son étrange et impure qui sortait de sa gorge lorsqu'elle riait lui était insupportable...May ne supportait pas son rire, elle le trouvait laid, désaccordé et bruyant. Elle préférait l'humour subtile, les traits d'esprit, cela provoquait en elle cette douce sensation de rire intérieur, comme un petit tremblement qui ne provoquait pas d'éclats de rire mais des sourires vainqueurs ou vaincus, des étincelles dans le regard qui trahissent l'exaltation d'une blague ou d'une pique bien placée, bien trouvée. Elle se laissa gagner par le sourire d'Aphrodite et ne put s'empêcher de lui rendre son sourire accompagné d'un regard complice teinté de sarcasmes.
« Ouais, je suis gentil ouais, et siiii mignon ! Moi, c'est Marcel, et toi t'es... »
May fronça les sourcils d'un air mauvais, Marcel se roula sur le dos, exhibant son ventre au poils clairs à Aphrodite avec un regard de chien battu, attendant de toute évidence une caresse. May ne put s'empêcher de glousser.
« Hey, les gonzesses, cessez de sourire, immédiatement ! Et sache ma p'tite, que je suis pas un gentil moi ! Loin de là ! Je suis un méchant, trèèès méchant toutou, un voyou ! Waf !"
La cabot bondit sur ses quatre pattes comme un tigre et il se mit à pousser un long grognement puis lança un aboiement criard et pathétique. Il se rigidifia en un éclair en entendant l'écho de son propre aboiement qui ressemblait plutôt à celui d'un jeune chiot affamé que d'un loup enragé.
« Waw...paralysées de peur...dit elle platement»
Humilié, Marcel fit demi-tour avec grâce dans un grand mouvement théâtrale et dramatique, trottinant avec le museau en l'air vers l'escalier. Il s'arrêta au milieu des marches.
« Non, ne me retenez pas ! Et ne comptez pas sur moi pour vous venir en aide en cas de pépin ! »
Il attendit un long moment dans le silence qu'une des deux rouquines n'interviennent. Il s'attendait à se que May ne le rappelle, ne lui supplie de leur pardonner leur insolence, après tout, il était là pour elle et il n'avait rien demandé ! Mais rien, May ne dit rien. Comme à son habitude, aucune marque de tendresse ou d'attention et encore moins de repentir venant de sa « maîtresse ». May arqua simplement un sourcil, jetant un regard déconcerté à Aphrodite. Irrité et vexé de son indifférence, il continua vigoureusement sa montée en grognant. Une fois disparut en haut des marches, après quelques secondes d'un lourd silence, la gueule joufflue de Marcel réapparut en dessous de la rampe, ses deux petits yeux noirs étincelants, il semblait attendre... May grossit les yeux et soupira...
« Bien bien ! S'il est mon AEA, je n'ose imaginer ce que peut-être mon pouvoir...c'est peut-être ma punition... A Aphrodite, sursautant tout à coup, Mais excusez-moi, je manque à tout mes devoirs, merci de votre accueil. Auriez-vous l'amabilité de me faire visiter les lieux ? Puisque je suis condamnée ici pour une durée indéterminée, autant m'y familiariser tout de suite….»
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| | | • Obedient Soldier Aphrodite Areïl
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| Sujet: Re: Et s'enfoncer un peu plus dans les ténèbres...[TERMINE] Dim 6 Nov 2011 - 19:16 | |
| Drôle de chien, songea Aphrodite en le regardant rouler sur le dos après avoir fait sa propre éloge. Les animaux ne lui étaient pas encore familier, aussi ne se risqua-t-elle pas à approcher sa main de l'animal. Il n'était pas bien gros comparé à l'AEA d'une de ses amies – qui avait elle aussi un chien – mais qui dit petit ne veut pas forcément dire sans défense. Elle en était la preuve vivante. Alors non, elle n'y mettrait pas les doigts, tant pis pour lui. Il avait qu'à ne pas avoir de dents. Le gloussement de May arracha un nouveau sourire à la jeune fille, les yeux toujours rivés sur le petit chien dodu. Depuis plusieurs semaines maintenant, elle n'était plus obligée de se forcer à sourire quand elle trouvait quelque chose plaisant ou amusant ; ça venait tout seul, naturellement. Et on a beau dire, quand a pas souris une seule fois en dix ans, c'est un progrès énorme. Ça l'était à ses yeux, en tout cas. Et même si elle n'était pas très expressive encore, ses sourires étaient on ne peut plus sincère. Drôle de chien, oui. Il avait l'air d'être un sacré numéro. Et quand il reprit la parole, ce fut uniquement pour confirmer sa pensée.
