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 [X] Les amants sans nuits [Pv Alea]

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Volke U.
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MessageSujet: [X] Les amants sans nuits [Pv Alea]   [X] Les amants sans nuits [Pv Alea] Icon_minitimeJeu 23 Aoû 2012 - 10:12


«Je m’étais promis d’arrêter toutes ces conneries !»

Une phrase si peu lyrique, si peu poétique, mais tellement vrai. Jambe ballottante et jambe paralysée, bras tremblotants et visage essouflé, yeux grand ouverts et cette douleur, oui, cette douleur, comme si vous aviez un coeur dans votre genoux qui bat, qui bat mais qui n’a pas la place pour battre et ainsi se crée une douleur naturelle constante qui vous essouffle à chaque seconde de votre vie, un coup de poignard à chaque fois... Et si je m’infligeais tous les coups de poignards que j’ai attribué aux vivants ? Alors ma peine n’est pas prêt d’être terminée. Je dois d’ailleurs avoir un côté masochiste pour accepter à chaque fois cette douleur, pour un simple effet de fin de discussion, un simple gain de temps, un simple besoin, une drogue en soir... Est-ce un pouvoir ou une malédiction ?

Il faut dire que je n’avais pas choisi le lieu le plus simple, je m’étais perdu dans le chemin des ombres... J’aurais du prendre à droite, rallongeant mon parcours et ma douleur, mais j’étais arrivé... Pourquoi cet endroit d’ailleurs ? Il était assez loin du base la tour, il fallait trouver un chemin jusqu’au grenier en ombre, ce n’était pas simple dans un premier temps et... pourquoi cet endroit ? Je n’avais aucune affection particulière, je n’y étais jamais allé, la véranda secrète... C’était agréable, les plantes étaient belles, agréables à regarder, à sentir, oui, il y avait un parfum envoutant qui se dégageait de cette salle, il me revenait alors toutes les rumeurs entendues à propos de ces plantes, confusion, addiction, paralysie, maladie, brûlure, glaciation, tout ce genre de choses tirées du fantastique que l’on retrouve dans le pensionnat. La baie vitrée était belle également... La baie vitrée... Si seulement je pouvais la voir, mais j’étais cloué au sol.

Rampant, j’allais vers rien, je ne sais même pas où je voulais aller, j’étais au milieu de la pièce en rampant, mais où aller ? Rien de m’enlèvera la douleur, rien ne me permettra de me relever, alors prêt de la porte je lâchais ma canne et réussit à me mettre sur le dos. J’étais seul, pourquoi j’étais là ? Pour Alea... Pour voir si elle aurait l’envie de me chercher même jusqu’ici ? Et pourquoi ? Pour voir si j’étais capable d’accepter une relation ? Je le savais, ses sentiments, je le savais, madame Mahaut de Clairlac avait souvent la langue bien pendue et la voix qui résonnait dans les couloirs, en un an, la rumeur était forcément arrivée à mes oreilles par mégarde. Et moi ? Où j’en étais moi ?

Donc au final j’attendais au milieu d’une salle, sur le dos, une fille que j’avais embrassé ne sachant même pas si elle serait assez folle pour essayer de me rattraper et si même elle pourrait me trouver, cette salle étant secrète... C’est le principe d’avoir évolué, en un an, elle devrait connaitre l’existence de cette salle, non ? Nous verrons bien, j’étais allongé au milieu de la véranda... Alors c’est ça le futur, attendre quelque chose ? Ne plus vivre inutilement, vivre en espérant des autres, en attendant les autres, en attendant Alea... Et pourquoi ? Les fleurs étaient enivrantes, je ne sais pas si c’est une excuse ou non, mais ma tête commençait à tourner en attendant et lorsque je retrouvis mes capacités spirituelles, je n’avais plus qu’envie d’Aléa...

Et puis quoi, elle entrerait dans la salle me voyant gisant comme un mal propre, incapable de bouger, et elle ferait quoi ? Je n’ai jamais été si peu présentable, il fallait faire quelque chose, je forçais sur mes bras et ! Et rien, je m’écroulais, me rajoutant une douleur à l'omoplate droite, il ne manquait plus que ça. Si je ne pouvais pas être plus présentable, il fallait que je la rende encore moins... Je n’ai peut être pas tant changé finalement, en rampant (après être repassé sur le ventre), je réussis à m’approcher de la porte, et sans grande ingéniosité, mon but était de relever la canne au bon moment et de faire trébucher la jeune fille. sa chute se terminerait approximativement... sur moi. Il me fallait changer ma position, elle allait me tomber dessus, déjà que j’avais mal à l’omoplate... Je réussis à me retourner encore une fois, être sur le dos, et j’entendais des pas, finalement... C’était le futur, j’arrachais mon masque, parce que c’était le futur et j’attendais le bon moment.

