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| [RUDY] Mesmerizing Hues. [ Marie-Colombe ] | |
| Auteur | Message |
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♣ This Mother-Infected Fairytale William Mary Hufflestring
| Sujet: [RUDY] Mesmerizing Hues. [ Marie-Colombe ] Mer 3 Avr 2013 - 1:46 | |
| Mesmerizing Hues. Face to face with fragments of yourself.
And if I only could make a deal with God and get him to swap our places.
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I DON’T THINK THIS WAS A GOOD IDEA, MARIE. SHOULD WE GO BACK ? ARE YOU SURE ?
OKAY THEN, LET’S DO----------
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Mèches d’un marron sombre tirant sur le noir, prunelles d’un violet réflectif et profond, peau immaculée d’une blancheur stridente, sature fine et dessinée en douceur, tissus sombres aux motifs travaillés, nœud papillon collé contre la surface réfléchissante. Il se demandait de quoi il aurait eu l’air avec des lèvres moins gercées et des cheveux plus longs, plus ondulés, plus lilas. Il se demandait de quoi il aurait eu l’air avec des pétales collés à l’épiderme, avec des cils s’agençant avec la couleur imaginaire de ses mèches illusoirement vaguées.
Perdu dans ses contemplations vaseuses au sujet d’une apparence qu’il aurait pu, dans un royaume alternatif très certainement accessible au-delà de la porte du hall, posséder, William observait son visage multiplié par les miroirs environnants. La salle dans laquelle il se trouvait, installé sur l’une des tables vernies appuyée contre l’une des parois sans fin qui la dessinait, nœud papillon frôlant le verre, cheveux s’entremêlant et se dédoublant, se voyait composée d’une nuée de miroirs encastrés les uns dans les autres sans délimitation visible, un peu comme si la pièce n’était qu’une seule énorme et complexe glace assujettie aux élans vraisemblablement narcissiques des I. Et aux siens aussi, devait-il en convenir, bien que son égocentrisme physique se concentrait essentiellement sur ses iris, le reste de sa physionomie se voyant passée au peigne fin d’un dédalle de critiques toutes aussi enivrantes que déprimantes. Il pensait à elle, l’une de ces journées indistinctes où il se repliait sur lui-même et arpentait le manoir dans une frénésie discrète jusqu’au Glossy Gloomy Lovyou dans l’intention de relire les pages du manuscrit de Rudy ayant été découvertes jusqu’à maintenant par la population locale. Manque de bol, Dame Chance ne s’était pas rangée de son côté cette fois-ci (depuis quand s’alliait-elle à lui de toute façon ?) et lorsqu’il s’était présenté au drôle de restaurant, crinière hirsute s’égarant dans tous les sens, manches de sa chemise crème retroussées, quelqu’un s’était déjà attelé à l’examen exhaustif des pages brunies.
William, accordant des brèves salutations à Toya la maîtresse de lieux et à Ella qui sirotait une boisson quelconque dans un coin avait vite entreprit de tourner les talons sans demander son reste. S’il ne pouvait observer le visage de sa génitrice dans les esquisses décorant les restes du journal de l’ancien pensionnaire, il trouverait une alternative viable qui le satisferait en partie.
Mélancolie. C’était de la mélancolie mêlée de à de la frustration qui l’avait poussé à ouvrir les portes inconnues qu’il croisait, à grimper des volées d’escalier avec une contenance fiévreuse jusqu’à en ouvrir une porte débouchant sur son reflet et des plantes entassées les une contre les autres, verdoyant tranquillement.
Mother must have liked this place. Lui, dans tous les cas, y avait trouvé son compte. Trop vide, trop pleine, oscillant entre une atmosphère apaisante et nostalgique, un peu comme si on avait mis, il y avait de cela très longtemps, l’endroit sur pause. Des dizaines de William se lorgnaient, chaque battement de paupières se voyait imité dans un synchronisme parfait. Une pièce de théâtre répété partout mille fois dont le moindre mouvement se faisait exécuter avec la même précision à chaque fois.
Et il se demandait de quoi il aurait eu l’air s’il n’avait pas uniquement idée de sa Reine des traits empreint de délicatesse et des iris d’un améthyste éthéré. En vain, car cette réponse, il ne l’obtiendrait jamais. Ses chaussures effleuraient le sol, se balançant dans le vide sibyllin de la pièce avec négligence, ses phalanges traçaient des phrases sans sens précis sur la surface limpide du miroir sur lequel il était appuyé.