« Hey, les gonzesses, cessez de sourire, immédiatement ! Et sache ma p'tite, que je suis pas un gentil moi ! Loin de là ! Je suis un méchant, trèèès méchant toutou, un voyou ! Waf !"
Le 'méchant toutou' bondit sur ses pattes, surprenant Aphrodite par la même occasion. Un moment inquiétée par son grognement (un chien qui grogne ce n'est pas bon signe, non? Enfin, il ne pourrait pas leur faire de mal, vu sa carrure, mais tout de même...) elle ne mit pas longtemps à étouffer un rire derrière sa main. D'accord. Elle avait vu plus effrayant, comme cri de guerre, mais c'était... Enfin il avait fait de son mieux, sans doute. Ce n'était pas très concluant, mais au moins aurait-il essayé. Non? Bon, d'accord. C'était complètement ridicule.
« Waw...paralysées de peur...»
Exactement, oui. Paralysées de peur. Marcel, clairement vexé, fit demi-tour vers les escaliers avec toute la fierté et la dignité dont il devait disposer, museau relevé. Oh? Il s'en allait, alors? Aphrodite songea un instant qu'elles avaient vraiment pu lui faire de la peine à se moque de lui comme ça, mais chassa bien vite cette idée de son esprit. Tant qu'il n'avait pas l'air en colère, ça ne devait pas être très grave. Puis, une fois à mi-chemin, il s'arrêta à nouveau pour prendre la parole. Eh bien, euhm... S'il ne voulait pas qu'elles le retiennent, elle ne le ferait pas. Malgré le temps passé ici, la soldat peinait toujours à distinguer ce qu'il fallait prendre au premier degré des métaphores, et il lui arrivait fréquemment de répondre totalement à côté dans ce genre de cas. Il y avait tellement d'expressions différentes, de manières compliquées de dire les choses... C'était fascinant. Et compliqué. Raison pour laquelle elle ne comprit pas pourquoi ce brave chien restait planté là, alors qu'il venait pourtant bien de leur dire qu'il voulait s'en aller à tout prix. Interceptant le regard déconcerté de la rouquine, elle haussa les épaule. Aucune idée de ce qu'il fichait. Il reprit finalement sa marche, et disparut rapidement en haut des marches. Un peu déconcertée par ce départ aussi brutal qu'avait été son arrivée, Aphrodite ne dit tout d'abord rien. Elle se demandait où pouvait être Rhylaa, tiens. Son porc-épic n'était pas du genre à courir à travers le pensionnat, mais sa manie de vouloir aider tout et tout le monde l'amenait parfois dans de drôles de situations.
La jeune fille reposa ses yeux foncés sur May quand celle-ci reprit la parole, et opina doucement du chef. Faire visiter les lieux, bien sûr. Ça pouvait toujours être utile. D'autant plus que, comme elle l'avait dit, elle était condamnée ici pour une durée indéterminée. Peut-être même l'éternité. Mais inutile de préciser qu'à priori elle n'en sortirait jamais. Ça, elle aurait tout le temps de le découvrir au fur et à mesure de son séjour.