Les bons moments...
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Because Alice was a whore
Alea Miller
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MessageSujet: Re: [X] Les amants sans nuits [Pv Alea]   [X] Les amants sans nuits [Pv Alea] Icon_minitimeJeu 23 Aoû 2012 - 12:54



    Les hommes. Tous pareils. Ils ne sont pas capable de faire les choses simplement, non, ils ne parlent pas clairement : ils vous embrassent soudainement, sans explication puis disparaissent, vous forçant à les chercher dans un manoir hanté, labyrinthique dont les couloirs et les escaliers changent, s'allongent et autre encore juste pour pouvoir leur réclamer des explications, enfin, vous espérez pouvoir soutirer des explications : rien n'est certain, ils pourraient très bien disparaitrent à nouveau , question de poursuivre le jeu...Ou bel et bien poursuivre le jeu, mais d'une quelconque autre manière. Peu importe. Être une fille c'est moche, elle une fille hétéro c'est pire, être une fille hétéro entretenant des relations avec des hommes, surtout des hommes un peu trop habitués au manoir, c'est le comble. Si se serrait à refaire, je tomberais bien amoureuse- ou je profiterai- d'une fille, oui d'une fille, et une nouvelle qui plus est ! Juste histoire d'être celle qui mène le jeu. Oh comme ce serait magnifique. Mais revenons-en à la situation présente : le jeu du moment : trouver Monsieur-le-charmant-Volke. L'homme qui m'a accueillie dans le manoir et pour qui je nourrissais des sentiments depuis - même si c'est complément stupide.. -les coups de foudre n'existent pas,non ! Non de non- .



    ~*~

    Maintenant, où ai-je espoir de trouver un fantôme ? Parce que personne à ma connaissance n'a entendu parler de lui...Je l'ai vu une fois dans le hall, une fois dans le cimetière et une dernière fois, il y a seulement quelques moments, dans la tour. Dévaler jusqu'au hall fut mon premier but, mais il n'était naturellement pas là. Serait-il dehors ? J'en doute car il avait été le premier à me dire d'éviter les bois- surtout d'hivers- , il n'aurait donc sans doute pas décidé de me faire chercher par là - Si oui, bah il est idiot et il m'attendra longtemps.- . Ma deuxième idée fut le salon : lors de notre deuxième rencontre, il avait mentionné jouer du piano, pouvais-je donc espérer le trouver là ? Ce serait logique et un minimum romantique. ... Je le crus presque un moment...Mais nous étions en plein jours et lorsque j'ouvris la porte, je découvris le salon plein de visages inconnus dont quelque uns qui me fixèrent le temps que je claque la porte. Je monte ensuite à l'étage. Il devait bien avoir une chambre, aussi, non? Pourrait-il y être? Moins romantique que le salon- quoi que ça dépend des points de vus-, mais c'est quand même logique. Passant dans le dortoir masculin, je regarde les noms....Chambre 5. Je cogne, mais ne reçois aucune réponse, je tente quand même d'ouvrir la porte mais celle-ci semble verrouillée. Eh merde.


    ~*~


    Je cherche pendant un bon moment, montant et descendant, demandant même à des connaissances s'ils n'auraient pas vu un grand et mystérieux jeune homme avec une canne, mais comme d'habitude, personne n'avait entendu parler de lui. Je commençais à mon convaincre que d'aller voir au cimetière était ma meilleure chance de le trouver...Seulement, sur mon retour vers le hall, je figea en apercevant Chess en bas de la mezzanine. Pas Chess, surtout pas Chess! S'il me voyait maintenant il saurait tout de suite que quelque chose clochait et il viendrait immanquablement m'embêter....Trop tard, il m'a vu. Je reteins ma respiration, comme en espérant qu'en arrêtant de bouger, le temps s'arrêterait aussi. Il était loin...Si je me sauvais tout de suite j'aurais peut-être le temps de le semer? Il m'adressa l'un de ses sourires dantesques, mais le bougea pas. J'aperçus ensuite William. Chess et William ? Ils se connaissaient ? William me regardait aussi, il m'accorda même l'un de ses regards mielleux et mélancoliques dont il avait le secret. Peu importe ce que c'est deux-là pouvait trafiquer ensemble, je verrai plus tard.