Toujours en vain. Et c’est dans cet état d’esprit, dans ce coma éveillé, que William gisait dans une sérénité trop relative pour être définie, pas tout-à-fait inerte, pas tout-à-fait mobile. Entre deux eaux.
Il avait refermé la porte derrière lui, paranoïa évidente, ne désirant pas se faire suivre, autant par les ignobles visages du pensionnant que par ceux qu’il en était venu à apprécier. Il n’appréciait pas qu’on le coince dans cet état pitoyable, émotions venimeuses et dangereuses rongeant sa peau et sa cognition avec voracité.
Toutefois, rien ne se passait jamais comme il le désirait et une âme finit par ouvrir la porte, des pas se firent entendre et, réprimant un soupir tremblant, le jeune aristocrate se risqua à demander d’une voix éteinte ;
« Oui . . . ? »
S’il avait su que celle qui croiserait serait une source de réminiscence, il ne se serait pas attardé dans cette salle, mais la tête baissée, mèches longilignes et désordonnées masquant quelques lambeaux de son visage, il ne se doutait de rien.
Une malchance sur mille, dans un Spectrum de couleurs claires.
Dernière édition par William Mary Hufflestring le Ven 19 Avr 2013 - 0:00, édité 1 fois |
| | | « great boo-EYES i mean eyes » Marie-Colombe Mazarin
+ Pseudo Hors-RP : Never • Age : 36 • Pouvoir : Elle peut marcher sur les plafonds, les murs, vivre entièrement à l'envers si l'envie lui en prend. Et ça lui prend souvent. • AEA : Il y a des risques que cette sale bête te saute dessus pour t'effrayer. • Petit(e) ami(e) : Oh, elle fait passer des auditions. RP en cours : • Marie-Colombe donne un spectacle par là.
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| Sujet: Re: [RUDY] Mesmerizing Hues. [ Marie-Colombe ] Mer 10 Avr 2013 - 9:30 | |
| ... Marie-Colombe avait soulevé les nappes de la salle de bal avec une moue déçue; il n'y avait vraiment qu'elle pour penser qu'une feuille aurait pu s'y trouver, posée sur un piédestal et n'attendant qu'elle pour venir se nicher dans sa main amicale. Par précaution, néanmoins, l'immense lustre de cristal qui dominait la salle avait vu la jeune femme vérifier chaque tissu blanc avec un sérieux presque ridicule, avant d'abandonner et de passer à regret le pas de la porte. De l'autre côté, elle s'était adossée au mur avec un profond soupir, expression physique de sa lassitude temporaire. Ça faisait des mois et des mois que la chasse aux feuilles du fameux Rudy avait été lancée; et depuis qu'elle s'était élancée dans le hall en compagnie de T.J, plus jamais elle n'avait réussi à mettre la main sur une feuille. A croire que ces bouts de papier la fuyaient volontairement ! Enfin, à en croire les rumeurs qui couraient régulièrement au GGL, les autres pensionnaires n'étaient pas mieux lotis. Comment savoir où chercher dans une bâtisse si grande, sachant que les feuilles pouvaient se dissimuler sous chaque dalle et derrière chaque tableau... Ne rien négliger aurait relevé du miracle pur et simple. Avec un regard suspicieux pour une peinture abstraite qui la lorgnait depuis le mur opposé, Marie-Colombe vérifia que son chignon tenait toujours en place avant de retrousser les manches de son corsages pailleté. Elles pouvaient bien se cacher dans les recoins les plus obscurs du pensionnat, ce n'était pas ça qui allait la décourager ! Sa jupe violette vola gracieusement tandis qu'elle reprenait sa marche à grandes enjambées décidées, ses talons ne provoquant qu'un léger bruissement sur la moquette qui recouvrait le plancher des couloirs. Son ombre survolait maintes et maintes portes dont elle détournait chaque fois les yeux avec un froncement de sourcils. Pas celle là, pas celle là... Non plus, il lui semblait déjà l'avoir visitée... Quelques escaliers plus tard, un rapide coup d'œil à la cuisine trop bondée pour qu'elle désire s'y attarder, Marie-Colombe faisait de nouveau glisser sa main sur la rampe qui menait au deuxième étage. Pas essoufflée pour un sou par cette course poursuite avec l'homme invisible, elle fit subir aux portes le même examen minutieux. Elle avait l'impression d'avoir mis le pensionnat sens