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 ( n°19 ) « La mort est le repos des pauvres. »

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ZG -Zombie Gameuse
Holly Addison
Holly Addison

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Féminin Pseudo Hors-RP : Zapii
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• Age : 30
• Pouvoir : Transformer un personnage en héros de jeux vidéos
• AEA : Un Papillon noir
• Petit(e) ami(e) : Ha, euh ... Je peux pas sauter cette question ?

Messages : 188
Inscrit le : 05/07/2011

( n°19 )   « La mort est le repos des pauvres. » _
MessageSujet: ( n°19 ) « La mort est le repos des pauvres. »   ( n°19 )   « La mort est le repos des pauvres. » Icon_minitimeMar 9 Juil 2013 - 22:20

Holly se réveille haletante, le souffle court. Ses cheveux sont comme collés à son crane, tandis que ses yeux vides sont fixés sur le mur face à elle. Il n'y a qu'elle dans la chambre, seule, les autres lits sont vides. Personne.
Ses yeux sont fous, elle crie, un cri assourdissant.
Elle a peur.

Qui est-elle ?

La question se pose encore et encore. Elle a vécu une adolescence futile et inutile, perdue tout contact avec son passé.

Qui est-elle devenue ?

Personne ne le sait, ni elle-même. Son dégoût envers la société s'aggrave de jour en jour, la réalité parait si fade. Que faire ? Se taire et accepter son quotidien habituel ? Qui le sait ? Personne. De toute façon elle ne veut pas, elle ne veut pas se faire passer pour quelqu'un qu'elle n'est pas. Elle hait le mode de vie humain et tout ce qui va avec tel que se mentir à soi-même fait partie de la société. Et elle ne voudrait pas en faire partie
.



***



Cris, tristesse.
Je n'entends que ça. Le silence s'installe quelques minutes dans mes pensées puis un cri strident de femme. Elle crie de détresse, je ne sais pas qui elle est et je ne veux pas le savoir. Je ne veux pas savoir d'où provient ce cri. Je ne veux pas me rappeler. Je veux oublier encore et encore mon passé. TAIS-TOI ! J'ai si mal, trop mal. S'il vous plaît arrêter ça, je vais mourir. Sa recommence encore et encore. J'ai mal, j'ai mal. C'est une douleur si terrible... TAISEZ VOUS TOUS ! Arrêter ça ! Je vous l'oblige à l'arrêter.

Je vais mourir, tomber dans les ténèbres et couler encore et encore. Mon âme se désintègre, je ne suis plus rien. Cette réalité me fait si mal, comme un poignard planté dans mon corps mais qui ne me tue pas, il me fait seulement souffrir. Je souffre mais, je ne peux pas le guérir. Je ne peux pas aller mieux. Je ne peux pas me sauver alors je coule inévitablement. Je vais mourir ? Un jour je mourrais dans ce fichu pensionnat. On m'oubliera et on se demandera où je suis passée des mois après ma mort.

Mais je ne veux pas mourir ainsi, JE NE VEUX PAS MOURIR ! Pourquoi ? Pourquoi je ne veux pas mourir ? Je n'ai pas de raison de vivre, je ne servirai à rien, pourquoi rester ? Pourquoi rester pour souffrir ? J'ai mal, le cri strident féminin recommence et deviens plus fort encore, il résonne dans ma tête. Pourquoi rester sur Terre ? Ma présence serait inutile voir néfaste, je ne sers à rien. Je ne suis plus rien.
Ce cri il ne s'arrêtera jamais, jamais je ne pourrais soulager ma conscience. Je vais mourir, je vais couler. Je suis en train de partir, je souffre. La réalité me fait encore plus mal à cause de ma conscience, je ne peux pas échapper à la réalité, elle me poursuit. J'ai beau la fuir elle me rattrape. Elle me colle, pourriture de vérité. Je vais mourir n'est-ce pas ? Je suis prédestinée à mourir. Je peux souffrir ou mourir alors pourquoi ne pas choisir la solution de facilité ? Je ne veux plus vivre ainsi, j'abandonne. Laissez-moi mourir, c'est la seule chose qui me reste, la mort. Mon dernier choix sera celui-ci. Désolé aux quelques personnes qui ont crue en moi. La partie est finie. J'abandonne ce jeu malsain, j'abandonne la réalité, le pouvoir, la vie, les responsabilités et tout ce qui va avec. Je ne veux plus jouer. C'est trop dur, je n'ai plus assez de force et je souffre trop. C'est impossible. Je ne peux plus résister.