    Si Volke était dehors, tant pis, je n'allais vraiment pas pouvoir aller chercher là pour le moment.


    ~*~


    J'avais presque abandonné, j'étais même retournée à mon dortoir. Schlagvu était sous mon lit, ronronnant, je le sentais même frôler gentiment mes mollets. Mahaut arriva alors que je remettais un peu d'ordre à mes cheveux. Je n'avais pas trop envie de lui parler, ni de parler de la scène du baisé ; je passais dans ma tête les endroits que j'avais vérifiés et ceux qui me manquaient peut-être. Mais en fait... "Mahaut...Si tu devais. Hum, jouer à cache-cache dans le manoir, tu irais où ? "Elle m'observa, incertaine, visiblement troublée par l'étrangeté de ma question. '' La véranda y'a jamais personne qui pense à la véranda. '' Me dit-elle finalement, ¸mélanger à d'autre blabla, que j'avais ignoré. Pas le choix, il devait y être, c'était presque certain et en plus c'était presque logique : quoi le plus normal que de se cacher dans un endroit secret ?


    ~*~


    Ça allait être le dernier endroit où je cherchrai. S'il n'était pas là...Eh bien...Qu'il vienne me trouver lui-même. J'étais légèrement frustrée, je dois l'avouer, je ne me doutais pas qu'il pourrait lui aussi jouer avec moi...Je ne me serais jamais doutée qu'il ose m'embrasser comme ça, sans prévenir. Ça venait légèrement démolir tout le mythe que je m'étais imaginé. C'étais....démoralisant? Mais en pensant que je pourrais ne pas le trouver et simplement laisser ce baiser dont j'avais tant rêvé derrière moi, j'éprouvais comme un serrement au coeur. Ce coeur battait à la chamade alors que j'arrivais au grenier. Soit, il était derrière cette porte...Soit, j'allais me coucher. Fermant les yeux, je pousse la porte, les ouvrants sur la salle qui me sembla d'abord vide. Peut-être était-il dans un coin caché? Là où il y a un hamac...Ou peut-être assis à la petite table en fer forgé derrière les hortensias géants. Je n'avais même pas encore mis le pied dans la pièce que je m'imaginais sa non-présence. Il était peut-être vraiment dans le cimetière...peut-être que je pourrais quand même aller voir, finalement....

    Mon pied se prit dans quelque chose de dur, fermant les yeux en imaginant déjà ma chute, je balance dangereusement vers l'avant, je crus presque, pendant un moment que j'allais réussir à reprendre mon équilibre, mais non. Je tombe. Face première, directement sur les mains et les coudes que j'entendis craquer et sentis vibré sous le choc, échappant une plainte aigüe au moment de l'impact. Encore une fois, mon cerveau m'avait fait défaut : pendant la demi-seconde que dura ma chute, je le vus...mais mon cerveau refusa simplement de comprendre. Se fut après le choc, alors que mes coudes élançaient horriblement que je dus bien me rendre à l'évidence que ma chute fut partiellement amortie, que seuls mes coudes avaient reçus le choc, car ils étaient magiquement tombés de chaque côté de sa taille et que pour le reste, c'était sur lui je jetais tombée, la tête un peu plus bas qu'à son épaule. Mon pied gauche était encore pris dans sa canne.

    Sa canne...C'était lui qui m'avait fait tomber. Non, impossible...Pourquoi ? Ça ne faisait aucun sens, absolument aucun.

    -...Volke? Fis-je après un petit moment de silence, d'une voix légèrement plus aigüe qu'à l'ordinaire.