dessus dessous ces derniers mois, à tel point qu'elle avait quasiment mémorisé l'intégralité des pièces du manoir et leur emplacement. La funambule déroula un plan du deuxième étage dans sa tête, et tandis qu'elle passait en revue les pièces, debout et silencieuse près du mur, un sourire vint illuminer son visage. En voilà une qu'elle n'avait pas eu l'occasion de regarder dans les détails ! Peut-être qu'elle renfermait quelques feuilles; ou peut-être quelques indications, si c'était trop demander. Dans tous les cas, ça valait le coup de vérifier. Le pas rendu dansant par la bonne humeur, Marie-Colombe parcouru la distance qui la séparait de la salle des miroirs et s'arrêta devant la porte. Elle y aurait bien discrètement collé son oreille si ça n'avait pas été impoli; elle ne voulait pas déranger un potentiel visiteur. Puis comme elle n'entendait rien et que le silence continuait de régner en maître dans le couloir, elle se décida à appuyer sur la clenche et pousser la porte. La jeune femme aux cheveux roses s'y glissa sans un bruit et referma soigneusement derrière elle. Un coup d'œil autour d'elle lui fit pousser un soupir d'admiration. Impossible de déterminer sans en faire le tour la taille de cette salle: elle aurait pu s'allonger tel un couloir ou n'être qu'une ronde illusion, Marie-Colombe aurait été incapable de l'affirmer. Ses mille reflets lui renvoyèrent son regard émerveillé et elle s'en amusa. Du moins, jusqu'à ce qu'une voix fragile comme un coup de vent ne la fige de surprise sur place. « Oui . . . ? »Instinctivement, elle se tourna vers la source du bruit, écarquilla ses yeux bleus. Elle n'avait pas remarqué, perdue dans le labyrinthe de miroirs et l'illusion d'immensité qu'ils créaient, la frêle silhouette assise sur l'une des tables contre le mur. Elle avait reconnu la voix, aussi se remit-elle à sourire et s'approcha du garçon immobile. « William ? Je ne t'avais pas vu, je suis désolée. »Un infime moment de silence, de pause, avant qu'elle ne reprenne, avec une inflexion légèrement plus soucieuse: « Tu étais seul ? Je ne te dérange pas, j'espère ? »S'il y avait bien une chose que Marie-Colombe détestait, c'était imposer sa présence. Surtout auprès de personnes qu'elle appréciait énormément, comme William. Peut-être toutefois qu'elle aurait hésité à sortir, même s'il le lui avait demandé. Tu n'as pas l'air d'aller très bien. Je suis émue. /MUR/ |
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| Sujet: Re: [RUDY] Mesmerizing Hues. [ Marie-Colombe ] Lun 22 Avr 2013 - 4:11 | |
| C’était à la fois une touchante bénédiction et une terrible affliction que de lever les yeux sur le doux visage de Marie-Colombe Mazarin. Elle se tenait debout près de l’entrée, rassurant sourire égayant ses traits, alors que son reflet se répercutait dans les miroirs environnants, la multipliant à l’infini. Des répliques d’une poupée de cire pleine de couleurs, muables et vivantes, sous ses yeux étonnés, une apparition incroyable et loin d’être espérée. Dans tous ses élans de solitude, ses désirs de côtoyer le regard de sa mère, se retrouver dans une pièce comportant tous les éléments nécessaire à sa réminiscence ne lui avait jamais traversé l’esprit. Rien de plus qu’un fantasme à contempler allongé dans des pétales de fleurs. Inerte et seul, dans le confort doucereux, douloureux du rêve.
Il la fixa ébahi, comme transit, quelques longues secondes avant que sa voix ne daigne trouver l’intérêt de bourgeonner hors de sa gorge, papillonnant faiblement, alors que ses chaussures polies entraient en contact avec le sol.
« Marie . . . »
Elle s’était approché et l’avait salué, cotonneuse, pourvue d’une gentillesse si lumineuse qu’une fraction de seconde, il s’en imagina aveuglé. La simplicité courtoise de ses paroles et la chaleur sucrée s’en dégageant. Il cligna des yeux, cils battant follement quelques secondes avant de se stabiliser, et rompit l’expression apathique de son visage par un sourire. Un sourire de noblesse juvénile, avec une touche de frivolité enfantine. C’était presqu’adorable, presque malsain.
