Je me suis enfin arrêter de pleurer. Je n’irai pas jusqu’à dire que j’accepte l’idée d’être coincée ici pour l’éternité, mais disons que j’ai réalisé que pleurer ne servirait à rien et ne m’aiderait pas à sortir d’ici. Je suis ici depuis environs 6h, j’ai l’impression d’étouffer, d’être oppressée ! Sans compter que je n’arrête pas d’éternuer, c’est incroyable toute la poussière qu’il y a ici. J’ai croisé une personne étrange qui m’a dit de me diriger vers le dortoir des filles au premier étrange afin qu’on m’attribue une chambre. Les couloirs et les escaliers sont immenses ici, et ils se ressemblent tellement. Tout est si étrange, j’ai même cru entendre des hurlements venir du sol tout à l’heure. Je longeai le couloir du dortoir en voyant défiler les numéros des chambres sur les portes. Sur l’une d’elles il y avait un petit mot « Rubis Aphrodite, votre chambre est ici. ». J’ai poussé la porte. Personne. Tant mieux, je n’avais pas vraiment envie de voir du monde. Même si les questions sur cet endroit se chamboulaient dans ma tête. Deux autres personnes devaient occuper cette chambre, vu les affaire qui gisaient au pied de deux des lits de la pièce. Une chambre pour quatre personnes, elle était plutôt sobre et simple. J’ai enlevé mes chaussures et mes vêtements que j’ai jeté en pagaille au bout d’un des deux lits libres, et je me suis couchée pour finir de décuver, et qui sait, peut être me réveiller demain en me rendant compte que tout ça n’était qu’un mauvais rêve.

~

Cela faisait déjà deux jours, deux longues et interminables journées que j’étais dans cette prison, condamnée à perpétuité. J’étais sur mon lit, assise en tailleur la tête tournée vers la fenêtre, le regard dans le vide. La pièce était rythmée par la forte respiration de Whisky, allongé au pied du lit. Ah Whisky. J’ai été envahie de joie lorsque je l’ai retrouvé, mon vieil ami d’enfance, quoi qu’imaginaire mais il avait toujours été là pour moi, dans mon cœur et mes pensées. C’était hier, j’avais entendu un bruit étrange, il avait l’air de venir de l’intérieur de l’armoire. Des grincements, des hurlements, et comme un bruit d’ongles, comme si on grattait la porte de l’intérieur. D’abord effrayer, je m’étais cachée derrière mon lit, continuant à observer l’armoire. Je m’attendais à en voir surgir quelque chose à tout moment. Le bruit c’était calmé. Je me suis approchée de l’armoire en bois, j’ai posé ma main sur la vieille poignée rouillé, la sensation de froid ne me rassura point. J’ai ouvert la porte, et dans la seconde qui suivi j’étais par terre, écrasée sous le poids d’une énorme bête poilue. Il avait les yeux tellement clairs, on aurait cru que c’était un bout de ciel. Cet animal était aveugle. Il tourna sa tête vers moi, et en instant je le reconnu ! Cette tache marron autour de l’œil était unique, c’était celle de « WHISKYYY ! » hurlais-je. Mon loup, mon ami. Comment pouvait-il être là ? Mystère… J’enroulai mes bras autour de son cou et plongeai ma tête dans cette énorme touffe de poils. Je me sentais beaucoup mieux, un peu de chaleur et de réconfort. J’en avais presque les larmes aux yeux.

Depuis mon arrivée je n’avais encore parlé à personne. J’avais passé le plus clair de mon temps dans cette chambre, en m’arrangeant pour ne pas y être en même temps que mes colocataires. J’avais déambulé dans les couloirs en rasant les murs. Je ne voulais voir personne, ne parler à personne. Je leur en voulais tous tellement d’être coincée ici. Même si ils n’y étaient surement pour rien, ce n’était pas mon problème. « Grrrrrr » Ce bruit sourd, ce fut mon estomac. On aura pu croire qu’un monstre y était enfermé. Ce monstre, c’était la faim. Je n’avais pas encore mangé depuis mon arrivée, je n’avais pas eu le temps d’y penser. Je sortis de la chambre pour partir en quête de nourriture, suivi de près par Whisky. J’étais rassurée qu’il soit là, il me protègerait. Je continuais à avancer dans les couloirs quand je me rendis compte que je n’avais pas la moindre idée de l’endroit où j’allais. Où est-ce que je pouvais trouver de la nourriture ? Il devait forcément il y en avoir quelque part, ou alors toutes les personnes de ce château seraient mortes. Il devait y avoir une cuisine, un garde mangé, quelque chose… Finalement j’aurais besoin de quelqu’un plutôt que ce que je pensai. Si il pouvait être mignon ça ne serait pas mal, tant qu’à devoir sympathiser avec d’autres pensionnaires du château autant qu’ils puissent me servir à… Comment dire… Assouvir mes besoins, même si ces lieux sont loin d’être excitants de ce point de vue là. Puis si c’est une fille je m’en accommoderai, nous avons tous besoin d’amis. Surtout dans une galère pareille ! « Grrrrrr » On dirait que j’ai un dragon qui rugit dans mon ventre. Il faut rapidement que je trouve de la nourriture. N’importe quoi, je ne pense pas être en mesure de faire la difficile… Tiens j’aperçois quelqu’un de dos au bout du couloir. J’accélère le pas.

« Euh… Excusez-moi ? »