Dernière édition par Alea Miller le Dim 30 Juin 2013 - 13:42, édité 4 fois
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MessageSujet: Re: [X] Les amants sans nuits [Pv Alea]   [X] Les amants sans nuits [Pv Alea] Icon_minitimeSam 29 Juin 2013 - 23:19

Les plantes sont des organismes fascinants, qui permettent entre autres de subvenir aux besoins de l’humain ainsi qu’aux siens. Gaffron, Hill et j’en passe, ont permis de briser le mystère de la plante et de vulgariser son fonctionnement de cette manière: Il suffit de fournir à la plante de l’eau, du dioxyde de carbone et des photons, autrement dit, du soleil. En biologie, il y a une grande séparation entre deux groupes: Les végétaux et les animaux, nous sommes les animaux et les fleurs de la véranda sont des végétaux.
Et pourtant, nous aurions bien à apprendre des végétaux, observons les besoins d’une plante, au nombre de trois, seulement trois, pourrions-nous définir l’humain en ne lui donnant que trois ressources nécessaires ? Non, nous sommes beaucoup plus complexes, que ce soit gage de supériorité ou d’infériorité.

Je m’égare, revenons-en à la plante et ses besoin, le CO2 donc, car la plante est maligne, elle nécessite de ce qui l’entoure, le CO2, jamais il ne lui en manquera, et c’est déjà une qualité notable de ces organismes, savoir se satisfaire de ce que l’on a déjà, car pour rentrer plus en détails, l’énergie créée par la plante provient d’un mécanisme qui nécessite des atomes de carbones, atomes de carbones qui composent donc le dioxyde de Carbone, alors toute sa vie, la plante utilisera cette molécule pour ses besoin, sans chercher à avoir mieux, se contentant de ce qu’elle a, et mieux, en étant ravie d’avoir ce qu’elle a. Tandis que l’homme lui, il veut plus, plus de sensations, plus d’effets personnels, dépasser les limites c’est bien, mais regarder derrière soi et apprécier d’où l’on vient, c’est pas si mal. Et moi, en bon humain, j’en veux plus, on veut toujours plus, on a eu les lèvres, mais c’était pas assez, et on se met à embrasser le cou, le corps, on est à terre, comme une plante, on prend racine, mais on devrait prendre exemple, ou ne pas prendre exemple, c’est vraiment si mal que ça ce qui se passe ? Je sais pas, une plante, ça réfléchit pas, une plante... Et si la plante elle savait pas ce qu’elle rate, elle est heureuse, c’est vrai, tant mieux ! Mais si ça se trouve, y a meilleur que le CO2, elle a pas le choix, le destin est tout tracé, nous on a le choix, mais est-ce qu’on choisit vraiment en ce moment ?


«...Volke?»

Les plantes, les végétaux, repensons aux végétaux, et à l’eau cette fois ! L’eau, ça agit pas au même endroit que le carbone, la plante pour produire de l’énergie cellulaire elle fait passer des électrons à travers tout une chaîne dite photosynthétique, et pour vulgariser, c’est grâce à des mécanismes d’excitation et de désexcitation, mais quand on désexcite certain de ses composants à l’échelle du nanomètres, pour les réexciter, la plante elle puise de l’énergie en coupant des molécules d’eau, voilà pourquoi on arrose ses plantes, pour permettre de réexciter les molécules de chlorophylles de la plante, elle a besoin d’être excitée en permanence, même si je joue sur les mots et que l’on ne parle pas du même type d’excitation, je dois dire que l’animal partage cet attribut cette fois, être excité... Je pense qu’on l’était non ? De l’eau, c’est marrant, parce que nous c’est l’inverse, quand on est excité, on commence à en produire, des gouttes ruisselant sur mon corps puis sur le tien, faut pas mouiller nos habits, alors on les enlève... étais-ce vraiment la raison ? Comment se faisait-il que l’atmosphère paraissait si humide, étais-ce la rosée du matin ? Oui, c’est plus poétique de dire que c’était la rosée du matin: c’était la rosée du matin, je t’avais cueilli bien matinale, et de mes mains, j’enlevais tous tes pétales.