Ses propres pas réduisirent la distance le séparant de l’invitée de la chambre des miroirs un brin davantage et il se posta devant elle, lui accordant une brève révérence, bonjour coutumier qu’il accordait plus souvent qu’autrement à ceux qu’il jugeait ‘amis’.
« Ne t’inquiète pas, tu ne me déranges jamais. », déclara-t-il d’une voix tranquille, comme si tous les doutes préalables à son entrée dans la salle des reflets s’étaient vu réduit en poussière, rendus invisible par la possibilité, par cette silhouette colorée, aux mèches roses comme des pétales, il ne manquait que les pétales, qui le surplombait d’une bonne vingtaine de centimètres, voir plus. Quoique, c’était bien vrai, s’il y avait bien quelqu’un qui n’arrivait pas à le déranger dans cet horrible endroit, il s’agissait bien de Marie-Colombe. Plus souvent qu’autrement, elle arrivait à résumer, par sa simple apparition, ce qu’il recherchait pour se sentir mieux.
Un peu de compassion, une touche de fibre maternelle et des couleurs à n’en plus finir. La recevoir ainsi multipliée par les miroirs, plus comme un songe que comme une réalité, pointillait cette association agréable, positive, intensifiait cette ressemblance éthérée qui lui faisait tant apprécier la jeune femme. Elle n’était pas parfaite, par réellement celle qu’il tentait de superposé à son corps, William le savait, il le comprenait, mais elle suffisait amplement. Elle s’avérait être ce qu’il y avait de mieux, le meilleur des deux mondes. Une raison de ne pas regretter avoir suivi les indications de sa conscience pour entrer dans ce vieux manoir apparu de nulle part.
« Je . . . »
Un pronom tout nu lancé spontanément pour meublé le vide où se côtoyaient leur reflet, pour décorer le silence confortable que la foule qu’ils illustraient n’auraient pas dû laisser entendre. Toutefois, comment continuer cette phrase, que dire, où s’éparpiller ? William hésita, une seconde, puis deux, avant de convenir que la manière la plus efficace de demeurer courtois tout en amorçant la discussion serait d’expliquer, bienséant et toujours légèrement souriant, pourquoi il se trouvait, seul, dans l’une des pièces les plus . . . étrange du manoir. Marie comprendrait assurément et n’était certainement pas du genre à critiquer les endroits où il jugeait bon de trainer, mais . . .
C’était moins glacial que le silence des centaines de duo ricochant les uns contre les autres, non ?
« J’étais venu admirer les fleurs. »
Les fleurs de la déception, les fleurs du regret, les fleurs qui lui communiquaient un peu de l’odeur de sa déesse, un peu de l’épiderme de sa Reine. Tout ça parce que les pages du journal de Rudy avaient été occupé par d’autres âmes curieuses. Une malchance par sur mille, une chance tortueuse, les yeux, la dame et les miroirs, l’envoutement sibyllin d’une réalité alternée. Il se sentait mieux, maintenant, suffisamment pour vouloir sourire, suffisamment pour ne pas trop chercher à comprendre et simplement se vautrer dans le confort imposer par son amie. Toutefois, les yeux de Marie n’avaient rien avoir avec les siens, bleus, et lui permettait de s’accrocher à cette réalité qu’il cherchait trop souvent à oublier. Elle n’était pas elle et elle ne le deviendrait jamais.
Personne ne pouvait prendre sa place. N’est-ce pas ? N’est-ce pas ?
Il accrocha son regard dans l’un des miroirs, améthyste, violet, identique, son trait physique favori avant de poursuivre, apposant finalement sa politesse coutumière à l’ébauche de locution qu’il avait débuté sous la forme d’une question contextuelle.
« Et toi, qu’étais-tu venue faire ici ? Ce n’est pas une salle très commune . . . » |
| | | « great boo-EYES i mean eyes » Marie-Colombe Mazarin
+ Pseudo Hors-RP : Never • Age : 36 • Pouvoir : Elle peut marcher sur les plafonds, les murs, vivre entièrement à l'envers si l'envie lui en prend. Et ça lui prend souvent. • AEA : Il y a des risques que cette sale bête te saute dessus pour t'effrayer. • Petit(e) ami(e) : Oh, elle fait passer des auditions. RP en cours : • Marie-Colombe donne un spectacle par là.