« Ah, bien sûr, oui. C'est assez grand, alors... Tu veux commencer par un endroit en particulier? Parce qu'il y a les chambres, et un salon, aussi, une salle à manger... Enfin ça dépend. Tu es fatiguée, peut-être? »
Oh. Les yeux d'Aphrodite s'agrandirent brusquement et sa bouche se tordit dans une grimace gênée. Quelle imbécile! Elle ne s'en était même pas rendue compte tellement les discours ici étaient informels, mais elle était passée du 'vous' au 'tu' depuis un bon moment déjà.
« Oh, hm, tu préfères peut-être que je te vouvoie? Je ne suis pas habituée, désolée. » |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Et s'enfoncer un peu plus dans les ténèbres...[TERMINE] Lun 7 Nov 2011 - 15:47 | |
| « Ah, bien sûr, oui. C'est assez grand, alors... Tu veux commencer par un endroit en particulier? Parce qu'il y a les chambres, et un salon, aussi, une salle à manger... Enfin ça dépend. Tu es fatiguée, peut-être? »
Aphrodite grimaçait comme une enfant prise en faute. May ne comprenant pas tout de suite, plissa légèrement les yeux, songeuse.
« Oh, hm, tu préfères peut-être que je te vouvoie? Je ne suis pas habituée, désolée. »
Elle n'avait pas réellement prêté attention à cette nuance, dans sa langue, le « tu » et le « vous» se prononcent de la même façon. Elle savait que dans d'autres langues et certains pays la différence était importante et selon le terme utilisé cela connotait et cadrait certains types de relations. Le « vous », plus commode et respectueux, marquait une certaine distance ou une politesse pour un aîné, un parent, ou un maître par exemple. Le « tu », d'après ses connaissances, s'utilisait pour les proches, les amis, un terme plus intime. May pouvait comprendre que cela engendre un questionnement chez la jeune fille et de toute évidence elle semblait avoir peur d'avoir commit une erreur.
C'est à cet instant précis qu'une sorte d'éclair lucide traversa l'esprit de May. La jeune fille en face d'elle n'était certainement pas de son pays, peut-être certainement pas de son époque, vu sa tenue, et peut-être même pas de son monde ? Elles ne partageaient donc pas les même coutumes. Comment pouvaient-elles se comprendre et communiquer si facilement ? Aphrodite semblait en avoir pleinement conscience et May apprécia le fait qu'elle se donnait tant de mal pour communiquer et ne pas la froisser. Cette constatation, sans se l'expliquer vraiment, l'émouvait. Cela paraissait dingue et totalement irrationnel mais tout était dépourvu de logique dans cet endroit. Depuis son entrée à sa rencontre avec la jeune rouquine, l'apparition improbable d'un vieil ami imaginaire. Tout de ce qu'elle vivait semblait directement sortit d'un conte ou d'un roman fantastique. C'était tout bonnement fascinant...inquiétant mais fascinant !
Alors « vous » ou « tu » ? Aphrodite semblait attendre avec une certaine inquiétude sa réaction et la réponse scellerait définitivement le type de relation qu'elle pourrait développer avec sa charmante hôtesse. Vous ou tu...distance ou proximité? Certes, elle préférerait que tous la vouvoie, mais inutile d'entrer dans un débat long qui n'intéresserait certainement pas Aphrodite et qui risquerait peut-être de l' offusquer ou la brider, voir de l'ennuyer. Il n'était pas question de se mettre à dos la jeune fille qui l’accueillait avec tant de bonne volonté et de sympathie. Elle haussa donc les épaules avec un air nonchalant et lui sourit avec bienveillance pour la rassurer.
« Ne t'inquiètes pas pour cela. Garde tes habitudes, c'est à moi de m'en accommoder et de m'adapter. (Elle laissa résonner sa phrase quelque seconde, réfléchissant à la première question d'Aphrodite.) Pour être honnête, j'ai un petit creux. Un petit creux qui dure depuis plusieurs semaines et j'ai...Cela m'étonne moi-même... mais j'ai très envie de manger !»