Mais comment ? Comment Mourir ?
Je ne sais pas et les cris, la souffrance ne m'aide pas à réfléchir. De plus quelle question idiote mais il est vrai qu'il en existe plusieurs de façon de mourir. Je n'ai pas envie de vous les donner toutes. Ce serait inutile. Je perds déjà assez de temps. Je perds trop de temps, je veux m'échapper maintenant. Je ne veux plus attendre, je ne veux pas que la souffrance dure longtemps. Je veux mourir d'un coup, sans douleur. Ma vie n'a été que abominable souffrance, autant la couper court. On ne peut pas éviter la fin, on sent quand elle arrive. Une fois arrivée il faut l'accepter, toute cette mascarade ne peut plus durer. Je ne peut l'éviter, je ne peut continuer. C'est la FIN, le Néant, la Mort.

Je ne sais toujours pas comment mourir. Je voudrais une fin qui correspondent à ma vie. Je voudrais juste une fin silencieuse et sans douleur.



***



La réalité l'a changé à tout jamais. Elle ne supporte plus, elle abandonne.
Voilà ce qu'elle est devenue, un être rempli de souffrance et d'amertume incapable de résister à la dure réalité. Elle ne sert plus à rien maintenant, elle est devenue inutile.
Vous me direz que la malédiction a changé sa vie et modifier quelques événements mais celle-ci n'a rien fait. Sa simple présence a modifié la vie de Holly, elle a influencé sa vie que par sa présence telle une ombre menaçante mais, cette fois-ci le collier n'a rien fait, il est resté inactif.
Sa simple présence a mené à l'auto destruction mentale d'Holly.
Ce n'est plus qu'un jouet cassé et tordu, il n'y a rien d'amusant dedans.




***



Cela fait une semaine que j'ai décidé de mourir.

Je n'ai pratiquement rien mangé depuis hier, l'envie n'y est pas. Mais la faim me tenaille le ventre, c'est pourquoi je suis allés dans la cuisine. J'ai pris une pomme reluisante, lors de mes débuts au Pensionnat je mangeais bien mais, maintenant je ne mange rien même cette pomme ne saurait me redonner appétit. Le vent se cogne contre les murs, on entend le claquement des volets contres les murs, le bruit des feuilles essayant de partir au loin. Et le silence qui règne dans la nuit. Il n'y a que quelques pas furtifs qui doivent appartenir aux gens pressées, des portes qui ce ferment. Tandis que la pluie se cogne contres les vitres, ne changeant jamais sa direction, fière et décidée, mais s'écrasant lamentablement contre le sol ou les vitres, juste lamentablement.
Même si on a de la volonté on finit toujours par s'écraser lamentablement. Tandis qu'un éclair jaune retentit et quelques minutes plus tard on entend le doux ronronnement de la Terre. Les arbres tentent vainement de se protéger de la pluie torrentielle et de l'orage. La Nature se défend, désespère et espère, croit encore que peut-être la nuit se déroulera sans sacrifice, détresse et autre. Il leur reste encore ce vain espoir de vie. Mais les animaux eux ont compris, ils doivent être en train de crier et désespérer. Montrant ainsi toute la puissance animal leur instinct sauvage. Ne pensant qu'à Survivre, sans penser aux conséquences.
Tels les hommes dans un milieux hostiles révélant ainsi leur vrai caractère, reprenant leur instinct féroce et animal. Revenant à leur source pour se consacrer entièrement à leur seul survie. L'homme redevient ce qu'il était; un animal comme un autre. Tandis que l'humanité se trahit elle-même, complote, devient lâche et absurde Le monde deviendra absurde si la fin devrait arriver ou même si juste une menace planait. L'homme n'est qu'un animal après tout il n'a rien de supérieur.