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| Sujet: Re: [RUDY] Mesmerizing Hues. [ Marie-Colombe ] Mar 30 Avr 2013 - 18:13 | |
| ... Protectrice, il lui arrivait de l'être parfois un peu trop; Marie-Colombe prêtait ce trait à la présence continuelle de ses cadets durant son enfance et son adolescence, et à son fils qui n'aurait jamais que des rêves pour perspectives d'avenir. Tendre une main, afficher une moue inquiète, s'enquérir de son prochain, était-ce si dérangeant aux yeux de certains pour qu'ils la repoussent des deux mains ? Son regard bleu bataillait pour ne laisser transparaitre aucune anxiété – au cas où William aurait jugé que s'inquiéter était dérisoire. On ne pouvait pas faire disparaître un réflexe, mais on pouvait toujours faire de son mieux pour le masquer. On pouvait aussi jeter de coté le fait que ce petit jeune homme n'avait jamais l'air bien heureux, qu'il y avait toujours une touche de mélancolie au fond de ces yeux qui semblaient taillés dans l'améthyste. Pourquoi aurait-il été plus mal qu'hier et avant hier ? Une simple impression qui la dérangeait et refusait de la laisser tranquille. Une sorte d'instinct maternel pour ce garçon trop petit à qui elle rappelait une mère décédée et sûrement chérie. Exagération, prémonition qui sauvait parfois la vie. Pourtant, dans une petite révérence, William lui assura qu'elle ne le dérangeait pas, et sa voix tranquille se répercuta contre les centaine de surface réfléchissantes sans la moindre fausse note. Marie-Colombe fut tentée d'y croire, et le fit d'ailleurs: elle mit ses ennuis de coté et continua de lui sourire, heureuse de ne pas lui imposer sa présence. Cette salle avait de particulier qu'on ne pouvait jamais s'y sentir seul, à côtoyer tant de ses reflets, yeux dans les yeux. Cela dit, ça ne valait pas la présence de l'autre, puisqu'on ne pouvait même pas leur prendre la main. Il n'y avait qu'en posant sa paume sur l'étendue solide qu'on pouvait se donner l'illusion de la compagnie. Danser ici devait être un véritable enchantement: Marie-Colombe se demandait où pouvaient bien être cachées les feuilles, si elle se trouvaient ici. Un 'je' solitaire vola dans l'air, ne l'arrachant qu'à demi à ses contemplations silencieuses. Rêver et réfléchir, elle pouvait faire les deux à la fois. On ne lui avait jamais dit si c'était une bonne chose ou non, néanmoins. Parfois, elle se posait la question sans trouver de réponse satisfaisante. Une seconde de pause, deux peut-être, durant lesquelles Marie-Colombe se demanda si lui poser la question avait été judicieux. On y faisait ce qu'on voulait, après tout. Elle regretta de l'avoir potentiellement gêné. Les doutes partaient vite et en tout sens, ce n'était jamais agréable de se sentir coupable: elle maintint malgré tout. On ne pouvait pas retirer une fois la question posée. Et la réponse donnée, elle se sentit plus sereine. « J’étais venu admirer les fleurs. »Les fleurs... Ses yeux bleus firent discrètement le tour de la pièce, mais pas l'ombre d'un pétale dans ce pandémonium de sosies. Une métaphore personnelle ? Ça, elle ne pouvait pas lui demander. Marie-Colombe savait que, sauf à petites doses, la curiosité était un vilain défaut en ce qu'elle s'aventurait à devenir déplacée plus les questions étaient nombreuses. Il valait mieux laisser certaines choses au flou – toutes les toiles n'avaient pas des contours définis. Il n'y avait pas d'abstrait dans son monde à elle, juste des couleurs et des couleurs à n'en plus finir. Au pensionnat, elle découvrait beaucoup de nouveaux tableaux aux formes indéfinies et aux teintes sombres. C'était un monde aussi étrange que le pays des glaces dans lequel elle et William se trouvaient. Coup d'œil involontaire au plafond. Est-ce que Rudy, planté au milieu de ce désordre répété mille fois, s'était demandé comment mettre un terme à ce cauchemar ? « Et toi, qu’étais-tu venue faire ici ? Ce n’est pas une salle très commune . . . »Marie-Colombe reporta toute son attention sur son ami. Elle fit un pas sur le coté pour se rapprocher d'un miroir, qu'elle examina sous