Les plantes, oui, les plantes, pense aux plantes, les fleurs qui nous entourent, exotiques (ou érotiques) de quoi ont-elles besoin encore ? De lumière, elles ont besoin du soleil, de photons, et ce qui le caractérise bien, après les expériences de Gaffron, c’est la légende du tournesol qui indique peu importe sa position, le soleil, et c’est là où la fleur est maligne, elle se dirige vers ce dont elle a besoin, elle est liée au sol, mais si elle ne l’était, si elle n’en était pas contraint, elle prendrait une bonbonne de dioxyde de carbone, une bouteille d’eau et elle irait prendre des vacances au soleil, parce qu’elle est attirée par ce dont elle a besoin, comme une force physique, on pourrait imaginer un aimant à la limite.
Tout ça pour dire, qu’une plante sait ce dont elle a besoin, alors elle se tourne vers cette chose, sans honte, toute la journée elle implore le soleil en lui montrant qu’elle a besoin de lui et que sans lui elle ne peut pas vivre, une fleur, ça se rapproche de ce dont elle a besoin... Alors c’est pour ça qu’à ce moment je me rapproche de toi ? Nos corps sont déjà si proches, sans un bruit, sans une parole, suis-je la fleur et toi le soleil ? Car mon corps est si proche du tien, et pourtant, il continue à aller le plus loin possible, le plus proche possible, ne faisons qu’un, malgré la fatigue, malgré la douleur, ne faisons qu’un.

Animaux où végétaux, mon explication est hasardeuse, les différences ne sont pas celles que j’ai décrites, mais une chose est sûr, je suis un animal, je réponds à mes pulsions, et nous en sommes là, deux amants sans nuits, deux amants sans lit, deux amants sans répit.


«Pardon... Je n’ai pas la force... de disparaître.»
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MessageSujet: Re: [X] Les amants sans nuits [Pv Alea]   [X] Les amants sans nuits [Pv Alea] Icon_minitimeDim 30 Juin 2013 - 13:36

    Des lèvres entrouvertes, fermées, ouvertes, des sons, mais aucun mot. Aucune explication, et puis, je n’ose pas les demander non plus, trop confortablement perdue entre l’odeur épaisse et sucrée de la pièce, mes fantasmes refoulés et ses lèvres chaudes et avides. N’avais-je pas déjà rêvé de quelque chose comme ça? Entre deux terribles cauchemars, l’image idyllique de mon chevalier boiteux qui me touche, qui me caresse, parfois avec douceur, parfois sans, mais toujours dans un équilibre parfait de sensation. Ceci ne pouvait définitivement pas être un rêve, aussi invraisemblables la situation fut-elle, elle était trop…imparfaite : une hanche qui craque dans un mouvement trop brusque, des mèches de cheveux qui se coinces, qui tirent et qui font mal, des vêtements qui expriment trop de personnalité et qui opiniâtre au moment de les retirer. Trop d’imperfections qui jamais n’arrivent dans l’intimité onirique, trop de petits détails fragmentaires qui seraient venus ruiner un songe, mais qui pourtant importaient présentement tellement peu et qui étaient oubliées dès le baiser suivent. Des mains s’entrelacent, des vêtements s’empilent, des lèvres se trouvent, puis ce perdent. Et les mains aussi se perdent, se chassent, se retrouvent, partent ensuite conjointement avec une quête, voyagent ensemble, puis se séparent de nouveau. Et tout le corps suit cette danse…Pas tout à fait synchronisé et sans doute avec peu d’élégance, avec une mélodie de fond de plus en plus forte : des cœurs qui battent, des plaintes, peut-être quelques murmures aussi, et des frictions : d’infimes frottements de peau qui scillent et qui picotent au creux de l’oreille. Cette oreille qui deviendra ensuite sourde à cause d’un souffle humide. La concentration vacille entre les sens ; entre l’ouïe, entre les touchés et entre cette autre sensation, celle qui vient de l’intérieure et qui déchirent, qui surpassent toutes les autres, qui à la fois se sent, se goute, s’entend. Cette synesthésie part et vient, entre deux couplets, le refrain en chœur de tambourinements redémarre Et l’odeur âcre et sucrée qui règne dans la pièce, qui étourdis, qui donne presque la nausée emplie la bouche, rehaussant les autres saveurs qui s’y sont perdues. Pendant ce lapse de temps-là,pendant cette entre deux, il y a aussi des pensés par centaine qui affluent à la limite de la conscience, nombreuses se perdent à peine fussent-elles pointées, d’autre persistent, mais disparaissent toujours suffisamment vite dans des cascades de frissons, alors que celles qui sont récurrentes perdent de leurs significations à mesures où elles sont assimilées. Ceci aurait dû être ma première fois, pensais-je à un moment. Cette pensée se perdit longtemps, avec les autres, entre les regards, les baisés et les caresses, elle, contrairement aux autres, par contre, prit soudain un sens terrifiant, me faisant prendre conscience de combien vulnérable et visible j’étais. Prise d’une pudeur nouvelle, effrayée qu’il puisse voir sur moi la marque invisible du diable blanc, - cette marque que j’avais bien acceptée, mais que dans mes songes parfaits, j’omettais délibérément - j’eus tenté de trouver moyen de le distraire, mais comprenant bien vite qu’il n’y avait, pour le moment, sans doute aucune distraction plus puissante encore que celle déjà en œuvre, j’abdiquai, m’offrant paisiblement et profitant de ma lucidité nouvelle pour caresser lentement cheveux , nuque et épaules. Tout était humide, anormalement humide, l’air, la peau – la sienne, la mienne-, les cheveux – les siens et je n’ose imaginer les miens -, ma gorge était sec et pourtant je la ressentais pâteuse, gorgée de tiédeur.