Même le fait de rabaisser mon espèce est quelque chose de typiquement animal. Je suis comme vous, je suis comme eux. Je suis comme tout le monde en fait mais, je ne veux pas l'être. Tout ce que je ferais me rapproche de l'humanité, même le fait de vouloir la quitter. Alors, autant la quitter définitivement, me séparer d'elle pour toujours. La seule issue : La Mort. Je ne peux pas fuir mon destin, je ne peux pas avoir peur de ce qui arrivera un jour. Mais j'ai peur de ce que je suis, j'ai peur de moi, j'ai peur des autres.
Que faire quand on est arrivé à ce point ? Mourir est la seule solution. Peut-être est-ce lâche mais comme je le disais je suis humaine. Je suis comme vous. Je ne pourrais jamais m'écarter du troupeau, le troupeau me ramènera, le moindre geste, le moindre bruit est un signe, je fais toujours un peu partie du troupeau. Je ne pourrais plus jamais fuir, je suis marqué au fer rouge.

Alors, autant effacer cette marque, autant tout effacer. Effacer tout, c'est peut-être une raison.

Est-ce aussi la raison pour laquelle je me tiens debout un couteau et un sceau de glace à la main ?




***



Il y a une jeune fille qui se tient debout au milieu d'une chambre.

Son teint est clair, ses yeux sont si magnifiques. On aurait dit qu'elle allait dans un bal, elle était si belle, si maquillée, si apprêtée avec sa robe blanche. Elle sourit, un vrai sourire différent de celui d'habitude. Lentement, elle tourne sur elle-même en riant, un bon rire franc et fort. Ses cheveux bruns et ondulées s'envole. Elle tourne, elle tourne encore et encore. Son rire remplissait la pièce peu à peu, nous étouffant de plus en plus. Elle s'arrête de tourner, mais son rire ne s'arrête pas. C'est le type de rire si franc qui donne envie de détourner la tête et rougir. Elle avait l'air si joyeuse, si heureuse. Qui était-elle donc ?
Lentement, elle se dirige vers la salle de bain. Le bois miteux craquant sous ses pas. Sons rire s'arrête peu à peu. La salle de bain est miteuse, une lampe sans lampadaire est accroché au plafond. La lampe pend, ne tient qu'à un fil. Elle éclaire à peine la pièce, la laissant presque dans l'obscurité totale. Le bois continue de craquer sous ses pieds nus, comme s'il riait, il riait de la si belle jeune fille dans un endroit si miteux.
Dans la salle de bain se trouve une baignoire, remplie de glaçon jusqu'à ras bord. Elle rentre lentement dans la baignoire, elle ne rentre que ses jambes dans le bain de glace. Malgré le froid elle ne tremble pas, aucun de ses muscles ne bouge, même pas un geste furtif tel une statue de glace immobile qui un jour fondra avec la chaleur. Il se passa des heures ainsi immobiles et fixes. On ne pouvait entendre que le bruit de l'horloge. Tic, tac. Le silence planait. Que faisait-elle donc ?
Lorsqu'elle ne sentit plus ses jambes, elle se mit à sourire. Un grand sourire ornait son visage, ne laissant pas de place pour la tristesse. Alors, lentement elle empoigna un couteau se trouvant à côté de la baignoire. Elle tremblait, tous ses membres tremblaient, mais elle n'hésitait pas. Le couteau empoigné à deux mains elle l'enfonça lentement dans sa chair, se transperçant presque une jambe. Elle ne sentit rien, elle n'eut pas mal. Le froid ayant rendue ses jambes insensibles, inutilisables tel deux bouts de tissus vieux et usés. Lentement, le couteau s'enfonce dans la jambe créant ainsi une gigantesque plaie béante et puis ensuite il y a eu du sang, beaucoup de sang. Elle a retiré le couteau d'un coup sec. La salle de bain s'est retrouvé éclaboussé alors elle s'apprêta à se donner le coup fatal dans la poitrine.
Ses mains tenaient le couteau au-dessus de sa poitrine, son coeur. Il fallait viser le coeur et elle aurait fini n'est-ce pas ? Tout ce serait peut-être fini ? Elle aurait disparu en quelques minutes, elle serait partie de cette terre pourrie. Elle aurait pu quitter cette sombre humanité et cette réalité pourrie jusqu'à la moelle. Good Bye monde cruel.
Sauf qu'elle hésitait et sa tête vacillait, alors j'ai entendue son rire. Le rire étouffant et franc, si franc qu'on avait envie de détourner les yeux. Ce rire qui remplissait toute la pièce. N'allait-elle pas mourir ? Alors pourquoi rire ?
Rire à ce moment ? On a envie qu'elle s'arrête, la voir dans cet état ça fait mal, ça donne froid dans le dos. On avait envie de lui dire de s'arrêter de rire. On aurait voulu qu'elle se taise. On avait envie de l'aider, on avait envie ou de la sauver ou de la tuer. C'était une envie si égoïste et malsaine.
Pourquoi ne se tuait-elle pas ? Elle voulait mourir, n'est-ce pas ? Elle l'avait décidé alors qu'elle le fasse mais non, elle riait encore et encore. Son rire résonnait, il remplissait la petite salle de bain nous étouffant presque.
Puis elle lâcha le couteau sur le parquet.

