Drabble #10 “Moustache” - Votes !
Je vous laisse le plaisir de découvrir les participations ! Comme d'habitude, les auteurs (bien que parfois reconnaissables à leur style) ne sont pas révélés directement sur la page afin de n'influencer personne. Cependant, une fois que vous aurez posté pour indiquer votre choix, ils vous seront visibles ! ;D
(Oui je copie colle honteusement)#1 - CUIR CUIR CUIR MOUSTACHE
Ce soir on sera sexy. Elle laisse tomber la chemise fermée jusqu’au menton, adieu la jupe longueur chevilles. Et tous les principes s’en vont. Tout ça pour sa moustache. Avant qu’il ne se la fasse pousser, il n’était qu’un Dom Juan à éconduire, un être vicié que le Seigneur a perdu, un déviant qui cherchait à écarter les jeunes filles du droit chemin. Mais maintenant qu’un duvet de poils blonds orne sa lèvre supérieure, Rachel ne peut plus résister. Pour lui, on sera sexy, on va changer. Et on enfile une mini-jupe en cuir.
(100 mots)
#2
Une silhouette. Un lit. Des plaintes traversent péniblement l'oreiller. Enfermé, hein ? Son horoscope lui avait pourtant prévu une journée sans anicroche. La silhouette dégage son visage de l'édredon et essuie d'un revers de manche la morve élégante. Lentement, elle sort du lit et, traînant des pieds, se dirige vers les toilettes. De l'eau aspergée sur sa face la rafraîchit, mais n'éclaircit néanmoins pas ses idées. Ses yeux se croisent dans le reflet du miroir. Machinalement, il sort le stylo de sa poche. D'un geste las, il dessine des courbes sur le verre. Et sourit.
(100 mots)
#3 - Bloqué
Un sourire flottait sur les lèvres de la jeune fille, léger et presque aérien : il y avait longtemps qu’elle n’avait pas souri de la sorte.
« -Qu’est-ce que tu regardes, lui demanda du but en blanc le petit garçon assis devant un gargantuesque bol de céréales qu’il attaquait à grands renforts de coup de cuiller argentée.
-Rien du tout », répondit-elle. Parfois elle repensait à la vie qu’elle avait quittée, à toutes les chandelles durement acquises qu’elle avait dû moucher en silence. Le gamin balançait rêveusement ses courtes jambes sous la table. « Je me disais juste que tu avais une moustache ! Regarde, tu t’es mis du lait partout ! »
Annie jeta un bref coup d’œil circulaire et se saisit d’une serviette oubliée sur le buffet, puis essuya d’une main experte la bouche du petit. Une vraie moustache hongroise, rasée en un instant, qui rendit au faciès rondelet des airs plus soignés.
« -Tu es un grand garçon, tança la demoiselle, tu devrais manger proprement.
-Tu as déjà essayé de manger du lait, toi ? Proprement, en plus. »
Ainsi rabrouée comme la dernière des malpropres, Annie recula et fit la grise-mine un instant.
« -Il n’y a que les petits enfants sales qui s’en mettent partout.
-Je suis plus vieux que tu le crois. »
Une brise glaciale souffla sur le visage d’Annie qui, sans réfléchir, se laissa sombrer dans le regard sans âge rivé sur elle : en une seconde sa bouche se déforma. L’amertume doucereuse d’une froide résignation coulait dans les rides de maints sourires près de ses yeux et de ses lèvres. Des esquilles d’innocence parsemaient la prairie bleuâtre comme autant de pâquerettes dorées sous un soleil hâve et fatigué d’avoir trop brillé.
« Un peu plus que ça, petite. »
(300 mots)
#4 - La main au rasoir.
Le temps file.
Les larmes deviennent tranchantes et les souvenirs colère. Le cœur s’aveugle et s’étrangle ; le corps se noie dans un esprit perdu. Il faut prostituer des paroles pour maintenir un semblant de retenue, de contenance vidée ; et même ainsi, rien ne va. Un constant sentiment d’inconfort s’installe dans les yeux, les mains, la gorge.
Gauche - droite, quelle différence ? Il n’y en a plus. Peut-être n’y en a-t-il jamais eu. On ne prend que le temps de courir pour mieux se figer, figer son image. Un miroir menteur qui a, en guise de vérité,le bruit de son craquèlement quotidien: Cette immuabilité inexistante. Barbe ou cheveux, dans ce cycle où plus personne ne grandit,reste encore ce petit truc, machin-chose qui croît –faisant un pied de nez effronté rappelant ce film de vampires aux paradoxes ridiculement stupides où il faut, chaque jour, se raser alors même que les cellules font la grève du travail ; faible identicité ou authenticité unique, au choix, déterminant tout : le seul bâillon qui soit – bien qu’illusoirement – un tantinet neutre… La moustache de la chair, du sang, des poils, et de ce qu’on tarde à oublier.
(200 mots)
Je vous laisse maintenant faire votre choix : veuillez poster à la suite de ce message en respectant le formulaire suivant s'il vous plait ! Bon vote \o/
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[b]1er :[/b] #num + commentaire facultatif
Les résultats seront annoncés le... après le 20 mars, quand j'y penserai. J'ai beaucoup de travail mais je devrais peut-être réussir à m'arranger pour continuer de lancer des drabbles réguliers ! o/ Zoubi les loulous !