Marcel, toujours en haut de l'escalier, (elle l'avait presque oublié tient celui-là!) se dressa d'un bond, répéta plusieurs fois le mot « manger » avec une ivresse et une joie enfantine, bondissant sur ses courtes pattes, tressaillant d'impatience! |
| | | • Obedient Soldier Aphrodite Areïl
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| Sujet: Re: Et s'enfoncer un peu plus dans les ténèbres...[TERMINE] Dim 13 Nov 2011 - 18:05 | |
| Aphrodite attendit en silence, les bras ballants, que May donne son verdict. Comme elle ne l'avait pas repris quand elle avait commencé à utiliser le 'tu', ça ne devait pas être si grave que ça ; tout du moins l'espérait-elle. Lui manquer de respect n'était pas son but, loin de là. Seulement il y avait tellement de coutumes, d'habitudes ou de règles différentes emmêlées dans cet endroit que savoir du premier coup d'œil comment parler à qui était mission impossible. Littéralement. Quoi qu'il en soit la jeune fille respectait les coutumes des autres, aussi n'insisterait-elle pas si son interlocutrice voulait qu'elle lui parle plus formellement. Elle aurait peut-être du mal à s'y habituer, en revanche... Enfin, rien d'insurmontable! La rouquine avait tout de même eu affaire à des choses plus graves qu'une histoire de pronoms. Elle n'avait toujours pas perdu cette sale habitude d'agir avant de parler ou de réfléchir, et prendre la parole n'était pas encore systématique pour elle. Mais elle avait tellement été privée de mots par le passé que, à présent, elle aurait aimé les utiliser à tort et à travers. D'où l'importance de sa question. Maintenant qu'elle avait le doute, elle ne pourrait plus dire 'tu' ou 'vous' sans se sentir en faute : autant lui demander. Là, au moins, elle serait sûre de son coup.
« Ne t'inquiètes pas pour cela. Garde tes habitudes, c'est à moi de m'en accommoder et de m'adapter. »
La demoiselle acquiesça dans un sourire, rassérénée. D'accord. Ce serait 'tu', alors. On ne l'avait jamais habituée au vouvoiement, si ce n'était envers les plus haut gradés – qu'elle ne voyait presque jamais. Ses amis ne lui avaient jamais demandé d'être plus formelle – au contraire – et elle s'était vite habituée à s'adresser à tout visage, connu ou non, de la même façon. Au moins, elle n'aurait pas de soucis avec ça. Le calme de son interlocutrice était, en tout cas, assez apaisant. Apprendre autant de choses plus ou moins claires et cohérentes d'un seul coup n'était jamais facile, et il fallait en général un petit moment avant de vraiment accepter la réalité de cet endroit. Mais quoi de plus normal, après tout?
« Pour être honnête, j'ai un petit creux. Un petit creux qui dure depuis plusieurs semaines et j'ai...Cela m'étonne moi-même... mais j'ai très envie de manger !»
Un petit creux? Manger? Aphrodite se tourna vers le chien quand il bondit sur ses pattes, visiblement alléché par la perspective de nourriture. Bon, qu'ils aient faim n'avait rien d'étonnant, mais... Un petit creux qui dure depuis plusieurs semaines? Elle lui aurait bien demandé pourquoi mais, sur l'instant, cela lui parut déplacé. Ça ne la regardait pas, après tout.
« Manger, d'accord, répéta-t-elle avec un vague sourire. Je ne sais pas si le GGL est ouvert, euhm... On peut aller dans les cuisines, en tout cas. Marcel peut venir aussi, s'il veut. »
Et vu la façon dont il s'était réveillé dès qu'il avait été question de manger, pas difficile d'imaginer la réponse. La partie sur le café du pensionnat allait sans doute échapper à May, mais peu importe. Elle n'avait pas envie de la faire courir à travers le Pensionnat et la perdre dans les couloirs pour au final se rendre compte qu'elles devraient aller dans les cuisines. Ce serait plus simple comme ça, et puis elle connaissait le chemin. Si les couloirs ne décidaient pas de les perdre, bien sûr.