Silence, elle ne riait plus.




***



Je m'étais réveillée.
Il y avait comme une douleur affreuse, confuse et persistante. Je ne savais pas d'où elle venait, mais elle était bel et bien là. Alors comme guider par une force inconnue, je me suis extirpé de la baignoire. Une de mes jambes saignait abondamment mais j'ai ignoré ce problème. La seule chose que je n'ignorais pas c'était cette porte. Habituellement elle mènerait à ma chambre si je l'ouvrais mais là, non. Derrière il y avait de la verdure à perte de vue, des arbres gigantesque touchant les nuages et des fleurs venue des quatre coins du monde. Et devant moi une allée de terre battue, j'aurais pu me retourner, revenir à la réalité mais j'ai continuer.
Et tout au bout de cette allée, elle était là, sur la branche d'un citronnier. Lyse était là.

.
Le citronnier rappelle la chanson Lemon Tree. Cette chanson a été composée à la suite de l'accident de voiture de la française Bénédicte Le Gall. Elle était la fiancée du chanteur des Fool's Garden, Peter Freudenthaler, et s'est tuée en voiture en percutant un citronnier d'où le nom de la chanson.



***



L'orage s'est arrêté, un filet de lumière éclaire la salle de bain délabrée.
On peut y apercevoir un corps, celui de Holly. Sur le visage de ce corps on peut y apercevoir un sourire. Peut-être est-elle heureuse là où elle se trouve ? Mystère. Comment-est elle morte ? On ne le sait pas, sa jambe était bel et bien charcutée, mais elle ne s'est pas donné le coup fatal. Le couteau est tombé sur le sol et elle est tombée dans un sommeil dont elle ne se réveillera jamais. Lors de son sommeil, son crâné s'est cogné violemment sur la baignoire, celui-ci s'est ouvert sur le coup et du sang coula de la plaie. Holly avait perdue trop de sang, ce qui créa sa mort.
C'était inévitable, n'est-ce pas ? Se serait égoïste de l'obliger à vivre, elle qui voulait en finir, mais nous sommes égoïstes, nous sommes humains. Elle a réussi à sortir de ce piège infernale, quitter cette humanité pourrie et cette dure réalité.
N'auriez vous pas aimez être à sa place ? S'affranchir de toute loi et avoir accès à la liberté pure ? Vous ne répondrez sûrement jamais à cette questions, car vous êtes comme les autres. Vous vous dites qu'il y a des choses qu'on ne peut pas faire, que les êtres humains ont une morale à respecter, des idéaux. Faux. On peut les affranchir quand on le souhaite, qu'est-ce qui nous l'interdit ? Des armes, des humains ? Sauf qu'avoir peur de sa c'est bien humain. Jamais vous ne répondrez à cette question.

Si on regagnait la chambre on pouvait apercevoir une assez longue lettre accrochée au mur.