    Puis ce fut l’immobilité et toute la pièce sembla s’assouplir. C’est le silence complet pour un instant, mais il est remplacé le son des goulées d’aire prise avec la relâche soudaine du corps. J’avais, je crois, oublié de respirer pour un temps. « Pardon... Je n’ai pas la force... de disparaître. » Paupières papillonnantes, je l’observe un instant. Des doigts quelque peu tremblants et surtout enrayés d’avoir tant exploré se posent sur sa pommette, tapote une, deux, trois fois puis glisse sur ça joue avant de retomber mollement sur ma poitrine. Je ferme les yeux, soupire et me détends. « …Je suppose que c’est moi qui le ferrai. » Dis-je enfin après un bref répit. J’ouvre les yeux et soupire encore une fois alors qu’une boule de malaise commence lentement à se former au creux de mes côtes, grossissant, grossissant, plus tard je la pleurerai.



Dernière édition par Alea Miller le Sam 20 Juil 2013 - 9:51, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: [X] Les amants sans nuits [Pv Alea]   [X] Les amants sans nuits [Pv Alea] Icon_minitimeDim 30 Juin 2013 - 15:06

Ça ne marchera pas.

Y a plein de choses qui marcheront pas chez moi, à commencer par ma jambe, mais la question n’était pas là. Oui, c’était bien, non je ne regrette pas, je ne m’en fais pas, juste qu’en fixant ce plafond, on plonge dans les songes et pour connaître son avenir, on regarde son passé.


«Ça marchera pas» Dis-je suivi d’un long silence.

J’avais envie... J’avais envie d’être mielleux, d’enlever cette mèche de cheveux collée à sa joue, de la regarder avec amour, de visualiser la scène sous les yeux d’un poète, d’un romantique:

L’aurore se faisait pressante tant le silence était angoissant et le soleil éclairant nos deux corps n’allait que rendre se souvenir plus fort. Allons ma belle chercher le sens de cette vie, allons construire à nous deux notre nid, je ne serai pas le plus tendre, je suis pas doué pour savoir me vendre, mais je te promets que je saurai m’occuper de la déesse qui m’a envoûté.

Non, non, ça n’est pas moi, ça ne peut pas être moi, voilà ce qu’on se dit en fixant le plafond... Elle faisait de même, dans ce pensionnat, on suit sa propre route, seul, on ne peut pas y aller à deux, et puis une route en croise une autre et puis une autre et encore une autre, alors tout ce que l’on peut espérer c’est que la mienne croise la sienne tous les jours. Mais je n’y crois et voilà, et voilà ce qui se transcrit dans ce regard perdu, quelle est la limite entre les songes et la réalité, qu’est-ce qui est vraiment possible ? Ici, tout ce qui est scientifiquement impossible l’est finalement et tout ce qui est rationnellement possible parait si compliqué. Je ne peux pas, j’ai envie de fuir, mais je ne peux pas.

Alors on fixe le plafond, comment le dire alors qu’on a pas envie de le dire, moi je suis bloqué, paralysé, je n’ai même plus la force de me lever et user de mon pouvoir me plongerait dans le coma, je n’ai plus la force que de parler, d’observer, alors on observe encore une minute, on essaye de photographier l’instant, le corps dévêtu de son amour, garder l’image dans sa tête, sans souvenir en tant qu’apogée du bonheur, sachant pertinament que la suite aurait été décroissante, on ose se justifier comme on peut «C’est pour toi» «C’est moi le problème», foutaises, ose dire la vérité, ose dire que t’as juste peur, que t’y crois plus, que ça marchera pas, parce que ça a jamais marché, que tu veux pas revivre ça, que t’es pas celui qu’elle croit, ose lui dire tout ça... Ose !