Elle fit un petit signe de la main à la jeune femme et tourna sur elle-même pour se diriger vers la porte menant au reste du rez-de-chaussée.
« Ça fait long, un petit creux de plusieurs semaines, non? » |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Et s'enfoncer un peu plus dans les ténèbres...[TERMINE] Ven 25 Nov 2011 - 12:52 | |
| « Manger, d'accord. Je ne sais pas si le GGL est ouvert, euhm... On peut aller dans les cuisines, en tout cas. Marcel peut venir aussi, s'il veut. »
GGL ? Encore une appellation qu'elle ne comprenait pas mais elle savait maintenant qu'elle aurait bien le temps de le découvrir et elle ne releva pas. Elle ne jeta pas un seul regard à Marcel,mais soupira légèrement de honte que Aphrodite assiste à cela. Devrait-elle vraiment supporter ce parasite tant qu'elle était enfermée ici ? Peut-être devrait-elle le nier tout à fait pour qu'il disparaisse ? Ou finisse par comprendre qu'elle ne voulait pas de lui ? Ou l'oublier simplement, comme lorsqu'elle était enfant ? Mais étant donné le remue-ménage qu'il faisait et la place qu'il prenait dans son espace malgré sa mini-taille, difficile de l'oublier et encore moins de faire comme si il n'était pas là, collé à ses talons...
Aphrodite lui fit un petit signe de la main et tourna sur elle-même pour se diriger vers la porte menant au reste du rez-de-chaussée. May la suivit en trottinant, titubant légèrement du haut de ses talons usés de longues heures de traversées solitaire dans sa grande demeure qui commençait déjà à n'être plus qu'un lointain souvenir. Le temps, ici, semblait différent du temps réel, comme suspendu. Il lui semblait que son vieux mari, Eléonore et tout son univers était à des années lumières d'elle et du Hall majestueux dans lequel elle se tenait. Elle cela l'apaisait. Déjà sa vie d'avant semblait n'avoir été qu'un long cauchemar qui se dissipait dans les épais tapis chaud sous tes chaussures. Elle eu subitement le désir de les retirer, de marcher pieds nus...Mais elle n'en fit rien.
« Ça fait long, un petit creux de plusieurs semaines, non? »
May regarda Aphrodite quelque seconde, ne sachant que répondre. Oui, cela faisait long, trop long. May éprouva tout à coup l'envie, non, le besoin, de se confier à la jeune fille.
« Je ne pouvais plus aller dans la cuisine, l'odeur de la mort me donnait des frissons... »
Mais elle freina instantanément sa pulsion ! Qu'était-elle entrain de dire comme maladresse? Pas question de parler de son macchabée de mari qui était sans doute encore entrain de pourrir dans sa cuisine, de la disparition incompréhensible de son enfant, de sa vie pitoyable, de sa prison, de son ennui, de sa cage dorée. Elle passerait pour un monstre, une personne atroce à fuir, à éviter. Si cet endroit était une nouvelle chance, un nouveau départ, autant démarrer correctement ses nouvelles relations.
Elle fit un large sourire à Aphrodite pour dédramatiser, un sourire parfait, faux mais bien entraîné, le sourire figé des poupées aux regards éteints. Sur le ton de la plaisanterie, elle surenchérit précipitamment :
« Je suis végétarienne ! L'odeur de la viande suffit à me ballonner ! »
Mouais...bof...elle aurait essayé...elle ne rivaliserait jamais avec la candeur de Marcel mais elle ferait mieux la prochaine fois...sans doute.