Cher Will, chers amis,
Ne pleurez pas pour moi. Je ne le mérite pas. Ce n'est pas votre faute si j'en suis arrivé là, au contraire c'est vous qui m'aviez soutenu auparavant mais le poids était trop lourd. Comme je l'ai dis à une certaine personne, on ne peut pas sauver tout le monde. C'est regrettable certes mais c'est la vérité, on ne peut pas forcer les gens à vivre. Je vous remercie pour tout ce que vous aviez fait, pour votre gentillesse et pour le temps précieux que vous m'aviez donné. Vous êtes les meilleures. Je ne suis ni très charismatique, ni très gentille, ni très belle et pourtant vous êtes resté à mes côté alors merci, merci encore. Je suis faible, j'ai envie de pleurer mais si je le fais la feuille sera toute tâchée. Je ne veux pas vous quitter. Je ne dirais rien à part que je souffrais trop pour rester. Je suis faible et fragile alors je ne supportes pas vraiment la douleur ...
Je tiens à remercier Alea pour s'être penché sur mon cas. Je tiens à remercier Allen, Kyoko et Augustin pour nos longues parties de jeux vidéos. A ce sujet , je te laisse si tu souhaite Kyoko mes jeux-vidéos et consoles. Je tiens à remercier Alaska malgré ses moments de débauche. Je remercie Petra pour m'avoir "enseigner" les principes de l'iguane stellaire. Je tiens à remercier tout ceux qui prenaient de mes nouvelles, tout ceux qui s’inquiétaient. Je tiens aussi à remercier William, un ami pour m'avoir appris quelque chose de la vie. En réalité je remercie toutes mes connaissances, tout le monde car je suis trop faible pour haïr qui que ce soit. Je vous aime et désolé, je suis si désolé. Trop tard, je pleure. Je vous adore tous, encore merci.
Adieu,
Holly.

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This Mother-Infected Fairytale
William Mary Hufflestring
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( n°19 )   « La mort est le repos des pauvres. » _
MessageSujet: Re: ( n°19 ) « La mort est le repos des pauvres. »   ( n°19 )   « La mort est le repos des pauvres. » Icon_minitimeDim 27 Oct 2013 - 1:55

Cher Will, chers amis,

Il y a de la beauté dans ce décor, dans le doux ballant des hanches bercées par l’inertie. Il y a de la beauté dans le bleu peignant les lèvres et les stries brunies glissant sur les cuisses. Holly est plus belle dans la mort qu’elle ne l’a jamais été auparavant, un papillon fané aux ailes trouées que la rigidité post-mortem n’a pas entièrement consumé. Il y a beaucoup de rouge autour d’elle, qui défini ses jambes, qui humidifie ses cheveux, qui décore la si jolie robe qui tombe mollement sur ses formes.

C’est lui qui la trouve, parce qu’il passe par là et qu’il se dit qu’aujourd’hui il aimerait bien voir gris. C’est lui qui la trouve et elle n’a jamais été aussi jolie. Des larmes coulent malgré tout sur ses joues et, du bout des doigts, il trace son sourire. Jamais de son vivant n’a-t-elle sourit ainsi devant lui. La beauté de la scène vient lui fendre l’âme et tous ces non-dits prennent soudainement leur sens. Il force un sourire sur ses lèvres fines, asséchées, et dégage le visage de son adjuvante de ses ondulations brunes humectées de sang. Il la contemple un long moment, hagard, tranquille, entortillant des mèches placides autour de son index, découvrant la texture de la robe sous les capteurs sensoriels de ses empruntes digitales.

Habituellement, il paniquerait, se saisirait d’hyperventilation et damnerait les facéties du pensionnat magique, mais pas cette fois, car Holly est si jolie et qu’il l’avait bien vu ce soir là, la fin, la déchéance. Il se relève, bourgeonnant comme une fleur automate et va vider la baignoire qui a boursoufflé la peau de la jeune femme sans que la sérénité de ses traits ne vacille. Ce n’est pas comme si cette mort pouvait se comparer à celle qu’il a précédemment observé.

Il parle tout haut, récupère le couteau bariolé de poisse cramoisie quasi-sèche et va le passer sous le jet d’eau de l’évier tout en attrapant son reflet dans un miroir. Ses cheveux sont toujours aussi en bataille qu’à l’habitude, la manche blanche de sa chemise a maintenant adopté une curieuse teinte carmine et ses lunettes agissent comme des boucliers.

« Quand je regarde dans le miroir, je trouve mes yeux, et dans leurs tréfonds, j’aperçois le reflet de celle qui m’a quitté. »

L’état translucide de l’eau qui inonde d’évier s’assombrit, se colore, et William glisse minutieusement ses doigts sur la lame pour la nettoyer. Elle est lisse, gommée de bavures dermatologiques. À en regarder l’état de Holly, paisiblement endormie avec son si joli sourire, on devine qu’elle se l’est enfoncé dans la cuisse. Pourquoi avoir choisi une manière si douloureuse de partir ?

Holly est si courageuse.