toutes les coutures sans oser le toucher pour autant. Elle répondit ensuite en se tournant vers William: « Je cherche les feuilles de Rudy. Tu en as entendu parler, n'est-ce pas ? Je me suis dit qu'il y en avait peut-être ici. Au cas où, je suis venue vérifier. »Dans un miroir ? Il y en avait trop pour qu'elle les vérifie tous, et l'illusion lui ferait bien vite perdre le compte. Combien pouvait-il y en avoir ici ? Elle rajouta: « Enfin, avec ma chance, je vais encore tomber sur des plantes vivantes. »Elle se souvenait encore des petites herbes qui avaient finis sous son talon dans le hall. Il ne pouvait pas pousser des pattes aux miroirs, si ? Elle jeta un œil circonspect à celui dont elle fouillait les bords. Ils auraient été dans les ennuis, si toutes les glaces s'étaient levées pour les engloutir ! Il n'y avait rien sur celui-ci. Elle passa à son voisin avec une mine concentrée. Tandis que ses yeux bleus suivait les courbes que son reflet lui renvoyait, une forme inhabituelle attira son attention sur son épaule. Le sourire de Marie-Colombe s'évanouit sur la seconde et elle recula en poussant un cri d'effroi. « C'était quoi, ça ?! »Elle se tourna vers William, perdue. Sa main frottait son épaule mais il n'y avait rien du tout. « Ce n'était pas toi ? »
Dernière édition par Marie-Colombe Mazarin le Ven 3 Mai 2013 - 21:55, édité 2 fois |
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+ Pseudo Hors-RP : / Messages : 271 Inscrit le : 13/04/2008
| Sujet: Re: [RUDY] Mesmerizing Hues. [ Marie-Colombe ] Mar 30 Avr 2013 - 18:19 | |
| Marie-Colombe vérifie les miroirs, et trouve :
« Une main posée sur l'épaule de son reflet... »
[ACTION 1/4]
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| | | ♣ This Mother-Infected Fairytale William Mary Hufflestring
| Sujet: Re: [RUDY] Mesmerizing Hues. [ Marie-Colombe ] Sam 20 Juil 2013 - 3:44 | |
| « Les feuilles du journal de Rudy ? Bien entendu. J’en ai moi-même eu quelques unes en ma possession à un moment. »
Ce n’était pas exactement vrai, ni exactement un mensonge, plutôt un maniement douteux du temps verbal. Dans les faits, William n’en avait pas eu, puisqu’il les avait [i]toujours[/] ces pages. Il les avait planqué, celles que ses petites mains gantées s’étaient échinées à reprendre à Halloween, arlequin de sucre et d’orangé, dans une petite boîte dissimulée sous son oreiller et n’en avait parlé à personne. Cette petite boîte de bois rougeâtre contenait aussi la photo de Rudy et de l’une des fondatrices, ainsi qu’une gourmette d’argent et d’autres objets lambda, des biens que l’hybride avait amassés au fil du temps. À vrai dire, il n’avait mentionné ces pages à personne jusqu’à maintenant et, mis à part, l’esprit frappeur qui le surnommait Licorice Boy, nul ne savait qu’il les avait. Il aurait été plus judicieux et mature de les amener au Glossy Gloomy Lovyou, mais William n’en ressentait pas vraiment l’envie, préférait les garder jalousement loin des regards et des pensées.
Soit, Mary s’était retourné pour répondre à son amie, avait détourné son regard du miroir qui le lui renvoyait pour le poser sur celui que Marie-Colombe scrutait minutieusement. Ses yeux rampaient de haut en bas de la surface limpide lui renvoyant l’image colorée de la seconde occupante de la salle des miroirs, lui laissant tout le loisir de l’observer, silencieusement, sous toutes ses coutures. Ou de se voir propulsé aux premières loges de l’un des nouveaux phénomènes inexpliqués du manoir ensorcelé des I. Princesse de pétale flambés, sourire dodelinant, la douceur se vit fracassée par les répercussions de leur reflets innombrables. Toutes les pièces du pensionnat semblaient avoir leur propre conscience et celle-ci ne faisait pas exception à la règle. La surprise, vilaine et inquiétante, se lisait sur le visage angélique de Marie-Colombe. Une main, sortie de nulle part, s’étant extirpée de l’un des nombreuses glaces, étaient venue se posée sur l’épaule de la jeune femme qui n’avait tardé à la remarqué. Son cri d’effroi résonnait encore, ricochant contre les parois moqueuses de la pièce.