« Et bien, je te suis ! » |
| | | • Obedient Soldier Aphrodite Areïl
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| Sujet: Re: Et s'enfoncer un peu plus dans les ténèbres...[TERMINE] Mar 6 Déc 2011 - 18:52 | |
| Plusieurs semaines... Hmm. Même si elle n'avait jamais mangé en grande quantité, Aphrodite avait toujours été nourrie chaque jour sans distinction. Pour elle, la notion de 'petit creux' semblait difficile à accorder avec une si longue marge de temps. Avoir faim pendant plusieurs semaines sans manger un repas correct? Peut-être avait-elle été malade ces derniers temps. Peut-être aussi qu'une sorte de rationnement avait été installé chez elle...? Sa curiosité avait été indéniablement piquée, mais impossible de demander des précisions. De nature plutôt réservée et discrète, la jeune fille comprenait qu'on n'ait pas forcément envie d'étaler sa vie aux yeux d'une inconnue, surtout vu les circonstances. Si elle voulait le lui dire, elle aurait l'occasion de le faire quand bon lui semblerait. Surtout que, à priori, la raison de ce petit creux ne devait pas être extraordinaire. Un rationnement, oui, peut-être.
« Je ne pouvais plus aller dans la cuisine, l'odeur de la mort me donnait des frissons... »
Hm? Aphrodite, intriguée, jeta un coup d'œil à son interlocutrice. Presque instantanément, comme si elle avait perçu le trouble de la rouquine, May afficha un sourire qu'elle jugea rassurant. Oui, il devait y avoir un malentendu. Pour un soldat, la mort était automatiquement associé aux cadavres. Humains, de préférence. Rien qu'à l'évoquer, elle pouvait presque sentir cette odeur de poussière et de sang séché dont elle avait empli ses poumons chaque jours durant des années et des années. Pas un parfum agréable, vraiment. A bien y réfléchir, elle aurait été incapable de faire de nouveau face à cette situation. Quand on n'a connu qu'une seule chose toute sa vie, on ne peut s'imaginer de plus beau paysage que celui qui nous entoure, aussi laid soit-il. Maintenant qu'elle avait connu le Pensionnat, retourner à la guerre était hors de question. Elle en aurait été incapable. Pas sans faire une monumentale crise de nerfs, en tout cas.
Mais Missis May Ellenton n'était sûrement pas dans l'armée, et elles ne devaient pas associer la mort aux même images qu'elle. De toute façon, elle n'aurait certainement pas sourit si c'avait été si grave que ça, non?
« Je suis végétarienne ! L'odeur de la viande suffit à me ballonner ! »
Aphrodite acquiesça, rassurée, l'ombre d'un sourire sur son visage. Végétarienne? Elle ne mangeait pas de viande, alors? Hm. C'était toujours bon à savoir. N'ayant jamais été proche des animaux (voire n'ayant jamais connu d'animaux tout court avant d'arriver ici) elle ne ressentait pas suffisamment d'empathie envers eux pour vouloir uniquement se nourrir de plantes. Ceci étant dit, elle respectait ce choix. Pourquoi y avait-il de la viande dans sa cuisine si elle était végétarienne, en revanche, restait un mystère. La faute à un proche, sans doute.
« Et bien, je te suis ! »
Direction les cuisines, alors. Si les couloirs ne décidaient pas de les perdre, ce ne devrait pas être trop compliqué.
« Il y a beaucoup d'autres choses à part de la viande, dans les cuisines, ici, signala-t-elle par mesure de précaution. Ça ne devrait pas être un problème, je pense. »
La petite rousse s'arrêta devant la porte qui donnait sur le reste du rez-de-chaussée, à gauche des escaliers, et l'ouvrit d'un geste sûr. La poignée toujours serrée entre ses doigts, elle fit signe à May – et Marcel, s'il voulait toujours les suivre – de passer avant elle. Cette bâtisse était immense, et surtout extrêmement imposante : s'y perdre était plus que facile. D'autant plus quand tous les couloirs se ressemblaient, et que les tableaux accrochés aux murs semblaient prendre un malin plaisir à changer d'emplacement à chaque fois que quelqu'un passait près d'eux. |
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