L’hybride dépose l’arme du crime sur le bord du bain, se promettant silencieusement de venir le récupérer pour l’ajouter à l’amoncellement d’objet qu’il garde sans trop vraiment comprendre pourquoi.  Sa voix est posée et dans le timbre réside un étrange équilibre, une lucidité désarmante. Il n’y a ni gêne, ni deuil, juste les mots qu’il aime tant dépassant ses fines lèvres dans une valse mélodieuse, dénuée de honte. C’est bien la première fois qu’il le dit, jamais avant n’a-t-il jugé se heurter au bon moment.

« Je parlais de ma mère, ce jour là. Tu étais la première personne à qui je l’avouais à voix haute. »

Son pouce voletant sur une pommette renflouée d’eau et ses yeux détaillant une beauté transcendant la réalité. William quitte la salle d’eau, chaussures polies pianotant discrètement contre le parquet et s’empare des draps du premier lit à sa portée. Les dites couvertures, minces et fébriles possèdent une teinte obtuse et sont tâchées par endroits, mais elles feront l’affaire, le tout reste convenable.

Sans un souffle, il dépose le drap sur les formes de la macchabée. Une tâche circulaire, verdâtre, vient atterrir à l’endroit où se trouve le visage d’Holly et William sourit, William rit, en se rappelant le seau et les défécations buccales de l’infirmerie. L’eau rouge s’infiltre dans le tissu qui la boit avidement, comme un mourant.

William trouve la scène poétique, un murmure dans ses prunelles, un secret entre ses synapses. Il est le seul qui verra cela, Holly si belle, un cygne aux pattes fracassées, Holly si sereine, perdue dans un univers félicité.

-

Il lui a fallu dérober un chariot au placard, pas que celui-ci ne s’en soit plaint. Le chariot est joli, comme le carrosse de Cendrillon, ses roues sont dorées et sa peinture est blanche. Le drap couvre toujours le corps de son adjuvante si bien que nul n’a pu soupçonner que le calme et distant William trimballait un cadavre dans son chariot. De toute façon, William doute que quiconque aurait été surpris ou que quiconque aurait eu la force de protester. Les gens changent entre ces murs et cela est une vérité devenue indéniable à ses yeux.

Ses pas sont composés, aucune nervosité ne dépassant les confins de son épiderme. À vrai dire, l’hybride se sent très calme, paisible, et ses chaussures claquent doucement contre le parquet terne des couloirs, alors qu’il se dirige vers la sortie le mènera à l’extérieur, au cimetière. La route n’est ni longue, ni courte, un trajet nécessaire à la continuation de la fin de son adjuvante dont le corps se raidit posément, adoptant cette rigidité morbide qui hante un bon nombre de ses nuits. Il est presque déçu de n’apercevoir que les contours de la jeune femme au travers du drap blanc piqueté de sang lorsqu’il risque des regards vers l’arrière. Mais vaut mieux ne choquer personne et puis, William n’a aucune fleurs opalines à offrir pour le moment, ce tissu devra donc faire l’affaire. Des fleurs blanches pour te souhaiter un bon départ. Dis-lui que je l’aime, d’accord ?

Le cimetière est désert lorsqu’il l’atteint, inhabité, inobstrué et William ne peut s’empêcher de sourire de nouveau, appréciatif. Il lorgne les terres ponctuées de cryptes et de pierres tombales, puis sa poigne se serre contre la pelle, qu’il a elle aussi dérobé aux confins des armoires, et il la porte à la terre dans un mouvement décharné. Le processus est long, mais le jeune home ne ressent guère l’emprise du sang sur lui en cet instant. Ses gestes se vont méthodique, créant le rythme d’une litanie mortuaire et foudroyante. Les feuilles bruissent dans les arbres tordus, les brins d’herbe sifflent contre le sol caillé et le drap glisse un brin, découvrant un pan de peau gonflée, des filaments de cheveux souillés. William s’y accroche un instant, ses yeux léchant la chair boursoufflé, avant de se remettre au travail. Bien vite, son costume se tâche d’herbe et de terre, de sueur et d’odeur cadavérique, bien vite, le trou est devenu assez large et profond pour qu’il puisse y déposer sans craindre qu’on vienne la déranger.