«Tu sais... Je suis un assassin, avant d’arriver là, j’ai tué des milliers de personne, ah ! Ça c’était avant que je poignarde moi-même et que je perde l’usage de mon genoux... J’eus un court moment de respiration, je parlais assez rapidement malgré ma fatigue, comme si on attendait juste que cela se termine.
Et même avec mon genoux, je suis un démon, tu le sais, au fond de toi, tu le sais, y a plus que dans la violence que j’arrive à me satisfaire, trancher, couper, rien que couper un quelconque aliment ça me fait plaisir... Y a rien d’autres dans ma vie, je suis une coquille vide qui déambule... qui boite plutôt... Et encore, toi t’as de la chance, Séraphin Prévost, je lui ai arraché des doigts ici, je lui ai tailladé le dos... Brave gosse, je l’aimais bien, alors je le faisais souffrir, et pourtant il revenait, je suis malsain, j’ai un mauvais effet chez les gens, je suis ignoble et pourtant ils reviennent, je suis un démon.»

Si je n’étais pas aussi fatigué, si mon corps n’étais pas aussi tétanisé, je crois que j’aurais eu une larme le long de ma joue... C’est ce que tu es Volke, arrête de le caché, tu es infréquentable, y a bien que ton frère mort pour te supporter, normal, c’est le seul qui risque pas que tu lui plantes une dague dans le corps... Et puis c’est n’importe quoi, tu justifies rien là, tu te caches, t’essayes d’attendrir, ça va faire comme d’habitude, elle va penser que tu es un handicapé physique et psychique, qu’il faut t’aider, te ramener sur la voie du bon chemin, comme Miss Machiaviel, mais c’est faux tout ça, t’as déjà essayé, t’es officiellement repenti depuis plusieurs années maintenant, et pourtant, rien que l’effet de couper du fromage pour faire un sandwich a failli te faire assassiner une pauvre gamine qui t’apprécie plus que tu ne le mérites.

«Mais toi... toi je t’aime, et c’est bien là le seul défaut que je te trouve, j’imagine même pas te faire du mal, pouvoir sortir une seule de mes dagues devant toi... Je t’aime et j’aimerais t’aimer toujours... Mais je peux pas, ça s’est déjà produit, ici même, et l’histoire se répète... La dernière...»

Un silence, t’as jamais osé en parler, t’as jamais osé te l’avouer, souviens-toi, Alea, c’est pas la première, le même jeu, être violent aux premiers abords, créer ce lien, cette attente de la demoiselle, l’envie de découvrir ce qui se cache sous ce masque, l’envie d’apprendre à connaitre Monsieur-le-charmant-Volke et tout bascule... tout finit mal, dis-lui Volke, dis-lui ce qui lui est arrivé à Inaya.

«La dernière... elle est morte. Je suis un assassin et même en amour, je l’aimais, moins que toi mais je l’aimais et elle m’aimait aussi, il faut croire, je crois, et c’était aussi compliqué que ça l’est là, et ça l’a fait souffrir, parce que j’ai du faire n’importe quoi, je lui ai fait croire n’importe quoi, je lui ai fait croire et j’y croyais, je croyais que c’était possible, et ça l’était pas, alors elle s’est suicidée... À cause de moi... elle s’est suicidée. Sur Terre, dans ce pensionnat, c’était la seule personne que j’aurais jamais pu tuer, et elle l’a fait elle-même, parce que me fréquenter, c’est malsain. Je suis un assassin...

...

Alors tu vas te lever, tu vas prendre tes affaires, tu te rhabilles si tu veux, mais laisse-moi, oublie-moi, pars et reviens pas, retourne à une vie normale, une vie saine avec des gens normaux, des gens qui ne toucheront pas ton visage avec des mains souillée du sang de milles autres personnes.»

Et c’est la fin, psychiquement dans le coma, j’hésite, j’utilise mon pouvoir ou pas ? J’ai envie de m'effacer, j’ai envie de...

Je me déteste... Je vous déteste.



Rp terminé O/
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