Soudainement, tous les miroirs rappelaient à William d’espiègles lutins, des farfadets chapardeurs qui n’hésiteraient pas de faire de la vie de ceux qui les importunait, un terrible enfer. Il se demanda si une sensation désagréable avait accompagné l’apparition de la paume sans corps sur l’épaule de Marie-Colombe, mais se garda de la moindre question. Valait mieux tenir sa langue pour ne pas stimuler le manoir . . .
Dire qu’il aimait bien cette pièce, sa quiétude, les souvenirs qui pouvait l’habiter par l’intermédiaire d’un seul papillonnement de paupière. Dire qu’il avait davantage aimé cette pièce lorsque Marie y avait pénétré, pleine de couleur et de vitalité, contrairement à celle qui reposait, inerte et flétrie, dans une tombe se situant à l’extérieur des terres du manoir, de l’autre côté, dans le cimetière le plus près de sa demeure.
« Non. Loin de moi le désir de t’effrayer, mais je l’ai vu aussi. Il s’agissait sûrement une des maintes facéties des I. »
Il s’approcha de Marie-Colombe, ses chaussures claquant discrètement contre le sol lustré et examina à son tour le miroir, curieux, un peu indisposé, mais pas encore en état de panique. Après tout, des reflets qui mentaient ne faisaient pas le poids contre des poulpes assoiffés de sang, un réfrigérateur carnassier et un esprit frappeur vous asphyxiant dans des ombres, n’est-ce pas ? Si les blagues de la salle des miroirs se contentaient de voguer parmi les illusions, tout irait pour le mieux et William ne ressentirait pas le besoin de perdre le contrôle, d’avoir peur. Comment avoir peur des illusions lorsqu’on s’emparait de la moindre possibilité de les côtoyer et qu’on les chérissait plus tendrement qu’on chérissait les vivants ?
M’enfin, valait tout de même mieux ne pas trop s’attarder ici . . . « Je vais t’aider à chercher de potentielles pages. Si la salle se tourne déjà contre nous, je crains pire que des plantes vivantes . . . et puis, tout cela ira bien plus rapidement à deux. »
William se détourna du miroir, parcourant le long de la pièce jusqu’à la table sur laquelle il s’était tenu, perché et léthargique, lorsque Marie avait fait son entrée. Arrivée à la hauteur du meuble, il glissa sa main sur la portion de la nappe blanche lui étant accessible, en testant distraitement la texture avant de la soulever d’un ample mouvement.
Ce qu’il découvrit lui aurait arraché une exclamation étranglée de dégoût si son mouvement n’avait pas tout fait tourné à la catastrophe. Des corps luisants, sombres et croquants, pourvus de pattes mandibulées et inquiétantes fendirent l’air. Des cafards, qu’il n’avait pas remarqué, préalablement, alors qu’il comatait devant son reflet et qui brillaient de leur aspect dégoûtant. L’un d’eux avait user de l’arche du nez de William pour amortir sa chute et grouillait maintenant en direction de la lentille gauche de ses lunettes.
Ce n’était pas un réfrigérateur mangeur d’homme, mais . . .
Ça restait franchement écœurant.
William soulève les nappes, baby.