Il contemple la terre malmenée par le métal de sa pelle, semblant presque perplexe, mais n’arrivant et ne cherchant point à se détacher de l’étrange sérénité qui l’étrangle et murmure lascivement dans ses veines. Il s’agit là d’un sentiment de plénitude inexplicable, une torsion à double tranchant qui le fait pleurer comme elle le fait sourire. Il reste donc, là, quelques minutes, quelques heures, à fixer son trou en haletant des rires larmoyants et des secrets chuchotés.

Puis il laisse tomber la pelle. Il est temps, maintenant.

William se retourne vers le carrosse blanc. Minuit sonne, Cendrillon, tout est bientôt terminé.

-

« I will remember you too. I promise. »

Elle est au fond du trou maintenant, dure comme de la roche et sale comme les plus précieuses des pierres à l’état brut. Lui, se trouve au dessus d’elle, à quatre pattes, ses paumes exemptées de gants en parallèle aux épaules de la morte et ses prunelles détaillant une dernière fois ce visage qu’il ne reverra pas. C’est la fin et on ne peut pas dire au revoir deux fois. Ses longues mèches chocolatées viennent se marier à celles d’Holly, une dernière fois, une toute dernière fois et son cœur pleure de la voir si belle. Ses paupières sont enflées d’eau et ses lèvres sont d’un bleu aqueux, mais elle sourit, elle sourit et elle est si jolie. Il lui rend son étirement de lèvres, retroussant les siennes en une mimique où se côtoie le soulagement et la jovialité, larmes heurtant le visage glacé de son adjuvante.

« May your dreams be sweet, Holly. »

Puis, il se baisse, une toute dernière fois, et il n’a jamais pris la peine de compter leur baiser auparavant, mais il s’octroie le devoir de tous se les remémorer en cet instant, ça lui semble important. Ses lèvres effleurent celles d’Holly dans un contact plus profond que chaste, communiquant tous les non-dits, dévoilant ses rêves et ses peurs et toutes ces horreurs qu’il n’oserait jamais transmettre à un vivant. Heureusement pour lui, Holly est assez forte pour tout savoir, maintenant. Il l’embrasse un moment, bougeant ses lèvres en un sourire mélancolique, prolongeant le contact le plus possible, car il sait pertinemment que c’est la dernière fois. La toute dernière fois.

Le cycle doit se poursuivre. Un dernier effleurement, une ondulation, puis des paroles chuchotées contre la peau rigide et gercés de la bouche de la macchabée.

« And please do tell her how much my soul misses her, how much I truly love her. »

Un voeux, un sourire, les derniers lui étant destinés. La sérénité vacille, se transforme en agonie muette et il la fixe, pense à ce couteau qu’il devra retourner chercher dans sa chambre, penser à cet oiseau libre comme l’air voltigeant au bord de la fenêtre de l’infirmerie, pense au pendentif qu’elle gardait toujours avec elle. Le pendantif . . .

Il la touche, laisse ses doigts farfouiller, puis le trouve, pressé contre sa peau, il le trouve et s’en saisi, le glissant dans sa poche sans réellement y songer. Il la regarde, une toute dernière fois. Vraiment la dernière, cette fois.

« Thank you, Holly. »

-

Chère Holly,

Je me demande, l’as-tu retrouvé, cette joie d’antan que tous ressentent lorsqu’ils sont enfants ?
Je ne demande, as-tu transmis mon message à ma Suzeraine ?
Parfois, quand je barricade la porte de ma penderie pour faire taire les monstres qui croupissent à l’intérieur et que je tire les rideaux pour me recroqueviller dans le noir, tu me manques. Tu me manques comme cette odeur de vomi et de vodka que tu trimballais en ton sein, malade, malade. Nous étions malade, tu étais malade et moi . . .
Et moi, dans tout ça, Holly ?
Parfois, quand le vent est frais à l’extérieur et que cet étrange fantôme blanc me raconte de vieilles histoires parlant du Soeil, tu ne me manques plus. Tu ne me manques plus, comme cette certitude qui accompagne le mot ‘fin’, comme ce désir de sortir par la porte du hall.
Au final, je ne sais trop, ma chère adjuvante, je ne sais plus, je n’ai jamais su.
Tu me manques, tu ne me manques plus, tu me manques, tu ne me manques plus. Et j’arrache les pétales d’une rose pour me décider, car mon esprit est embrouillé et que je ne sais plus.
Es-tu heureuse, au moins ? Regrettes-tu ?

Je dépose des fleurs sur ta tombe, au pied du saule.
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