Dernière édition par William Mary Hufflestring le Mar 23 Juil 2013 - 21:47, édité 2 fois |
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| Sujet: Re: [RUDY] Mesmerizing Hues. [ Marie-Colombe ] Mar 23 Juil 2013 - 21:34 | |
| William soulève les nappes, et trouve :
« Des cafards... »
[ACTION 2/4]
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| Sujet: Re: [RUDY] Mesmerizing Hues. [ Marie-Colombe ] Sam 28 Déc 2013 - 2:13 | |
| ... Le corps encore agité de soubresauts indésirables, les frissons rampant sur sa peau claire sans vouloir s'en extirper, Marie-Colombe lança un regard de travers au miroir qui le lui renvoya dans les moindres détails et en tous points semblable. Ne l'avait-elle pas rêvé pour que William l'ait aperçue lui aussi ? D'ordinaire, jamais les drôles d'excentricités du manoir ne lui faisaient froncer les sourcils. Elle aimait se sentir au dessus de tout ça, ne jamais s'étonner des gentilles farces qui déclenchaient parfois les cris les plus perçants. C'était toujours plus simple quand ça n'arrivait qu'aux autres. D'une main la plus légère possible, Marie-Colombe balaya les dernières incertitudes du tissu pailleté, se forçant à courber de nouveau les lèvres pour offrir, sinon l'image de l'insouciance, celle de la détermination. Elle n'allait pas se laisser abattre par une main fantôme ; ils avaient un chemin à tracer dans la poussière des vieilles feuilles jaunies. La grande dame dans ses vêtements colorés prit une inspiration pour se redonner le courage. William n'eut pas l'air de trouver quelque chose de particulier au miroir farceur, ce qui la rassura dans un sens. C'était bel et bien fini de côté là. « Je vais t’aider à chercher de potentielles pages. Si la salle se tourne déjà contre nous, je crains pire que des plantes vivantes . . . et puis, tout cela ira bien plus rapidement à deux. »Elle acquiesça, le sourire de nouveau aussi grand qu'au début. Elle souffla un « merci » discret qui se perdit sûrement entre l'écho et les innombrables reflets, tournant sur ses talons pour faire face à ses sœurs jumelles à l'air égaré, collées les unes aux autres dans une explosion de couleurs. A part quelques rares meubles, il n'y avait que dans leur regard qu'elle pouvait partir à la recherche d'une quelconque réponse. Elle sonda celui outre-mer d'une amie qui lui adressa, il lui sembla, un sourire ironique. Ce n'était pas comme ça qu'elle allait trouver quoi que ce soit. Se refusant à laisser s'échapper un soupir ou se décourager, elle recommença à palper les surfaces réfléchissantes, laissant de légères traces de doigts sans s'en préoccuper plus que ça ; opportune, la soubrette finirait par passer le pas de la porte et nettoyer, par elle ne savait trop quelle magie inhérente au pensionnat, le moindre recoin de la pièce. Épousseter les millions de miroirs silencieux qui s'y alignaient à attendre un visage à mirer. C'était idiot et c'était sentimental, mais la funambule se sentit triste pour eux. Elle attrapa l'étincelle qui faisait briller ses yeux, remit correctement un des cadres penchés avec l'attention d'une mère. Son sourire s'attendrit. La main ne reparut pas, la laissant seule pour quelques instants avec ses reflets et ses pensées : jusqu'à ce qu'un bruit écœurant, mille pattes sur le sol brillant ne lui fasse tourner la tête. Entre deux mèches roses, elle vit William et la marée de cafards qui s'était échappée de sous une des tables, tachant de noir la belle nappe brodée. Amie des animaux mais pas trop, surtout peu habituée à caresser des insectes dans son temps libre, la pauvre Colombe fronça son nez de dégoût. Comment est-ce qu'ils avaient pu ne pas les voir jusque là ? Elle murmura quelques imprécations qui restèrent suspendues dans l'air. En quelques pas, elle était à côté de William et écartait les cafards de petits gestes secs et nerveux. Aucune chance qu'ils crachent aimablement une feuille, n'est-ce pas ? L'idée la détendit. « Je ne veux même pas savoir comment ils ont pu atterrir là ! »Son ton se voulait désinvolte et assuré. Intérieurement, elle poussait un cri dégoûté chaque fois qu'une de ces bestioles lui frôlait la peau. Et Rudy, où est-ce qu'il avait pu percher son trésor, puisqu'il ne pouvait pas l'enterrer ? Elle jeta un œil aux tables et hésita : pas là-dessous, quand même ? Son regard sautait du bois habillé de blanc aux petites bêtes qui valsaient autour d'eux. Noir sur blanc. Elle aurait presque été tentée de croire que la boue masquait habilement le trésor et ternissait volontairement son éclat. Pour autant, sans doute retenue par un doute qui ne cessait de zébrer son esprit à la manière d'un éclair persistant, elle ne tendit pas la main, ne passa pas ses doigts sous la nappe comme on les passe sous les jupes des filles. Elle jeta un regard à William, comme si ce simple geste pouvait faire passer toutes les interrogations. Bercée par le bruit des insectes dans cette salle colossale et muette, elle attendit. |
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